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Venezuela : l'injonction médiatique aux Insoumis

Impossible désormais pour eux d'y échapper. Avec la dérive autoritaire du gouvernement de Nicolas Maduro, le durcissement de la crise et la polarisation des positions, les Insoumis invités à la radio ou sur les plateaux télé français ont tous droit à leur question sur le Venezuela. Et leurs réponses mi-figue mi-raisin ravivent l'injonction médiatique.

Derniers commentaires

Quelqu'un aurait des infos sur l'ONG Foro Penal qui est systématiquement citée par le monde et maintenant par l'ONU ?
https://foropenal.com/
Toujours le silence sur le Yémen; depuis 2016 la situation n'a pas dû s'améliorer.
http://www.rtl.fr/actu/international/guerre-oubliee-au-yemen-pourquoi-la-france-se-tait-7782485310
C'est le gros piége contre Mélanchon ,qui s'enferme dans cette polémique .
Cette dernière est vraiment bien tombée pour le gouvernement.
L'ouragan,est aussi un bon moyen pour les médias de ne pas parler du code du travail bien sur
On dirait Fillon défendant ses costumes,on connait la suite
J'ai déjà passé ce lien dans un autre fil mais je le répète car il vaut son pesant de kakaouwèdes: C' EST ICI
Le chaos Venezuelien, bien réel, est un piège médiatique si on le limite à un débat franco-français en questionnant Mélenchon et les Insoumis. La grave crise sanitaire et économique actuelle du Venezuela et les bisbilles médiatiques sur ce sujet empêchent de mieux comprendre la situation complexe sur place . Un papier du Monde Diplo paru en mai 2016 expliquait les causes du chaos Venezuelien. Notamment, une mauvaise gestion de la rente pétrolière et une politique monétaire erronée (inflation considérable qui renchérit les importations) sur fond structurel de corruption et d'insécurité. Un billet de blog sur Mediapart reprend de manière équilibrée les raisons qui font que ce pays est entré en récession. Ceux qui soutiennent ou s'abstiennent de commenter la dérive démocratique de Maduro en pensant qu'il agit dans la continuité de Chavez se trompent. En aout 2004, après le coup d'Etat de 2002 du patronat et de l'opposition de droite, Chavez accepte et gagne un référendum révocatoire par 59 % des voix. Il s'agit d'un acte démocratique. Face aux manifestations de sa population et de l'opposition, Maduro défend son régime par tous les moyens y compris non-démocratiques. A écouter une émission du 26 aout 2017 sur RFI qui fait un point intéressant sur le Venezuela .
Tous les prétextes sont bons pour s'en prendre aux Insoumis et à Mélenchon. A lire un très bon papier sur le site de Marianne sur le le Mélenchon bashing, caricatural dans l'émission c dans l'air où, sous la houlette de Toussaint, sévissent des médiocres comme Saint Cricq, des soumis au pouvoir qui gagnent très largement leur vie sur le dos du service public, lequel est financé par la redevance et donc pour partie par des électeurs de Mélenchon et qui s'entendent traités d'ahuris, voir plus..., parce qu'ils osent penser à un autre système économique ! Tous ces représentants de la classe dominante, pleins de morgue et de mépris, ont la bave aux lèvres quand ils parlent de Mélenchon. C'est très curieux. Il faut les rassurer, ils ne risquent rien pour leurs faits de collaboration, pour l'instant tout au moins.
Une des choses qui me gêne dans cet article : en quoi la FI est-elle la "gauche radicale" ? Non, c'est simplement la gauche !
Quel suspense ! Qui va l'emporter, Mélenchon, ou la connerie éternelle venue du fond des âges et qui va nous y ramener ?
Décidément, je ne comprends toujours pas ce ton mi-figue mi-raison sur asi chaque fois qu'il s'agit de Mélenchon. Qu'est-ce qui ne passe pas, exactement ? Un media qui analyse les média ne se devrait-il pas de se défier des évidences, de toutes les évidences ? Ne se devrait-il pas d'analyser la situation au Vénézuela sans recourir aux traits grossiers, aux évidences de mise ? Ne se devrait-il pas d'éviter les facilités des images manipulées, des discours tronqués, des contextes oubliés ? Ne devrait-il pas cesser. les discours en noir et blanc biaisés par un ton apparemment objectif ? Par ailleurs, ne se devrait-il pas, d'abord, d'éviter de nous enquiquiner avec le hurlement des loups : à quand va-t-il s'exprimer sur le Vénézuéla (chose faite, d'ailleurs, ici et là chez les Insoumis) et mettre en évidence à quel point cette obsession médiatique est... hors-sujet ? La situation au Vénézuéla est-elle donc si claire, si définitivement tranchée qu'on en fasse un test de bonne pensée et de bonne conduite ?
Je suis abonnée ici parce que je m'attends à des analyses subtiles, à des explorations sans concession, mais également sans parti-pris. Une analyse des mécanismes qui ne repose pas sur des peurs ou des haines d'une personne ou d'une autre. Ça, merci ! on l'a partout ailleurs, plus ou moins enrobée, camouflée sous l'appel à nos émotions, à nos réactions "a pelle", à fleur de peau.
À cet égard, le texte de l'inculpé éternel, JLM, sur le sujet, pour militant qu'il soit, évidemment !, figurerait en première place sur le site d'asi comme analyse du monde médiatique. Je le soumets à qui veut : http://melenchon.fr/2017/09/04/dabrutis-a-mediacrates-calme/
Mais, probablement, l'analyse qu'il reste à écrire est celle-ci, axée sur deux pôles : pourquoi les Insoumis qui ont désormais un petit nombre de députés batailleurs, informés et intelligents et sont soutenus par des gens désireux de lire de longs textes et d'écouter de longues analyses sont-ils réduits à l'étiquette de mélenchonistes ? Pourquoi JLM suscite-t-il de telles réticences chez ceux mêmes qui remettent, apparemment, en question, avec indignation, le système que nous subissons ?
Cela relève-t-il du psychologue ou du journaliste d'investigation lucide ?
[large]Mensonges médiatiques contre France insoumise, partie I : « Maduro a fermé 49 médias »[/large].

