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Commentaires

ChatGPT : faire preuve d'intelligence

Cinq mois après son lancement, retour sur la réception de ChatGPT puis de GPT-4 par la presse généraliste française. Entre trompettes de l'Apocalypse, anthropomorphisation, angoisses de "Grand remplacement" et débats interminables sur l'avènement (ou non) de la machine pensante.

Commentaires préférés des abonnés

Quel délice de vous lire !



Je n'ai jamais utilisé ce robot capable de faire semblant de comprendre. 


Privilège de l'âge, j'ai assisté (pas participé, j'en étais incapable) aux débuts de l'intelligence artificielle. Ce n'était pas les débuts, mais (...)

Quand on voit qu’on demande leur avis sur l’IA à des chirurgiens-urologues, à des économistes ou à des éditorialistes, ça en dit long sur la paresse des médias français…

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Derniers commentaires

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"la transformation des sociétés par les outils informatiques est un processus d'habituation continu" c'est la phrase clé... 


Ce qui devrait être un sujet à étudier : le statut juridique de ces ia et robots ... pourra t-on les détruire sans encourir de punition ?

Merci pour la remise des pendules à l'heure ! Super papier : à voté !

Très intéressant mais trop long . Trop de références, de redondances sur un thème en pleine évolution. Un papier plus court aurait traité aussi bien le sujet.

Ok on peut (se moquer des médias mainstream qui surfent sur le buzz souvent de façon peu subtile .


Mais quid des autres médias qui donnent la parole à des personnes qui savent de quoi elle parlent sur le danger que représente ces IA pour nos démocratie comme ici par ex ? 

 


On aurait apprécié un article un peu plus équilibré sur les vrais dangers de ChatGPT surtout que ces messages d'alertes (entre autres émis par Jean Lou Fourquet qui n'est plus diffusé sur ASI) soient pris en compte  dans un site qui prétend donner un autre éclairage à ses lecteurs , et mettre justement en lumière les mute news

"Là où la "superintelligence" passe, l'intelligence humaine trépasse." La phrase m'a bien fait rire, mais je partage le point de vue de Carnéade de Cyrène, la question n'est pas de savoir si le chat est intelligent, mais s'il peut faire à moindre coût ce que des humains font actuellement pour gagner leur vie.

rappelons aussi que les investisseurs et autres VC déversent des tonnes de cash dans ces technologies et il ya toute une classe de VRP de la silicon valley dont c'est l'interet de pitcher le plus de bullshit à la minute pour faire tourner la machine qui n'as plus grand chose de bien concret à se mettre sous la dents; les voyages sur mars dans 10 ans (depuis 10 ans); les voitures 100% autonomes promis bientot (technologie qui ne verra peut etre jamais le jour parce que c'est juste impossible techniquement); et puis tous ces gadgets nuisibles qui ont floppé magistralement; NFTs; métaverse et j'en oublie, et maintenant le nouvel eldorado numérique c'est les IA. 

"Nous sommes plus intelligents que ça ?"

 

Je n'en suis pas vraiment sûr. chatGPT nous apprend autant sur les limites de l'intelligence humaine que sur celles de "l'intelligence" artificielle. Iel (male ou femelle ?) nous montre clairement que nous ne mettons en œuvre notre intelligence dans ce qu'elle a de plus subtil que rarement. Cela est particulièrement vrai pour les journalistes, hommes politiques et Influenceurs en tout genre qui pour 90% d'entre eux ânonnent les mêmes discours en se basant sur une base ridiculement réduite de postulats. 

Quelle différence de fonctionnement y a-t-il avec le fonctionnement de chatGPT ? Où est la réflexion ?

Où est l'intelligence quand un président affirme que le changement climatique n'était pas prévisible ?  

Qui formulerait le moins de contrevérités : Trump ou chatGPT ?


Alors oui, chatGPT est un super "cadavre exquis" qui sort un certain nombre de bêtises (bêtises probables, toutefois), mais l'un dans l'autre, iel dit plutôt moins de bêtises que le quidam moyen, dores et déjà...

