Demain, des cyber-carnets de Bertrand ?
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Demain, des cyber-carnets de Bertrand ?

La curiosité du pouvoir a horreur du vide...


"Il n'y a plus de renseignement politique dans ce pays" assurait fièrement au Grand Jury RTL-LCI Claude Guéant, secrétaire général de l'Elysée, interrogé (sans trop de vigueur) sur les déclarations de l'ancien patron des RG, Yves Bertrand, qui assurait que son supérieur de l'époque (Guéant, donc), était régulièrement tenu informé de certaines des rumeurs des fameux "carnets".

Le même jour, plusieurs sites se faisaient l'écho d'un appel d'offres d'un nouveau genre, lancé par le ministère de l'Education. Il s'agit de repérer sur Internet tout ce qui pourrait constituer un "risque opinion". Et plus précisément, de «repérer les leaders d'opinion, les lanceurs d'alerte et analyser leur potentiel d'influence et leur capacité à se constituer en réseau, décrypter les sources des débats et leurs modes de propagation». Qui sera surveillé? À peu près tout le monde. «La veille sur Internet portera sur les sources stratégiques en ligne: sites «commentateurs» de l'actualité, revendicatifs, informatifs, participatifs, politiques, etc. Elle portera ainsi sur les médias en ligne, les sites de syndicats, de partis politiques, les portails thématiques ou régionaux, les sites militants d'associations, de mouvements revendicatifs ou alternatifs, de leaders d'opinion.»

Il n'y a peut-être plus de renseignement politique, mais la curiosité du pouvoir a horreur du vide. Décidément, le pouvoir se préoccupe beaucoup de ce qui circule sur le Net. Après la nomination d'un chargé de mission à l'Elysée doté d'un grand trousseau de clés, après un appel d'offres général lancé par le SIG, le ministère de l'Education se décide tout seul comme un grand à traquer le moindre frémissement dans les salles de profs. Aux confidences recueillies autour d'un verre de scotch, va succéder la froide veille électronique. En soi, ce n'est pas choquant: le Net est un espace public. Si l'on s'y rend, c'est pour être lu, vu, entendu. Et même si le texte de l'appel d'offres de Darcos semble rédigé tout exprès pour agiter un chiffon rouge devant les internautes, on peut même dire que cela constitue un progrès. Le précédent Bertrand rappelle que le pouvoir n'a pas attendu le Net, pour tenter de transformer ragots et rumeurs en armes politiques. Et si l'on souhaite être à l'abri des grandes oreilles, la Toile ne manque pas d'arrière-salles, et de clubs sur invitation.

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