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Enthousiasme de France 2 : les profs sont formés par DVD !

On n'arrête pas le progrès.

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super dossier de france inter: http://sites.radiofrance.fr/franceinter/ev/fiche.php?ev_id=1442

lisez le journal de bord de Karine tout en bas de la page: moi je n'ai qu'e 2 choses à lui dire:
1) bienvenue dans le monde merveilleux des privilégiés
2) j'aurais pu écrire pratiquement la même chose quand j'ai commencé en 1993

le seule différence c'est que je n'avais que 8 heures à assurer devant les élèves.
Un matin de fin septembre 2010 , réunion à B... pour les documentalistes correspondants de bassin de l'académie de V. Objectif : recevoir la bonne parole des IPR-VES ...
2h30 de trajet aller (non remboursé, faut pas déconner), itinéraire truffé de bouchons, accidents ...
Arrivée à B... Pas un café à boire : le CRDP n'a pas de tunes, surtout en cette période de l'année. Une cinquantaine de documentalistes représentant tous les docs de l'académie de V... devant 7 inspecteurs (mâles et femelles). Pas très à l'aise, les cocos : on sent qu'ils ont des choses désagréables à nous dire.
Tout le monde se présente (le coup des Alcooliques Anonymes). Puis on entre dans le vif du sujet ... à la hache.
1 - La circulaire de mission : y n'a pas ! Elle est en négociation depuis 3 ans et là : pouf ! Gelée à nouveau. Ce qui signifie que l'ancienne s'applique encore mais les nouvelles missions dévolues aux enseignants peuvent être modifiées par le chef d'établissement pour nécessité de service. Autant dire que l'arbitraire est encouragé. Du coup, les couillons qui ont participé à sa rédaction (réunions, échanges de courriels, participation à des colloques, des forums, rendez-vous avec les DRH des académies et du ministère : bénévolement, forcément) en sont pour leur frais et passent pour ce qu'ils sont : des couillons.
2 - La norme (je vous épargne sa codification, elle est surréaliste, comme toutes les normes internationales) de l'UNESCO doit être appliquée : il doit exister des bibliothèques scolaires (CDI, faut oublier) mais aucune compétence pédagogique n'est requise, que des tâches techniques (acquisitions, organisation, mise à disposition, accueil le plus large possible). Adieu les lieux d'éveil à la lecture adaptée à des publics hétérogènes. Finies les séances de méthodologie pour aider les élèves à chercher, trouver et s'approprier l'information, la restituer, la critiquer. Terminées les acquisitions visant à promouvoir auprès du plus grand nombre la culture artistique, littéraire et scientifique. Enterrées les actions visant à apporter de l'aide aux mômes défavorisés. A la benne les projets avec les collègues des autres disciplines. Aux chiottes les travaux sur la presse et les médias d'information. La norme n'en touche mot. On s'en fout. L'institution unique en Europe des CDI est donc en voie de disparition, d'autant que dans le cadre de l'harmonisation des fonctions publiques européennes, pas question de maintenir une fonction atypique (comme celle des CPE). Moi, je m'étais attachée à ce boulot hérité de profs anciens résistants de Janson-De-Sailly, voulant rompre avec les doctrines pédagogiques de Vichy, offrir au plus grand nombre (au nom d'un idéal d'égalité et de fraternité, mais aussi en réaction à l'oppression et à l'obéissance aveugle) les informations, produits culturels et choix d'orientation scolaire et professionnel permettant à chacun de devenir un citoyen responsable, cultivé et ayant développé son esprit critique. Et pas uniquement des rouages économiques mécanisés. Même si certains documentalistes n'assument pas leurs fonctions de manière ... euh ... satisfaisante. Ce n'est pas une raison suffisante pour tout mettre par terre.
3 - La formation des nouveaux documentalistes (comme de tous les nouveaux enseignants d'ailleurs) s'en ressent forcément. Nous, les "éléphants", sommes "sollicités" pour accueillir les étudiants en master 6 semaines dans nos CDI. Accrochez-vous, c'est tritri jouli.
- Pour les étudiants en 1ère année de master, on doit en recevoir au moins 2 sur notre temps de travail. Autant dire que les tâches "courantes" sont reléguées sur le temps libre puisque l'accueil de 2 ou 3 étudiants demande un investissement en temps et en compétences très important. Ils préparent le CAPES (qui a été et est encore le plus difficile de tous les CAPES), faut pas faire n'importe quoi. Rémunération : 200 euros pour l'accueil du groupe pour les 6 semaines... Fiscalisé, ce pactole. Car les documentalistes ne "bénéficient" pas de la défiscalisation des heures sup". Pourquoi ? Parce que.
- Pour les étudiants en 2è année, c'est vachement plus marrant. "L'accueillant" (sic) laisse 6 semaines son CDI au stagiaire, qui le gère comme un grand. Question : "et pendant ce temps, le titulaire, il fait quoi ?". Réponse : "le chef d'établissement lui attribue les tâches qu'il jugera utiles à concurrence du temps de service du documentaliste, c'est-à-dire 30 heures". En clair, surveillance, gestion des absences, secrétariat ... Pourquoi pas remplacer un prof ? Hein ? C'est vrai que nous, comme on bosse dans toutes les disciplines, on peut remplacer tout le monde. Tandis que le documentaliste ne fait pas le boulot pour lequel il est payé et s'est formé joue les bouche-trou, le djeun se démerde sans aide. "Si si : vous pouvez être sollicité (par qui, comment ? mystère ! Dieu, peut-être ? Pfff) pour lui donner quelques conseils". Tollé général. Je comprends mieux l'air constipé des inspecteurs : ils se rendent bien compte que c'est scandaleux et que ce n'est qu'une caricature de formation. Mais "on n'a pas le choix". Ah oui ! Rémunération : 200 euros SI l'on est sollicité pour l'encadrement du dispositif ; ça ne fait pas chère l'heure de formation. Au bout de 6 semaines, on revient dans son CDI et il faut tout refaire parce que sans coach, n'importe qui fait des conneries. Je le sais : il y a 20 ans, quand j'ai eu mon CAPES, je me suis retrouvée lâchée dans la fosse aux lions sans guide ni formation valable à temps plein . Ce fut cuisant. Pour moi, certes mais surtout pour les élèves. Les quoi ? Euh. Désolée, j'ai eu un spasme. Visiblement, ce qui a été jugé un peu "délicat" n'est plus un problème. Puisque désormais, c'est la règle.
4 - La place du livre. On le remplace par le tout numérique. C'est vachement mieux. Je ne contrefait pas l'argumentaire : c'est juste mon adverbe qui est familier. C'est has been de tourner des pages, de lire un truc en papier. Vivent les tablettes numériques, les TNI, les ENT. L'échec scolaire se règle uniquement par la technologie. Mais si, voyons. Et puis ce n'est pas cher du tout. Et tous les établissements sont équipés (?!) ... d'ordinateurs à pédales qui plantent régulièrement. Mais non, voyons ! Il y a un plan d'équipement dans toutes les collectivités locales ! Pfeuh !
- La notation administrative. Elle se fait sur entretien (ça, c'est nouveau de cette année mais on le savait par les circulaires) étayé par des indicateurs élaborés conjointement avec le Chef d'établissement. Désormais, la note administrative représente 60% et la note pédago 40% ... mais cette dernière peut être "amendée" sur avis du chef d'établissement (qui est déterminant).
5 - La rémunération au mérite est en marche. Elle se fera à partir d'un "fixe" majoré en fonction "d'un certain nombre d'indicateurs" en cours d'élaboration mais qui intègreront la notion de "loyauté" à l'institution.
6 - La réforme du statut général des fonctionnaires est intègrera comme "indicateur" essentiel l'entretien. Il faut bien sûr prouver (sur indicateur, encore) l'exercice citoyen et responsable de sa fonction. Tu suces ? Tu restes. Tu suces pas ? Tu dégages.
Wouala, wouala.
Je vous fais profiter de ces quelques informations ... et tire le signal d'alarme : on est mal barré !
Rafia.
Spectaculaire le vite-dit !

Dans la réponse de Fillon :
1. On rationalise le fonctionnement de l'éducation nationale... J'ai aimé l'allusion aux titulaires remplaçants qui font "14h au lieu de 18h". Je sais de quoi je parle, c'est de la connerie. Les TZR ces dernières années se retrouvent en heures sup, avec des 10-12h de trajet dans certains cas.
2. Le CAPES ne veut rien dire... J'espère que vous n'avez pas de gamins scolarisés, les @sinautes...
3. On met pour enseigner l'anglais en primaire quelqu'un qui ne connaît pas l'anglais ? M'enfin, comment voulez-vous embaucher des anglais pour enseigner l'anglais ? Vous voyez pas le rapport ? Moi non plus, pas plus que le présentateur. Et pis c'est en primaire, c'est pas grave. Et probablement que ce sera pas grave non plus au collège, les élèves ne s'en resserviront pas, de l'anglais. Et pis s'ils veulent des vrais cours, ils n'ont sans doute qu'à aller dans le privé...

Bon sang, Daniel devrait rajouter ça dans sa chronique sur les inamovibles... Un truc pareil devrait retentir, partout ailleurs que dans le Sarkozistan.
Après quelques semaines le nez dans le guidon, nous avons réussi Vendredi 1er à profiter d'une journée de formation à l'antenne IUFM de Torcy pour nous rassembler à une grosse cinquantaine. Nous avons fait émerger nos principaux griefs contre la nouvelle version de l'année de stage en général, et telle qu'appliquée à Créteil en particulier. Il est apparu que la priorité est de faire la jonction avec un maximum de stagiaires, au premier rang desquels ceux de Paris, afin de donner un poids plus important à de futures actions tournées vers les corporations de chefs d'établissements, le rectorat ou autres.