Chat GPT est ce qu'il est, mais côté journalistes il y a 2 problèmes :

- une inculture technique et scientifique persistante.

- une tendance à vouloir raconter des histoires plutôt que de rapporter des faits. et plus l'histoire fait peur, et mieux c'est.


mais heureusement il y a des nouveaux venus : les youtubeurs sciences sont pour la plupart bien meilleurs et bien plus complets et objectifs que les journalistes de la presse généraliste.

Par rapport à une clef plate, une clef à molette, c'est plutôt malin, c'est une bonne idée, c'est intelligent. C'est de ce type d'intelligence dont on parle en informatique (ceux qui la font).


Lorsqu'on m'a introduit à l'informatique dans l'université des années 90, on m'a résumé l'affaire en "c'est une grosse mémoire et un calculateur ultrarapide". On parlait déjà d'IA à l'époque, on s'inspirait des réseaux de neurones, etc. Aujourd'hui, qu'est ce qui a changé ? La mémoire est énorme (Internet), les calculateurs toujours plus rapides (en attendant l'hypothétique saut du Calculateur Quantique). Du coup, au lieu d'une couche de réseau de neurones, on peut en faire des couches, qu'on empile, qui fait qu'il y a de la profondeur de couches, qu'on fait de l'apprentissage profond, du Deap Learning. Au fond rien d'autre qu'une augmentation prévisible de la capacité.


Nos élites plutôt que d'être sélectionnées sur les matières telles que la philo, la littérature, l'histoire, la géographie, bref, les humanités, sont sélectionnées selon leur capacité à faire des calculs (les math) et à mémoriser les choses. Pas de Bole, c'est la seule chose que savent faire les ordinateurs. Les voilà qui s'affolent. Il leur manque les bases des sciences de l'humain pour comprendre qu'on ne parle ici que de "nos mots publics et privés, politiquement situés puis décontextualisés, coupés, hachés, mixés, recuits et vomis à nouveau sur notre écran"


Difficile d'accepter le darwinisme. Ce n'est pas tant que l'humain descend du singe, c'est que l'humain est un singe. Ses capacités sont limitées comme tous les singes (comme toute chose). Or ses capacités sont loin de pouvoir un jour comprendre son propre fonctionnement ou de fabriquer un outil qui le pourra jamais. Autant dire que pour se construire un concurrent mécanique…


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Ce n'est pas parce que les médias et les toutologues polémistes "en font des caisses" que tout contre-discours sur le sujet ne doit pas être basé sur des réalités scientifiques:


- Les LLM (Modèles Larges de Langage) sont un changement de paradigme: on a réalisé des machines qui apprennent et arrivent à transmettre le fruit de leur apprentissage. 


Bref,  GPT a établi, préalablement à ses requêtes par nous, "une culture générale artificielle" très détaillée qui peut être interrogée et répondre. Ce n'était pas le cas avant concrètement (rien à voir avec un SAV) et jamais ouvert à la population générale.


- Si un GPT est un perroquet, alors nous le sommes tous! Car nous créons des phrases en alignant des mots dont nous avons appris la séquence. Nous appliquons la grammaire grâce à un entraînement laborieux sur de nombreuses années. 

Ce que nous avons en plus d'un GPT, c'est avoir des idées propre, réaliser des raisonnements complexes; et nos connexion neuronales sont encore énormément supérieures que les connexions neuronales d'une IA; qui a malgré tout emmagasiné bien plus d'information que n'importe humain ne pourra jamais retenir. 


En gros, une IA peut faire moins avec plus d'informations; et nous inversement.


- C'est très réducteur de dire "perroquet" pour une technologie (le machine learning) qui bat les meilleurs joueurs d'échecs depuis des années; technologie qui est à la base des IA actuelles (machine deep learning).


"nos mots publics et privés, politiquement situés puis décontextualisés, coupés, hachés, mixés, recuits et vomis à nouveau sur notre écran".


Vomir à l'écran. Pourquoi utiliser ces mots contre une technologie issu du travail de chercheurs universitaire, qui cherchaient à comprendre le fonctionnement de la pensée humaine à la base?