[large]La fake news des « 49 médias fermés par le gouvernement Maduro »[/large]

Il y a quelques jours les médias français ont martelé, sans la moindre contre-enquête, qu’ « un syndicat de travailleurs de la presse SNTP dénonce que le régime Maduro a fermé 49 médias ». L’objectif était d’associer la critique du pouvoir médiatique par la France Insoumise à « l’absence de liberté d’expression au Venezuela». Quelle était la source de cette allégation ? Le « SNTP » est un syndicat patronal, émanation des médias privés majoritaires au Venezuela. Il est dirigé par le militant de droite Marco Ruiz qui passe son temps à dénoncer sur son compte twitter @mruizsilvera, la « censure » et la « répression » de la « dictature bolivarienne ». Ruiz a fabriqué cette munition destinée au pilonnage par les médias internationaux en profitant du non-renouvellement de concessions par CONATEL (le CSA local) à deux radios (Mágica 99.1 FM et La 92.9 FM). Celles-ci avaient violé la loi en appuyant ouvertement les violences meurtrières de l’extrême droite, tout en réclamant l’invasion du Venezuela par les États-Unis. (Rappelons que la majorité des 180 victimes des violences ont été causées par les extrémistes de droite repeints en « combattants de la liberté » par les médias, beaucoup de meurtres restant impunis. Par contraste les membres des forces de l’ordre qui ont désobéi et se sont rendus coupables de tirs mortels ont été emprisonnés.)... (5)

https://venezuelainfos.wordpress.com/2017/09/04/mensonges-mediatiques-contre-france-insoumise-partie-i-maduro-a-ferme-49-medias/

Cette article est incroyable. Il montre les mensonges de nos medias . A lire en urgence !!
C'est quand même épatant qu'une crise politique étrangère soit une arme directe contre un parti français. Vous imaginez si à chaque fois qu'un membre du gouvernement apparaissait quelque part on lui lançait une question sur les travailleurs pauvres allemands? Et encore, ça serait plus pertinent.
Le cas Lilian Tintori est significatif : BHL, François Clemenceau et même le président Macron s'émeuvent que la femme du leader de l'opposition vénézuélienne Leopoldo López soit interdite de sortie du territoire : "Lilian Tintori, figure de l'opposition à Maduro, en route pour Paris, vient d'être bloquée à l'aéroport de Caracas." (BHL, Twitter) ; "Nous attendons Lilian Tintori en Europe. L'opposition vénézuélienne doit rester libre." (Macron, Twitter)

Le journal Le Monde fait logiquement un article ce matin pour évoquer ces faits, en mentionnant qu'elle est soupçonnée de corruption "depuis la découverte fin août dans une voiture lui appartenant d’une forte somme d’argent en liquide." (source AFP)

Le journal Colombien El Heraldo (vendredi 1er septembre), est plus précis (source AFP) : La découverte de 205 millions de bolivars (plus de 61 000 $ au taux officiel) en liquide dans la voiture de Mme Tintori a motivé sa convocation au tribunal mardi. "La esposa del líder opositor Leopoldo López informó que fue citada a una audiencia ante un tribunal prevista para este martes."

Refuser la sortie du territoire d'un suspect convoqué par un tribunal change effectivement la vision des choses, et on peut se demander si cette petite omission du journal Le Monde n'est pas volontaire pour aller dans le sens de la position présidentielle.

Le Monde semble devenir à l'Elysée ce que Sputnik est au Kremlin.
Ouf ! Vous êtes fatiguants camarades ! Mais puisqu'il n'y a (presque) que des commentaires en faveur de FI, je m'y colle.
Comme toujours, et c'était aussi la grande erreur du PCF de la grande époque, vous ne répliquez qu'aux critiques de droite envers Mélenchon. On critiquait l'URSS, ils répondaient en critiquant les États-unis, on critique Maduro, vous répondez en critiquant Macron. C'est-à-dire que vous ne répondez pas.
Le problème c'est que je ne pense pas qu'Anne-Sophie Jacques soit une fan de Macron, de l'Arabie Saoudite ou de Trump. Comme le dit un commentaire précédent, on entend rarement l'opposition critique de gauche au sein même du parti de Maduro. Est-ce qu'on ne pourrait pas sortir de l'époque de la guerre froide, et dire les choses simplement. Oui, on peut être de gauche, pour le programme social de Mélenchon, et reconnaitre que Cuba est une dictature, pas une dictature fasciste certes, mais une dictature quand même, tout en combattant l'impérialisme américain, la politique du gouvernement français etc... C'est-à-dire être cohérent.
J'ai fini par me résoudre à voter Mélenchon à la présidentielle pour les idées qu'il faisait entendre dans les médias, ça faisait du bien parfois, mais c'était la dernière fois, car quand je vois ce genre de réactions, je me dis qu'en fait nous n'avons pas les mêmes fondamentaux. De même qu'au PCF on trouvait rassemblés des staliniens et des vrais démocrates, ce qui est un gros, très gros malentendu !
Si vous vouliez des explications à la perte de 5 millions de voix entre les présidentielles et les législatives, en voilà une.
C'est bien dommage et même carrément déprimant !
Comme pour d'autres avant moi, cet article est une grosse déception. De la part d'Anne-Sophie Jacques, j'attendais mieux. On a là une sorte de compilation sans recul de textes de journalistes mainstream, y compris les formules toutes faites, comme dérive autoritaire du gouvernement de Nicolas Maduro. Avec le bouquet final quand Mélenchon consentira à partager son analyse sur la question alors qu'il vient précisément de produire un long texte sur le sujet.
Et vous, Anne-Sophie, quelle est votre analyse sur le sujet? Le sujet étant (nous sommes chez ASI) : d'où vient cet intérêt de nos journalistes aux ordres pour ce pays exotique?
Pour rappel : il y a quelques années, nous étions quelques-uns ici à nous interroger sur le manque d'intérêt des mêmes journalistes aux ordres (et par conséquent de ceux d'ASI) sur la situation au Honduras lors du coup d'état contre Manuel Zelaya. Nous attendons d'ailleurs toujours ici une analyse sur le sujet. Ce devrait pourtant être au coeur du métier d'ASI, l'analyse des phénomènes médiatiques.
Mais peut-être n'est-ce pas réellement le cas?
comme sur un certain nombre de sujets à l'international: des organes de presses, des rédactions, des médias s'adonnent à la caricature sur le fond et la forme:
(1) on prend à parti et on interpellle certains afin d'expliquer la situation dans un pays étranger que très peu savent décrypter en France;
(2) on joue au démagogue en interpellant et en provoquant en exigeant des explications en 30 secondes ou une minute;
(2) on décontextualise en faisant table rase dans ce pays: de son histoire, de son économie, de l'organisation de sa société, etc;
(3) on polarise en attribuant tous les maux à un camp, par exemple: les morts dans les manisfestations;
(4) on assène le même message sans droit de réponse;
(5) on ignore l'autre point de vue en choisissant des invités qui répètent sans nuance le même message;
(6) on prend parti sans connaissance ou avec de faux arguments (par exemple: le taux de mortalité infantile est en hausse au Venezuela, c'est faux).

