Tunisie / président : un journaliste convoqué pour outrage
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Tunisie / président : un journaliste convoqué pour outrage

Outrage à président ? Sur Radio Express Fm, en mars dernier, un invité affirme que le président tunisien Moncef Marzouki toucherait 50 000 euros par mois pour sa collaboration avec la chaîne TV Al Jazeera. Le président fait démentir et attaque en justice.

Le journaliste Zouheir El Jiss de Radio Express FM comparaitra devant un juge vendredi 13 septembre. Il est accusé "d’outrage au président de la république et diffusion de propos calomnieux de nature à troubler l’ordre public"

Le 9 mars dernier, dans l'émission Baâd El Nadhar, sur Radio Express FM, ce journaliste avait reçu l’analyste libanais Salem Zahran qui avait mis en cause le président tunisien, Moncef Marzouki.

Zahran avait déclaré que Marzouki, qui a publié des chroniques sur le site Al Jazeera, touchait un salaire mensuel de 50 000 euros, de cette chaîne d'information qatarie.

Zouheir El Jiss avait alors proposé un droit de réponse qui avait été exercé par Imed Daimi, conseiller du président. Ce dernier avait déclaré, entre autres, que "le président Marzouki a toujours publié des articles sur le site Al Jazeera en tant que penseur et écrivain, sans qu’il en soit salarié."

Mais cela n'a pas suffi, semble-t-il. Dalila Mbarek Msadek, avocate du journaliste, souligne que la plainte de la présidence est intervenue plusieurs mois après les faits, juste avant que la prescription (qui s'applique aux délit de presse au bout de six mois) ne devienne effective.

Face à l'émotion provoquée par la convocation du journaliste par la justice, la présidence de la République a publié un communiqué dans lequel elle affirme "n’avoir déposé aucune une plainte contre le journaliste Zouheir El Jiss, le rédacteur en chef de radio Express Fm et le webmaster de la radio soulignant son respect de la liberté d’expression la considérant comme un acquis principal de la révolution."

En fait, la présidence aurait porté plainte en mai 2013 contre Zahran en demandant un dinar pour préjudice moral. Mais en juillet 2013, le ministère de la justice aurait indiqué à la présidence "que le procureur de la république avait autorisé l’ouverture d’une enquête contre Zahran, mais aussi le journaliste El Jiss, le rédacteur en chef de la radio Express fm et le webmaster de la même radio."

L'affaire semble assez particulière car, comme le rappelle le site Business News, Mounir Daimi, directeur du Centre d’Al Jazeera des études stratégiques, et Abdolmonaam Daimi, le président de l’association Qatar Al-Khayriyah, "récemment implantée en Tunisie avec un budget colossal", seraient les frères d’Imed Daimi, conseiller du président de la République.

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