Iran : le grand jeu, mais lequel ?
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chronique

Iran : le grand jeu, mais lequel ?

Cette fois, on est dans le dur. Dans le grand jeu géopolitique.  Dans la navigation par gros temps. Dans l'exigence d'imaginer autre chose. "Imaginer", répète Hubert Védrine, au micro de France Inter. Dans des occasions comme celle-ci, l'annonce par Trump de la sortie des Etats-Unis de l'accord nucléaire avec l'Iran, quand surgit l'ouragan, ou que l'on croit le voir surgir, Védrine, par sa lucidité, son cynisme décomplexé, et son franc-parler unique, est un désamorceur d'emballements médiatiques (revoir ici son émission-culte avec Monique Pinçon-Charlot). Pas dupe d'ailleurs lui-même de son statut. "Habituellement, j'essaie de déshystériser l'ambiance mondiale. Mais là, c'est vraiment grave. Il n'y a pas que Trump. Il y a un Etat profond américain qui ne veut pas que l'Iran, modernisé, réformé, revienne dans le jeu. C'est une prise en otages des co-signataires". Alors si lui-même le dit...

Imaginer, donc. Imaginer, pour tourner la menace des sanctions américaines, un commerce international qui ne soit pas en dollars. Imaginer la fin de l'Alliance atlantique.  Imaginer le grand retournement d'alliance, des négociations avec la Chine. Imaginer l'inimaginable, le plus gros surgissement d'inimaginable depuis la chute du Mur de Berlin. Mais qui va avoir l'imagination suffisante, alors que "les Européens, on sent bien que la géopolitique, ça les embête" (Védrine, encore) ?

"On peut se mettre un instant dans la tête de Trump ? Est-ce qu'il a eu tout faux ?" demande, à juste titre, le matinalier intérimaire Marc Fauvelle. Après tout, taper d'abord, discuter ensuite, ça a bien marché avec la Corée du Nord. On sent bien l'arrière-pensée de Fauvelle, arrière-pensée que l'on ne peut s'empêcher de partager : et si tout ceci, cette dramatisation, cette hystérisation de l'affaire iranienne, n'était, pour le "deal maker" Trump, qu'un moyen de pression sur les Iraniens, pour leur extorquer au mieux un accord plus contraignant pour eux, avec ou sans la complicité consciente des co-signataires, France comprise ? Après tout, Trump a laissé aux co-signataires "trois à six mois" pour renégocier, ce qui permet de voir venir. Et si, dans ce grand jeu (de rôles, pour le coup), même un Védrine remplissait le rôle de comparse ? A toute situation, son interprétation complotiste. Ne jamais la perdre de vue, ne jamais y succomber.



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