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Cyber-délation à grande échelle, après des émeutes à Vancouver

Polémique au Canada : après les violentes émeutes qui ont choqué Vancouver (117 arrestations, 150 blessés hospitalisés, pillages de magasins, voitures brûlées, des millions $ de dégats dans la nuit du 14 au 15 juin après un match de hockey) des internautes via blogs, Twitter et Facebook se sont lancés à la chasse aux images d'émeutiers pour les identifier, répondant à l'appel lancé par la police. Certains approuvent, d'autres sont choqués par le procédé.

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sport=école du crime!

Polémique au Canada : après les violentes émeutes qui ont choqué Vancouver (117 arrestations, 150 blessés hospitalisés, pillages de magasins, voitures brûlées, des millions $ de dégats dans la nuit du 14 au 15 juin après un match de hockey) d

A coté du sujet de l'article, j'espère que @sinautes ont bien pris en compte la nouvelle importante: une foule qui déjante sous un prétexte futile.
J'espère qu'ils se rendent bien compte que la défaite au hokey n'est que l'étincelle; la poudrière est toujours là.
Il y aura d'autres étincelles...
L'un des plus grands massacre de l'histoire, au Rwanda, s'est déroulé suite à des émissions de radio appelant au meurtre. Nul, par la suite, ne s'en est pris au média radio.
Ce que je trouve saisissant, sur les deux extraits vidéo de l'article, ce sont durant les émeutes, le nombre de gens qui sont en train de filmer, bras en l'air avec leur appareil comme pour ne pas en perdre une miette, et qui de fait alimentent elles mêmes ensuite la répression qui va s'abattre sur elles, gràace à ces images qu'ils sont en train de filmer...
C'est assez symptomatique de voir autant de gens filmer les émeutes auxquelles ils sont en train de participer, tout autant que de voir les réseaux sociaux qui servent d'auxiliaires aux forces de police.
Une chose est certaine, les réseaux sociaux et Youtube rendent l'identification des suspects et la dénonciation nettement plus facile.
Il suffit de reconnaître (où croire reconnaître) une personne sur une vidéo, taper son nom et cliquer. Et hop, voila la police informée.
Facile. Rapide. Et ça donne l'impression d'avoir aidé la marche de la Justice.
S'il fallait se rendre au commissariat pour faire une déposition, ça serait sacrément laborieux.
Même un simple coup de fil anonyme demande pas mal de questionnement avant d'oser appeler.

Est-ce un progrès où un scandale? Ça dépend. C'est comme tout.
S'il s'agissait d'attraper Jack l'Éventreur, je serais ravi.
Ici, il s'agit de jeunes hooligans ou de personnes qui se sont laissées aller à du vol/pillage.
C'est nettement plus compliqué. En tout cas pour moi.
D'autant plus qu'il faut bien se rendre compte que pour la majorité des gens de Vancouver qui se sont retrouvés au cœur des événements, c'était la chose la plus violente qu'il leur ait jamais été donné de vivre.
Déjà que les phénomènes de masse font souvent faire des bêtises aux gens, quand c'est la première fois que chacun des éléments de cette foule est impliqué dans ce genre de phénomène... les choses se compliquent (bravo à ceux qui arrivent à suivre).

J'habite à Vancouver depuis 2 ans.
C'est une ville extrêmement calme.
Les habitants tiennent à ce que ça reste ainsi.

Le lendemain des émeutes, des milliers de personnes se sont spontanément rendues sur place pour nettoyer la rue (J'y étais. C'était d'une propreté inouïe.). Tout simplement pour redonner le blason de la ville. Conserver cette image de 'meilleur endroit du monde'. Se rassurer.
J'ai l'impression que c'est la même impulsion qui est à l’œuvre dans ce processus de dénonciation: les gens semblent convaincus qu'ils peuvent se débarrasser des brebis galeuses et continuer leur petit bonhomme de chemin.
Ce faisant, cette foule paisible ressemble de plus en plus à un groupe de lyncheurs du far-west.
The Province faisait récemment sa une avec "Faisons-les payer!". Le plus sérieusement du monde. Sans la moindre trace d'ironie.
Hier, un des journaux nationaux avait la photo d'un gibet médiéval en couverture, et soulevait des questions sur ce renouveau subit du "shame game", où on expose les criminels au ridicule et à l'opprobre.

