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Cyber-délation à grande échelle, après des émeutes à Vancouver

Polémique au Canada : après les violentes émeutes qui ont choqué Vancouver (117 arrestations, 150 blessés hospitalisés, pillages de magasins, voitures brûlées, des millions $ de dégats dans la nuit du 14 au 15 juin après un match de hockey) des internautes via blogs, Twitter et Facebook se sont lancés à la chasse aux images d'émeutiers pour les identifier, répondant à l'appel lancé par la police. Certains approuvent, d'autres sont choqués par le procédé.

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sport=école du crime!

Polémique au Canada : après les violentes émeutes qui ont choqué Vancouver (117 arrestations, 150 blessés hospitalisés, pillages de magasins, voitures brûlées, des millions $ de dégats dans la nuit du 14 au 15 juin après un match de hockey) d

A coté du sujet de l'article, j'espère que @sinautes ont bien pris en compte la nouvelle importante: une foule qui déjante sous un prétexte futile.
J'espère qu'ils se rendent bien compte que la défaite au hokey n'est que l'étincelle; la poudrière est toujours là.
Il y aura d'autres étincelles...
L'un des plus grands massacre de l'histoire, au Rwanda, s'est déroulé suite à des émissions de radio appelant au meurtre. Nul, par la suite, ne s'en est pris au média radio.
Ce que je trouve saisissant, sur les deux extraits vidéo de l'article, ce sont durant les émeutes, le nombre de gens qui sont en train de filmer, bras en l'air avec leur appareil comme pour ne pas en perdre une miette, et qui de fait alimentent elles mêmes ensuite la répression qui va s'abattre sur elles, gràace à ces images qu'ils sont en train de filmer...
C'est assez symptomatique de voir autant de gens filmer les émeutes auxquelles ils sont en train de participer, tout autant que de voir les réseaux sociaux qui servent d'auxiliaires aux forces de police.
Une chose est certaine, les réseaux sociaux et Youtube rendent l'identification des suspects et la dénonciation nettement plus facile.
Il suffit de reconnaître (où croire reconnaître) une personne sur une vidéo, taper son nom et cliquer. Et hop, voila la police informée.
Facile. Rapide. Et ça donne l'impression d'avoir aidé la marche de la Justice.
S'il fallait se rendre au commissariat pour faire une déposition, ça serait sacrément laborieux.
Même un simple coup de fil anonyme demande pas mal de questionnement avant d'oser appeler.

Est-ce un progrès où un scandale? Ça dépend. C'est comme tout.
S'il s'agissait d'attraper Jack l'Éventreur, je serais ravi.
Ici, il s'agit de jeunes hooligans ou de personnes qui se sont laissées aller à du vol/pillage.
C'est nettement plus compliqué. En tout cas pour moi.
D'autant plus qu'il faut bien se rendre compte que pour la majorité des gens de Vancouver qui se sont retrouvés au cœur des événements, c'était la chose la plus violente qu'il leur ait jamais été donné de vivre.
Déjà que les phénomènes de masse font souvent faire des bêtises aux gens, quand c'est la première fois que chacun des éléments de cette foule est impliqué dans ce genre de phénomène... les choses se compliquent (bravo à ceux qui arrivent à suivre).

J'habite à Vancouver depuis 2 ans.
C'est une ville extrêmement calme.
Les habitants tiennent à ce que ça reste ainsi.

Le lendemain des émeutes, des milliers de personnes se sont spontanément rendues sur place pour nettoyer la rue (J'y étais. C'était d'une propreté inouïe.). Tout simplement pour redonner le blason de la ville. Conserver cette image de 'meilleur endroit du monde'. Se rassurer.
J'ai l'impression que c'est la même impulsion qui est à l’œuvre dans ce processus de dénonciation: les gens semblent convaincus qu'ils peuvent se débarrasser des brebis galeuses et continuer leur petit bonhomme de chemin.
Ce faisant, cette foule paisible ressemble de plus en plus à un groupe de lyncheurs du far-west.
The Province faisait récemment sa une avec "Faisons-les payer!". Le plus sérieusement du monde. Sans la moindre trace d'ironie.
Hier, un des journaux nationaux avait la photo d'un gibet médiéval en couverture, et soulevait des questions sur ce renouveau subit du "shame game", où on expose les criminels au ridicule et à l'opprobre.

