Libé : défiance massive contre Demorand
Brève

Libé : défiance massive contre Demorand

Nouvelle grogne contre Demorand à Libération. Pour la troisième fois en trois ans, le patron de Libé a été mis en minorité par les salariés. Cette fois-ci, ils sont 90% à réclamer son départ. Le tout sur fond de crise économique profonde pour le quotidien.

90% des voix. C'est un plébiscite. Mais un plébiscite inversé. Mardi 26 novembre, les salariés de Libération ont voté une motion de défiance à l'égard des deux co-gérants de l'entreprise : Nicolas Demorand, le président du directoire, et Philippe Nicolas son adjoint. "Les salariés de Libération réunis en assemblée générale, ce mardi 26 novembre 2013, réclament le départ des deux co-présidents du directoire de Libération afin de rendre possible la mise en place d'un vrai projet de développement de cette entreprise et d'un plan d'économie légal et crédible", détaille le texte de la motion de défiance. Mercredi 27 novembre, une nouvelle réunion avait lieu au siège du quotidien. Et pour le moment, Nicolas Demorand et Philippe Nicolas, qui ont reçu le soutien des actionnaires, ont décidé de ne pas démissionner.

Laisser passer l'orage, en somme. Comme lors des autres épisodes compliqués depuis son arrivée à la tête du quotidien. Avant l'été, Demorand a été contraint de laisser le poste de directeur de la rédaction pour ne plus occuper que celui de président du directoire. En 2012, les salariés avaient publié un communiqué intitulé "La greffe n'a pas pris" dans lequel ils expliquaient que Demorand n'était pas à sa place au journal. Cela se passait d'ailleurs quelques mois après la motion de défiance votée à 78 % contre l'ex-animateur de la matinale de France Inter. En juin 2011, quatre mois seulement après son installation rue Béranger, Demorand avait déjà essuyé une gronde très forte (@si la relatait ici).

Problème pour Demorand : cette fois-ci les salariés ont un réel moyen de pression. L'acceptation du plan d'économie proposé par la direction qui a d'ailleurs été le déclencheur de cette nouvelle défiance. Le message envoyé par les salariés est le suivant : ok pour discuter du plan d'économies, mais sans la direction actuelle. Que prévoit le plan ? Quatre millions d'euros d'économies dont la moitié sur la masse salariale, départ volontaires à la retraite, mais aussi passage de certains contrats de temps plein à temps partiel. Le tout pour "sauver le journal". Il faut dire que la situation économique est réellement critique. Les ventes au numéro en kiosque ont accusé une chute de 26,15 % entre septembre 2012 et septembre 2013. La diffusion France payée globale (qui inclut les abonnements et les achats numériques) a, elle, fléchi de 17% environ. Par ailleurs, en plus des pertes prévues pour 2013 (entre 1,5 et 2 millions d'euros), le quotidien doit rembourser une partie de sa dette (1,3 millions d'euros environ). Cela sans l'aide des actionnaires (Bruno Ledoux et Edouard de Rothschild) qui ont décidé de ne pas remettre au pot. Cette litanie de difficultés aura-t-elle raison de la résistance de Demorand ?

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