Tout ça ne me dit rien qui vaille.
Comme dirait l'autre, il y a quelque chose de pourri au village des Schtroumpfs...
Les sociétés comme les nôtres sont entrain de sombrer dans une violence inouïe.
ces rituels de destruction des symboles post moderne du capitalisme sont à l'oeuvre partout .
@Jules

Donner des informations à la police sur un délit ou un crime, une chose, publier la photo de quelqu'un en incitant de manière anonyme les Internautes à aller le chercher, à le frapper etc.. en est une autre.
Je suis d'accord. Reste que le mot délation n'est approprié selon moi pour aucun de ces cas.

L'appel à la violence, à la haine, à la vengeance est condamnable. La dénonciation publique d'un délit avéré l'est beaucoup moins.
Juridiquement, le délit n'est pas avéré tant qu'il n'y a pas eu de jugement. Mais dans ce genre de justice publique, dénonciation vaut condamnation, d'autant que les blogueurs diffusent des informations personnelles (adresses, numéro de téléphone). C'est plus un désir de vengeance qu'un désire de justice qui motive les enquêteurs amateurs. Vous postez le numéro de téléphone de quelqu'un en le dénonçant comme émeutier, quelque jours plus tard il se rend à la police volontairement pour échapper à la vindicte populaire. J'attends avec impatience la première victime de dénonciation calomnieuse qui perdra son emploi et sa réputation...

Pour moi, il s'agit bien de "motifs contraires à l'éthique."
Quand je parle de "délit avéré", ça désigne un acte considéré comme délit par la loi, réellement effectué et constaté, sans me soucier du côté juridique des choses. D'ailleurs, l'acte en question pourrait être légal mais amoral que ça ne changerait pas ce que j'en pense. Peut-être que le terme employé n'était pas le bon.

La vengeance et les menaces sont condamnables, je suis d'accord avec vous (et il me semble que je l'exprimais dans mon post plus haut). J'ajouterai que la dénonciation calomnieuse l'est aussi. La dénonciation publique avec preuves, elle, ne l'est pas. Comme toujours, il y a une pratique massive et des dérives, mais dans l'ensemble, l'article ne donne que peu d'exemples de cas où les choses ont clairement débordé. Qu'une jeune fille qui clame sur Facebook avoir passé une super soirée à renverser des voitures et fracasser des arrêts de bus reçoivent en retour des dizaines de "messages haineux", ça ne me choque pas si ça en reste là (ce qui n'est pas évident, je le concède). Qu'une autre qui profite de l'occasion pour piller un magasin soit obligée de faire des excuses publiques et de se rendre elle même à la justice, c'est plutôt une bonne chose. La dérive, c'est qu'elle perde son boulot à cause de ça, ou qu'elle soit menacée physiquement.

Le problème, ce n'est pas tant les dénonciations, c'est ce que les gens peuvent en faire. Il y alors lieu de dénoncer le besoin de "justice" ou plutôt "vengeance" populaire, mais pas la "délation".

Quand je parle de "délit avéré", ça désigne un acte considéré comme délit par la loi, réellement effectué et constaté, sans me soucier du côté juridique des choses.


Ma remarque ne portait pas tellement sur les aspects juridiques, mais sur le fait de considérer un délit avéré parce que quelqu'un à anonymement posté une vidéo sur youtube. D'un point de vue juridique, justement, cela n'est pas suffisant. Mais lorsque la dénonciation est publique (et même "massivement publique" avec internet), cela devient de la justice populaire, et cela n'apporte pas les garanties d'une justice "civilisée".


