C'est assez rare pour être signalé. Jann Wenner, co-fondateur de Rolling Stone, a indiqué dans un communiqué à paraître dans le prochain numéro du magazine que les étudiants de la très prestigieuse université de Columbia vont enquêter sur "le processus éditorial qui a conduit à la publication" de ce long témoignage, publié le 19 novembre dernier, dans lequel Jackie, une étudiante américaine, affirmait avoir été violée pendant trois heures par sept étudiants lors d'une fête en septembre 2012. A la suite de ces révélations, une enquête avait été ouverte par l'université mais aussi par... le Washington Post.

Plusieurs éléments dans cette contre-enquête mettant en doute le témoignage de l'étudiante (il apparaît notamment que l'association accusée n'avait pas organisé de fête ce jour-là et que plusieurs amis de Jackie affirment au Post que sa version des faits a beaucoup changé depuis 2012), Rolling Stone s'est résolu, le 5 décembre, à publier une note à l'attention de ses lecteurs. Le magazine admet avoir commis une erreur en se fondant uniquement sur le témoignage de l'étudiante et en acceptant, à sa demande, de ne pas contacter les agresseurs présumés (qui ont depuis réagi en niant fermement) : "En tâchant d'être sensibles à la honte et à l'humiliation que beaucoup de femmes peuvent ressentir après un viol, nous avons pris une décision - le genre de décisions que des rédacteurs en chef ou des journalistes prennent tous les jours. Nous n'aurions jamais dû passer cet accord avec Jackie et insister pour la convaincre que la vérité éclaterait encore davantage avec le témoignage des agresseurs présumés".

C'est donc sur cette erreur que les étudiants de Columbia vont plancher. "Dès qu'ils auront fini, nous publierons leur rapport", ajoute le co-fondateur du magazine.