Weinstein : Seydoux et le Guardian dans l'emballement
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Weinstein : Seydoux et le Guardian dans l'emballement

Emoi sur Twitter. Dans une interview post-Weinstein au

Guardian, Léa Seydoux raconte avoir été, elle aussi, agressée par le magnat de Hollywood (le résumé de l'affaire est ici). Mais ce n'est pas tout. Evoquant "un réalisateur", la comédienne française, à la fin de l'interview, semble mettre en cause, sans le nommer, Abdellatif Kechiche.

"Un autre réalisateur avec qui j'ai travaillé filmait de très longues scènes de sexe qui duraient des jours. Il rejouait les scènes encore et encore, dans une sorte de stupeur. C'était très grossier". C'est en effet La vie d'Adèle qui vient immédiatement à l'esprit, le film comportant une longue scène de sexe entre Seydoux et Adèle Exarchopoulos.

Mais pourquoi ne pas citer au Guardian le nom de Kechiche ? A la sortie du film, en 2013, la comédienne avait été plus explicite. Ensemble, Seydoux et Exarchopoulos, après la remise de la Palme cannoise pour ce film magnifique, avaient dénoncé, dans une interview au Daily Beast (déjà la presse étrangère !) les éprouvantes conditions de tournage, y compris les conditions du tournage de "la" fameuse scène, tournage ayant duré dix jours entiers (pour environ autant de minutes conservées dans le montage final du film, si ma mémoire est exacte).

Pourquoi ne pas citer à nouveau le nom de Kechiche ? Je risque ma petite hypothèse. Sans doute, au fond d'elle même, Seydoux sait-elle parfaitement que les deux faits ne sont pas comparables, qu'on ne peut pas comparer des agressions sexuelles dans des chambres d'hôtel par un puissant producteur, et les méthodes, même brutales, même harcelantes, même manipulatrices, d'un réalisateur, pour obtenir ce qu'il souhaite de ses comédiens, et comédiennes (et Kechiche n'est pas le premier). L'interview de Léa Seydoux, et la publication sans sourciller, par le très sérieux Guardian, d'accusations vagues, non précisées mais transparentes pour les initiés, présentent toutes les caractéristiques, quasi-physiques, d'un emballement médiatique : après une longue période d'omerta, un couvercle saute brutalement, libérant, dopé par une sorte de mauvaise conscience collective, un flot incontrôlable de tout et n'importe quoi.

Seydoux, Kechiche, Exarchopoulos à Cannes. Homepage de Slate lors de la publication de l'interview du Daily Beast

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