A Couthures, où on aime (encore) les journalistes
Obsessions
Obsessions
chronique

A Couthures, où on aime (encore) les journalistes

Couthures sur Garonne - "Qui aime les journalistes, ici ?" interroge Laurence Haïm, spécialiste multi-chaînes des Etats-Unis, et squatteuse opiniâtre d'Air Force One depuis au moins quatre présidents. Forêt de mains levées sous le chapiteau. Moment de sidération à la tribune. "Dans un meeting de Trump, il n'y aurait eu qu'une timide main au fond de la salle, et le gars aurait rasé les murs".

Mais c'est ainsi. Au festival international de Couthures (Lot-et-Garonne), qui colonise chaque année les rues du charmant village sous le haut patronage du Monde, on aime les journalistes. En gros et en détail. Tous les journalistes. De Thierry Thuillier (TF1) à Fabrice Arfi (Médiapart), de Thomas Snegaroff (France Télévisions) à Jean-Baptiste Rivoire (Off Investigation), de Laurence Haïm (free lance, après une malencontreuse escapade dans la team Macron en 2017) à Aurélie Didier, cheffe à plumes de l'info de la RTBF, venue présenter le cordon sanitaire belge contre l'extrême-droite à l'assistance ébahie (ne rêvons pas, il est trop tard pour le transposer en France, il fallait s'y prendre avant). Tous les journalistes, même le bougon Riss, directeur de Charlie, que personne ne songerait à conspuer quand il rembarre sèchement une question polie sur l'absence de soutien de Charlie à Guillaume Meurice lors de son licenciement de France Inter.

Dans les rues privatisées du village on cause indépendance, tout au long des grandes tablées sous les frondaisons on compare podcasts, PDF, presse en ligne (l'avenir, mais compliqué), presse papier (décidément foutue). Et Trump à toutes les sauces évidemment, angoisse de l'année. Magie des rencontres improbables sous les chapeaux de paille salvateurs, abordages sauvages qui se prolongent de bière en bière sur les bords de la Garonne, épiphanies confraternelles ("je le prenais pour un con, en fait c'est un être humain") savants évitements de ceux qui préfèrent décidément s'éviter. On n'est pas là pour se fâcher.

Invité 22 ans après mon licenciement du Monde (que d'eau a coulé dans la Garonne) pour comparer les plantages médiatiques sur le trumpisme et sur le nazisme -ma niche depuis la parution de Berlin 1933- j'en ai profité, en compagnie de Gaël Cerez, rédacteur en chef de Médiacités Toulouse, pour dire un mot de La Presse libre, future plateforme commune d'abonnement de la presse indépendante. C'est mon obsession principale depuis six mois, et surtout notre prometteuse arme à nous, médias indépendants, contre la bollo-trumpisation inéluctable des médias français (voir ici le site où on vous donne des nouvelles du chantier). Attention soutenue sous les pommiers. Grosse attente ("depuis le temps qu'il fallait le faire")Questions pointues : quel modèle économique ? Quels tarifs ? Qui fera la home page ? Enthousiasme. 

Patience. Elle arrive.


Le blog Obsessions est publié sous la seule responsabilité de Daniel Schneidermann, sans relecture préalable de la rédaction en chef d'Arrêt sur images.

Partager cet article Commenter
Et revoici La presse libre !

 

Cet article est libre d’accès
En vous abonnant, vous contribuez
à une information sur les médias
indépendante et sans pub.

Déjà abonné.e ?

Lire aussi

Voir aussi

Ne pas manquer

DÉCOUVRIR NOS FORMULES D'ABONNEMENT SANS ENGAGEMENT

(Conditions générales d'utilisation et de vente)
Pourquoi s'abonner ?
  • Accès illimité à tous nos articles, chroniques et émissions
  • Téléchargement des émissions en MP3 ou MP4
  • Partage d'un contenu à ses proches gratuitement chaque semaine
  • Vote pour choisir les contenus en accès gratuit chaque jeudi
  • Sans engagement
Devenir
Asinaute

5 € / mois
ou 50 € / an

Je m'abonne
Asinaute
Généreux

10 € / mois
ou 100 € / an

Je m'abonne
Asinaute
en galère

2 € / mois
ou 22 € / an

Je m'abonne
Abonnement
« cadeau »


50 € / an

J'offre ASI

Professionnels et collectivités, retrouvez vos offres dédiées ici

Abonnez-vous

En vous abonnant, vous contribuez à une information sur les médias indépendante et sans pub.