James Murdoch a-t-il menti ? (Guardian)
Brève

James Murdoch a-t-il menti ? (Guardian)

Le scandale News of the World (NoW) continue à secouer la Grande-Bretagne. Deux nouvelles questions aujourd'hui : James Murdoch, le fils de Rupert, a-t-il menti à la commission parlementaire lors de son audition mardi ? D'autres journaux, tabloïds ou non, ont-ils eux aussi fait appel à des détectives pour espionner diverses personnalités ? La police élargit son enquête au delà de News of the World, et 31 journaux sont désormais soupçonnés, sur la base d'un rapport datant de 2006, qui n'avait pas fait réagir les autorités lorsqu'il était sorti.

"James Murdoch a menti aux députés, disent l'ancien rédacteur en chef de News of the World et l'avocat du journal." Le titre du Guardian fait référence à l'affaire Gordon Taylor, le responsable du syndicat des footballeurs professionnels britanniques, dont le répondeur téléphonique avait été espionné par NoW. Il a reçu 700 000 livres (790 000 euros environ) au cours d'une transaction à l'amiable en 2008 (révélée en 2009), validée par James Murdoch, fils de Rupert et patron de la banche européenne de son groupe.

Un e-mail intitulé "à Neville" (du nom de Neville Thurlbeck, chef du service reportage de NoW) reproduisait le contenu des messages espionnés. Interrogé au sujet de cet e-mail lors de son audition parlementaire, James Murdoch avait nié en avoir eu connaissance à l'époque. Mais Tom Crone, rédacteur en chef du journal jusqu'à sa fermeture le 10 juillet, et Colin Myler, responsable du service juridique, contredisent le fils Murdoch dans le Guardian :

"Une clarification à propos de l'audition parlementaire de mardi. Nous soulignons que les souvenirs de James Murdoch concernant ce qui lui a été dit, lorsqu'il a accepté une transaction avec Gordon Taylor, sont erronnés. En fait, nous l'avons informé de l'e-mail "à Neville" qui nous avait été fourni par les avocats de Gordon Taylor."

Le président de la commission parlementaire a indiqué qu'il demandera à James Murdoch de préciser ce point, d'autant plus important qu'il viendrait contredire la position officielle des Murdoch. Ils disent qu'ils ont toujours cru que le piratage était le fait d'un seul journaliste de NoW (Clive Goodman, condamné à six mois de prison en 2007).

James Murdoch a réagi au communiqué de ses anciens collaborateurs en indiquant qu'il maintenait ses propos. Mais le Guardian estime que c'est l'existence de ce fameux e-mail citant le contenu des écoutes qui a justifié la décision de Murdoch de verser 700 000 euros, pour éviter un scandale et un procès.

L'enquête s'étend à d'autres journaux

L’ICO (Information Commissioner’s Office, organisme public chargé de protéger les données personnelles) a par ailleurs indiqué avoir transmis à la police les résultats d'une enquête réalisée en 2006 sur l'utilisation de détectives privés par les journaux. L'étude de l'ICO portait sur un seul cabinet de détective, celui de Steve Whittamore, qui avait été, à lui seul, contacté par 31 journaux. La publication de ce rapport n'avait à l'époque entraîné aucune réaction.

"L'enquête a montré qu'à 3 522 occasions, 305 journalistes auraient accédé à des informations de manière illégale. Le Daily Mail vient en tête avec 952 cas, suivi par le Sunday People, 802 cas, et le Daily Mirror, 681 cas. The Observer, publié par le groupe Guardian, figure aussi dans cette liste avec 4 journalistes et 103 cas", écrit le Guardian

"Selon l'association Big Brother Watch, entre 2007 et 2010, 904 policiers britanniques ont fait l'objet d'une enquête interne pour avoir accédé illégalement à des données personnelles. Dans 98 cas, le policier en cause a été démis de ses fonctions."

picto Couverture du rapport 2006 de l'ICO : "Quel est le prix de la vie privée ?" "Le commerce illégal des informations personnelles confidentielles."

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