On pourra donc féliciter TV5 Monde pour cette entorse aux points (4) et (5):
Venezuela : une autre vision de la crise avec le journaliste Maurice Lemoine:
http://information.tv5monde.com/info/venezuela-une-autre-vision-de-la-crise-avec-le-journaliste-maurice-lemoine-186736

Ou inviter à regarder une autre vidéo du Blog Lintegral qui donne aussi un autre son de cloche plus militant et qui laisse la place à une vraie contradiction avec cette Brève explication de ce qui se passe au Venezuela:
http://lintegral.over-blog.com/2017/08/breve-explication-de-ce-qui-se-passe-au-venezuela.html
comment se fait-il que l'on n'entende plus que BRUNET ces derniers temps sur les ondes ?
c'est un chien de garde, OK, mais un mauvais ! il fait partie des plus abrutis de ce petit cercle !
pire que Barbier, puisqu'il doutait si peu de son génie qu'il avait pondu un délire qui voyait Sarko gagner en 2012 !...
il s'est vautré lamentablement et a du se dire qu'il ne pouvait pas faire le coup de pigeonner les électeurs à chaque élection !
il a du réfléchir au moyen de se faire son fric autrement, et du coup la question est : combien touche t il de Jupiter pour détourner l'attention sur le Venezuela ?!.....en plein débat, voire contestation, sur la loi Travail !....
"vous avez dit bizarre" ??!!!...
Le Venezuela ne peut pas être un modèle pour la France Insoumise puisque le système économique mis en place par Chavez repose sur la rente pétrolière et que la France n'a pas de pétrole.
Par contre, que Mélenchon admire la volonté de Chavez de faire progresser l'alphabétisation, l'accès aux soins et le pouvoir d'achat des plus défavorisés n'est en rien infamant.
Mais le plus étrange, c'est que ceux qui attaquent Mélenchon sur le Venezuela, n'attaquent pas Ismael Emelien, le spin doctor d'Autocar premier qui a œuvré à la réélection de Maduro en le conseillant pendant sa campagne (fort mal d'ailleurs puisque celui-ci aurait perdu 15 points dans les sondages, ce qui fait penser que Macron en a perdu 14... Emelien est un artiste de la communication).
bah ca va se tasser petit à petit surtout si la dictature s'installe durablement ... questionner la FI sur le sujet reviendra à frapper un homme a terre, même les vampires de BFM finiront par lâcher le morceau, le sujet sera clos de fait.
C'est un peu comme interroger le parti communiste sur sa révérence de l'urss, aucun intérêt......
Ce qui m'inquiète, c'est cet alignement aveugle de nos 3 dirigeants successifs sur la politique américaine du bâton et du canon envers d'autres démocraties.
Pour ce qui est de la presse il y a longtemps que je me suis fait à l'idée seule la veulerie les dirigent tant ils n'ont de "journaliste" que le nom.
Je rêve d'entendre "nos" journalistes harceler les macronophiles sur l'air de "Soutenez-vous, oui ou non, une intervention militaire des USA au Venezuela?", "Vous n'avez pas répondu à ma question, êtes-vous partisan d'une intervention militaire de Donald Trump?", "Vous n'avez aucune objection contre une intervention militaire, répondez clairement", etc... etc...
Une vidéo intéressante donnant un coup de main aux militants de FI :

www.youtube.com/watch?v=5QptovdL9VE
Pourquoi des journalistes indépendant font un vrai travail de terrain et ce qu'ils racontent est très différent de ce que nous montre les médias français? Pourquoi, pourquoi?

https://www.youtube.com/watch?v=RQXh6VFlHRA
Si vous voulez de la critique des médias Messieurs Dames de @si en voilà une de l'accusé Mélenchon en personne.

D’abrutis à médiacrates : du calme !
lundi 4 septembre 2017
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D'abrutis à médiacrates : du calme !

Eh beh monsieur Brunet ! Je suis tout espanté ! Abrutis ? Abrutis ? Carrément Brunet, là ! Allez, monsieur Brunet, c’est pas de votre faute ! C’est tous les autres qui vous ont fait boire tout ce fiel ! Et maintenant vous vous sentez tout bête, hein ! Allez monsieur Brunet, on vous comprend. On a bien vu. On le sait, monsieur Brunet : (presque ) toute la scène médiatique est en proie à un stupéfiant délire contre les Insoumis. On a vu aussi l’ambiance à « C’est dans l’Air » ! Les vaches sacrées de la scène politique sont devenues des vaches folles.
Du calme s’il vous plaît !

Cette fois-ci c’est la fin d’un monde. On peut le penser en lisant leur prose en cette rentrée. Le Monde lui-même, parangon de toutes les vertus, consacre un éditorial à la menace que les insoumis font peser sur la démocratie et la liberté de la presse. Une fois encore, l’atelier aux Amfis d’été « Faut-il “dégager” les médias ? » sert de point de départ pour une indignation corporative en grand drapé et trémolos. Mais les lecteurs ne sauront pas davantage que dans toutes les autres critiques ce qui a pu se dire dans cette réunion animée par Sophia Chikirou avec la participation d’Aude Lancelin, Olivier Berruyer et Thomas Guénolé. Que ce soit trois gens de métier ne fait pas réfléchir. D’ailleurs rien ne fait réfléchir ces gens-là. Seul le titre de l’atelier compte. Ce pauvre Jean-Michel Aphatie s’est fait prendre la main dans le sac sur ce point : non il « n’a pas regardé la vidéo ». Il parle sans savoir. C’est cette pratique là que défend Le Monde : le journalisme non comme pratique mais comme magistère. D’ailleurs Aphatie a immédiatement reçu l’appui de plusieurs confrères : « pas besoin de lire ! Avec les insoumis ce n’est pas la peine ! »

Le Monde est plus raisonnable. Il ne s’abaisse pas à un tel fanatisme même s’il ne le condamne pas . Pour lui il y a plus grave. En effet nous pourrions profiter de l’opportunité que représente la nomination d’un éminent éditorialiste de leur confrère comme porte-parole du gouvernement. Bien sûr qu’on va le faire ! Car cet évènement met à nu à quel point les médiacrates sont une composante à part entière de la caste au pouvoir dans la Vème République. Le Monde défend donc avec ferveur l’honneur de 350 000 gens du métier qui ne lui ont pourtant rien demandé et que personne ne vise. C’est la technique FNSEA : les gros se cachent derrière les petits. Et ainsi de suite. D’un média à l’autre, c’est le même odieux « pilonnage du bourrin Mélenchon » et de ses amis, comme y a appelé le député « la République en Marche ».

Tout cela n’est-il pas tout à fait excessif ? Pourquoi toute cette violence contre nous ? Et si les éditocrates retrouvaient leur sang-froid ? N’est-on pas en droit de l’attendre de ceux qui exercent un métier qu’ils prétendent assumer comme un magistère moral dans la société ? Les grandes consciences et autres ne devraient-elles pas se joindre à nous pour protester contre de tels débordements de langage ? Car avez-vous bien vu où nous en sommes rendus ? Mesdames, messieurs, il faut vous calmer ! Ce débordement dangereux de la hargne ordinaire du parti médiatique me conduit à le demander fermement. Non seulement pour notre sécurité, à nous insoumis, mais aussi pour l’honneur de la presse, perdu dans une telle vindicte.
Ça va trop loin !

