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Coupe du monde : "On peut critiquer le Qatar sans être raciste"

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Le cas du Qatar n'est qu'une goutte dans l'océan de corruption du sport de haut niveau. On n'entend jamais sur les grands médias de critique de son idéologie : fric, pub, corruption, apologie de la force, réification des corps et des pratiques, embri(...)

Est-ce raciste d'écrire que , pour l'ensemble de son oeuvre, le Qatar mérite ( peut-être ) un doha d'honneur.... 

Le Qatar bashing est assuré d'abord par le Qatar lui même.

Le Qatar est une création de l’impérialisme britannique. Ses frontières furent fixées au milieu des années 1930, après la découverte des premiers champs pétroliers. Elles ont été dessinées pou(...)

Derniers commentaires

tres interessant . Chapeau a Pierre Stéphane Faure pour son courage professionnel et les resultats de ses enquêtes. Un vrai journaliste et merci a cette émission. 

Oui !

Bien que le titre ne soit pas une question, je réponds Oui.

Et on peut aussi critiquer le foot sans être raciste.

Et on peut être raciste en vivant au Qatar et en regardant le foot

Comme j'ai pas eu le courage de lire tous les commentaires, il se peut que ça ait déjà été dit: ce n'est pas le Qatar qui a fait mourir les travailleurs migrants à la tâche, se sont Vinci, Véolia, Bouygues et de nombreux autres du même acabit. 


Je m'en doutais bien, et j'ai trouvé et confirmation. Attention, on ne parle là que des firmes "françaises", notre cher pays ne doit pas être le seul.

Madame l’animatrice laissez parler les invités et ne les coupez pas. On n’est pas chez Hanouna.

via Q.Müller   :  



En 2012 avaient lieu les jeux olympiques à Londres. 

La grande bretagne, nation riche grâce à l'esclavage, à la colonisation, au néolibéralisme et à la néo-colonisation (Irak).

La grande bretagne, nation parasite qui mourrait le jour même où la bourse tomberait. 

Est-ce que les grands pourfendeurs des droits de l'homme se sont amassés pour appeler au Boycott des JO de Londres? 

Non. 





Quand on voit l'immensité des problèmes au Qatar et ailleurs, nous présenter comme exemple les images vers la 30e minute ou on voit "de la rouille sur les réchauds", qui montrent des conditions de vie de très nombreuses familles en France et qui sont un luxe pour d'autres dans le monde, est tout simplement scandaleux. Avec ces nombreuses critiques absurdes ou incohérentes (pourquoi le Qatar et pas ailleurs ?) la France et d'autres pays occidentaux sont la risée du reste du monde, et cette émission en est un point culminant.

Les vrais militants doivent bouillir de colère en la regardant, car elle ridiculise leur combat. Je ne regarde pas plus, c'est lamentable.

Corruption.

Amplification de l'écocide.

Exploitation humaine.

Le résultat : un présentoir réfrigéré pour hommes sandwiches qui nous coûtent un pognon de dingue.

Allez mourir.

Il y a longtemps que les pouvoirs publiques ont vendu les droits de l'Homme au profit des profits à court terme.

A l'époque (Chine en premier) on nous disait que les droits de l'Homme suivraient le développement économique, il n'y a qu'à regarder ce que ça a donné en Chine, (voir aussi la Russie). 

Non seulement les pays n'ont jamais progressé dans les droits de l'Homme sans la démocratie et même pire les démocraties régressent en matière de droit de l'Homme à préférer les profits à court terme avec les pays non démocratiques.  

La position de Macron est inadmissible, indigne et au final nous coûtera très cher pour notre liberté et nos propres droits.

Concernant la FIFA et on pourrait dire la même chose du CIO pour les JO, je pense qu'ils ont de plus en plus de mal à trouver des candidats pour accueillir de grands événements tels que la coupe du monde de foot ou les JO (voir les nombreux désistements pour les JO de 2024 et 2028 qui ont abouti au fait que Paris et Los Angeles étaient quasiment les seuls candidats pour ces 2 événements).

