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Cette terrifiante accoutumance

C'est une brève au journal de France Inter

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A propos des données personnelles, s'il n'y a aucune fatalité technique à la goinfrerie actuelle d'informations personnelles, à l'utilisation de vrais noms plus ou moins imposée, geolocalisation à tout va, et aux grandes déclarations "la vie privée c'est terminé les cocos" etc, allant avec.Il y a par contre un vrai problème de strcture, besoin d'un nouveau rôle, d'une « sphère privée »/compte pour les données clés, et séparation des rôles.

Et clairement aucune loi uniquement « défensive sur l'existant » ne fonctionnera à ce sujet.

Par ailleurs aucun besoin d'ID unique par utilisateur pour que les choses fonctionnent "sans friction", bien au contraire direction à éviter à tout prix.
Ce serait pas mal de ne pas l'oublier dans le contexte IDéNum par exemple :

http://iiscn.wordpress.com/2011/06/29/idenum-une-mauvaise-idee/
et sinon, cet arbre en fleurs à la croix des prés, tout rose dans le soleil rasant, quelqu'un sait ce que c'est ?
Le plus étrange dans tout cela c'est qu'il n'y a aucun projet de loi aucune modification de la constitution.

Ceux qui pourraient tout changer ne demandent rien, ceux qui ne peuvent rien changer (la "société civile avocats, constitutionalistes, ma concierge...) demandent tout.


j'en déduis que la majorité est satisafaite de la situation, et que l'opposition compte bien se rattraper de retour au pouvoir.
Je voudrais faire un rappel historique, parce que je trouve qu'on marche vraiment sur la tête.

Que s'est-il passé le 11 septembre 2001, l'évènement fondateur qui a provoqué toutes ces écoutes ?
Des avions ont été piratés et lancés contre des cibles civiles et militaires, provoquant des milliers de morts, civils et militaires.

Donc la première réaction aurait été donc, dans un souci rationnel, vu l'argent qui s'est déversé sur les services secrets américains et le blanc-seing qui leur a été donné sans vergogne, de contrôler les avions qui circulaient partout dans le monde.
Or, plus de douze ans après cet évènement, un avion qui part d'un pays musulman allié des USA, vers un pays puissance rivale des USA, disparaît comme par enchantement avec plus de 200 passagers à l'intérieur, dans le ciel de l'Asie, et personne n'a aucune idée de ce qui s'est passé ? On ne sait pas si les passagers sont encore vivants, si l'appareil gît ou non au fond de l'océan. On ne sait encore rien de rien presque deux semaines après la disparition ? On ne sait pas si l'appareil attend planqué quelque part, en mode missile, pour servir à atteindre une cible inconnue de nous ?

Cherchez l'erreur !

Parce que par contre, la NSA a de jolis joujoux pour espionner les honnêtes gens... Je suis certaine que toutes les victimes dans l'avion étaient susceptibles d'être écoutées par les services américains.

Et cette dichotomie entre ce que les services secrets auraient dû faire, avant ou après les attentats du 11 septembre, et ce qu'ils ont fait réellement, n'en est que plus criante.
Je ne veux pas mettre de l'eau au moulin des complotistes qui compliquent tout inutilement, mais il reste que les services secrets américains ont bien profité du 11 septembre pour mettre sous contrôle la plupart de la population mondiale, par idéologie certainement, mais aussi pour conserver leur pouvoir qu'ils sentaient se déliter après la fin de la guerre froide.

Et ils n'ont pas rendu notre monde plus sûr pour autant. Et on n'est pas sortis de l'auberge pour contrôler les services secrets divers et variés qui nous assujettissent, alliés aux oligarchies de tous poils.

Je me fous que la NSA puisse faire ce qui est prétendu. De toutes façons, si je voulais faire un mauvais ou un bon coup, me sachant surveillée, je parlerais à mots couverts, je n'utiliserais pas ce qui est surveillable, mais le télégraphe Chappe, que sais-je ?