Même dans la critique des médias, certains projettent leurs fantasmes et hostilités contre "ces gens de le silicon valley" (bien plus divers que ce qu'on pense) et commencent à parler du grand capital, du patronat, etc.


C'est l'usage qu'on en fera qui sera destructeur, pas la technologie elle-même.  Sur-cotée ou non.


Comme on l'a vu avec le Covid, ce n'est pas parce que les médias en parlent (parfois mal) en continu, que le sujet doit  être relativisé dans son importance. 


J'ai l'impression que l'opinion va énormément changer sur ces sujets dans les mois à venir. Il y aura des débats. 


Les gens vont commencer à l'utiliser dans leur travaux quotidien, d'abord pour s'alléger de tâches pénible. 


Un médecin devra passer moins de temps à faire de la paperasserie. 


Des gens qui n'avaient jamais le capital économique pour s'offrir le travail d'un secrétaire, un assistant, un conseiller juridique, un graphiste, un développeur informatique hors de prix, auront un outil qui pourra faire 80% du travail.


Imaginez un ouvrier pouvant se payer l'avocat le plus en vue, le plus compétent, le plus entraîné pour faire valoir ses droits? Ou en tout cas lui présenter des arguments imparables pour sa défense?


Si c'est du travail ajouté à ce qu'il se fait aujourd'hui, peut-être on pourra réduire celui de certaines professions et leur pénibilité.


C'est maintenant où il faut agir et rapatrier ces technologies aux universités, qui en doivent être les garants et les gestionnaires, et offrir un accès démocratique et raisonné.


PS: sur les supposées 'inepties' de G. Hinton: en réalité il disait que la solution au réchauffement climatique est "facile à comprendre pour n'importe qui de censé: il faut réduire les gaz à effets de serre". Et que pour les IA, c'est plus complexe et moins binaire. 

Je ne pense pas qu'il voulait faire d'hiérarchie entre les défis. (source: https://www.youtube.com/watch?v=sitHS6UDMJc )

IA... rien que le terme... Puisqu'on aime user de grands concepts plutôt que d'utiliser les mots justes, il serait peut-être temps de trouver un qualificatif plus adapté à ces systèmes opérants de restitution organisée du savoir (ah mince, ça fait soros, c'est donc lui qui est à l'oeuvre dans la précipitation de l'humanité vers son auto-oblitération ?). Mauvaise blague, excellent article.

Bonjour Thibault,

Quand je vous lis, je me demande souvent si vous fréquentez le blog de Paul Jorion ou si vous regardez ses vidéos ? Si oui, je serais curieux de savoir ce que vous en pensez, et encore plus de vous écouter débattre ensemble de l’IA !

Bonjour JeanSé,

Merci pour la référence, que je ne connaissais pas. Je pense qu'on aurait un débat assez animé sur la question, c'est clair ! Et vu son expérience sur les affaires économiques et financières, et sa fréquentation des institutions internationales, je risquerais de passer un sale quart d'heure.

Par contre, je viens de lire quelques billets, et une de ses phrases vient de me sauter aux yeux, tant elle résume le rapport qu'entretiennent beaucoup de journalistes et intellectuel.les aux LLMs.

Jorion "consulte" la machine sur trois scénarios de futurs techniques et conclut : "Si vous me suivez ici sur mon blog vous aurez compris que les vues de ChatGPT me confirment dans l’opinion qui était la mienne avant de l’avoir consulté."

A croire, mais je n'ose le penser, que le logiciel serait conçu pour ça. CQFD.

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Ça ferait une chouette émission !

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Comme diversion juste au moment des manifs sur les retraites et le changement climatique "on"  pouvait difficilement faire mieux et il est vraiment dommage qu'ARTE s'y complaise dangereusement en particulier dans le "mythique" 28'...


Le sujet est difficile à aborder et donc l'article d'@si aussi, surtout pour un "humain lamda" ( je ne suis ni enseignant ni issu de l'EHESS ni ingénieur en génie informatique si ça existe)


Ne serait-il pas possible de regarder les arguments invoqués dans les pays tels l'Italie qui l’ont apparemment interdit ?