Du coup, ils ne sont pas très regardants... sur les droits de l'homme par exemple.


Et, même, je me demande s'ils ne préfèrent pas un pays autoritaire où "tout se passera bien", c'est à dire stades construits à l'heure, pas de contestation politique pendant la compétition... etc...

Ce n'est pas si loin que ça de l'attitude de certains états démocratiques occidentaux... Voir les relations de la France avec l'Egypte par exemple. Finalement, une dictature "stable" avec laquelle on peut commercer (et qui en plus réprime les méchants islamistes) semble plus fréquentable qu'un état plus démocratique mais instable.

Bref, on appelle ça de la real politik.

une émission très intéressante avec des intervenants qui se complètent bien, la question du racisme un peu vite abordée mais c'est vraiment histoire de pinailler .


pour compléter

un entretien avec le joueur marocain Abdelslam Ouaddou  : "Je ne retournerai jamais au Qatar, j'y ai vu des choses atroces

Jérôme Latta    La FIFA adopte la thérapie du choc (des civilisations)

Verre à moitié plein, verre à moitié vide. Travailleurs esclavagisés au Qatar, exilés qu'on laisse se noyer dans la Manche et dans la Méditerranée. La paille, la poutre. Si on revient à la coupe du monde 2022, je trouvais déjà ça catastrophique de l'avoir attribuée à ce pays, pas tant pour les questions de droit humain à l'époque (je n'étais pas bien informé sur la question) que pour l'aspect écologique et footbalistique. J'aurais tant préféré qu'on l'attribue à un pays d'Afrique du Nord (ou à plusieurs), où il y a un vrai engouement pour ce sport mais sans doute... un déficit d'argent (pour les droits humains ont peut discuter aussi). Du reste, puisque l'autoritarisme semble en vogue partout dans le monde, aux dépens de la démocratie et du droit-de-l'hommisme (pour reprendre une expression abjecte des réactionnaires), il va être de plus en plus difficile de se regarder dans la glace face aux attributions de ces grands événements sportifs. Aucun pays n'est parfait certes, mais il y en a de moins en moins de fréquentables.

Fan de sport en général, de football en particulier, que j'ai pratiqué et que j'aime toujours, j'ai depuis quelques années de plus en plus de mal à me reconnaître dans cette industrie du business sportif. Et au-delà du football lui-même, ce sont ces grandes messes sportives ruisselantes de dollars, de corruption et d'aberrations en tous genres qui me peinent de plus en plus. Comme si on me volait mes joies d'enfant. Le sport a toujours été politique, au moins depuis les Jeux d'Olympie dans l'Antiquité. Peut-être que je vieillis tout simplement. 

Comme le dit l'intervenant, on voit d'un côté les joueurs Iraniens qui prennent un énorme risque en affichant leur solidarité avec leurs concitoyens meurtris, d'un autre côté des Occidentaux qui ergotent pour une question de brassard. Pas sûr que l'Occident soit toujours un exemple comme semble l'affirmer l'ex-journaliste de Bein, en tous cas pas un exemple de courage.

J'ai des questions.

De quel droit critique-t-on l'hôte chez qui on accepte d'aller.

Quelle leçon, la France se sent en droit de donner?

Critiquer le Quatar? Quand on est français?

Les Restes du Monde en ont vraiment marre des donneurs de leçon.

Vous n'avez toujours pas compris?


Perso, le foot, je m'en fout; le Qatar, je m'en fout; les trafics au Qatar, je m'en fout tout comme ce qui se passe en Ukraine, ou en Irak. Mais six 49-3 d'affilés, je ne m'en fout pas, parce que c'est direct sur ma gueule et que c'est à portée de main.

Continuez à vous préoccuper de la paille chez les autres pendant que la poutre vous crève les yeux.