La vengeance et les menaces sont condamnables, je suis d'accord avec vous (et il me semble que je l'exprimais dans mon post plus haut). J'ajouterai que la dénonciation calomnieuse l'est aussi. La dénonciation publique avec preuves, elle, ne l'est pas.


Je pense que la dénonciation publique non seulement mène invariablement à ces "dérives", et même que le désir de faire justice soi-même (désir de vengeance donc) en est le moteur. Une dénonciation publique n'est pas une accusation ou un procès, c'est déjà une sanction.
Si la justice populaire se limite à la dénonciation publique, je suis pour la justice populaire. Je pense que c'est terriblement plus efficace que la justice "institutionnalisée" pour des "petites" affaires du style cassage de vitrine. Si ma ville (Marseille) est jonchée de merde de chiens et de détritus, c'est bien parce que personne ne dit jamais rien à ceux qui déconnent. Un peu de honte et de réprobation systématique pour les fautifs réglerait mieux ce problème que la "police de la propreté" qui rode de temps en temps et qui n'est utile que pendant les 5 minutes où elle est présente à un endroit donné chaque jour.

Je ne partage pas votre avis sur l'aspect "invariable" qu'auraient les dérives. Pour être un peu provocant, je dirais même qu'une dénonciation publique permettrait de juguler ce problème des dérives de la justice populaire... ;-)

Le "j'suis pas une balance" m'insupporte au plus haut point, et s'apparente pour moi à de la complicité.
Le côté "oeil pour oeil" ne vaut pas mieux, mais je crois qu'il peut y avoir un juste milieu.
@Gilles Klein : merci de cet observatoire fascinant.
Sur le mot délation, je dois néanmoins tiquer comme Jules : il ne s'agit pas de délation, mais de dénonciation publique.
Wikipédia donne bien le ton dans sa définition de délation :
La délation est une dénonciation méprisable et honteuse. Elle consiste à fournir des informations concernant un individu, en général à l'insu de ce dernier, souvent inspiré par un motif contraire à la morale ou à l'éthique et donc honteuse.

Doit-on considérer que la dénonciation publique, parce qu'elle est massivement publique, est honteuse ? Cela me semblerait bien étrange.
Depuis quand les lois de la société voudraient être morales? Sinon en quoi la morale serait différente de ce que la société prescrit. Un citoyen modèle sous les nazis devait se sentir très moral à aller dénoncer ses voisins. Un sentiment renforcé par la conscience tranquille d'avoir accompli son devoir. Enfin qu'est ce qui vous permet de définir la délation par une contradiction à la morale quand elle provoque une condamnation ? Si vous considérez que vos lois sont morales voilà tout le danger. Voilà en quoi vous n'êtes finalement pas tellement différent d'un individu qui dénonce son semblable sous un régime nazi. Est-ce que vous êtes assurés que votre régime politique est exempt de fascisme. Et puis qu'est-ce que le fascisme sinon cet amour que les individus portent au Pouvoir en place ?
En Croatie la semaine dernière, la phrase d'Alexandra Samuel que cite l'article s'est concrétisée. Suite à la Gay Pride à Split le 11 juin, qui a donné lieu à une contre-manifestation violente et haineuse (saluts nazis, caillassage du cortège, journaliste blessé, arrestations en masse), un homme a créé un site où il recensait (il me semble qu'il a été fermé, tout comme la page FB du site) des photos de personnes ayant participé aux précédentes Gay Prides croates, afin de mieux les identifier. Il appellait les gens à lui envoyer d'autres photos... Ce genre d'initiatives me rend malade, surtout quand on sait que Zagreb est une petite ville, habitée par pas mal de skinheads et autres hooligans.
En revanche, plusieurs contre-manifestants ont été arrêtés pour lancer de pierres et bouteilles en direction du cortège grâce aux vidéos faites par la police qui encadrait la Gay Pride (une des premières fois que cela est fait en Croatie), ce qui me semble être une bonne initiative. Donc pourquoi la police ne prendrait-elle pas plus ce genre d'initiatives, au lieu de compter sur les civils pour le faire ?
En un sens c'est heureux que je n'aie la possibilité de venir sur les forums d'@si que de façon rarissime; je reste un peu - et même volontairement - couillon : je pense que le niveau intellectuel doit être plus élevé qu'ailleurs ! Certes il l'est semble-t-il, ... mais des conneries frappantes il n'en manque pas non plus. Aucune envie de citer les propos qui me heurtent !
Pas envie d'ergoter non plus !

