Embargo enfreint : Reuters "puni" par la BCE
Brève

Embargo enfreint : Reuters "puni" par la BCE

Avant l'heure, ce n'est pas l'heure.

L'agence de presse britannique Reuters va être privée de toute diffusion sous embargo de la Banque Centrale Européenne pour avoir brisé un embargo, a rapporté sur Twitter le journaliste de Libération Jean Quatremer. Le système "d'embargo" est une pratique qui consiste à demander aux médias de ne pas publier une information avant une date ou une heure donnée. Il permet par exemple de laisser du temps à plusieurs médias pour préparer des articles avant la publication d'un rapport.

Ici, la Banque Centrale Européenne et la Commission Européenne avaient fait parvenir en avance aux journaux et aux agences une copie du "rapport des cinq présidents" des institutions de l'eurozone (Draghi de la BCE, Juncker de la commission, Tusk du sommet de la zone euro, Dijsselbloem de l'Eurogroupe et Schulz du Parlement Européen), publié officiellement lundi 22 juin, et qui "propose des pistes pour soutenir les Etats les plus fragiles". En contrepartie, les médias s'engageaient à respecter un embargo jusqu'à dimanche 22 heures.

Problème : à 21h15, Reuters publiait sa première dépêche sur le sujet, en anglais, grillant la politesse à tous les autres médias et agences. Or, depuis 2010, la "BCE a signé des accords stricts avec les agences sur les embargos" explique à @si la responsable presse de l'institution, Alexandrine Bouilhet. Résultat, pendant quatre semaines, Reuters ne pourra plus bénéficier des diffusions sous embargo de la BCE. Il s'agit pourtant de la première faute de Reuters. "S'ils recommencent, ce sera plus long. La sanction est de trois mois pour une deuxième violation en un an", précise Bouilhet. Et le fait que les journalistes responsables de la diffusion de la dépêche soient en poste depuis peu de temps à Francfort n'est pas une excuse à ses yeux : "Au contraire, il faut bien apprendre. Et puis si une agence peut se permettre d'enfreindre un embargo, tout le monde se sentira légitime à les violer".

La "faute" de Reuters et sa sanction interviennent dans le contexte tendu de la couverture des négociations entre la Grèce et ses créanciers. Ainsi, dans une dépêche publiée vendredi dernier par l'agence britannique, on apprenait que deux responsables de la BCE auraient indiqué lors d'une réunion avec les leaders de la zone euro que les "banques grecques pourraient ne plus être ouvertes dès lundi" notamment en raison des retraits de liquide de citoyens grecs inquiets. Une information démentie rapidement par la BCE, puis de nouveau confirmée par le journaliste de Reuters ainsi que par le chef du bureau de Bruxelles du Financial Times.

L'occasion de lire notre observatoire : Plan B: pression maximum des medias européens sur la Grèce

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