Froid et réchauffement : débat à distance dans Libé
Brève

Froid et réchauffement : débat à distance dans Libé

Etonnant débat à distance dans les colonnes de Libération aujourd'hui.

Sur une double page, le journaliste scientifique Sylvestre Huet s'attache à expliquer pourquoi la vague de froid qui touche la France ne contredit en rien la thèse du réchauffement global de la planète : "Il faut pourtant s’y résigner: en matière de climat, les statistiques ont toujours raison, et le souvenir humain assez souvent tort."

Huet balaye l'impression qu'ont certains de traverser des hivers très froids depuis quelques années : "En phase avec le réchauffement général enregistré depuis le milieu des années 1970, la fréquence des hivers très froids diminue. Ainsi, depuis 1900, tous les hivers plus froids que la moyenne d’au moins 2°C datent d’avant 1985. Le record est à -5°C pour l’hiver 1962-1963. Habitués à des hivers plus doux, la survenue d’une vague de froid, même de faible ampleur, nous surprend."

Et il conclut que selon plusieurs équipes scientifiques, "l’année qui vient a une bonne chance de battre le record connu" en matière de réchauffement (1988 ou 2005 selon les équipes).

Las. Le lecteur (éventuellement) convaincu tombe quelques pages plus loin sur une tribune de Pascal Bruckner. L'écrivain y ironise assez acidement sur la nature, qui "joue parfois d’étranges tours à ses défenseurs" en alignant de très basses températures un peu partout dans le monde. Certes, Bruckner résume (pour s'en moquer) une explication scientifique à ce phénomène, (explication qui n'est même pas avancée par Huet) : "A cette situation, les spécialistes ont une explication: c’est bien parce que le globe se réchauffe que vous êtes frigorifiés. El Niño, en élevant la température des eaux du Pacifique, perturbe la circulation atmosphérique sur l’Atlantique et le Pacifique Nord et suscite la faiblesse des vents océaniques qui laissent passer l’air polaire. (…) Il fait donc glacial parce qu’il fait plus chaud: logique imparable."

Mais Bruckner insiste surtout sur le refus du débat des scientifiques, qui "seraient plus crédibles s’ils reconnaissaient la fragilité de leurs estimations et que leur savoir relève, en grande partie, de la spéculation". Il fustige ensuite "une certaine écologie", qui, "en attribuant les malheurs de la terre à la seule espèce humaine", ferait preuve "d’un anthropocentrisme déchaîné". Pour Bruckner, pas de doute, "il manque à ces prophètes de se soumettre aux bénéfices du doute et d’inclure dans leurs prédictions le principe d’incertitude".

Ce débat vous rappelle quelque chose ? Normal, il reprend, presque terme pour terme, le très vif échange qui avait opposé Sylvestre Huet à Serge Galam lors d'une mémorable Ligne j@une.

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