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Un voyage dans les musiques de films

La mort du compositeur anglais John Barry est l'occasion de rappeler le rôle prépondérant de la musique dans le souvenir cinématographique (exemple de James Bond, évoqué par une simple signature musicale). Et si toutes les musiques imaginables ont été utilisées au cinéma, tous les styles n'y sont pas égaux. Formé au Jazz et à la Pop, John Barry a dû, comme beaucoup d'autres, suivre des règles instituées par la musique symphonique d’inspiration austro-hongroise qui, 80 ans après son arrivée à Hollywood, continue de fournir les bases quasi-incontournables du genre.

Derniers commentaires

Na mais je suis bête et tout (jamais fait de musique de ma vie, pas même la traditionnelle turlut au collège) mais bon, quand Rafik dit austro-hongrois, je présumais qu'il parlait de la nationalité des principaux musiciens qui ont fait la musique d'Hollywood, pas de l'historique des influences depuis le néolithique. Nan ?
John Barry était l'ancien mari de Jane Birkin, qui l'a quitté pour Gainsbourg.

Bizarrement, j'ai toujours qu'il y avait une similitude entre le thème de "James Bond" et les arrangements du "Poinçonneur des Lilas" :

John Barry : http://www.youtube.com/watch?v=Ii1tc493bZM

Serge Gainsbourg : http://www.youtube.com/watch?v=StI_p567_NE&feature=related

J'ai un peu la même impression (peut-être même en plus) avec "L'eau à la bouche" : http://www.youtube.com/watch?v=TojXB8uOiA4&feature=related

Est-ce juste le fruit de mon imagination ?
Excellent article sur John Barry - où comment ne pas faire forcément une thèse tout en étant informatif et précis.

Où l'on apprend par exemple que " « JB » était un obstiné : il a toujours tenu tête aux réalisateurs, étant sûr de lui et de ses idées. Personne ne pouvait influer sur la perception musicale du grand chef à la baguette d’or."

En opposition, donc, à la formulation "John Barry a dû, comme beaucoup d'autres, suivre des règles instituées par la musique symphonique d’inspiration austro-hongroise". Non, John n'a pas été obligé de suivre des règles...
Je viens d'écouter l'extrait de Danse avec les Loups. Et s'il est vrai que l'influence germanique ou viennoise ne se fait plus (trop) sentir dans le style americana, je ne peux m'empêcher d'associer ce genre à la période américaine de Dvorak (lui-même influencé par le folklore américain). Une sorte d'aller-retour, en somme.
J'apporte aussi mon grain de sel. Il est toujours mal aisé de parler d'écoles esthétiques au XXe siècle. Certes, la musique holywoodienne est très influencée par Wagner, Mahler, Strauss, par Ravel, Stravinsky, Debussy, voire Bartok (peut-on ajouter Janacek? je ne sais pas, trop peu de culture en musique de film). Mais elle est surtout à l'image de la nation américaine: un melting-pot.
La seule école qui n'est pas influencé la musique de film américaine, c'est l'Ecole de Vienne (Schoenberg, Berg et Webern). Et cela, c'est très important car la musique de film se doit d'être "facile" d'écoute. Cela a pour conséquence que le style de l'avant-garde n'a jamais eu trop sa place dans le cinéma (sauf notamment chez Kubrick), même si cela va un peu mieux maintenant.
En parlant de cela, la remarque de Rafik (« mais n'est-ce pas là la raison d'être [ = être bourgeoise] de la culture viennoise ?») me fait tiquer. Non, la musique viennoise n'est pas bourgeoise. Ecoutez les trois viennois cités plus haut (ce que vous avez déjà fait, je pense) et vous jugerez que cela est loin d'être bourgeois. C'est le choix de l'industrie cinématographique de l'époque, qui est bourgeois.
La plus belle bande bande originale de film est probablement "The thin red line" de Terrence Malick.
Bonjour, et merci Rafik pour cet article, c'est toujours aussi intéressant de vous lire. Pas de pinaillages intempestifs (un salut cordial aux petits Torquemadas du forum), juste une question : pourquoi ne pas faire une émission type 'Dans le Film' autour de la musique de film (et des notions de diégèse, intra-diégèse et.), qui me semble avoir toute sa place sur ce site?
Keep up the good work!
Chronique passionnante, comme souvent !

"Prochaine chronique: années 60-70, la mort de l'Empire austro-hongrois."

...J'attends avec impatience !

J'espère aussi que Rafik nous touchera quelques mots de l'utilisation diégétique de la musique, bien différente de la simple illustration. J'ai en tête quelques séquences très réussies où la musique est inclue dans l'action, voire y joue un rôle prépondérant, et apporte un je-ne-sais-quoi qui rend une scène intense, en vrac :

- "Que sera sera" chantée par Doris Day dans l'Homme qui en savait trop (elle chante pour signaler sa présence à son fils séquestré à quelques pièces de là) ou dans le même film, l'attente du coup de cymbale dans l'orchestre, qui correspond au moment où l'assassin doit tirer, et qu'on attend tout en le redoutant.
- La scène de torture dans Le bon, la brute et le truand (l'orchestre joue pour cacher les cris, et "plus l'orchestre joue fort, plus Wallace cogne"). Pour continuer avec Sergio Leone on pourrait parler de l'homme à l'harmonica, qui balance sa mélodie lancinante comme le leitmotiv de sa vengeance, ou encore la petite boite à musique qui accompagne les duels de "l'Indien" dans "Et pour quelques dollars de plus..."
- Dj Cut Killer qui installe sa sono a sa fenêtre dans "La Haine" et fait résonner sur les murs d'une cité transformée en poudrière un mémorable mix "Nique la Police (assassin) / "Je ne regrette rien" (Piaf)...
- Alex rendu fou et physiquement malade par la 5eme symphonie de Beethoven dans Orange mécanique...

Voilà pour ce qui me vient spontanément, à chacun de compléter la liste avec ses exemples...

Je suis sûr que Rafik saura nous en dire quelquechose d'intéressant !
Série qui se conclura fin février, avec le sacre aux Oscars de Trent Reznor & Atticus Ross et de leur musique pour The Social Network. Ou comment le parrain du Rock Industriel montre la voie pour des musiques de film vraiment originales (dans les deux sens du terme).

http://nullco.com/TSN/
C'est dommage aussi qu'il n'y ait pas un mot sur la musique du cinéma indien. Je me passe souvent les scènes de "Pyaasa-L'Assoiffé" de Guru Duttt, surtout celle du théâtre (où le poète, interprété par Guru Dutt, considéré comme mort, revient pour écouter une "oraison funèbre" de ceux qui l'ont pourtant totalement rejeté, lui et son œuvre).
[large]La musique adoucit les moeurs.
Enfin il parait ...[/large]
Très intéressante chronique, merci beaucoup à Rafik Djoumi.

Mais (il y a toujours un mais...) j'ai quand même failli m'étrangler (j'étais en train de manger) quand j'ai lu ceci:

... tandis que Dmitri Chostakovitch compose près d’une quinzaine de partitions pour le grand écran. Cette musique pour films soviétique est néanmoins tenue par les rênes du réalisme socialiste imposé par Staline. Son rapport aux images s’en tient donc à l’abstraction intellectuelle, au symbolisme approuvé par la cause révolutionnaire (souvent par le jeu du contrepoint musical). Il est hors de question, pour ces compositeurs, de céder à un quelconque sentimentalisme qui leur vaudrait l’accusation de "formalisme bourgeois" équivalent à une mise à mort. Cette terreur sourde [...] va très largement contribuer à la stagnation, voire à la régression musicale, suite à quelques mois d’expérimentation tous azimuts.

Mékeskidi ??!!?!? Mais ça va pas non ?

D'abord, Shostakovich en a fait plutôt fait au moins 36, de musique de films, pas "une quinzaine". Mais peut-être vous arrétiez-vous à 1939 (début, parce que ça fait 16 si on compte l'année 39 en entier : il en a fait deux cette année là).

Ensuite, et c'est cela qui m'a le plus choqué, il y a le "Il est hors de question, pour ces compositeurs, de céder à un quelconque sentimentalisme " et la "stagnation" après quelques mois. Ben mon bon monsieur, on n'a pas écouté les même musique de films de Shostakovich. Pour le sentimentalisme, rien que dans Ovod (Le Taon, The Gadfly, 1955), c'en est plein de musique sentimentaliste (comme la romance, la nocturne, etc.), et la scène Cuuuuûûlte où le cardinal s'entretient avec le révolutionnaire (le fameux "Taon") alors fait prisonnier, et ... qu'il découvre que c'est son propre fils (*). La scène est totalement sans musique jusqu'à ce coup de tonnerre symphonique terrible, qui s'enchaine (au moment où le prisonnier dit "Padre!") sur un pizzicato sublimant la plainte nostalgique des cordes. Rhâââ, trop bon !!! (et acteur principal absolument exceptionnel).

Et la stagnation de quelques mois ? C't'uneblaguenon ?
Certes il y a eu de sacrées expérimentations dans les années 30, comme Odna (Seule, Alone, 1931), musique hallucinante, par exemple avec l'utilisation du Theremine, premier instrument électronique (la musique dans la tempête de neige est terrible), musique à foutre une crise d'apoplexie à un Austro-hongrois.

Et La nouvelle Babylone (1929), le premier.

Mais ce n'est pas parce qu'il y a eu de telles expérimentations au début que la suite ne vaudrait pas grand chose. C'est toujours au début qu'on expérimente, après on prend ce qui semble le mieux compte tenu de l'expérience acquise lors des expérimentations. Sinon à quoi ça sert d'expérimenter si c'est pour oublier tout de suite sous prétexte de toujours expérimenter ?

Quand j'écoute Gadfly (déjà décrit), Hamlet (1964), 5 jours 5 nuits (1960), certaines parties du Young Guard (1948), je ne trouve absolument pas qu'il y ait stagnation. C'est du grand et beau Shostakovich.

Ok, The Fall of Berlin, c'est effectivement de la musique de propagande soviétique, mais c'est un peu le thème unique du film (n'empêche que le "Storming Seelov Heights (Zielona Gora)" est quand même sacrément bien).

Et ne venez pas me dire que toute cette musique n'est que de l'Austro-hongrois (même si bien sûr une partie l'est).

Allez, je vous pardonne, personne n'est omniscient, personne n'est parfait. Pour la peine, vous allez gentiment me faire prochainement une superbe chronique rien que sur les films russes ayant eu un certain Dimitri Shostakovich comme compositeur de leur musique. ;-)

(*) oui, il y a un cardinal qui a un fils (fruit de ses oeuvres...) : c'est quand même un film soviétique, hein, fallait quand même s'y s'attendre, à ce que l'Eglise se fasse ridiculiser.
(N'empêche, plus Djac rouspète sur ce forum, moins il a d'excuses pour dégager d'un revers de "ah mais j'aurais rien d'intéressant à dire moi" les persistantes demandes populaires d'une chronique Baweurienne régulière sur les effets musicaux dans les séquences de films, documentaires, sujets tv. Et plus je le hais donc.)
Très jolis les diaporamas à la fin... et éclairants !
merci !
J'ai révisé et appris plein de choses.Merci Rafik.Rassurez-vous Djac,vous n'êtes pas un donneur de leçons.Par contre,je n'aime pas beaucoup les pseudos redresseurs de torts que je trouve fatigants .
Pour répondre à une prise de bec plus haut, personnellement, ni la forme ni le fond du texte de Djac Baweur ne m'ont gêné.

Je l'ai pris comme un désir d'amener des précisions et de rétablir des subtilités à la suite d'une chronique qui, effectivement, est le condensé brutal, forcément vulgarisateur, d'une Histoire nettement plus complexe.
(je pense que "condensé brutal" pourra faire sourire Daniel, lui qui a failli tourner de l'oeil quand il a découvert la longueur de mon texte. Il m'a donc gentiment proposé de le scinder en deux parties. La seconde partie ressemble donc plus à une conclusion qu'à un nouveau voyage dans la musique de film des années 70 à 2000.)

Ceci dit, pour répondre à quelques points :

- j'ai choisi l'angle de "l'Empire austro-hongrois" parce qu'il met en lumière une influence culturelle bien localisée, à la fois dans l'espace et dans le temps, et qu'il offre un contraste, facile à appréhender pour le lecteur, avec la "culture hollywoodienne" qui se forme durant ces années à Los Angeles. Je me suis donc servi de la nationalité des trois compositeurs principaux cités dans cet article. Mais il va sans dire que leur bagage musical se mêle étroitement à celui de leurs voisins allemands et qu'ils connaissent aussi bien les contours du poème symphonique tel qu'il existait en France (Berlioz) ou en Russie (Rimski-Korsakov)

- Concernant Wagner, son influence (énorme) sur la structure de la musique de film équivaut, à mes oreilles, à son influence sur la musique tout court. Et c'est vrai que, son omniprésence est telle que je n'ai pas pris la peine de le citer (je ne le cite même pas dans la seconde partie, au sujet de Star Wars, film qu'il a pourtant inspiré sur un plan plus que musical). J'ai préféré m'en tenir aux influences directes des compositeurs cités; via leurs professeurs notamment.