Et toutes ces données empilées, quelle valeur ça peut avoir ? Echelon existait avant le 11 septembre, et ça n'a rien changé...

Le fait que la NSA puisse savoir une semaine plus tard, ce que j'ai dit par Skype à mon cousin, c'est absurde. C'est même risible...

C'est aussi à cela qu'on reconnaît le déclin d'une puissance : ne pas faire ce qui doit être fait. Se laisser retenir par des motifs qui ne font que vous précipiter vers encore plus de déclin, quand ça se chamaille pour un pouvoir qui va à vau-l'eau ...
Cher Daniel,
Je me souviens de ce que vous disiez chez Taddei sur la NSA, qu'en gros ça ne sert à rien d'avoir des montagnes de données si on ne peut rien en faire. C'est comme chercher une aiguille dans une meule de foin, quoi. Sauf que lorsque l'on a les moyens des USA on peut très bien passer la meule au peigne fin, la faire bruler pour n'avoir plus qu'à trier les cendres, passer un énorme aimant dessus pour attirer l'aiguille... Bref on y est !
Bonjour,

A propos des écoutes illégales de la NSA, il se trouve que j'étais en train de formaliser une petite idée que j'avais envie de soumettre quelque part pour la discuter, sans bien savoir où. Elle est si simple qu'elle est probablement stupide, mais on ne peut jamais complètement exclure qu'une idée simple soit bonne :). Donc si cela vous dit de la discuter, je la propose ici. Si des @sinautes ont un avis dessus, ou si J.-M. Manach par exemple passe par là, cela pourrait, qui sait, déclencher quelques échanges.

Contexte :
Comme citoyen de base parmi des millions, sans aucune compétence particulière en données numérique, je constate l'effet dévastateur que produit la révélation d'écoutes illégales à grande échelles pratiquées par des services de renseignement. Dans des sociétés démocratiques, elles entretiennent confusément l'idée que le droit n'est qu'une apparence qui cède la place à la raison d'Etat quand celle-ci le souhaite. Elles offrent en outre un angle critique inespéré pour tous les pays dont nous constatons avec condescendance leur retard démocratique, et qui peuvent rétorquer que nous tolérons, au cœur même de notre organisation sociale, la négation des principes de l'Etat de droit. Comment y réagir ? A ce stade, l'individu lambda est ici démuni face à des forces qui le dépassent : il ne semble avoir le choix qu'entre deux positions également stériles. Soit l'acceptation cynique de cet état de fait, avatar moderne de la raison du plus fort, mais qui préparera évidemment d'autres dociles renoncements et donc entérine de proche en proche que la démocratie accepte le péril de sa propre mort comme une de ses propres bases. Soit un idéalisme vain, qui consiste à espérer faire disparaître les turpitudes de ces services en votant des lois de contrôle ou d'interdiction, dont chacun sait qu'elles finiront par être contournées jusqu'à tant qu'un lanceur d'alerte ne découvre la faille, et ce en un éternel retour.

Proposition :
On pourrait cependant imaginer une troisième voix, ultrapragmatique, qui consiste à opposer à cette puissance noire que sont les nécessités du renseignement à une autre puissance tout aussi incontournable : celle de l'argent.
Imaginons la situation suivante. Plutôt que d'interdire les captures des données (ou métadonnées) par des services de renseignements, la société prendrait acte de leur existence, mais considèrerait que ces services doivent payer pour l'accès aux données. Dans chaque pays « démocratique », un panel de citoyen (ou a défaut d'audace, une commission parlementaire), en définirait un seuil qui serait acceptable, dans la furie du monde tel qu'il est. A ces fins, une conférence de citoyens serait organisée, et serait formée, le temps nécessaire pour parvenir à établir ce seuil. Pour cela, défileraient devant elle les responsables de renseignement, et leurs besoins légitimes selon eux pour protéger les populations, mais aussi les experts et les ONG de défense des droits de l'homme qui alerteraient sur les menaces et les dérives. Un (ou des) seuil(s) quantitatif(s) et qualitatif(s) serai(en)t déterminé. Une ventilation entre différents types de données pourrait être envisagée. En cas de dépassement de ce seuil, la sanction serait alors pénale pour les dirigeants de ses agences, mais aussi et surtout financière, avec une règle de calcul dissuasive, indexée sur le budget du service :
-en dessous du seuil, un paiement symbolique d'accès au données (abondant un fonds public dont la destination serait définie par le panel), quasi-neutre pour le budget de l'agence, serait calculé au pro-rata de leur volume.
-en cas de dépassement de seuil, une amende conséquente serait appliquée
-si ce dépassement était caricatural, une amende énorme seraient infligée, mettant ledit service en péril, qui ne pourrait pas en être étonné.
La sanction pénale prévue suivrait une tendance similaire.

