Juppé, opération recours
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Juppé, opération recours

Il n'aura pas fallu longtemps. Dans la semaine qui suit la déroute sénatoriale

, voici donc la crème du journalisme politique français penchée sur cet objet énigmatique: les intentions d'Alain Juppé. Mais attention: pas ses intentions superficielles. Ses intentions souterraines, au fond du fond du fond de lui-même, directement reliées aux rêves de son enfance et aux espérances profondes de sa maman. Les premiers cailloux jetés au fond rendant un son encourageant, toute une cordée est donc partie en expédition spéléo: en tête, la journaliste du Point Anna Cabana, auteure d'un recueil de confidences aériennes, dont les meilleures sont publiées dans Le Point, dont le directeur, Franz-Olivier Giesbert, se trouve précisément sur le plateau de France 2, pour interroger Juppé, à qui Pujadas consacre précisément (ça tombe bien!) toute une soirée crépusculaire sur le thème du "recours" de fin de règne, soirée au cours de laquelle est donnée lecture des extraits du livre d'Anna Cabana.

Les agendas des uns et des autres, pour une chaîne de télé, un hebdo, un éditeur et un ministre des Affaires étrangères étant ce qu'ils sont, il faut bien imaginer que l'opération a été envisagée bien avant le résultat des sénatoriales, et sans doute même avant les derniers développements Hortefeux-Gaubert-Takieddine. Il faut donc bien imaginer que dans les esprits fertiles des uns et des autres, a été envisagée, rêvée, échafaudée, quelque chose qui ressemble à une "opération recours". Comment dégager en douceur le boulet Sarkozy ? Dans les prochains jours, ce sera une floraison de sondages, d'interviews, de confidences anonymes en page 2 du Canard.

La cordée se heurte certes à un obstacle: sous l'apparence de la limpidité, et d'une savante décontraction, la topographie des arrière-pensées, des ambitions, des rancoeurs, des frustrations juppéiennes, tient du labyrinthe. En gros, pour résumer, il n'y pense évidemment pas, sauf quand il y pense. Il est persuadé que Sarkozy est évidemment le meilleur, mais que tout peut arriver. Il éprouve évidemment au plus haut point le plaisir de la loyauté, mais ne s'interdit évidemment rien. Sans être politologue averti, il est permis d'être sceptique sur les débouchés de l'opération. La constitution gaullienne favorise les hussards, les maffieux, les gangsters. De Barre à Balladur, en passant par Rocard et Delors, le cimetière des recours est un endroit délicieux, où il fait bon flâner sous la lune.

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