« Abrutis » ? Vraiment ? Je connais, certes de loin, monsieur Brunet, éditorialiste que je croise dans les murs de BFM chaque fois que je m’y trouve et avec qui je bavarde le plus souvent avec plaisir. C’est certes un homme accorte mais un libéral obsessionnel. C’est bien son droit. Il nous régale à longueur d’antenne de ses certitudes en béton armé. C’est le choix de son employeur. Il nous tape sans relâche et avec méthode. Nous en sommes heureux car il nous fournit d’un bloc la liste des mots clefs que ses collègues vont ensuite répéter en boucle avec souvent moins de talent. Mais pourquoi traiter les sept millions d’électeurs de « La France insoumise » d’« abrutis ». Et pourquoi aggraver le tout en s’excusant « auprès de ceux que cela aurait pu blesser ». Comment ne pas être blessé quand on est traité d’« abruti » ?

On attend encore les cris indignés des habituels gourous qui surplombent la profession dès qu’un mot leur paraît de trop à l’encontre d’un de leurs collègues du troupeau des vaches sacrées ! Muets, ces chroniqueurs venimeux qui nous demandaient si nos propos n’étaient pas responsables de la violence contre tel ou telle député alors pourtant que nous la dénoncions avec force ?

En fait, monsieur Brunet s’est laissé entraîner. Il a perdu son sang-froid. C’est un effet de foule. Dans une horde médiatique glapissante écumante de haine, il a été emporté ! Je suis prêt à comprendre et même à pardonner puisqu’on ne doit pas excuser de tels comportements. Mais je mets en garde solennellement : la hargne contre les insoumis et leurs porte-paroles pourrait un jour mal tourner et inspirer des violents. Je suppose que les plus orduriers diront alors que nous l’aurons bien cherché. Mais je crois connaître assez bien nombre de ceux qui nous attaquent, et en ont bien le droit, pour savoir que ce n’est pas ce que tous veulent. Alors je leur dis : pas comme ça, pas avec ces mots, pas avec cette violence.

Ça va trop loin ! Depuis la quinzaine qui a précédé le premier tour de l’élection présidentielle, tous les coups sont permis contre « La France Insoumise » dans les médias. Non seulement il n’y aura pas eu un jour de pause mais, dorénavant, non seulement la violence mais les provocations ont monté d’un cran.
Des militants politiques honteux

Il faut être tout le temps sur ses gardes, se méfier de tous, se protéger. Le caractère obsessionnel de la haine médiatique qui nous entoure est suffocant. Voyez ces centaines de tweets et retweets, parfois orduriers, qu’un Jean-Michel Aphatie déverse sur nous, par exemple ! Et il n’est pas le seul dans ce cas. Est-ce là du journalisme ? Ou bien juste du militantisme politique ? Et parmi les moins bons du genre. Seuls les trolls du FN font pire. Mais leur chef de rédaction ne les rappelle jamais à la mesure. Aucun droit de réponse n’est possible à l’antenne ni où que ce soit. Dans cette guerre qui nous est déclarée et menée sans trêve, le journalisme est seulement un prétexte pour mieux mener la charge. Tous ces gens-là sont des Bruno Roger-Petit, qui a souvent plus de talent qu’eux, raison pour laquelle il leur a été préféré. Mais eux sont des chiens de garde en version hypocrite et masquée.

Il est d’ailleurs troublant de savoir que nos adversaires sont souvent d’anciens militants politiques qui ont renié leur engagement initial. On devine en les entendant toute la dose de mauvaise conscience que cela implique. Patrick Cohen militait au PCF de la Sorbonne, Aphatie, d’abord journaliste à Politis, était un ardent militant de l’indépendantisme basque, Guetta à la Ligue communiste révolutionnaire, combien d’autres au PS et ainsi de suite. La même chose à droite et chez les libéraux assumés. Et puisqu’il est tant question de Venezuela et d’Amérique latine ces jours-ci, et comme Le Monde se risque à donner des conseils de déontologie professionnelle, comment ne pas rappeler qui est Paolo Paranagua, grand reporter et star de la rubrique internationale du journal Le Monde qui accable de ses mensonges le commentaire de tous ses papiers sur l’Amérique latine progressiste ? Connu sous le nom de commandant « Samuel », il dirigeait dans les années 70 la « fraction rouge » de ERP (armée révolutionnaire du peuple) en Argentine. Il se vantait alors de nombreuses attaques de banques, séquestrations, tirs sur des policiers et ainsi de suite. Arrêté mais opportunément préservé, l’homme, dont tous les compagnons sont morts sous la torture, sort pourtant de prison en pleine dictature après un « arrangement ». Le journal Le Monde prétend que ce fut à la suite d’un non-lieu. Naturellement c’est impossible. Et c’est faux. Le journal n’a rien vérifié d’ailleurs. Car, par principe !

Ni ce journal, ni aucun autre, n’admet la moindre mise en cause, quel qu’en soit le motif, de l’un quelconque de ses membres. Il est vrai qu’il s’agit d’une profession peuplée de saints. Au cours des trente dernières années (pour limiter le délai et rester raisonnable), pas une feuille d’impôt incomplète, pas une affaire de mœurs, pas une violence, pas un coup donné, pas un pot de vin, pas une conférence subventionnée, pas un emploi familial, pas un placard doré. Naturellement, là encore, c’est impossible. Et les cas éventuels ne nous apprendraient d’ailleurs rien d’autres sur la profession que ce que nous savons déjà : les journalistes sont des êtres humains. Ils partagent avec le reste de notre espèce la même proportion de défauts et de qualités. Mais en tant que vaches sacrées, il est interdit à toute personne non membre de la corporation de mettre en cause leur honnêteté intellectuelle, ni à titre individuel, ni à titre collectif, ni pour la qualité de leur travail, ni pour leur engagement politique, ni pour leurs activités annexes même cloisonnées, ni pour leurs liens familiaux, ni d’aucune façon, ni à aucun titre, même au prix de la vérité. Et c’est ce qui se passe.
Les convictions ? Un abrutissement !

Toutes ces caractéristiques mises bout à bout décrivent assez précisément ce qu’est une cléricature. Elle s’est même targuée au temps où le trio Colombani, Minc, Plenel dirigeait Le Monde de dire qui composait le « cercle de la raison » en politique. Tout ce qui n’entrait pas dans le champ de « la seule politique possible » était immédiatement expédié chez les malades mentaux. Rien n’a changé, tout s’est aggravé. Il est frappant de voir que c’est une nouvelle fois dans ce registre que monsieur Brunet s’exprime : « Tout le monde sait ce qu’il faut faire pour la France sauf les “abrutis” de La France insoumise ». Tout le monde sait, donc ceux qui ne savent pas sont des abrutis. Nous ne pouvons pas voir la vérité parce que nous sommes abrutis. D’alcool, de stupéfiants. Je veux croire que non. Nous sommes abrutis parce que nous avons des idées différentes et ces idées limitent notre entendement. CQFD

D’ailleurs, serions-nous capables de vérité ? Certainement pas puisque nous sommes des personnes engagées. La suspicion sur ce point est méthodiquement entretenue. Et jusque-là où on ne l’attendrait pas. Rappelant le piteux engagement du journaliste Bruno Roger-Petit, désormais porte-parole du gouvernement, aux côtés de Cahuzac ministre du fisc et voleur du fisc, Edwy Plenel, dans son édito du 2 septembre, tape dur. Mais il touche si juste dans sa dénonciation de « ces plumes mercenaires qui depuis que le journalisme existe, en illustrent la part de servilité ou d’aveuglement au service de puissances politiques étatiques ou économiques. N’ayant aucune information originale obtenue par le reportage ou l’enquête à son actif, il ne s’est vraiment fait connaitre que sur le seul registre de l’opinion, de l’éditorial ou du commentaire. Le qualificatif vieilli de “publiciste” lui convient bien désignant un journaliste qui ne fait commerce que de ses partis pris et des intérêts qu’ils servent de même que des publicitaires servent des annonceurs et leurs réclames ».

