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Audouard et nos racismes, d@ns le texte

Le racisme. Sa logique, sa rhétorique qui se déploie en boucle,

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L'auteur mélange racisme né dans les colonies, puis réactualisé "pseudo-scientifiquement" par des Gobineau au début du XXe, et rejet, peur de l'Autre qui daterait des Grecs...Je ne suis pas d'accord avec lui quand il affirme que nous sommes tous racistes.
Qui applique ces discriminations réelles au logement, à l'emploi ? Quid de l'action publique? A notre époque , les politiciens préfèrent légiférer pour rappeler les bienfaits de etc plutôt que combattre la délinquance fiscale de Clearstream; travailler la soi-disant "opinion publique" avec des idéologues à l'appui qui instrumentalisent l'histoire.
Mais il semble que le racisme moderne évolue encore et que les sociologues et autres historiens, ainsi que des médiacrates! bataillent sur ces concepts ...
" L'Arabe n'aime pas le Kabyle "! Notoirement, Arabes et Kabyles, ces groupes sociaux ont été artificiellement antagonisés par les colonialistes Français en Algérie Française. Comme plus tard, en France, en 2010 et 2011, les classes dirigeantes qui continuent afin de diviser des gens qui ne devraient pas être divisés: les colonisés, les salariés etc...ou pense-t'il à la reproduction par les discriminés de la discrimination?

Bref, je n'ai pas compris son discours. Audouard mêle préjugés, racisme, discriminations racistes...
Le "groupe social des non discriminés", majoritaire, devrait prendre conscience qu'il s'agit de lutte des classes et de maintien du statu-quo économique en faveur des dominants, nous ne sommes pas tous racistes mais tous (majoritairement) dominés !
j'ai aimé cette émission..
après avoir déserté Dans le texte depuis quelques temps, j'y suis revenue pour découvrir un auteur, celui de l'Arabe, livre que je viens de terminer et qui m'a bouleversée !
livre sur un racisme que l'on peut sans doute croiser dans nos villes, ou en l'occurrence dans nos campagnes, et même si l'on n'assiste pas tous les jours à des scènes de tortures ou de viol, son omniprésence laisse un fort sentiment d'injustice qui nous retourne les tripes !
.....le même sentiment ressenti tout au long de la lecture de ce drame étouffant sur l'acharnement subi jour après jour par l'Arabe .....

livre poignant pour lequel je me suis souvent surprise à espérer une fin heureuse... tout en pressentant qu'il ne faudrait pas compter dessus !
et c'est justement ce pressentiment, qui grandit tout au long de la lecture, qui donne toute intensité aux sentiments réveillés par la lecture : sentiment d'injustice qui augmente le sentiment d'impuissance !!

en lisant le livre je visualisais le cadre de l'action comme dans la réalisation du film Dogville : bien sûr que les personnages du livre évoluent dans un paysage mais ils sont tellement étudiés, découpés, disséqués dans leur âme que j'en ai fini par occulter le décor ?!!
Antoine Audouard, [s]médecin[/s] écrivain légiste au chevet du racisme pour en faire l'autopsie...:)

sur la forme, les questionnements des deux chroniqueurs laissaient ouvert le champ des réponses.....
....ou bien la sérénité des réponses venait-elle du côté "mâle pas dominant de l'auteur" ? ...:)
en tous les cas j'ai trouvé les échanges passionnants, profonds, bref : captivants !!!
Sublime émission, incroyable bien construite, pas brouillon, et avec un auteur que j'ai eu un plaisir énorme à écouter et à regarder parler.

J'en veux plein d'autres des émissions comme celles-ci, avec bien sûr la correction du seul bémol: avoir un lexique et une bibliographie, si possible indiquée en post-production à l'écran même, comme notes de renvoi numérotées et pour avoir l'orthographe des noms d'auteurs.
Emission trés réussie ! je ne connaissais pas cet auteur; je l'avais entendu à la radio dans un entretien tout-à-fait honorable...
Mais là, cela me donne envie de "plonger" dans son oeuvre.
Le" bonhomme"n'est pas dans la surface des choses.Il n'élude rien.
Trés bel accouchement, mené avec art.
Il nous faut bien ce temps de longue intimité pour obtenir un si beau résultat.
Merci.
Bonjour,
Je ne sais pas où écrire ce message mais... A quand la prochaine émission ??
Merci pour cette magnifique émission
Très Chère Judith,
Je viens de voir votre émission avec Antoine Audouard.
Peu avant, j'ai appris que " D@ns le texte " était l'émission la moins regardée... Et alors ?
Alors j'ai savouré encore plus cette émission et quelle émission ! Sur la lame fine du rasoir, entre haine et amour, entre intolérance et réflexion intellectuelle pour ne pas sombrer dans le racisme " de base ".
Cette émission m'a éblouie, comme toujours. Non pas par ses effets, mais par la précision des questions et le fait qu'à chaque fois l'auteur se retrouvait face à deux lecteurs précis, qui avaient LU son livre, parfaits, presque parfaits.
Car même vous, lecteurs attentifs, vous nous avez montrés que vous pouviez passer à côté d'un détail.

Comme après chaque émission je cours chercher le livre en librairie, pour avoir l'occasion d'en parler à mon libraire... Et me plonger à mon tour 'd@ns le texte' comme un désir impossible à refouler, comme quelque chose que je dois faire absolument...

Je ne sais pas pourquoi " D@ns le texte " est l'émission la moins regardée d'@si et tout à fait entre nous, je n'ai jamais regardé une émission parce qu'elle avait du succès.

Ce que je sais, et c 'est peut-être une partie de la réponse (si toutefois il fallait en formuler une), c'est que le commun des mortels ne se laisse pas facilement emmener par la main pour découvrir, pour réfléchir, pour changer d'avis, pour douter... pour se remettre en question. Il préfère le confort, même intellectuel.
Hier soir, j'ai eu des frissons, car l'auteur, Hubert et même vous Judith, vous avez comme moi eu en vous cette partie sombre, cet intérieur pas joli joli qui nous fait peur ; la toucher du doigt à travers la littérature permet au moins de la reconnaître, de la connaître, peut-être même de la sondée et ainsi mieux l'apprivoiser.
J'aime " d@ns le texte " particulièrement pour cela, pour sa part de vérité, sa part de justesse et sa part de doute...

Et j'aimerai en cette veille de nouvelle année, vous témoigner que d'en mon fort intérieur, j'ai toujours l'impression d'être le seul à regarder "d@ns le texte " égoïstement, jalousement, comme si l'émission avait été enregistrée pour moi, pour que le lendemain je me déplace chercher le livre et pour qu'a mon tour je plonge dans le texte.
Et alors je suis seul, encore plus, avec le texte, partageant ce qu'a très bien expliqué Antoine Audouard, cette sensation d'être sur le fil du rasoir, ne pas savoir et une fois que l'on sait, être persuader qu'on savait.

Tout cela m'a bousculer, ma remuer... Et c'est ce que je viens chercher lorsque je regarde l'émission.
Merci pour cela.
Richard
Grâce à cette émission, grâce à l'excellent Antoine Audouard, j'ai pris les résolutions suivantes pour 2010 et jusqu'à mon trépas :

• ne plus jamais me laisser aller à des blagues ou à des réflexions humoristiques à tendances racistes, même si c'est marrant et que je pense, au fond de moi, ne pas croire une seconde à ce que je profère;
ne rien laisser passer, au jour le jour et où que ce soit, quand des personnes (qui disent qu'elles ne sont pas racistes, mais…) injectent des propos racistes dans leur conversation, que cette dernière me concerne directement ou que j'en sois témoin. Idem face aux actes.

MERCI de m'avoir ouvert les yeux, et d'avoir contribué à raffermir mes positions sur ce sujet !

Bien@vous,
Sophie
Peut-être un peu hors sujet, c'est juste pour signaler que je suis en train d'écouter une émission passionnante de "Là-bas si j'y suis" (c'est presqu'un pléonasme),
bon, c'est pas d'Arabe ou de "gris" qu'on y parle, c'est de Chinois ou de "niakoués" et on est en Camargue.
Je suis du coin ou pas loin et j'y ai toujours vécu mais je n'avais jamais entendu parlé de cette histoire du riz de Camargue et des salins,
J'aimerais bien savoir si monsieur Audouard la connaissait.
voir ici http://sites.radiofrance.fr/franceinter/em/labassijysuis/
là http://www.travailleurs-indochinois.org/
et bientôt en ligne http://www.la-bas.org/
Très belle émission, je n'ai rien de très spirituel à ajouter mais... il a un charme fou cet Audouard !
Bonjour à tous,
Désolée d'être un peu hors sujet... mais je trouve dommage qu'il n'y ai plus de dossier "Dans le texte, les émissions". En cliquant sur ce lien, qui avant existait il me semble, on pouvait retrouver rapidement toutes les émissions de "dans le texte" et éventuellement rattraper les anciennes. En tout cas pour ligne jaune ce dossier existe et c'est bien pratique
C'était juste pour signaler ce petit dysfonctionnement.
Bonjour,

La seule force des "faibles", reste l'effort... Et quelle force fut-elle!

Je crus d'ailleurs entendre amalgamer les justes et les faibles. Manifestement, il y a horrible confusion. Leur principale différence ? Les premiers, têtus, s'acharneront, même si le risque est grand, jusqu'à leur vie, à défendre les valeurs démocratiques, les autres se résigneront aisément. L'Histoire nous l'apprend. C'est en effet une affaire d'honneur et de conscience individuelle qui a une incidence certaine sur nos actes dans la société.

