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De Cock, Toto, procès, plagiat… et Plenel qui tance "Mediapart"

Le cofondateur emblématique de "Mediapart" a pris la plume pour dénoncer la teneur d'un article publié par le site d'enquête. Mais aussi pour critiquer son absence d'intérêt pour l'affaire dont il a été question à l'audience lors de laquelle la 17e chambre du tribunal de Paris a examiné deux plaintes en diffamation de l'historienne Laurence De Cock envers le fondateur de la revue antillaise Zist, Zaka Toto. Laurence de Cock se dit victime de cyberharcèlement. Zaka Toto, de son côté, l'accuse de plagiat.

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Elle est également professeure agrégée d'histoire géographie, mais vous vous gardez bien de le rappeler. Comme vous vous gardez bien de détailler ce qui ferait selon vous l'objet d'une complaisance (??). Elle a publié de nombreux articles sur son suj(...)

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Difficile sur un tel sujet de distinguer entre le fond (y a-t-il eu plagiat ou non) et le traitement de l'information (comment Médiapart a traité du sujet / Comment Médiapart a rendu compte de l'audience).

Tellement difficile que cet article n'y parvient pas.

Merci à Vous, Cher M. GUEMART, pour ce compte-rendu judiciaire. Plusieurs exercices similaires commencent à naître sur le web indépendamment des chroniqueurs judiciaires mainstream.


Heureusement, votre rédaction est équilibrée et harmonieuse, très sérieusement.


Je comprends l'intégralité de vos propos en réponse à mon commentaire sous cet article rédigé par vos soins le 21 avril 2021. Cela se retrouve dans le présent article.


Cela confirme mon abonnement à ASI. Vous faites du meilleur travail que vos confrères, très sérieusement, également.

Comme universitaire , Laurence de Coq n’ignore pas l’obligation de verifier les travaux existants sur le sujet et de citer ses sources.    C’est d’autant plus facile et rapide qu,il y a des bases de données pour le faire. D’autre part, elle sait que l’universite met en garde les étudiants et les menace de sanction s’ils ne respectent pas cette démarche. L’université utilise même des logiciels pour vérifier qu’il n’y ait pas de reprises d’un autre travail. Ce contrôle visant à prévenir les abus et le ... plagiat. Il est donc etonnant, provenant d’une universitaire, d’invoquer la bonne foi à propos d'un travail réalisé préalablement sur le mem objet.


Deuxièmement, Laurence de Coq n’a pas du tout été bien inspirée de déposer plainte. Surtout si l’affaire souleve les observations supra. Le fait de poursuivre à Paris un doctorant martiniquais donne la sensation désagréable d’une affirmation du complexe de supériorité de la bourgeoisie blanche dominante sur le quidam de province ou des îles et de lui imposer d’aller à Canossa.


Enfin, si je comprends la plaidoirie du ténor de Laurence de Coq, un universitaire qui écrit dans la presse ne serait plus tenu à la rigueur intellectuelle qui devrait le caractériser mais dont il fait malgré tout état. Il pourrait raconter n’importe quoi et etre malhonnete intellectuellement des lors qu’il n’écrit plus dans une revue à Comité de lecture. 


Voilà un avocat qui va faire plaisir à  Poutine et aux chaînes d’informations continues. En revanche, pour le lecteur et l’opinion, cela risque d’écorner encore un peu l’image de la presse et l’utilité de s’informer si, somme toute, il est possible de faire le contraire de ce que recommande l’université et la méthode académique.


Si se médiatiser aboutit à se dévaloriser et renier sa rigueur intelectuelle,  je me limiter a quelques revues spécialisée a faible tirage. Et m’occuper de mon jardin.







Juste un élément de contexte : Antoine Perraud, chez Médiapart depuis sa création, a toujours ce ton quand il s'adresse aux gens dans les forums du site. Le monsieur ne se prend pas pour n'importe qui. Pour ma part, il est l'une des principales raisons qui m'ont poussé à résilier mon abonnement à Médiapart. Son article "Mélenchon joue à saute-cadavre" était abject, mais j'ai franchi le cap quand il s'est moqué de la surdité d'icelui dans un forum du site, justement. Plenel n'a jamais rien trouvé à redire à tout ça...