Pour cela, nous avons rédigé le tract ci-joint que nous souhaitons diffuser par le plus de canaux possibles. Merci de le faire circuler (c'est un pdf à télécharger)
http://www.cetace.org/forums/download/file.php?id=4
puisque le débat sur les livrets de compétences est bien lancé:
puisque ceux qui ont lu les divers documents d'analyse et les discussions savent maintenant que sont vraiment les "compétences" et savent queles profs sont concernés , soit par la nouvelle épreuve du CAPES et de l'agrég, soit par la plaquette de la DAFPEN (leur formation continue) il est temps de parler enfin de ce DVD.
Qu'est ce que ce DVD à part réduire la fonction enseignante à la compétence "gérer les élèves, gérer un groupe" et quelques autres compétences qui n'ont en réalité rien à voir avec les véritables compétences qu'il faut pour faire un bon professeur. Ou est la formation pédagogique? Ou est la formation didactique? ce DVD parle-t-il par exemple de Piaget ? Parle-t-il de plusieurs écoles pédagogiques? Moi qui suis plutôt constructiviste tendance méthodologiste je me demande si nous avons encore une place dans l'éducation nationale et s'il ne vaudrait pas mieux se lancer dans la création d'une école expérimentale.
nous sommes victimes comme le monde de la psychanalyse de l'offensive anglo saxonne des théories cognitives, c'est un détournement de ce qu'a toujours été l'approche cognitiviste en sciences de l'éducation. En même temps qu'on réduit le savoir à des compétences disciplinaires et des compétences comportementales on réduit le professeur à un simple technicien de la gestion de groupe, c'est à dire qu'on le réduit à son rôle d'éducateur et de communicant.
il faut noter que les sciences cognitives anglo saxonnes expérimentent des techniques d'enrolement et de conditionnement mental, ça fait partie de leur domaine d'action, même si ce domaine est très éloigné du monde scolaire et concerne plutôt le domaine militaire et celui de la protection civile, c'est également inquiétant mais un peu hors sujet :p
je me demandais si plutôt que de parler de choses inintéressantes comme la formation des profs on ne pourrait pas plutôt discuter de savoir si les anges sont de sexe masculin ou de sexe féminin. Moi je pense que les anges sont des mâles.
"Pas de formation pratique pour les nouveaux profs donc."

Oh, bah, non alors... Il sont dans le grand bain sans bouée toute la journée. C'est pas de la formation pratique, ça ??? Marche ou crève, que le meilleur gagne, c'est ça la méritocratie.

On ne va tout de même pas garder dans cette belle institution des personnes qui ne sont pas capable d'eux même de tenir une classe. C'est une méthode de recrutement comme une autre...

Si on regarde ça du côté d'une boite privée. Ce qu'il faut c'est un personnel compétent et rentable (entendez par là qui améliore la performance de l'établissement) de suite qui ne nécessite pas trop de formation. La formation ça perd du temps et le temps c'est de l'argent. Cette gestion du recrutement est tout à fait compatible avec des méthode de recrutement dans le privé, non ?
Ce qui me fait le plus marrer, c'est l'hypocrisie du gouvernement dans toutes ses "réformes" de l'éducation nationale.
Sous prétexte que la nécessité de réformer est évidente, et que les profs ne sont "jamais contents", on convainc le grand public que si les profs râlent contre les réformes, c'est qu'ils sont conservateurs, partisans (de gauche) ou qu'ils veulent défendre leurs privilèges. Mais souvent on oublie un peu de se demander si la réforme est bonne ou pas...

Par exemple, le CAPES. C'est presque un cliché de critiquer le CAPES, presque tout le monde était d'accord pour dire qu'un prof peut avoir son CAPES et être nul, et que les capacités demandées pour le concours n'étaient pas pertinentes dans le contexte de l'enseignement.
Et le défaut principal que tout le monde pointait du doigt : pas assez de pédagogie.
Et là, on réforme le CAPES, formidable, et qu'est-ce qu'on fait... on retire le peu qu'il y avait de pédagogie : le stage.

Il ne faut pas se leurrer, quasiment toutes les réformes dans tous les secteurs de l'éducation dernièrement n'ont servi qu'un seul et unique objectif : réduire les dépenses.
C'est vrai pour l'année de stage, ça l'est aussi pour l'aide aux élèves en difficultés : tout en rajoutant du soutien scolaire le soir, et en faisant croire que c'était un progrès, on a bien entamé la casse des réseaux d'aide déjà existants, ben oui, ils coûtent "cher" (comprenez les enseignants spécialisés touchent un petit supplément de salaire en vertu de cette spécialisation et horreur, ne prennent pas de classes entières).

Et bien entendu, on continue de mentir sur les effectifs. Moi qui suis agrégée, par exemple, je suis probablement comptabilisée comme "enseignante dans le secondaire". Seulement, en réalité, j'enseigne dans le supérieur, mais grâce à notre système très logique (*ironie*) j'ai dû pour cela passer un concours du secondaire et ensuite faire trente mille démarches pour obtenir d'abord un contrat, et ensuite le droit d'aller occuper ce poste (le "détachement").
Et voilà comment on se retrouve avec des chiffres de nombre d'élèves par prof complètement surréalistes. Et on entend encore des gens qui prétendent que les effectifs importants n'ont pas d'incidence sur la qualité de l'enseignement (pourtant il suffit d'avoir été prof pendant même pas un an pour voir la différence entre les MÊMES élèves en groupe de 20 et en groupe de 40).
Je suis prof dans un collège de ZEP à Saint-Denis. Cette année, une stagiaire est arrivée chez nous. Précisons d'ailleurs que 900 stagiaires ont été, comme elle, placés dans le 93 cette année.

Elle n'a pas "quasiment" un temps plein à faire mais un temps plein complet (18H), auquel s'ajoute une journée de formation de 7H. Lorsque j'ai débuté, j'étais contractuelle (donc non titulaire et sans formation). J'ai eu un temps plein qui me demandait 53H de travail par semaine (y compris les petites vacances) puisque je n'avais aucun cours de prêt, aucune expérience dans la correction des copies (fort longue en lettres) ni dans tous les à-côtés (administratif, réunions, rendez-vous avec les parents...). Si j'additionne ce temps à ses 7H de formation, sa semaine est déjà à 60H.

Ajoutez à cela la fatigue nerveuse qui fait qu'une heure de cours en vaut deux de bureau (et oui, je peux me permettre de comparer, j'ai fait les deux) et vous arrivez à une semaine de presque 80H en terme de fatigue. Et l'on ne s'étonne alors plus que des gens qui ont fait 5 ans d'étude et passer des concours réputés comme difficiles jettent pourtant l'éponge au bout de quelques semaines. Surtout pour un salaire équivalent à 1,2 fois le SMIC le premier trimestre.

Je n'aborderai même pas en quoi cette absence de réelle formation des profs est gravement préjudiciable à nos élèves tant le gouvernement semble n'en avoir strictement plus rien à foutre (oui, foutre ; quand la coupe est pleine, le vocabulaire se relâche) d'eux depuis quelques années (à part pour les traiter de racailles et les rendre responsables de tous les maux dont souffre la France, oubliant les 99% d'entre eux qui se tiennent bien et qu'il fourre dans le même sac, sac qu'il crée en ne leur offrant pas des conditions d'apprentissage décentes).
Le brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur est un diplôme qui permet « d’encadrer à titre non professionnel, de
façon occasionnelle, des enfants et des adolescents en accueils collectifs de mineurs ».
Pour obtenir ce diplome il faut suivre et valider le cursus suivant
1. Une session de formation générale (de 8 jours minimum)
2. Un stage pratique (14 jours effectifs minimum) ;
3. Une session d’approfondissement (de 6 jours minimum) ou de qualification (de 8 jours minimum)

Par contre un DVD (et la promesse de lire) suffira pour encadrer à titre professionnel, de façon permanente des enfants et des adolescents, en accueils collectifs de mineurs.
Ça me rappelle les CD ou DVD :"apprenez la guitare sans prof et devenez une star" . Qui joue de la guitare grâce à cette méthode ? AH si , je sais : Patrice Guyot. Mais lui n'est pas devenu une star.
C'est la négation totale du métier d'enseignant.

Pauvre école publique, elle mérite pourtant une réforme, mais pas celle-là !
Je ne comprends pas cette politique. Pourquoi former les professeurs avec des DVD? Formons directement les élèves avec ces mêmes DVD...
A la maison, avec des QCM corrigés automatiquement sur internet; ce sera plus simple, non?

Et effet positif de cette réforme, le taux d'emploi des séniors va exploser (celui des jeunes chuter par contre, mais bon, au point où nous en sommes...).

Allez, et tant qu'à faire, faisons un gouvernement virtuel, des députés virtuels... On vote sur Internet pour un programme établi par une intelligence artificielle, et le programme fait passer des lois qui ne tienne pas compte de ce programme. Après tout, cela ne changerait pas grand chose.

Bon trêve de plaisanterie : peut-on encore appeler les 20h des "journaux" télévisés?
En fait ce qui me choque, c'est le manque d'imagination de ce ministère, qui pourrait vouloir économiser, mais avoir tout de même des idées inspirées de l'e-learning, comme ce qu'on peut faire aux States quand on veut former 10 000 personnes d'un coup et à distance dans une e-université, on met en place des e-tutoriels, on a des cours en ligne, on a des forums d'échange, on a des questions à distance aux profs, on a des phases-tests, on remonte les problèmes, etc.

Tout ce qu'on commence à faire en France, ma société vient de créer un autodiag en ligne pour 7000 sociétés avec vidéos, rapports d'écarts, modules d'aide en ligne, c'est pas possible de le faire pour des milliers de profs ?

Un outil multi-médias apportant des techniques d'animation, des exercices ? Avec des visites croisées entre profs pour se faire des renvois d'image, oui, je sais, le maître est seul dans sa classe, mais ils en crèvent les maîtres d'être seuls dans leur classe !

Je pense que l'argument de vouloir économiser sur les coûts est recevable, mais entre un an en IUFM, et le dvd, il y a mille manière d'innover entre ces deux pôles.

http://anthropia.blogg.org
C'est "Blu-ray", et non "blue-ray".
... Quand le ministère dit qu'il va "muscler" la formation en amont sur la discipline, j'admets que je comprends pas trop. Le prochain DVD aura un bonus de 5 minutes avec Véronique et Davina ? Un director's cut t'apprenant à frapper les élèves avec le cahier de texte de la classe sans laisser de marque ? Une allocution d'not' président à passer aux ados quand ils font les cons - "si y'en a que ça les démange parmi vous de faire les délinquants, hein, attention, pasque moi, j'leur envoie Brice !".

Des idées ?
Ce qui est super avec le support vidéo et les budgets faméliques traditionnellement alloués à l'éducation nationale, c'est que le même DVD servira encore dans 30 ans. Et les futurs profs de dans 30 ans pourront se fendre la poire devant des vidéos qui transpirent les années 10: coupe de cheveux, vêtements, etc... En général quand on me propose une formation avec une vidéo (tournée dans les années 80, ça marche à tous les coups), je suis plutôt mort de rire. Ca évite de trop se demander 'mais qu'est ce que je fous là, au fait'...
le livret personnel de compétences (ou LPC) : les réponses aux questions doivent être creusées, vérifiées et éventuellement rectifiées.

1) l'utilisation du logiciel LPC est-elle obligatoire ou simplement en expérimentation?