- Rien à rajouter sur ce que vous écrivez au sujet d'Aaron Copland. Précisons toutefois que, parmi les films sur lesquels il a travaillé, Le Poney rouge (1949) est celui qui flirte le plus ouvertement avec le genre du Western. Mais cela n'aura pas suffi, à l'époque, à imposer ce style sur un genre qui pourtant l'appelait de tous ses vœux.

- Concernant le rapport des patrons de studio à la musique, ce que je soulignais était leur méfiance vis-à-vis d'une musique qu'on pourrait qualifier de "locale". Je n'ai jamais suggéré qu'ils se détournaient des grands compositeurs de l'époque (Korngold en est un exemple tout de même). Et lorsque vous citez les nombreuses biopics qui se font à l'époque sur les compositeurs, ceci rejoint ce que je disais concernant la place de la musique dans le cinéma américain des années 30; elle doit "justifier" de sa présence. Il ne leur serait pas forcément venu à l'idée d'engager Stravinsky pour qu'il compose "l'underscore" d'un film de gangsters par exemple (et d'ailleurs, ce dernier aurait-il accepté ?)
- Dans le même ordre d'idée, Irving Thalberg (qui, justement, est l'un de ceux qui ont aidé les patrons de studio à s'émanciper de leurs modèles de la vieille Europe) tentait régulièrement de monter des opérations de prestige. Mais ce faisant, en important des grands noms de la scène vers le cinéma, il faisait ce que faisaient ces patrons; il habillait le cinéma d'un prestige venu d'ailleurs, et d'Europe notamment.

- Enfin, concernant le terme "intègre", je l'ai tout simplement chipé dans le livret du CD de la musique des Grands espaces. Je ne sais pas s'il veut dire quelque chose "musicalement", mais il m'a semblé qu'il désignait assez bien la tenue mélodique des morceaux de Moross, la régularité des mesures, et qu'il correspondait assez bien à la mentalité de l'Ouest que cette musique avait la prétention de capturer.


Voilà, pour dire qu'en résumé je suis bien d'accord avec les évènements que Djac rapporte dans son post; mais je pense qu'ils ne contredisent pas les différentes propositions de la chronique.
C'est pas une question de contradiction pure et dure, en effet, mais une gêne persistante vis-à-vis de la conception que vous avez de la vulgarisation.
Par exemple, ceci a tout de même tendance à me laisser pantois et plongé dans des abîmes de perplexité :

"Concernant Wagner, son influence (énorme) sur la structure de la musique de film équivaut, à mes oreilles, à son influence sur la musique tout court. Et c'est vrai que, son omniprésence est telle que je n'ai pas pris la peine de le citer"

C'est tellement important qu'on n'en parle pas ???
Mais ça n'a juste pas de sens !

Ça a d'autant moins de sens que vous persistez avec votre musique "austro-hongroise" - musicalement, ça n'a juste pas de réalité (et le temps ne fait rien ici à l'affaire - de Bach à Strauss et Berg, on a un arc ininterrompu de domination de l'école germanique dans le temps).
Précisément à cause, entre autres, de l'influence énorme de Wagner - mais dont il ne faut pas parler parce que c'est important, il existe une musique d'essence germanique, ou à la rigueur austro-allemande, si vous tenez absolument aux mots composés.
Musique germanique au XIXe et début du XXe, ça, ça a du sens par rapport à l'histoire de la musique, et ça rétablit Brahms, Strauss, Wagner surtout (chtt il faut pas le dire) - mais aussi en toile de fond Bach et Beethoven - comme grands initiateurs.

Remplacez donc, dans votre chronique, le mot "austro-hongroise", qui comporte 15 caractères, par le mot germanique qui n'en comporte que 10, et votre article sera à la fois plus juste et plus court...

Et tout est à l'avenant ; sous prétexte de vulgariser, vous opérez des raccourcis, des non-dits, des catégorisations à la hussarde, sur des foules de détails, qui induisent chez le lecteur non-averti de fausses représentations, sous prétexte de "facilité à appréhender" pour le lecteur. Et, ça vraiment, ça me chiffonne.
De fausses représentations sur l'apparition de la musique américaine - non, ça surgit pas de Broadway, comme ça, paf, en opposition à la vieille Europe, alors que, précisément, elle provient aussi de la vieille Europe -, de fausses représentations sur la musique sous le régime stalinien, des termes utilisés vite fait qui passent pour musicologique quand on connaît pas (harmonie "intègre", "contrepoint musical" représentant les idéaux révolutionnaires (sic) - mais pourquoi diable les utiliser si vous ne les maîtrisez pas, enfin ?), fausses représentations sur les désirs de grands compositeurs comme Schoenberg et Stravinsky vis-à-vis de la musique de film, etc.

On me dit dans l'oreillette qu'il y a encore bien des points qu'on peut soulever comme étant sujet à caution tel qu'énoncés dans l'article :

- John Barry n'a pas vraiment été formé par la pop et jazz, il a commencé par la trompette et le piano classique (et avait une mère qui aurait pu faire une carrière de concertiste) ; adolescent , il assistait à des projections de film en notant dans un carnet ce qui marchait ou pas dans la musique ; ce n'est qu'après qu'il est passé au jazz, autour de son service militaire.

- La fameuse signature musicale de James Bond elle-même n'est pas de John Barry, mais de Monty Norman, thème que John Barry a seulement orchestré ;

- On a mis de la musique dans les films parce qu'il y avait ce que Chion appelle un phénomène de "dé-réalité" (l'absence de sons, justement parce que le public est habitué depuis la pantomime, l'opéra, les spectacles, à la musique diégétique et extra-diégétique), et surtout pour éviter que les bruits extra-diégétiques de l'époque du muet (bruit du public, de la circulation, bruit infernal des projecteurs, etc.) ne viennent perturber l'attention du spectateur ! Et non pas par exorcisme... (Chion qui est pourtant mis en bibliographie...)

- C'est le son et la musique qui ont fixé la notion de durée pour le cinéma, et pas l'inverse. Tout simplement parce qu'il a fallu tenir compte de la vitesse et de la durée de projection lors des diffusions synchrones avec les disques sur gramophone...

- Oubli de Joseph Carl Breil,compositeur pour Griffith de Birth Of A Nation (!) et Intolerance (!!), l'un des tout premiers compositeurs de musique de films (1912, Les Amours de la Reine Elisabeth). Mais américain, pas austro-hongrois...

Etc...


Voici ce que dit Jean-François Revel en introduction à son Histoire de la philosophie (attention, Sébastien, pédantisme inside) :

"Par histoire élémentaire, j'entends une entreprise différente de la vulgarisation. La vulgarisation consiste à simplifier ce qui ne peut pas l'être, et ainsi à déformer une matière pour la rendre assimilable. Malheureusement, ce qui est alors assimilé n'est plus exactement la matière primitive ni celle qui a été promise. Un exposé élémentaire suppose le sacrifice d'une certain quantité de la matière traitée, mais ne contient rien qui ne puisse pas être éventuellement incorporé à un enseignement plus poussé. un manuel d'algèbre destiné à des écoliers est élémentaire, mais n'est pas de la vulgarisation, alors qu'une histoire générale des mathématiques pour adultes, plus ambitieuse par son ampleur apparente, sera beaucoup plus éloignée de pouvoir fournir une véritable initiation aux mathématiques. L'élémentaire est susceptible d'être par la suite approfondi et complété, alors que si l'on veut s'atteler sérieusement à une discipline, il vaut mieux en général commencer par oublier tout ce que la vulgarisation nous en a appris."


En filigrane, c'est donc deux conceptions de la pédagogie et du savoir qui s'affrontent : le côté "sympa", "cool" et consommateur de la vulgarisation, mais qui déforme plutôt qu'elle forme ; de l'autre, une volonté de faire partager un savoir en en disant peut-être moins à la fois, mais en restant intransigeant sur l'exactitude de l'information quand elle est délivrée, y compris des détails.

Nous sommes ici sur @si, site d'information et de décryptage ; que ce site autorise et encourage ce type de vulgarisation est donc un non-sens, à l'opposé et à l'aune de ce que devrait précisément lui dicter son expérience du décryptage chez les autres médias, et plus encore de ce qu'il est nécessaire de disposer pour être en mesure de décrypter, c'est-à-dire de véritables savoirs.
Vous pourrez constater le même problème dans la chronique récente de votre consœur sur la démocratie, restant sur Philosophie magazine (sic !) pour évoquer une problématique si complexe.

Je trouve cela infiniment triste pour l'état intellectuel de notre pays (oui, oui, je fais dans le grandiloquent, tant pis, tant qu'à être pédant, hein, allons-y jusqu'au bout) qu'un site du paysage médiatique à la fois connu et se voulant en pointe du "décryptage", ne se propose que d'en rester là comme apport de connaissances.

Désolé d'être si terriiiiiiiblement pédant et horriiiiiiblement cuistre, mais j'assume.
La première intelligence et finesse consiste à rester modeste, y compris dans des domaines que l'on croit maîtriser sur le bout des doigts.

Connaissant, quant à moi, mieux l'Autriche-Hongrie que l'Allemagne, je frémis de vos propres simplifications. Non, Mahler ne se réduit pas à Wagner, non ce n'est pas que de la musique austro-allemande...

Et je ne vous ferai pas un cours sur l'influence des mélodies populaires slaves, hongroises, yiddish ou autres dans la musique austro-hongroise, à commencer par Mahler lui-même baigné dans sa jeunesse par la musique populaire de Moravie.

Je n'irai pas affirmer que Steiner (ou d'autres) ont hérité de cela car je n'en sais fichtre rien. Et je n'aurais sans doute pas réagi si vous ne preniez pas toute contradiction de si si si haut...

Voilà. J'espère que ce petit billet aura atteint le sommet de l'Everest d'où vous daignez nous parler.
pas du tout.... la première intelligence et finesse impose surtout d'être.... juste et informé. En un mot : cultivé.
Ce qu'est Djac en l'occurence. La modestie n'a rien à voir la-dedans. mais puisque semblez avoir des arguments à avancer, on veut vous lire, et point par point, s'il vous plaît. Et ce dédain (...le sommet de l'Everest...) pour la culture, qui fleurit jusqu'ici...je nous croyais à @rrêt sur images, mais je me trompe sûrement.
Seul Dieu (si vous y croyez) est omniscient. Pour le reste, notre culture (aussi brillant puissions-nous être) ne sera toujours que fragmentaire. La moindre des choses est d'éviter d'asséner péremptoirement son savoir du haut d'une chaire virtuelle de Sorbonne auto-proclamée.
Je ne suis pas votre élève et vous n'êtes pas mon professeur, comme disait l'autre.
La moindre des choses est d'éviter d'asséner péremptoirement son savoir du haut d'une chaire virtuelle de Sorbonne auto-proclamée

Vous vous adressez à Rafik ?
:o)
Quelle que puisse être la musique de Mahler, et quelle que puissent être l'origine des sources auxquelles elle s'abreuve [*], c'est bien une "musique autrichienne" qu'elle contribue à redéfinir - une "musique autrichienne" qui y reconnaît par ailleurs certains de ses archétypes plus anciens. Aucune "musique hongroise" ne s'est reconnue dans la musique de Mahler - et ce notamment parce qu'un certain Bartok ne va pas tarder à en définir une sur d'autres bases. Dit autrement : aucun musicien n'a jamais entendu Mahler comme "musicien hongrois" (ou du moins : aucun musicien dont la définition d'une "musique hongroise" a été reconnue comme légitime par ceux que préoccupait la définition d'une "musique hongroise").

|*] Et parmi ces sources, les traditions allemandes n'occupent pas une place mineure (Des Knaben Wunderhorn, zum Beispiel).
Ai-je écrit que Mahler s'inspire de la musique hongroise. Il faudrait me relire plus calmement, cher ami !
"Quand Wagner mourut, en 1883, sa grande ombre se projeta sur toute l'Allemagne musicale et l'impact de son œuvre fut si considérable qu'aucun jeune compositeur germanique d'alors ne put y échapper. Par ailleurs, sa musique triomphante, sublime et grandiose, fut vite considérée - à tort ou à raison - comme le symbole sonore d'une nation victorieuse, sûre d'elle-même et qui, grâce à sa récente réunification, venait de se hisser au rang des toutes premières puissance mondiales. En ce XIXe finissant, Wagner était considéré comme l'idole de son pays. Musicalement, son prestige immense n'était contrebalancé que par ce viennois d'adoption qu'était Brahms. Et c'est en général sous l'influence conjointe de ces deux géants - Wagner et Brahms - que plusieurs générations de compositeurs mûrirent leur talent. On comprend que le poids encombrant de tels créateurs ait rendu difficile la recherche d'une originalité individuelle. En fait, l'esthétique brahmso-wagnérienne domina toute l'Europe centrale jusqu'à la première guerre mondiale, et les plus marquants des compositeurs de ce temps n'en changèrent point les lignes de force dominante, tout en y apportant des variantes personnelles."