De la difficulté à rendre la justice!

Par contre, on comprend bien l'engorgement des tribunaux obligés de traiter des problèmes d'égo - des 2 côtés - et de faire l'histoire. Que d'argent et de temps gaspillés aux dépens d'affaires plus sérieuses.

Merci pour cet article qui montre aussi la difficulté à établir des faits. Courage!

Je rappelle Le voyant d'Etampes...

Si nus avions des journalistes plus au fait des milieux universitaires (quand les poules auront de nouveau des dents ?), cette histoire serait plus lisible : 

- besoin de "notoriété" pour pouvoir accéder aux postes et crédits

- chacun.e defend un petit bout d'expertise : les un.e.s doivent le rester, les autres doivent y entrer (quoique y aspirer dès sa thèse est voir les dents qui rayent le parquet)

- les idées ne sont pas liées aux gens mais souvent dans l'air du temps (de fait, penser que, parce qu'on écrit un truc avant, les autres devront vous citer de fait est illusoire, je passerai personnellement ma vie en procès dans ce cas...). Il n'existe pas un "droit" de citation en recherche, c'est une pratique ou une coutume, souvent elle-même lié à des affinités d'idées et personnelles --> Cela me fait dire que Toto est soit bien naif, soit il cherche la notoriété à tout pris, façon schiappa ou hanouna / Et/ou De Cock



Enfin :


- par Plenel, invoquer le colonialisme concernant de Cock, alors dans ce cas, pas de possibilité pour les universités africaines et américaines de travailler sur la France ??? N'est-ce pas un essentialisme déjà dénoncé par Frantz Fanon à son époque ?


- utiliser un status essentialisé de victime pour faire reconnaitre sa création de concept et d'idée, n'est-ce pas borderline ? Ne pas, juste quand mentionné, ajouter la citation de la personne qui fait remarquer une préséance, même si de bonne foi pas lue, sans faire des ronds de jambes, n'est-ce pas petit ?



Bref, je trouve le compte rendu de Loris très équilibré sur ces deux points, au contraire des deux articles de médiapart (Perraud et Plenel). Donc content de financer ASI !

Effectivement il y a des aspects matériels dans cette histoire : être cité comme une référence dans Politis aurait apporté un peu de notoriété à Toto, et l'aurait aidé dans sa quête d'un poste. Et perso je trouve que l'attitude de de Cock est d'autant plus critiquable, car à elle ça ne coutait rien : elle a déjà un poste et une reconnaissance, citer un thésard ne l'aurait certainement pas dévaluée.


Le mépris que vous semblez afficher pour la notoriété est très étrange, on dirait qu'il s'agit juste de questions d'égo, mais pas du tout : il s'agit bien de pouvoir, ou pas, intégrer le milieu de la recherche, vivre de ce travail. En quoi est-ce mal ?

 

"ça ne coûtait rien". 

Peut-être que ça coûte, si, de se mettre dans une situation de distributrice de passe-droit, et de condescendance. Si elle ne le connait pas, lui et son travail au sens large, pour quelle raison le citer? Ça peut tout autant être mis sur le compte d'une attitude douteuse que le fait de ne pas le citer.

Si je me souviens du premier article d' Asi ,elle avait rencontré  Toto lors de son séjour aux Antilles.

Ce n'est jamais dit dans l'article en question, non. Ni par les protagonistes.

Je suis étonnée de votre étonnement sur ma méfiance de la notoriété et de votr question finale ? Je vais partir du principe que ce n'est pas un troll, malgré l'évidence que la notoriété est de façon évidente néfaste en recherche


La notoriété pour avoir un poste est une construction sociologique. Einstein, Darwin, Testla, Skłodowska, etc. étaient de piètres communicants et même décrits par leurs collègues comme peu sociable. Il est notoire qu'iels n'auraient pas eu de poste dans notre monde universitaire d'aujourd'hui, car iels auraient été peu à même de jouer des outils (déjà iels ont été peu capable de le faire à leur époque) pour acquérir une "notoriété".


