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De DSK à Darmanin, ce qu'a vraiment dit Audrey Pulvar

Récemment élue adjointe de la mairie de Paris, chargée de l'agriculture et de l'alimentation, l'ancienne journaliste Audrey Pulvar soutient publiquement les manifestations contre la nomination de Gérald Darmanin à l'Intérieur, malgré l'enquête ouverte contre lui pour viol. Et se voit reprocher de ne pas avoir toujours été aussi claire lorsqu'il s'agissait de Dominique Strauss-Kahn ou Nicolas Hulot. ASI se plonge dans des archives.

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C'est la géométrie variable des interlocuteurs de Pulvar à laquelle il faudrait réfléchir : L'homme politique éminent qui est accusé de viol , pour lequel une enquête est réouverte, et qui accède au ministère de l'intérieur, fallait quand même oser..(...)

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Je suis désolé de dire ça mais c'est pas possible de fonctionner tel que : une accusation et hop plus de ministre ou de parlementaire. Ça serait trop facile pour n'importe quelle multinationale, service secret, groupe politique un peu important de fa(...)

Mais pourquoi diable attendre une mise en examen ? Avec la diligence dont fait parfois preuve la justice, cela peut durer longtemps et pendant ce temps-là on a des parlementaires ou des ministres sur lesquels pèsent des accusations graves. Il n'y a q(...)

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"chargée de l'agriculture et de l'alimentation" ah!, à la Mairie de Paris, oh! cf. Laurent Nunez désormais "chargé de la task force antiterroriste" ah!, à l’Élysée, oh! Postes en carton dans l'un et l'autre cas, en dépit de l'intitulé ronflant!

C'est la géométrie variable des interlocuteurs de Pulvar à laquelle il faudrait réfléchir : L'homme politique éminent qui est accusé de viol , pour lequel une enquête est réouverte, et qui accède au ministère de l'intérieur, fallait quand même oser....

Une république bananière ferait difficilement "mieux", et ce gouvernement en prend de plus en plus la forme.

D'ailleurs lémédias, qui voient de plus en plus l'élection se rapprocher et  craignent Le Pen ou une grande vague de gauche radicale, ne font plus remarquer que les politiques susceptibles de rentrer dans le gouvernement se réduisent comme peau de chagrin, et que ça n'aura été qu'un désespérant jeu de chaises musicales...


Toutefois beau travail d'archives qui nous permet de juger sur pièces.



Mais pourquoi diable attendre une mise en examen ? Avec la diligence dont fait parfois preuve la justice, cela peut durer longtemps et pendant ce temps-là on a des parlementaires ou des ministres sur lesquels pèsent des accusations graves. Il n'y a qu'en France qu'il est possible de demeurer au parlement ou au gouvernement lorsqu'on est accusé de viol ou de corruption, c'est inoui ! Chez nos voisins allemands, c'est raus pour avoir utilisé sa voiture de fonction pendant ses vacances. C'est dire le gouffre qui nous sépare d'une conception saine de la démocratie.

Je suis désolé de dire ça mais c'est pas possible de fonctionner tel que : une accusation et hop plus de ministre ou de parlementaire. Ça serait trop facile pour n'importe quelle multinationale, service secret, groupe politique un peu important de faire sauter un projet de loi que le dérange. Construire des accusations et les publier dans les médias est un jeu d'enfant quand on a un minimum de budget et/ou de contacts.

Pourquoi accepter que la justice soit si longue ? Il faut l’accélérer, ce n'est pas normal de prendre 2 ans+ pour traiter une affaire. En démultipliant le budget et l'indépendance de la justice.


PS : je rajoute qu'il n'y a pas qu'en France ou c'est un problème, on retrouve des choses analogues dans la majorité des pays.

Oui, c'est le sempiternel 

Pardon, le sempiternel argument "imparable" qu'on nous ressert systématiquement. Eh bien je répondrai que certains pays (certes, les démocraties dignes de ce nom ne sont pas légion, je vous l'accorde, mais j'aimais que nous puissions en faire partie) parviennent pourtant à exiger l'exemplarité en politique et à faire en sorte que les représentants du peuple accusés de comportements problématiques (au passage, il me semble bon de rappeler que pour Darmanin c'est potentiellement un crime) démissionnent sitôt les informations rendues publiques. Et, ô surprise, ces pays ne sont pas plus déstabilisés que cela par l'absence plus que surmontable de tel ou tel élu, évidemment remplaçable par un/une autre dont la probité ne sera pas sujette à caution. Il semblerait même que dans ces pays là, les citoyens votent davantage que chez nous et que l'extrême-droite y soit moins forte. Allez savoir pourquoi...