Pour moi le truc est simple:
- pas de moralisme ! Donc inutile de se demander si c'est bien de dénoncer ce fait ou pas, inutile de se demander si ça doit s’appeler délation ou pas. Car:
- le vrai et SEUL problème en la circonstance c'est de savoir si nous sommes dans un monde à la " 1984" ou pas ( moi je pense que nous y sommes, de plus en plus - je guette depuis des années le moindre fait aggravant la situation -... et même depuis AVANT la vraie année 1984 !).
- et ce problème trouve une réponse immédiate, tranchante, facile à obtenir : remplaçons des émeutiers sans cervelle par tout ce qu'on voudra d'autre ( admettons une personne juive, noire, homosexuelle, communiste, tzigane, et gauchère contrariée ), appliquons la même recette que la police canadienne et... ben voilà quoi !

A mon sens il NE PEUT PAS Y AVOIR DE BONNE RAISON JUSTIFIANT LA DÉLATION !!!

Allez ! je vais m'auto-non-débattre avec moi-même parce que pour moi le débat est clos ! Continuez sans moi - on ne verra d'ailleurs pas la différence !
"En un sens c'est heureux que je n'aie la possibilité de venir sur les forums d'@si que de façon rarissime; je reste un peu - et même volontairement - couillon : je pense que le niveau intellectuel doit être plus élevé qu'ailleurs ! Certes il l'est semble-t-il, ... mais des conneries frappantes il n'en manque pas non plus. Aucune envie de citer les propos qui me heurtent !
Pas envie d'ergoter non plus !"
: Tanka.

Vous êtes, hélas, à vous lire, la preuve par l'absurde, qu'on rencontre sur les forums d'asi des personnes qui ne sont pas plus subtiles qu'ailleurs.

"Pour moi le truc est simple:
- pas de moralisme ! Donc inutile de se demander si c'est bien de dénoncer ce fait ou pas, inutile de se demander si ça doit s’appeler délation ou pas. Car:
- le vrai et SEUL problème en la circonstance c'est de savoir si nous sommes dans un monde à la " 1984" ou pas ( moi je pense que nous y sommes, de plus en plus - je guette depuis des années le moindre fait aggravant la situation -... et même depuis AVANT la vraie année 1984 !).
- et ce problème trouve une réponse immédiate, tranchante, facile à obtenir : remplaçons des émeutiers sans cervelle par tout ce qu'on voudra d'autre ( admettons une personne juive, noire, homosexuelle, communiste, tzigane, et gauchère contrariée ), appliquons la même recette que la police canadienne et... ben voilà quoi !
A mon sens il NE PEUT PAS Y AVOIR DE BONNE RAISON JUSTIFIANT LA DÉLATION !!!"


Tellement simple que vous remplacez des termes qui n'ont rien de neutre et que vous pensez conserver la même égalité... Prenez deux secondes et poursuivez donc votre translation, remplacer les juifs, homosexuels, communistes, par meurtriers, homophobes, antisémites et peut-être que vous comprendrez, mais j'en doute à la suffisance qui suinte de votre post, qu'en laissant ces derniers agir tranquillement, en ne les dénonçant pas, vous êtes complice de leurs atrocités, de leurs exactions. Mais il est si bon de se donner le bon rôle en ne faisant rien. En relativisant comme vous le faites, en réduisant à des items sans valeurs, interchangeables, sans percevoir que tout ne se vaut pas.

"Allez ! je vais m'auto-non-débattre avec moi-même parce que pour moi le débat est clos ! Continuez sans moi - on ne verra d'ailleurs pas la différence !"