La notoriété ne dit pas si une chercheurse est bon dans ce qu'iel fait, juste qu'iel sait communiquer. Et on sait que le temps passé à communiquer n'est pas un temps passé à réfléchir ou produire, alors la notoriété est un "indice" complétement synthétique pour évaluer les chercheurses et la recherche. De nombreuses recherches ayant abouti à des concepts et applications essentielles de notre monde actuel nt dû attendre des années avant de montrer leurs apports. Dasn ma discipline, le concept le plus essentiel a dû attendre 60 ans pour se voir reconnu. La notoriété est un phénome de mode, transitoire, purement sociologique et sans aucune objectivité de l'apport même du travail effectué. il trouve l'écho à un instant t de ce que désire la société (aujourd'hui le néocapitalisme par exemple, mais on peut prendre l'exemple de la notoriété de Lyssenko en URSS car ses idées trouvaient écho dans son monde malgré les évidences scientifiques contre.. il a évincé les chercheurses dans le vrai grace à sa notoriété.)

 

Donc oui, ce n'est QUE un problème d'égo dans une société du spectacle (pas celle de Debord mais celle d'une administration bureaucratique malade d'un monde néocapitaliste obsédé par "être connu" et "produire de la rentabilité")


La notoriété est une perversion des rapports humains, encore plus dans le monde de la recherche. La notoriété indique les profils de gens qui cherchent à flatter la ou les sociologies dominantes actuelles pour prolonger un quart d'heure de gloire, rester un peu plus longtemps sur la scène pour recevoir cet amour du public qui comble les blessures narcissiques les plus courantes, sans pour autant permettre l'accès au fond des idées, aux avancées conceptuelles et aux découvertes qui changeront pour longtemps une partie du raisonnement humain.

La recherche se doit, tous les philosophes des sciences s'y accordent, des épistémologues aux sociologues des sciences, d'être une introspection, une retraite moniale pour livrer une réflexion profonde,...pas servir ce que le pouvoir ou le peuple avec les idées du moment réclames (comme les jeux et du pain)


Bravo à vous si vous avez réussi à lire jusque là, pas sûr que je l'aurai fait :D



"l'exemple de la notoriété de Lyssenko en URSS car ses idées trouvaient écho dans son monde malgré les évidences scientifiques contre.. il a évincé les chercheurses dans le vrai grace à sa notoriété." Pas du tout grâce  à sa notoriété , mais grâce au soutien de Staline qui l'a soutenu  et fait déporter et exécuter  les généticiens .Il y a un ouvrage du regretté philosophe des sciences Dominique Lecourt sur le sujet. On aborde là un autre sujet , celui du rôle  pouvoir politique sur la recherche scientifique.

Qu'est ce que la notoriété sinon attirer l'attention (ou la complaisance) d'un pouvoir sociétal ?

Donc Lyssenko était un scientifique notoire dans le pati communiste à l'époque, contre ses collègues qui l'étaient pour certtaines dans le milieu académique mais pas des cercles de pouvoir...


Pas du tout  ,je crois que c'était  un modeste  technicien agronome  ( à vérifier)  aux compétences limitées   dont les pseudo- découvertes  correspondaient aux idée de Staline.  L'intrusion par la terreur  du pouvoir politique dans le domaine de la recherche scientifique a été une catastrophe pour les généticiens  exécutés et déportés.

Très intéressante perspective sur un monde que je connais bien mal, merci.

Je suis d'accord avec vous. Cela ne lui aurait rien coûté de citer le travail de Toto.

"ça ne lui coûtait rien" =>  ce n'est pas nécessairement délibéré. Et elle s'en est apparemment excusée par la suite. Reste l'impensé (l'invisibilisation) dont elle fait part qui, à mon avis, doit dépasser son cas à elle. 

De l'autre côté, un "jeune" chercheur, certainement très à vif sur les questions, et soucieux, à juste titre, de valoriser son travail et celui de sa revue. 

Je trouve aussi que le mépris +/- pour la notoriété (en général) fait penser à une recherche de pureté plutôt malvenue. Pour ma part, je pense que la médiatisation n'est pas un mal en soi (sans redécouvrir la poudre, on sait bien quels sont les biais), et par ailleurs, en tant que citoyen-ne, on ne peut que souhaiter (selon moi) bénéficier des retombées de la recherche dans les médias (et pourquoi pas ?). Il y a de bons chercheurs dans de bons médias (je parle des médias indépendants), et justement, il n'y en a peut-être pas assez en général.

