Vous avez vu cette pub ? demande le Making-of de Libération page 10. Oui ! Impossible de la rater.

Libération du mardi 8 mars fait sa Une sur le parcours tourmenté de la flamme olympique dans les rues de Paris lundi.

Les pages Evenement 2 et 3 sont remplies de carrés de couleur.

Il ne s'agit pas du drapeau tibétain.

Une phrase en blanc sur fond gris, en bas de la page 3 nous renvoie à la dernière page entièrement occupée par une publicité pour la marque automobile Audi. Un peu délicat.

"Les lecteurs vont-ils être choqués ?", se demande la rédaction.

Contrairement aux apparences Libération ne s'excuse pas auprès du lecteur qui pourrait être dérangé, mais claironne que c'est génial, unique. Voilà qui rend le lecteur fier de son journal qui ne fait jamais rien comme les autres !

Puis on rassure le lecteur : c'est exceptionnel.

Mais en fait, c'est le futur annonceur que l'on veut rassurer. Exercice délicat, surtout que l'on ne nomme jamais l'heureux annonceur, ce serait de la publicité ! De la publicité dans le journal oui, mais pas dans le Making-of ...

Et puisque l'on ne nous cache rien, Libération explique que la Une du quotidien ressemble à celle... des hebdos d'actualité. Ce qui a donné l'idée à l'annonceur de faire comme un hebdo qui a de la pub en page 2 et 3.

C'est fou, non ? Magique, exceptionnel, mais rassurez-vous c'est une opération d'un jour. Bref demain votre hebdo quotidien redevient un quotidien. Exceptionnel on vous dit.

Mais en fait ce n'est pas pour éviter de gêner le lecteur dans ses habitudes, ni les quelques lecteurs qui trouveraient cette pub envahissante.

Non ! C'est pour mieux vendre la prochaine opération du genre à un autre annonceur : Evidemment pour que cet impact reste entier, il faut que cette opération reste exceptionnelle.