Mais après cela, pourquoi se sentir obligé de faire un tacle qui pourrait pourtant bien le concerner aussi. En effet, sollicitant Nietzsche, Plenel assène : « les convictions sont des ennemis de la vérité plus dangereux que les mensonges ». Ici le journalisme « sans conviction », qui « n’a pas d’autre carte que la carte de presse », remplit la fonction de l’avant-garde éclairée en vogue dans les groupuscule révolutionnaires d’hier. Ce n’est évidemment pas du tout la seule idée que l’on puisse se faire du métier de journaliste. On peut se sentir plus proche d’Albert Camus, philosophe et journaliste engagé à Combat : « L’engagement n’exclut pas le gout de la vérité », disait-il.

Dirait-on du journal L’Humanité qu’il est plus dangereux qu’un mensonge parce qu’il affiche ses opinions favorables aux travailleurs ? Et de même pour Politis, Le Monde diplomatique, Reporterre et combien d’autres ? Pour moi, Le Figaro ne ment pas, ni Les Echos. Non seulement un certain nombre de leurs rubriques sont les meilleures du genre mais ils ne cherchent à tromper personne. Certes, leurs commentaires au sujet des insoumis et de leurs porte-paroles sont d’une juvénile mauvaise foi mensongère. Mais tout le monde sait de quel balcon parlent ces deux journaux. Personne n’est pris en traitre. Le pire n’est pas la presse ou les journalistes engagés. Le pire c’est celle qui fait semblant de ne pas l’être. Pour ne rien dire de ceux qui prétendent être engagés d’un côté et servent ligne après ligne l’idéologie adverse.
La provocation comme méthode médiatique

À présent, pire que l’engagement politique masqué vient le média de provocation. Quelle misère ! Exemple. Je venais d’achever mon discours sur la place du refuge à Marseille et je regagnais la petite loge où je comptais m’éponger le front et changer de chemise. Un micro se tend « vous vous méfiez des journalistes, n’est-ce pas ? ». Voilà tout ce qu’il y avait à me demander après une heure de discours ? Telle est la profondeur du nombrilisme qui défigure désormais ce métier. Voici quelle a été ma réponse : « les ouvriers de l’industrie d’armement ne sont pas responsables des bombardements ». Elle ne sera pas diffusée. Évidemment. La question n’était pas posée pour avoir une réponse mais pour déclencher un incident. C’était le but de quelques-uns d’obtenir un « incident », « une parole inadmissible », etc. pour y ramener toute l’actualité de notre rassemblement marseillais. Il va de soi que nous nous nous sommes organisés pour faire face et déjouer ces plans.

Déjà la veille, pendant la déambulation, le micro de « C dans l’air » s’est tendu au moment où j’entrais dans le cortège : « vous verrouillez votre communication, pourquoi ? ». Les médias parlent des médias dans les médias à propos des médias. L’expérience montre que si je répondais, cette réponse deviendrait le sujet du compte rendu. Autrement dit, en un instant, l’agenda du micro tendu se serait substitué à celui du discours. Nous avons tiré la conclusion de cette situation en refusant dorénavant tout contact improvisé.

Naturellement, je ne mets pas tout le monde dans le même sac ni tous les médias dans la même fournée. Je sais observer les différences de traitement. Mais une tendance lourde est à l’œuvre. Nous savons tous que dorénavant, les médias ont tendance à vouloir créer des évènements davantage que de rendre compte de ceux qu’il leur est proposé d’observer. Tout le mois de juillet a été employé à ce genre de méthodes contre les Insoumis pour tenter d’affaiblir (en vain) notre campagne parlementaire dans la session extraordinaire. Nous avons eu droit à la fabrication de l’incident à propos du « matheux », puis « vive la France » contre Danièle Obono, puis, puis, puis, chaque semaine, une ou deux trouvailles avant de finir par les lazzis sur ma défense du droit aux vacances.

Méthodiquement, sans honte, il s’agissait de tout plutôt que du contenu de notre bataille. De ce que nous disions, du contenu de nos amendements. Et concernant nos propositions et nos votes, et ceux de nos contradicteurs : rien. Absolument rien. Tout pour la forme, l’apparence. Rien pour le fond. Ce n’est pas que les gens de métier soient tous ignorants ou qu’ils obéissent tous à une logique politique. La vérité est sociale : leurs conditions de recrutement, de travail et de rémunération condamnent chaque individu à un strict conformisme de moutons de Panurge. Il est donc absolument vain d’en attendre autre chose. Le combat contre le système médiatique doit donc faire évoluer ses formes.

Dans l’immédiat évidemment, nous avons pris nos dispositions pour diminuer la prise sur nous, tout en essayant d’améliorer la portée des coups que nous voulons porter au système médiatique actuel. Je précise « actuel » parce qu’on aurait tort de croire que ce que l’on a sous les yeux est la seule manière possible de faire fonctionner un ensemble de moyens de communication et d’information. Le système dominant actuel est au service des dominants du moment. Il recourt aux formes d’expression et préoccupations qui sont celles des dominants. L’objectif pour nous reste de libérer aussi la société de cette prise en tenaille mentale. Car l’éducation et l’école sont les deux premiers outils qui rendent possible une citoyenneté véritable.
Libérer les médias

Nous connaissons les clefs du déverrouillage. La première concerne la propriété des médias. Car l’ordre médiatique part du sommet sur lequel s’alignent tous les compartiments. Que 90% des médias soient possédés par 9 milliardaires est une situation malsaine et dangereuse. La seconde concerne le statut social des gens qui y travaillent. La précarité de la masse des personnels, leur surexploitation et les cadences infernales sont des encouragements matériels très forts à la servilité politique et à la « pensée en boucle ». Moins d’écart de salaires, moins de précarité, moins de libre circulation du public vers le privé, ce serait déjà une respiration tellement oxygénante ! La troisième concerne l’organisation du travail. Il faut partout des comités de rédaction et quand il y en a, ils ne peuvent être de pures chambres d’enregistrement de caprices des chefferies. Les professionnels doivent avoir droit à des congés formations et de l’assistance tout au long de leur carrière et au fil de leur travail.