"Symphoniquement, Malher est profondément marqué par Bruckner - qui fut son protecteur et ami - ainsi que par Wagner pour lequel il avait une vénération immense. Mais par-delà ces deux grands créateurs, c'est à Beethoven, maître inégalé de la symphonie, qu'il retournait toujours."
"L'influence de Wagner, son idole, et sa carrière de chef d'orchestre, l'amenèrent à concevoir un lied symphonique à grand développement"

Sur Brahms : "Son culte pour Beethoven, Schubert, Schumann ou Weber, doublé d'une profonde admiration pour Haydn, Mozart ou JS BAch, fit de lui un intense romantique. [..] Volontiers bourru, de religion protestante et profondément germanique d'esprit, à la fois nordique (hambourgeois) et, après 1862, viennois, il sut atteindre dans ses œuvres une densité d'expression rare."

Sur Strauss : "Né à Munich d'un père qui fut un célèbre corniste, le jeune Strauss est élevé dans le respect de la tradition. Les modèles du compositeur sont Mozart et plus encore Mendelssohn. [...]
Et c'est dans cette ville (Meiningen), en 1885, qu'il fait la connaissance d'Alexandre Ritter - disciple et ami de Wagner et de Liszt -, qui devait l'initier aux œuvres de ces deux maîtres et faire de lui un adepte de la Zukunftsmusik ("musique de l'avenir")."

(Histoire de la Musique, Marie-Claire Beltrando-Patier, Larousse)


La célèbre école austro-hongroise, quoi...
Vous devenez saoulant à vouloir toujours avoir le dernier mot.

Mme Beltrando-Patier est sans doute très érudite mais ce serait de grande mauvaise foi de nier tout apport de musique populaire austro-bohémo-morave dans la musique de Mahler. Un exemple trouvé sans effort sur la toile:

""Hört ihr es? Das ist Polyfonie und da habe ich sie her!" Das soll Gustav Mahler ausgerufen haben, als er bei einem Dorffest den Männergesangsverein und die Blaskapelle aus verschiedenen Richtungen musizieren hörte. Ob in den Liedern oder den Sinfonien - Volksmusik taucht bei Mahler immer wieder auf, als Anklang, als vorbeiwehender Fetzen, als Erinnerung an eine Kindheit in Böhmen, als archaischer Ausbruch, als ironischer Kontrast zu einer zügellosen Moderne, die direkt auf den Ersten Weltkrieg zusteuerte. Mahler wuchs mit den Blaskapellen Böhmens auf, seine erste Komposition war bezeichnenderweise eine Polka mit einem Trauermarsch als Einleitung. "

Un conseil: si vous voulez lire des choses sérieuses sur l'Autriche-Hongrie, évitez les références françaises. C'est souvent mauvais ou à côté de la plaque.

Bon, sinon, évidemment qu'il y a un espace culturel linguistique artistique commun entre Austro-allemands et Allemands. Evidemment ! Comme entre Belges francophones et Français de France... Mais de là à nier toute spécificité à la culture belge.

A part ça, Mahler hérite de Wagner, de Brahms mais aussi de Johann Strauss et de Bruckner (deux Autrichiens authentiques) et annonce Schönberg, Berg et la fameuse école de Vienne... Voyez qu'on pourrait tout autant tirer Mahler uniquement vers l'Autriche, ce qui serait de mauvaise foi mais aussi une manière de vous rendre la monnaie de votre pièce.
Vous devenez saoulant à vouloir toujours avoir le dernier mot.

Ce que vous vous essayez vous-même de faire, il semblerait, so...

Je me répète, alors : ce n'est pas parce que vous mettez un bout de mélodie de landler, ou de polka, dans une symphonie que ça en devient un style. Mahler a mis aussi des bouts de musique yiddish - ça fabrique pas un style symphonique yiddish pour autant ! Il y a même frère Jacques (en mineur) dans le mouvement lent de sa symphonie n°1 - vous en déduisez quoi, un style français chez Mahler ?

(du reste, c'est un projet très spécifique à Mahler de montrer comment dans les choses les plus banales du quotidien pouvait se cacher du sublime, selon une métaphysique toute personnelle d'un monde invisible et transcendant qu'on peut tenter d'atteindre via l'Art - d'où ses emprunts à toutes sortes de folklores et musiques populaires, dans le but de les transcender.)

Ou alors, il faudrait que vous réussissiez à me définir ce qu'est une harmonisation typiquement autrichienne, une conduite de la mélodie typiquement autrichienne, une orchestration typiquement autrichienne, une forme symphonique typiquement autrichienne. Or, tous ces éléments chez Mahler sont explicitement, partition en main, en provenance directe de chez Wagner (et Beethoven, pour la forme par exemple - d'où les symphonies)
Bon. On n'y arrivera pas.

Vous parlez "style" (au sens très large d'ailleurs: une bonne moitié du panthéon musical européen de l'époque pourrait s'y retrouver: de César Franck à Dvorak et pourquoi pas aussi les Italiens: Puccini par ex... et les Russes tant qu'on y est) , je parle "influence" et "culture" (par exemple, jamais je ne confondrai une oeuvre de Richard Strauss "allemand" et de Mahler "autrichien" de mon point de vue et pourtant vous les mettez dans le même panier fourre-tout post-wagnérien).

Dialogue de sourds...

Allez: entendons-nous sur au moins une chose: ceux qui ont vraiment accompli quelque chose qui tient de la synthèse entre monde germanique et Europe centrale, ce sont les Tchèques et les Hongrois (Kodaly, Bartok, Lajos Bardos) et pourquoi pas aussi Enescu (mais vous allez me dire que c'est trop français cette fois).

(sinon, chapeau pour votre célérité: vous rafraichissez la page fébrilement toutes les minutes ?)
une bonne moitié du panthéon musical européen de l'époque pourrait s'y retrouver:


Mais oui ! Précisément !
Franck wagnérise à mort, Chausson aussi, Bruckner n'en parlons pas ; par contre peu Dvorak (plus Beethovenien), ou Puccini (il y a des éléments wagnériens chez Puccini, mais aussi français via Massenet et Debussy, et verdien évidemment) ; les russes comme Rimsly-Korsakov ne sont pas complètement immunisés non plus, pour ce qui est de l'utilisation de l'orchestre, ou de certaines harmonies nouvelles.

Je parle de style au sens large, parce que d'abord je parle expressément de musique, et exclusivement de musique ; et qu'ensuite, la question ici est de savoir ce qui a influencé la musique de film d'Hollywood.

Bien sûr que chaque compositeur a une personnalité propre, et une manière de s'approprier un style, un langage, à sa sauce.
Mais si on peut distinguer de la musique baroque, du classicisme, ou du romantisme en musique, c'est bien qu'on peut distinguer des éléments musicaux communs qui font sens à un moment donné. Et certains de ces éléments sont parfois inventés, ou mis en avant, par une seule personne, qui finit par influencer tous ceux qui le suivent immédiatement.
C'est par exemple le cas de Monteverdi vers 1600 pour la basse continue qui va fonder le baroque en musique, c'est le cas de Wagner fin XIX, dans son élargissement de la tonalité par des mouvements chromatiques internes (exemple du prélude de Tristan et Yseult), son développement mélodique continu (idem), le fait de plier la forme à ce développement, dans sa manière d'orchestrer en plans (exemple dans la chevauchée des Walkyries) de faire des doublures ou d'utiliser les cuivres...

Et Mahler et Strauss sont dans cette même continuité-là, prenant ces éléments de fond pour tenter (et réussir) de se forger une œuvre personnelle.

"De fait, le projet de Mahler était clair : appliquer à la musique de concert la totale remise à plat que Wagner avait accompli à l'opéra." (Alex Ross)

Il faut attendre des Bartok, Debussy ou Webern, ou les "ultramodernes" comme Varèse, chacun avec leur méthode (et leur réussite) propre, pour voir apparaître des éléments de langages musicaux en réelle rupture avec l'esthétique et les procédés wagnériens.
Et pour une synthèse, en termes musicaux s'entend, entre monde germanique et europe centrale, c'est en effet Bartok qui tient le haut du pavé, en alliant la rigueur de forme beethveno-brahmsienne et des éléments harmoniques, mélodiques et rythmiques nouveaux, issus en particulier du folklore (qu'il allait recueillir lui-même dans les villages les plus reculées dans toute l'europe centrale, grammophone en poche).
Oouuf ! Bon je crois qu'on s'approche enfin d'un compromis.
Bonne nuit à vous !

(sinon par ailleurs votre blog (que je découvre) est excellent)
Non, Mahler ne se réduit pas à Wagner


J'ai dit à un moment donné que Malher se réduisait à Wagner, moi ?

Il s'agit de style musical : discours formel, harmonie, mélodie. Mettre des pincées de folklore dans un océan wagnérien, ça ne fonde pas un style nouveau en général ; par contre, ça peut donner un style personnel (tels Grieg, Dvorak, Smetana, etc.).

Bartok et Kodaly, hongrois, font plus qu'avoir un style personnel : ils ré-iventent des formes, des harmonies, des contours mélodiques, des rythmique très particulières, véritablement ancrés dans le folklore (un vrai folklore, pas un fantasmé) et en rupture avec le style précédent - je me suis laissé entendre dire que les hongrois n'avaient pas un très haute opinion de la domination autrichienne et que Bartok a pris un malin plaisir, pourtant lui aussi formé avec du Brahms, à finalement tirer la langue au style germanique.


Et désolé, mais la contradiction, c'est moi (et pas que d'ailleurs) qui l'apporte. Il se trouve que je suis très très calme, que je n'en veux personnellement à personne, et que je suis très très gentil.
Mais voilà, bon gré mal gré, la réponse qui y est faite me paraît plus que surprenante : en pédagogie, ne pas parler de quelque chose sous prétexte que c'est super important, là je dois dire que c'est quand même de l'inédit, on me l'avait jamais faite celle là.
Mais apparemment, pour vous et quelques autres, c'est être horriblement suffisant que de soutenir qu'un article soit... insuffisant.
Il nous faudrait donc tout gober sous prétexte... que quoi ? Que c'est écrit sur @si donc ça doit être vrai ? On fait quoi, alors, on dit rien, on laisse passer, tant pis ça induit des idées fausses, c'est pas grave ?
Pour être plus juste par rapport aux compositeurs cités, j'aurais du d'ailleurs plutôt parler d'océan beethoveno-wagnérien.
Ce sont ces "pincées" qui font tout l'intérêt des spécificités austro-hongroises, avant qu'elles ne s'épanouissent - comme vous le dites fort justement - chez Bartok pour les Hongrois ou Janacek pour les Tchèques et Moraves.

Que l'article soit insuffisant, c'est probable mais ce n'est pas non plus une thèse de doctorat ni même un article de revue scientifique à relecture... Alors pas besoin de votre rapport de jury !

C'est plus sur la forme (votre ton professoral et autoritaire) que sur le fond que vous me hérissez le poil.
Très bien.
Admettons.
Je suis ultra suffisant, je me la pète à mort, je fais mon monsieur je-sais-tout qui la ramène juste pour faire son intéressant. Absolument imbuvable, petit coq, tout ce que vous voulez.
Hop, admettons.

Ça change quoi au problème soulevé - partage du savoir ou vulgarisation sur @si (et en général) ?
Mais non ! Tout ce que vous avez écrit de votre point de vue est très intéressant et enrichissant.
Juste une question de ton, encore une fois.
Les procès en incompétence sont toujours dangereux car ils peuvent toujours se retourner contre soi.
Dans ce cas précis, j'aimerais voir ça. Cette sorte de curée nébuleuse n'existe que parce qu'il n'y a pas de débat à hauteur d'homme, sur un plateau, égaux.

Plusieurs éléments jouent ici une partition qui est également classique.

Le chroniqueur parle du haut de sa chronique. Il n'a donc, contrairement à DB, à sans cesse justifier la transmission de son savoir. Adoubé par le cacique des lieux, il est donc investi d'une forme automatique de dominance. Bien sûr, il est critiqué, mais la pesée des arguments lui est statistiquement favorable, à moins de penser que nous ne serions plus des singes mais des sages.