À priori non obligatoire cette année mais à vérifier. Plus tard? Oui elle sera très probablement obligatoire.
La circulaire de préparation de la rentrée 2010 précise que la mise en place de l’application numérique appelée « Livret personnel de compétences » permettra de parachever la mise en œuvre du socle commun au collège :
À la rentrée 2010, tous les établissements disposeront, via leurs serveurs académiques, d’une application numérique, appelée « Livret personnel de compétences », développée sous environnement SCONET. Elle permet de renseigner les compétences validées, d’éditer les attestations pour les familles et d’assurer la transmission des données vers l’application Notanet.
L’application « Livret personnel de compétences » sera mise en relation avec les applications privées ainsi que les applications développées localement pour le suivi des acquisitions du socle commun.

2) L'application LPC sera-t-elle croisée avec d'autres fichiers électroniques?

Oui avec SCONET, NOTANET, OCEAN et surement d'autres quand d'autres étapes de la formation tout au long de la vie seront instaurées notamment les fichiers de pôle emploi (voir questions 11) 12) et 13)
voir aussi l'exemple de base élèves (question7) )

Voila comment l’application numérique Livret personnel de compétences (LPC) est présentée sur EduScol :
http://eduscol.education.fr/cid51948/l-application-nationale-lpc.html
L’application « Livret personnel de compétences » est une application dont le développement a débuté l’année dernière afin d’assurer la gestion en établissement des opérations liées au livret personnel de compétences au collège : saisie des validations, édition des attestations, remontées automatisées vers l’application Océan pour la gestion du Diplôme national du brevet, statistiques établissement. Les statistiques académiques et nationales seront calculées hors application LPC dans un outil ad hoc qui utilise des bases de données anonymées.
Actuellement 6 académies testent cette application [...]. Ce test en grandeur nature permettra de vérifier la solidité de l’application dans ses liens avec Sconet et ses bases de données, ainsi que l’ergonomie de l’application et de recenser les besoins des équipes. [...]
L’application a été développée dans l’environnement Sconet, ainsi elle a une ergonomie familière aux chefs d’établissement et elle est accessible depuis la page d’accueil Sconet.
circulaire n° 2009-192 du 28 décembre 2009, publiée au Bulletin officiel de l’Éducation nationale du 7 janvier 2010 , prévoit l’expérimentation d’un livret de compétences :
En ce qui concerne les compétences du socle commun, dès la rentrée 2010, l’application nationale « Livret personnel de compétences » permettra l’enregistrement en établissement des compétences ainsi que la délivrance des attestations de maîtrise du socle. Cette application pourra être alimentée par les nombreuses applications pédagogiques développées en académie pour suivre l’acquisition progressive des compétences du socle commun. Elle sera interfacée avec le webclasseur. [...]

3) Qu’en est-il du respect des droits des personnes (droit à l’information, l’opposition, l’accès et la rectification des données saisies dans LPC) ainsi que de la durée de conservation des données?

Réponse incomplète parce que certains points demeurent inconnus
durée de conservation des données probable: 35 ans comme bases élèves (voir question 7) ) , jusqu'à la retraite si CV électronique (questions 11) 12) et 13) )
ces questions dépendent du croisement avec les autres fichiers (voir question 2) )

4) Où les nouvelles données saisies dans LPC (les évaluations des acquis) seront-elles stockées ? Qui y aura accès ?

Réponse inconnue

5) Quelles spécifications ont été communiquées à la CNIL  au sujet du logiciel LPC?

Réponse inconnue


6) si je refuse en tant que parent le fichage électronique via LPC de mon enfant, mon enfant pourra-t-il passer le brevet des collèges?

Oui, sur Eduscol on peut lire : « À compter de la session 2011, le diplôme national du brevet atteste la maîtrise du socle commun au palier 3. »
http://eduscol.education.fr/cid49889/livret-personnel-de-competences.html

cela signifie que si l'élève réussit le brevet sa maitrise du pallier 3 est attestée

7) Comment refuser le fichage de mon enfant?

Une question non encore creusée, il faut s'inspirer du travail du CNRBE qui s'est opposé au fichier bases élèves pendant l'expérimentation des livrets de compétences

une poignée de professeurs du premier degré ont désobéi pour le fichier bases élèves, et ils ont bien fait, en effet: Le Conseil d’État vient de décider l’annulation de l’arrêté du 20 octobre 2008 créant Base élèves 1er degré et l’annulation des décisions de création de la BNIE, tout en accordant au Gouvernement un délai de trois mois pour les rendre conformes à la loi « informatique et libertés » du 6 janvier 1978. Le Conseil d’État fait notamment le lien entre la Base Elèves et la BNIE, et affirme que les interconnexions entre fichiers existent, chose que l’Éducation Nationale avait toujours niée. Le Conseil d’État constate en particulier que les données de Base élèves font l’objet de rapprochements et mises en relations avec celles contenues dans d’autres fichiers, comme par exemple les fichiers des mairies et les fichiers des écoles privées, et que cette fonctionnalité était prévue dès l’origine. Le Conseil d’État donne également raison aux parents d’élèves en demandant le rétablissement du droit d’opposition, alors que l’Éducation Nationale le bafouait allègrement.
C’est une excellente nouvelle pour les 2103 parents qui ont porté plainte et qui voient dans cette décision un appui pour poursuivre l’action au pénal, ainsi que pour les directeurs qui ont subi les foudres de l’Éducation Nationale en raison de leur refus de rentrer les enfants dans ce fichier aujourd’hui hors-la-loi.
Conforté par cette décision du Conseil d’État, le CNRBE (Collectif national de résistance à Base élèves) poursuit sa lutte contre le fichage des enfants en s’appuyant sur les recommandations du Comité des Droits de l’Enfant des Nations Unies qui a enjoint à la France de ne saisir dans les bases de données que des renseignements personnels anonymes et de légiférer sur l’utilisation des données collectées en vue de prévenir une utilisation abusive des informations .
https://retraitbaseeleves.wordpress.com/2010/07/20/la-base-eleves-et-la-bnie-nont-plus-dexistence-legale/

8) y aura-t-il un palier 4 ?
pour l'instant ce n'est pas prévu, mais cela pourrait arriver car la mise en place de l'éducation tout au long de la vie se fait par étapes. Depuis 2 ans, au premier degré, depuis cette année, école et collège, dès l'année prochaine le lycée sera concerné. La circulaire collège étant parue en juillet 2010, on peut penser qu'une circulaire sera publiée pour la mise en place au lycée à la rentrée 2011.

9) pour les collégiens qui sont actuellement en 5° et au-delà, qu'en est-il des paliers 1 et 2 , puisqu'ils n'étaient pas encore en place quand ils étaient écoliers?

Réponse inconnue


10) où est le problème si on écrit sur des fiches que mon enfant sait ou ne sait pas additionner 2 fractions?

Réponse: il n'y en a pas si c'est une fiche papier, interne à l'établissement scolaire, mais si c'est écrit dans un logiciel il faut de nombreux gardes fous, notamment ceux reliés aux questions 2 3 4 et 5.

ce qui est un problème dans tous les cas , ce sont les compétences qui ne sont pas liées à des savoirs faire scolaires liés à des matières précises comme par exemple « savoir additionner 2 fractions ».
Toutes ces compétences de « savoir être » sont regroupées dans les 2 derniers piliers du livret de compétences

11) les compétences 6 et 7, en quoi posent-elles problème?

Tout d'abord le modèle de l'attestation est ici : http://media.eduscol.education.fr/file/socle_commun/73/8/attestation-palier-3_117738.pdf

on constate que l'attestation contient les 7 piliers (compétences) ainsi que le détail pour chacun des items, ce n'est donc pas seulement une attestation globale, mais on a bien le détail.

Ainsi par exemple « respecter et mettre en oeuvre les règles de vie collective » (item de la compétence 6) est de nature à marquer les enfants dans un comportement et non dans un savoir faire, contredisant ainsi le tout premier item de la même compétence 6 : « connaître les principaux droits de l'homme et du citoyen ». Fais ce que je dis mais pas ce que je fais !
Le but n'est pas ici d'étudier chaque item les uns après les autres mais certains items posent bien problème ils visent à ficher des comportements on peut citer par exemple celui-ci dans la compétence 7: « s'intégrer et coopérer dans un projet collectif » est intéressant à un plusieurs autres titres:
les ados à cet âge peuvent être tout à fait renfermés et puis un jour se libérer et être tout à fait aptes à communiquer s'intégrer dans un groupe etc,
Ce qui compte du point de vue des enseignants (je pense) c'est cet aspect de vie de groupe, plus que l'aspect managerial de participer à un projet. Ici on risque de marquer pour un bout de temps un adolescent qui aura traversé une passe difficile pendant sa scolarité au collège. Il s'agit bien de figer quelque chose, certes pas pour l'éternité puisque cela pourra être validé au lycée ou pus tard dans l'entreprise, mais ça questionne tout de même.
Ce vocabulaire de l'entreprise n'est pas innocent il peut être relié à d'autres items, il est le témoin d'une volonté affichée de démarrer la constitution du CV électronique.
L’article 11 de la loi du 24 novembre 2009 précise : « lorsque l’élève entre dans la vie active, il peut, s’il le souhaite, intégrer les éléments du livret de compétences au passeport orientation et formation prévu à l’article L. 6315-2 du code du travail ». On peut donc s’attendre à ce que, une fois terminée la phase d’expérimentation, l’application numérique LPC soit connectée avec les services de Pôle emploi. Comment pourra-t-on alors empêcher que les [in]compétences soient utilisées pour sélectionner les futurs salariés ?

12) Pourquoi parler de CV électronique?
Voir 11)

13) Quels sont les dangers du CV électronique?

C'est une question intéressante pour plus tard mais secondaire pour lutter contre LPC.
D'abord seuls les livrets complets permettront à terme d'être recruté, soit en plus du diplôme, soit à terme s'il est enrichi d'autres paliers 4 puis 5, remplacer finalement les diplômes. Ce qui permettra aux entreprises dans le cadre des principes européens de « formation tout au long de la vie » de finalement pouvoir délivrer ces nouveaux « diplômes » en validant certaines compétences manquantes.
On peut imaginer alors que l'entreprise ne propose des emplois qu'aux candidats titulaires d'un livret complet, et embauchent les autres sous conditions, voir en échange de stages de validations payants.
Le danger à terme c'est la délivrance de diplômes payants par les entreprises et donc la privatisation des diplômes et la sélection par l'argent.
Ces projections ne sont pas farfelues, elles résultent de la lecture des textes de l'OCDE et des textes européens, et aussi des propositions du patronat français (voir fichier livretsdecompétence02.odt encore à remanier avant difusion)

14) Qui assure la saisie informatique?

