Dominique Manotti et le rêve de Madoff, d@ns le texte.
De l’affaire Madoff, tout le monde a retenu la figure du manipulateur magistral, cet ultra-riche qui a escroqué des centaines d’ultra-riches, grâce à la fameuse «chaîne de Ponzi». Ah, cette chaîne de Ponzi, comme on nous l’aura expliquée, démontée, schématisée – et personne, dans les médias, pour dire qu’un montage à la Ponzi, ça ne dure jamais bien longtemps? Ponzi lui-même a tenu six mois. Le fonds Madoff: à peu près vingt ans. Et pas un enquêteur pour se pencher sur le mystère de cette invraisemblable longévité…
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Derniers commentaires
Je viens de visionner cette très bonne émission. En parcourant le forum qui lui est consacré, je balaie d'un revers de main les critiques sur "elle parle trop" "pas assez" … Ceux qui en sont à chercher la perfection partout (l'excellence comme on dit aujourd'hui) sont appelés à ne rien apprécier.
En préambule donc : la qualité première de cette émission est de nous faire découvrir ce petit livre et son auteur. Et ce fait justifie et valide à lui seul sa pertinence.
Quant à l'essentiel, soit le contenu, quelques réflexions.
• Pourquoi les médias ne s'intéressent-ils pas à une si pertinente hypothèse ?
Je suis surpris que vous n'énonciez pas vous-même la réponse qui s'impose ; réponse certes douloureuse, et personne n'aime souffrir. ils ne le font pas car dans leur écrasante majorité, ils sont financés (ou au service) de ce qu'il faudrait dénoncer.
• De la confrontation entre intellectuels et rapaces insatiables du dieu Argent qui sont les vainqueurs ?
Désolé de faire le rabat-joie mais là encore la réponse est assez simple : les adorateurs du grand équivalent universel, l'Argent, ont une emprise indiscutable sur l'économie, la société, nos vies ; là où partout les intellectuels reculent. Et on ne parle pas ici de ceux qui n'appartiennent à aucune de ces deux catégories, somme toute l'une et l'autre (un point commun) à l'abri du besoin.
• Quant au silence de Madoff ?
Là encore, et je m'interroge sur tant de naïveté de votre part, ou alors n'est-ce que de la dénégation (principe de survie très satisfaisant jusqu'à un certain point).
Madoff ne veut pas mourir ; ou voir mourir les siens, ce qui est sensiblement la même chose.
Bien à vous
Merci beaucoup à Judith Bernard de nous avoir fait découvrir ce texte...
Wiképédia ne peut absolumment pas parler d'argent sale car il se ferait illico presto attaquer
pour diffamation car le "plaider coupable" de Madoff empêche de parler d'argent sale de ce que
j'ai compris;
sans doute que les médias "se taisent" car justement il y a de + en + de procès à leur
encontre (?) et c'est la facilité;
et oui, le système est très fort et très pourri !
une des personnes politiques françaises ayant cette culture d'attaque juridique systèmatique
est Valérie T.: trouver l'erreur;
en fait, par l'intermèdiaire d'une fiction comme ce livre, une autre vérité peut sortir: c'est très bien !
l'argent est l'objectif suprême des américains mais ce ne sont pas les seuls ...
Den Xiao Ping a dit « Quand on est pauvre on se fait taper dessus »
+ réaliste rapport à l'économie parallèle: en général dès que vous avez une boîte, si
vous voulez avoir des contrats, des clients il y a souvent des "commissions" ...
Ca c'est du D@ns le texte que j'aime, le D@ns le texte où on APPREND quelque chose (cf un ancien de mes post).
J'ai acheté le livre, c'est un petit bijou.
Merci Judith, vous êtes brillante.
Hélène
de toute une enquête. Plaider coupable, ce n'est qu'une négociation où il faut avouer,
expliquer, donner ses complices, indemniser, etc, etc...