Bien à vous.
Heum ! Beuh ! Cette émission, excellente et même chavirante du point de vue de la littérature me laisse songeuse.
Je viens de la visionner et je constate que j'arrive après les grandes batailles sur le forum, et ça m'arrange, parce que franchement, qu'est ce que ça vient faire là-dedans tout cela ? Le racisme demande une grande réflexion, ne demande pas d'a-peu-près, c'est complexe et long à déchiffrer. Il faudrait définir de quoi on parle exactement. L'Islam, le fait d'être arabe, le terrorisme, l'intégration, tout cela, ça ne se règle pas d'un débat, et ça ne se règle pas en littérature.

Antoine Audouard a été très clair là-dessus il me semble, il fait de la littérature, dans tous les sens du terme.
Il a raconté une histoire qui n'a eu lieu que dans son imagination, uniquement après avoir entendu une femme parler. Il ne s'était rien passé du roman qu'il décrit.
Ensuite, vers la fin de l'émission, il raconte des légendes urbaines. Mais même si c'est vrai, de toutes façons, il y a des petits et des grands cons qui font des conneries partout. Après, vous pouvez choisir les conneries qui vous horrifient en fonction de votre façon de penser : les uns sont choqués par les petits cons qui agitent le drapeau algérien je ne sais où, les autres par des gens qui ne voudraient pas que leur nièce soit amoureuse d'un Narabe.
Tout cela, c'est de la littérature. Ce n'est pas la réalité. Je ne dis pas que le racisme n'existe pas, je constate simplement que Le Pen n'avait fait que 18% en 2002 au bout du compte, et que la France a le taux d'union mixte le plus élevé d'Europe.
Alors, foin de cette certitude que tout le monde est raciste, et le livre d'AA, quelle que soit sa qualité, ne prouve rien. C'est une affaire entre lui et ses lecteurs ou, dans ce cas, ses auditeurs.

Les temps s'annoncent terribles, nous le pressentons tous, même ceux qui ne veulent pas se l'avouer, et même si l'avenir n'est écrit nulle part..
J'admire particulièrement une chanson de Goldman qui s'appelle Né en 17 à Leidenstadt.qui se termine par "Et qu'on nous épargne à toi et moi si possible très longtemps d'avoir à choisir un camp."

J'ai la certitude que ce que nous ferons résultera de notre choix, et que la multitude des choix individuels fera l'avenir.
Si nous pensons au fond de chacun de nous que nous sommes racistes, cela supposera que la multitude des choix individuels fera un avenir noir et que nous nous laisserons emporter sans pouvoir rien faire.
Et nous savons que la victoire de Sarko en 2007 nous a tous fait profondément douter de notre capacité de résistance collective. Je ne parle pas forcément de la gauche, mais aussi de tout un mouvement que j'appellerais centripète à l'intérieur de la société. Un mouvement de nature intégratrice, mais en ne réduisant pas l'intégration aux immigrés.
Face à l'individualisme des sociétés modernes, il existe une tendance très politisée au sens d'Hannah Arendt, du vivre ensemble, c'est-à-dire de trouver hors des anciennes structures de la tradition, des liens entre nous qui sont de l'ordre de la citoyenneté. Un nous collectif qui n'entrave pas notre liberté individuelle, ou plutôt qui ne permette que des entraves acceptables. Le contraire du totalitarisme.

Quelque chose qui reste à inventer. Mais à condition de regarder en face ce que nous sommes, à travers entre autres l'éthologie, des animaux sociaux.
Vivre en paix avec son voisin est un élément fondamental de la survie. Ce besoin est en contradiction avec notre propre identité, qui s'insère dans notre sentiment d'appartenance et la complète, et qui a tendance au conservatisme, car toute la structure identitaire est menacée profondément par le changement du rapport à l'autre. Cela peut demander une reconstruction complète, et on n'est pas toujours en mesure de le faire.
Jusqu'où l'autre doit-il m'influencer ? En tant qu'être humain, et forcément infiniment complexe, ce que je dois ouvrir aux autres, quels qu'ils soient, pour évoluer et être moi, une identité plus adaptée à la vie en société, est une préoccupation constante de la naissance à la mort.
Où s'arrête ce que je suis ? Entre identité personnelle et identité collective et culturelle, que dois-je intégrer en moi qui ne me soit pas nocif ? Où est le dedans et le dehors ?
Ce questionnement, qui est solidement ancré en nous, même s'il n'affleure que rarement en ces termes-là, devient de plus en plus heurté à mesure que l'altérité devient plus importante.
Le premier réflexe est de rejeter au-dehors quand cette différence semble trop énorme.
Ensuite, tout le système identitaire calcule ce qu'il a à gagner et à perdre, et là, la rationalité, comme d'autres critères, entrent en ligne de compte. Sachez par exemple que l'attirance sexuelle sera d'autant plus importante que les gènes seront différents car la nature a décidé que ce sont les gènes les plus éloignés qui doivent s'associer pour assurer la survie de l'espèce humaine (La race est un problème biologique car les gènes ne se disséminent pas assez, donc les chances de survie sont obérées).
Cela peut expliquer par exemple le rapport à la sexualité entre des groupes ethniques différents, Les femmes d'un groupe donné sont attirées, même si culturellement elles le refusent, par les hommes de l'autre groupe, et les hommes du même groupe craignent cette concurrence "déloyale".
Il y a une étude aux USA qui avait été faite dans les années 60 et qui faisait ressortir que les blancs considéraient que les femmes blanches étaient souvent violées par des noirs, alors que dans la réalité, c'était très rare, et que c'était au contraire les femmes noires qui étaient souvent violées par des blancs.

Tout est une question de mesure et d'acceptation de l'altérité, mais pas trop.
Les autres sont forcément différents, sinon nous ne serions pas nous-mêmes.
Jusqu'où sommes-nous prêts à l'accepter ? Et jusqu'où l'autre est prêt à m'accepter ?
Le racisme est ce moment où je fige mon identité, et où je refuse d'accepter un autre dont l'altérité a quelque chose à m'apporter. Tant que je me pose des questions, je ne suis pas dans le racisme.

Ce n'est un choix que si on en a conscience. Et nos attitudes sont influencées beaucoup plus par des comportements de nature biologique ou par le langage que par la rationalité qui justifie a posteriori. Mais c'est en en prenant conscience que nous sommes capables de l'analyser sainement et de faire des vrais choix.

Bon, je me repens, moi qui prétendais que c'était trop complexe pour en parler sur le forum, je me suis laissée aller à disserter.
J'essaierai de me taire la prochaine fois.
Je me contenterai d'essayer.....
Le sacrifice du bouc (l'Autre") a toujours servi de ciment aux sociétés.
Tous les pogroms, toutes les ratonnades, se sont faits dans l'allégresse d'affirmer une identité, de se "compter entre soi".

Le monde ne s'est jamais édifié sur autre chose que sur le racisme.
Le racisme, c'est ce qu'il y a de plus profond dans l'homme. Et comment peut-il en être autrement?
Et même la sacro-sainte "assimilation" n'est qu'une forme sophistiquée de racisme victorieux.

C'est bien parce que sa racine est si profonde que ce mal est finalement tant aimé, revendiqué.
Et si difficile à éradiquer ( à supposer même que ce soit aussi souhaitable que tout le monde semble le dire (à défaut de le penser vraiment...)
Devoir de justesse, devoir de justesse...
Il a toujours son abonnement à ASi AlainFinkielkraut ?

cf. http://didier-jacob.blogs.nouvelobs.com/archive/2009/11/23/affaire-marie-ndiaye-quand-finkielkraut-vient-au-secours-d-e.html

Une intervention qui fait un curieux mixte certains propos de Michel Audouard sur sa recherche de la justesse (nonobstant sa position inverse concernant la nouvelle Goncourt), et "l'ivresse de la parole", thème de la chronique de ce matin.
J'en suis au tiers du bouquin et, si sur le plateau d'@si, quelqu'un n'avait pas dit (Judith ?) qu'il (elle) avait envie de jeter l'ouvrage à un moment de sa lecture, je serais passée à un autre bouquin.
Bon sang que c'est difficile de voir écrit noir sur blanc et d'entendre, clairement énoncée par sa petite voix intérieure qui lit, toutes ces saloperies (je n'ai pas d'autre mot) si sous-entendues ou sussurées depuis fort longtemps par les uns ou les autres !
Très bonne émission comme d'habitude, mais comme a dit Judith Bernard : "on n'a pas assez parlé de la beauté de la langue". Je trouve dommage qu'on ait laissé tant de place au débat et aux discussions sur les personnages et finalement assez peu au style. Contrairement à la plupart des autres émissions, ce côté m'a beaucoup manqué.
J'ai une remarque, ou plutôt une intuition, par rapport à l'importance de la collaboration avec Mourad Benchellali dans la genèse du livre. Il me semble que l'auteur insiste finalement peu, par une pudeur bienvenue, mais que ce point éclaire beaucoup d'autres questions de l'entretien, notamment la question : « Vous décrivez la France d'en bas » « Non, je me décris moi-même ». Je crois observer chez les chroniqueurs une sorte d'incrédulité sur cette question : comment ce type peut-il vraiment prétendre s'émanciper, non seulement de tout biais « classiste », mais aussi de toute culpabilité, et décrire ces gens-là en se décrivant lui-même? Or il me semble qu'il y a là vraiment un effet de Guantanamo, en ce sens qu'il y aurait là une expérience assez spécifique à ceux qui, partant de « chez nous », se frottent un peu durablement à ce « choc des civilisations », et qui opèrent ensuite un retour dépaysé à soi. Comme si le fait de prêter sa plume à cet homme avait comme « éclairé » en retour sa propre appartenance à la France ordinaire et raciste, qu'il décrit du coup avec justesse. Enfin, l'auteur le dit, en parlant de « culpabilité collective », mais je me permets de reformuler avec mes mots. Prêter sa plume, y laisser quelques plumes... Pour ma part je suis embarqué depuis 6 ans dans un travail d'ethno sur le Yémen, et tout ça résonne.
Merci pour ce livre, merci pour l'émission.
Vincent
j'ai beaucoup aimé cette émission. Je suis touché par la sincérité de l'auteur de chercher en nous ce mal même sans en connaitre la façon de s'en défaire.

