"Jean-Luc Mélenchon ne comprend pas l'importance de la question juive"
L'émission
  • Avec
    Gérard Miller et Fabienne Messica et Volia Vizeltzer
  • Presentation
    Nassira El Moaddem
  • Préparation
    Adèle Bellot
  • Réalisation
    Antoine Streiff
Réservé à nos abonné.e.s

Dimanche 12 novembre, Yaël Braun-Pivet la présidente de l'Assemblée nationale et Gérard Larcher, président du Sénat, faisaient marcher près de 105 000 personnes à Paris. Une marche contre l'antisémitisme et  l'explosion des actes visant les Français juifs depuis le 7 octobre 2023 et l'attaque du Hamas. Une marche boycottée par les parlementaires insoumis du fait de la participation de l'extrême droite de Marine Le Pen et d'Éric Zemmour, qui s'en sont frotté les mains. 

Pour s'opposer à leur venue, un collectif a vu le jour, le Golem, une cinquantaine de personnes, toutes de gauche, de confession ou d'identité juive (parmi eux, l'avocat Arié Alimi) et qui refusent de laisser l'extrême droite s'accaparer cette marche et la lutte contre l'antisémitisme. Ne pas laisser "les fachos" se blanchir sur le dos des Juifs mais mettre également la gauche face à ses responsabilités. Car ces militants ne passent par quatre chemins : ils accusent leur propre camp politique de déni face à l'antisémitisme. Ce déni existe-t-il ? Si oui, comment s'opère-t-il ? Comment comprendre le procès médiatique fait à la France Insoumise ? Et pourquoi en est-on arrivé à condamner la gauche et réhabiliter l'extrême droite dans la lutte contre l'antisémitisme?Pour répondre à toutes ces questions, ont accepté notre invitation la sociologue et membre du comité national de la Ligue des Droits de l'homme, Fabienne Messica ; le dessinateur de bande-dessinée et militant chez Juives et Juifs révolutionnaires Volia Vizeltzer, tous deux membres du collectif Golem ; le psychanalyste et réalisateur Gérard Miller, compagnon de route des Insoumis.

LA POLICE "nous a interdit une de nos pancartes"

C'est la non participation d'une partie de la gauche à la marche contre l'antisémitisme, notamment des Insoumis, qui a poussé le collectif Golem à tenter un blocage du cortège du Rassemblement national. "C'était un moment de joie. Ça faisait du bien de montrer qu'il y avait des gens qui n'acceptaient pas ce qui se passait, surtout sur un air de chant de Bar Mitzvah !", raconte Volia Vizeltzer. "Ils nous ont désignés comme des agitateurs, comme des extrémistes alors que notre collectif ne l'est pas, poursuit Fabienne Messica. Dénoncer l'antisémitisme du rassemblement national de RN et Zemmour, c'est simplement réaliste. La police a été assez violente avec nous. J'ai été écrasée, des personnes de notre groupe ont reçu des coups. On a été nassé, on nous a aussi interdit une de nos pancartes, celle qui disait RN = antisémite". 

"Il y a un problème avec LE FAIT D'ASSOCIER Les juifs au pouvoir"

Les Insoumis qui ont refusé de participer à la marche contre l'antisémitisme ont expliqué qu'ils ne voulaient ni légitimer la participation de l'extrême droite ni défiler avec "les amis du soutien inconditionnel au massacre" de Gaza comme l'a écrit Jean-Luc Mélenchon sur X (ex-Twitter). "C'est faire beaucoup de pirouettes pour se justifier, estime Volia Vizeltzer. Ce n'est pas la première fois qu'il y a ce genre de positionnement à gauche où on donne l'impression que «nous on ne va pas lutter contre l'antisémitisme, parce que lutter contre l'antisémitisme c'est être aux cotés du pouvoir». En soi, ça, c'est déjà antisémite."

le tweet de Jean-Luc Mélenchon, "une gravité absolue" pour Gérard Miller

Critique de l'organisation de la marche du 12 novembre 2023, Jean-Luc Mélenchon s'est fendu d'un tweet : "Dimanche manif de «l'arc républicain» du RN à la macronie de Braun-Pivet. Et sous prétexte d'antisémitisme, ramène Israël-Palestine sans demander le cessez-le-feu. Les amis du soutien inconditionnel au massacre ont leur rendez-vous". "J'ai mis un moment à comprendre cette expression : «Sous prétexte d'antisémitisme», explique Gérard Miller. J'ai compris par exemple qu'on dit «sous prétexte de fièvre, il n'est pas allé travailler», ce qui veut dire clairement qu'il n'y a pas de fièvre. «Sous prétexte d'antisémitisme», ça veut dire ça, ça veut dire il n'y a pas d'antisémitisme. [...] Ça, c'est d'une gravité absolue".

POUR ALLER PLUS LOIN

- Volia Vizeltzer : Lettre d'un juif français de gauche, à qui veut bien entendre, paru dans le Club de Mediapart le 28 octobre 2023.
- Gérard Miller : "Jamais un aussi grand nombre de Juifs français n'ont perdu à ce point leur boussole morale", le Monde, 11 septembre 2023.
- Illana Weizman, Des Blancs comme les autres ? Les Juifs, angle mort de l'antiracisme (Stock, 2022).

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