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Depardieu : pourquoi cette multiplication de tribunes ?

Les accusations de viols et violences sexuelles envers Gérard Depardieu, relayées dans "Complément d'enquête" en décembre, ont déclenché une succession de tribunes et de "contre-tribunes" dans les médias. Puis une succession de retraits de signataires, et par conséquent, d'éditos et d'articles pour analyser les différentes réactions auxdites tribunes. Un "moment médiatique" au cours duquel les médias ont risqué de manquer leur sujet.

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Merci à Arret sur image pour faire le tri et le point, et nous permettre de prendre du recul dans cette cacophonie médiatique. Tres interessante chronique ! 🙏

Le poncif de " tonton Roger aux repas de famille" ne date-t-il pas un chouia ? 

Ne pas évoquer le retrait de signataires pour cause de découverte de l'identité politique de l'initiateur de la tribune me paraît problématique, voire manipulateur, car les détails sont essentiels dans l'Histoire, et le diable le sait bien...

Comment (...)

Derniers commentaires

On a eu droit à la tribune des 50 ringards du cinéma pour défendre Depardieu. Concernant la télévision, avec un peu de retard, on a droit à la tribune signée du seul Drucker, 81 ans aux fraises, qui met en doute la parole de Marie Portolano, journaliste agressée sexuellement par Pierre Ménès et qui a signé un documentaire intitulé "je ne suis pas une salope, je suis journaliste". Le vieillard cacochyme interpellait Marie Portolano dans "Quelle époque", l'émission de Léa Salamé.

Si les conclusions de l'article en lien ci-dessous, sont considérées comme pouvant s'appliquer dans le cas de ce moment médiatique, ce numéro de scandale/pas scandale serait donc le signe que la norme est floue dans le domaine de la vie sexuelle des humains. 

Pour déjouer des règles morales d'utilisation peu pratiques*, on pouvait adopter le "vivre caché pour vivre libre". Mais des trucs cachés sont tout soudain révélés, pas que par me too, aussi par l'observation plus avisée de l'exhibitionnisme d'imbéciles impunis qui pensent que tout est facile. Cependant le besoin de liberté reste assez fort pour qu'on ait besoin de "se friter" pour fixer une norme nouvelle, sur ce qu'on a l'autorisation de cacher, chose qui interroge le consentement. Et ce mot-là, consentement, a besoin qu'on "normalise" socialement sa définition! Nombreux sont ceux qui, parfois de bonne foi, ne le comprennent pas vraiment.

Enfin je simplifie. Ou je synthétise. Au choix.




*voir le documentaire, "like a virgin" qui ressort sur public sénat, et qui apprend des choses qu'on ne sait pas, promis.


Le scandale, la norme, le sociologue

Peut être d'arrêter de désigner le Tonton réac,mais plutôt maintenant la Tata. :-)

Je suis souvent étonnée du peu de culture politique des artistes.... En pleine période de la réforme des retraites, Maxime Leforestier, invité de Charline lorsqu'elle passait encore à 17h, n'était pas au courant (ou n'avait pas d'avis sur la question, je ne sais plus bien...).... Il avait pourtant gardé la réputation d'un artiste de gauche...

Que des artistes ignorent ce qui a fait bouger le pays pendant 3 mois en dit long sur leur déconnection avec l'état du pays et je ne suis guère surprise que certains aient signé une tribune tout en ignorant de quoi il était question. 

Quiconque sort un. livre, un disque, un film est interrogé sur des faits de société ou des lois scélérates dont ils ignorent tout : faites l'expérience...

A mon avis, certains ont signé manière de protéger un pote ou simplement un artiste sans savoir de quoi il retournait, d'où leur rétropédalage quand ils ont su, ne les incriminons pas !

La contre-tribune est signée, entre autres, par des femmes engagées dans l'action et de ce fait, en prise avec la réalité : Balasko, Ascaride...

Le gros avantage concernant le débat de fond, c'est justement l'émission "Complément d'enquête", qui a montré le comportement de Depardieu directement, avec ces propres mots et gestes, à tout le monde. Ce n'est pas pour rien que tout a été tenté pour essayer de nier le contenu du reportage, certain.e.s allant jusqu'à prétendre que c'était un trucage. L'effet a été délétère pour Depardieu et ses défenseurs.

Cette prolifération de tribunes me semble surtout une manifestation de plus du "m'as-tu-vuisme" essentiel de notre époque. 


Comme le relève justement ce bon article, la facilité d'usage en est un élément important. Un smartphone, une paire d'idées et une réaction vite-fait troussée et le tour est jouée: vous êtes dans le débat public.


Les questions soulevées requièrent poourtant d'autres réflexions, mais là, c'est prendre des risques. Je pense en particulier à Depardieu, cas dont l'âge venu, on perçoit davantage la somplexité. On se regarde, on s'analyse, on esss

Une tribune qui se plaint du tribunal du net et qui génère plusieurs tribunes en réponse, n'est-ce pas un comble ? Tant de tribuns qui ont à délibérer, n'est-ce pas une forme de débat public ?

C'est surtout très intéressant de voir comment, en s'exprimant sur l'affaire, les personnalités veulent revendiquer leur positionnement politique, et révèlent en réalité davantage leur positionnement social.