Je trouve dommage que l’article n‘explique ce qu’est un agent conversationnel.

Ceci dit, Monsieur Phi l’a (très) bien fait : https://www.youtube.com/watch?v=R2fjRbc9Sa0

Une bonne manière de démystifier le sujet, et dormir sereinement sur ses deux oreilles.

Bonsoir Thibault, merci beaucoup pour cet article remarquable d'intelligence (bien réelle, et pas artificielle). J'utiliserai vos réflexions pour mes cours auprès de mes élèves sur la notion de technique. Bien à vous !

Macron parle comme ChatGPT, Le Maire écrit des romans comme ChatGPT, Darmanin est humain comme ChatGPT, le Conseil constitutionnel rend des décisions comme ChatGPT, ... Tout cela manque effectivement d'intelligence

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Quand utilisera-t-on un autre terme qu'"intelligence" qu'on est déjà bien en peine de définir pour l'humain ? Que de soi-disant "intelligents" font ou ont fait du mal à l'humanité et cet outil, redoutable, fera ce que des hommes en décideront. C'est un psittacisme artificiel... mais il est vrai que le mot humain manque lui aussi d'une définition claire... le meilleur et le pire parfois chez un même individu !

Il y a une chose qui m'atterre immensément

et je ne m'en remets jamais à chaque fois qu'une actualité en donne un exemple:

la bêtise naturelle


Là aucune discussion l'homme dépasse de très loin tout ce qu'une machine pourrait produire :

quelques exemples récents : 

le couronnement du roi immensément fortuné et l'enthousiasme de son peuple immensément moins riche voire pauvre

les nouvelles hécatombes presque quotidiennes aux USA

les manips de macron et darmanin pour éviter les aubades casserolières

etc etc

Non, je ne voterais pas la gratuité pour cet article. 

Vous n'avez qu'à vous abonner si vous voulez le lire.

Et ce serait dommage pour vous de ne pas le lire, même si c'est long et large.


C'est marrant chatGPT, parce que justement les chats ne le font jamais, à ma connaissance, comparé aux chiens.


J'ai dû aller voir des définitions..., volition, otonlogie, ça allonge le temps de lecture.


Les machines à tisser jacquard, personne ne les a accusées d'être une intelligence artificielle qui remplace l'humain. Pourtant?


Le côté humain de l'intelligence, c'est l'erreur. Donc cette IA infaillible, n'a rien d'humain. 


La lucidité de l'IA : il me semble que la fin de wargames, le film, a déjà clôt le débat. 


Si tout finit, paf boum, mais il reste moi et chatGPT. Je lui demanderais d'écrire comme Thibault Prévost, pour me distraire tout en m'éclairant.




Une émission de France Inter sur Plant'net, application de reconnaissance des plantes qui combine IA et science participative, m'a donné une toute autre vision de l'IA et des services qu'elle pourrait nous rendre, à condition que ses bases soient transparentes. 


Rien à voir avec la caricature destinée à émouvoir le gogo qui nous est présentée quasi quotidiennement.

Toujours pertinent . je retiens  ’la machine à ne rien dire remplace parfaitement les toutologues de presse écrite.’

D'habitude j'aime bien vos articles, mais j'ai l'impression que pour celui ci (hors quelques critiques légitimes du traitement journalistique de la chose) vous avez nettement abusé du copium pour nous sortir quelque chose qui n'est pas sans me rappeler la production d'Arrêt sur Images aux veilles de la pandémie ou de la guerre en Ukraine.


Que des chatbots aient commencé à remplacer (désolé mais il n'y a pas d'autres mots) massivement les humains dans certains secteurs bien avant ChatGPT ne rend absolument pas moins menaçants les progrès actuels des "IAs". Progrès loin d'être résumables par ailleurs à ChatGPT version actuelle ou future, sa diffusion relevant juste d'une volonté d'occuper le marché avant les plus gros acteurs de cette révolution technologique, et ses possibilités étant quelque part moins impressionnantes que celles des générateurs graphiques ayant démontré que même ceux les plus basés sur une créativité qu'on croyait non automatisable ne sauraient espérer être longtemps épargnés.