Article D311-8 (introduit en mai 2007 dans le code de l’Éducation)
Le livret personnel de compétences est renseigné :
a) A l’école élémentaire publique par les enseignants du cycle réunis en conseil des maîtres de cycle et, dans les écoles élémentaires privées sous contrat, par l’enseignant ou l’équipe pédagogique prévue à l’article D. 321-20 ;
b) Au collège et au lycée par le professeur principal et, dans les sections d’enseignement général et professionnel adapté ainsi que dans les établissements régionaux d’enseignement adapté, par l’enseignant de référence de chaque division, après consultation de l’équipe pédagogique de la classe ;
c) Dans les centres de formation d’apprentis, pour les apprentis juniors, par le tuteur mentionné à l’article D. 337-166 et, pour les autres apprentis encore soumis à la scolarité obligatoire, par un formateur désigné par le directeur du centre.
15) quel espace pour la validation?

la même circulaire (B.O. du 8 juillet 2010) précise que l'évaluation des compétences "est conduite dans le cadre habituel des enseignements. Les grilles de référence, propres à chacune des sept compétences, fournissent des précisions sur ce qui est attendu.. Dès qu'une connaissance, une capacité, une attitude a été jugée acquise, l'indication peut en être portée dans le livret personnel de compétences au niveau de l'item correspondant... La validation des compétences relève d'une décision des équipes pédagogiques, qui se fondent sur l'évaluation des items pour valider chaque compétence. Elles peuvent toutefois choisir d'apprécier une compétence de manière globale, même si quelques items qui la composent n'ont pas été évalués positivement".

16) si le livret arrive vide au lycée que se passe-t-il pour mon enfant?

Toujours sur eduscol on peut lire « Les connaissances et compétences du socle commun non validées à l'issue du collège sont à nouveau évaluées dans la voie de formation choisie, jusqu'à la fin de la scolarité obligatoire. »
Les professeurs de lycée seront donc concernés pour les élèves ayant échoué au brevet

17)comment agir syndicalement au sujet de LPC?

le SNES a listé les moyens d'actions possibles en indiquant les point positifs et les conséquences de chaque action, le but est de faire une heure syndicale pour informer sur le sujet et pour sonder les collègues pour savoir quelle modalité d'action ils retiennent voir : http://www.snes.edu/IMG/pdf/LPC_-_quelle_action_syndicale-3.pdf

la présentation de cette action du SNES ainsi que son argumentation et ses positions sont ici: http://www.snes.edu/Livret-de-Competence-document-pour.html

18) l'espace numérique de travail? Un autre avatar de big brother?

un grand danger se prépare également pour l'an prochain avec l'espace numérique de travail: voir par exemple cette très bonne analyse: http://skhole.fr/construire-l-%C3%A9cole-transparente-par-philippe-danino-et-christian-laval

19)quid de l'absence de bilan après l'expérimentation?

Le SNES propose dans les pistes d'actions de faire remonter l'idée d'un moratoire sur le sujet en attente d'un réel bilan. Cette avancée à marche forcée montre que l'objectif est clairement tracé (cf question 13) )

20) Du simple oint de vue des savoir faire, saucissonner le savoir en tranches de savoir faire est-ce réellement une bonne chose? Les établissements scolaires ont-ils les moyens de mettre en place efficacement un tel dispositif même épuré de tous les problèmes de droits de l'homme?

Une question qui divise, et qui concerne chaque enseignant et sa liberté pédagogique, un tel dispositif ne devrait pas être institutionnalisé mais laissé au libre choix des enseignants, que ceux qui préfèrent axer leur enseignement sur les savoirs en respectant les programmes puissent le faire. Que le dispositif permette la remédiation et la différenciation pédagogique ne semble être qu'un simple alibi destiné à réduire la dissonance cognitive chez les enseignants. Nous faisions de la remédiation avant LPC ; et la différenciation pédagogique nécessite des moyens que nous n'avons à ce jour encore jamais eu , dès lors cela nous renvoie encore à la liberté pédagogique de chaque enseignant d'expérimenter ou de généraliser cette différenciation, en fonction de ses élèves, du contexte, des moyens disponibles ainsi que de toutes les autres contraintes. Tout cela dans un contexte de diminution drastique du nombre de postes depuis des années.
L'institutionnalisation de ce genre de dispositif induit une surcharge de travail gigantesque pour un métier qui a déjà été exclus du dispositif de réduction du temps de travail.
Pour donner tout de meme un petit aperçu du sérieux de cette Évaluation dans le livret de compétences :
Une petite phrase d'un inspecteur venu nous "vendre" la chose, à qui on demandait comment on pouvait en cochant une seule croix dire qu'un élève avait intégré par exemple l'ensemble des compétences scientifiques du socle commun.
Réponse : "De toute façon, si ce n'est pas vous qui cochez, quelqu'un le fera à votre place."
"De toute façon, si ce n'est pas vous qui cochez, quelqu'un le fera à votre place."

alors ça c'est pile poil le problème du morcellement des taches, mis en évidence par l'expérience de Milgram, je peux développer si ça intéresse quelqu'un.

par ailleurs ça contredit la circulaire : "La validation des compétences relève d'une décision des équipes pédagogiques" (cf question 15)
on peut donc, je pense, casser administrativement un livret rempli par un duo de profs zélés de l'équipe pédagogique qui serait allé en douce cocher et dater telle ou telle case.
L'idée sous-jacente était plutot :
"Vous n'allez tout de meme pas priver du brevet un élève sous pretexte qu'il ne sait pas utiliser la règle de trois... Vous vous rendez compte des conséquences pour les chiffres des résultats du brevet dans votre bahut... Si l'élève n'a pas complètement loupé son épreuve écrite, le jury bienveillant cochera discrètement la case à votre place. Et vous n'irez pas vous plaindre. De toute manière, l'élève aura quitté le collège après la troisième, ce n'est donc plus votre problème."
C'était le même débat pour le B2i et le niveau A2 de langue...
il faut procéder par étapes pour réduire la dissonance cognitive.
A noter que les parents d'élèves de 3ème ne sont PAS DU TOUT informés par les établissements du contenu du socle commun et des compétences à cocher dans le logiciel. J'ai juste reçu une information comme quoi mon fils allait être enregistré dans le logiciel qui servirait à l'obtention du brevet; suite à quoi j'ai réussi à obtenir par un prof de ma connaissance la liste des compétences, et j'ai été ahurie d'en voir le contenu. D'une part parce que dorénavant l'obtention du brevet se base sur la validation de TOUTES les compétences dans toutes les matières, et d'autre part par la présence de compétences qui n'ont à mon avis pas grand chose à voir avec l'école.

Je m'étonne du silence des associations de parent sur ce sujet.
Un exemple de compétence parmi ces "TOUTES" qu'il faut avoir cochées :
L'élève en fin de troisième doit absolument savoir nager. Pourquoi pas ?
Mais dans un collège rural situé à une demi-heure de toute piscine (donc autant dire impossible de caser une sortie piscine dans deux heures d'EPS), comment faire pour enseigner la natation ? l'évaluer ? cocher la cacase ? Ben on va demander aux élèves :
"Tu sais nager ?
-Non m'sieur
-Mais si, tu sais nager voyons
-J'sais pas, j'ai jamais essayé...
-Allez, réflechis bien : Tu as déjà pris un bain dans ta vie.
-Ben oui m'sieur
-Tu n'es pas mort noyé ?
-Ben non
-Alors c'est bien ce que je disais, tu sais nager... Allez zou, c'est coché."
:-)

Dans un autre style, transmis par une de mes collègues (from Belgium):


"En voyant la foule de gens, Jésus alla sur la montagne. Et lorsqu’il fut assis, les douze vinrent à lui. Il leva les yeux sur ses disciples et dit :

- Bienheureux les pauvres en esprit car le royaume des cieux leur appartient. Bienheureux ceux qui souffrent car ils seront consolés. Bienheureux les doux car ils possèderont la terre...
Quand Jésus eut terminé, Simon Pierre dit :
- Il fallait écrire ?
Puis André demanda :
- Est-ce qu’on doit apprendre tout ça ?
Philippe ajouta :
- Par cœur ?
Jean dit :
- J’ai pas de feuille !
et Jacques ajouta :
- Moi, je n'ai plus d'encre dans mon stylo !
Inquiet, Barthélemy demanda :
- Il y aura interro ?
Et Marc dit :
- Comment ça s'écrit "bienheureux" ?
Mathieu se leva et quitta la montagne sans attendre et disant :
- Je peux aller aux toilettes ?
Simon interrogea :
- Quand est-ce qu’on mange ?
Et Judas dit enfin :
- Vous avez dit quoi après pauvres… ?

Alors, un grand prêtre du temple s'approcha de Jésus et dit :
- Quelle était ta problématique de départ ?
- Quels étaient tes objectifs transversaux ?
- A quelle compétence faisais-tu appel ?
- Pourquoi ne pas avoir mis les apôtres en activité de groupe ?
- Pourquoi cette pédagogie frontale ?
- Était-elle la plus appropriée ?

Alors, Jésus s'assit et pleura."
Très juste : l'école n'est pas faite pour palier au manque éducationnel et pourtant, on le lui demande.
... A noter en plus : outre le fait que l'idée même de "case à cocher" ne laisse place à aucune nuance, la validation de ces mêmes compétences ne fait à l'heure actuelle l'objet d'aucune harmonisation au niveau national - chaque établissement en est réduit à déterminer qui coche quoi, et avec quels critères.
Toute évaluation doit définir des critères de réussite mais comme toujours (ou presque) à l'EN, on fait les choses à moitié.

