OpinionWay casse les prix à gauche
Pris dans la tourmente des sondages Le Figaro/LCI que la Cour des comptes présente comme co-payés par l'Elysée, le sondeur OpinionWay se défend en mettant en avant ses clients de gauche, "par exemple la Fondation TerraNova, la Fondation Jean Jaurès, le Conseil Régional d'Ile-de-France, la Ville de Paris, le Nouvel Observateur, le site Bakchich Info, etc". La ligne de défense n'est pas neuve : Son dirigeant Hugues Cazenave l'avait déjà exposée sur notre plateau, en juin |
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Façon efficace pour l'entreprise accusée par le camp de
Ségolène Royal de manipuler l'opinion de rappeler qu'elle ne met pas tous ses
œufs dans le même panier. Et cette stratégie semble tenir à cœur à OpinionWay.
Au point, comme l'a
relevé Marianne2, d'offrir ses services ou de les faire payer très
peu cher à certains de ces clients de gauche.
Ainsi, le "think tank" social démocrate Terra
Nova, dirigé par Olivier Ferrand, bénéficie de sondages mensuels sans débourser
un centime. "Nous fonctionnons sur le mode du mécénat : ces sondages
sont une contribution en nature, explique Ferrand à Marianne2. On n'est
pas Rothschild : nous n'avons pas les moyens de nous payer quoi que ce soit!"
Autre client, le site d'info satirique Bakchich.info avait
essuyé une
tempête dans les commentaires quand il avait fait appel pour la première
fois à OpinionWay, en décembre 2008. Ce qui n'a pas empêché le site de faire
appel à ses services à trois autres reprises, jusqu'en mai dernier. Interrogé
par Marianne2, le directeur Nicolas Beau indique, lui, avoir
acheté "ces enquêtes à un prix très symbolique", notamment
parce qu'il connaissait le vice-président de l'entreprise, Denis Pingaud. Pingaud
est d'ailleurs lui-même un exemple de l'ouverture à gauche d'OpinionWay. Nommé en mai,
Pingaud est un ancien collaborateur de Laurent Fabius, et est présenté
par Marianne2 comme un "ex-conseiller de José Bové".
Bakchich va-t-il continuer à commander des sondages à OpinionWay ? "Nous n'en avions pas dans les tuyaux, et aucun n'était prévu pour les semaines à venir, indique Xavier Monnier, le numéro 2 du site. Nous avons rappelé dans un article nos positions sur notre collaboration avec l'institut, et pour l'instant, nous sommes en position d'attente pour voir si les choses se clarifieront."
L'Elysée a-t-il "coproduit" des sondages OpinionWay ? C'ets la question que nous posons dans notre dossierconsacré à l'affaire.
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