Je me passerai de votre autorisation d'autant mieux que si, je perçois nettement la différence entre un donneur de leçon à la petite semaine comme vous et quelqu'un qui s'implique réellement.
Je ne vous salue pas.

yG
Ok pour le meurtrier. Mais pour un homophobe et un antisémite vous allez fort. Si vous soupçonnez votre voisin d'être un antisémite ou un homophobe essayez d'aller voir la police en ameutant tout votre immeuble et tout le quartier. On vous rira au nez.
"Ok pour le meurtrier. Mais pour un homophobe et un antisémite vous allez fort. Si vous soupçonnez votre voisin d'être un antisémite ou un homophobe essayez d'aller voir la police en ameutant tout votre immeuble et tout le quartier. On vous rira au nez."

Et alors, cela ne m'empêchera pas de porter plainte contre lui, Khatar, si j'ai plus que des soupçons, par exemple des preuves vidéo, que j'ai été témoin, etc. Demandez donc à Galliano, il a compris à ses dépends, tant mieux, que c'est possible, lui.

yG
On en revient à l'impossibilité d'avoir des propos privés sans que cela ne se retrouve dans l'espace public. Voilà qui est très dangereux et qui ne distingue plus en rien nos sociétés ultramodernes du Panopticon fasciste. Je ne suis pas d'accord avec les poursuites engagées contre Galiano - un excentrique bourré qui s'est laissé filmer dans un cadre privé.
"On en revient à l'impossibilité d'avoir des propos privés sans que cela ne se retrouve dans l'espace public."

Outre qu'une terrasse de café n'est pas un lieu privé, qu'une discussion avec des inconnus ne l'est pas davantage, l'espace privé n'est pas celui d'une totale liberté d'expression face à des tiers.


"Voilà qui est très dangereux et qui ne distingue plus en rien nos sociétés ultramodernes du Panopticon fasciste."


Si, il y a un élément qui l'en distingue et qui fait que nous ne sommes plus dans un projet de type 1984, la décentralisation.
Le panoptique, tel que Foucault en a merveilleusement rendu compte dans Surveiller et Punir, est un moyen pour un pouvoir centralisé d'observer l'ensemble de ses sujets, de façon asymétrique, lui regarde, mais reste dérobé, caché.

Or, aujourd'hui, les moyens techniques n'appartiennent plus au pouvoir (sauf peut-être encore en Chine et pour bien peu de temps encore probablement), ils sont détenus et utilisés par tous, y compris, contre le pouvoir et ses bras armés.

Tant mieux, c'est là, la garantie de notre sécurité à tous, le fait que nous sommes revenu grâce à la technique à un niveau de contrôle digne d'une communauté à taille humaine, c'est-à-dire, une communauté où l'irresponsabilité est banni de fait, puisque tout le monde connait tout le monde et se souvient de ce que tous les autres ont fait ou n'ont pas fait, pouvant sanctionner ce qui s'y produit de répréhensible pour la collectivité.

yG
http://www.numerama.com/magazine/19154-revolution-numerique-les-54-propositions-des-deputes.html
C'est incroyable d'employer ce mot, "délation", pour parler de dénonciation d'actes de vandalisme, de délits réfléchis qui nuisent directement à l'ensemble de la société.
Je croyais, naïvement, que la délation c'était une dénonciation pour des motifs contraires à l'éthique. C'était prévenir des SS que machin est juif ou résistant. C'était aller dire à la Stasi que bidule est capitaliste. C'était prévenir la police américaine que truc est communiste.
Il faudra savoir si le nombre total de délation dans un pays augmente ou non avec l'avènement des réseaux sociaux, car les dits réseaux les rendent aussi plus visibles qu'avant pour les commentateurs. Et si ces délations augmentent, il faudra aussi savoir si c'est de façon spontanée, venant du peuple lui même, ou si c'est le résultat final d'un état d'esprit amené par une propagande sécuritaire qui aura de toute façon commencée avant l’avènement des réseaux sociaux. De ma part, il s'agit aussi de questions -je n'ai pas la réponse - que je me pose avant d'incriminier les fondements communicationnel de ce nouveau média - je me rends compte qu'il bouleverse nombre de paradigmes, de positions acquises, et l'histoire montre qu'à chaque avénement d'un de ces médias : livre, journaux, radio, etc, tout les péchés lui ont été attribués.
Je trouve que l'initiative de la police qui collabore avec d'autre citoyen via les réseau sociaux n'est pas une mauvaise chose dans ce cas présent.