Il faut bien comprendre que la culture de l'évaluation est très, très, très (OK, on a compris) loin de l'histoire de notre école et c'est un fait sociétal pas seulement le fait de l'école elle-même.
vous avez parfaitement raison c'est limite inconstitutionnel ce truc pour le moins c'est anti républicain. L'égalité républicaine ne saurait être assurée par un système d'évaluation aussi subjectif, les diplomes doivent continuer à être délivrés par la voie traditionnelle des concours ou examens écrits et anonymes
sur le brevet on n'a pas encore trop compris, entre votre interprétation et la mienne, laquelle est la bonne, j'admet une lacune en français sur la phrase : « À compter de la session 2011, le diplôme national du brevet atteste la maîtrise du socle commun au palier 3. » (c'est la question 6) j'aimerai bien avoir l'avis de tout le monde sur cette phrase:
signifie-t-elle qu'il faut avoir validé le palier 3 pour avoir le brevet ou bien que si on obtient le brevet, le palier 3 est automatiquement validé?

le silence des associations de parents, s'explique par le fait que la circulaire est parue en plein mois de juillet, déjà côté enseignants je pense avoir été dans les premiers à réagir et depuis 1 mois je tente de mobiliser, d'analyser, d'informer, ça avance lentement mais ça avance. La FCPE du Gard s'est positionnés avant hier en acceptant la pose de son logo sur ce tract: http://pythacli.chez-alice.fr/recent34/livrets-competences-03.pdf

j'ai aussi réalisé cette affiche: http://pythacli.chez-alice.fr/recent34/afficheLDH.pdf

j'attends toujours en revanche la réponse des syndicats enseignants, seul le SNES s'est positionné ici :

le SNES a listé les moyens d'actions possibles en indiquant les point positifs et les conséquences de chaque action, le but est de faire une heure syndicale pour informer sur le sujet et pour sonder les collègues pour savoir quelle modalité d'action ils retiennent voir : http://www.snes.edu/IMG/pdf/LPC_-_quelle_action_syndicale-3.pdf

la présentation de cette action du SNES ainsi que son argumentation et ses positions sont ici: http://www.snes.edu/Livret-de-Competence-document-pour.html
Pour moi il n'y a pas d'ambiguïté : la validation du socle commun, donc de toutes les "cases à cocher", est indispensable pour l'acquisition du brevet.
cf http://www.education.gouv.fr/cid2619/diplome-national-du-brevet.html

"Pour obtenir le DNB, il faut la moyenne sur l’ensemble des notes et la validation du socle commun."

Donc de deux choses l'une.

Soit le brevet devient plus exigeant que le bac, car il faut avoir tout acquis dans tous les domaines, et pas juste avoir la moyenne sur l'ensemble des matières.
Soit cette usine à gaz ne sert à rien, car les profs vont tout cocher pour laisser la véritable évaluation (contrôle continu + épreuves finales) décider de l'obtention du diplôme.

Je reviens aussi sur le "savoir nager" : quand les cours de natation ont lieu en 6ème, comment devine-t-on si l'enfant qui ne savait pas nager à 11 ans n'a pas appris depuis?
Réunion aujourd'hui sur le livret de compétences, et effectivement, le livret devra être validé pour obtenir le brevet. Avec des items charmants comme :
- "manifester curiosité, créativité, motivation à travers des activités conduites ou reconnues par l'établissement"
- "assumer des rôles, prendre des initiatives et des décisions".
... Comment ça, Kévin, tu passes ton temps à faire la gueule dans ton coin et à écouter de la musique de dépressifs chevelus ??? Allez, on se coupe les cheveux, on se met un polo rose, on sourit et on S'IN-VES-TIT dans un PRO-JET, bordel !!!

Sur cette histoire de compétences, lire l'excellent dossier du Monde Diplo de ce mois-ci. Pour résumer ce que je retire de l'article de Nico Hirtt, l'idée d'avoir un socle commun de connaissances n'a pas un but social, mais un but économique : le socle, c'est ce que les gens doivent avoir pour être de bons p'tits travailleurs ("améliorer les compétences et l'accès à l'éducation en se concentrant sur les besoin des marchés", dixit la commissaire européenne à l'éducation). De plus :
"Pour un niveau de demande donné, correspondant à un certain type de compétences, l'augmentation de l'offre résultera en une baisse des salaires réels pour tous les travailleurs qui disposaient de ces compétences" (la Commission européenne, citée par le Monde Diplo).

Tout est dit, n'est-ce pas ? Évidemment, qu'on va valider les items... L'absence de consignes strictes sur les critères de validation mène à cela. Du coup, Kévin, avec ses jolies p'tites compétences en poche, pourra avoir son joli p'tit job non qualifié, et encore moins payé qu'avant.
Ce que je vois aussi, c'est que dans la somme des connaissances transmises à l'école, pour tout élève il y avait une partie qui était destinée à etre oubliée, et une partie qui demeurait ancrée à vie. Mais cela dépendait de chaque élève, de ses affinités, de son parcours, ses motivations : Chacun faisait sa sauce avec ses apprentissages, l'essentiel étant que chacun ait obtenu un bagage suffisant pour pouvoir continuer à apprendre tout au long de sa vie, et s'adapter un minimum à la vie en société. Et avoir des difficultés en maths n'était pas (trop) un handicap si on brillait en français (ou l'inverse)...
Désormais, avec le socle commun, nous avons un seul et unique dénominateur commun obligatoire, une version light des programmes, jugée absolument indispensable à tous. Et le reste (tout ce qui déborde du socle), est relégué au role de "superflu", d'"oubliable". Finis les forts en thèmes ou les matheux incultes. Pour réussir, il suffit d'etre médiocre, à condition d'etre médiocre partout. Une normalisation associée à un nivellement.
Et, bien sur, un ensemble de compétences directement calqué sur les besoins non pas du citoyen, mais du marché.
Le grand flou concernant la validation des compétences entretient une disparité entre les établissements, et une forme de concurrence associée à la disparition de la carte scolaire. Dans les classes de ZEP, on pourra se concentrer uniquement sur le socle, tandis que dans certaines classes "CAMIF", on traitera l'ensemble du programme. Ecole à deux vitesses.
Une autre chose pointe aussi derrière ce socle. Que l'on retrouve par exemple lorsqu'il faut évaluer "la capacité d'un élève, dans la vie de tous les jours, à résoudre un problème en mobilisant des outils mathématiques" ou "Je sais que les données et les logiciels ont un propriétaire. Je sais que je dois respecter cette propriété.","Je protège ma vie privée en ne donnant sur
internet des renseignements me concernant qu’avec l’accord de mon responsable légal."... Expliquez-moi comment un professeur peut évaluer cela. Doit-il espionner ses élèves ? Lire dans une boule de cristal ? Ou travailler main dans la main avec Hadopi ?
Vous êtes à côté de la plaque sur l'utilité du socle mais ça n'est pas totalement de votre faute. Il est mal foutu... Il mélange allègrement compétences et connaissances.
Merci de bien vouloir m'éclairer.
J'éclaire M. Il cherchait le stop :

"Désormais, avec le socle commun, nous avons un seul et unique dénominateur commun obligatoire, une version light des programmes, "

Effectivement,le socle commun peut être vu comme le dénominateur commun mais ce n'est pas lui qui délimite le contenu des programmes d'enseignement.

Différence (rapide) entre compétence et connaissance :
On me demande de faire un disserte sur Baudelaire. Je n'ai pas les connaissances nécessaires par contre je suis capable de (compétence) :
- aller retrouver la technique de rédaction d'une dissertation
- aller trouver les informations nécessaires à la construction de son contenu
for exemple...

Je n'ai pas telle ou telle connaissance mais j'ai la compétence de mettre en oeuvre des stratégie pour y accéder. Alors, non tous les élèves ne seront pas curieux de toutes les connaissances qu'on leur propose. Moi même il y a des connaissances qui ne m'attirent pas plus que ça par contre cela n'enlève en rien la compétence que je peux mettre en oeuvre pour acquérir d'autres connaissances...
J'avais bien saisi la différence entre compétence et connaissance, merci.
Ce que je ne comprends toujours pas :
Si on ne vous demande pas de disserter sur Baudelaire, comment évaluer que vous etes capable de retrouver la "technique" de rédaction d'une dissertation. (Parce qu'il y a une technique ? Laquelle ? Comment l'enseigner ? Cette technique ne peut-elle etre remise en cause ? Critiquée ? Je pense en vous lisant à la bonne vieille recette du plan en trois parties, thèse, antithèse, synthèse, bassinée par des profs de français pendant des années, et dont mon prof de philo de terminale remplissait ses poubelles)

Il y a, dans le socle, et vous le souligniez, un mélange entre connaissances et compétences. Et l'idée vaguement transmise par les IPR (vaguement, parce que j'ai vaguement compris, tant il y a de flou et de contradictions), c'est que les compétences prévalent sur les connaissances dans cette évaluation. (Effectivement, si je sais mener une recherche, analyser un sujet, tirer un questionnement, hierarchiser des arguments, situer les différents arguments dans un contexte, concevoir un plan pour mon argumentation, citer des sources, distinguer les différents avis exprimés, rédiger lisiblement en français correct, (liste non exhaustive) peu m'importe que le sujet de la dissertation soit "Baudelaire","Les chevaliers-paysans de l'An Mil au Lac de Paladru","L'existentialisme" ou "La critique marxiste du Keynesiannisme"...)
Comme je le disais ailleurs dans ce forum, c'est ce flou quant au contexte qui me semble délicat à gérer : Une compétence que l'on sait mettre en oeuvre à l'école est-elle une compétence acquise ? Meme en allant plus loin, au sein des disciplines : Combien connais-je d'élèves qui savent parfaitement lire un graphique en SVT par exemple, qui se retrouvent perdus devant le meme graphique en cours de maths (ou l'inverse)...
pour ce qui concerne les maths, les programmes de collège ne contiennent plus aucune connaissance mais uniquement des savoir faire (vaut mieux éviter compétences car on sait maintenant que ça regroupe aussi des savoir être). Certains dans le socle et d'autres hors socle.
ne nous leurrons pas c'est probablement une étape, d'ici peu le brevet se limitera au seul livret de compétences.
Et les profs de lycée ne devront plus considérer comme acquis les savoir faire hors socle, je prends le pari que si on n'arrete pas ce truc, il y aura un palier 4 pour le lycée qui à terme remplacera le bac.
Certes ils se peut que le rouleau compresseur néo libéral soit stoppé net par une réaction populaire mais ça reste très improbable et plus le temps avance plus ce sera improbable car la nasse sécuritaire est en train de se refermer sur nous. (oui ss pico , je sais, je délire)
Proposition d'évaluation :

"la capacité d'un élève, dans la vie de tous les jours, à résoudre un problème en mobilisant des outils mathématiques"
Des exercices, pour cet item là, il y en a des tas...

"Je sais que les données et les logiciels ont un propriétaire. Je sais que je dois respecter cette propriété."
Lors du retour d'un travail, il est assez simple de voir si un élève note l'origine de ses documents ou pas. Ceci est un des objectifs de travail en classe de 6éme lors des cours avec un professeur documentaliste.

"Je protège ma vie privée en ne donnant sur internet des renseignements me concernant qu’avec l’accord de mon responsable légal."
Parution d'une photo (ou toute autre information) sur le site internet du collège. Le réflexe de demander l'autorisation peut être instaurée au fur et à mesure des années.
"la capacité d'un élève, dans la vie de tous les jours, à résoudre un problème en mobilisant des outils mathématiques"
Des exercices, pour cet item là, il y en a des tas...