Mon expérience c'est que le mal est la violence qui est une énergie négative qui circule entre les personnes, et qui se fixe la ou "ça colle"

Sur le site il y a cette invraisemblable brève / http://www.arretsurimages.net/vite.php?id=6231 au sujet d'une fillette de 10 ans qui a reçu une décharge de taser par un policier avec l'accord (la demande ?) de sa mère, au prétexte qu'elle ne voulait pas prendre sa douche.

Je pense que si cette violence infligée à cette fillette sans défense par les deux figures majeure de la protection ,(mère ET policier !!!) n'est pas entendue, soignée, elle circulera sans doute longtemps.

Cette fillette devenue femme dans le cas défavorable où elle aurait conservé cette violence en elle même, aura sans doute un besoin irrépressible, de l'exprimer avec les moyens ayant le meilleur rapport effort/violence lui étant accessible la où elle sera. Le besoin c'est la décharge de cette violence, la cible, c'est n'importe laquelle permettant cette décharge. Ici les arabes, ailleurs les italiens, ou les juifs, les chinois ou les intellectuels.. peut importe, du moment que c'est accepté socialement.

Lorsque cette violence sera fixée sur un objet, aucun discourt rationnel, autoritaire, ou même humaniste pour protéger cet objet n'aura de sens...
Car aucun de ces discours ne parle du vrai sujet: la violence reçue et sans doute oubliée, cachée dans les replis obscurs de la mémoire cherchant vainement un exutoire sans jamais être vue ou entendue.

Bien sur tout le monde n'a pas reçu un coup de taser et les violences se passent en général dans le cadre privé de la famille elles restent cachées.

Mais il y a les claques, les coups de ceinture, les humiliations, les dénis, les abus et tout ce qu'un adulte tout puissant peut infliger à un enfant. Il y a de la matière. Une partie est guérie par l'amour, l'écoute, l'attention, le partage...et le reste circule, génération après génération.
juste incroyable !
du racisme dans le sud ! Auriez vous la gentillesse Judith Bertrand de vous interroger sur le racisme partagé : celui qui fait que sur un terrain de foot vous devenez un sale çaifran et dans la rue un gaulois !
Vous avez en face de vous une jeunesse magrébhine qui revendique la violence et le nationalisme le plus débile et vous allez trouver surprenante la méfiance ordinaire des français...l'Algérie perd contre l'Egypte et les villes françaises brûlent ! L'Algérie gagne contre l'Egypte et les villes françaises brulent...Allez comprendre.
Votre mépris pour les pensées ordinaires est hallucinant... tour d'ivoire quand tu nous tiens
Samuel Mollière
Je voudrais donner quelques-unes des "références" citées au cours de l'émission. Le mot "références" est pénible, simplement les titres de quelques livres et auteurs cités...

Flannery O'Connor. Les oeuvres complètes viennent d'être éditées dans la collection Quarto. La nouvelle dont je parle est dans le volume "les Braves gens ne courent pas les rues".

"L'île de Sakhaline" de Tchekhov est dans la collection Folio, de même que "les Aventures d'Augie March" de Saul Bellow.

J'en oublie peut-être.

Le livre écrit avec Mourad Benchellali s'appelle "Voyage vers l'Enfer" (Robert Laffont).

Sur l'émission, c'est la meilleure de loin de celle auxquelles j'ai pu participer. J'ai eu l'impression à plusieurs reprises d'aller dans des endroits non visités - grâce à l'intensité de Judith et d'Hubert, leur attention et leur travail (il faut demander à Judith de montrer son exemplaire du livre annoté!). Ca ne ressemble à rien de ce qu'on fait ailleurs, non seulement le temps n'est pas le même mais la façon dont il est occupé est d'une intensité rare. J'en suis sorti vanné.

Antoine Audouard
Il est vertueux, Antoine. Comme disait son père.
Dans le feu de l'action, Hubert a proféré les mots funestes : "malgré que". Tristesse.
Que c'est triste et que ça doit être moche d'être un étranger en France! le pays des droits de l'homme, tu parles! Il y avait de l'émotion sur le plateau due autant aux interrogeants qu'à l'interrogé, même s'il n'est pas "drôle", j'ai envie de lire son livre.
Message 2/5max du 20/11/09.

C'est le principal écueil qu'il faut éviter en abordant cet ouvrage traitant d'un phénomène générique/universel sous les traits d'un particularisme bien spécifique, car, le racisme n'a rien de franco-français (bien que le personnage lui-même est raciste est-il dit à la fin), pas même de colonialisme comme il est avancé par l'auteur lors de l'émission, pas la peine d'évoquer le Rwanda pour en prendre conscience, c'est un phénomène inhérent à toute forme de communautarisme, puisque celui-ci lui est consubstantielle, on n'existe pas en tant que communauté sans exclure, sans se distinguer et donc se fermer aux autres.

C'est pourquoi on ne peut lutter contre les racismes sans lutter contre les communautarismes, or, l'identité nationale est un concept typiquement communautariste, donc, porteur du germe pathogène et souvent létal propre à tous les racismes.

yG
La communauté se crée sur la culture. Et qu'est-ce que la culture ? La culture, c'est le refoulement d'une partie de notre humanité. L'homme naît en étant biologiquement capable de devenir l'Arabe, l'Occidental ou le Nambikwara. Mais c'est la culture qui le rendra exclusivement arabe, occidental ou nambikwara.

L'humain, ce n'est pas Moi ou l'Autre. L'humain restera toujours Moi et l'Autre. Le racisme n'est pas un rejet communautaire qui naît hors de l'individu, c'est un rejet culturel qui se joue dans chaque individu, car si je ne rejette pas l'Autre qui existe dans mon humanité, je ne peux être Moi dans mon groupe et si je ne suis pas Moi dans mon groupe, alors je ne suis rien.

La culture humaine n'existe finalement pas. Toute culture est foncièrement inhumaine car elle ne peut pas s'adresser à l'humanité dans toute sa totalité, dans toute sa complexité, dans toute sa potentialité. L'universalité humaine est aculturelle.
Et c'est là, Judith, que se situe le sexuel. Car ce que ma culture m'interdit d'être humainement dans la réalité, je peux néanmoins chercher à l'avoir, à le récupérer, dans le fantasme sexuel.

Le rôle de sexualité humaine est là essentiel car il permet à l'individu de rester humain malgré sa culture.
La communauté se crée sur la culture. Et qu'est-ce que la culture ? La culture, c'est le refoulement d'une partie de notre humanité. L'homme naît en étant biologiquement capable de devenir l'Arabe, l'Occidental ou le Nambikwara. Mais c'est la culture qui le rendra exclusivement arabe, occidental ou nambikwara.

Je ne partage pas votre conception de la culture et, pour avoir un peu lu de près Edgar Morin notamment, ce n'est pas ce que je pense avoir compris et retenu du processus d'hominisation, par exemple. Vous semblez négliger le fait que l'Homme appartient au règne animal ; ce que la culture permet à l'homme de refouler, ou du moins de maitriser et tenir à distance respectable, ce n'est pas, à mon sens, son humanité mais son animalité.
La nuance me parait de taille. Je veux bien vous concéder qu'une communauté de singes est apte à produire un certain degré de codes, de signes et de rituels culturels tout à fait remarquables, mais de là à mettre cette "culture" au niveau de celles des communautés humaines... il y a un grand pas, pour ne pas dire un gouffre.
Quant à la sexualité, vous semblez là encore ne tenir aucun compte du fait de certaines différences entre le stade animal et l'humain. Les animaux forniquent pour procréer, même s'ils y mettent des formes parfois qui s'apparentent à des préliminaires, ce sont essentiellement des parades sexuelles agies par instinct et programmées génétiquement. Or, il ne vous a pas échappé que les humains "font l'amour", soit pour se reproduire, soit pour leur bon plaisir et qu'en dehors de ça, toute conduite sexuelle non désirée et plus encore imposée par la violence porte des noms peu recommandables tels que viol, harcèlement...
Pour ma part, j'en déduis que les fantasmes sexuels dont est capable un individu agissant sous l'emprise de pulsions ou d'idées racistes met en oeuvre son animalité, celle-ci ayant pris le dessus sur son humanité.
Bien entendu, comme nous sommes très très forts, nous les humains, nous pouvons aussi jouer de notre animalité dans pratiques sexuelles, mais alors nous parlerons, avec la bouche en cul de poule, d'érotisme, de pornographie, de perversité ou de tout ça à la fois.
@juléjim
"Quant à la sexualité, vous semblez là encore ne tenir aucun compte du fait de certaines différences entre le stade animal et l'humain. Les animaux forniquent pour procréer, même s'ils y mettent des formes parfois qui s'apparentent à des préliminaires, ce sont essentiellement des parades sexuelles agies par instinct et programmées génétiquement. Or, il ne vous a pas échappé que les humains "font l'amour", soit pour se reproduire, soit pour leur bon plaisir et qu'en dehors de ça, toute conduite sexuelle non désirée et plus encore imposée par la violence porte des noms peu recommandables tels que viol, harcèlement...
Pour ma part, j'en déduis que les fantasmes sexuels dont est capable un individu agissant sous l'emprise de pulsions ou d'idées racistes met en oeuvre son animalité, celle-ci ayant pris le dessus sur son humanité."