Autrement dit, nous analysons le système médiatique à partir de ses formes de fonctionnement réelles. C’est-à-dire à partir des rapports de production qui le constituent et des rapports sociaux internes à l’aide desquels il obtient à la fois sa rentabilité économique et sa police de la pensée. Par exemple, il y a un rapport très direct entre la précarité de la plupart des gens des médias, leur surcharge de travail, et la violence de l’autocensure qu’ils s’imposent pour améliorer leurs situations personnelles.

De bien des façons, le système médiatique est l’adversaire central de la bataille pour la révolution citoyenne. On a pu le voir pendant la campagne électorale de l’élection présidentielle. Ce n’est ni la droite, ni le PS qui nous ont affrontées sérieusement. Seul le fonctionnement en boucle et en écho de quelques éditorialistes a produit et reproduit sans cesse des thèmes de campagne permanente contre nous. Le lepénisme médiatique a plus fait pour renforcer les suffrages d’extrême droite que n’importe quelle campagne de la famille Le Pen. Encore aujourd’hui, une « experte », directrice de la Fondation Jean Jaurès, liée au PS, s’inquiète des risques que ferait peser « La France insoumise » dans un blog du Huffington Post sur la liberté de la presse et regrette que certains aient choisi de nous donner la parole plutôt qu’au Front national.

De la même manière, les efforts acharnés pour me diaboliser, m’attribuer des positions politiques qui ne sont pas les miennes, ont été les seules vraies difficultés auxquelles nous nous sommes heurtés. Et ces difficultés ne venaient pas du contenu des attaques mais de leur incessante répétition. Il en va de même en cette rentrée où pour toute réponse à toute question ou toute initiative que nous prenons, le système médiatique nous renvoie à une réplique unique : « Venezuela » ! Le défi n’est donc pas tant de contre-attaquer. Parfois, cela revient à valider la charge de l’agresseur médiatique. Le défi est d’enlever son dentier au tigre de papier avant même qu’il ne morde. Il faut donc agir avec méthode, sans aucune naïveté ni illusion sur la nature de ce que nous affrontons.
Décrédibiliser la cléricature

Au demeurant, le problème posé n’est pas nouveau. Sous l’ancien régime monarchique aussi, l’hégémonie idéologique était la condition fondamentale de survie du système. Il en est ainsi à toutes les époques. Le consentement à l’autorité et l’évidence de celle-ci, reposent toujours sur des constructions idéologiques globales qui fondent leur légitimité. L’appareil qui produit et reproduit cette idéologie et l’injecte dans le sang du corps social doit donc être la première cible du combat contre l’ordre établi. C’est lui qui forme l’épiderme à franchir pour pouvoir atteindre les organes du pouvoir en place. C’est lui qui sécrète les anticorps destinés à détruire tout corps étranger à la logique du système dominant. Définir la meilleure forme d’action pour démanteler ce pouvoir d’auto-défense est la première tâche pour commencer la révolution des consciences. Les formes peuvent et doivent être aussi diverses que les époques et les cultures de références. Mais pour l’essentiel, elles imposent toujours une figure commune : vider l’émetteur de l’idéologie dominante de sa légitimité. Emetteurs : l’église à l’époque, les médias aujourd’hui, l’appareil ecclésiastique hier, les cléricatures médiatiques aujourd’hui.

La bonne méthode dans ce domaine est la méthode efficace. Bien sûr, celle-ci peut varier avec le temps et les circonstances. Mais l’expérience montre que la méthode qui a toujours le mieux réussi joue un tableau central. Il faut ruiner la crédibilité de l’émetteur. Pour cela il faut frapper sans relâche sa prétention à être « sans parti pris », indépendant et soucieux d’éthique. Pour cela il faut souligner continuellement la différence entre les valeurs dont il se réclame et la pratique qui est la sienne. Ainsi a fonctionné la dénonciation de la pratique des ecclésiastiques d’ancien régime en contradiction avec la charité, la justice et la fraternité dont se réclamait la doctrine chrétienne. Choquante d’abord, cette critique devenue systématique a permis à des générations de libres-penseurs de construire une nouvelle conscience politique populaire. Nouvelle parce que débarrassée des auto-limitations que lui suggérait auparavant l’idéologie dominante fondée sur l’autorité du religieux.

Il en va de même avec le système médiatique. Ses mensonges, ses abus, sa servilité une fois mis en lumière, exaspèrent définitivement ceux qu’il tente d’abasourdir. Une fois le seuil d’exaspération franchi, le retour en arrière devient impossible. Au contraire, l’esprit mis en alerte et en état de suspicion permanente à l’égard des médias s’enrage davantage à chaque occasion. Alors le mode opératoire est simple : railleries, humour, superposition, impertinence doivent être convoqués pour miner à la racine l’autorité religieuse que voudrait être le système médiatique et la cléricature arrogante qui le compose.

La tâche est facilitée aujourd’hui. Comptons sur l’effet produit par le rabâchage des idées et des mots de la pensée dominante, en toutes circonstances et à tout propos ! Ce rabâchage est perçu en tant que tel par le public auquel il est infligé. Encouragées par leur hégémonie et le sentiment d’impunité, les récitants sont désormais profondément engagés dans la voie du jargon et de la psalmodie. Ils ne peuvent s’en rendre compte. Ils sont donc aussi vulnérables du fait de l’étrangeté qui s’en dégage que l’étaient les « vobiscum » de la messe en latin.
Dénoncer ne suffit pas

Naturellement, nous ne devons jamais cacher que nous combattons ce système. Mais la « dénonciation », si nécessaire qu’elle soit, ne saurait suffire. La stratégie de combat doit être à la mesure de ce que nous affrontons : totale et globale. Pendant la campagne présidentielle, nous avons montré comment les réseaux sociaux permettaient de contourner le système de l’officialité médiatique. Nous avons ainsi créé la première chaîne YouTube politique de masse. L’attention des commentateurs s’est concentrée sur le bénéficiaire de cette construction. J’invite plutôt à considérer les abonnés. Leur nombre et leur fidélité montre quelle disponibilité existe pour participer à une activité de contournement comme celle-ci. Il exprime donc une prise de conscience populaire massive. Nous allons tirer toute les leçons de ce fait et de la stratégie que nous avons menée. Il n’est pas besoin d’en dire davantage à cette heure. Pour le reste, il va de soi que la rentrée des médias nous a servi d’une façon inattendue mais incroyablement favorable.
Bonne nouvelle : Raquel Garrido

L’arrivée de Raquel Garrido sur C8 a polarisé la hargne de la caste. Ceux-là n’avaient bien-sûr rien à dire quand Cohn-Bendit nous agonisait de postillons sur Europe 1, ou que Roselyne Bachelot officiait ici et là. Leurs critiques restent d’ailleurs très évasives en ce qui concerne les autres militants politiques dorénavant installés à l’antenne : Raffarin, Guaino, Dray et compagnie.