Alors je reprends en sulignant : dans la vie de tous les jours, pas à l'école. Hors de question de donner à l'élève tous ces pseudos exos de modélisation qui finissent toujours chez une boulangère qui rend la monnaie. D'après l'inspecteur qui nous a expliqué le socle, c'est bien la question de savoir si l'élève le fait dans sa vie à lui, hors collège.
D'où mes doutes quant à ma capacité à évaluer ce qui se déroule hors de ma vue. Je peux bien sur donner des devoirs de type "Raconter une situation dans laquelle on peut utiliser une multiplication de nombres décimaux"... Le résultat, en général, c'est ou bien la marchande qui rend encore la monnaie, ou un vague plagiat d'un exo du bouqin... Ce que l'on fait à l'école est une chose, ce que l'on vit "en vrai" une autre... Plus de mixité entre les deux ? Pourquoi pas, mais pas n'importe comment...

"Je sais que les données et les logiciels ont un propriétaire. Je sais que je dois respecter cette propriété."
Lors du retour d'un travail, il est assez simple de voir si un élève note l'origine de ses documents ou pas. Ceci est un des objectifs de travail en classe de 6éme lors des cours avec un professeur documentaliste.

Là encore, je sais qu'à l'école je dois citer l'orignie de mes documents, comme je sais qu'il faut souligner les titres en rouge chez monsieur Truc et en vert chez madame Bidule, de là à dire qu'il s'agit d'une compétence acquise.
Et l'intitulé meme de cet item laisse songeur. Doit-on faire des cours d'HADOPI aux élèves ? en reprenant les arguments de vente de Mitterand ou NKM ?


"Je protège ma vie privée en ne donnant sur internet des renseignements me concernant qu’avec l’accord de mon responsable légal."
Parution d'une photo (ou toute autre information) sur le site internet du collège. Le réflexe de demander l'autorisation peut être instaurée au fur et à mesure des années.

Votre exemple me semble encore réducteur. Ou plutot, l'item évalué trop large.
Un exemple : Sur Internet, je tombe sur le blog d'un élève. J'y vois l'utilisation de photos sans autorisation d'autres élèves ou de professeurs du collège, j'ai vu des données sur la vie privée étalée au grand jour. Que dois-je faire ? Refuser de valider l'item parce que l'élève n'a visiblement pas acquis la compétence ? Ou refuser de refuser, parce que j'ai vu celà à l'extérieur du collège, que je ne vais pas aller m'amuser à traquer les blogages et autres fessesdebouqueries de tous les élèves pour davantage de justice, etc.
Je refuse simplement d'évaluer.
Je refuse de me plier au mélange des genres, d'évaluer autre chose que ce qu'un élève a appris. Evaluer des connaissances et des capacités à les mettre en oeuvre, oui. Des compétences qui tiennent d'un savoir faire ou d'un savoir etre hors-scolaire me semble etre une déviance dangereuse.
L'école fait partie de la vie de tous les jours !!!

Mon exemple est trop réducteur... Voui c'est le principe d'un exemple ce n'est pas une généralité !!!

L'évaluation de compétences est la seule chose utilisée dans le monde du travail... Et je parle là d'évaluation pas de contrôle. Là aussi, il faut que j'éclaire votre lanterne ?

Pour aller dans votre sens les IPR ne sont pas d'accord entre eux de ce que l'on doit faire avec le socle commun alors, effectivement nous sommes mal barrés !!! Mais ça c'est parce que l'on nous propose un outil non abouti (comme je l'ai déjà écrit plus haut ou plus bas ???).
Oui, c'est pas faux.

Dans ce cas, il faut vraiment que la société se mette au clair avec ce qu'elle attend de l'école :
- une fabrique de personnes prêtes à l'embauche et adaptable à l'emploi
- une usine à faire des penseurs éclairés

Ce qui, soit dit en passant, peut ne pas être antinomique...
Entre "Fabrique" et "Usine", mon coeur balance...
ce petit échange est très instructif, beaucoup plus que tous les longs échanges que vous avez eu. Il résume un peu la problématique:
former des humains ou des automates
évaluation humaine ou électronique
être des profs humains qui batissent progressivement les acquis nécessaires au développement de la pensée cartésienne et de l'esprit critique ou des machines à valider des items
un savoir humaniste ou des savoir faire utilitaristes
un formatage (usine ou fabrique) ou bien une évolution propre encadrée et guidée par un passeur.

certains devraient lire "le prophète" de Gibran en particulier sa métaphore de l'arc et des flèches au moment où il dit "nos enfants ne sont pas nos enfants, ils sont les enfants de la vie à elle même".

l'école n'aurait jamais du éduquer, ce jour là le mammouth a ouvert la boite de Pandore.
donc Ok je suis convaincu mais le problème essentiel reste tout de même le logiciel sur lequel on n'a aucune garantie, et ce que je pressens c'est que sans logiciel, pas de validation possible pour le brevet. En clair si j'exige l'unique version papier mon gamin risque de ne pas avoir le brevet alors qu'il a toutes les compétences, bref 999 parents sur 1000 ne s'opposeront donc pas au fichage électronique.
ça me rappelle le problème de la borne biométrique dans un collège voisin, genre 90% des familles étaient OK pour la borne parce que ceux qui refusaient la borne passaient en dernier :p
là c'est encore mieux si tu refuses le fichage électronique t'as pas ton brevet !

j'espère que les parents vont réagir !
C'est évident que sans enregistrement, pas de brevet. Il faut voir que l'administration n'a pas (plus?) les moyens humains pour le traitement manuel de ces informations.

A mon avis l'enregistrement informatique n'est pas un réel problème si la durée de vie n'excède pas le temps nécessaire à l'obtention du brevet ... ou à sa non-obtention. En clair, en fin de 3ème, j'exigerai la suppression des données nominatives relatives au socle commun pour mon fils, comme la loi Informatiques et Libertés m'en donne le droit. Je sens que ça va être encore une bataille musclée avec la direction du collège... Il serait souhaitable que les associations de parents organisent ce genre d'actions d'une manière systématique, cela mettrait l'EN en face des ses devoirs.

Et enfin, autour de moi, aucun parent n'est au courant de cette réforme dont on parle très peu, que ce soit dans les médias ou même au collège.
justement si on étudie le cas de base élèves dans le primaire du début jusqu'à la fin on se rend compte que c'est un vrai problème:

mensonges de l'EN
refus de satisfaire la requete des parents qui s'y opposaient
une procédure en conseil d'état gagnée par les opposants c'est anecdotique mais tout de même les données persistent 35 ans dans bases élèves
le système jugé illégal l'EN sommée de le mettre en conformité, au niveau persistence des données mais aussi dans la possibilité offerte aux familles de se soustraire au fichage, si elles le souhaitent, or on constate déjà que malgré les décisions du conseil d'état les parents n'arrivent toujours pas à obtenir qu'on ne fiche pas leurs gosses.

Ne soyez pas naïf s'il vous plait, ne soyez pas trop confiants, soyez attentifs à ce qui se déroule sous nos yeux, informez vous, creusez le dossier.
l'ébauche de questions réponses que j'ai posté ci dessus comme ballon d'essai va être publié sur le net sur un mode contributif, contribuez à le compléter, aidez moi à construire ou obtenir les réponses manquantes, aidez moi à l'améliorer.

On ne fiche pas les enfants !

j'ai déjà préparé le terrain avant de poster ce truc en postant sur le forum ces 5 infos ou textes mais sans réaction, vous dormez citoyens !!!Réagissez : et partout ou je les envoie, partout où j'en parle peu de gens réagissent, c'est ici finalement qu'il y aura eu le plus de réactions

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leçon de vocabulaire issue du Dictionnaire Collectif de la Langue de Bois et des concepts opérationnels on y définit les mots : compétence, acteur, reforme, éducation tout au long de la vie, projet, égalité des chances : http://pythacli.chez-alice.fr/recent34/livrets-competences-01.pdf
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lien entre livrets de compétences, management, Europe, OCDE et l'ex DRH de L'oréal:
http://pythacli.chez-alice.fr/recent34/livrets-competences-02.pdf
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» Tous surveillés, tous surveillants? »
revue : hommes et libertés Ligue des droits de l’homme
numéro : Hors série Printemps 2010 :
on peut le trouver auprès des section locales de la LDH ou bien le consulter en ligne: http://www.ldh-france.org/H-L-numero-146
« La surveillance des citoyens au nom de l’ordre public, tantôt généralisée et tantôt ciblée sur des « classes dangereuses », est vieille comme l’Etat moderne. […]
A cet ancien tropisme s’ajoute une obsession plus récente qui, insidieusement, fait le lit de la surveillance universelle : l’idéologie du « risque zéro ». L’illusion que le progrès scientifique et technique permettrait une protection contre tous les risques du début à la fin de la vie conduit à accepter des restrictions des libertés et des atteintes à la vie privée. »
l'article sur l'école: On ne fiche pas les enfants ! François Nadiras : http://www.ldh-france.org/H-L-146-On-ne-fiche-pas-les
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pour prendre conscience de l'urgence:

voici la « Contribution ahurissante d’Alex Türk, président de la CNIL, à la commission sur la dictature électronique. Ce n’est pas vraiment nouveau mais c’est la CNIL qui le dit et les députés ne pourront pas dire « nous ne savions pas« . Big brother est là, et bien là. »
http://www.altermonde-sans-frontiere.com/spip.php?article14641
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Le livret de compétence s'inscrit dans une logique de formation tout au long de la vie. En gros, telle ou telle compétence non validée doit pouvoir l'être plus tard ... Tout au long la vie disais-je donc bien après la 3éme !!! Autrement dit, des compétences non acquises en 3éme peuvent être travaillée en seconde par exemple. Il faut donc bien transmettre les informations au nouvel établissement !!!

Au risque de vous faire peur à tous : les cahiers d'appels sont archivés dans les établissements pendant 10 ou 15 ans. C'est une obligation légale. Flicage ??? Ce sont des pièces à convictions.

Fred B : des logiciels pour valider les compétences du socle il y en a pléthore (allez faire un tour sur le site d'index éducation par exemple), et en plus ils communiquent les uns avec les autres. Ils sont compatibles... Incroyable, non ?

Enfin, les dossiers informatiques des élèves ne sont plus accessibles à un établissement dès le moment où cet élève n'est plus inscrit dans l'établissement en question, donc inutile de demander d'effacer quoique ce soit...
Hum hum... donc le brevet non obtenu en 3ème par manque d'une compétence sera validé plus tard lorsque cette compétence est atteinte ? Laissez-moi rire...

Je ne suis pas contre le fait que le livret de compétences soit transmis au nouvel établissement ; je suis contre la pérennité de son enregistrement informatique nécessaire à l'obtention du brevet.
C'est déjà le cas pour le B2i et le niveau A2 en langue.