Sans vouloir déclencher une polémique sur le sujet, je suis tentée de vous inviter
1) à vous informer sur les pratiques sexuelles animales que des observations plus récentes ont montrées être plus diverses et complexes que la "simple fornication en vue de la procréation" : cf à ce sujet le n° hors-série n° 10 de la revue Sciences humaines (nov-dec 2009) "La sexualité dans tous ses états" ;
2) à ne pas voir dans le racisme une réponse concernant la part animale de l'homme, comme si cela était "évident" que l'animal en l'homme était la source du "mal" ... la réponse sur la question de cette source n'est pas non plus seulement "la culture". Le problème à résoudre est bien plus complexe et je ne crois pas qu'Edgar Morin lui-même apporte des hypothèses simplificatrices sur le sujet.
La source du mal n'est ni l'animalité, ni la culture. La source du mal est une sexualité qui ne compense pas le sacrifice culturel : c'est ce que Freud appelait le malaise de la civilisation.
Je suis pour ma part entièrement en accord avec Antoine Audouard et je viens ici louer les talents intuitifs du romancier, et finalement le rôle essentiel de la littérature ou de l'art dans son ensemble : celui d'énoncer des vérités sans même les avoir nécessairement comprises mais par le seul truchement du ressenti.

Pour Audouard, et contrairement à vous, à Judith, et quelque part aussi à Yannick, l'Homme, le monstre ou le con n'existe pas. N'existe que l'humain. Ce qui crée artificiellement l'Homme, le monstre et le con ne sont que des considérations culturelles qu'on retrouve, que feu Lévi-Strauss a lui-même retrouvé dans toute culture, notamment lorsqu'il note que beaucoup de tribus primitives se nomment elles-mêmes, dans leur langue, les Hommes, comprenez que ce qui n'appartient pas à leur tribu ne peut être digne de ce titre et n'est pas considéré comme tel. L'erreur de Judith (mais une erreur utile, qui devait être énoncée parce que très souvent faite) a été de se focaliser sur le racisme rural alors qu'Audouard cherche à traiter du racisme universel (et c'est bien pour cela qu'Audouard se transforme en démiurge, en créateur dans son roman. Il touche l'universalité en créant de toutes pièces un univers romanesque qui n'est pourtant pas autre que le nôtre), de celui qui est en chacun de nous. Et cela n'a rien à voir avec une quelconque animalité car si la culture avait comme résultat de rejeter l'animal présent en chaque humain alors tous les hommes seraient frères, quelle que soit leur culture.
Message 2/5max du 21/11/09.

"Pour Audouard, et contrairement à vous, à Judith, et quelque part aussi à Yannick, l'Homme, le monstre ou le con n'existe pas. N'existe que l'humain."

Il y a méprise de votre part me semble-t-il, Mike.

Judith précise d'ailleurs à l'initiative de l'auteur que le terme de monstre n'est pas évoqué pour rejeter en dehors de l'humain, mais seulement comme qualificatif de cette action, de ce comportement, de ce langage, humain trop humain.

De même lorsque je qualifie le raciste de gros con, ce n'est pas pour l'exclure du genre humain (tout au plus juste de mes fréquentations), c'est simplement un qualificatif, un jugement négatif que j'accole à son comportement, son analyse, en cette matière.

L'histoire a prouvé, hélas, qu'on pouvait être un médecin de famille, un génial écrivain et un connard d'antisémite, ce qui n'a rien d'incompatible, ce qui n'invalide aucunement le dernier qualificatif, ni le minore pour autant. Il suffit de faire la part des choses sans pour autant rester sur cette indétermination qu'à trop tendance à ériger en dernière instance Audouard dans son discours.

Il faut juger, les autres et nous-mêmes, et trancher, car, il faut agir et réagir. Ne surtout pas en rester à la stérile indétermination, du "nous sommes tous raciste à un degré ou un autre".

Quant à l'universalisme, si on l'atteint aussi à partir du particularisme, comme tout écrivain le proclamera, ce n'est pas à partir du cliché qui est déjà un universel, péjorativement parlant, qu'on y parvient le mieux.

Or, la campagne raciste, la classe ouvrière raciste, c'est précisément ce cliché.

En ce sens, l'auteur me semble avoir manqué le coche et tout en étant un reflet de la réalité quasi sociologique, quoi qu'il ne l'ait pas cherché explicitement déclare-t-il (quoi que le réel, celui du discours glané, est souvent invoqué comme caution dans sa parole. Il faudrait donc savoir, sociologique ou pas ? Réaliste ou symbolique ?), il loupe à mon sens l'universel (rien que l'Arabe au lieu de l'Etranger est déjà un ancrage dans le cliché) et l'actuel, le pluralisme des formes du racisme, la vraie complexité, reproduisant dans son ouvrage, pour ce que j'en ai entendu, ce qui aurait pu être écrit, il y a plus de cinquante ans, hélas.

Un ouvrage de plus pour dénoncer ce mal, c'est bien, un ouvrage de plus pour nous éclairer sur celui-ci aurait été encore mieux venu. Je n'ai pas l'impression que cela soit le cas, et ses lecteurs ne m'ont pas pour l'instant donné de quoi changer d'a priori.

yG
Vous jugez, Yannick, mais vous jugez à partir de quel marbre ? Qu'est ce qui vous permet de penser que votre jugement qui est profondément culturel, personnellement historique, et complètement indépendant d'une individualité humaine en tant que telle, est supérieur à celui de l'autre ? Bref, qu'est-ce qui peut vous faire croire que votre culture est meilleure que celle de l'autre ? Le seul tort de votre con est de ne pas penser comme vous mais ce con ne peut penser comme vous à partir du moment où il n'a pas vécu ce que vous avez vécu, et si vous aviez vécu ce que ce con a vécu, il reste à démontrer que vous ne seriez pas devenu vous-même ce con. C'est ce que veut dire Audouard lorsqu'il relativise son jugement sur la torture. C'est remettre en question l'autonomie individuelle humaine, c'est affirmer qu'en dehors de notre histoire personnelle, nous ne sommes rien, qu'il n'existe pas biologiquement d'excellence humaine, de paradis perdus pour certains que d'autres ont réussi à conserver.

Et nous parlons d'un roman, non d'un essai. Le roman ne se nourrit pas d'abstraction, il revendique la situation concrète, Mais la nécessité de la situation concrète pour le roman rend tout à fait secondaire l'importance de cette situation concrète qui est contingente puisque liée à l'auteur.
Message 1/5max du 23/11/09.

Oui, je me permets de juger, car, je n'estime pas, contrairement à vous, que la différence inter-individuelle soit ici suffisante pour légitimer une quelconque différence de traitement entre eux et moi.

Je ne juge d'ailleurs pas, pour m'assurer de cette parentés des conditions, des sujets d'une autre époque ou d'un autre environnement, afin d'éviter les illusions rétrospectives (qui consistent à juger des sujets appartenant à une période passée à partir de critères contemporains), les variations interculturelles (un campagnard français n'est pas un campagnard afghan) ou les variations physiologiques/psychologiques notables (je ne juge pas un enfant avec des critères pour adultes ou une personne malade mentale avec des critères s'appliquant à une personne dite saine, etc.).

Ici, en l'occurence, je me permets de juger les personnages et leurs équivalents réels parce que justement ils ne vivent pas dans des conditions autres que les miennes.

Un campagnard français du XXI siècle n'habite pas sur une autre planète que la mienne, conditions externes qui permettraient de rendre compte à elles seules de nos divergences sur le sujet du racisme.

C'est précisément parce que j'estime que rien dans son "background" ne permet de légitimer son comportement que je le condamne sans équivoque.

C'est parce que j'ai vécu grosso modo dans le même milieu que je peux m'autoriser à rejeter tout argumentaire visant à expliquer "structurellement" son attitude, fort distincte de la mienne.

La parenté des conditions n'est pas simplement un a priori que je fais, ce n'est pas un postulat gratuit, c'est celui sur lequel repose toute vie collective. Si nous partons du principe que les sujets ont tous des circonstances excusant leurs comportements, toute justice est alors impossible, chacun pouvant se réfugier dans son idiosyncrasie pour de dédouaner par rapport à ses pairs. La base de tout jugement, c'est l'équivalence, l'identité, c'est pourquoi ce sont les exceptions, les conditions particulières qui se doivent d'être démontré.

Enfin, oui, l'attitude antiraciste quelque soit le milieu, toute chose égale par ailleurs, est "meilleure", "supérieure" à l'attitude raciste. Il n'existe à ma connaissance aucune condition possible au racisme, aucun environnement permettant de le justifier, en théorie comme en pratique.

C'est pourquoi je récuse votre assertion.

"Le seul tort de votre con est de ne pas penser comme vous mais ce con ne peut penser comme vous à partir du moment où il n'a pas vécu ce que vous avez vécu, et si vous aviez vécu ce que ce con a vécu, il reste à démontrer que vous ne seriez pas devenu vous-même ce con. C'est ce que veut dire Audouard lorsqu'il relativise son jugement sur la torture."

Je ne suis pas devenu ce con de raciste, ce monstre, non pas parce j'aurai vécu autre chose que lui, c'est une pétition de principe inverse à la mienne que vous faites-là (mais pour autant nullement équivalente à la mienne, puisque la vôtre détruit de facto toute possibilité d'ériger un quelconque tissu social), mais parce que je ne me suis pas laissé aller à avoir la paresse intellectuelle, la couardise, la lâcheté, la mesquinerie, la veulerie, autrement dit, la connerie qui est la sienne. Je suis responsable de ce que je suis, tout comme lui de ce qu'il est.