Le roman n'a-t-il pas été de tout temps le petit bol d'air, l'objet parfois éclatant, parfois déguisé qui dit justement ce qui n'est dit ailleurs ? N'a-t-il pas été le recours dans l'Histoire des dissidences ? Et dans ce cas, ce roman - et combien d'autres ? - n'est-il pas symptomatique d'une époque où la maladie des médias, j'ai nommé le suivisme, gangrène tant l'expression et des faits et des idées ? Le carcan généré par le dirigisme d'une classe dominante assoiffée de contrôle, qui rêve de contrôler la pensée en trustant un maximum les canaux de communication conduit les esprits libres à l'étouffement. De cet étouffement naissent les voies alternatives. Quel beau support qu'un roman ;)
Aux environs de la minute 30 est évoquée l'utilisation de Madoff comme bouc émissaire, alors qu'il n'a rien à voir avec les subprimes. On évoquait avant que, à moment dans la montée de la violence, on veut un bouc émissaire et que ça participe à expliquer les 150 ans de prison face aux 2 ans des criminels précédents.
Cela m'a fait penser à René Girard qui nous explique que la victime émissaire est choisie non pas alors que elle n'est pas la cause exacte de la crise, mais justement parce que elle n'est pas la cause directe de la crise. En effet choisir comme victime le responsable même de la crise et de la violence ressemble trop à la vengeance pure et simple et risquerait d'éclabousser l'ensemble de la société du sang de la victime coupable, propageant ainsi la violence au lieu de l'expulser.
Le premier lien que je fais est évident, mais le deuxième est que Girard aussi part de la littérature (notamment Shakespeare) pour mener sa réflexion qui s'en va bien au delà.
Merci Judith de nous avoir fait découvrir ce petit bouquin ma fois très intéressant.
Continuez.
Il est éthique.
D'un point de vue économique, tout cela est excessivement grossier, facile à démonter, pour peu qu'on le souhaite. C'est juste une arnaque à la base qui peut éventuellement servir à blanchir de l'argent, soit potentiellement un double délit criminel (arnaque à la Ponzi + blanchiment d'argent sale).
Or, une telle arnaque ne peut fonctionner, comme il est souligné à propos des subprimes dans l'excellent film (sans explication économique superflue) Margin Call de J.C. Chandor (2012), que parce qu'on ne veut pas regarder, on ne veut pas savoir, comme le disent deux des protagonistes lors d'un parcours en voiture.
Car, savoir implique de changer ses pratiques et probablement ses rêves (on rejoint le parallèle avec la religion évoqué dans l'émission à ce propos).
Or, même les plus petits des acteurs, ceux qu'on traite un peu vite de victimes (qui pratiquent l'évasion fiscale à la petite semaine, le travail au noir), ne veulent pas de ça. Ils veulent, comme les autres, le beurre, l'argent du beurre et gagner au loto.
Aucune règle de droit ne changera cela, car comme le dit pertinemment Dominique Manotti à la 51 minute, "c'est une affaire de pratique, ce n'est pas une affaire de droit".
Le droit aura donc toujours un ou dix métro de retard sur ce qui s'expérimente sans considération éthique ou juridique sur le terrain, tout aussi loin de ce que devrait être l'économie "universitaire".
C'est pourquoi, ici aussi, sur ce terrain plus feutré en apparence que dans celui des drones de l'émission précédente, la guerre ou plus exactement la chasse policière, corolaire indépassable de cette recherche éthique, est également éternelle, sans fin, car aucune structure ne peut garantir que la pratique sera seine sans cela. Et elle commence à notre niveau.
yG
Ce qu'il y manque à présent, c'est le regard d'un économiste. Ne pourrait-on pas imaginer ici, chez @si, un rebond chez l'amie éconaute qui profiterait de ce D@ns le texte pour le prolonger, l'enrichir en interrogeant un (des?) économistes (journalistes économiques ?) ? Ce serait à mes yeux une force du site.
Pour ma part, j'avais lu 2 romans de Paul-Loup Sulitzer dans les années 1990 et j'ai été vacciné des histoires financières.
D'ailleurs comment penser que Bernard Madoff ait agi seul alors que ses clients étaient des banques d'investissement internationales. Ce serait comme dire qu'un pilote d'avion de ligne avait agi seul en échouant dans une manoeuvre. Il y a des co-équipiers, des tours de contrôle au sol qui participent à la manoeuvre de l'appareil.
Il y a aussi une donnée qui manque dans l'émission car banque + international + investissement (ou spéculation) --> paradis fiscaux
Même si c'est présenté comme une fiction.