Il s'agit de Rafik. Or cet homme sympathique et humble selon tous, même ses contradicteurs ou du moins la majorité d'entre eux, est l'avocat miraculeux du divertissement. L'alibi des doux abandons.
J'ai été, à titre personnel, frappé lors de la controverse Avatar et de son adoubement, de voir se reproduire ici ce que j'avais vécu très exactement une décennie durant sur fr.rec.cinema.discussion, le forum Usenet francophone. Un des multiples avatars de la querelle jamais éteinte des anciens et des modernes, qui a fini, à force de vivre en nous toutes ces générations, par prendre vie, grapille le morceau de cervelle nécessaire et nous pousse du coude dès que l'occasion d'en découdre se présente.

Sur frcd, la colère grondait dès que quiconque osait critiquer Miyazaki, Fincher ou Cameron, voire Buffy et les vampires. Ne parlons pas de Matrix.
Le contempteur principal (auteur de deux essais de haute volée) combattait son double. Un normalien, auteur également d'un livre sur le sujet. Les fans (le traducteur dit les ventilateurs) d'animation japonaise eurent également droit quelque temps à un avocat aux plaidoiries brillantes.
Naturellement, ces deux hommes devinrent des porte-parole miraculeux pour défendre, contre ces attaques élitistes professorales et arrogantes, le moi ultrasensible des dorothéens, adulescents et matrixautes, qui firent clan. Front contre front. Les cerveaux, tendus de se retrouver en première ligne, se firent la malle.

Curieusement, les mots alambiqués, les bibliographies interminables, les citations philosophistes ou les exégèses pour huitres perlières, sous leur plume devenaient par magie non seulement fréquentables, mais plus, en n'y comprenant rien souvent parce qu'il n'y avait rien à comprendre, par leur seule apparence de monstruosité universitaire, gagnaient la qualité d'arme de destruction massive de ces élites atomisées en un retournement fracassant, un retour jouissif à l'envoyeur. L'argument était qu'enfin, quelqu'un avait mis des mots sur ce qu'ils pensaient depuis toujours. Enfin selon leur vision de la Passion selon Saint-Matrix.

Evidemment, c'est une caricature, les choses étaient plus complexes, surtout au niveau des lignes de fracture, des intensités, des investissements, des champs de chacun. Elles le sont également ici.

Mais celui qui justifie les goûts du peuple pour le divertissement, en lui disant que les oeuvres divertissantes sont aussi riches que les oeuvres plus exigeantes ou celles, pour dire les choses plus clairement, qui plaisent aux intellectuels et aux bourgeois, celui-là sera plus entendu que celui qui les critique. Et sa position professorale, l'absence de précaution telle que "à mon humble avis", par ailleurs inutile, ne seront jamais brocardées. Deux poids, deux mesures ? Même pas. L'un est sur terre, l'autre, dans l'espace.
Question à la fois de situation sociale, et de positionnement idéologique. Les situations, toujours.

Ceci ne préjugeant en rien ni de ses intentions, ni des qualités possibles des oeuvres en question. Non plus des richesses que l'on déniche ou bien crée en soulevant l'apparence de la simplicité. C'est un tout autre débat.
Curieusement, les mots alambiqués, les bibliographies interminables, les citations philosophistes ou les exégèses pour huitres perlières, sous leur plume devenaient par magie non seulement fréquentables, mais plus, en n'y comprenant rien souvent parce qu'il n'y avait rien à comprendre, par leur seule apparence de monstruosité universitaire, gagnaient la qualité d'arme de destruction massive de ces élites atomisées en un retournement fracassant, un retour jouissif à l'envoyeur. L'argument était qu'enfin, quelqu'un avait mis des mots sur ce qu'ils pensaient depuis toujours. Enfin selon leur vision de la Passion selon Saint-Matrix.


Héhé. Je n'ai pas vraiment l'impression que c'est ce qui est en jeu ici (j'y vois surtout les facilités culturalistes à la mode -un sujet complexe à décrypter en soi-, et les tentations ludo-rhétoriques des catégories effets-de-manche), mais la description est tellement proche des rapports ambigüs entre les valeurs parascientifiques et scientifiques que ça chatouille ce qu'il reste de Broch en moi...
Oui, d'ailleurs le phénomène se donnait en spectacle, évidemment de la même manière, gémellaire, sur les forums scientifiques. J'ai été un des toxicomanes de la hiérarchie sci, spécialement les branches astronomie, bien avant la création de .zététique et sa joyeuse confrérie, et je confirme que les passerelles sont assez nombreuses pour faire sol.
C'est teeeeeellement ça... et très bien dit.
Je ne fais pas partie des groupies de Rafik et je n'ai fait qu'enfoncer joyeusement une porte ouverte:
l'érudition assénée "ex cathedra" a toujours été un moyen de dénier toute légitimité à son contradicteur. Je ne sais pas quelle jalousie ou rancoeur personnelle se cache derrière ces attaques et je m'en moque.

Encore une fois, dans le cas qui nous préoccupe (l'article ici commenté), le sujet est trop vaste et brasse trop de disciplines différentes pour que quelqu'un puisse se prétendre omniscient.

That's all.
"Et sa position professorale, l'absence de précaution telle que "à mon humble avis", par ailleurs inutile, ne seront jamais brocardées"

J'ai beaucoup aimé votre rappel de ses hautes heures des forums cinéphiles de l'époque.
j'ai juste tiqué sur ce "ne seront jamais brocardées", en tout cas ici, Rafik, depuis sa première chronique, est surement le chroniqueur le plus brocardé, contesté de l'équipe @si. Et pas que pour de mauvaises raisons hein, en l'occurence sur cette chronique. Mais je pense franchement que son "pied d'estal" virtuel est plus que fragile, et pas bien haut, et qu'il ne se cache pas derrière.
Non, bien sûr, je parlais de clans; pas de ce forum, non plus dans sa pluralité.
Je sais également que Rafik fait l'objet de vives critiques ici, et qu'il lui arrive de descendre dans la cale.

Pour le détail, par contre, je ne suis pas outillé, n'ayant pas participé, et préférant, de loin, le contenu aux demorandiniesqueries. Je n'ai réagi que parce que la situation semblait l'exiger. Mon plus gros défaut est d'être enthousiaste. Et sans rire (même si), c'est une plaie.
il est d'ailleurs amusant de voir la différence de commentaire entre les chroniques images/ciné de Alain Korkos et celles de Rafik. Je me suis amusé pour le fun à relever les critiques négatives à l'encontre du sieur Korkos dans son dernier article, et le résultat est effarant, il n'y en a aucune. En ce qui concerne les papiers de Rafik, je dirais qu'on cherche les critiques qui ne le sont pas (au risque d'en faire un chouïa trop dans l'"essagération")
C'est-à-dire que Korkos circonscrit beaucoup plus ses sujets à ce qui est un peu maîtrisable, et va beaucoup moins loin dans l'explication de tout l'univers par un modèle de cases nationales (de type "les américains ils, alors que les français ils, et il est connu que le sud-vietnamien il") ou de postulats mystico-universalistes sur la psyché humaine de l'humanité. Il y a, je pense, toute une vision du monde, et toute une approche personnelle des autres élémets de la vie, qui parasitent un peu les informations données dans une chronique au thème limité. Les affirmations de Korkos sont souvent plus prudentes, par leur échelle et leur argumentaire, ce qui fait que non seulement elles se perdent moins dans des postulats trop vagues, larges et invérifiables, mais aussi, s'il y a erreur, sa portée est bien moindre. Une autre conséquence est de donner souvent une impression d'anecdotique, un peu moins glamour que les grandes explications holistes, mais ces dernières sont généralement des pièges.
Ce qui reste étonnant, c'est ce degré de fixation crédule aux propos de Rafik. On dirait qu'il faut absolument préserver un édifice de tout outrage, qu'il y a une parole qu'il faut protéger à tout prix de toute impureté.

Certes, on peut très certainement juger que certaines des critiques vis-à-vis des écrits de Rafik ont été exagérées, voire absurdes (du genre les fameux "dicta") ; qu'il y a souvent des jugements de valeur sans rapport avec le sujet traité ("Avatar c'est nul" - ça n'empêche pas de s'interroger sur les raisons d'un succès) ; etc.
Mais cela ne signifie pas non plus que toutes les critiques se valent, et qu'il n'y a pas aussi des raisons de fond qui font affluer des critiques raisonnées, motivées et légitimes.

Or, ceci a l'air parfaitement inaudible - parce que si Rafik écrit quelque chose, c'est que c'est vrai, point barre. Tout élément contrariant, même preuve à l'appui, sera repoussé pour laisser intact ce qui se doit d'être immaculé.

Impossible donc d'entendre qu'il y a possiblement des choses fausses, des inexactitudes, des déformations, des raccourcis, qui finissent par fabriquer de fausses généralités (plus j'écoute les BO proposées, que je me documente et que je pense à cette histoire d'influence "austro-hongroises" qui auraient imposées des "règles", plus je pense que c'est vraiment à côté de la plaque musicalement - c'est vraiment, par exemple, méconnaître le travail de composition musicale, cinéma ou pas cinéma).

Et, donc, CQFD, les critiques sont forcément, toutes, issues de, au choix : la tête de Rafik qui ne nous revient pas, c'est pour se la péter, c'est parce qu'on aime pas les geeks, on ne comprend rien à ce qu'explique Rafik, on est à côté du sujet, etc. Et à la fin des fins, "merci à Rafik de nous éclaire si bien" - comme si de rien n'était.
Djac Baweur :
Or, ceci a l'air parfaitement inaudible


Je ne comprends pas, d'où vous vient cette impression d'être inaudible?
Je ne sais pas très bien de qui tu parles, avec "ce degré de fixation crédule aux propos de Rafik, on dirait qu'il faut". Pour répondre quelque chose à tes critiques, il faut être motivé, donc les quelques uns qui le font le sont. En-dehors de ça, il y a les silencieux, et les votants (un vote par personne et par post, donc beaucoup de votants additionnés pour tes deux posts actuellement en best-of). Si tu vises l'unanimité absolue, tu auras du mal sur cette planète, quel que soit le sujet.

Maintenant, tu as certainement là-dedans le soutien (non demandé) de tous les "j'aime pas la gueule à rafik", tous les "il a des goûts mauvais" et tous les "ses sujets sont jamais intéressants", ce dont tes interlocuteurs sont probablement conscients et font peut-être mal l'abstraction. Sur ces forums-là, aux thèmes adjacents des postulats de goûts -que chacun peut émettre avec les mêmes virulences, certitudes et devoirs sacrés-, il y a de grosses guerres en cours, et il est très difficile de ne pas voir nos arguments instrumentalisés par un camp ou l'autre, positivement ou négativement. Même si le thème du jour n'est pas polémique, il s'inscrit dans une saga qui conditionne bien des réflexes, et des enrôlements de force dans une armée ou celle d'en face. Il faut peut-être accepter de laisser siffler certaines balles sans se sentir trop concerné par la logique des tireurs, ou ce qu'ils visent.

J'avais commencé à rédiger ça (et j'ai dû une fois encore m'endormir sur mon clavier en relisant accidentellement une phrase), en réponse à l'un des posts sur "austro-hongrois" :

<< Je filtre un peu certains aspects des chroniques de Djoumi (parce qu'on en a assez discuté). Quand on passe par les grosses affirmations du genre "dans la russie soviétique, si ta mélodie est sentimentale, ON TE TUE" ou les gros déterminismes culturels bien univoques ("le compositeur est né à Luxembourg, et exprime DONC TOTALEMENT la culture luxembourgeoise"), je passe avec un "oui, bon" et j'en garde l'idée générale à un niveau un peu diffus et hypothétique. Tiens, il s'exprimerait textuellement comme ça, je pense que ça ferait paradoxalement passer l'idée plus précisément : l'exagération ironique appelle à une petite relativisation de l'affirmation, tout en faisant passer l'idée. On peut après discuter du degré de précision ou du degré de validité de l'idée en question, mais en évitant le blanc-noir qu'une formulation moins outrancière et donc plus sérieusement totalisante met paradoxalement en place.

Quand j'ai lu "empire austro-hongrois", je l'ai pris sur un mode ludique et imprécis. Je crois que le simple fait qu'austro-hongrois roule sur la langue, et évoque un élément historique a priori très hors sujet, a été beaucoup plus déterminant qu'une quelconque réalité factuelle - et peut-être que les lecteurs en jouent le jeu sans grand sérieux. Derrière cela il y a le petit piège de se laisser influencer par son propre bon mot, et d'en être dupe (je connais des gens qui ont un peu plié leur mémoire de recherche pour le faire mieux coller au jeu de mot qu'ils avaient trouvé pour le titre). Et à l'inverse, il y a des exigences plus ou moins sévères sur le degré de validité qui doit permettre ou non les pirouettes du genre. En l'occurence, je ne me suis pas interrogé sur la validité du "austro-hongrois", que j'ai pris comme un brouillard vaguement germanique, aussi flou que l'appellation "hondurasiens" pour certains @sinots, ou que (pour prendre un cas qui fascine un ami) la catégorie basanée des poilus hispano-turcs incarnés par le perpétuel Anthony Quinn. Peut-être que c'est moi qui lis dans une fausse perspective, mais les corrections de Djac m'étaient bienvenues (je les trouve objectivement importantes), même si elles touchaient à un aspect sur lequel mes attentes vis-à-vis de la chronique n'étaient pas très élevées. Ce qui est peut-être un tort de ma part. Et peut-être une sous-estimation des approximations de Djoumi (et de leur terrible perversité [<= vous avez vu? je fais comme je dis au paragraphe plus haut, là] ).

