La sortie du troisième volet de la saga des Visiteurs ce mercredi 6 avril s'est accompagnée d'une polémique dont les studios se seraient bien passés. Alors que sur l'affiche du film neuf acteurs sont visibles, seulement huit noms ont droit au haut de l'affiche. Le seul à manquer à l'appel ? Celui de l'acteur franco-congolais Pascal N'Zonzi pourtant physiquement visible. Une absence jugée raciste par de nombreux internautes qui interpellent Gaumont, société productrice du film.

Interrogés par Challenges, les studios évoquent "des raisons contractuelles" et ajoutent "que chaque film dépend de contrats bien spécifiques qui réglementent le matériel promotionnel" rappelant "qu’il n’existe aucune règle normative pour élaborer une affiche de film". En clair, l'agent du comédien aurait "oublié" de négocier ce point. Le dernier argument pour écarter toute imputation de racisme ? Gaumont a également produit le film Chocolat, sorti le 3 février 2016, mettant en scène Omar Sy incarnant la vedette noire de la Belle Epoque, Rafaël Padilla.

"Contractuelle ou pas, on n'insulte pas 40 ans de carrière de la sorte"

Des explications qui n’ont pas fait taire la polémique. Certains internautes ont appelé à inscrire à la main le nom de l’acteur sur l’affiche. Dans un post daté du 5 avril publié sur sa page Facebook, le fils du comédien confirme la version de Gaumont en ajoutant toutefois que "contractuel ou pas, on n'insulte pas 40 ans de carrière de la sorte".

Ce n'est pas la première fois que le cinéma français est accusé de ne valoriser que ses acteurs "blancs". En 2005 déjà l'affiche du film Les Enfants du Pays de Pierre Javaux ne mentionnait en grandes lettres que le nom de Michel Serrault, reléguant au bas de l'affiche les autres acteurs noirs dont un certain… Pascal N’Zonzi.

L'occasion pour vous de relire la chronique d'Alain Korkos Moments d'égarement : et le nom des actrices ?.

(Pierre Meloni)