Les Echos répondent à Piketty
"Cet économiste, qui défend depuis quinze ans et dans des milliers de pages, l’idée que les riches ne paient pas assez d’impôt sur leurs revenus, s’en prend violemment dans sa chronique à un article des Echos", rappelle Gibier. Et il attaque Piketty, qui accuserait les Echos "de faire taire la voix de la vérité fiscale, celle qu’incarnent M.Piketty et ses tonnes de données. Rien de plus faux encore une fois, puisque de nombreux articles, parfois signés par la même journaliste, ont relayé dans nos colonnes les analyses chères à cet économiste sur la dégressivité de l’impôt, d’ailleurs partagées par une partie de la majorité et la Cour des comptes. «Les Echos» furent même parmi les premiers à accorder une place importante, en début d’année, au petit livre à succès de Thomas Piketty et Camille Landais sur la «révolution fiscale», donnant la parole sur plus de cent lignes au second." Le directeur de la rédaction rappelle aussi que Piketty a accusé Les Echos de "défendre les riches parce qu’il est devenu la propriété de la première fortune de France", Bernard Arnault. "Un procès d’intention injurieux pour l’ensemble de la rédaction qui s’est battue pour avoir une charte protégeant son indépendance, assure-t-il. Et un propos plus «café du commerce» que scientifique. Libération, qui appartient, lui, à une des plus vieilles fortunes de France, (Edouard de Rotschild, actionnaire majoritaire, ndlr) n’est pas un journal excessivement favorable aux riches." |
Mais dans sa défense, le quotidien ne répond pas précisément aux arguments de l'économiste, qui l'accusait de s'être fait berner par le gouvernement, en relayant une note "secrète" du gouvernement. Cette note assurait que"le taux effectif d’imposition aurait cessé de chuter" pour les plus riches. En clair, que les riches, eux aussi font leur part d'effort pour redresser les comptes de la nation. Mais le calcul retenu pour évaluer leurs revenus était faussé, assure Piketty, parce qu'il se limitait au revenu imposable, alors que de nombreux revenus financiers peuvent échapper à l'impôt... Sur ce point, les Echos sont restés muets.
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