Je suis donc le ton de ces échanges avec une perplexité mâtinée de malaise et d'amusement. J'ai l'impression de comprendre un peu les "mais heu, Djoumi voulait dire 'en gros' " d'un côté et les "naon, il n'y a pas de 'en gros' qui tienne" de l'autre, tout en m'étonnant de la violence des premiers (et des accusations sur le "ton" de Djac, qui me semblent surtout des accusations sur le principe même de corriger les points qu'il corrige, et ce malgré que ces corrections soient reconnues valides). Entre les contraintes de Djoumi (parler succintement -et donc grossièrement- d'un sujet en râclant parfois la frontière de ses domaines de compétence) et les avantages du média (réactivité possible sur le forum, en particulier de la part de gens à même de prendre le relais de l'autre côté de cette frontière-là), il y a des complémentarités possibles sans antagonismes : des aller-retours, des correctifs et des approfondissements dont on peut bénéficier tous. Le forum peut compenser la tendance de Djoumi à trop croire pouvoir "comprendre" et "expliquer" par un séduisant culturalisme, et la tendance de Schneidermann à imposer des formats de textes à longueur prédéterminée (et sans bibliographie de préférence) alors même qu'il passait du temps à se féliciter d'être sur internet, le média oh tellement si pas formatté du tout que même les émissions vidéos peuvent y faire n'importe quelle durée qu'on veut c'est égal (95 min). >>

En l'occurence, je pense que tes points sont assez bien passés, même chez ceux qui te reprochent de les avoir soulevés, même chez ceux qui jugent (probablement à tort) que c'est amener la discussion sur un niveau de précision et de "sérieux" qui n'était pas présupposé (ne même attendu) de tous les aspects de cette chronique, et même si quelques participants te contredisent sporadiquement à un niveau ou un autre. Je ne serais pas aussi catégorique que toi sur ce supposé "degré de fixation crédule".
Si je n'avais pas peur par mon vote de faire disparaître l'un des deux posts votés de Djac et celui de Rafik du fameux fond vert, j'aurais voté pour ton post.
Mon propos ci-dessus ne concerne pas ce seul forum, mais l'observation d'un mouvement d'ensemble.
Il est notable que dans ce forum-ci, les défenseurs habituels de Rafik ne s'expriment pas, ou peu. Mais ils se trouvent que défenseurs il y a, et ce n'est pas un scoop ultra-secret, qui sont arrivés sur les forums d'@si en même temps que Rafik - ne venant donc pas pour @si en soi, mais pour suivre expressément Rafik.
Il se trouve que ce club de défenseurs monte au créneau de manière systématique pour défendre pied à pied pratiquement toutes les critiques faites aux textes de Rafik - y compris (et c'est là que le bât commence à blesser) quand ces critiques sont fondées et sourcées. De là mon sentiment de fixation crédule et de critiques inaudibles - en général, pas pour les miennes en particulier (je suis pas si nombriliste que ça, quand même...).

Cependant, même ici, où le contraste par rapport aux autres forums est certes observable, on peut tout de même observer de drôles de réactions.
Alors que, éléments après éléments s'amassant au fur et à mesure, on montre que la chronique est parfaitement biaisée, aussi bien dans de nombreux détails que dans sa logique d'ensemble, voilà que survient l'accusation de cuistrerie (histoire de délégitimer le principe de venir "chercher la petite bête" et de légitimer le supposé Savoir délivré ici), puis des défenses contre tout bon sens pour justifier à tout prix que Strauss ou Mahler c'est quand même bien autrichien, puis Rafik lui-même qui vient dire "Wagner c'est super important mais j'ai choisi de pas en parler" et "tout ça ne contredit pas mes propositions" (quand bien même on montre que style "symphonique austro-hongrois vieille europe" versus "style typique américain" ça n'existe pas - c'est juste l'ossature de la chronique, hein, une broutille...). Et enfin après tout ça, malgré tout on vient remercier Rafik de nous "éclairer", et in fine voilà LE Veilleur qui semble vouloir faire supposer qu'on laisse tranquille A.Korkos pendant qu'on fait rien qu'à s'acharner sur Rafik - manière de délégitimer les éléments qui, chronique après chronique, viennent montrer des insuffisances pourtant présentées comme "Vérité du Sage".

Qu'il y ait des petites guéguerres amusantes à observer, c'est une chose, mais qu'il y ait légitimation d'une vulgarisation qui déforme et oriente, ça ça ne me paraît plus très amusant. J'avoue ne pas comprendre, IT, comment tu peux, de manière assez bonhomme finalement, constater qu'effectivement il y a "déterminismes culturels univoques", "grosses affirmations", la tendance à "trop croire pouvoir "tout expliquer", etc, et ne pas plus t'en émouvoir, comme vu de très loin, tel un anthropologue (certes pertinent) observant avec neutralité une tribu intéressante... :o)

Je ne crois pas que le forum "suffise" à compenser, pour la raison même que tout le monde ne fréquente pas le forum, et que d'autres part, l'affichage en chronique avec photos et bien présenté donne un pouvoir symbolique bien plus grand que des comm perdus au fond d'un forum par forcément lisible. On a donc un "savoir" affiché par @si, un apport de connaissance qui se veut informatif : mais que contient cette information ? Et si cette information est biaisée, qu'est-ce que ça veut dire sur un site dont le but affiché et de décrypter le biaisement de l'information ?

Je viens d'apprendre par sleepless que Newman, vite évacué dans le chronique de Rafik comme n'ayant pas su imposer un style, avait composé près de 250 BO (Rafik lui-même le qualifie de très prolifique).
De 1935 à 1947, Korngold a composé 60 BO ; pendant la même durée, Newman en a composé 143 !!
Un style "américain" étouffé et empêché par le style "austro-hongrois " ??? L'"Amérique interdite" ? Quid ?


Évidemment, ce sujet en particulier est léger par rapport à d'autres.

Mais sur le principe, comment accepter de telles approximations ? Si il y a de telles approximations sur ce sujet-là précisément, comment faire confiance à tout le reste écrit par Rafik ? Comment expliquer ce cercle de défenseur continuant à remercier Rafik de nous "éclairer" ? Plus largement, peut-on accepter sans sourciller une manière d'apporter des connaissances aussi légère ? Est-ce que, dans le paysage médiatique et intellectuel français grand public, assez largement pitoyable, le fait qu'@si publie et légitime cela, est juste amusant, pas grave, insignifiant, secondaire ?
J'avoue ne pas comprendre, IT, comment tu peux, de manière assez bonhomme finalement, constater qu'effectivement il y a "déterminismes culturels univoques", "grosses affirmations", la tendance à "trop croire pouvoir "tout expliquer", etc, et ne pas plus t'en émouvoir, comme vu de très loin, tel un anthropologue (certes pertinent) observant avec neutralité une tribu intéressante... :o)

Disons, pour faire bref, que je pense que c'est un "moment". Une mode. Une strate. Je pense qu'elle constitue un progrès par rapport à la négation des influences culturelles, et qu'elle sera progressivement remplacée dans le sens commun par un modèle plus complexe (un dépassement du concept de "culture" tel que le culturalisme la fige). Et oui, entre autres via des petites interventions comme les tiennes sur ce forum, peut-être symptomatiques du fait qu'on serait à la charnière du "moment" suivant.

Cela dit, nous SOMMES une tribu intéressante. Avec (comme groupe) tout un set de croyances et de valeurs que nous ne partageons pas (individuellement) mais qui nous définissent (collectivement). Et on participe tous de l'évolution du collectif. Tu pousses la charrette sur ce forum, ok, je pense que c'est une bonne direction, mais là, excuse-moi, je orteils en l'air couché dans l'herbe pâquerette aux dents te regarde passer en faisant youhou parce que là, moi, congé forums sérieux. Y a pas de raison qu'il y ait que l'autre, là, à avoir droit à son stop.

Je me rémeuvrai un autre jour. Et puis franchement, lui, il veut pas faire de chroniques sur les musiques de film et il vient me faire la leçon, t'as vu ça ?
je pense que c'est un "moment". Une mode

Ha ouais, tu vois les choses encore plus largement que moi, là... :o)

je orteils en l'air couché dans l'herbe pâquerette aux dents te regarde passer en faisant youhou parce que là, moi, congé forums sérieux.

Haaaa, ça, qu'est-ce que je te comprends...(je fatigue, là) :o)

Maimaimais, cher IT, imagine juste deux secondes, une chronique telle que celle-là, sur l'apport de l'anthropologie au cinéma, quèkchose comme ça ? Mmh ? Imagine ?
Ces jours-ci (où j'ai le cortex qui prend des formes géométriques un peu bizarres) franchement je ne saurais dire. Il aurait fallu que ce soit assez central à la chronique pour ne pas être balayé comme un défaut annexe (je n'aurais pas eu envie de sauter sur chaque bout qui dépasse, surtout dans un contexte djoumique où ça ferait plaisir à trop de monde des deux côtés), que ce soit assez factuel pour ne pas être une accusation idéologico-méthodologique (comme ç'aurait été le cas ici pour moi, parce que si les formulations à effet de manche un peu "totales" me font tiquer, je n'ai pas le matériel pour en discuter le contenu particulier avec précision), que le thème m'amuse assez pour que j'aie du plaisir à tartiner des précisions dessus, et qu'il me soit assez familier pour ne pas nécessiter trop de recherches annexes...

Finalement, ce sont peut-être des conditions qui sont réunies pour toi, ici. Mais, outre tout ça, comme tu l'as noté, je me sens d'humeur plutôt contemplative. D'ailleurs le simple fait de parler de bandes originales en me balançant des extraits de films de pirates y contribue pas mal.
Comment expliquer ce cercle de défenseur continuant à remercier Rafik de nous "éclairer" ?

J'ai (comme c'est étonnant) beaucoup aimé le texte de Rafik. J'ai également (et je ne suis pas le seul) lu avec intérêt votre premier post.

Par contre, je me réserve le droit de penser qu'effectivement, le fait d'avoir "compressé" un paquet de trucs en un terme générique et digeste, forcément avec pertes et fracas, ne rend pas imbécile l'éclairage qui nous est proposé.

Mais apparemment quand on aime le travail de Rafik, ça veut dire qu'on est tellement idiot qu'on tombe direct dans la catégorie "inexplicable tellement c'est con".

Sans parler d'IT qui parle de ce genre d'approche comme d'un "piège". Un truc pour les crédules et les gogos quoi.

C'est un peu ce genre de trucs qui fait réagir. Cela dit c'est peut-être le but.
Okay.
Donc, dans le même temps :

- vous reconnaissez qu'il y a pertes et fracas, vous lisez avec intérêt mon premier post (qui commence déjà à bien montrer que le fil conducteur, l'ossature de la chronique sont artificiels), ce faisant vous donnez exactement la définition de la vulgarisation dans le sens où l'entend Revel que j'ai cité ;

- mais, hop, quand même, vous aimez beaucoup la chronique, et la vulgarisation avec pertes et fracas c'est juste pour rendre digeste, du coup c'est bien (alors qu'on peut parfaitement rendre digeste sans compresser, sans pertes et sans fracas, that's the point).

Suite à quoi, vous vous plaignez qu'on parle de crédulité.

Qu'eeeesst-ce que vous voulez que je vous dise...
Et bien vous pourriez me dire, par exemple, en quoi remplacer le terme "austro-hongrois" par le terme "germanique" changerait quoi que ce soit à un texte qui se propose de montrer comment une musique de tradition européenne est parvenu à un tel monopole en terre hollywoodienne.

Ce serait un bon début, parce que si j'ai lu avec intérêt votre intervention, je ne comprends toujours pas en quoi ça transforme l'article en un monceau de conneries.

On a bien compris sinon que la vulgarisation c'était le mal, et que l'on se doit d'atteindre l'exhaustivité dans tous les domaines (ou en tout cas ceux où vous exercez votre expertise) avant d'être autorisé à articuler sa pensée.

Ce que vous vous n'avez pas l'air de comprendre, c'est que tout le monde ne tressaille pas d'effroi à la simple évocation du mot "vulgarisation". Par exemple, moi je ne tressaille pas. Mais vous vous êtes déjà en train de barricader vos fenêtres.