C'est marrant, pour avoir vu Anne-Laure Bonnet à l'œuvre quand elle travaillait à TFI ou Bein (dirigée par Nasser al Khelaïfi, président du PSG) je n'ai jamais soupçonné qu'elle avait la moindre préoccupation sociale ou politique. Elle se contentait d'interroger les joueurs de balle au pied ("vous avez gagné. Vous êtes content d'avoir gagné ?") J'aurais aimé savoir si sa prise de conscience est venue subitement, à l'occasion de la coupe du monde. Ou bien si les chaines où elle a travaillé sont tellement verrouillées qu'elle se serait faite virer au moindre pet de travers et que maintenant qu'elle est sur le service public, elle a plus de liberté. Au passage, elle a quitté Bein volontairement ou elle s'est fait virer ?

Bonjour,


Merci pour votre émission ! 


Êtes-vous sûr que Lola Schulmann travaille bien à Amnesty International ?
Elle apparaît sur tous les plateau de télévision, mais elle ne semble être au courant de pas grand chose, ces réponses sont extrêmement floues, ces propos sont inoffensifs et n'apporte pas grand chose au débat.


Je me demande bien comment elle a pu devenir chargée de plaidoyer chez Amnesty France.

Il n'y avait pas de candidats plus pugnaces et plus au courant des dossiers ?

Il serait intéressant de faire une enquête..


Cette question en amène une autre : 

est-ce que Amnesty International a reçu de l'argent du Quatar ? Si oui combien ?


Je pense à ceci après avoir appris que le Qatar a versé 25 millions de dollars à l’OIT.  Du coup celle ci est devenue beaucoup moins virulente...

https://www.swissinfo.ch/fre/l-improbable-coopération-entre-l-oit-et-le-qatar-----------/48028912


Une remarque concernant la pirouette concernant la question pertinente sur l'esclavagisme moderne au Quatar qui a été rapidement détournée par Lola Schulman ("travail forcé"... jusqu'à la mort) et par la journaliste sportive Anne-Laure Bonnet spécialiste de l'histoire de l'esclavagisme : c'était du grand art...


Mais sans doute que je regarde le verre à moitié plein (de honte ?)



Le petit coq arrogant qui prétend qu'il n'y a pas de fond raciste dans la couverture médiatique de la coupe du monde au Qatar ... Et qui prend comme exemple les sort des travailleurs migrant. Il nous prend pour des billes ou quoi ?

Quand est ce que les médias français parlent des travailleurs migrants en France autrement que pour les accuser de tous les maux du pays ?

Essaye de placer un reportage sur l'emploi des sans papiers dans le secteur du BTP ou de la restauration en France et reviens nous donner des leçons après ça !

Le Qatar bashing est assuré d'abord par le Qatar lui même.

Le Qatar est une création de l’impérialisme britannique. Ses frontières furent fixées au milieu des années 1930, après la découverte des premiers champs pétroliers. Elles ont été dessinées pour assurer la mainmise des compagnies pétrolières occidentales sur les hydrocarbures de la région. 

Le Qatar est une dictature dont la minorité de résidents privilégiés vit de la sur exploitation des  travailleurs étrangers. La coupe du monde au Qatar est une aberration sur le plan écologique et un scandale sur le plan humanitaire.

L'émission montre comment la FFF, représentante de la France dans le monde du football,  baisse son pantalon devant le Qatar et cautionne la violence des droits humains ; à la différence des autres pays membres de la FIFA.


Qu'est-ce qui peut expliquer cette abdication ? A-t-on affaire des vendus ? Une mentalité d'un business bien pire que de la prostitution ? Aucune moralité ? A rapprocher de la défense de Bolloré par Hanouna ? Le soutien de Macron aux capitalistes ? Comme l'illustrent son invention du ruissellement et ses largesses pour les investisseurs ?


