A Marseille, l'ombre du "squale"
Une  affaire  occupe actuellement la police et la Justice des  Bouches-du-Rhône.  L'affaire est compliquée, elle met en cause un nommé  Alexandre Guérini,  industriel spécialisé dans le traitement des  déchets, et actuellement  mis en examen pour corruption, trafic  d'influence, et blanchiment en  bande organisée. Or, il se trouve  qu'Alexandre est le frère de Jean-Noël  Guérini, cacique socialiste,  président du Conseil général des Bouches-du-Rhône. Le frère est-il  impliqué dans les turpitudes (présumées) de  son frère ? C'est toute la  question. L'enquête en cours le dira  (peut-être). L'affaire est suivie  par la presse "nationale". Ni de trop  loin, ni de trop près. Les  sujets, en ce moment, ne manquent pas.
 
Jusque là, rien à signaler. Mais voici. Comme  il est d'usage, tous  les protagonistes sont évidemment placés sur  écoutes. Les écoutes  révèlent que les deux frères se parlent. Beaucoup.  Toujours normal. Mais  voici que les écoutes révèlent un beau jour que  les Guérini ont été  informés de l'ouverture d'une nouvelle information  contre Alexandre. Et  qui les informe ? Attention, à en croire plusieurs  journaux,  l'informateur s'appellerait...Bernard Squarcini. Comment ?  "Le" Bernard  Squarcini, dit "le squale", patron de la police secrète  française, directeur de la DCRI, grand maitre des fadettes, saint patron des "farfelus" ?  Oui, le même, par ailleurs ancien préfet de police de Marseille.  Re-comment ? Son  nom est prononcé dans les affaires marseillaises, et  vous n'en savez  rien ? Non. Parce que les journalistes d'investigation  qui suivent le  dossier n'insistent pas vraiment sur cet aspect. Dans la  longue enquête  du Point en vente cette semaine, qui fourmille  de détails terrifiants  sur les écoutes des Guérini, les allusions à  Squarcini n'arrivent qu'en  bas de l'article, en quelques lignes  timides. (Le Parisien, quelques jours plus tôt, avait été plus explicite et donné davantage de détails). Pourtant, l'information est intéressante, non ?
 
Voilà pourquoi vos journaux (qui ont, ces temps-ci  d'autres sujets d'intérêt, répétons-le),  ne vous ont pas encore raconté  que le chef de la police secrète  française est mis en cause dans une  affaire marseillaise. C'était notre  contribution du matin aux mystères  de la hiérarchie de l'information.
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