Le Maire : le "pragmatique" et les maraîchers
Brève

Le Maire : le "pragmatique" et les maraîchers

France Culture reçoit l'ancien ministre de l'agriculture Bruno Le Maire.

Dans l'offre politique à droite, Le Maire occupe le créneau du pragmatisme et de la modération. Raisonnable, intelligent, résistant aux emportements, des "valeurs" plein la bouche, il est l'un des derniers représentants de la vieille droite qui vise les CSP+. Quand tous les autres, autour de lui, se rallieront aux "zextrêmes", il sera l'un des derniers à baisser le drapeau.

A propos de Valls et des Roms -sujet obligatoire de la matinée radio, depuis que Valls a déclaré, la veille, que "ces populations ont des modes de vie extrêmement différents des nôtres, et qui sont évidemment en confrontation", renonçant ainsi officiellement à toute politique d''inserion- Le Maire suggère à Valls d'employer son énergie, plutôt qu'à des déclarations tonitruantes, à travailler à Bruxelles à retarder l'ouverture des frontières de l'Europe à la Roumanie et à la Bulgarie, qui doit intervenir le 1er janvier 2014. Donc, les empêcher d'entrer, plutôt que de les expulser. On mesure là l'espace laissé au débat politique en France, entre excités et modérés.

Le Maire n'est pas idéologue. Il tire ses enseignements du "terrain". Récemment, il est allé passer "plusieurs jours" à Perpignan.Très bien. Perpignan est incontestablement une incarnation du "terrain" (même si apparemment, Le Maire y est surtout allé dédicacer son dernier livre). Et notamment "dans un quartier difficile, où il se passe des choses formidables". Encore mieux. Et de son immersion sur le terrain, Le Maire a rapporté une anecdote accablante. Autour de Perpignan, se trouvent de nombreux maraîchers. Or pour la récolte et la cueillette, ces maraîchers emploient des immigrés. Pourquoi ? "Car on gagne plus en touchant les prestations sociales qu'en se cassant le dos en travaillant", ont avoué à Le Maire quelques feignants rencontrés "sur le terrain". Et l'ancien ministre : moi, je veux faire changer ça. Alors quoi ? On baisse les allocs, ou on augmente les salaires ? interroge l'intervieweur. Le Maire : oui oui, on augmente les salaires. Alors vous allez dire aux maraîchers d'augmenter les salaires de leur main d'oeuvre ? Voici donc un homme politique poussé dans ses retranchements, parfait. Mais non. le Maire : "Ah, prenons un tout petit peu de distance avec le cas de Perpignan". Autrement dit, quand ça m'arrange, je sors un exemple concret, pédagogique, qui parle à l'auditeur. Et dès que ça ne m'arrange plus, je le rentre dans ma poche. Comme les autres.

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