La police fonctionne déjà de cette façon pour rassembler des preuves et des témoignages.
Casser des magasins,bruler des voitures,et tabasser des personnes dans le cadre d'un match de hockey, n'est pas une choses anodine et titré l'article "Cyber-délation" donne je trouve une orientation douteuse.
Un petit parfum de la france de vichy plane sur ce titre...
Après le retour du patriotisme sportif violent le plus basique (supporters d'une équipe canadienne qui venaient de perdre contre une américaine), qui rappelle des heures sombres de l'histoire, l'arrivée de la délation à grande échelle sur les réseaux sociaux. C'est bien la preuve que si "sphère internet" il y a, elle doit être contrôlée a minima par les pouvoirs régaliens, n'en déplaise aux promoteurs du Libre...
Hors-sujet, mais ça me rappelle ces nouvelles affiches dans les transports en commun de Lyon qui encouragent la délation des "fraudeurs", ces salauds de pauvres...
Une autre question que nous pose ce papier, et qui me semble aussi troublante que la délation à la mode 2.0 (guère étonnante pour qui s'est aventuré un jour sur des forums type yahoo news), est celle du tropisme nombrilisto-narcissique délirant de certains internautes. Penser que quelques-uns ont peu avoir la "naïveté" de se vanter de leurs "exploits" pendant ces émeutes sur des sites comme facebook en dit sans doute plus long sur une confusion intime/public proprement désarmante et, je trouve, assez préoccupante, que sur les réseaux sociaux proprement dits.
Certains n'apprécient pas du tout cettte chasse aux délinquants via Internet.
"«Je ne crois pas que j'ai envie de vivre dans une société qui transforme les réseaux sociaux en outil de contrôle et de surveillance sociale et collective. Ça me rend d'autant plus inconfortable quand je pense que cela pourrait être repris par le lobby pro-vie pour dénoncer les femmes sur le point d'avorter, des régimes totalitaires ou des patrons homophobes pour traquer les employés qui participent au défilé de la Gay Pride». "écrit dans la Harvard Business Review Alexandra Samuel, directrice du Centre des médias sociaux et interactifs de l'Université Emily Carr


Ben wouai, encore une fois, l'implication du citoyen lambda est associé à la délation, le pôle négatif uniquement, la collaboration, et après, on s'étonne qu'on puisse se faire agresser dans le métro, sans que personne n'intervienne, vous comprenez, je ne vais pas me substituer aux forces de l'ordre tout de même ou bien encore que la police ne soit pas apprécié, puisque visiblement, ils ne travaillent jamais pour nous à en écouter certains...


"Les Suisses ne sont plus seuls à pouvoir dénoncer un voleur de poules sans se sentir coupables de le faire."
écrit sur ce fil, ppppppm

Ben wouai (bis), il n'y a rien de mal à dénoncer un voleur de poules sans se sentir coupables de le faire, c'est le contraire qui ne mérite aucun respect. Quelle mentalité à la con que de se croire "libertaire", "progressiste", lorsqu'on est simplement lâche et complice.