Sinon, ce que j'essayais de vous dire aussi, c'est que quand vous vous lamentez façon "ah d'accord, dès que je viens apporter des rectifications on me dit que je prends les gens de haut", et ben en fait c'est plus dans le vocabulaire déployé par vous (et qui montre clairement que vous considérez que quiconque ne jette pas l'approche de Djoumi aux orties pour adopter la vôtre en lieu et place, est un imbécile indigne de son abonnement sur @si) qu'il fallait chercher la raison de ces réactions.

Voili voilou.
On a bien compris sinon que la vulgarisation c'était le mal, et que l'on se doit d'atteindre l'exhaustivité dans tous les domaines (ou en tout cas ceux où vous exercez votre expertise) avant d'être autorisé à articuler sa pensée.

Non.
Vous faites dans la dramaturgie, là.
Et vous n'avez pas tout à fait lu, je répète : on peut parfaitement rendre digeste sans compresser, sans pertes et sans fracas, that's the point.

qui montre clairement que vous considérez que quiconque ne jette pas l'approche de Djoumi aux orties pour adopter la vôtre en lieu et place, est un imbécile indigne de son abonnement sur @si

Dramaturgie bis.
Ce terme, "approche", est au passage un bel écran de fumée.
Il n'y a pas ici d'"approche", il y a une vérité musicale ou pas, il y a des choses qui sont écrites ou qui ne le sont pas. Je n'ai pas d'"approche".

"comment une musique de tradition européenne est parvenu à un tel monopole en terre hollywoodienne."
Ho, mais, les états-unis ne seraient donc pas une colonie européenne, par hasard ?
Waaaaah !

Bref, vous n'avez pas l'air de trouver qu'aligner des inexactitudes dans un papier, c'est grave. Ça a même l'air d'être bien. On peut accumuler des trucs pas vraiment vrais et adapter la réalité pour que ça rentre dans les cases - mais, pardi, c'est juste une "approche" différente. Et aïe donc.

Et, derechef, quand on pointe le truc, hop, réflexe : "ouiiin, vous faites rien qu'à nous traiter d'imbécile".

Qu'eeeest-ce que vous voulez que je vous dise...
Et bien oui, personnellement je préfère cent fois l'approche de Rafik Djoumi, qui essaye de proposer des théories intéressantes et peu répandues, quitte à vulgariser suffisamment pour que ça rentre dans un papier, à la vôtre, vous qui trouvez que les approximations c'est grave, et qu'on a pas le droit de se laisser aller à associer des idées si vingt encyclopédies n'ont pas balisé le terrain avant en tirant un trait entre ce qui est vrai et ce qui est faux.

Je préfère celui qui mixe des idées, quitte à se planter, mais qui se donne l'occasion de créer quelque chose d'inattendu, à celui qui ne fait que recracher stérilement les données factuelles les unes à la suite des autres, trop flippé à l'idée de sortir des clous de la pensée officielle.

Apparemment la première approche ça fait pleurer le petit jésus ou quelque chose comme ça. Et après c'est moi crédule!
Haaaa.
Ok, ok, ok.

Raconter des approximations, ou des trucs faux, en fait c'est de la créativité !

Yeah.

BHL est un grand créateur, avec son Botul, donc.

Votre truc, c'est donc au fond de l'anti-intellectualisme déguisé. Nous y voilà. Le savoir c'est chiant, faut être rebelle, allons-y pour des "approches" originales, quitte à ré-écrire les choses - mais c'est pas grave, ce qui compte c'est que ce soit cool.
Et faut voir pour arriver à quoi : la super approche super originale, ici, la rebelle-attitude contre les austères tenant du savoir officiel, c'est pour finir par ce constat que la musique européenne a dominé dans une colonie européenne - ou comment ré-inventer l'eau chaude et appeler ça une théorie intéressante.

"théorie", quel grand mot !
Sauf qu'on fait pas de la théorie en déformant les faits, mais à partir des faits tels qu'ils sont. Les faits n'ont pas à s'adapter à la théorie, c'est le contraire.
Ha oui, mais, ça, ouiiin, c'est trop stérile, c'est trop ennuyeux !


On pourrait assez bien assez bien imaginer que derrière cette caricature encore une fois dramatisée de "celui qui ne fait que recracher stérilement les données factuelles les unes à la suite des autres," peut se cacher de sérieux traumatismes scolaires.
Souffrez tout de même qu'entre l'alternative binaire opposant une "approche créative" pseudo-rebelle pour le fun à partir de faits fantaisistes, et la stérilité austère d'un maître d'école des années 20, il y ait tout de même beaucoup de marge pour d'autres manières de partager du savoir.
On pourrait assez bien assez bien imaginer que derrière cette caricature encore une fois dramatisée de "celui qui ne fait que recracher stérilement les données factuelles les unes à la suite des autres," peut se cacher de sérieux traumatismes scolaires.

Alors là, bravo et merci. Vous pouviez difficilement vous planter plus largement!

Souffrez tout de même qu'entre l'alternative binaire opposant une "approche créative" pseudo-rebelle pour le fun à partir de faits fantaisistes, et la stérilité austère d'un maître d'école des années 20, il y ait tout de même beaucoup de marge pour d'autres manières de partager du savoir.

Oui bon, là par contre, vous vous moquez du monde, ça n'est pas sérieux.

Parce que, oui je caricature, d'accord d'accord, mais à la base, je suis quand même venu vous expliquer que j'avais apprécié le papier de Djoumi ET lu votre post avec intérêt. Et que c'est vous qui affirmiez qu'il était "inexplicable" que certains puissent apprécier le travail de Djoumi, parce que c'est soit l'exactitude soit rien du tout.

Donc je résume : le gars ouvert à différentes approches c'était moi, le binaire borné c'était vous.

Et maintenant, voilà que c'est l'inverse?

Pas d'accord. C'est malhonnête monsieur Baweur.

Et vous savez parfaitement ce qu'on fait aux malhonnêtes sur @si.
Alors là, bravo et merci. Vous pouviez difficilement vous planter plus largement!

C'est d'autant plus mystérieux, alors...

j'avais apprécié le papier de Djoumi ET lu votre post avec intérêt

Et ce que je vous ai expliqué, c'est que faire les deux en même temps est en effet inexplicable : comment continuer d'apprécier un papier plein d'inexactitudes pour le seul plaisir de l'"approche" pseudo-rebelle générant une théorie "originale" qui s'avère plate comme une limande, c'est une torsion de l'esprit qui va bien au-delà de l'"ouverture" : c'est la définition de la mauvaise foi, monsieur Zecchio.

C'est vous qui faites, ci-dessus, clairement, le distingo binaire entre "clous de la pensée officielle" et l'approche originale de Rafik. Et puis qui, dans un petit retournement rhétorique, voudrait me renvoyer cette binarité. L'art de l'enfumage.

Vous ne cessez pas de parler d'"approche".
Quant à l'exactitude d'un fait, il n'y a pas plusieurs approches, monsieur Zecchio.
Vous pouvez tourner autour autant que vous voudrez avec vos termes fumeux comme"ouverture, "approche", "théorie", taper de vos petits poings rageurs contre la méchante pensée officielle (totalement fantasmée, du reste), mais quand on déforme des faits pour les faire entrer dans une théorie, c'est là la définition de la malhonnêteté intellectuelle, monsieur Zecchio.
C'est d'autant plus mystérieux, alors...

Ou alors vous n'êtes pas aussi malin que vous le pensez.

Et ce que je vous ai expliqué, c'est que faire les deux en même temps est en effet inexplicable

Ben si. Ou alors, mais j'ai déjà eu ces conversations, il faut préciser que pour vous un propos argumenté c'est comme une équation : une virgule mal placée (mal placée selon vous hein) et on jette tout à la baille.

Ben moi, voyez, ce texte a beau se permettre de survoler certaines notions (pas bien!), je continue à trouver le propos pertinent.

Etant donné que vous non, on peut s'arrêter là.

Merci!
une virgule mal placée

Ou comment faire passer la construction bancale, fausse et artificielle d'un texte entier pour une virgule mal placée, ou un simple survol...
Enfumage quand tu nous tiens...

En tout cas, vous avez votre réponse, vous vous l'êtes donnée vous-même : "Je ne comprends pas, d'où vous vient cette impression d'être inaudible?"
Aaaaah d'aaaaaaaccoooooord!

Pour vous être inaudible, ce n'est pas avoir du mal à exprimer votre propos, c'est quand les autres imbéciles refusent "d'entendre raison".

Effectivement, pour ma part le mystère se dissipe.
Il se trouve que ce club de défenseurs monte au créneau de manière systématique pour défendre pied à pied pratiquement toutes les critiques faites aux textes de Rafik - y compris (et c'est là que le bât commence à blesser) quand ces critiques sont fondées et sourcées. De là mon sentiment de fixation crédule et de critiques inaudibles - en général, pas pour les miennes en particulier (je suis pas si nombriliste que ça, quand même...).

Vous montrez par l'exemple exactement ce que je raconte - c'en est troublant de concordance.

Légitimer qu'on puisse raconter n'importe quoi sous prétexte d'originalité, refuser d'admettre que Rafik puisse se planter, faire passer des inexactitudes pour de la créativité d'idées, rester crédule jusqu'au bout à tout ce que raconte Rafik même si tous les éléments sont là, sous les yeux, pour montrer que ça ne marche pas, faire porter le chapeau à ceux qui viennent pointer du doigt les problèmes en les faisant passer pour de vilains censeurs bornés de la pensée officielle (versus la libre originalité de Raifk libérée des carcans) : vous venez de remplir tous les points avec brio.

Et, derechef, quand on pointe le truc, hop, réflexe : "ouiiin, vous faites rien qu'à nous traiter d'imbécile".
Vous avez de la chance que je sois passé dans le coin.
Ben oui : tout le monde peut constater, du coup.
Rien ne vaut un bon petit exemple pour étayer une argumentation. C'est fait.
Certes.

Et puis c'est pas comme si vous aviez sorti de votre manche une théorie sur mes supposés sérieux traumatismes scolaires, ou que vous passiez votre temps à vous plaindre d'être inaudible dans un forum où vos posts sont lus, appréciés, et prennent la moitié de la place.

On a eu chaud.
une théorie sur mes supposés sérieux traumatismes scolaires

Ha ouais, ça aussi vous appelez ça une théorie ? Un truc annoncé avec "On pourrait assez bien imaginer", suivi d'un sarcasme assez évident, vous prenez ça pour une théorie, plutôt que pour une boutade ?

Décidément, vous avez bien du mal avec le "théorique", ça se confirme. On comprend mieux d'où vous voyez de la "théorie" et de "idées" dans un papier de Rafik.
Ah bon?

Pourtant, quand je vous explique que vous êtes à coté de la plaque, vous ne m'avez pas répondu "rohlala c'était une boutade!"

Vous m'avez répondu "c'est d'autant plus mystérieux alors..."

Ce qui indique clairement que cette hypothèse, vous la preniez au sérieux ("on pourrait assez bien imaginer"), et que vous étiez sincèrement étonné qu'elle ne se vérifie pas.

Vous devenez comme yannickG, attention.

Vous n'assumez pas vos propos.

Il faut vraiment que j'aille quoter vos discussions avec IT où vous évoquez l'inexplicable crédulité et la naïveté de ceux qui apprécient le taf de Rafik, pour que vous admettiez que vous prenez les gens de haut?

Il faut que je rassemble vos nombreux posts en un seul pour que vous réalisiez à quel point c'est délirant de vous entendre vous plaindre de l'inaudibilité dans laquelle vous vous croyez confiné?

Moi à la base c'est ça que je suis venu pointer. J'ai beau être un crétin, j'ai bien compris votre point de vue sur la méchante vulgarisation, et si je ne trouve pas ça inintéressant, je vous répète : je me réserve le droit d'en penser CE QUE JE VEUX.

Voilà. Je vous laisse prendre la suite de yannickG, c'est-à-dire sauter sur quiconque aura l'outrecuidance d'écrire qu'il apprécie les articles de Rafik.
Ce qui indique clairement que cette hypothèse, vous la preniez au sérieux ("on pourrait assez bien imaginer"), et que vous étiez sincèrement étonné qu'elle ne se vérifie pas.


Où l'on voit en effet, que vous inventez ce à quoi vous avez envie de croire.
Et c'est bien le problème : à force de vous réservez le droit de pensez ce que vous voulez, vous finissez par inventer les trucs qui collent à ce que vous vous réservez le droit de penser.

Et, vous pouvez toujours répéter en boucle que je suis le grand vilain méchant, que je prend les gens de haut, c'est-à-dire tenter de détourner l'attention sur ma personne (l'art de l'enfumage, encore), ça ne change pas ce problème de fond qui consiste à détourner les faits et à les ré-arranger pour que ça corresponde à ce qu'on a envie de croire.
Et qui vous permet de penser A et non-A en même temps, hop, l'air de rien, sans que ça ait l'air de vous poser problème. C'est de l'"ouverture", dites-vous : si l'ouverture doit être un autre nom de la malhonnêteté intellectuelle, je préfère en effet ne pas être ouvert, voyez-vous.