Raquel Garrido concentre leur haine de caste. D’abord parce que c’est une femme, donc les messieurs se lâchent plus facilement. Ensuite parce qu’elle a du talent. Ce qui risque de faire s’étioler quelques pots de fleurs des deux genres. De plus elle est cultivée. Elle parle aussi quatre langues, ce qui lui permet de boire d’autres potages informatifs que la seule soupe nationale. En outre, elle a une longue expérience de l’engagement intellectuel. Elle sait ordonner et exprimer un point de vue sans jargonner ou être pédante. Enfin elle est libre. En effet j’ai lu qu’on faisait des parallèles entre la situation de Bruno Roger-Petit et celle de Raquel Garrido. C’est tout à fait inapproprié. Lui est le porte-parole du gouvernement. Sa parole est soumise. Raquel Garrido est insoumise. Elle exprime son propre point de vue, comme elle l’entend. Elle n’est pas mandatée. Ni par moi ni par personne. Contrairement à ceux qui comme Le Canard enchaîné en font l’improbable « numéro 2 » du mouvement, elle n’y a aucun mandat. En fait personne n’en a ou presque dans le mouvement. Garrido est une figure de notre mouvance qu’elle a contribué à fonder. Elle est une proche compagne de mes combats depuis 30 ans et je suis flatté qu’on la dise mon porte-parole quand j’observe la qualité de ses interventions. C’est une personnalité au bon sens du terme. C’est toute la force de sa position : elle exprime une culture, un parti-pris intellectuel. Pas un une mission de parti. Et comme c’est une personne qui prend au sérieux le travail qui lui est demandé, elle sera une chroniqueuse brillante et percutante. C’est ce qu’a déjà montré sa question au Premier ministre en conférence de presse.

Évidemment, j’ai noté la critique selon laquelle « elle travaille pour Bolloré ». Jaloux et sectaires aboient en cadence. Ce serait « un comble » aussi pour certains éditocrates de la bien-pensance. Ah ! Ah ! Il reste à tous ces pédants à aller voir tous ceux qui travaillent pour un capitaliste pour leur demander de renoncer à leur poste ! Quelle grossière manœuvre que cet argument. Toute personne qui va au travail fait un grand compromis avec le capital puisqu’elle lui cède gratuitement une part de la plus-value qu’elle crée. Un peu de marxisme aiderait certains à penser plus finement.

Cependant, il faut ajouter autre chose. Ce qui vient de se passer en général, de l’affaire Bruno Roger-Petit à la nomination de tous ces chroniqueurs politiques, nous sert beaucoup dans notre combat contre le système médiatique. Que l’étau se soit desserré grâce à l’embauche d’une ou deux personnes proches de nous ne nous fait pas perdre de vue le tableau d’ensemble. La « confusion des genres » entre journalistes et militants politiques éclaire la situation générale. Car il n’y a pas de confusion. Tous les journalistes politiques sans exception ont un point de vue politique et c’est d’ailleurs pour cela qu’ils sont recrutés plutôt que d’autres.

La situation actuelle jette aux orties un secret de polichinelle. La caste politique, les médiacrates et l’oligarchie forment un seul bloc social que lie l’argent et les privilèges. Le plateau de « C dans l’air » l’autre soir, où l’on vit rivaliser de grossières et lourdasses bassines de fiel la totalité des participants, est un si bel exemple de cet entre-soi. L’énorme couche de discrédit supplémentaire que les nominations de chroniqueurs et les réactions de haine des médiacrates qu’elles entrainent font bien avancer dans la conscience collective notre travail de sape. Encore une fois, l’essentiel est de décrédibiliser le système du point de vue des valeurs qu’il prétend mettre en œuvre. Comme la dit le sociologue du « populisme de gauche », l’argentin Ernesto Laclau, « le seul parti effectif contre nous est le système médiatique ». Ni la droite, ni les « sociaux-démocrates » ne sont en état de faire leur travail tant la marchandise qu’ils ont à vendre est recrachée par tous. L’épisode d’auto-disqualification doit donc être replacé dans son contexte global en France. Il exprime quelque chose d’essentiel à propos de la crise du système de domination des puissants sur la société.
Halte au culte de la personnalité ! Vive la médiocrité, vive Brunet !
Brunet, c'est bien lui qui a écrit , début 2012, un essai intitulé " Pourquoi Sarkozy va gagner ? " ??
( je suis émerveillée par cette analyse prédictive, par cette capacité d'anticipation , qui sont les marques d'une grande intelligence )
Les journalistes en mesure de pondre un texte de la qualité, de la subtilité et de la pertinence de celui de Mélenchon reproduit ci-dessus se comptent sur les doigts de la main d'un manchot.
Je suis surpris qu'aucun journaliste, ni cet article, ne reprenne le rôle joué par Ismaël Emelien dans l'élection de Maduro, pendant qu'il travaillait chez Havas et que personne ne questionne Macrons et ses conseillers à ce sujet. Je suis surpris également qu'au même moment ou Macron traite le vénézuela de dictature, il envoie son ambassadeur faire des courbettes devant ledit dictateur, comme l'a montré Jean-Luc Mélenchon sur son billet de blog : https://twitter.com/NadalDiplo/status/897279727442026496
Il serait bienvenue l'ajouter dans cet article que Mélenchon a proposé de débattre de la situation avec Macron ou son premier ministre. A ce jour c'est silence radio.
En terminant cet article le mot jésuite m'est venu à l'esprit. Il est mi-figue mi-raisin ( retour à l'envoyeur ) mais quand même plus raisin. Ainsi " Autrement dit, Mélenchon et ses "amis" sont pris au piège d’une "mécanique infernale" . Où sont-ils pris au piège si ce n'est en ne leur accordant pas un temps de réponse qui mériterait une émission à elle seule ? Enfin cet article ne manque pas de citations de l' éditocratie officielle renforçant ainsi par un effet mécanique sa vision. Où sont celles des analystes qui donnent une autre image de la situation ?
Non mais... attend!
Qu'est ce que le Gouvernement Maduro fait et que ne ferait pas n'importe quel Gouvernement confronté à n'importe quelle rébellion violente.
Et que fait donc le Gouvernement Français depuis plusieurs années, sinon la MEME CHOSE
La seule différence est une différence de volume de la répression, ne tenant qu'a une seule chose, le volume de violence des OPPOSANTS
Nous sommes toujours en Etat d'Urgence mes petits pères. Des militaires en armes tuent dans la rue tout agresseur, SANS AUTRE FORME DE PROCÈS. Et il n'en faudrait pas beaucoup pour passer en État de Siège; par exemple quelques manifestations bien senties contre les Ordonnances...
M'est avis que si les Insoumis font le dos rond, ce n'est pas par manque arguments mais plutôt que ceux ci risqueraient de faire voler en éclats le vernis de consensus qui maintient encore la paix sociale.
Faut pas qu'ils titillent trop les citoyens, ces loustics marcheurs, ils pourraient se retrouver à devoir courir...vite
Et leurs réponses [large]mi-figue mi-raisin[/large]ravivent l'injonction médiatique.