Les moyens modernes de vidéosurveillance ne sont plus seulement étatiques, ils sont bien davantage privés, individualisés, smartphones et autres gadgets. Or, c'est là, n'en déplaisent à certains, notre plus grande garantie de sécurité, notre plus grande force, celle qui assure qu'aucun de nous ne peut impunément se servir de sa force pour contraindre autrui, l'abuser, en faire à sa guise, puisque nous pouvons transférer son signalement, son identité à autrui. C'est valable pour l'état et ses représentants qui peuvent être incriminé s'ils se comportent de façon inapproprié et pour n'importe quel quidam.
Tant mieux.

yG
//Je ne crois pas que j'ai envie de vivre dans une société qui transforme les réseaux sociaux en outil de contrôle et de surveillance sociale et collective.//

Mais la surveillance sociale et collective, ça a toujours existé ! Quand tout gosse je gardais les vaches, qu’il passait un adulte qui me disait bonjour, si je n’avais pas répondu tout le pays aurait su que le gars untel, ben il était mal élevé ! Et ça serait revenu aux oreilles de mes parents qui m’auraient frotté les miennes ! Il y a juste une différence d’échelle et de rapidité.

//Cacnio a perdu son emploi (…) Elle s'excuse auprès des habitants, du magasin, de son employeur, et de son université.//

Elle s’excuse juste parce qu’elle s’est fait pincer. Grand classique chez les délinquants. Je ne vais pas pleurer pour elle.

//De son côté, Sienna St-Laurent, 14 ans, a elle aussi appris à ses dépens l'effet pervers des médias sociaux. En rentrant chez elle le soir des émeutes, elle a publié un message sur son blogue. «J'ai participé aux émeutes, j'ai renversé une voiture, fracassé la Banque de Montréal, les arrêts d'autobus... Une grosse soirée!», a-t-elle écrit. Des dizaines de messages haineux ont ensuite rempli sa boîte de courrier électronique//

Encore une qui va peut-être comprendre, à ses dépens et trop tard, qu’il est complètement dingue d’étaler sa vie sur Fesse de Bouc. Surtout si c’est la vie d’une c…

Car la seule vraie question qui vaille, selon moi, est : tout ça pour du sport ? Il n’y a pas d’autre scandale sur terre qui justifierait une telle violence ? Tiens, ça me rappelle la mobilisation des djeuns pour défendre le Skyrock du véreux Bellanger…
J'en profite pour signaler un contre-sens (?) dans l'utilisation de l'article de 9msn dans le vite dit sur la photo du couple ( http://www.arretsurimages.net/vite.php?id=11462 ). Dans l'article, Scott Jones parle de "réconfort" ("comforting"), mais c'est aussi polysémique qu'en français ; en gros, le commentaire vient après tout un article où ses proches expliquent, en gros, que ce n'est pas étonnant s'il s'est arrêté dans une émeute pour embrasser une fille parce que ce serait vraiment le genre de Scott Jones, il est pas sérieux (il suffit de voir la photo qui illustre l'article !)
La traduction de la fin pourrait être :
"Les amis de M. Jones ont immédiatement commenté sur sa page facebook. Un message a couru : "Scotty, tu te rends compte de l'ampleur que ça a pris ? Tu es sur la première page de 9msn !"
Un autre a écrit : "On n'arrête pas de te montrer aux infos. Tu es célèbre !"
M. Jones a posté une réponse disant : "Génial ! C'était peu de temps après que la police nous soit passée dessus en courant et évidemment Alex avait besoin de réconfort."

... Dans le contexte de l'article, ça paraît plus être une vantardise un peu macho ("ma copine avait besoin de réconfort"), ce n'est pas vraiment une justification.
Pourquoi les humains seraient-ils différents une fois inscrit sur un réseau social ?
A t-on pensé que les réseaux sociaux abritent une forme d'élite, une espérance d'une nouvelle société n'abritant que des Gentils ?
Le "réseau social" est un outil, un simple outil, comme une arme ou un fil à couper le beurre : n'en parlons plus.
Le fait, peu commenté, que 70000 personnes partent en vrille au Canada suite à un prétexte est l'information véritable. Un pays si peu violent, etc ...
Les Suisses ne sont plus seuls à pouvoir dénoncer un voleur de poules sans se sentir coupables de le faire.
Très intéressant papier
tabernacle!

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