Le palier 3 du socle commun peut être validé même si tous les items ne le sont pas. C'est le chef d'établissement qui apprécie. Ce qui veut dire que le socle étant validé certains items peuvent ne pas l'être et donc retravaillés plus tard. Pourquoi fait-il toujours, en France, que quand on rate un truc à un moment de sa vie on ne puisse pas essayer de la refaire un peu plus tard ? Quand on rate un UV en fac, on a le droit le le passer plus tard tout en poursuivant son cursus. Là c'est pareil...

C'est déjà le cas pour le B2i et le niveau A2 en langue.


et alors? ce n'est pas un argument pour ne pas s'opposer et revenir sur tout cela.
une de mes collègues m'a répondu, bha de toutes façons on est déjà fiché par la carte vitale, la carte bleue, le téléphone portable, alors un peu plus ou un peu moins...

Irfan pourrit peutêtre nous parler de la dissonance cognitive?

Le livret de compétence s'inscrit dans une logique de formation tout au long de la vie.


effectivement c'est l'une des nombreuses raisons pour lesquelles on peut s'opposer à ces livrets.
Notez au passage que pour la France il y a eu un glissement puisqu'on parle "d'éducation tout au long de la vie" ce qui est à mon sens encore plus grave et du coup ne peut pas être vendu au nom de l'Europe.
Désolée, fred B, mais là vous partez dans un sacré délire !!!
je en crois pas, je potasse le sujet depuis 1 mois et le fruit de mon travail se trouve désormais rassemblé ici: et :

et grace à quelques asinautes j'ai pu améliorer le principal :

liste de questions réponses contributive :

format odt (open office) :
http://pythacli.chez-alice.fr/recent34/lpcquestions.odt
ou format pdf :
http://pythacli.chez-alice.fr/recent34/lpcquestions.pdf

vous n'avez visiblement pas déjà lu ce que j'ai posté ici, et vous ne semblez pas aborder la question avec l'ouverture d'esprit nécessaire. Je ne sais pas bien sur quel point je délire, ni pourquoi je délire, mais si vous lisez ces documents vous remarquerez que tout est sourcé vers des documents officiels.

On peut considérer que tout ceci n'est pas grave, considérer cela c'est ne pas tenir compte de l'avertissement donné par le président de la CNIL sur la commission parlementaire sur la dictature électronique, s'il y a délire ce ne peut être là qu'il se situe ou alors je ne suis pas le seul à délirer.

On peut penser que c'est inéluctable, peut-être, mais ça vaut le coup d'essayer. LE monde d'Orwell est là vous ne vous en rendez pas compte? quelles sont les 2 caractéristiques principales de big brother? Beaucoup de gens ne connaissent qu'un seul aspect de big brother celui qui se met doucement en place et sur lequel le président de la CNIL sonne l'alarme. L'autre, celui qui est déjà bien en place depuis des années est moins connu.

Par ailleurs vous semblez ignorer que d'abord 35 puis maintenant 45 organisations viennent de signer un texte dans lequel on peut lire par exemple:

"Le fichage de dizaines de millions de citoyens, les interconnexions qui se multiplient, la systématisation
du recours à la vidéosurveillance, le développement des techniques de traçage
tissent une société de la surveillance et du soupçon. La justice est soumise à des pressions
croissantes ; les missions de la police sont dévoyées, instrumentalisées à des fins très éloignées
de nos principes républicains. Bien trop éloignées… Les libertés sont en danger."

allez donc regarder la liste des signataires et osez écrire qu'ils délirent tous. la FSU, la CGT, la ligue des droits de l'homme entre autres sont parmi les signataires, alors je voudrais bien savoir sur quoi je délire?

Une chose est sure je ferai tout pour empecher le fichage électronique des enfants et il faudra revenir sur tous les fichages déjà commencés à l'école, s'assurer que les conditions de base pour les droits et les libertés sont remplies, c'est le rôle de la CNIL, vous verrez que comme pour base élèves dans le primaire, un de ces jours, la CNIL et le conseil d'état condamneront le ministère de l'éducation nationale qui n'en aura cure. Il n'y a qu'avec la complicité des profs qu'il peut réussir à imposer ce que le conseil d'état et les droits de l'homme condamnent.

Si nous n'arrivons pas à empêcher le fichage j'irai jusqu'à démissionner pour ne pas collaborer, revoyez vos classiques sur l'expérience de Milgram, aucune autorité n'a la légitimité pour m'imposer une action contraire aux droits de l'homme. Dans les jours prochains, cette intitiative sera reprise je l'espère par la LDH nationale qui doit certainement délirer depuis sa création pendant l'affaire Dreyfus. La LDH s'est opposée à bases élèves et pour la même raison elle s'opposera à LPC.
Vous m'excuserez mais je ne vois vraiment pas où est le problème quand on essaie de trouver des outils pour éviter les couperets dont l'école française est spécialiste. Comme tout outil, il faut le surveiller, l'améliorer etc...

Effectivement; si vous préférez on peut tout faire sur papier donc 10 pages de palier par élèves soit disons dans un petit collège (400 élèves) 4000 pages à classer et archiver... Ne serait-ce pas un peu ridicule à l'époque de l'informatique ???
Il y a deux problèmes distincts selon moi, et en discutant des 2 en même temps, on s'embrouille:
- le problème du LPC ( = version informatisée du livret de compétences) avec toutes les questions sur la conservation et transmission des données. Là c'est un problème de droit.
- le problème de la logique de l'évaluation par compétences, strictement utilitaristes, et très fractionnées. Là c'est un problème presque philosophique: quel est le sens (pas juste la finalité) de l'enseignement scolaire? Est-ce qu'on peut considérer comme compétence: "J'ai plaisir à découvrir quelque chose à quoi je n'avais jamais pensé, indépendamment de toute application pratique"?
laisse tomber il voit pas de quoi on parle.
Aller donc faire un tour dans le bureau du chef d'établissement parce qu'il y a un dossier sur vous et vous ne devez pas en connaître toute la teneur. Ce dossier vous suis quand vous mutez tout au long de votre carrière.

Des dossiers, il y en a toujours eu. C'est pour cela qu'un organisme de contrôle comme la CNIL doit exister (pouvoir et contre pouvoir c'est l'équilibre d'une démocratie).

Et les bulletins ? C'est du fichage. Proposez-vous qu'on les déchire à chaque fin d'année ? Et les cahiers de note des enseignants ??? Je vous propose aussi de faire un lavage de cerveau au personnel des établissement scolaire fin juin pour éviter aux élève de revenir l'année suivante avec la "réputation" qu'il avait l'année précédente...

Pour évaluer (c'est à dire mesurer l'évolution) il faut bine garder des traces, non ?
"Pour évaluer (c'est à dire mesurer l'évolution)"
Désolé, mais là encore nous n'utilisons pas les memes mots.
Le BAC ainsi que la plupart des diplomes et concours sont des évaluations, qui ne mesurent en rien l'évolution. C'est juste la photographie à un instant X de la capacité d'un individu à répondre à un certain nombre de questions posées.

Ne vous amusez pas à exagérer systématiquement mes propos en les détournant de leur contexte, ça devient un poil lassant.
Le dossier scolaire est effectivement un fichier contenant un certain nombre de données, et se transmet aisément. Vous pouvez en visualiser le contenu, c'est assez pauvre en informations.
Les établissements se transmettent régulièrement les notes des anciens élèves, des futurs élèves. C'est une donnée intéressante, mais pourquoi ne pas demander l'accord aux élèves avant de les transmettre ? On demande à l'élève de savoir controler ce qu'il diffuse sur Internet, et on diffuse d'autres choses (pas forcémment par Internet) sans lui demander son avis.

Actuellement, si une personne veut consulter un dossier d'élève, cette personne en fait physiquement la demande, et sera donc clairement identifiée.
Ca ne me semble pas etre tout à fait le meme genre de choses que de remplir des fichiers informatiques accessibles à tout moment de manière anonyme (à moins de traquer les IPs) par un certain nombre de personnes mal défini (chefs d'établissements, mairies, gendarmerie, police...). Si le Maire de mon village peut savoir que mon gamin a manqué l'école et pour quelle raison, ça peut me poser problème... Oui, mais il y a la CNIL. Oui, il n'y a qu la CNIL.

Oui, il y a un dossier sur moi chez mon chef d'établissement. Certains chefs ont été assez bons pour m'en signifier une partie de la teneur, d'autres pensent que cela relève du secret défense. Je suis peut-etre fiché également chez les RG, chez un certain nombre de marchands-de-panneaux-solaires-qui-commencent-a-me-gaver-sérieusement-a-vouloir-m'en-vendre-tous-les-jour-comme-si-j'en-mangeais-a-chaque-repas. Je suis fiché chez google, et un paquet de sites... Et je dois en conclure que le fichage est bon ?

Oui, mais il y a la CNIL. Oui, il n'y a qu la CNIL.


la CNIL, le ministère s'assoit dessus, comme il s'assoit sur les décisions du conseil d'Etat.
C'était bien le sens de ma remarque.
Pas mal dans l'ensemble, votre doc "Livret de Compétences - Questions/Réponses"...
Pour ceux qui ne l'ont pas lu, je reproduis un passage éloquent :

« s'intégrer et coopérer dans un projet collectif » est intéressant à un plusieurs autres titres:
les ados à cet âge peuvent être tout à fait renfermés et puis un jour se libérer et être tout à fait aptes à communiquer s'intégrer dans un groupe etc,
Ce qui compte du point de vue des enseignants (je pense) c'est cet aspect de vie de groupe, plus que l'aspect managerial de participer à un projet. Ici on risque de marquer pour un bout de temps un adolescent qui aura traversé une passe difficile pendant sa scolarité au collège. Il s'agit bien de figer quelque chose, certes pas pour l'éternité puisque cela pourra être validé au lycée ou plus tard dans l'entreprise, mais ça questionne tout de même.
Ce vocabulaire de l'entreprise n'est pas innocent il peut être relié à d'autres items, il est le témoin d'une volonté affichée de démarrer la constitution du CV électronique.
L’article 11 de la loi du 24 novembre 2009 précise : « lorsque l’élève entre dans la vie active, il peut, s’il le souhaite, intégrer les éléments du livret de compétences au passeport orientation et formation prévu à l’article L. 6315-2 du code du travail ». On peut donc s’attendre à ce que, une fois terminée la phase d’expérimentation, l’application numérique LPC soit connectée avec les services de Pôle emploi. Comment pourra-t-on alors empêcher que les [in]compétences soient utilisées pour sélectionner les futurs salariés ?