Il y a comme l'impression que règne un esprit de corruption assez généralisé au sommet des institutions dont la coupe du Monde est le sommet de l'iceberg qui rend la chose visible.

Le cas du Qatar n'est qu'une goutte dans l'océan de corruption du sport de haut niveau. On n'entend jamais sur les grands médias de critique de son idéologie : fric, pub, corruption, apologie de la force, réification des corps et des pratiques, embrigadement dans des valeurs de domination et j'en passe.

Coubertin était un admirateur d'Hitler. Les JO de Berlin ont été pour lui la perfection.

A chaque grand événement sportif, on fait semblant de redécouvrir les compromissions multiples et à tous les niveaux qui s'y trament derrière.

Savez-vous, par exemple, que les Jeux Asiatiques d'hiver vont se tenir en 2029 en Arabie Saoudite : 


https://www.leparisien.fr/sports/des-jeux-asiatiques-dhiver-dans-les-sables-darabie-saoudite-le-projet-fou-de-ryad-04-10-2022-IN5PGKEADRA7RMMTEEXLWP5T6E.php


A côté, le Qatar sera de la rigolade.

Pourtant deux auteurs résistent, qu'on n'invite ni n'entend jamais nulle part : Jean-Marie Brohm, universitaire, qui lève depuis des années le voile sur le sport de compétition et son idéologie. 


Et Marc Perelman, auteur de nombreux livres sur le football et les JO.

Les deux ont joint leur force pour écrire ensemble "Le football, une peste émotionnelle" (Folio).


Dans les médias mainstream, il y a des sujets tabous qu'il est interdit de questionner sur leur fond idéologique, le sport en fait parti (avec l'Union Européenne bien sûr).

Merci pour cette émission. Pour moi, ces histoires de Qatar bashing et de boycott de la coupe du monde 2022 traduisent parfois un racisme systémique (merci à ce propos pour la fin d'émission qui met quelques bémols).


Je rappelle que la FIFA est une instance européenne dont le siège se situe en Suisse et qui brasse des milliards d'euros. Les choix de la FIFA ne sont pas neutres et si on peut saluer le fait de permettre à des pays qui ne sont pas des régions de football comme le Qatar, ou précédemment le Japon, ou bientôt les USA, d'organiser la coupe du monde, on peut remarquer qu'à chaque fois de tels pays organisateurs sont vertement et parfois injustement critiqués.


En l'occurrence, l'exemple de l'absence d'alcool pour les supporters de football qui se déplacent pour voir les matchs sur place : il serait peut-être important de s'interroger sur notre propre consommation d'alcool festif plutôt que d'en faire trop violement le reproche à un pays qui refuse l'alcool par tradition ou par culture.

je n arrive pas a en démordre mais le minimum "syndical" pour cette coupe d hypocrisie poussée à son paroxysme. C est le boycott. Le reste n est que fantaisie inconséquence, vide de sens.

Le Qatar n'est pas tout rose, loin de là, mais il y a clairement un Qatar-bashing.


L'article du Guardian citant le chiffre de plus de 6500 travailleurs migrants décédés est un bel exemple de désinformation. On aurait souhaité qu'ASI l'examine plus en détail.


Cet article est trompeur sur deux points : 


1. Le titre parle de "travailleurs migrants", alors qu'il s'agit de "ressortissants" des cinq pays sud-asiatiques: cols-blancs, cols-bleus, tout age et toute classe sociale. Les ressortissants indiens notamment sont 700 000 et beaucoup d'entre eux font partie de la classe moyenne. Ils vivent au Qatar avec conjoints et enfants. 


Le corps de l'article précise bien qu'il s'agit de décès de ressortissants, enregistrés par les ambassades respectives, sans prise en compte de la profession des personnes décédés.  Cela est également rappelé par le fact-checker du site de l'AFP https://factuel.afp.com/doc.afp.com.32PJ727


Très rapidement, pourtant, dans les débats publics, les "ressortissants" sont devenus des "travailleurs sur les chantiers" puis "des travailleurs sur les chantier de la coupe du monde".


