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Commentaires

à Cavanna

Bon. Fais pas de phrases. Pas d'adjectifs. Pas d'adverbes. Pas de gras.

Derniers commentaires

Les Ritals, Hara-Kiri, tout à été dit, rien de plus à ajouter ...

... si ce n'est le souvenir du témoignage poignant de Cavanna après la mort de sa petite-fille, victime d’une overdose.

Son intervention à la télé m'avait profondément touché. J'appréciais déjà le bonhomme. Son témoignage avait fini de me convaincre que c'était un mec bien.

Je ne crois pas à la vie au delà de la mort, mais je crois que l'on n'est pas tout à fait mort tant que quelqu'un pense à vous.

Cavana n'est pas encore mort.

PatriceNoDRM
A la fois magnifique et un peu intrigant, comme cette phrase :

"cette écriture, fille des ruines et du désespoir"

On a du mal à comprendre de quelles ruines et quel désespoir l'écriture de Cavanna peut être la fille.

On pourrait penser à le 2ème guerre, et tout ce qu'elle contient, puis les guerres de décolonisation...

En même temps, la période qui suit la 2ème guerre semble être une période de reconstruction, avec une certaine douceur, comme dans la chanson de Trénet. Les années 60 apparaissent difficilement comme une période de désespoir...

Pourquoi ce qui, à l'époque, donnerait plutot de l'espoir, serait moins fort que le passé de la 2ème guerre, l'élément de contexte des guerres de décolonisation, ou peut-être d'autres choses ?
à voir http://www.dailymotion.com/video/xakixi_quand-philippe-val-parle_fun
Cavanna mort à 90 ans à peine que déjà — méchant et bête à la fois, fut certes le papa de Reiser, le tonton de Wolinski (et pas deux, comprend qui peut Boby), et puis il y avait Gébé son voisin de palier de l'an 01, quant au professeur Choron, ce vilain anarchiste aux gros sabots, sponsorisé par air france et les saucisses olida, et puis le fameux Delfeil de Ton, sans oublier le si discret Willem, — avait inventer le premier la vente de sa revue avec ce slogan très visionnaire avant internet : achetez-le ou volez-le!
Papa serre ma main dans sa grosse main épaisse dure pleine de crevasses et de chatterton d’électricien autour des doigts. Il a toujours des tas de petites blessures qu’il entoure de chatterton, "Ma qué, sparadrap !" Son autre main, en passant, glisse un doigt sous les appuis des fenêtres des rez-de-chaussée. Il vérifie s’il y a la goutte. La goutte d’eau. Le larmier. Enfin, quoi, la cannelure qui rejette la pluie dégoulinante loin du mur et l’empêche de dessiner à la longue d’horribles moustaches noires et de faire péter le ravalement au gel. "Gvarde-ma ça ! La goutte, il y est pas !
"Ceci est un livre très utile. Je ne crois pas qu'il puisse exister un livre plus utile que celui-là. Tout ce qu'il y a d'utile dans le savoir humain est enfermé là-dedans. Ce n'est pas par hasard, c'est parce que je l'y ai mis. Ce qui n'y est pas, c'est que ça ne valait pas la peine d'en parler.
Ayez toujours ce livre sur vous. Au moment du danger, feuilletez-le fébrilement. La clé de votre problème s'y trouve forcément. Ici ou là. Vous pouvez très bien tomber sur la bonne page. Ecrivez-moi pour me dire merci
."

Le saviez-vous ?
Le petit Cavanna illustré
J'espère qu'il lui a mis une sacré raclée à la Faucheuse quand elle s'est pointée avec son sourire ultrabright. En tous cas c'est ce à quoi je songe.
Vu de Belgique : http://www.kroll.be/index.php?option=dessindujour&Id=1465

Pour moi, quoi que je fasse, je ne serai jamais infâme. Quoi que je fasse, je m'aimerai toujours ! Je me le jure !
Je pense à quelqu'un qui s'est approprié cette phrase des Russkoffs, mais qui passe pourtant beaucoup de temps à se haïr, comme quelques-uns de nos contemporains.
Ce qui me fait penser à un paragraphe d'une chronique de Judith, qui m'avait beaucoup intéressée.

"cette tendance culpabilisante et autodestructrice est - exactement comme à l’échelle d’un individu - un avatar assez pervers du narcissisme (se détester soi-même est encore une manière de ne s’occuper que de l’amour de soi, à travers sa perte ou son impossibilité, et d’être hanté par la question de sa propre valeur et de sa propre image), et le fait de porter la question à l’échelle collective ne la rend pas plus constructive. Se préoccuper si intensément de ce qu’on «vaut», fût-ce pour conclure qu’on ne «vaut rien», me paraît une redoutable astuce de la paresse : quel meilleur alibi au rien foutre que de considérer que c’est foutu?"
Ah, les méandres du cerveau...