(Livret de Competences / Question-Réponses - par FredB ?)
(
le fichier questions réponses a été mis à jour mais le passage cité n'a pas été modifié :)
je poursuis mon analyse parti du général pour arriver au particulier, je me suis penché aujourd'hui sur 2 items de la compétence 3 du palier 3 du livret de compétences :p et j'ai mis à jour l'analyse de la chaine OCDE/europe/Ministère, en fouillant un peu plus mon enquete, j'ai également publié l'analyse sémantique du vocabulaire du management qu'on retrouve par exemple dans la plaquette DAFPEN de cette rentrée (plaquette pour ce qu'on appelait avant la formation continue des enseignants)
La version finale m'intéresse.
pour lutter contre les livrets de compétences : directement sur celui de la LDH: http://www.ldh-ales.net/spip.php?article13

on y trouvera le lien vers le doc questions réponses mais pas en version finale puisque c'est un doc contributif il ne sera jamais finalisé, mais toujours vivant, si des gens le font vivre.
Effectivement, nous n'utilisons définitivement pas le même vocabulaire.

Le Bac est un contrôle, il permet de situer chaque individu par rapport à l'ensemble des individus de sa génération. Il n'est pas une évaluation ni diagnostique, ni formative et non plus terminale (puisque n'est pas l'aboutissement d'une démarche d'évaluation).

Concernant les applications informatiques de l'EN, ces données sont protégées. Alors peut être pas assez mais l'accès est limité à un nombre de personnes bien définies. Le maire n'en fait pas parti. Et si toutes fois le maire était au courant des absences de tel ou tel élève c'est par le biais d'une réunion de concertation qui se déroule dans le cadre de travail en commun pour repérer, par exemple, les élèves décrocheurs...
Il suffit d'aller sur le site du ministère. Certains établissement mettent un lien directe de leur site internet.

LPC n'est pas un logiciel en plus. C'est une brique de plus dans les outils déjà utilisés dans les établissements ne serait-ce que pour compléter les bulletins qui, comme vous l'avez sûrement remarqué, ne sont plus complétés à la main !!! Il n'y a rien de nouveau sous le soleil.
Pour ce qui est du SNES il serait peut être intéressant que l'on se pose la question de savoir pourquoi se réveille-t-il seulement maintenant. Ca commence à faire un bon paquet d'années que l'on parle du livret de compétences !!!
"Pour ce qui est du SNES il serait peut être intéressant que l'on se pose la question de savoir pourquoi se réveille-t-il seulement maintenant. Ca commence à faire un bon paquet d'années que l'on parle du livret de compétences !!!"

Bien d'accord...
C'est vrai que cela fait longtemps qu'on en parle.
D'après les textes, nous aurions meme du l'appliquer depuis deux ans (ou trois ? j'ai la mémoire qui flanche) sauf que... eh bien les fameux livrets à remplir n'ont existé que longtemps après leur annonce. (Et ce n'est pas fini, car ceux que nous utilisons cette année auront changé l'an prochain).
Nous étions donc censés remplir des livrets qui n'existaient pas...
Et cette année, il a fallu attendre le moi de Juin pour avoir des réunions nous expliquant (très vaguement) comment il aurait fallu remplir ces livrets que, bien évidemment, nous avions tous déjà remplis. Et là encore, quand on essaie de savoir ce qui se dit ailleurs, on entend des sons de cloche très différents.

Celà dit, je suis tout de meme d'accord pour dénoncer la lenteur du SNES, sur ce sujet comme sur d'autres....
le SNES ne veut jamais mobiliser trop tôt il attend toujours que les collègues prennent conscience de la problématique grace à sa mise en application, il a réagi dès que la circulaire de rentrée est parue en juillet. Il était difficile de mobiliser avant puisque el second degré n'était pas concerné.
Par ailleurs si vous lisez vraiment tout mon travail vous tomberez sur un lien, de l'institut FSU (dont le SNES fait partie) c'est un article pas tout récent. L'analyse a bien été faite en son temps.
cette stratégie a des avantages mais aussi des inconvénients comme toutes les stratégies.

d'après les textes auparavant c'était en expérimentation (depuis 2 ans), en général les expérimentations se font dans les endroits où il y a le moins de chances que ça fasse des vagues. Ensuite on généralise en disant que c'est expérimenté depuis 2 ans et que ça n'a dérangé personne. Résignation et indifférence font le reste. Mais ce qu'on oublie souvent c'est que les réformes à l'EN ne concerne pas vraiment les profs mais les citoyens qui ont ou auront des enfants, or les citoyens s'en tamponnent et les profs ont perdu trop de jour de salaire pour défendre des intérêts qui n'étaient pas leurs propres intérêts, ils en ont marre.

je fais mon boulot d'analyse et d'information et après si les citoyens s'en tamponnent et bien tant pis pour eux, mes filles ont une scolarité brillante, leurs livrets seront entièrement validés et elles feront des études longues, le marquage par ces livrets sera inopérant pour elles.

en tant que prof le seul truc qui me dérange vraiment c'est de collaborer au fichage électronique des compétences 6 et 7 sans aucune des garanties fondamentales protégeant les droits et les libertés:
accès et rectification des données, permanence des données, procédures de remplacement papier pour ceux qui refusent etc.
Ces garanties fondamentales au sujet des droits de l'homme, ce sont les plus précieux héritages de notre histoire, ils valent mieux que tous les milliards, que tout le reste, il faut être prêt à mourrir pour les défendre (je dis ça mais je sais pas si je suis capable d'aller jusque là moi même), trop de sang a coulé pour les obtenir on n'a pas le droit de les laisser filer comme ça.
Il est vrai que lorsque j'entends parler certaines personnes dans un établissement scolaire qui n'arrivent pas à oublier l'ânerie de tel ou tel qu'il a faite l'année dernière ou pire que son grand frère à faite, on peut se poser des questions sur la pérennité des traces écrites... Quoiqu'il en soit, une fois l'élève parti de l'établissement, le dossier n'y est plus non plus.
justement il y a une contradiction entre d'un côté un argument de conformité avec le droit qui oblige à supprimer chaque année les sanctions disciplinaires sur le livret scolaire et un marquage des comportements sur le livret électronique qui va poursuivre le citoyen jusqu'à la retraite et ces informations seront accessibles par un max de monde.
Souvenons nous par ailleurs que la persistance du numéro d'identification de bases élèves est de 35 ans
Bonne nouvelle, les chirurgiens vont bientot etre également formés par DVD.
Lors de leurs premières interventions, ils pourront, s'ils ont la chance de pratiquer au sein d'une clinique suffisamment bien dotée, bénéficier de l'aide d'un délégué à la formation du Ministère de la Santé, via une webcam et/ou une oreillette.

Nous voudrions toutefois adresser nos sincères condoléances à la famille du malheureux patient décédé à la suite d'une erreur du CNED qui a malencontreusement interchangé le DVD de l'interne en cardiologie avec celui qui devait etre envoyé dans les centres de formation spécialisés en boucherie-charcuterie.

Pour les étudiants de Science-Po et de l'ENA, aucun risque d'erreur. Comme à l'accoutumée, le marché de production de DVDs pour leur formation a une fois de plus été remporté par les studios Marc Dorcel.
Merci pour cette info.

Je n'ai pas vu le DVD mais ai trouvé d'autres perles sur le site EDUSCOL. ils ont ouvert un site dédié aux stagiaires appelé "Tenue de classe", parce que c'est bien connu, hein, la question fondamentale quand on enseigne, c'est comment faire régner l'ordre dans sa classe............. Bon, je suis mauvaise langue, ils proposent une petite v idéo appelée "structurer les apprentissages", ouf, il est quand même question de ça.

Et donc ce site propose des petites vidéos de formation pour le jeune prof. J'avoue ne pas avoir tout regardé, mais j'ai été assez effarée par la vidéo appelée "Le premier cours de l'année" où plusieurs profs égrènent leurs souvenirs de premiers cours de l'année. Rien de critiquable dans leur discours, mais rien de structuré, de construit non plus pour le jeune prof qui a plutôt l'impression de regarder une série d'interviews d'Envoyé spécial (je n'ai rien contre cette émission, je précise, mais l'objectif devrait être un peu différent dans une vidéo de formation). Le tout dure 2 min 07. Le pompon, c'est à la fin, quand la parole est donnée... à des élèves qui expliquent ce qu'est selon eux un bon premier cours............ J'en suis restée baba !!!!!!!!!!

Le lien vers le site
http://www.cndp.fr/tenue-de-classe/

Camarlette
alors ca j'aimerais bien pouvoir le regarder. "Comment bien éduquer un enfant" selon le ministère de l'éducation nationale, c'est une perle ! Faut absolument pouvoir se le procurer. Si un nouveau prof veut bien mettre ça sur le net, c'est d'utilité publique je crois
j'ai vu en direct ce reportage et je suis content que vous ayez fait un article sur ce sujet car j'étais écoeuré hier soir devant le poste, à part ça france 2 est une chaîne impartiale?
Non, en fait, je crois que je vais plutôt me taire.
Quelqu'un a fait le total des postes d'enseignants supprimés depuis 2003 ?
Hier, j'ai commis une petite blague : devant moi ( ex-instit), des agriculteurs se plaignaient que les jeunes qui souhaitaient prendre une exploitation agricole avec un élevage n'avaient pas assez de formation pratique et n'avaient pas les réflexes d'un éleveur.

J'ai simplement ajouté que si les nouveaux profs se retrouvaient devant élèves sans formation il n'y avait pas de raison qu'un jeune éleveur ne puisse pas se retrouver devant un troupeau sans aucune expérience !
Certains membres de ce gouvernement ont dû être formés de cette manière. Leurs résultats sont donc explicables!
Et puis le DVD, je le vois déjà... Bourré à ras-bord de consignes issues de la circulaire X et de "projet transdisciplinaire visant à optimiser la dynamique apprenant-enseignant". Mouaip.

Les tuteurs... Ici, on se débrouille bien simplement : les Titulaires Remplaçants qu'ils affectent pour remplacer les stagiaires quand ils sont en formation (merci pour les classes qui voient deux à trois profs dans l'année), on leur a dit de "venir dans la classe observer les cours". Le message est clair, je crois. C'est bien, ça évite de chercher des tuteurs, et surtout de rémunérer le boulot en plus que cela suppose...
Pour leur première heure de cours, je conseille aux nouveaux profs de passer ce DVD aux élèves!
A quand la classe virtuelle? c'est vraiment du grand n'importe quoi, réagissons....
On a aussi une nouvelle épreuve à l'agrégation : « Agir en fonctionnaire de l'État et de façon éthique et responsable », qui serait très drôle si elle n'était pas si triste.
Pour le reste les DVD c'est bien, la preuve, il y en a même un de Nemo.

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