Pierre-Stéphane Fort, lui-même, commet ce raccourci trompeur lorsqu'il rapporte qu'il y a eu "6500 morts sur les chantiers". 


2. Le chapeau de l'article du Guardian qualifie ce chiffre de "choquant". La moindre des choses, pourtant, aurait été de la rapporter au nombre total de ressortissants sud-asiatiques (Inde, Pakistan, Sri Lanka, Bangladesh, Nepal) au Qatar. Cette population est aujourd'hui plus de 1 600 000 (plus de la moitié de la population totale du pays). En 2010, elle était environ un million. 

650 morts par an (car 6500 sur 10 ans) sur une population d'un million (une moyenne basse): cela donne un taux de mortalité de 0,65/1000 habitant. C'est le taux de mortalité des jeunes adultes (30-40 ans) en France!


https://www.ined.fr/fr/tout-savoir-population/chiffres/france/mortalite-cause-deces/taux-mortalite-sexe-age/


La position des autorités qatariennes, affirmant que les décès comptabilisés sont proportionnels à la population totale  - position rapportée, et moquée, par le journaliste du Guardian - semble fondée. Il est décevant, en tout cas, que le Guardian n'ait pas ici apporté quelques éléments de contextualisation. 


Comme le montre Mark Jones, dans un long twit et graphismes à l'appui, l'article du Guardian est l'unique source de tous les discours sur "les milliers de morts" de travailleurs au Qatar, un point important dans les appels au boycott. 

https://twitter.com/marcowenjones/status/1581212669637369858



Il n'y aucun doute que les conditions dans lesquelles vivent et travaillent les travailleurs migrants sont très difficiles. Mais comme l'explique à demi-mot Anne Schulman d'Amnesty International, la meilleure protection des droits des travailleurs migrants n'est pas le boycott ni le Qatar-bashing mais la pression continue sur les autorités qatariennes. C'est sous cette pression, et à grâce au projecteur de la coupe du monde, que le Qatar a mis en place un partenariat avec l'Office international du Travail (OIT) qui porte déjà des fruits. 

https://www.ilo.org/beirut/countries/qatar/WCMS_859880/lang--en/index.htm





Gianni Infantino, sors de ce corps !

Marc Owen Jones est résidant Qatar et prof à l'"université Hamad Bin Khalifa , pas la source la plus indépendante qui soit

Je ne vois pas Marc Jones comme une "source" mais comme un analyste des médias numériques. Si son analyse est correcte, elle l'est indépendamment du fait qu'il enseigne à la Hamad Ben Khalifa University. De la même manière, le nombre de décès cité par le Guardian n'indique pas une surmortalité; cela reste un fait même lorsque les autorités qatariennes l'invoque pour se dédouaner des critiques qu'on peut légitimement leur faire.


Marc Jones est un des rares initiateurs d'un début de débat public au Qatar sur les questions des droits migrants. Il relaie régulièrement les rapports de Vani Saraswathi de Migrant-Rights.Org sur son compte Twitter. Pas évident dans un pays où la liberté de presse n'existe pas (oui c'est une critique du Qatar... J'en suis aussi capable...).   Regarder si vous avez le temps cette discussion qu'il a organisé récemment 

https://www.youtube.com/watch?v=GdBDB4SG1Vs


C'est intéressant de voir comment le débat peut se poser dans un environnement qatarien. Et oui, il reste encore bcp de chemin à faire. 



En regardant votre historique sur ASI , on sent en tout cas que la défense du Qatar vous tient très à cœur. 

Je réside au Qatar depuis des années. 


Les média européens le dépeignent de façon  caricaturale. 


C'est certain que le Qatar est un enfer pour les travailleurs qui se retrouvent coincés ici, sans salaire, victimes de pratiques que le Qatar lui-même a criminalisées. Le népotisme local freine encore la pleine application du droit et des récentes réformes. Ces dernières sont un pas dans la bonne direction, non seulement pour le Qatar mais pour toute la région. L'exploitation de ces travailleurs reste une honte absolue. 