Cette méthode aurait le mérite du pragmatisme comme approche et de la vertu comme résultat. Chacun sait qu'une partie du travail des agences de renseignement consiste à se salir les mains. Nous n'aimons pas l'idée que des choses sales se fassent en notre nom, mais nous savons tous tacitement que cela peut être nécessaire. La conséquence morale serait donc de se regarder collectivement dans la glace, et d'accepter de ne plus considérer comme « sale » ce pan nécessaire, mais de refuser avec la même énergie qu'il soit arbitraire. Et donc de l'encadrer, plutôt que de l'assumer tacitement (et donc cyniquement) avec mauvaise conscience et fatalisme. Si le seuil était respecté, ce mécanisme inciterait à la mesure. Il serait validé a priori par les citoyens, à l'issue d'auditions des services de renseignement à qui l'on aurait laissé la possibilité de faire valoir leurs arguments : on n'imagine pas de raison de fonds sur la base de laquelle ces services pourraient s'opposer à cette démarche par principe. Mais cet engagement était trahi par un service, alors il lui en ferait subir tout aussi légitimement les conséquences dévastatrices. Cette solution n'empêchera pas les tentatives de tricherie, mais par définition, aucune ne le permet. En revanche elle légitimerait tout lanceur d'alerte à les confondre. La justice n'aurait pas alors à déterminer la nature illégale ou non des écoutes, mais de constater qu'un engagement n'a pas été tenu et de lui appliquer les pénalités prévues. Une auto-régulation serait donc possible et les tricheurs potentiels, même puissants techniquement, même puissants économiquement, seraient à la merci d'individus ou d'associations talentueux(ses) dont l'un comme l'autre sont des co-produits inévitables de la société numérique.
On pourrait imaginer des dispositifs complémentaires.
-Puisque dans ce schéma la société accepterait qu'un volant de données soient captés, les citoyens écoutés seraient fondés à le savoir, par exemple en en faisant la demande à une CNIL rénovée, voire en recevant un mail récapitulatif annuel, dont le degré de détail serait à établir par le panel citoyen. -En outre, le panel citoyen serait régulièrement convoqué pour actualiser les besoins.
-Des dispositifs dérogatoires pourraient être imaginés : en cas de crise majeure, on peut imaginer que les besoins d'écoutes évoluent. Dûment justifiés, ils pourraient être pris en compte dans ce mécanisme.

Cordialement
Thomas
[quote=Daniel Schneidermann]Et après ? Après, pour une partie d'entre nous, en électeurs des mouvements ou des candidats épargnés par la contamination, il en reste

Si nous en restions là c'est peu dire qu'on se prépare encore de belles décennies de scandales devant nous.