Pourquoi mi-figues mi-raisin ?
Quel réponses sérieuse peut-on apporter en 20s à une injonction médiatique sur une question aussi complexe que le Venezuela. Et pourquoi vous n'allez pas au fond des choses en traitant le problème de cette forme de propagande médiatique bien de chez nous contre la france Insoumis ...

.... la stratégie d’instrumentalisation du dossier vénézuélien pour faire le procès de la gauche antilibérale française...

....Ce déploiement médiatique ressemble furieusement à une injonction morale faite à la France Insoumise et à son chef de file dont on reproche avec insistance le silence sur le sujet, de condamner, bien entendu, ce « régime » honni et de souscrire au discours dominant. Les insoumis et les communistes français ne sont pas seuls au monde dans cette galère médiatique. Unidos Podemos, en Espagne, fait face au même procès médiatique depuis des années. Outre-Manche, c’est Jeremy Corbyn et ses camarades qui sont, en ce moment, sur la sellette.
Florilège de tweets d’hier et d’aujourd’hui

Cette instrumentalisation franco-française du Venezuela ne date pas d’hier. On se souvient par exemple de la polémique lancée par Patrick Cohen, à 10 jours du 1er tour des élections présidentielles, sur l’ALBA, de la manchette du Figaro du 12 avril « Mélenchon : le délirant projet du Chavez français ».....
http://lvsl.fr/venezuela-indulgence-presse-francaise-pour-violence-d-extreme-droite
En tout cas il est heureux d'apprendre que le gouvernement français n'est en affaire avec aucun pays au comportement litigieux. Israel, l'arabie saoudite, les usa ont sans doutes de grandes leçons a donner aux autres pays du monde.
C'est drôle que les médias n'interrogent pas les membres du gouvernement sur son soutien à l'Arabie Saoudite, le Qatar et sur les nombreux voyages payés par celui-ci aux politiques alors que ces deux pays soutiennent une guerre contre le Yémen.

Selon un rapport de l'ONU, 7 millions de Yéménites font face à la famine, 17 millions à la malnutrition et près de 500.000 enfants auront des séquelles liées à la faim. C'est quand même autre chose que du Maduro, non ? Mais c'est vrai que le Yémen n'est pas dans le camp du bien.

Quand tout ceci aura fini par être mis sur la place publique, comment seront qualifiés ceux qui étaient au courant depuis plusieurs années et qui n'ont pas informé ou qui auront fait diversion ?
"Avec la dérive autoritaire du gouvernement de Nicolas Maduro"...

Au moins le parti pris est énoncé dès la première ligne... une justification un tant soit peu sérieuse aurait-été appréciée.

On est pas au Monde ici.

Je ne paye pas un abonnement pour bouffer la propagande ordinaire des médias atlantistes.

Merci.
L'entretien avec David Greaber sur Hors Série prend ici tout son sens non ?
Mouais.
Sur @si vous prétendez analyser vos confrères mais vous ne faites que les paraphraser pour reposer leurs questions à l'identique.
Cet article est parfaitement inutile.
Dernière phrase : "Peut-être pourront-ils se rattraper sur Youtube quand Mélenchon consentira à partager son analyse sur la question."
Dites-moi, Anne-Sophie, serait-ce aussi une injonction faite à Mélenchon ? Et si il se refusait à "consentir", évitait de lâcher une analyse d'une situation de crise difficilement analysable ?

Au passage, vous sauriez si quelqu'un a fait l'analyse de l'"analyse" de Macron disant "une dictature qui tente de se survivre au prix d'une détresse humanitaire sans précédent" ?
Quelqu'un a dit quelque part que c'était léger sur le fond et lourd sur les conséquences vu ce que ça implique comme prise de position (faite pour la France, en notre nom) contre Maduro ?
Quand Trump se met à parler d'intervention militaire, doit-on entendre que la France grande libératrice comme en Libye ou en Syrie ne verrait pas d'objection à ce genre d'action contre "une dictature qui tente de se survivre au prix d'une détresse humanitaire sans précédent." ?
Avec la dérive autoritaire du gouvernement de Nicolas Maduro

Et encore ta rien vue...P******
Bon j'ai jamais été empreint d'un grand humanisme et ni d'un quelconque intérêt pour le prolongement existentielle sur Terre pour mon prochain aux idées idées opposé mais là plus ça va avec le vénézuéla et plus j'ai envie mais vraiment que maduro les finissent à coup de sulfateuse.
Honduras, Brésil... Deux pays qu'il fallait dénoncer tant que leurs gouvernements étaient dirigés par des gauchistes. Et deux pays où désormais les écolos et les syndicalistes peuvent se faire exécuter sans qu'un seul éditocrate ne vienne réclamer d'excommunication publique des dirigeants suivants de la part de Mélenchon ou d'un autre. C'est bien simple, le Honduras n'existe plus, et le Brésil est une grande démocratie qui absous ses dirigeants par un vote parlementaire quand la Justice souhaite faire le contraire...

Est-il nécessaire d'aller plus loin pour montrer toute la malignité de ce débat ?
Pourquoi les insoumis devraient-ils répondre aux injonctions des médias sur la crises au Venezuela?.....Voilà une question que les journalistes devraient se poser? Non?
N'est-il pas étrange qu'alors que le règne de Jupiter qui se transforme dangereusement en celui d'Icare,,la seule réponse que l'on apporte à l'opposition c'est Venezuela!!! De qui se fout-on pour ne pas y voir une diversion honteuse et ridicule? Comme le souligne Mélenchon:Baisse des APL Venezuela! impôt sur la fortune Venezuela! etc etc etc.....C'est de l'argumentation politique?....Il semble que le Venezuela ait le pétrole et la France médiatique assez peu d'idées.

D'autre part, le format des injonctions médiatiques ,à devoir se justifier en 30 secondes sur son soutien ou non aux chavistes....N'est-ce pas une autre façon de se foutre du monde ? Est-il possible ,devant l'ampleur de la désinformation et de la complexité du problème,de renverser ce rouleau compresseur médiatique?

Ne serait-il pas temps que les journalistes ,dignes de ce nom, fassent, leur boulot à ce sujet.Le traitement médiatique du Venezuela est une honte.

Vous voulez un point de départ? la loi d'amnistie (1ere) loi votée par le parlement nouvellement élu....refusée par l'horrible dictateur Maduro. Dans cette loi ,il y a énormément à creuser pour voir à qui nous avons affaire....tant du point de vue de ces grands démocrates de la MUD que du traitement médiatique affairant.C'est un document indiscutable du point de vue de la source......

Après analyse de cette loi,vous me direz si un état de droit peut accepter une telle ignominie?

Quelques uns ont fait ce boulot ;
https://blogs.mediapart.fr/pizzicalaluna/blog/250216/venezuela-bonnes-et-mauvaises-victimes-au-venezuela-par-maurice-lemoine
https://blogs.mediapart.fr/pizzicalaluna/blog/010416/venezuela-infos-pizzi-loi-d-amnistie-ou-loi-d-amnesie

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