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Adèle Haenel, le basculement

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Vous en demandez beaucoup à la justice française.

Elle est trop occupée actuellement avec les condamnations à répétition des gilets jaunes pour port de lunettes, présence de liquide physiologique dans les poches ou encore chansons de Georges Brassens (...)

Basculement effectivement, mais qui avait déja eu lieu quelques mois avant Metoo, quand Flavie Flament avait sorti son livre La Consolation, en octobre 2016, dénonçant pour viol, sans complètement dévoiler son nom, David Hamilton.

Malgré les démentis (...)

Le live de Mediapart est vraiment très impressionnant, très pénible même,  tellement on ressent l'agonie, la lutte que doit mener en elle-même à chaque seconde cette jeune fille pour arriver à s'exprimer, même devant des journalistes acquis à sa(...)

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Bonsoir 

Je me réjouis de la publicité faites à cette affaire et j'espère qu'elle aura des conséquences positives dans l'avenir. 

Par contre je ne peux m'empêcher de m'interroger sur le choix fait par les médias de reprendre ou non une information. 

Quelques jours auparavant Mediapart a fait une série d'articles très documentés sur l'agression subie par une jeune fille de la part de policiers en marge d'une manifestation de gilets jaunes. Les photos des blessures sont impressionnantes, la jeune fille gardera des séquelles neurologiques. On a refusé 2 fois sa plainte. Des documents compromettants pour la police ont opportunément disparu .etc. 

Il ne s'agit pas pour moi de mettre en concurrence les 2 affaires mais je pense que cette jeune fille aurait mérité  une couverture médiatique aussi importante.  Voilà peut-être un sujet de réflexion pour así.

Cordialement.

Il n'y a pas si longtemps quelques" humanistes" au début de l'ère "balance ton porc" ,  nommé désormais "mitou" (ça fait plus propre) avaient plaidé pour la mise en place de la présomption de de culpabilité, faisant barrage à l'inacceptable et scandaleuse  présomption d'innocence.


C'est fait.

ce n'est pas " la triste banalité des abus masculins ", c'est l'action mortifère  d'un prédateur pédophile .


Daniel Schneidermann semble regretter que Luc Besson n'ait pas été lui aussi condamné à la même "mort sociale" que Christophe Ruggia.
Autrement dit, il trouve tout-à-fait naturel qu'un individu soit condamné à ne plus pouvoir exercer son métier et que cette condamnation ait été prononcée hors des tribunaux, sans procès, sans référence à aucun texte de loi, et sans que l'accusé soit assisté par un avocat.
Qui plus est, Daniel, avec un enthousiasme et une emphase incroyables ("l'Histoire en train de s'écrire...", "Quel chemin parcouru, en si peu d'années !" "une date de l'histoire des medias"), semble trouver merveilleux que la sanction ait été "immédiate".  
Cet éloge du lynchage me laisse sur le cul. Suis-je le seul abonné à être sidéré par cet article hallucinant ?


On se réjouit évidemment que cette affaire sorte, qu'on s'approche significativement du moment où les hommes seront tellement sûrs de la non-impunité que la tentation d'abuser ne les effleurera même plus ; où les femmes ne garderont plus ce secret en elles comme une tache honteuse. Mais cela posé une chose me laisse un drôle de malaise : pourquoi DS, vous qui qui d'habitude braquez votre regard sur ce qui est entre les lignes, sous le radar, ce qui interrroge, etc., pourquoi là,  sur ce sujet, choisissez-vous de simplement rejoindre le concert deja bruyant de ceux qui volent au secours de la victoire ? 

Il y a dans ce sujet des femmes, un empressement à être "du bon côté" qui m'inquiète pour 3 raisons : 1/parce qu'il rend possible toutes les dérives. En clair, je crains le prochain "Outreau du harcèlement sexuel et sexiste".  2/ parce qu'il valorise l'escalade de la dénonciation, au détriment de la capacité à résoudre facilement des problèmes de basse intensité : je reste convaincue, d'expérience, qu'il suffit d'un mot pour que la plupart des hommes reviennent a un comportement approprié au premier ecart. La stupeur entretenue sur ce sujet empêche les femmes de trouver cette attitude de bon sens. et 3/ parce qu'auu fond e me dis que cet empressement a nous protéger, nous les femmes, de tous ces méchants hommes ressemble parfois à s'y méprendre à une nouvelle infantilisation. En résumé le jeu de mon point de vue est: comment inhiber à la source els comportements abusifs, SANS  victimiser d'avance les femmes, NI regarder a priori les hommes comme des prédateurs en puissance ?

Je m'en vais retourner regarder le magnifique Les combattants (2014).

Il y a un petit truc qui me gène... mais ce petit truc ça doit être tout simplement l'échec cuisant de la Justice.

Parce que désormais la justice passe par les lives, les tweets, les "je te vire" dans le doute, ou les "je te vire" parce que même si il n'y a pas eu de procès je n'ai pas de doute" etc.


Que les choses soient claires : je ne juge en rien cette femme qui a un courage inimaginable et qui apportera énormément à toutes celles qui ne peuvent pas parler.