Tout ça ne me dit rien qui vaille.
Comme dirait l'autre, il y a quelque chose de pourri au village des Schtroumpfs...
Les sociétés comme les nôtres sont entrain de sombrer dans une violence inouïe.
ces rituels de destruction des symboles post moderne du capitalisme sont à l'oeuvre partout .
@Jules

Donner des informations à la police sur un délit ou un crime, une chose, publier la photo de quelqu'un en incitant de manière anonyme les Internautes à aller le chercher, à le frapper etc.. en est une autre.
http://www.numerama.com/magazine/19154-revolution-numerique-les-54-propositions-des-deputes.html
C'est incroyable d'employer ce mot, "délation", pour parler de dénonciation d'actes de vandalisme, de délits réfléchis qui nuisent directement à l'ensemble de la société.
Je croyais, naïvement, que la délation c'était une dénonciation pour des motifs contraires à l'éthique. C'était prévenir des SS que machin est juif ou résistant. C'était aller dire à la Stasi que bidule est capitaliste. C'était prévenir la police américaine que truc est communiste.
Il faudra savoir si le nombre total de délation dans un pays augmente ou non avec l'avènement des réseaux sociaux, car les dits réseaux les rendent aussi plus visibles qu'avant pour les commentateurs. Et si ces délations augmentent, il faudra aussi savoir si c'est de façon spontanée, venant du peuple lui même, ou si c'est le résultat final d'un état d'esprit amené par une propagande sécuritaire qui aura de toute façon commencée avant l’avènement des réseaux sociaux. De ma part, il s'agit aussi de questions -je n'ai pas la réponse - que je me pose avant d'incriminier les fondements communicationnel de ce nouveau média - je me rends compte qu'il bouleverse nombre de paradigmes, de positions acquises, et l'histoire montre qu'à chaque avénement d'un de ces médias : livre, journaux, radio, etc, tout les péchés lui ont été attribués.
Je trouve que l'initiative de la police qui collabore avec d'autre citoyen via les réseau sociaux n'est pas une mauvaise chose dans ce cas présent.

La police fonctionne déjà de cette façon pour rassembler des preuves et des témoignages.
Casser des magasins,bruler des voitures,et tabasser des personnes dans le cadre d'un match de hockey, n'est pas une choses anodine et titré l'article "Cyber-délation" donne je trouve une orientation douteuse.
Un petit parfum de la france de vichy plane sur ce titre...
Après le retour du patriotisme sportif violent le plus basique (supporters d'une équipe canadienne qui venaient de perdre contre une américaine), qui rappelle des heures sombres de l'histoire, l'arrivée de la délation à grande échelle sur les réseaux sociaux. C'est bien la preuve que si "sphère internet" il y a, elle doit être contrôlée a minima par les pouvoirs régaliens, n'en déplaise aux promoteurs du Libre...
Hors-sujet, mais ça me rappelle ces nouvelles affiches dans les transports en commun de Lyon qui encouragent la délation des "fraudeurs", ces salauds de pauvres...
Une autre question que nous pose ce papier, et qui me semble aussi troublante que la délation à la mode 2.0 (guère étonnante pour qui s'est aventuré un jour sur des forums type yahoo news), est celle du tropisme nombrilisto-narcissique délirant de certains internautes. Penser que quelques-uns ont peu avoir la "naïveté" de se vanter de leurs "exploits" pendant ces émeutes sur des sites comme facebook en dit sans doute plus long sur une confusion intime/public proprement désarmante et, je trouve, assez préoccupante, que sur les réseaux sociaux proprement dits.
Certains n'apprécient pas du tout cettte chasse aux délinquants via Internet.
"«Je ne crois pas que j'ai envie de vivre dans une société qui transforme les réseaux sociaux en outil de contrôle et de surveillance sociale et collective. Ça me rend d'autant plus inconfortable quand je pense que cela pourrait être repris par le lobby pro-vie pour dénoncer les femmes sur le point d'avorter, des régimes totalitaires ou des patrons homophobes pour traquer les employés qui participent au défilé de la Gay Pride». "écrit dans la Harvard Business Review Alexandra Samuel, directrice du Centre des médias sociaux et interactifs de l'Université Emily Carr


Ben wouai, encore une fois, l'implication du citoyen lambda est associé à la délation, le pôle négatif uniquement, la collaboration, et après, on s'étonne qu'on puisse se faire agresser dans le métro, sans que personne n'intervienne, vous comprenez, je ne vais pas me substituer aux forces de l'ordre tout de même ou bien encore que la police ne soit pas apprécié, puisque visiblement, ils ne travaillent jamais pour nous à en écouter certains...