Ce qui n'est pas souvent rapporté dans les médias c'est que le Qatar est aussi une terre d'opportunité. 


Pour tous les travailleurs qui sont rémunérés selon leur contrat: leurs conditions de vie et de travail peuvent être durs, parfois très durs, mais en deux ans (la durée habituelle d'un contrat de travaill ici) ils gagnent 5, 10, 15 fois plus que dans leur pays. Il est vrai que beaucoup d'entre eux s'endettent pour venir ici, mais - faut-il le préciser - il ne s'agit pas d'une stratégie qatarienne perverse pour les tenir en esclavage. Ils s'endettent auprès de filières criminelles de l'immigration dans leurs propres pays. C'est autant le cas pour ceux qui émigrent en Europe ou aux Etats-Unis.


Pour la classe moyenne, Indiens, Philippins, Marocains, Tunisiens et autres, qui sont ici avec conjoints et enfants et apprécient de vivre dans une société qui fonctionne mieux que la leur.


Pour des dizaines de milliers ressortissants du  monde arabe en pleine crise, qui trouvent au Qatar sécurité et prospérité : Irak, Syrie, Egypte, Soudan, Yemen, Liban, Palestiniens. Beaucoup d'entre ne peuvent pas rentrer dans leur pays. Ils trouvent ici des emplois à la hauteur de leurs qualifications souvent très élevées. Le Qatar est une terre bénite pour eux. 


Et enfin - c'est le moins intéressant - pour les Occidentaux attirés ici par les hauts salaires certes, mais aussi la sécurité, le cosmopolitanisme local, l'envie de découvrir autre chose. 


Le documentaire d'Arte (https://www.arte.tv/fr/videos/107229-000-A/qatar-les-petites-mains-de-l-emirat/) a fait un effort - encore bien limité - pour rendre compte de la pluralité des experiences au Qatar. Il suit trois individus : "Ibrahim" du kenya, victime du vol de son salaire (ironie : il travaille à Carrefour, qui ne soucie apparement pas de savoir si les travailleurs des entreprises contractés sont payés ou non); Rachel, esthéticienne philippine dont le travail au Qatar lui permet de financer les études de ces cinq enfants, mais qui regrette que son employeur ne respecte pas son droit légal à un jour de repos par semaine; Farhana, indienne et petite cheffe d'entreprise, qui a trouvé son épanouissement professionnel et familial au Qatar. 


Bonjour,

Alors c'est très bien que vous parliez de l'OIT et de ce partenariat avec le Qatar. En effet il y a une interview éclairante sur la YT chaîne de Blast! d'un fonctionnaire international, Abdoullah Zouhair, qui explique la manière révoltante dont le Qatar et l'OIT ont procédé pour mettre sous le tapis les critiques sur la maltraitance des travailleurs étrangers au Qatar lors de la construction des stades.

J'ai regardé cette interview mais ne l'ai pas trouvée "éclairante".


L' article de Swiss info est plus facile à suivre. Il reprend le témoignage de M. Abdoullah Zouhair et scrute la collaboration entre le Qatar et l'OIT.


https://www.swissinfo.ch/fre/l-improbable-coop%C3%A9ration-entre-l-oit-et-le-qatar-----------/48028912


J'en retiens que l'OIT était très critique du Qatar jusqu'en 2017, lorsque le Qatar a décidé de collaborer avec elle pour réformer son droit du travail. Le Qatar finance ses bureaux à Doha, ce qui relève du conflit d'intérêt mais qui est conforme au réglement de l'OIT.


Depuis, les critiques de l'OIT sont euphémiques. (Elles ne sont pas absentes pour qui sait lire entre les lignes de son rapport). Rien de très étonnant, ce sont les rouages classiques de la diplomatie. 