Les outils pour ne pas être le raciste qu'il est, il les a comme moi, ce sont des outils à la portée de tout à chacun dans le monde qui est le nôtre, et par conséquent, il en va de la responsabilité de tout à chacun d'en user ou à l'inverse de les laisser choir, mais, nulle part il n'est possible d'invoquer une quelconque clause d'ignorance, c'est à la portée de tous de ne pas être raciste, c'est d'une facilité déconcertante aujourd'hui, raison de plus d'être intransigeant avec ceux et celles qui se laissent aller encore à ce penchant des plus abjectes.

yG
Un campagnard français n'est pas un campagnard afghan, comme un campagnard français riche n'est pas un campagnard français pauvre, comme un campagnard français élevé dans un milieu catholique n'est pas un campagnard pas élevé dans un milieu catholique, comme un campagnard français élevé dans un milieu catholique et ayant trouvé les conditions pour s'y épanouir n'est pas comme un campagnard français élevé dans un milieu catholique mais n'ayant pas trouvé les conditions pour s'y épanouir, etc., etc.

Et il reste à prouver que le jugement à propos du con vaille mieux que le jugement à propos de l'Arabe, il reste à prouver que les outils "racistes", vous ne le déteniez pas et que vous ne vous en serviez pas pour construire une autre hiérarchie.
Message 2/5max du 23/11/09.

"Un campagnard français n'est pas un campagnard afghan, comme un campagnard français riche n'est pas un campagnard français pauvre, comme un campagnard français élevé dans un milieu catholique n'est pas un campagnard pas élevé dans un milieu catholique, comme un campagnard français élevé dans un milieu catholique et ayant trouvé les conditions pour s'y épanouir n'est pas comme un campagnard français élevé dans un milieu catholique mais n'ayant pas trouvé les conditions pour s'y épanouir, etc., etc."

Je vous attendais entre autres sur ce point, tout ce que vous dites là, ce sont autant de différence qui ne valent pas tripette lorsqu'il s'agit de savoir si l'attitude raciste est légitime ou pas, puisqu'elle ne l'est pour aucune des catégories susmentionnées.

"Et il reste à prouver que le jugement à propos du con vaille mieux que le jugement à propos de l'Arabe, il reste à prouver que les outils "racistes", vous ne le déteniez pas et que vous ne vous en serviez pas pour construire une autre hiérarchie."

Pour les outils nous permettant de ne pas être raciste, nous les avons tous, racistes et non racistes, nous ne les utilisons pas tous, c'est différent.

Quant aux cons en question, cette discrimination que j'opère n'est pas raciale, puisqu'elle repose sur une idéologie, en l'occurence, leur adhésion à l'idéologie selon laquelle le racisme serait une attitude respectable, admissible.

Or, la discrimination basée sur l'adhésion à une idéologie n'est pas une forme de racisme, contrairement à ce qu'avancent d'aucuns, car, justement, elle se fait sur la base de l'adhésion délibéré, revendiqué par le discriminé, pas imposée de l'extérieur.

Ainsi, vous faites preuve de racisme si vous rejetez quelqu'un pour sa couleur de peau, mais vous ne faites plus preuve de racisme si vous rejetez cette même personne dès lors qu'elle revendique la supériorité ou tout aussi connement la fierté d'avoir cette couleur de peau en particulier, puisqu'alors, c'est une idéologie (de surcroît raciste qu'elle défend) et que vous avez tout à fait le droit (et ici même le devoir) de vous y opposer.

Les membres de groupes politiques, religieux, philosophiques, etc. ne peuvent donc constituer des groupes sujets à un rejet de type raciste (contrairement aux stupides lois internationales sur ce sujet), puisque ce sont des idéologies qui en constituent le fermant et que l'adhésion à cette idéologie est le résultat d'une action "délibérée", "responsable" du sujet. Autrement dit, il ne peut être question de racisme lorsque vous rejetez quelqu'un pour son appartenance religieuse ou politique, contrairement à ce que certains instances internationales proclament par paresse intellectuelle.

Ainsi, qu'on soit née dans une famille, un milieu raciste ne vous autorise ou ne vous excuse pas davantage à l'être. Cela sera juste un peu plus difficile d'utiliser votre boîte à outil anti-raciste, mais cela n'en restera pas moins de votre responsabilité et donc de votre ressort.

yG
Il ne s'agit pas de légitimer le racisme mais de noter qu'il est aussi culturel que l'antiracisme, et que vous utilisez les outils du raciste sur d'autres victimes que les Arabes, à savoir les racistes eux-mêmes, comme d'ailleurs les racistes utilisent les outils non racistes sur ceux de leur propre race.

Entre les millions de morts dus au racisme d'Hitler et les millions de morts dus à l'idéologie de Staline, la différence est tellement nulle qu'on en vient à se demander s'il n'est pas aussi facile de changer d'idéologie que de changer de peau ou de race.
Message 3/5max du 23/11/09.

"Il ne s'agit pas de légitimer le racisme mais de noter qu'il est aussi culturel que l'antiracisme"

Aucunement, le racisme n'est pas culturel, seuls ses modalités le sont, ici cela sera envers les arabes, là envers les polonais, etc., c'est au contraire un phénomène des plus universels, hélas.

"vous utilisez les outils du raciste sur d'autres victimes que les Arabes, à savoir les racistes eux-mêmes"

Tout à fait faux. Le qualificatif de raciste n'est pas accolé à une personne, extérieurement, il est revendiqué par elle. En cela, cet attribut n'est pas imputé à des personnes malgré elles, comme peut l'être une couleur de peau (être noir ou blanc, c'est à quel pourcentage que cela commence ?), une origine (on ne choisit pas son lieu de naissance, sa langue maternelle), mais bel et bien avec son accord, son assentiment.

Le racisme est une idéologie dont l'expression est tangible, manifeste et face à laquelle nous devons nous positionner, réagir. C'est en cela que rejeter les racistes, ce n'est pas faire acte de racisme, contrairement à ce qu'exprime votre argumentaire de blanc bonnet bonnet blanc.

"comme d'ailleurs les racistes utilisent les outils non racistes sur ceux de leur propre race."

Ce qui est logiquement impossible, les outils non racistes ne servent que face à l'altérité dites racistes.

"Entre les millions de morts dus au racisme d'Hitler et les millions de morts dus à l'idéologie de Staline, la différence est tellement nulle qu'on en vient à se demander s'il n'est pas aussi facile de changer d'idéologie que de changer de peau ou de race."

Changer d'idéologie est facile, commun, et alors... où voulez-vous en venir ?
Qu'un raciste ne le soit plus un jour, tant mieux, il a changé d'idéologie, parfait, car, antiracisme et racisme ne se valent pas, donc, il y a un progrès éthique certain, maintenant, c'est pourquoi aussi, il faut condamner le fait qu'un anti-raciste le devienne...

yG
Non, non, yannick, vous l'avez dit vous-même, remontez le fil : le racisme, c'est le communautarisme, et la communauté, c'est la culture. Le racisme est donc culturel et votre communauté antiraciste est aussi communautaire que n'importe quelle autre communauté, elle crée de facto une forme de racisme, d'après votre propre définition.

Et je vous disais que si changer d'idéologie était aussi facile ou commun que cela, Staline n'aurait pas eu besoin de tuer, d'envoyer aux travaux forcés, de truquer les procès de millions de personnes qui refusaient d'avoir la même idéologie que lui.
Message 1/5max du 24/11/09.

Toujours en total désaccord avec vous Mike sur cette question.

Si le racisme est culturel, ce n'est que dans sa cible particulière, pour le reste, c'est un comportement humain trop humain, des plus universels, hélas.

Pour ce qui est du communautarisme, il favorise les attitudes racistes, par sa fermeture, son exclusion, son particularisme qu'il entretient, mais pour autant, il n'y a pas de communauté raciste, un anti-arabe, un anti-noir, un anti-polonais, un anti-français, un anti-gay, un sexiste n'ont en commun que le fait d'être racistes, ils n'appartiennent à aucune communauté en tant que telle, ils ne partagent que le même type de regard sur des entités différentes. Idem pour ceux qui s'opposent à eux, ils ne forment pas davantage une communauté.

Ceci démontre que vous n'avez visiblement toujours pas compris ce qui distingue le racisme d'une discrimination idéologique ou que vous préférez en rester à des oppositions simplistes et fallacieuses en ce domaine.

La discrimination raciste est indépendante du sujet qui en est victime, de sa volonté, c'est une catégorie projetée sur lui par autrui, la discrimination idéologique ne peut se faire qu'avec son accord, puisqu'il la revendique pleinement et qu'il en est donc tout à fait responsable.

Ainsi, traiter quelqu'un d'une quelconque couleur et en vertu de ce simple fait, constitue un acte raciste.
Traiter une personne de cette même couleur de peau parce qu'elle revendique la supériorité ou la fierté de cette couleur de peau ne l'est pas.

Pareil, rejeter quelqu'un parce qu'il est de telle nationalité, c'est du racisme, le rejeter parce qu'il est scientologue, de droite ou que sais-je encore, ne l'est pas.

Le racisme étant une idéologie, il ne peut y avoir de racisme anti-raciste, si ce n'est à ne rien comprendre à ce qu'est le racisme.

Pour ce qui est de l'idéologie, avec votre exemple stalinien, vous ne démontrez rien non plus.
Qu'il soit facile ou commun de changer d'idéologie, comme je vous le rappelle, ne vous impose jamais de le faire, vous pouvez mourir pour l'idéologie qui est la vôtre ou abdiquer, vous convertir à celle du plus fort ou lutter. Cela ne change rien au fait qu'il est possible de changer d'idéologie, d'une manière ou d'une autre, comme il est possible de la conserver.

yG
Soit vous considérez que le racisme est un comportement humain indépassable, yannick, et vous êtes prêt, non pas à légitimer le racisme encore une fois, mais à admettre qu'il est stupide de traiter un raciste de monstre ou de con puisque vous êtes vous aussi humain et donc raciste.