Fallait-il un procès ou une simple médiation aurait suffi ?

Merci pour le suivi de cette histoire .


Le parquet a donc plaidé la relaxe de Zaka Toto . 


Il ne reste plus qu'à attendre Septembre pour connaître le jugement .





"celle de ne pas avoir pris le temps, en amont du procès, de traiter sur le fond cette douloureuse dispute devenue bataille judiciaire" 

Le niveau d'invective est-il monté si haut et si vit qu'iils pouvaient pas juste régler ça autour d'un café ? Quel gâchis...

Ce qui est pathétique dans cette histoire, c'est le poids qu'ont pris les réseaux sociaux. Les gens ne savent plus se parler sans s'invectiver en public. Zaka Toto n'aurait-il pas pu appeler ou contacter directement Laurence de Cock pour discuter de son article ? Pourquoi toutes les querelles et griefs doivent elles se faire en public et entraîner des tombereaux de merde pour les parties en présence ? Est-ce si flatteur pour l'ego ? Et satisfaisant pour le débat intellectuel ? J'ai un gros doute là-dessus...

J'avoue que je n'ai pas compris l'origine de la controverse, même si je comprends vaguement le pourquoi du procès (harcèlement ?)

Je ne comprends rien à cette affaire, même (et surtout) après avoir lu Mediapart et ASI, En ayant une lecture superficielle on comprend que De Cock s'est (peut-être fortement) inspirée de Zaka Toto, lequel la harcèlerait depuis lors. L'une aurait fait rapidement une mise au point, jugée pas assez explicite, et tout cela aurait dégénéré... 

Ce que je comprends mal, c'est de reprocher à De Cock de faire un procès localisé à Paris, comme s'il s'agissait d'une multinationale attaquant un gréviste.

Je comprend les arguments avancés mais en même temps (!) je ne vois pas pourquoi, au nom de la disymétrie des rapports racisés non-racisé elle aurait dûe le faire ailleurs... 

Sans parler du fond que je n'ai pas compris, si j'ai un différent avec une personne racisée qui justifie que j'aille en justice, faut-il pour autant que je fasse en sorte que que l'accès au procès soit plus confortable pour la personne en question (ce qui impliquerait ipso facto des frais important pour moi) ?

A suivre ce raisonnement, n'est-il légitime d'attaquer en justice que des personnes dont le statut social est "supérieur" au mien ?

En résumé, une affaire proprement pathétique lancée par un petit malin mais il faut pas le dire.

Curieux article, qui tente de traiter en même temps l'audience, son compte rendu chez Mediapart et la réaction de Plenel. Et au final ne fait que survoler les deux derniers aspects. Comme celui sur le Diplo, une occasion à demi ratée donc. Pourquoi, une fois de plus, ne pas avoir fait deux papiers fouillés ?


Bref, revenons au fond. Je n'avais pas vu la réaction de Plenel (je n'approche jamais les blogs) mais merci à lui, tant l'article de Perraud était hallucinant de bêtise et de mépris. Le sexagénaire s'y posait en donneur de leçons au dessus des enfantillages qu'on l'avait contraint à couvrir, une tâche visiblement indigne de son génie. 


Pire, le journaliste a ensuite passé un temps considérable à insulter dans les commentaires tou.te.s les lecteurices qui avaient le malheur de s'interroger sur le traitement du sujet. Un festival qui ne faisait évidemment pas honneur à Mediapart. 


Restent des interrogations : la réponse de Mediapart est-elle de son seul fait ou son emploi du "collectivement" indique-t-elle qu'il représente la rédaction ? Si c'est collectif, pourquoi une réponse sur un blog et pas sur le site ?

Il faudrait aussi que les journalistes qualifient honnêtement les protagonistes. Qui est l'historien-ne entre Toto, doctorant en histoire depuis 2020, et De Cock, qui est certes professeure d'histoire mais docteure en sciences de l'éducation ? Comme si, par ses prises de position, elle bénéficiait d'une complaisance (à gauche) qui lui permettait de s'attribuer un titre professionnel avec plus ou moins de légitimité. 

Cette affaire de cornecul à la sauce antillaise cuisinée sur les réseaux sociaux est passionnante, un bijou de la couronne @si. 

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