Et c'est sur ça précisément que je saute - ne détournez pas encore les choses, expert en l'art de l'enfumage...
Lourd!

Et, vous pouvez toujours répéter en boucle que je suis le grand vilain méchant, que je prend les gens de haut, c'est-à-dire tenter de détourner l'attention sur ma personne (l'art de l'enfumage, encore), ça ne change pas ce problème de fond

Ben voyez-vous, si. Parce qu'à la base, je me répète mais j'ai l'habitude, ce n'est pas à propos de vos arguments et de vos informations (que j'ai appréciées) ni de votre point de vue (que j'appréhende sans souci sans pour autant le partager) que je suis intervenu.

C'est à-propos de cette inaudibilité dont vous vous plaignez. Qui, on a fini par l'apprendre, correspond en fait à cette incapacité qu'ont les autres imbéciles à ne pas savoir entendre raison.

Donc, si vous voulez, quand on vient vous aborder comme quoi c'est légèrement n'importe quoi comme attitude, et que vous répondez "ah ne noyez pas le poisson hein, le sujet c'est à quel point Rafik est nul", c'est kiki noie le poisson?

Tiens pareil :

Où l'on voit en effet, que vous inventez ce à quoi vous avez envie de croire.

Ben c'est marrant aussi, parce que je suis pas le seul à vous faire remarquer que votre attitude est pas mal puante, mais ça ne vous empêche pas de continuer à répéter que si on vous attaque, c'est parce qu'on ne supporte pas que vous apportiez des contradictions.

Vous avez envie de croire que ce qu'on vous reproche, c'est d'argumenter contre Rafik. Alors que le problème, c'est que vous exigez quelque chose de parfaitement idiot : que tout le monde adopte votre point de vue sans moufter.

Enfin Djac, même IT vous a expliqué qu'il était trop tôt, et qu'il faudrait attendre la prochaine évolution du cortex humain pour ça.

edit : et franchement, vous me prenez vraiment pour un idiot quand vous affirmez que le coup des traumatismes scolaires n'était qu'une boutade innocente, et que jamais ô grand jamais vous n'avez envisagé ça sérieusement.
et franchement, vous me prenez vraiment pour un idiot quand vous affirmez que le coup des traumatismes scolaires n'était qu'une boutade innocente, et que jamais ô grand jamais vous n'avez envisagé ça sérieusement.

Bah, écoutez, si c'est vraiment votre truc de vous sentir insulté, je vous en prie, faites.

Et, au bout d'un moment, ce n'est pas ma faute si vous ramenez tout à du bas à sable du style "ouais vous vous plaignez qu'on vous entende pas - n'importe quoi, et ouiin vous faites rien qu'à nous traiter d'imbécile".
Si c'est tout ce que vous retenez et comprenez de mes interventions ici, on va bientôt effectivement vous traiter de dont vous avez très envie de vous sentir traité, apparemment.

Vous m'avez soi-disant entendu, mais vous continuez à trouver que lire des chroniques au contenu approximatif, biaisé, voire faux, c'est un truc super bien - une simple question d'"approche", n'est-ce pas. Mais ça, c'est censé ne pas être n'importe quoi, comme attitude, bien entendu.
"Je lis des trucs faux et j'en suis content", voilà donc une attitude respectable !


Donc, au bout d'un moment, il y a quand même des questions qui se posent. Pas à votre avantage, en effet.
Si c'est tout ce que vous retenez et comprenez de mes interventions ici, on va bientôt effectivement vous traiter de dont vous avez très envie de vous sentir traité, apparemment.

Z'êtes pas mal bouché dans votre genre, j'ai rarement vu ça. Ça va faire dix fois que je vous explique que votre intervention était intéressante et pertinente. C'est facile à vérifier, c'est juste au-dessus.

Vous m'avez soi-disant entendu, mais vous continuez à trouver que lire des chroniques au contenu approximatif, biaisé, voire faux, c'est un truc super bien

Ben je sais pas si c'était vraiment la peine de vous faire chier à reformuler ce que j'avais déjà écrit à votre propos : vous faites votre caca nerveux parce que les gens ne retournent pas leur avis comme une crêpe après avoir lu vos explications. Gaspature! Voilà qui défie l'entendement!

"Je lis des trucs faux et j'en suis content", voilà donc une attitude respectable !

Voilà. Je n'adopte pas votre position à propos de Rafik et de son travail, donc je ne suis pas respectable. Finalement, c'est pas plus mal que vous formuliez vous-même la merde que vous avez dans la tête.
Ça va faire dix fois que je vous explique que votre intervention était intéressante et pertinente.

Ça va faire dix fois que je vous explique que si vous ne savez pas faire la différence entre exactitude des faits et approche personnelle (que je voudrais "imposer"), vous avez du souci à vous faire.

c'est pas plus mal que vous formuliez vous-même la merde que vous avez dans la tête.

Caca nerveux, qu'il disait... :oD
Mais c'est bien, on voit que l'insulte est votre dernière finesse argumentative - ça laisse juge du reste.
Ça va faire dix fois que je vous explique que si vous ne savez pas faire la différence entre exactitude des faits et approche personnelle (que je voudrais "imposer"), vous avez du souci à vous faire.

Au secours quoi. AU SECOURS!

Au-dessus se trouve un post où je me retrouve à vous expliquer que je préfère en effet l'approche personnelle à l'exactitude stérile des faits.

Donc, suivez-moi bien : pour que je donne ma préférence à l'une plutôt qu'à l'autre, il faut bien que je fasse la différence, non?

Mais non. Vous continuez à me traiter de crétin parce si je savais VRAIMENT faire la différence, je serais capable de voir à quelle point votre approche c'est de l'or quand à coté de ça celle de Rafik c'est de la merde.

Et oui, vous refusez aux autres le droit de penser autrement, parce que si on adopte pas à 100% votre point de vue et qu'on ne rejette pas à tout jamais celle de Rafik, alors on tombe dans l'inexplicable, la naïveté, la crédulité, on est chez les anti-intellectuels qui refusent de lire des livres, on est perclus de sérieux traumatismes scolaires.

VOUS REFUSEZ AUX AUTRES LE DROIT DE PENSER DIFFEREMMENT SANS POUR AUTANT ETRE DES IMBECILES.
Vous continuez à me traiter de crétin

Vous inventez.

vous refusez aux autres le droit de penser autrement,

Vous continuez à confondre exactitude des faits et manière de penser.
C'est terrifiant, à ce niveau-là.

Une manière de penser qui déforme les faits, ça s'appelle simplement de la malhonnêté intellectuelle.

Une manière de penser ne peut que se construire sur des choses vraies - sinon, de même que dans une équation mathématique, si vous mettez des choses fausses en entrée, vous obtiendrez n'importe quoi à l'arrivée. C'est le B-A BA de la rigueur intellectuelle minimale.
Vous inventez.

Ok. Alors quand vous écrivez "vous avez du souci à vous faire", expliquez-moi ce que vous suggérez : j'ai des soucis à me faire au niveau de mon foie? De mes cheveux? Ou de mes capacités mentales qui ne me permettent pas de comprendre ce que vous dites?

Il existe mille manières de mettre en doute les capacités intellectuelles de son interlocuteur sans le traiter de crétin.

Il existe également de nombreux mots pour désigner celui qui passe de longues phrases à remettre en cause l'intelligence de ceux qui ne pensent pas comme lui, pour ensuite se défausser en arguant que "non mais pas du tout, NULLE PART je n'ai écrit le mot crétin".

Ces mots, je ne les écrirai pas, mais je les pense très fort.

Une manière de penser ne peut que se construire sur des choses vraies - sinon, de même que dans une équation mathématique, si vous mettez des choses fausses en entrée, vous obtiendrez n'importe quoi à l'arrivée.

Hallucinant. J'ai écrit un post plus haut, où j'expliquais que votre approche était exactement celle-ci, que vous considérez l'exercice intellectuel comme on considère une équation (une approche que je comprends puisque je la rejette).

A ça vous n'avez RIEN répondu, à part qu'en présentant les choses ainsi, je procédais à de l'enfumage pur et simple.

Et là vous me dites qu'en fait si, c'est comme ça que vous pensez et qu'il faut penser.

Au secours!

Bon allez. J'ai assez facepalmé pour aujourd'hui.
vous avez du souci à vous faire"

Cela signifie que vous risquez de mettre vos talents intellectuels hors du commun, au service de choses fausses.

Si vous pensez qu'ici, le problème se situe seulement à une opposition bête/intelligent, vous vous trompez encore et n'avez pas compris le fond de l'histoire.
Pour quelle raison vous vous trompez, ça, je ne sais pas.

A ça vous n'avez RIEN répondu, à part qu'en présentant les choses ainsi, je procédais à de l'enfumage pur et simple.

Vous voulez pas qu'on vous prenne pour un idiot, mais en même temps vous faites un peu tout pour. -c'est pas très raisonnable.

Dans le premier cas, je vous expliquait que ce n'est pas le problème d'une erreur de virgule dans la chronique qui posait problème, mais un ensemble bien plus vaste (et que l'enfumage était de faire croire qu'il ne s'agissait que d'un pinaillage); dans le deuxième, je vous explique un principe général, qui est que dans un mode de pensée, si vous prenez appui sur des choses fausses vous ne pouvez que produire des choses fausses.

Simplement parce qu'il y a le mot mathématique en commun, vous voilà hurlant à l'imposture...

Qu'eeeest-ce que vous voulez que je vous dise...
D'accord. Donc en mathématiques, une erreur de virgule n'entraîne pas des conséquences énormes au niveau du résultat, c'est juste du pinaillage?

Bien des matheux doivent être contents de l'apprendre.
Ok, je vosi que vous bloquez sur le mot mathématiques, ça vous met visiblement en transe.

Reformulons (c'est tout à fait valable sans en appeler aux mathématiques, c'est un principe intellectuel général, c'est ce qu'il faudrait que vous compreniez) :
Une manière de penser ne peut que se construire sur des choses vraies - sinon, si vous mettez des choses fausses en entrée, vous obtiendrez n'importe quoi à l'arrivée. C'est le B-A BA de la rigueur intellectuelle minimale.
excusez moi, ,je suis le seul à voir le texte tout ratiociné dans un cadre minuscule ou yen a d'autres ?
ben_oui_zêtes_le_seul,_Veilleur,_d'ailleurs_zêtes_aussi_le_seul_à_causer_sur_ce_forum_monsieur_mais_c'est_pas_grave.
je sais pas, ça aurais pu être un bug d'affichage de mon navigateur.
Non, les miens sont verticaux. La phrase d'Alainb est horizontale.
La typologie devient délirante ici. Un peu de poésie, et une pub pour Sonotone :)
non_non_y'a_juste_un_truc,_mais_lequel_?_;-)
Mais_vous_allez_vous_faire_effacer!
il ya une regle qui marche à tous les coups sur ces forums : des qu'ils descendent sous la barre des 200 pixels de large, on put etre sur que c'est un combat de quequetes, on a plus qu'a sortir les ships. merci donc elZecchio et Djac Baweur !
a p e r o t h é c h o c o l a t c a f é
"Et enfin après tout ça, malgré tout on vient remercier Rafik de nous "éclairer", et in fine voilà LE Veilleur qui semble vouloir faire supposer qu'on laisse tranquille A.Korkos pendant qu'on fait rien qu'à s'acharner sur Rafik - manière de délégitimer les éléments qui, chronique après chronique, viennent montrer des insuffisances pourtant présentées comme "Vérité du Sage".

in fine, vous voulez voir plus que ce qui est écrit. je n'ai rien voulu supposer du tout, j'ai juste constater un fait, après contrairement à ce que vous dites je n'en tire in fine toujours aucune conclusion, je m'interroge simplement sur cet état de fait vérifiable, juste, réel et indiscutable car vrai ;)

Par ailleurs j'ai fait du solfège au CNR de musique, du violon pendant 5 ans, du piano pendant 17, de l'harmonie, de la compo pendant 4-5 ans également, donc merci de ne pas m'associer à vos ennemis, car je respecte parfaitement le peu que j'ai lu de vos interventions (vos deux premiers messages en entier)

"pendant la même durée, Newman en a composé 143 !! Un style "américain" étouffé et empêché par le style "austro-hongrois " ??? L'"Amérique interdite" ? Quid ?"

Thomas, David, Emma, Randy, autre ?
Alfred !
oki, c'est plus clair, le papa et l'oncle de tout le beau monde cité plus haut ;) Tous trés doué d'ailleurs à différent niveau, et autant que leur papa/oncle.
Il y a aussi peut être des gens qui défendent Rafik parce qu'ils trouvent que le sort réservé à ce chroniqueur dans les forums est assez dégueulasse, et ce depuis sa première chronique.