Soit vous considérez que le racisme est un comportement humain qu'on peut dépasser et - puisque vous êtes contre la burqa, si j'ai bien compris, pour des raisons idéologiques - le démiurge Audouard, capable de se jouer du temps et de l'espace, aurait grand mal à différencier votre arrachage idéologique de burqa dans un Etat républicain français où cette dernière serait interdite avec l'arrachage raciste d'une kippa par un Allemand dans un Etat nazi. Et vous aurez beau lui expliquer que c'est pas la même chose, il vous répondra sûrement et avec raison que c'est juste votre illusion culturelle, parce qu'en fait, en réalité, c'est la même chose même si c'est différent uniquement dans votre tête.
A votre alternative, je peux répondre, puisque lorsque vous dites

"Soit vous considérez que le racisme est un comportement humain indépassable, yannick, et vous êtes prêt, non pas à légitimer le racisme encore une fois, mais à admettre qu'il est stupide de traiter un raciste de monstre ou de con puisque vous êtes vous aussi humain et donc raciste."

Non, je n'ai jamais considéré que le racisme était un comportement indépassable, bien au contraire, j'ai dis un comportement que l'on peut rencontrer partout, ce qui ne le légitime pas pour autant, pas plus que le viol ou le meurtre, tout aussi universel.

"Soit vous considérez que le racisme est un comportement humain qu'on peut dépasser et - puisque vous êtes contre la burqa, si j'ai bien compris, pour des raisons idéologiques - le démiurge Audouard, capable de se jouer du temps et de l'espace, aurait grand mal à différencier votre arrachage idéologique de burqa dans un Etat républicain français où cette dernière serait interdite avec l'arrachage raciste d'une kippa par un Allemand dans un Etat nazi. Et vous aurez beau lui expliquer que c'est pas la même chose, il vous répondra sûrement et avec raison que c'est juste votre illusion culturelle, parce qu'en fait, en réalité, c'est la même chose même si c'est différent uniquement dans votre tête."

Je peux répondre également sans problème sur ce point. Car, les nazis ne sont pas limités à interdire une idéologie religieuse particulière, mais ont entrepris d'exterminer physiquement un peuple, que ses membres partagent ou non cette idéologie incriminée, ceux-ci n'ayant pas choisi d'appartenir à ce peuple, comme vous et moi, ils n'ont pas choisi leurs parents et les croyances qui étaient les leurs et encore moins le regard que d'autres, ici les nazis, ont porté sur eux de ce simple fait.

Par conséquent, malgré votre amalgame douteux et votre assertion catégorique, racisme et opposition idéologique sont deux phénomènes tout à fait distinct, ne vous en déplaise Mike.

C'est d'ailleurs pourquoi on peut parfaitement condamner sans appel une quelconque idéologie, souhaiter son interdiction dans le domaine public, sans pour autant devoir en passer par le sang ou cautionner qu'on s'en prenne à des personnes en fonction de leurs origines, de leur couleur de peau, de leur langue maternelle, sexe, sexualité, toute chose dont elles ne sont pas plus que vous et moi responsable.

yG
Houlala mais faut surtout pas confondre le citoyen allemand de l'époque avec l'Etat nazi, mon bon yannick, le citoyen allemand, il était comme vous, il ne voulait absolument pas exterminer les Juifs, il était juste content qu'on leur enlève certains droits parce qu'il considérait qu'un Aryen est supérieur à un Sémite...

Alors vous allez me dire que vous ne vous considérez pas comme supérieur à une salafiste mais cela, le démiurge qui vous regarde, il s'en fout. Lui, ce qu'il intéresse, c'est l'intolérance dont vous et ce citoyen allemand faites preuve, c'est l'identité de vos comportements et non ce qui les motive. Si vous venez lui dire : "Attention, hein ! Moi, chuis peut être intolérant mais chuis pas raciste, donc rien à voir !", je pense qu'il vous rira au nez.

Et qu'il aura bien raison.
Message 3/5max du 24/11/09.

"le citoyen allemand, il était comme vous, il ne voulait absolument pas exterminer les Juifs, il était juste content qu'on leur enlève certains droits parce qu'il considérait qu'un Aryen est supérieur à un Sémite..."

Cela tombe bien, je ne considère aucun peuple supérieur à un autre, je ne hiérarchise que les idéologies et toutes ne se valent pas, une idéologie raciste ne vaut pas celle qui s'oppose à elle par exemple.

"Alors vous allez me dire que vous ne vous considérez pas comme supérieur à une salafiste mais cela, le démiurge qui vous regarde, il s'en fout. Lui, ce qu'il intéresse, c'est l'intolérance dont vous et ce citoyen allemand faites preuve, c'est l'identité de vos comportements et non ce qui les motive. Si vous venez lui dire : "Attention, hein ! Moi, chuis peut être intolérant mais chuis pas raciste, donc rien à voir !", je pense qu'il vous rira au nez. Et qu'il aura bien raison."

Je ne vois pas de qui vous parlez. Pour le reste, j'en profite pour rappeler que je n'ai que faire, pour rester poli, des démiurges et de leurs serviteurs, autre chose ?

yG
Le démiurge, yannick, c'est Audouard. C'est un être qui vous observe de l'extérieur mais qui ne sait pas ce que vous avez en tête. Et d'ailleurs, ce que vous avez en tête, il s'en fout. Il s'en fout parce qu'il est profondément matérialiste, il s'en fout parce qu'il est sensible uniquement aux éléments matériels, à leur perturbation. Il s'en fout parce qu'il est anti-cartésien, parce qu'il sait que ce que vous pensez est complètement indépendant de ce que vous êtes.

Et parce qu'il est tout cela, il ne peut vous différencier d'un Allemand raciste alors que vos comportements sont identiques.

Deuxième chose : hiérarchiser des idéologies ne vaut guère mieux que hiérarchiser des races. Toutes les idéologies se valent en tant qu'idéologies. Personne ne vous demande de vous séparer de votre propre idéologie au profit d'une autre. Mais traiter de cons ceux qui ont une idéologie différente de la vôtre n'a rien à voir avec de l'idéologie. C'est de l'intolérance.
Message 1/5max du 25/11/09.

"Le démiurge, yannick, c'est Audouard. C'est un être qui vous observe de l'extérieur mais qui ne sait pas ce que vous avez en tête. Et d'ailleurs, ce que vous avez en tête, il s'en fout."

Oh, c'est ça le démiurge pour vous, je l'avais bien envisagé une demi-seconde à vous lire, mais sans retenir cette interprétation, ne voyant pas en quoi je devais m'en soucier, de ce que Audouard ou beaucoup d'autres, vous par exemple, pensent, vous connaissez la suite...

"il ne peut vous différencier d'un Allemand raciste alors que vos comportements sont identiques."

Lui, je ne sais pas, je ne le fais pas parler, mais vous, visiblement, vous ne savez pas faire cette distinction, peu m'importe, elle n'en reste pas moins valable.

"hiérarchiser des idéologies ne vaut guère mieux que hiérarchiser des races. Toutes les idéologies se valent en tant qu'idéologies."

Eh bien en voilà une avancée majeure, car, ce jugement à l'emporte pièce de votre part pour lequel je n'ai aucune considération est ce qui nous sépare radicalement.

"traiter de cons ceux qui ont une idéologie différente de la vôtre n'a rien à voir avec de l'idéologie. C'est de l'intolérance."

Intolérant, moi, ok, pas de problème, c'est une étiquette qui me convient parfaitement, c'est d'ailleurs d'autant plus une qualité pour moi que je constate que la tolérance s'apparente chez vous à un relativisme des plus stériles.
Sans moi.

yG
Vous n'avez pas compris : le démiurge Audouard se fout de ce que vous avez en tête parce qu'il se fout de tout ce que les gens ont en tête pour légitimer leurs comportements. Lui, ce qui l'intéresse, ce sont juste ces comportements et non l'opinion de leurs auteurs sur leur motivation.

Et je ne peux être ce démiurge puisqu'ici, ce qui m'intéresse et ce que je ne suis capable que d'avoir, c'est ce que vous avez en tête.

Quant au relativisme, je cherche surtout à vous faire comprendre qu'un raciste n'est pas un con ou un monstre, qu'il fournira des arguments idéologiques pour soutenir ses thèses aussi idéologiquement valables que les vôtres même si vos idéologies sont et restent différentes.

Parce que je vous répète que d'un point de vue idéologique, toutes les idéologies se valent.
Message 2/5max du 25/11/09.

"Vous n'avez pas compris : le démiurge Audouard se fout de ce que vous avez en tête parce qu'il se fout de tout ce que les gens ont en tête pour légitimer leurs comportements. Lui, ce qui l'intéresse, ce sont juste ces comportements et non l'opinion de leurs auteurs sur leur motivation."

Si tel est le cas, je me fous éperdument de savoir ce qu'il peut rapporter dans ce cas, les comportements, pas plus que la pseudo-réalité si souvent invoquée, ne disant rien en eux-mêmes. Un comportement ne dit rien de ce qui le motive, des raisons qui en sont à l'origine, or, seule cette motivation peut nous permettre de distinguer entre un comportement néfaste et un autre bénéfique, un comportement coupable et un autre responsable.