A la question sans réponse sur la non-médiatisation de ce genre d'ouvrage, pourtant assez court et explicite pour devenir un emblème d'une indignation qui trouverait enfin un débouché concret, puisque la captation d'argent est la source de tout ce cirque,, .
On peut la justifier ou la diaboliser par les passions humaines mais ce n'est avant tout que le nerf de la guerre en cours.
A qui appartiennent les média en question?
Il est possible que tous ceux qui s'en détournent en consultent d'autres et le fassent savoir, ce qui n'est bien sûr pas très médiatique mais qui bouleverse peu à peu les consciences de tous ceux qui essaient de comprendre comment un tel désastre est possible...
Personnellement j'ai vu des convictions ancrées changer radicalement autour de moi, en un temps record, dans toutes sortes de milieux, que ce soit la peur, chez ceux qui ont tout à perdre d'un changement de système et qui ont humilié leur entourage ou simplement pensent que vivre heureux dans un océan de misère, ce n'est pas possible.
Chez les autres, une certaine lassitude des boucs émissaires dont justement on fait un chiffon rouge sans que ça ne change rien, sauf en pire et que ce pire pourrait bien les atteindre plus tôt que prévu.
Ceux pour qui le pire est en cours trouvent parfois des élans de solidarité.
Un des sujets de conversation censé être sur toutes les lèvres le devient parfois du jour au lendemain, sans autorisation et l'édifice vacille.
Le Brésil, par exemple, met d'un seul coup ici quelques problèmes universels à la surface,
Que les média n'en parlent plus la semaine prochaine n'implique pas forcément que les gens soient assez obtus pour échouer à relier tous ces flash médiatiques sur les turpitudes organisées à nos dépens.
De là à surmonter la peur d'agir... seul l'avenir nous le dira.
Incapable technique je demande aux pro d'avoir l'amabilité de diffuser votre émission sur tous les supports possibles,
. Rien que pour le plaisir de l'écriture littéraire promise c'est tentant et 48 p effraient peu de lecteurs. Pour ceux qui n'y cherchent qu'un symbole à brandir, c'est aussi facile à transporter.
2 émissions en 12 jours
hipipi hourra ;-)
gamma
Assistant de gestion, comptabilité, vente etc...
Maintenant les BTS ne font pas des Madoff... Ce qui fait des madoff demande une autre émission ;-)
http://www.onisep.fr/Ressources/Univers-Formation/Formations/Post-bac/BTS-Metiers-de-l-audiovisuel-option-metiers-du-son
Le soir c'est difficile ;-)
faut se le farcir l'Albert !
gamma
C'est quoi un "vrai" BTS ?
Le BTS en audiovisuel, c'est l'acronyme de Broadcast Technical Standards
Mmm, bon, je vais écouter l'émission
le monde est entre les mains de Madoff et les exemples cités les plus récents, FMI, "erreur" volontaire...démontrent que ce sont les banques qui nous gouvernent associées aux mafias de toutes sortes, l'interpénétration est telle que nous ne pouvons plus distinguer les uns et les autres, dernier exemple révélateur de cette dégénèrescence : le Sénat reçoit DSK qui donne des leçons sur l'économie mondiale et si vous voulez savoir ce que pense les "banquiers" l'écoute de Jean Peylevade devant la Commission d'enquète du Sénat est stupéfiante :
http://videos.senat.fr/video/videos/2013/video18548.html
pourquoi Madoff ne parle pas ?...veut pas se retrouver au fond d'une piscine victime d'une crise cardiaque ? peut-être qu'il lui reste une petite dose d'humanité pour veiller encore sur sa famille.
Il m'arrive de me satisfaire de mon âge de retraité, je lirais ce livre !! (sans passer par Amazone !)
http://www.francoisdelapierre.fr/un-livre-a-ne-pas-commander-chez-amazon/
Non Judith...
Qu'est-ce qu'une petite coquille comparé aux innombrables auteurs que vous nous faites connaitre sur ce site ?
Petite coquille d'ailleurs vite réparée par votre message sur le site.
il est rare d'avoir ce genre de correction... Dans un journal, elle sont écrite en bas de page, dans un petit encadré que personne ne lit, et à la télé c'est en fin d'émission (et encore) :-)
Vous êtes toute pardonnée ;-)
Encore une belle séance D@ns le texte en perspective...
Merci Judith