Référendums : et les Roms ?
Brève

Référendums : et les Roms ?

Décidément, la campagne Sarkozy est un mystère permanent.

L'annonce d'une hausse de la TVA, début janvier, à moins de quatre mois de l'élection, était déjà une chatoyante manifestation de masochisme politique. Les confidences guyanaises sur la défaite ont prolongé le geste artistique. Mais une entrée en fanfare en quasi-campagne, en désignant en boucs émissaires du mois les chômeurs et les immigrés clandestins (Et les Roms ? Ils sentent le pâté, les Roms ? Un référendum pour ou contre les Roms voleurs de poules, ç'aurait eu une autre allure), c'est encore plus incompréhensible. Evidemment, même le matin, mal réveillés, et le climat étant ce qu'il est, des connexions neuronales proches des minimales saisonnières permettent de comprendre qu'il s'agit, au premier tour, de rassembler la droite et l'extrême-droite. On n'est pas idiots. On comprend même que cette stratégie se veut compatible avec la présence, ou l'absence, de Marine Le Pen au premier tour. Mais si le FN est privé de présidentielle faute de signatures, bien malin qui peut dire ce que feront ses électeurs dépités.

Donc, on comprend. Mais tout de même. Ils ont des sondages, à l'Elysée. Des sondages confidentiels, payés très cher. La maison Sarkozy Buisson a certes été affectée par la crise, les temps sont durs, mais même au ralenti, la production doit bien continuer à tourner, ça ne se délocalise pas, ce business-là. Et ces sondages confidentiels et très chers doivent bien leur indiquer ce qu'indiquent les sondages low cost accessibles à la clientèle bas de gamme: que l'immigration, dans "les préoccupations des Français", comme ils disent, arrive désormais très loin derrière le chômage et le coût de la vie, dans les profondeurs du classement, pas loin du réchauffement climatique, c'est dire.

Alors, s'il dispose de ces sondages-là, pourquoi le candidat Sarkozy choisit-il de taper sur les chômeurs et les sans-papiers ? Une seule réponse vient à l'esprit du matinaute peu imaginatif: parce qu'il n'a pas d'autre choix. Parce que faute de pouvoir mener une campagne crédible sur l'économie, il est acculé, dos au mur, aux vieilles recettes épuisées Guéant-Hortefeux-Besson. Faute d'explication plus intelligente, et conscients de nos étroites limites en politomasosarkologie, restons-en là pour ce matin.

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