"Quant au relativisme, je cherche surtout à vous faire comprendre qu'un raciste n'est pas un con ou un monstre, qu'il fournira des arguments idéologiques pour soutenir ses thèses aussi idéologiquement valables que les vôtres même si vos idéologies sont et restent différentes. Parce que je vous répète que d'un point de vue idéologique, toutes les idéologies se valent"

Vous invoquez quelque chose qui n'existe pas, à savoir, un point de vue idéologique sur les idéologies... autant en appeler au point de vue du cercle parfait sur les autres cercles, cela n'existe pas le cercle parfait, il y a des cercles et des non cercles, bref, votre approche du problème des idéologies est totalement absconse, puisque vous partez d'une chose qui n'existe pas (une point de vue idéologique) pour nier qu'il puisse exister ce que je soutiens, à savoir, une hiérarchie des idéologies.

Chaque sujet est porteur d'idéologies et les confronte constamment à celles des autres, et dans ce combat perpétuel, la neutralité ou l'égalité de force n'existe pas, il y a tôt ou tard un moment où l'une des idéologies se doit d'abdiquer face à l'autre, si elles sont en concurrence. Les sujets changent alors d'idéologies ou se radicalisent, il n'en reste pas moins que toutes les idéologies ne se valent pas. Heureusement d'ailleurs.

Alors, oui, un raciste est, concernant l'expression de cette idéologie qui est la sienne, un gros con, un monstre, un abruti, un ignare, un lâche, par rapport aux données qui sont désormais les nôtres, ici et maintenant, et qui sont accessibles à tous, quelque soit son histoire personnelle.

yG
L'idéologie existe autant que le cercle et c'est justement parce qu'il n'existe pas de cercle parfait que toutes les idéologies se valent.

Et ce ne sont pas les idéologies qui abdiquent mais parfois ceux qui les soutiennent. Et renoncer à telle ou telle idéologie ne signifie en rien que cette idéologie est inférieure.
[quote=il n'existe pas de cercle parfait]

Ben voilà autre chose!
N'y aurait-il pas comme une confusion avec la quadrature du cercle?
Non. Tout cercle, à partir du moment où il est cercle, est aussi parfait que n'importe quel autre. Il en va de même concernant les idéologies.
Message 4/5max du 25/11/09.

"Et ce ne sont pas les idéologies qui abdiquent mais parfois ceux qui les soutiennent. Et renoncer à telle ou telle idéologie ne signifie en rien que cette idéologie est inférieure."

Naturellement qu'une idéologie ne peut abdiquer, pas plus qu'elle ne peut en elle-même se considérer comme équivalente ou supérieure à une autre, c'est nous qui les évaluons, les comparons et in fine les jugeons, c'est nous qui avons désormais les outils nous permettant de considérer que l'idéologie raciste ne vaut rien, d'où automatiquement, la légitimité que cela confère à l'idéologie anti-raciste qui combat l'idéologie raciste qui existerait encore, à titre de principe, quant bien même personne ne serait plus raciste.

Les idéologies ne meurent donc pas, même les plus connes, comme le racisme ou le créationnisme, elles passent de mode tout au plus, parfois, pour les y aider, on les interdit d'expression une fois qu'on a démontré en quoi elles ne valaient rien.

Que tout le monde admette ou non la démonstration est hors de propos, la raison n'est pas affaire de démocratie, de loi du plus grand nombre, simplement de cohérence et de principe d'économie. L'hypothèse divine étant la plus gourmande de toute, toute hypothèse en faisant l'économie lui est supérieure par exemple.

Donc, oui, on peut renoncer à une idéologie face à d'autres forces, Galilée l'a démontré, sans que l'idéologie, la théorie en question soit fausse ou inférieure, mais cela ne veut pas dire pour autant qu'il n'y a pas de hiérarchie des théories et/ou des idéologies.

yG
"Les idéologies ne meurent donc pas, même les plus connes, comme le racisme ou le créationnisme, elles passent de mode tout au plus, parfois, pour les y aider, on les interdit d'expression une fois qu'on a démontré en quoi elles ne valaient rien."

Eh oui. Mais sans le créationnisme, la science ne peut se targuer d'aucune supériorité, sans le racisme, votre idéologie est aussi conne (ou aussi intelligente) qu'une autre, et sans le Noir, le Blanc n'est supérieur à rien.

Tout cela se tient. Tout cela se tient tellement qu'on se demande si tout cela n'est pas lié et si pour que la science soit supérieure au créationnisme, il n'est pas nécessaire que le Noir soit inférieur au Blanc.

Mais il faut peut-être être un démiurge pour réaliser cela et nous ne sommes que des hommes.
Message 1/5max du 26/11/09.

"Eh oui. Mais sans le créationnisme, la science ne peut se targuer d'aucune supériorité, sans le racisme, votre idéologie est aussi conne (ou aussi intelligente) qu'une autre, et sans le Noir, le Blanc n'est supérieur à rien."

Bien sûr que si, il peut manquer autant d'échelon que vous le voulez sur votre échelle, du moment qu'il y en a deux, il y en a un supérieur à l'autre (du moment qu'elle est dressée et non couché sur le sol évidemment :) ), comme dirait La Palice. C'est pourquoi une théorie scientifique peut toujours se targuer d'être supérieure à une autre théorie, scientifique ou non, sans rendre une théorie particulière obligatoire, autrement dit, la science serait toujours la science, y compris sans théorie créationniste, puisqu'il y aurait toujours une théorie plus incomplète qu'une autre pour permettre la hiérarchisation que vous tentez vainement de nier.

Quant à l'antiracisme, du moment que le racisme existe en tant que principe, il lui sera toujours supérieur, puisque seule l'idéologie anti-raciste est rationnelle.

Quant au blanc supérieur au noir, je ne vois pas d'où vous tirez cette assertion... pas de moi en tout cas.

yG
Ce que je tente de vous dire, c'est qu'il existe autant d'échelon (et pour moi, il n'y en a évidemment pas) entre l'évolutionnisme et le créationnisme en tant que théories, entre le racisme et l'antiracisme en tant qu'idéologies, et entre le Noir et le Blanc en tant que races.

Tout cela se vaut mais il existe pourtant des discours qui tendent à les hiérarchiser. Eh bien, ces discours, yannick, ils ne sont en fait qu'un. Ils sont le symbole de la structure hiérarchique existant dans toute culture humaine. Et vous ne pourrez donc vous débarrasser du racisme tant que vous tiendrez un discours discriminant sur les idéologies, les théories ou tout autre réalité.
Message 1/5max du 27/11/09.

"vous ne pourrez donc vous débarrasser du racisme tant que vous tiendrez un discours discriminant sur les idéologies, les théories ou tout autre réalité."

Selon votre logique, oui, mais puisque je l'estime totalement erroné sur cette question, je n'ai pas à m'en soucier. Ce qui fait que le racisme est condamnable, ce n'est pas le fait qu'il opère une discrimination. Discriminer, hiérarchiser, valoriser ne sont pas en cause dans ce problème, ils n'en constituent aucunement le fondement, c'est la nature des discriminations, des hiérarchisation, des valorisations qui est problématique, puisque fausse (à savoir se permettre de juger une personne à partir de catégorisation dont elle n'est pas responsable), et par conséquent, injuste et donc injustifiable.

yG
"[...]si je ne suis pas Moi dans mon groupe, alors je ne suis rien."

Ainsi donc personne dans ce monde ne serait capable de se forger ses propres points de vue ?
Ainsi donc vous ne semblez pas vous sentir appartenir à différents groupes ?

Enfin votre démarche est distrayante : "Toute culture est foncièrement inhumaine" mouarff pfff
C'est vrai que la culture des nasiques n'est pas humaine :)
Tout point de vue personnel vient en confrontation avec son propre groupe culturel, soit dans son acceptation, soit dans son rejet. Et je n'appartiens pas à différents groupes, c'est la totalité culturelle qui me sert de référence qui peut être analysée et divisée en plusieurs catégories. En d'autres termes, si j'appartiens au groupe des nasiques à poils longs, je n'appartiens au groupe des nasiques et au groupe des animaux à poils longs que par une identité catégorielle qui n'apporte aucun renseignement sur une histoire commune.

Enfin, lorsque je dis que la culture est foncièrement inhumaine, je viens dire que toute culture est par définition incapable d'intégrer l'humanité dans son ensemble et que la culture se définit donc par un rejet de la totalité humaine.
C'était chouette.

Un auteur qui répond pleinement aux questions tout en s'en défendant - ce qui ne veut pas dire qu'il en épuise la portée -, des échos de l'émission précédente dans cette croyance en un "roman-machine", qui enclenche seul, par une volonté quasiment autonome, le processus narratif (ce serait une notion à discuter, je trouve !), mais cette fois, heureusement, un dialogue à trois : que demander de plus ?

(Ah si, je sais : Hubert Artus pourrait-il articuler un peu plus et parler un peu moins vite ? J'ai parfois du mal à le comprendre, surtout lorsqu'il énumère des écrivains américains (je suis nulle en littérature américaine, j'ai besoin du temps de la recontextualisation...)... ou alors, comme le propose Nonosse, il faudrait une petite liste bibliographique, sur la page de l'émission).

J'ai saisi au vol la référence à Camus. Chez Camus, l'Etranger tue l'Arabe, et c'est un meurtre vide de sens, car vidé, précisement, de sens. Ecriture blanche et arme blanche (celle de l'Arabe). Je me demande si le parallèlle peut être fait entre Meursault à l'horizon de conscience étriqué et ce village confiné, Macondo étouffant, qui agit comme une entité anesthésiante, mutilante : tout le monde finit par penser, par parler pareil, les voix accusatrices n'en font qu'une, et la perte d'individualité, de conscience de soi, se consomme dans la haine de celles de l'Autre.

edit: mais il y a les Justes, oui.
Je commence par une 'tite requête isolée.
Quand on a affaire ici a un trilogue (?) entre trois interlocuteurs cultivés comme le sont Judith, Hubert et Antoine, qu'ils évoquent des auteurs et des titres à foison, et que l'on n'est pas une lame en littérature américaine (par exemple), serait-il possible de référencer sur le site au moins les auteurs et les titres évoqués ? Parce que j'ai du tatonner avant de réaliser que Flannery O'Connor s'écrivait comme ça. Et Sol Bello, je ne sais toujours pas comment le googler (en tous cas, visiblement pas comme ça). Pensez aux incultes !!!
Message 1/5max du 20/11/09.