"Les Suisses ne sont plus seuls à pouvoir dénoncer un voleur de poules sans se sentir coupables de le faire."
écrit sur ce fil, ppppppm

Ben wouai (bis), il n'y a rien de mal à dénoncer un voleur de poules sans se sentir coupables de le faire, c'est le contraire qui ne mérite aucun respect. Quelle mentalité à la con que de se croire "libertaire", "progressiste", lorsqu'on est simplement lâche et complice.

Les moyens modernes de vidéosurveillance ne sont plus seulement étatiques, ils sont bien davantage privés, individualisés, smartphones et autres gadgets. Or, c'est là, n'en déplaisent à certains, notre plus grande garantie de sécurité, notre plus grande force, celle qui assure qu'aucun de nous ne peut impunément se servir de sa force pour contraindre autrui, l'abuser, en faire à sa guise, puisque nous pouvons transférer son signalement, son identité à autrui. C'est valable pour l'état et ses représentants qui peuvent être incriminé s'ils se comportent de façon inapproprié et pour n'importe quel quidam.
Tant mieux.

yG
//Je ne crois pas que j'ai envie de vivre dans une société qui transforme les réseaux sociaux en outil de contrôle et de surveillance sociale et collective.//

Mais la surveillance sociale et collective, ça a toujours existé ! Quand tout gosse je gardais les vaches, qu’il passait un adulte qui me disait bonjour, si je n’avais pas répondu tout le pays aurait su que le gars untel, ben il était mal élevé ! Et ça serait revenu aux oreilles de mes parents qui m’auraient frotté les miennes ! Il y a juste une différence d’échelle et de rapidité.

//Cacnio a perdu son emploi (…) Elle s'excuse auprès des habitants, du magasin, de son employeur, et de son université.//

Elle s’excuse juste parce qu’elle s’est fait pincer. Grand classique chez les délinquants. Je ne vais pas pleurer pour elle.

//De son côté, Sienna St-Laurent, 14 ans, a elle aussi appris à ses dépens l'effet pervers des médias sociaux. En rentrant chez elle le soir des émeutes, elle a publié un message sur son blogue. «J'ai participé aux émeutes, j'ai renversé une voiture, fracassé la Banque de Montréal, les arrêts d'autobus... Une grosse soirée!», a-t-elle écrit. Des dizaines de messages haineux ont ensuite rempli sa boîte de courrier électronique//

Encore une qui va peut-être comprendre, à ses dépens et trop tard, qu’il est complètement dingue d’étaler sa vie sur Fesse de Bouc. Surtout si c’est la vie d’une c…

Car la seule vraie question qui vaille, selon moi, est : tout ça pour du sport ? Il n’y a pas d’autre scandale sur terre qui justifierait une telle violence ? Tiens, ça me rappelle la mobilisation des djeuns pour défendre le Skyrock du véreux Bellanger…
J'en profite pour signaler un contre-sens (?) dans l'utilisation de l'article de 9msn dans le vite dit sur la photo du couple ( http://www.arretsurimages.net/vite.php?id=11462 ). Dans l'article, Scott Jones parle de "réconfort" ("comforting"), mais c'est aussi polysémique qu'en français ; en gros, le commentaire vient après tout un article où ses proches expliquent, en gros, que ce n'est pas étonnant s'il s'est arrêté dans une émeute pour embrasser une fille parce que ce serait vraiment le genre de Scott Jones, il est pas sérieux (il suffit de voir la photo qui illustre l'article !)
La traduction de la fin pourrait être :
"Les amis de M. Jones ont immédiatement commenté sur sa page facebook. Un message a couru : "Scotty, tu te rends compte de l'ampleur que ça a pris ? Tu es sur la première page de 9msn !"
Un autre a écrit : "On n'arrête pas de te montrer aux infos. Tu es célèbre !"
M. Jones a posté une réponse disant : "Génial ! C'était peu de temps après que la police nous soit passée dessus en courant et évidemment Alex avait besoin de réconfort."

... Dans le contexte de l'article, ça paraît plus être une vantardise un peu macho ("ma copine avait besoin de réconfort"), ce n'est pas vraiment une justification.
Pourquoi les humains seraient-ils différents une fois inscrit sur un réseau social ?
A t-on pensé que les réseaux sociaux abritent une forme d'élite, une espérance d'une nouvelle société n'abritant que des Gentils ?
Le "réseau social" est un outil, un simple outil, comme une arme ou un fil à couper le beurre : n'en parlons plus.
Le fait, peu commenté, que 70000 personnes partent en vrille au Canada suite à un prétexte est l'information véritable. Un pays si peu violent, etc ...
Les Suisses ne sont plus seuls à pouvoir dénoncer un voleur de poules sans se sentir coupables de le faire.
Très intéressant papier
tabernacle!

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