Par contre je juge la Justice qui a semble t'il renoncé... et désormais on entre dans une autre forme de justice... une justice qui va plus que certainement faire beaucoup de dégâts puisque aucune règle ne viendra la  "contenir".


Belle chronique, seul un terme me gêne : "inoffensif" pour désigner Christophe Ruggia. Dans la comparaison avec "le puissant Besson", je dirais plutôt "l'insignifiant Ruggia". Inoffensif supposerait que ce qu'il a fait ne porte pas à conséquence.

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"Pour ne pas parler de Roman Polanski. Sa victime, au moment des faits, avait le même âge que Adèle Haenel."


Oui, les deux histoires se ressemblent beaucoup. Avec quelques différences importantes. L'adolescente de 77 (j'avais lu le verbatim de son témoignage) n'imagine même pas résister, alors que celle des années 2000 trouve quelques ruses obstinées pour se mettre à l'abri des attouchements. 


L'autre différence est le viol effectif, qui n'a pas eu lieu. Plusieurs personnes se posent en effet la question "Jusqu'où c'est allé?", et on sent bien que pour eux, c'est moins grave... voire pas grave, si ce n'est pas allé jusqu'au viol (ça se discute, évidemment). 


Pour Adèle, le viol aurait sans doute été la ligne de rupture du silence, en tout cas son agresseur avait toutes les raisons de le craindre et de ne pas oser aller jusque là sans avoir obtenu, au moins, un consentement par résignation qu'il a recherché avec constance. 


La nouvelle génération d'adolescentes considérera-t-elle le premier attouchement comme une ligne de rupture du silence?

Basculement effectivement, mais qui avait déja eu lieu quelques mois avant Metoo, quand Flavie Flament avait sorti son livre La Consolation, en octobre 2016, dénonçant pour viol, sans complètement dévoiler son nom, David Hamilton.

Malgré les démentis du photographe, d'autres femmes témoignèrent spontanément.

Un mois après la sortie du livre David Hamilton se suicidera.

Flavie Flament est un célébrité médiatique connue du grand public. Comme Adèle Haenel est une actrice cinéma reconnue. C'est peut-être la différence avec les femmes victime de Luc Besson ou Roman Polanski.

Dés lors que ce sont des célébrités qui s'engagent, le basculement peut avoir lieu, même si la justice traîne. C'est déjà ce qui s'était passé en 1971, avec l'appel des 343 françaises dans le Nouvel Observateur. 343 femmes signaient le manifeste “Je me suis fait avorter” où l'on retrouvait Simone de Beauvoir, Stéphane Audran, Catherine Deneuve, Bernadette Lafont, Françoise Sagan, … La loi Veil viendra en 1974 dépénaliser l'IVG.

Le live de Mediapart est vraiment très impressionnant, très pénible même,  tellement on ressent l'agonie, la lutte que doit mener en elle-même à chaque seconde cette jeune fille pour arriver à s'exprimer, même devant des journalistes acquis à sa cause !! Cette jeune fille, oui, cette enfant, car c'est l'enfant de 12-15 ans qu'elle est parvenue à amener jusqu'à la scène médiatique, pour lui permettre de crier sa souffrance, et cela a exigé l'effort acharné auquel nous assistons, au bout d'une prise de conscience (  ... comme les mots sont faibles!)  qui a duré 18 ans. Le champ de bataille, avant toute prise de parole, c'est l'intime, l'enfance, la relation à son père, qu'il s'agit de transformer, comme elle nous le fait comprendre en lisant la lettre qu'elle lui adresse quand il lui conseille de ne rien dire. Attitude "paternelle" qui résume le positionnement de notre société.


Oui, c'est un évènement , un avènement: Adèle Haenel nous donne à voir et à entendre le prix de la naissance de la parole d'une enfant.


Auparavant, il existe des témoignages tout aussi bouleversants, mais écrits :  "Ne dis rien à maman";

et "La consolation", un livre qui raconte à peu près la même histoire que celle d'Adèle Haenel: celle d'une adolescente à peine pubère, mise sous emprise et violée pendant plusieurs étés par le photographe David Hamilton. Là encore, comme Adèle Haenel nous le met sous le nez, c'est de "nous" qu'il s'agit, il n'y a pas de "monstres": la société des années 60 a célébré la créativité romantique de ces photos de "Lolitas", qui s'affichaient partout: cartes postales, posters, etc...; oui, en se racontant qu'il s'agit de romantisme, d'art, on se permet la bestialité la plus ignoble, le sadisme, on se voile la face derrière une brume dorée.... Résultat de recherche d'images pour "david hamilton photo"


je n'irai pas voir le film de Polanski.

Une avancée sur les violences faites aux femmes, et la droite contre-attaque déjà : https://twitter.com/BalanceTonMedia/status/1191508907073658880 

Vous en demandez beaucoup à la justice française.

Elle est trop occupée actuellement avec les condamnations à répétition des gilets jaunes pour port de lunettes, présence de liquide physiologique dans les poches ou encore chansons de Georges Brassens difusées en public.

Il me semble que la justice sous la direction de la miss Belloubet ressemble étrangement à son passé.

Pour rappel un seul magistrat a refusé de preter serment à Vichy.

Paul Didier qui devrait etre bien mieux célebré et enseigné à l'école de la magistrature.


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