La question qui compte est : les réformes entreprises par le Qatar à la suite de sa collaboration avec l'OIT ont-elles bénéficié aux travailleurs migrants ? 


Pour rappel, celles-ci incluent :

1. l'établissement d'un salaire minimum 

2. l'abolition officielle de la kafala (certes, pas encore suffisamment appliquée sur le terrain)

3. l'établissement d'un fond d'indemnisation pour les travailleurs victimes du vol de salaire (350 million de dollars déboursés par le gouvernement qatarien depuis 2019)


On peut observer que ces réformes ne sont pas suffisantes ou pas suffisamment appliquées (ce que reconnaît  l'OIT), mais affirmer que tout cela n'est qu'une masquerade orchestrée par le Qatar serait une injure à tous les travailleurs qui en ont bénéficié.


Le résumé du rapport de l'OIT est disponible ici

https://www.ilo.org/beirut/countries/qatar/WCMS_859880/lang--en/index.htm

Effectivement, le chiffre de 6500 morts est de la propagande. Il est largement sous-évalué !


Vous parlez des 15 000 ressortissants non- qatariens morts sur le territoire entre 2010 et 2019, encore une fois, tout âge, toute profession et toute cause de mortalité confondus. Chiffre officiel des autorité qatariennes et cité par Amnesty.


Vous avez fait le calcul pour voir quel taux de mortalité cela donne? 


1768 morts/an (15 000 ÷ 9)


Pour faire facile, arrondissons la population totale des étrangers à 2 million (ils sont 2.8 million en 2022). 


Taux de mortalité : 0.89/1000. A peine plus que le taux de mortalité des 35-39 ans en France qui est de 0.8/1000.


Comme le Guardian, Amnesty prise en flagrant délit de manipulation... Pour la bonne cause peut-être...?


Mon propos n'est pas de nier qu'il y ait des morts causés par les conditions de vie et de travail. Nous savons que c'est le cas mais absolument pas dans les proportions que certains veulent nous faire croire. En tout cas, les deux chiffres cités (6500 pour Guardian, 15 000 pour Amnesty) ne permet en rien d'affirmer qu'il y ait eu des milliers de morts sur les chantiers. C'est de la désinformation pur et simple. 


Je comprends que des gens pleins de bonnes intentions s'indignent et appellent au boycott en lisant the Guardian et Amnesty. Vos motivations sont tout à fait louables et les critiques qui se sont élevées ont contraint le Qatar à engager des réformes. C'est une bonne chose. Mais faut-il vraiment passer par le désinformation ?

Que penser de nos médias qui répètent en boucle des données sans les examiner? 









Le problème, c'est que l'âge médian des travailleurs, si on en croit l'exemple de Népalais, est de 26,5 ans, pas entre 35 et 39 ans. Et là, du coup, avec ne mortalité à 0,89, on est  TRES loi, du taux de mortalité français, qui est de 0,4 pour les 25-29 ans, soit la moitié de votre chiffre.

Vous êtes sérieux?


L'âge médian que vous cité a été calculé sur un échantillon de 203 travailleurs: "Sur 203 Népalais présents, l’âge moyen était de 28 ans tandis que l’âge médian était de 26,5 ans."


De plus,  les 15 000 morts comptabilisent les décès de TOUS les ressortissants étrangers, des bébés nés au Qatar jusqu'aux expats seniors de 75 ans, qui travaillent encore. 


Merci quand même pour cet article, il date un peu mais il est intéressant. 


Les Népalais forment sans doute une des communautés les plus en souffrance au Qatar. Ils travaillent dans les pires secteurs (essentiellement celui de la construction) et souffrent énormément de la chaleur qu'ils ne connaissent pas dans leur pays. Par contraste, les 40-48 degrés frappent régulièrement le Pakistan (Karachi) et des régions de l'Inde. Jusqu'ici, le gouvernement népalais a été moins en mesure de les protéger, autant chez eux (où l'endettement pour émigrer est systématique) qu'au Qatar. Par contraste, les Philippines ont négocié un salaire minimal plus élevé que la moyenne pour leurs ressortissants, et contraignent les employeurs à souscrire une assurance-vie et accidents pour leurs employés.

