Sihem Souid risque une révocation de la police pour manquement à son obligation de réserve, pour avoir dénoncé l'attitude de sa hiérarchie à la police des Frontières dans son livre "Omerta dans la police".

A cette occasion, elle a reçu le soutien du patron des députés PS, Jean-Marc Ayrault, qui a écrit la semaine dernière à François Fillon pour demander que soit mis fin à cette procédure de révocation. "Faut-il penser qu'aux yeux du ministère de l'Intérieur, rendre compte d'infractions au code de déontologie de la police nationale est plus grave que de les avoir commises ? C'est ce que laisse à penser l'ouverture de la procédure de révocation contre Mme Souid", écrit-il. De leur côté, les députés PCF ont indiqué qu'ils "seront particulièrement vigilants quant aux conclusions de l'IGS concernant Sihem Souid et vont saisir toutes les autorités concernées pour qu'elle ne fasse l'objet d'aucune sanction ou tracasserie supplémentaire", selon l'AFP.

Le blog "Ménilmontant, mais oui Madame" souligne le risque de partialité de la part de l'IGS, mis en cause dans le livre de Souid. "Pourquoi dans cette unité, même si elle est territorialement légitime tant pour l’ancienne affectation de Sihem Souid que pour son actuelle? Dans la mesure où les bœuf-carottes (l’IGS) sont mis en cause dans Omerta dans la police, il aurait été possible de demander à l’IGPN de s’occuper de l’ex-agent d’Orly. (...). Sihem Souid craint que l’IGS soit juge et partie."

Pour l'heure, l'ex-fonctionnaire de la PAF a été suspendue de ses fonctions actuelles à la Préfecture de police, pour manquement à son obligation de réserve, en décembre 2010.

Elle devait par ailleurs comparaître en conseil de discipline début février, cette fois-ci pour violation du secret professionnel. Elle est accusée d'avoir communiqué à un journaliste des informations sur des dispositifs de sécurité aéroportuaire (une affaire antérieure à la parution de son livre). Une accusation qu'elle conteste et met sur le compte d'une "machination" orchestrée contre elle. L'audience a finalement été reportée, sans précision de date, en attendant que le procès pour les mêmes faits, qui doit se dérouler en mars, soit terminé.

Menilmontant précise qu'une partie d'un reportage de Complément d'enquêtes (France 2), consacré aux "nouveaux redresseurs de tort", sera consacré à Souid, lundi prochain.