Si le roman rend ou doit rendre la complexité du monde comme le dit l'auteur, il est amusant pour le spectateur non lecteur de cet ouvrage que je suis de mettre ce constat en parallèle avec le titre, générique, de cet ouvrage, l'Arabe, un titre globalisant, comme l'est la pensée raciste, une pensée des plus simplistes, ce qui explique d'ailleurs sa persistance, hélas.

Ceci explique peut-être pourquoi je n'ai pas perçu à l'écoute de l'émission en quoi le traitement du racisme est dans ce roman complexe.

Dans le fait par exemple que même les justes ont les clichés racistes en eux, comme le laisse entendre Judith ?

Mais comment pourrait-il en être autrement, les clichés ne sont pas rejetés a priori, ils n'en seraient pas si c'était le cas, mais uniquement a posteriori.

Ce rejet des clichés est un travail, constant, récurrent, que tous ne font pas et c'est à cela précisément qu'on reconnait le vrai juste, non pas qu'il n'a pas l'idée (du mal), qu'il serait innocent (de ce mal), mais qu'il rejette ce qui lui est donné (comme mal) à lui comme aux autres à chaque instant.

Alors, où se trouve la complexité dans ce roman ?

Judith parle de haine de classe vers la fin de l'émission. L'auteur répond par la justesse du propos rapporté.

Certes, cela semble juste, nul ne peut le nier, hélas, mais n'aurait-il pas mieux fait de traiter ce même sujet dans un autre milieu, un autre contexte que celui attendu, classiquement, histoire de déjouer justement les clichés du paysans/campagnards racistes.

Si le roman est ou peut-être un outil pour la pensée, ce que je crois aussi, son devoir n'est-il pas d'aider à reconnaître, à identifier les formes les moins connues que peut prendre une problématique*, celles qui ne sont précisément pas traités dans les clichés ?

En quoi traiter du racisme ordinaire, tel qu'on l'imagine, le connait déjà peut nous aider, peut enrichir notre gamme, notre sensibilité à ce problème ?

L'auteur n'a-t-il pas ici manqué son devoir de complexité ?

yG

* Ce qu'avait fait par exemple Philip Roth avec la Tache. Traitant du racisme en milieu universitaire, éduqué.
Eh bien, pour qui avait trouvé l'invité précédent bavard, en voilà qui parle beaucoup mais qui parvient à maintenir tout le temps l'intensité. Par exemple tout ce qui tournait autour de l'engagement, était d'une autre trempe!
Comme souvent (je pense à Desarthe) les passages sur le processus d'écriture sont très riches aussi.
Excellente émission, où l'on perçoit quel est le dur labeur de l'écrivain pour parvenir à donner à ses lecteurs un texte qu'ils pourront incorporer... Malheureusement, je n'ai pas pu lire ce livre d'Antoine Audouard, car —imprévoyant que je suis (entre autres défauts)— j'ai une liste ultra-longue de livres achetés-mais-pas-encore-lus, et, presque malgré moi, je ne parviens pas à accélérer le rythme (hélas lent, surtout ces derniers temps) de mes lectures pour m'adapter à celui de D@ns le texte. C'est d'ailleurs un peu con de ma part, car j'apprécie fort l'émission et sa manière de faire surgir la littérature loin des discours ronflants et soporifiques de la promotion télévisuelle, mais je ne suis pas à une connerie près...

Mais, quoique hélas je n'ai pas lu ce livre fort alléchant nonobstant son sujet glaçant, l'émission m'a captivé entièrement, et je tiens donc à en remercier les participants pour ce moment intelligent passé à leur insu en leur compagnie... Et je suis de fait sorti de ce moment avec l'envie de découvrir ce livre quand j'en aurai l'occasion.

Sans doute lirai-je L'arabe lorsqu'il sortira en poche (en espérant avoir épuisé la longue liste des livres-achetés-mais-pas-encore-lus, liste hélas longue et jamais close), car c'est une de mes manies que de lire essentiellement (mais non exclusivement) des livres de poche

Encore merci
Marc Levy en 2000.

L'Arabe en 2009.

Ce Monsieur court après qui et quoi ?

____________

Racisme : mot valise par excellence pour les VRP de l'écriture ; texte "chemin de fer à la mode TGV" car, l’Homme sera toujours plus que ce que l'on croit savoir sur lui-même qui n’est - le plus souvent -, que ce que l’on a daigné comprendre à son sujet.

Les êtres humains sont autant ce qu'ils sont...que ce qu'ils ne seront jamais ; ce dont ils peuvent souffrir lorsqu'ils en prennent conscience.

On devrait donc les juger autant à la lumière de ce qu'ils ont fait que de ce qu'ils n'auraient jamais pu faire, alors qu'on attendait d'eux... qu'ils le fassent.
Le tonneau de la Haine
Charles Baudelaire (1821-1867)

La Haine est le tonneau des pâles Danaïdes;
La Vengeance éperdue aux bras rouges et forts
A beau précipiter dans ses ténèbres vides
De grands seaux pleins du sang et des larmes des morts,

Le Démon fait des trous secrets à ces abîmes,
Par où fuiraient mille ans de sueurs et d'efforts,
Quand même elle saurait ranimer ses victimes,
Et pour les pressurer ressusciter leurs corps.

La Haine est un ivrogne au fond d'une taverne,
Qui sent toujours la soif naître de la liqueur
Et se multiplier comme l'hydre de Lerne.

- Mais les buveurs heureux connaissent leur vainqueur,
Et la Haine est vouée à ce sort lamentable
De ne pouvoir jamais s'endormir sous la table.
Afin d'éviter les commentaires, les échos, éventuellement les redondances sur les propos de cette émission, je dirai :
-- s'il n'y avait qu'un compliment à faire, ce serait : objectif réussi pour moi, à savoir, vous m'avez donné l'envie forte de découvrir et l'ouvrage, et l'auteur dans ses autres opus...
-- et s'il n'y avait qu'une critique à formuler, ce serait : s'il vous plait Judith, prenez le temps de la lecture, prévoyez le ce temps de lecture qui nous permet en tant qu'auditeur de l'émission de mieux entrer en résonance avec les propos énoncés, et surtout qui nous donne à goûter directement la saveur du texte....
Il y a encore ici comme une promesse à réaliser... Merci de ne pas la perdre de vue !!!!!!!!!!!
Je n'ai visionné que l'Acte 1 de l'émission, et déjà, ce que dit Antoine Audouard sur les phrases, les réflexions racistes que l'on entend aux terrasses des cafés, fait écho à ce que j'ai vécu pas plus tard que cet après-midi.
Je jouais au tarot dans la salle du bar d'une association sportive, en compagnie d'habitués avec lesquels j'entretiens d'assez bons rapports amicaux, lorsque l'un d'eux a évoqué les incidents qui ont eu lieu à Marseille après (ou avant ? mais ce n'est pas l'essentiel) la qualification de l'Algérie pour le Mondial de foot en Afrique du Sud.
Aussitôt, la conversation a pris une tournure extrêmement violente. Il a été question, à mots très peu couverts, de quasi éradication de ces populations. La solution finale n'a pas été évoquée, mais forcément envisagée dans l'esprit de quelques uns de ces braves gens.
Parmi ceux que ces terribles paroles ont profondément indigné, j'ai été le seul, ou tout au moins le premier à réagir.
Comme il se trouvait que deux des exterminateurs potentiels étaient d'origine transalpine, j'ai simplement déclaré, en substance, qu'une fois règlé le compte des Arabes, il faudrait sérieusement songer à s'occuper des Italiens.
J'ai obtenu très peu d'écho à cette proposition, et la partie s'est prolongée sans que cette discussion ne revienne sur le tapis (de cartes).
Je ne suis pas certain que ma réaction ait été à la hauteur de l'agression verbale. Sans doute aurais-je mieux fait de quitter la table pour ne plus jamais y revenir.
Et je continue de m'interroger sur mes petites lâchetés...
Ah la la ! Alors il me botte grave celui-là ! J'ai aimé sa façon (pleine de passion, d'envie d'être précis et clair) de nous décrire sa démarche d'écrivain. Et puis évidemment sa posture face au racisme : sans bien-pensance, sans jugement qui dédouanne mais qui témoigne. Et l'on sent bien qu'il a choisi son camp, pourtant.

J'ai fini le livre ce matin. Et j'ai eu la même douleur que Judith, à la lecture de certains passages. Merde ! ça fait chier que l'Arabe se prenne tout sur la gueule : de victime, bouc-émissaire pour les autres, il choisit même de son propre chef d'être l'objet sacrificiel. L'impunité pour les cons racistes, la mort pour les bons, en gros, c'est le dosage qu'a choisi l'auteur. C'est dégueulasse.

Je pense qu'il ne faut pas en dévoiler plus que ce qui a été dit jusqu'à présent. Juste dire : lisez ! même si ça vous fait mal.
Je ne doute pas de l'intérêt de cette émission (pas encore regardée), mais un petit mot rapide pour exprimer ma satisfaction face à la (re)programmation d'Alain Badiou, qui me semble avoir un emploi du temps de rock star !!!

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