"

les "ressortissants" sont devenus des "travailleurs sur les chantiers" puis "des travailleurs sur les chantiers de la coupe du monde".

L'interprétation de ces chiffres mène à une vraie question : Sur quels chantiers sont morts ces travailleurs ? La principale activité du Qatar reste quand même l'industrie pétrolière et gazière... Et les victimes de cette industrie n'ont pas l'air de préoccuper beaucoup de monde. Et que se passe-t-il dans les pays voisins, Emirats Arabes Unis, Koweït, Arabie Séoudite ?

Sauf une poignée d'entre eux, ces "travailleurs" ne sont pas morts sur les chantiers.


Et j'insiste : il ne s'agit pas de travailleurs mais de ressortissants d'origine sud-asiatique. 


La distinction est importante car parmi les 6500 décès enregistrés en 10 ans, il y des personnes de tout âge, y compris sans doute quelques enfants, morts comme il en meurt tragiquement en France,  des personnes d'un âge avancé, des employés de bureau,  des conjoints sans emploi etc. Il est tout simplement faux de conclure, comme le fait le Guardian, qu'il s'agit de 6500 décès de travailleurs exploités. 


Je me répète: les Indiens forment une communauté très nombreuse au Qatar et, si beaucoup travaillent dans les secteurs difficiles, à peu près autant jouissent d'une situation qui leur est favorable. Ce qui n'empêche pas, toutefois, la mort de les toucher malgré tout - c'est la vie.


Pour ce qui concerne les décès parmi les travailleurs en souffrance, une association suedoise a mis des noms sur 46 de ces morts tragiques. Vous pouvez lire leurs parcours et ce que l'on sait de leur mort ici. Je n'ai aucune idée si l'échantillon est en quoique ce soit représentatif. Trois causes de mortalité reviennent souvent: arrêts cardiaques, accidents de travail et -tragiquement- suicide.


A cela, il faut ajouter les causes de mortalité "normale" des cols-blancs et de leurs familles (qui sont inclus, je le répète, dans ce chiffre de 6500).


Malgré les morts tragiques parmi les travailleurs en souffrance, les 6500 morts rapportés à la population totale d'origine sud-asiatique au Qatar correspond un taux de mortalité "normal" pour une population jeune et en bonne santé (comme le sont majoritairement les travailleurs émigrés). Attention donc au sensationnalisme de certains médias sur cette question.


Enfin pour répondre à votre question : les plateformes pétrolières et gazières sont essentiellement automatisées. La main d'oeuvre qui y travaille n'est pas si nombreuse. Ces plateformes appartiennent à de grands groupes comme TOTAL, ou étatiques comme Qatar Energy, soucieux de leur image. Les normes de sécurité sont très strictes et les conditions de vie (nourriture, hébergement) sont plutôt correctes. Les travailleurs sont logés sur l'ile de Halul. Vous pouvez trouver des photos et des informations sur le net. 

Cette vidéo est clairement promotionnelle mais donne une idée des installations automatisées (elle date de 2012, les choses ont du évoluer depuis). 




Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur

concernant Noel Le Graet, il n'y a pas que pour le Qatar qu'il n'est pas à la hauteur. il n'est pas à la hauteur de façon générale, sur un peu tous les sujets possibles.

Est-ce raciste d'écrire que , pour l'ensemble de son oeuvre, le Qatar mérite ( peut-être ) un doha d'honneur.... 

A rajouter dans la liste pour aller plus loin   : Les esclaves de l homme pétrole de Castelier et Müller; ce dernier  a fait plusieurs reportages pour différents médias don So Foot 1 , 2  3

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