Enfin ne pas faire de prospective en la matière m'apparait à peu près aussi stupide que de ne pas en faire quant aux conséquences du réchauffement climatique. Évidemment dans un monde parfait l'intelligence collective humaine aurait su remettre en cause à temps les systèmes sur lesquels sont basés nos sociétés pour éviter ce genre de menace (ou dans le cas des "IAs" s'assurer qu'elles ne puissent rester que des outils ne menaçant les moyens d'existence de personne) mais dans le monde réel avec ses décideurs réels ayant au bas mot une génération de retard sur la science (et très susceptible de résister à ce qu'elle préconise même quand ils la connaissent) ça ne fonctionne pas comme ça. Des gens incapables de prendre en compte une science établie depuis plus de 40 ans le sont encore moins d'adapter leurs modèles à une révolution technologique que les experts s'accordent à voir radicalement changer le monde du travail en une poignée d'années, avec des gains de productivité à l'horizon d'une décennie comparables à ceux de tout le XIXème siècle dans les secteurs les plus concernés.


Perso j'ai eu la "chance" (?) d'assister à l'apparition de cette génération d'IAs alors que j'étais en pleine formation professionnelle dans le développement web (oui j'ai bien choisi mon moment pour me reconvertir :). Et d'assister en direct à l'évolution radicale des discours de nos professeurs (y compris certains qui suivaient le sujet de très près par passion personnelle mais étaient à des années lumières d'imaginer ce bon soudain) sur moins d'une année. De "les IAs c'est fascinant mais croire en leur potentiel pour faire plus qu'un peu d'auto-complétion simple dans un avenir proche c'est un truc de farfelus" à "c'est un outil qui va beaucoup vous faciliter la vie, automatisant tout ce qui était répétitif" à "c'est important de développer vos compétences en design et ux, de plus en plus pour tout ce qui n'est pas créatif il suffira de savoir donner les bonnes consignes aux IAs"  à "vous devez absolument vous y mettre, savoir exploiter ses possibilités sera La compétence la plus demandée, que ce soit pour faire du design ou du code le métier d'avenir c'est le prompt engineering" à  "c'est une illusion de penser qu'il suffira aux développeurs de se requalifier en prompt engineers, il restera un peu de travail dans la vérification de ce qu'elles produisent mais l'avenir c'est des réseaux d'IAs spécialisées qui couvriront de plus en plus tous les échelons de l'élaboration à la réalisation et au test d'un projet, sans plus d'input humain que celui du commanditaire" et "vous avez 2 ou 3 ans où le secteur devrait encore recruter, et ensuite pas tellement plus pour trouver quelque chose que vous puissiez apporter par rapport à ce qu'elle sauront faire", de quasi excuses d'avoir passé l'année à nous transmettre une batterie de compétences soudain devenues quasi obsolètes et de clairs signes d'inquiétude pour leur propre avenir (alors qu'ils se voyaient probablement, et leurs élèves, comme de la minorité la moins menacée par les progrès technologiques, ayant su suivre l'injonction learn to code, et que la tradition du secteur (un peu pénible de mon point de vue) est plutôt de donner dans le positivisme exacerbé et l'acceptation du système que dans le luddisme ou la critique sociale).


Mais le plus marquant c'est que c'est très loin d'être le seul où l'intelligence collective des humains les conduit à se sentir directement menacés (et que ça résulte bien moins de l'alarmisme de la presse, qui insiste bien plus sur les risques plus sensationnels* liés aux IAs, AGIs, ASI, IAs dotées de biais politiques ou utilisées par de mauvais acteurs risquant de manipuler la population, tout ça, que de l'expérience directe des gains de productivité auxquels elles peuvent conduire, et alors que rien n'est fait pour préparer la société à un monde où une majeure partie du travail non pénible est susceptible de disparaitre en un claquement de doigts (après c'est vrai qu'il reste du temps avant qu'on puisse remplacer les plombiers, les toiletteuses de vieillards, les balayeurs d'escaliers, qu'il est probable qu'Amazon et cie trouvent plus rentable de continuer à utiliser des robots humains même quand des mécaniques sauront aussi bien obéir aux demandes des IAs et que la politique française dans ce contexte génère une profession d'avenir consistant à trouver et surveiller les occupations au RSA de ceux qui n'en auront plus :).


