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Fact-checking, quand les médias n'écoutent pas les faits

Ce contenu est extrait du dernier épisode de notre émission Proxy. Elle est diffusée en direct un mardi sur deux à partir de 17 h 30 sur notre chaîne Twitch.

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Ce qui m'énerve dans le fact-cheking, c'est cette tentative de se faire passer pour un arbitre totalement neutre et en surplomb des autres journalistes. On se souvient par exemple d'une tentative (abandonnée?) de certains fact-chekers d'attribuer des(...)

J'apprends donc qu'il existe un organisme d'autorégulation des sociétés de publicité  dont le jury se mêle de déontologie publicitaire. On se pince !

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Si on doit saisir la justice a chaque fois qu'un industriel écrit une allégation non vérifiable, on a pas fini. Le marketing a dépassé les bornes depuis très longtemps dans ce domaine, dans une surenchère de qualificatifs douteux, qui ont provoqué une forte infiltration dans la sémantique employée sur les emballages. Crème "rajeunissante", choucroute "artisanale", oreiller à "mémoire de forme", brosse a dent "intelligente", boisson "detoxifiante", etc...


Se scandaliser devant la  "crème quantique", c'est attendre bien tard pour se poser des questions il me semble. 

C'est cool que G Milgram soit autant mis en avant ces derniers temps, il a fait un super boulot avec sa chaine et mérite plus de visibilité.

J'apprends donc qu'il existe un organisme d'autorégulation des sociétés de publicité  dont le jury se mêle de déontologie publicitaire. On se pince !

Le Décodex du Monde a disparu ... sans aucun fact-cheking de ses erreurs. Etonnant, non ?

Ça fait 22 secondes que je viens d'ouvrir mon ordinateur, cet article est tout à fait passionnant...

Concernant la lecture rapide, je ne serai pas aussi catégorique. Pour avoir suivi une formation il y a quelques années sur cette pratique, il est indéniable qu'elle permet de lire plus vite. Il est également indéniable que c'est impraticable sur un livre entier (ça avait été bien dit durant la formation) parce que c'est très, très fatiguant. Le cas d'usage étant d'être capable de mobiliser cette technique en cas de besoin (mémo sur un sujet de quelques pages à sédiger en irgente par exemple. Et pour les curieux, ça se résume à quelque those de très simple : forcer le mouvement oculaire à balayer plus rapidement le texte à lire. C'est effectivement efficace, mais épuisant.

Ce qui m'énerve dans le fact-cheking, c'est cette tentative de se faire passer pour un arbitre totalement neutre et en surplomb des autres journalistes. On se souvient par exemple d'une tentative (abandonnée?) de certains fact-chekers d'attribuer des couleurs aux journaux en fonction de leur "sérieux" présumé. Ainsi, comme par hasard, Libé et Le Monde étaient en vert, et Fakir (journal de Ruffin à l'époque) en orange sous prétexte que c'était un journal "militant". Or de mon point de vue, il y a dix mille façons de regarder et de commenter les millions de "faits": d'actualité quotidienne (à commencer par le fait de les rapporter ou pas, de les hiérarchiser). Chaque journal a un point de vue et une façon de construire ses  raisonnements ((et ceux de ses lecteurs) pour comprendre les faits qu'il choisit de rapporter ou pas. Il n'y a pas de regard neutre sur l'actualité politique  par exemple,  dans la façon de rapporter le conflit israélo-palestinien, a commencer par le choix des mots: Libé n'a pas fact-checker son titre "guerre Israël Hamas ni "30 000 décès"? Est ce a dire que titrer 30 000 tués (qui présuposent des tueurs) était faux? Sauf à de rares exceptions (fait scientifique sur des crêmes), il n'y a pas d'observation neutre de l'actualité, mais des points de vue (plus ou moins informés ou logiques) en lutte. 

Ce qui m'énerve c'est quand dans une guerre pour la réalité, la réalité est désarmée. Parce qu'on ne peut jamais remonter assez haut, ou aller assez près des faits, pour court-circuiter la mauvaise foi, la malhonnêteté intellectuelle et les mauvaises intentions. On peut construire des communauté scientifiques entières pour rechercher la vérité sur des problématiques, elles seront toujours disqualifiées parce que "ces gens-là on sait bien". Il y aura toujours, avant tout, le tri cognitif par proximité idéologique, et jamais rien pour le battre en brèche. La petite mode du fact-checking était assez noble et intéressante, comme tentative de percer le bullshit à l'ère du bullshit roi, mais en pratique tout à fait ineffective devant les "de toutes façons ils sont de LEUR côté, alors".


Et du coup, mécaniquement, la Chine et la Russie mettent en place leurs contre-fact-checking propagandaires. Avec le constat :


...if an authoritarian government can effectively use the same methodology to distort reality, this demonstrates that the truth about political events does not give one a unique persuasive advantage. It is not facts, but trust in the authority of factcheckers that gives factchecking its power. If there is trust in an authoritarian government, there will be trust in authoritarian “factchecking”.


[...si un gouvernement autoritariste peut efficacement utiliser la même méthodologie pour distordre la réalité, cela démontre que la vérité au sujet des évènements politiques ne donne pas un avantage persuasif unique. Ce ne sont pas les faits, mais la confiance en l'autorité des factcheckers qui donne son pouvoir au factchecking. S'il y a confiance en un gouvernement autoritariste, il y aura confiance en un "factchecking" autoritariste.]


Bref, l'humanité se condamne volontairement au mensonge, parce qu'elle n'aura jamais rien à foutre du réel. Ce qu'elle cherche, c'est la validation de ses croyances et de ses investissements émotionnels, point barre.

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