Ok, c'est une vulnérabilité. Mais il y a deux enjeux sur lesquels cette présomption d'innocence pourrait s'appliquer, et je ne pense pas qu'elle doive s'appliquer de la même manière : 


Quand il s'agit d'une punition juridique, on vit dans un système où le doute bénéficie à l'accusé, et, quitte à choisir l'imperfection d'un a priori plutôt qu'un autre, celui-là est peut-être le moins dangereux (en ce qu'il évite des arrestations arbitraires, au prix de laisser des criminels en liberté un peu plus longtemps). C'est en tout cas le choix de nos sociétés, et je pense qu'il se défend assez bien.


Mais quand il s'agit de porter quelqu'un au pouvoir, c'est peut-être dans l'autre sens que le doute devrait fonctionner. Rien d'immensément punitif, de spécifiquement destructeur-de-vie, à ne pas devenir ministre ou chef d'Etat. En revanche, placer à ce poste-là un violeur, c'est-à-dire un humain disposé à cette forme de violence, de déni d'autrui, et d'abus de pouvoir, c'est assez autrement gratifiant et dangereux. 


Bref, ces situations de doutes, même manufacturables et exploitables, devaient enjoindre à un entre-deux, ni coupure de tête immédiate, ni remise d'un pouvoir idéalement réservé aux citoyens élus exemplaires.


Je pense qu'on peut assez décemment justifier cet entre-deux prudent.

Ma réponse est plutôt générale, je ne connais rien du cas de Darmanin, je suis assez en dehors de l'actualité dernièrement.

Et d'après ce que je vois du cas pratique de Darmanin, je partage votre avis que ça parait assez inexcusable de nommer un ministre avant même de lever les doutes sur des accusations aussi graves, surtout à l'Intérieur.


Tout en gardant en tête qu'historiquement et dans le futur toute vulnérabilité sera utilisé par des opposants politiques, donc ça mérite réflexion avant de se mettre d'accord sur la marche à suivre dans le cas d’accusations.


L’arti­cle 9 de la décla­ra­tion des droits de l’homme et du citoyen qui est ainsi rédigé : « Tout homme étant pré­sumé inno­cent jusqu’à ce qu’il ait été déclaré cou­pa­ble, s’il est jugé indis­pen­sa­ble de l’arrê­ter, toute rigueur qui ne serait pas néces­saire pour s’assu­rer de sa per­sonne doit être sévè­re­ment répri­mée par la loi. »  
La pré­somp­tion d’inno­cence fait partie des droits fon­da­men­taux pro­té­geant les citoyens fran­çais contre l’arbi­traire de L’État aussi bien que contre ceux qui vou­draient rendre la jus­tice eux-mêmes, en dehors de toute ins­truc­tion, de toute pro­cé­dure et sans res­pec­ter les droits de la défense. Si nous oublions ce prin­cipe, nous bas­cu­le­rons dans une jus­tice d’excep­tion, ou plus sim­ple­ment dans une dic­ta­ture.

Bien entendu que tout le monde doit bénéficier de la présomption d'innocence ! Qui prétend le contraire ? Je ne sais pas Si Darmanin est coupable, c'est la justice qui le déterminera. Mais d'ici là, ça ne vous pose aucun problème que le minsitre de l'intérieur soit accusé de viol ? Et, au-delà de l'aspect moral, vous ne voyez pas le léger conflit d'intérêt que cela représente ? Je ne vois pas où serait la violation des droits de l'homme dans une situation qui consisterait à dire à cet homme qu'en vertu de l'instruction judiciaire qui le met en cause, il n'est, pour le moment, plus en position de représenter la France, à fortiori à la tête du ministère de tutelle des agents qui enquêtent sur ses agissements potentiels. Je trouve inquiétant que nous en soyons toujours à débattre de cela, deux ans après #metoo et 15 jours après un scrutin qui a de nouveau battu des records d'absention.

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la geometrie variable est une realite , la variable étant souvent le bord politique que l'on défend. 

Pour le reste il me semble qu'un politique devrait  être obligé de démissionner de ses mandats si il est mis en examen. C'est en générale l'usage mais celui ci bat un peu de l'aile si on considere les cas  Ferrand et Lepen. 

Quant a Darmin son cas relève directement du conflit d'intérêt , macron ne semble  pas avoir d'états d'âmes lorsqu'il s'agit d'éthique.... Darmanin aurait du rester au budget en attendant un classement ou une mise en examen.

D'où l'importance d'une réforme constitutionnelle qui impose comme aux US d'avoir l'aval d'une des 2 chambres pour nommer un membre de l'exécutif. Système a double tranchant hautement imparfait mais qui permet de redonner un minimum de contrôle au parlement. 

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