* Ce qui ne signifie pas qu'ils ne soient pas réels, par ailleurs. Quand de plus en plus de spécialistes parmi les plus éminents, de gens qui ont consacré leur carrière à travailler sur l'IA alertent sur les risques liés à la phase suivante ou la vitesse à laquelle on pourrait les rencontrer, il y aurait quand même de quoi s'interroger. On ne voit pas trop des spécialistes de carrière du nucléaire, par exemple, multiplier les mises en garde sur les risques de la technologie dont ils vivent, plutôt l'exact contraire. Je serais curieux s'il ne s'agissait que d'alarmisme injustifié, d'apprendre ce qui pourrait expliquer que la communauté des gens travaillant sur l'IA comprenne, elle, autant de doomers, y compris parmi les gens que des conflits d'intérêts évidents pousseraient logiquement à minimiser autant que possible ses risques (et dont certains vont jusqu'à sacrifier ces carrières pour donner plus de poids à leurs mises en garde).

Après c'est peut être explicable par une espèce de maladie psychologique qui serait liée à trop de contacts avec les modèles de langage (comme on l'a vu les gens travaillant dessus ne sont pas immunisés à la tendance d'à peu près tout le monde à les humaniser, ce qui pourrait leur faire sous-estimer leur écart avec de vraies intelligences pouvant se doter d'objectifs autonomes). Mais ça mériterait un peu plus que des observations de gens ni compétents dans cette spécialité ni psychiatres pour l'établir.


Enfin pour revenir à l'article, je pense que c'est au contraire très dangereux de minimiser l'importance des évolutions qui seront liées aux IAs (qu'elles restent ou non de 'simples' modèles de langage un moment), ce qui ne favorise pas vraiment de réfléchir et pouvoir adapter nos sociétés au monde qui en sera issu. Et je suis aussi en profond désaccord sur le fait que cela risque de détourner de réflexions plus systémiques, alors qu'au contraire ça a toutes les chances d'y conduire tout droit, et bien plus de monde jusque là anesthésiés par leur capacité à vivre confortablement d'occupations peu pénibles et socialement sur-valorisées. S'il y a une chose auxquelles les IAs ne devraient pas trop nuire c'est bien aux mouvements sociaux, faisant réaliser à plein de monde la fragilité de situations qu'ils croyaient solides, et s'inquiéter en conséquence des conditions de celles où ils pourraient se retrouver.

C'est le temps des imposteurs et chatgpt est leur dieu , et Mac Kinsey leurs saints !

C'est un peu étrange cette injonction entre personnification et dédaignation. Peut-être est-ce l'agression intellectuelle que constitue le jeu de marionnettiste des interview de ChatGPT; mais je trouve le clivage étrange: il oscillerait entre révolution et gadget.


D'ailleurs, faute d'induction: les systèmes d'autocomplétions sont des système génératif statistique, mais tout les systèmes génératifs statistiques ne sont pas des systèmes d'autocomplétion. Clairement les usages déjà pratiqués de ces outils ne sont pas ceux des claviers probabilistes. C'est étrange aussi cette envie de certains de personnifier dans l'autre sens «vomir» wesh, c'est un générateur de texte, il pense pas plus qu'il ne vomit. 


Au final même la métaphore du perroquet stochastique (que j'ai trouvé plutôt savoureuse initialement) finit par être prise trop au serieux : c'est plus un dictionnaire qu'un perroquet, c'est pas vivant, «il» «imite» pas au sens d'un animal qui s’ennuie. Mais il ne faut pas mépriser l'intelligence qu'on sait mettre dans les objets, même ceux qui ne sont pas interactif.


C'est marrant de trouver que le fait que ce soit un système génératif statistique diminue l'attrait éventuel de l'outil, au lieu de trouver que l'attrait de l'outil suggère que c'est des systèmes vachement plus cool qu'on ne pensait.


