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Faux et usage de faux chez les Grands-Bretons

La Dulwich Picture Gallery est un musée grand-breton situé dans le grand Londres - à une petite dizaine de kilomètres du centre - qui abrite quelques chefs-d'oeuvre d'importance. L'endroit est malheureusement beaucoup moins connu que la National Gallery ou la Tate Modern où se pressent les touristes qui s'enselfisent devant Klimt ou Warhol, ce qui est fort dommage. Aussi, un artiste nommé Dough Fishbone vient-il d'avoir une idée…

Derniers commentaires

Salvador Dalí aurait signé quelques 350 000 toiles blanches. Et un lot de 18 500 feuilles blanches filigranées destinées à des lithographies et signées d'avance par Dalí a disparu peu avant sa mort…

René Magritte n'aurait pas peint que des faux Picasso, Braque, Ernst ou Chirico. Il aurait aussi fabriqué de la fausse monnaie. Plus récemment, le Musée Magritte (celui de Jette) a fait refaire 21 de ses peintures, 3 gouaches et 3 objets disparus1.

Les céramiques produites en édition limitée à Vallauris et signées Picasso étaient en fait, pour l'essentiel, peintes par un copiste,Yvan Oreggia.

1. « Durant des années de recherches intensives sur les compositions, le style et les couleurs, nous sommes parvenus à ramener ces 26 Magritte à la vie. Dans leur format original. La reconstruction avait un but strictement scientifique et didactique. Les oeuvres ont été faites en un exemplaire, non signées, elles ne seront pas vendues et resteront la propriété du musée. »
"si vous passez ces jours-ci par la Dulwich Picture Gallery "
Quand faux y aller, faux y aller* !

Merde! il faut écrire faut si on ne veut pas écrire faux.
J'aime pas l'idée. C'est un jeu de dupe. Comme si un quotidien disait: aujourd'hui on a mis une nouvelle fausse, mais qui a l'air vraie, pour que le lecteur s'amuse à la trouver. On est assez vulnérables sur ce plan, qu'on visite un musée ou qu'on lise un journal.
Au nom de la promotion, pour augmenter les visiteurs, on n'a pas le droit de tout. Rendre l'art accessible à tous ce n'est pas forcément faire rentrer le plus de monde possible dans un musée. Est-ce une intention ludique qui tend à cacher une intention commerciale? Ou est-ce du ludique à réelle visée pédagogique? Il faudrait que je parle en connaissance de cause en allant dans le musée peut-être, mais j'ai un préjugé tenace sur ces questions. Qui est que ça me semble purement commercial. Pas autant que les boutiques intra-salles de peintures qu'on a vu poindre au Louvres. Mais à son niveau oui.
Avoir démoli la petite enclave pérenne formant l'écrin de l'authenticité des Arts du temps jadis, c'est comme noyer une vallée en construisant un barrage.


Le casque d'or est différent des autres faux de la chronique. Le nez brille comme l'or, or qui n'est pas du toc . La moustache est de plumes. L'avant-plan gauche est flou, mauvais réglage du diaphragme? C'est cadré comme la première page d'un hors-série, rogner le détail & compagnie avec montée d'escabeau après la fermeture au public. Le regard aviné ou perdu en soi, et nous alors? Le tableau de l'homme au casque d'or est un faux faux. Mais peint en 1650. Donc Rembrandt ou pas, est-ce important? À moins qu'il ne soit pas peint en 1650, les critères ne sont pas très définis pour le dé-référencement. Picasso l'a copié en disant Rembrandt...
Alors que les autres sont des vrais faux, copie ou imitation du style, ratés ou réussis.
Se découpant sur champ d'azur
La ferme était fausse bien sûr,
Et le chaume servant de toit
Synthétique comme il se doit.
Au bout d'une allée de faux buis,
On apercevait un faux puits
Du fond duquel la vérité
N'avait jamais dû remonter.

Et la maîtresse de céans
Dans un habit, ma foi, seyant
De fermière de comédie
A ma rencontre descendit,
Et mon petit bouquet, soudain,
Parut terne dans ce jardin
Près des massifs de fausses fleurs
Offrant les plus vives couleurs.

Ayant foulé le faux gazon,
Je la suivis dans la maison
Où brillait sans se consumer
Un genre de feu sans fumée.
Face au faux buffet Henri deux,
Alignés sur les rayons de
La bibliothèque en faux bois,
Faux bouquins achetés au poids.

Faux Aubusson, fausses armures,
Faux tableaux de maîtres au mur,
Fausses perles et faux bijoux
Faux grains de beauté sur les joues,
Faux ongles au bout des menottes,
Piano jouant des fausses notes
Avec des touches ne devant
Pas leur ivoire aux éléphants.

Aux lueurs des fausses chandelles
Enlevant ses fausses dentelles,
Elle a dit, mais ce n'était pas
Sûr, tu es mon premier faux pas.
Fausse vierge, fausse pudeur,
Fausse fièvre, simulateurs,
Ces anges artificiels
Venus d'un faux septième ciel.

La seule chose un peu sincère
Dans cette histoire de faussaire
Et contre laquelle il ne faut
Peut-être pas s’inscrire en faux,
C'est mon penchant pour elle et mon
Gros point du côté du poumon
Quand amoureuse elle tomba
D'un vrai marquis de Carabas.

En l'occurrence Cupidon
Se conduisit en faux-jeton,
En véritable faux témoin,
Et Vénus aussi, néanmoins
Ce serait sans doute mentir
Par omission de ne pas dire
Que je leur dois quand même une heure
Authentique de vrai bonheur.


Georges Brassens
Chronique bien sympa

Je vous conseille ce lien sur TED sur lequel on parle intelligemment des œuvres et notamment de la Jeune fille à la Perle de Vermeer (sous titrage dans toutes les langues)

finding_the_story_inside_the_painting
Il y a actuellement à Lyon au Musée Saint-Pierre (musée des Beaux-Arts) une exposition [elle se termine lundi 16 février], sur les œuvres données au Musée par Jacqueline Delubac en 1995.
Parmi celle-ci - et c'est une première pour un musée - est exposé un faux Modigliani.
Ce tableau (d'habitude dans le bureau de la conservatrice) est exceptionnellement exposé dans le cadre de cette expo.
Acheté par son mari Myran Eknayan comme un vrai, il a été expertisé comme faux lorsqu'un musée (Orsay ?) devait l'exposer...

[s]M'sieu Alain[/s] Maître Korkos, pouvez-vous nous en dire plus sur ce cas et plus généralement sur l'achat, de faux tableaux, par de vrai connaisseurs.

J'ai trouvé sur la toile des tableaux ressemblant ici et .

Stan 1000g
Troublant, que Van Gogh se soit copié lui-même. Si ça se trouve, la copie est supérieure à l'original. M'enfin, Picasso n'a pas hésité, par pur goût du blasphème, à simuler la production de vrais faux-faux. Ces artistes ne respectent rien de sacré, merci maïtre Korkos de les pister pour les démasquer.
Once more, merci !

Peut-être devriez vous, cher maître, entreprende une thèse sur le thème : le conditionnel, l'anglais et la création.
Je ne doute pas qu'elle serait riche de découvertes.

Mais putain, que je me suis marré en vous lisant ! Marré... pas sûr.
Merci d'avoir pointé sur cet abcès. L'art peut peut être lard.
Délectable, rigolo mais décourageant pour qui a beaucoup de picaillons et ne sait plus où les placer depuis qu'HSBC est banqua non grata...

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