Le système est structurellement mauvais, ce n'est (presque) pas la faute des individus. Une séparation des pouvoirs toute théorique qui rend la justice quasiment impuissante contre le politique. Une fonctionnement du personnel politique en classe ou en caste comme on voudra à cause du cumul des mandats dans les fonctions (député, maire, conseiller de ci ou de là) et dans la durée (au poste de 27 à 87 ans). Des collusions plus que coupables avec la petite élite financière et, via le rachat des titres de presse, médiatique qui a tout intérêt à cette "démocratie" bâtarde. Le tout avec des contre-pouvoirs dérisoires : nous ne sommes pas consultés pour chaque idée ou projet (quelle idée, nous ne somme pas en démocratie tout de même), mais par petites périodes de défoulement, quand il faut choisir entre des individus qui ont ce mérite d'avoir l'air encore un peu plus blanc que les autres.

Il n'y a pas une semaine ou, par exemple, le Canard enchaîné ne sorte les turpitudes de tel ou tel potentat local. La culture de cette oligarchie est de vivre sur le système, et elle n'a que très peu de motifs de s'en priver. En tout cas, celui que vous suggérer, voter pour des candidats "épargnés", n'est qu'un pis aller qui entretient le système. Nous n'en sommes plus, je l'espère, au stade où on peut encore considérer que tout cela est un problème de "personnes". Le mal est structurel et il faut lui apporter une réponse structurelle.

Le seul vote qui me semble pertinent ne doit pas se faire tellement en fonction de la netteté mais en fonction d'une unique idée : reprendre le pouvoir (comme dirait l'autre) pour refonder complètement les institutions. Cela seul nous permettra, je pense, de mettre un terme à cette dynamique délétère que vous pointez fort justement du doigt.
[quote=Cidrolin]La croix et la ban....

....[ n'a pu assister la journaliste de son équipe de rédaction spécialiste des dossiers Islam...]
Le Duc d' Auge flanqua une puissante bourrade dans le dos de Cidrolin qui en demeura coi. Dès lors Stèn'stu.....et Stéphossi !
Et la presse en "liberté surveillée" ? Journaliste de La Croix interrogée par des policiers qui n'ont pas laissé Mme D. Quinio assister la journaliste de La Croix spécialisée des dossiers relatifs à l' Islam, est-ce que cela peut être évoqué dans un prochain 9:15 ?

Police cavalière, tagada, tagada... (tsoin, tsoin !) ?
"sauf si c'est le droit qui l'emporte"

Grandiose!
On attend impatiemment la réaction tonitruante du sieur Copé, les paroles habituellement bien senties d'une Morano vengeresse, les soutiens inconditionnels de l'illuminé Guaino, et enfin, les déclarations outrées du couple Balkany qui, comme chacun sait, est le plus honnête du monde.
. Et ça ne vient pas. Ou ça m'a échappé.
Le Monde et Médiapart ont violé le secret de l'instruction afin de révéler que Sarkozy-Herzog-Azery avaient violé le secret de l'instruction.

Puis tous les médias violent le secret de l'instruction

Puis tous les citoyens violent le secret de l'instruction

Et Sarkozy est vraiment un très méchant homme

Le Spectacle est permanent.
"Trop de corruption tue [s]la corruption[/s] l'indignation? Hélas... ça fait longtemps qu'on nous mythridatise à longueur de journée, et sur bien d'autres sujets. Lampedusa, les toxiques divers qui nous tuent, les morts de la rue... Comment, en effet, lutter contre l'accablement autrement que par l'insouciance?
Cette terrifiante accoutumance...
Personnellement, je n'ai rien demandé. Je ne demande qu'à avoir des politiciens vertueux. Pas ma faute s'ils sont souvent crapuleux. Essayez donc de faire un journal avec des députés qui rendent publiques leurs notes de frais, par exemple. Ou qui ne fricotent pas avec des lobbys. C'est bien simple, on dirait des politiciens mh370, disparus des radars.
Bonjour
"sauf si c'est le droit qui l'emporte" c'est ce que ne redoutent plus les citoyens qui mentent à tour de bras pour sauver leur business puisque l'exemple vient d'en haut.
A quoi bon augmenter les policiers municipaux ou les caméras de surveillance, il suffirait de remettre de l'ordre chez les voyous en col blanc.

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