Bref, Cavanna est mort, c'est bête et méchant, comme l'a titré Le Soir.

Il n'a jamais rendu de comptes, c'est peut-être ce qu'on lui envie/ce qu'on admire le plus.
(Sous-texte possible de la très belle, sobre et sensible chronique de Daniel ?)
Belle chronique. Je ne connais que la période Val et Charb. J'aimerais bien avoir une émission sur harakiri et Charlie.
Magnifique Cavanna ! Oui !

Merci pour cet hommage humble et juste, rien à ajouter,

Ni à retrancher… Il va nous manquer : c'était un homme.

PG
Super.
Pour ceux qui auraient loupé, dans un autre genre, je trouve bien troussée la conclusion de la nécrologie de Delfeil de Ton (c'est moi qui l'ai rangé en mode poésie):

"En voilà un qui n'aura pas laissé l'humour,
en partant,
dans l'état où il l'avait trouvé en arrivant.
Il avait enterré Choron.
Il avait enterré Fournier,
il avait enterré Reiser,
il avait enterré Gébé.
Enterré Fred et Topor.
Il ne nous aura pas enterrés tous.
Dommage.
C'est lui qui se serait farci les nécros.
Mon Cavana ce sont d'abord "les Ecritures" revues et corrigées à sa façon et puis les photos de Doisneau les doigts pleins d'encre commentées par lui avec son humour et sa tendresse. J'avais offert ce livre à mon instit. de mère qui avait d'abord été offusquée que j'ose lui offrir du "Cavana"; c'était un grossier personnage ; et puis avait complètement craqué car elle avait reconnu ses gamins certes dans les photos mais aussi dans les textes qui les accompagnaient.
François Morel a tout dit ce matin.
Meme pour un hommage, Daniel trouve le moyen de surtout parler de lui ! ;)
Cavanna était le meilleur.
Merci Daniel.

Moi aussi j'ai quelques bons souvenirs de lectures cavannesques...

Merde. J’étais parti pour vous parler des Verts dans la joie et l’allégresse, va savoir comment ça s’ est fait, j’ai dérapé encore un coup, je finis dans la tristesse et dans le caca !… Mais faites-moi confiance, le jour où je pourrai vous annoncer que les États riches ont accepté d’un commun accord de se priver de dessert pour que les États faméliques mangent à leur faim, que le pape et les imams ont accepté que des mesures draconiennes soient prises contre la surpopulation galopante, que la forêt regagne du terrain, que les éléphants, les baleines, les pingouins, les rhinocéros et les oiseaux de paradis sont en expansion, que les ours et les vautours ont réapparu dans les Pyrénées et le Massif Central, que le vélo est encouragé et l’automobile interdite, que les Touareg ont foutu le feu aux ignobles bagnoles bariolées du « Paris-Dakar », que les fabricants d’eau minérale ont fait faillite, que les indigènes de Seine-et-Mame ont fait sauter Disneyland et sodomisé Mickey Mouse sur la place publique, que les élèves des écoles et des lycées ont jeté les postes de TV et les transistors par la fenêtre pour protester contre les programmes débiles et la publicité qui les prend pour des cons… Ce jour-là, croyez-moi, je vous ponds un papier d’un optimisme délirant, je serai gai, gai, gai, et même hilare, et même convulsé de joie ! Vous verrez. (Cavanna, extrait de "la belle fille sur le tas d'ordures")
Magnifique papier, Daniel. Merci.

Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur

On se demande comment ce si vivant peut être mort !!! Jeune journaliste, j'ai eu l'opportunité de le rencontrer en 1977. C'était l'époque où enfin Charlie Hebdo commençait à être moins tabou. Je travaillais pour Femme Pratique, journal féminin grand public et ultra-classique. Je m'attendais à être un peu chambrée mais rien de pareil. Sourire irradiant et gueule au couteau, c'était un drôle de mélange lumineux dans ce sulfureux refuge des bureaux à côté de la Mutualité. L'entretien décontracté mais sérieux tourna un moment autour des conditions de travail des jeunes. Il avait une dent contre le professeur Choron qui pratiquait "l'oubli des charges sociales" et se payait bien, lui-même. C'est dans ce contexte qu'il avait pris ses distances et s'était mis à écrire en commençant par les Ritals : il avait besoin de dire d'où il venait et son université, la vie ! Et il doutait de lui, c'est comme ça, les gens bien !
Vous souvenez-vous de ça ?
La dissertation de philo du bac de 1979 passée par quatre écrivains dont Cavanna.
http://www.ina.fr/video/CAA7901226601
Jouissif !
Entendu ce matin François Morel reprocher gentiment à Cavanna d'avoir "rendu les armes " , très drôle, concernant cet éternel anti-militariste à qui je dois une mémorable marche Metz-Verdun l'été 76. Vieux Cavanna vient de dépasser les limites de la vie en passant définitivement l'âme à gauche.
Superbe chronique, doublée d'un autoportrait sincère ! C'est justement le côté brut de pomme qui est touchant chez vous, monsieur Schneidermann, on sent souvent en regardant vos émissions ou parfois en vous lisant que vous auriez pu être du côté de la spontanéité pure et sans concessions. Certes vous n'êtes pas Cavanna, mais vous n'êtes pas non plus un journaliste comme les autres de par votre lucidité. Comme vous le dites, la posture est le malheur de l'écriture, journalistique ou littéraire, et ce qui distingue les vrais grands hommes est d'y échapper. Cavanna était de ceux-là. Comme a dit Denis Robert : "Un homme bon et supérieurement intelligent". CQFD.
Voilà. On aimerait savoir le dire comme vous,Daniel. On l'a aimé, le rital . Après celle de Morel, ce matin, votre chronique émeut et réconforte. Il est des nostalgies qui vous laissent un goût amer dans la bouche.
Même coup de bambou qu'à l'annonce de la mort de Joe Strummer, tiens...
Il y a des morts, celles de personnes qui vous ont un peu modelé, qui touchent vraiment.

La belle gueule de Cavanna n'a pas droit au classique portrait pleine page de la une de libé. Il la partage avec les soucis que l'on rencontre aujourd'hui avec la sainte alliance des neuneux autour de la non-théorie du genre (qu'est-ce qui est passé dans la tête de Peillon pour adouber le vocabulaire de la réaction en évoquant une théorie ?). Dommage, ou pas. Ca rappelle aussi que les frottements que l'on rencontre encore aujourd'hui ne date pas d'hier... et que la société n'était surement pas plus douce au moment où Charlie se battait pour exister. À propos de stéréotypes (argh... penser à prendre des nouvelles de Jerry Dammers), un des papiers que Cavanna a écrit pour le Charlie dans sa tribune dernière mouture condamnait le reflex de la féminisation de l'insulte censée alourdir le tord fait à la personne visée. A l'époque, on pouvait encore rigoler des actions des créationnistes aux E.U.
Merci Daniel de cet hommage à François Cavanna. Un bel hommage "dans le texte" (où est finie mon émission préférée????) serait le bienvenu, car Cavanna n'était pas qu'un journaliste de talent, mais aussi un grand écrivain, amoureux de la vie et de la langue française (cf. son magnifique éloge à la langue française paru sous le titre "Mignonne, allons voir si la rose...") qu'il savait rendre dans sa truculence et sans les convenances académiques, qui sont à la littérature ce que le politiquement correct est à la politique.
Merci !
Très beau texte. Comme toi j'avais un peu honte d'acheter Charlie Hebdo ou Hara-kiri mais quel délice de les lire et comme Fournier Cavanna laisse une trace indélibile.

Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur

C'est un gosse qui parle. Il a entre six et seize ans, ça dépend des fois. Pas moins de six, pas plus de seize. Des fois il parle au présent, et des fois au passé. Des fois il commence au présent et il finit au passé, et des fois l'inverse. C'est comme ça, la mémoire, ça va ça vient. Ça rend pas la chose compliquée à lire, pas du tout, mais j'ai pensé qu'il valait mieux vous dire avant.
C'est rien que du vrai. Je veux dire, il n'y a rien d'inventé. Ce gosse, c'est moi quand j'étais gosse, avec mes exacts sentiments de ce temps-là. Enfin je crois. Disons que c'est le gosse de ce temps-là revécu par ce qu'il est aujourd'hui, et qui ressent tellement fort l'instant qu'il revit qu'il ne peut pas imaginer l'avoir vécu autrement
(quatrième de couverture des Ritals).
Bel hommage. Juste. Pile poil. Et tendre. À l'os. Et à la moelle.
Merci Daniel.
Une brique et un mur transparent s'élève en solitude amie.
Ouais, tous, on doit tous quelque chose de vital à Cavanna. On le sait pas toujours, et si on le sait on sait pas toujours quoi. Même aux trentenaires, il a apporté quelque chose: à travers la génération qui précède et qui a été tellement "modifiée" par Cavanna et sa joyeuse clique.
Bel hommage, Daniel. Jeune trentenaire, j'ai du mal à saisir tout ce que Cavanna a pu apporter aux générations qui me précèdent. Hara-Kiri et Charlie Hebdo, ça résonne avec le "c'était mieux avant". Surtout Charlie Hebdo, vu ce que c'est devenu aujourd'hui.

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