Dans tout les cas, que voudrait dire une «révolution» ici ? De quel point à quel point de l'Histoire ? Est-ce qu'on considère la numérisation du monde et l'automatisation comme une «révolution» ? ChatGPT est-il moins une révolution que Google en son temps où les bases de données relationnelles dans le leur ; étapes −certes progressives− tout de même hyper brusques dans le changement de nos capacités a accéder à l'information et au savoir?


Je conclurais ce commentaire un peu fleuve par un angle implicite de la presse qui ne me semble pas relevé dans l'article: la fusion conceptuelle entre ces IA et les géants de la tech qui en ont produite les itérations actuellement les plus visibles/performante. Il semblerait que ça n'est pas ainsi que le problème se configure dans l'espace informationnel, et que tel Wikipedia, l'agregation de l'intélligence collective semble plus efficiente que les tentatives monolithiques ( https://simonwillison.net/2023/May/4/no-moat/ ). Il y a pas mal de raisons théoriques de croire ça et ça change pas mal ce qu'on peut en espérer à moyen terme, me semble-il. (et je pointerais du doigt que la comparaison avec wikipedia tiens d'autant plus que cette merveille de l'humanité n'a pu être construite que par dessus des systèmes techniques très centralisé dans leur production et leur conception)

Hello,


Pour les plus curieux, il y a une vidéo accessible sur "Science étonnante" qui explique, en gros, le fonctionnement de ChatGPT : https://www.youtube.com/watch?v=7ell8KEbhJo


Et oui il s'agit rien de plus qu'un perroquet qui régurgite tout ce que ces auteurs ont pompés par ailleurs sur Internet.

Et comme tout système d'IA à apprentissage supervisé cela nécessite un avis humain en phase d'apprentissage.


Et oui comme tout dispositif technique "vendu" par l'industrie (comme la 5G par exemple), cela aura des répercutions sur le boulot ou la vie des humains.


A+

Article surprenant, étonnant, engagé, bien documenté.

 Comment comprendre cela ? je suis optimiste et la conclusion de l'article l'emporte. Je suis pessimiste et la vague du tsunami "libéralocène" nous emportera vers un chaos qui me semble inéducable (je m'excuse d être pessimiste)  

Quel délice de vous lire !



Je n'ai jamais utilisé ce robot capable de faire semblant de comprendre. 


Privilège de l'âge, j'ai assisté (pas participé, j'en étais incapable) aux débuts de l'intelligence artificielle. Ce n'était pas les débuts, mais un avatar de programme de parcours d'arbres binaires et ça s’appelait Prolog. Je me souviens que sur un Apple II, i lui fallait 18 heures de calcul pour résoudre un problème de logique simple.

Mais je ne vais pas vous raconter ma guerre.


Ce qui est clair, et votre article le montre, c'est que cette appellation ChatGPT, qui fait explicitement référence aux grammaires génératives, cache un robot qui a bénéficié au cours du temps des progrès de la technique et des sciences cognitives et informatique, est une appellation fallacieuse . 


ChatGPT est un robot "dressé" pour faire semblant de tenir une conversation ou de rédiger un texte d'après des consignes.


Et c'est ainsi que " la machine à ne rien dire remplace parfaitement les toutologues de presse écrite."


C'est ainsi que : "ChatGPT sert déjà de croquemitaine au patronat contre toute velléité d'organisation collective."


Le danger, lorsque l'on se bat contre ce mensonge marketing au sujet de l'"intelligence artificielle", c'est de passer pour un adepte des Michel Onfray, Luc Ferry et autres crétins solennels.


Tant pis, j'assume.




Quand on voit qu’on demande leur avis sur l’IA à des chirurgiens-urologues, à des économistes ou à des éditorialistes, ça en dit long sur la paresse des médias français…

En dehors de leur carnet d’adresses habituel, on ne prend pas le risque d’interroger quelqu’un qui s’y connaît réellement…

Lumineux, c'est. J'ai tout compris, ou presque. Alors : merci !  vous êtes un phare dans la nuit de mon ignorance habituelle sur ces sujets. Je me sens mieux maintenant que je suis correctement informée.

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