Avent #10. Plenel et Debray enterrent Mitterrand
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Dans la mesure où c'est quand même daté, l'émission reste assez longue à regarder.
Mais pour qui a connu cette époque, et qui connaît la nôtre, c'est passionnant. Et c'est presque de l'ordre des témoignages.
La première chose que je voudrais dire, c'es(...)
Excellente émission. Plenel égal à lui-même..., Debray brillantissime, et dans la retenue. Félicitation pour vos rétrospectives...
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Excellente émission. Plenel égal à lui-même..., Debray brillantissime, et dans la retenue. Félicitation pour vos rétrospectives...
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Dans la mesure où c'est quand même daté, l'émission reste assez longue à regarder.
Mais pour qui a connu cette époque, et qui connaît la nôtre, c'est passionnant. Et c'est presque de l'ordre des témoignages.
La première chose que je voudrais dire, c'est que personnellement, en 1981, au fin fond de ma Bretagne natale, je savais très bien que Mitterrand avait été un ministre de Pétain, et qu'il venait de l'extrême droite, et évidemment qu'un intellectuel parisien tel que Debray le savait également.
Mais être dans le déni en se rappelant ce qu'on savait à une période donnée, c'est un sport national pour les intellectuels français...
C'est d'ailleurs parce que je savais cela que j'ai trouvé assez curieuse cette liesse populaire qui a accompagné sa victoire : ça partait mal et ça n'allait pas aller loin. Mais ne boudons pas notre plaisir, j'étais contente que la gauche vienne au pouvoir, et pendant quelques années, on a pu respirer...
Mais l'émission montre également à quel point nous avons changé d'époque.
Comment le Mainstream occupait tout l'espace médiatique, contrairement à aujourd'hui, où existent tant de médias alternatifs que le Mainstream peine à s'imposer, et est en recul continu. Nous ne sommes plus un groupe avançant aveuglément avec des infos qui d'une façon ou d'une autre nous racontaient toutes une même histoire, un flot qui va dans le même sens et déborde rarement de son lit : des milliers de petits cours d'eau secondaires nous abreuvent et sculptent notre connaissance, et empêchent le flot d'aller jusqu'à la mer où il se noierait dans une histoire collective qui serait dictée et initiée par une minorité parasite.
Cette phrase pour rendre hommage au sous-commandant Marcos qui dans la selva lacandone, aux confins du monde, pendant que cette émission avait lieu, créait la politique par Internet.
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Oui ! Il y avait une certaine pluralité dans le Mainstream, ce qui n'existe plus vraiment.
Mais la lecture de l'Histoire avec les détails sur l'offensive néo-libérale n'était pas présente. Elle a mis plus de 20 ans à s'imposer dans la gauche marxiste et non-marxiste, dont j'exclus, dans les 2 cas, les socialos.
La façon dont on est berné et manipulé pour tout accepter, cette structuration idéologique qui permet de comprendre les armes des adversaires et de les contrer, elle est avant tout dans l'info non mainstream.
Le seul fait d'employer le mot Mainstream n'existait pas en 1996.
Vous pensez que tous les gens de droite et les néolibéraux sont tous mal informés ?
Ou que les gens mal informés écoutent plus facilement les idées néolibérales de la Presse ?
Je pense que les gens de droite pensent pour la plupart à droite parce que c'est leur intérêt. Mais je pense également que si le marxisme a tellement bien marché, c'est parce qu'il exposait une cohérence du monde et de la lutte sociale,l'idéologie, qui pouvait emmener et structurer les dominés pour les aider à lutter.
Et je pense également que celui qui a le contrôle de l'information a le contrôle de l'analyse et du monde, et est en mesure de gagner toute lutte sociale ou politique.
Et pour finir, je pense que nous sommes avant tout du langage, c'est la grande affaire de notre espèce.
Et je pense que les gens qui écoutent les idées néolibérales de la Presse sont mal informés parce que ces médias ont une vision du monde qui sert avant tout leurs intérêts
"Il est très possible qu'après le fédéralisme européen reviennent la nation et la république", suggère Régis Debray en 1996... On ne parlait pas encore de Frexit à l'époque. Le De Gaulle de Debray aurait du succès de nos jours, sans doute !