Le chef de l'état évidemment. Mais, plus croustillant, des acteurs se voulant à gauche, du bon côté de la morale, se précipitent pour défendre Gérard. Réflexe de caste, on défend les copains du Rotary club avant de défendre la justice. Oups, ça fait pas très "de gauche", trop tard. Vite, on éteint le cigare et on sort les rames, "je savais pas", "c'est pas moi".

D'accord, de nombreux médias n'ont pas fait le boulot en se contentant des tribunes sans enquêter sur les affaires de violences sexuelles en elles-mêmes. Mais on ne peut pas nier que les tribunes ultra majoritaires ont ringardisé celle de la soixantaine de people + Afida Turner (qui ça ?) qui ne se sont pas encore rendu compte qu'on avait changé d'époque. L'époque a tellement changé qu'un réalisateur, accusé de viol par un technicien, vient de faire l'objet d'une mesure inédite de la part de la production, qui a pris ses responsabilités en confinant le réalisateur et en fournissant une assistance juridique au technicien. Ça change de l'attitude des producteurs des films de Depardieu qui n'ont jamais rien vu d'autre qu'un type un peu lourd.

Javoue en avoir un peu et même beaucoup marre des frasques et états d’âme de toute cette bourgeoisie décadente….

Quand est-ce qu’on parlera des VRAIS sujets, qui concernent tout le monde, à savoir :

- la mysoginie et le patriarcat-tout-puissant,

- le racisme (cousin germain du précédent),

- les gens qui meurent de faim et de froid dans la rue ou ailleurs,

- etc, etc…

la liste est bien longue de tous ces « sujets de société »  dont on nous détourne avec ces « sujets people » qui n’abordent que la surface et pas le fond…. Mais le principal est de faire « du clic et du buzz »….
Du fric, quoi…! On nous prend vraiment pour des cons, mais les temps changent et c’est tant mieux !

Ne pas évoquer le retrait de signataires pour cause de découverte de l'identité politique de l'initiateur de la tribune me paraît problématique, voire manipulateur, car les détails sont essentiels dans l'Histoire, et le diable le sait bien...

Comment aider à comprendre quand on escamote une info d'importance?

J'aime bien vos chroniques, mais celle-ci me laisse sur ma faim.

Le poncif de " tonton Roger aux repas de famille" ne date-t-il pas un chouia ? 

Merci pour cette chronique digne d'un "savoir médiatique", j'ai craint le pire vu le sujet.

Mais il y a un vrai risque d'oublier que féminisme et antiracisme ne vont pas toujours de pair, hélas.

Je veux dire que j'aimerais une chronique du même style sur le traitement médiatique de la loi immigration, il me semble que l'émission réalisée juste après le vote infâme n'avait pas (encore) tout dit.

Ridley Scott parle d'un viol dans "le dernier duel" s'il n'avait pas donné aux diadoques un accent moyenâgeux, le parallèle est saisissant, jusqu'à la remise en cause de l'accusatrice à l'aube du XIXème. Personne ne peux plus défendre un accusé de viol avant son procès sauf quelques politiques qui préconisent le retour des traditions, comme brûler vives ces "ignobles" tentatrices, séductrices, qui salissent l'honneur de nos héros ( je rigole! enfin, j'ai encore le film en mémoire) ...!

"Certains journaux n'ont d'ailleurs pas besoin de tribunes pour faire le job : Libération couvre régulièrement les violences sexuelles, Mediapart a même créé un dossier sur Gérard Depardieu et les violences sexuelles dès avril 2023. Quelques mois plus tard, en juillet, le Monde a aussi publié une série d'été sur "l'ogre", sans oublier de revenir longuement sur les soupçons de viols et violences sexuelles le visant. Complément d'enquête a relancé la machine. "

Je dois dire que ce point de vue me fait plaisir alors qu'il y a quelques mois j'étais très circonspect à la lecture du Sur le Gril de Pauline Block qui doutait de la pertinence de la série d'été du Monde. Les faits montrent que tel les vagues sur le rocher, il faut (hélas) beaucoup plus qu'une seule enquête (aussi bonne soit-elle) pour faire évoluer les choses concernant certains sujets

Ces tribunes sont assez bienvenues. Il s'agit d'un sujet qui implique toute la société (complice de la montée en puissance de Depardieu) et tout le monde du cinéma (complice des normes de comportement sur les plateaux). Le scandale soulève des questions sur tout le microcosme du cinéma français, et ces tribunes y sont des réponses : quel acteur (au sens participant) de cette industrie se positionne comment. C'est une réponse, relativement honnête, à une sorte d'interrogatoire collectif. On sait qui, parmi les incriminé·e·s, se positionne comment, parfois pourquoi, et, encore mieux, avec l'évolution dans le temps (court).


En-dehors de cela, nous avons quelques interventions publiques, toujours intéressantes (quand il s'agit des concerné·e·s) quelles que soient leur direction. Mais la tribune collective permet de saisir un instantané, et même plusieurs instantanés consécutifs (un film), de ce microcosme plus globalement.


Personnellement, je suis très curieux de comment toutes les personnes impliquées dans l'histoire de cette industrie ressentent tout cela. Et j'imagine que ça ne doit pas être simple pour tout le monde.

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