Mon dieu, il défend le bis, les films de genre, le cinéma grand public américain... quel crime !
Mon dieu, il défend le bis, les films de genre, le cinéma grand public américain... quel crime !

Vous n'aurez pas été sans remarquer que ça n'a rien à voir avec ça ici, et que le problème soulevé se situe à un autre niveau.
On peut très bien défendre les films de genre ou grand public en restant exact dans ses formulations et sans faire de grands amalgames trompeurs.
Effectivement, ici on lui reproche de ne pas avoir fait une thèse en musicologie en 10 volumes sur l'évolution de la musique européenne sur 3 siecles avant de parler du sujet du billet...
Non plus...
Toujours ce problème avec l'encyclopédie, hein, ça a l'air drôlement traumatisant.

Comme si il n'y avait pas d'alternative : de la vulgarisation trompeuse d'un côté, ou l'encyclopédie en 10 volumes de l'autre.
Comme si on pouvait pas faire le même genre de chronique, sans fabriquer des amalgames qui n'existent pas.
Non plus...
Euh si quand même un peu...

Vous reprochez, en gros (vous voyez, moi aussi je fais dans le raccourci), d'utiliser le terme "austro hongrois" au lieu de "germanique"... si c'est pas de la sodomisation de drosophile, je vois pas trop ce que c'est... Surtout que pour expliquer cette différence, vous balancez un texte qui aurait bouffé la moitié de la longueur du texte de Rafik... raison pour laquelle il fait quelques raccourcis et approximations. Que vous donniez des précisions dans les commentaires, tant mieux, mais l'article de Rafik n'avait pas, il me semble, l'ambition d'être le plus exhaustif du monde, ni d'être l'article définitif sur la musique de film hollywoodien.

Vous lui reprochez aussi - si j'ai bien compris - de ne pas parler de Wagner. Rafik vous donne la raison de cet écart volontaire, qui est que cette influence est tellement évidente que ce serait un peu comme d'enfoncer une porte ouverte. Ce qui est juste, vu que Wagner a influencé un grand pan de la musique, et dans tous les genres (même l'électronique, si si). Et si Rafik avait, au détour d'une phrase cité Wagner, je suis à peu près sûr qu'on aurait lu dans les commentaires des trucs du genre : "Mais enfin, cher Rafik, pourquoi ne développez pas cet aspect?", ou pire "Mais enfin, vous enfoncez des portes ouvertes, Wagner a influencé toute la musique, vous prenez pas vraiment de risque à dire ça"...

Bref, on a affaire souvent au bal des éternels insatisfaits, et c'est lassant.
ni d'être l'article définitif sur la musique de film hollywoodien.

Certes non, mais son ossature, c'est de présenter une école de la Vieille Europe, prétenduement austro-hongroise versus une école purement américaine et "étouffée" - or c'est juste une invention, une reconstruction. Citer l'importance de Wagner, ce n'est qu'un des pas qui montre cette reconstruction artificielle.

C'est l'ossature de fond du billet - mais vous en faites une sodomisation de drosophile, bien entendu... Et ça vous dérange pas.

Selon vous, c'est normal, donc, de lire quelque chose sur @si,qui part d'informations biaisés, site de décryptage des médias scrutant les informations biaisées,
Tout va bien.
Je trouve l'angle de Rafik pertinent et intéressant, vous pas.

Apparemment Djac Bawer a raison. Sur tout. Tout le temps.

Cet axiome étant posé, attendons tranquillement le prochain billet de Rafik et guettons d'où vont tomber les skuds.
Personnellement je ne connais rien à rien en musique et on pourrait me faire gober n'importe quoi.
Lire Rafik Djoumi est difficile pour moi car la seul chose que j'y vois, c'est que ce qu'il y dit n'est jamais assez étayé pour quelqu'un comme moi, et je passe mon chemin.
Si les chroniques de Rafik ne sont que des brain storming pour expérimenter des thèses osées, il faut accepter que des gens compétent comme Djac Baweur les analyse sinon quel intérêt?

Ça ne tient pas la route selon Djac Baweur mais il a juste le droit de lire, pas de s'exprimer car il risque de rompre le charme de ces constructions élégantes acrobatiques. Voilà ce que je ressens en lisant votre message Korama. L'élite qui tourne secte ou l'élite qui met ses savoir à la portée des autres, mon choix est fait http://djac.baweur.over-blog.com/
Ça ne tient pas la route selon Djac Baweur mais il a juste le droit de lire, pas de s'exprimer car il risque de rompre le charme de ces constructions élégantes acrobatiques.

Mais enfin!

Deux de ses messages sont dans les commentaires d'intérêt public! Le reste prend une bonne partie du forum!

Comment peut-on décemment affirmer qu'il existe une volonté d'empêcher Djac Baweur de s'exprimer?!?

D'où ça vient ce sentiment de persécution? Du fait que certains expriment leur désaccord avec sa position, ou qu'ils soulignent le caractère obsessionnel d'un Djac pour qui on n'est audible que lorsque les autres se plient à notre point de vue?

C'est fou. On va loin dans le n'importe quoi là.
Excusez-moi, c'est juste que je ne sais pas comment interpréter une phrase comme "Apparemment Djac Bawer a raison. Sur tout. Tout le temps. " autrement que comme une manière de lui dire "tais-toi". (c'est une tactique b-a-ba qu'on fait quand on est petit entre frangins, quand le plus petit est pris en défaut). Je ne mets en cause la liberté d'expression globalement sur le forum, je dis que le message de Korama est une invitation à se taire faite à Djac Baweur, puisque ça sous-entend que ses messages ne sont pas des argumentations intéressantes (ce qu'ils sont, non?) mais des affirmations péremptoires ne portant qu'une contradiction imbécile.
C'est plus clair comme ça, elZecchio? Je vous fait remarquer que c'est mon premier message. Donc ne m'englobez pas dans le tumulte ambiant ainsi comme si j'étais en train de remettre une couche au hasard, alors que je nomme la personne à qui je réponds.
Au contraire, je m'inclinais devant ce cher Djac. Puisqu' apparemment avoir un avis contraire ou différent au sien semblait inconcevable ou ridicule, il ne me restait plus qu'à en tirer les conclusions qui s'imposaient.

Mais rassurez vous, je ne dénie pas à Djac le droit de dire tout ce qu'il veut (et même des choses intéressantes, si si), sur des pages, tout en soutenant qu'il n'a pas le droit de s'exprimer.
ok, sinon ça va?
je ne reviens sur un forum de Rafik Djoumi que si j'ai réussi à le lire, promis. alut.
et comment interpréter cette phrase de votre part, sinon comme une attaque à l'encontre de Rafik ?

"Lire Rafik Djoumi est difficile pour moi car la seul chose que j'y vois, c'est que ce qu'il y dit n'est jamais assez étayé pour quelqu'un comme moi, et je passe mon chemin".

de la provoc' ? Ca veut dire quoi "quelqu'un comme vous" ?
Heureusement que Rafik Djoumi est largement moins complexé que ses défenseurs. Honnêtement, il m'est sympathique, mais je me sens bien plus gêné pour lui lorsque je lis les maladroits qui viennent "à sa rescousse" (épais, les guillemets), que quand je lis les critiques qui lui sont faites.

Lorsque je dis (et je crois que je l'ai dit quelque part) que les critiques des chroniques de Djoumi font trop plaisir aux deux camps de la guéguerre identitaire dont elles constituent le champ de bataille (et à laquelle je ne pense pas que Djac Baweur participe plus que moi), c'est parce qu'elles donnent l'opportunité à ses séïdes de venir mouliner héroïquement sous sa bannière. Pour cela faire, il leur faut absolument trouver un ennemi-à-la-porte, d'où cette joie sauvage à chaque symptôme qui permet de faire passer à l'interlocuteur un uniforme dont il n'a que faire.

Je ne vais pas m'appesantir sur les gags de Elzecchio concernant le mot remassé dans un de mes messages, ou je ne sais quel délire à base d'évolution du cortex. Je vais juste prendre ça :

COMMENT INTERPRETER CETTE PHRASE AUTREMENT QU'UNE ATTAQUE A L'ENCONTRE DE RAFIK OU DE LA PROVOCATION :

"Lire Rafik Djoumi est difficile pour moi [Personnellement je ne connais rien à rien en musique et on pourrait me faire gober n'importe quoi] car la seul chose que j'y vois, c'est que ce qu'il y dit n'est jamais assez étayé pour quelqu'un comme moi [Personnellement je ne connais rien à rien en musique et on pourrait me faire gober n'importe quoi], et je passe mon chemin."

Les chroniques de Djoumi sont peu étayées. Il en est conscient, et il semblerait que Schneidermann ne le soit pas (qui lui demande régulièrement de les raccourcir). Il y a trois problèmes avec cela. Le premier est que les gens qui ont l'habitude de lire des textes d'un standard plus rigoureux sentent un vide dans l'argumentaire, dans les sauts entre une prémisse et une conclusion. Ils sont formés à exiger de pouvoir décortiquer ces enchaînements, et à ne se laisser convaincre que si ces enchaînements sont valides. En-dehors de cela, le texte n'est qu'une succession d'actes de foi demandés aux lecteurs, et tous ne sont pas disposés à s'y soumettre. Une affirmation peu étayée est donc repoussée du côté de l'invérifiable, donc de l'inutilisable. Le deuxième problème est que ces sauts rhétoriques se valident en tant que méthodologie : les lecteurs bien disposés n'acceptent pas que la prémisse et la conclusion. Il acceptent aussi la façon dont le saut est fait, qu'ils jugent suffisante, satisfaisante parce qu'elle leur paraît intuitive ("il est viennois donc sa musique est viennoise" -> "ah, on peut faire comme ça ? cool"). Le contenu informatif, "éducatif", ne porte pas que sur les données, mais sur la façon dont il est légitime de les agencer, les logiques apparentes qui les relient. Même pour une prémisse et une conclusion juste, il y aurait une information fausse dans leur enchaînement. "Schneidermann est français", "Schneidermann aime le saucisson", sont deux assertions possiblement vraies, mais les lier par un "donc", même pour faire court dans sa biographie, serait faux, et illustrerait une habitude de pensée (un enchaînement logique) trompeur. Le troisième problème est que ne pas étayer peut aussi être l'effet d'un manque de recherche : peut-être que l'effort d'étayer un point aurait débouché sur l'invalidation de ce point - cela dépend de l'honnêteté du chercheur, parce que lâcher une 'fausse bonne idée' quand on découvre qu'elle ne cadre pas aux faits est assez cruel et nécessite du courage (je pense même qu'il faut respecter les 'fausses bonnes idées' tout en acceptant leur fausseté).

Pour en revenir à le poisson. Il n'a pas le background nécessaire pour évaluer les affirmations de Rafik Djoumi, mais il a l'habitude de pensée qui consiste à laisser de côté les affirmations invérifiables. Donc une large part des chroniques de Djoumi, valides ou non. Est-ce que ça va, comme interprétation autre qu'une ATTAQUE A L'ENCONTRE DE RAFIK DJOUMI OU DE LA PROVOCATION ? Ou est-ce que c'en est, ou est-ce que cette interprétation (la seule qui me soit venue à l'esprit) est délirante parce que COMMENT PEUT-ON ?

Par ailleurs, le problème majeur, est que Djac Baweur, lui, semble avoir le background nécessaire. Et ces affirmations lui semblent fausses. Et il étaye. Il pourrait y avoir une longue discussion avec Djoumi (peut-être que Djoumi aurait dû avoir une longue discussion avec un musicologue au préalable), avec arguments et contre-arguments, comme on en a eu l'ébauche. Cela est compliqué dans un cadre où il y a déjà eu la terrible prise de risque d'une chronique postée, et les enjeux aggravés de tous les imbéciles qui espèrent des failles dans les chroniques de Djoumi. A priori, il est probable que Djoumi ait tort sur ce sujet (dont Djac Baweur a une expertise plus poussée). Quoiqu'il en soit, les arguments à échanger, ces points à étayer, n'ont rien à voir avec "ooh comme t'es méchant de corriger le texte", "ooh c'est pas grave si c'est faux du moment que c'est joli", "ooh tu dis ça pasque t'aimes pas avatar" ou "ooh tu utilises des mots trop longs pour te la jouer". Ces argumentaires-là, qui nécessitent l'effort de se rappeler qu'ils proviennent des stalkers de Djoumi et non de lui-même (ce n'est pas nécessairement le même "camp"), n'aident absolument personne.
d'où les marques de l'énonciation du questionnement marqué par le "?". Sinon si j'avais voulu exprimer ce que tu dis, jj'aurais donné dans l'affirmation marqué par un point ou un point d'exclamation.

bref, merci surtout de valider ça : "Pour cela faire, il leur faut absolument trouver un ennemi-à-la-porte, d'où cette joie sauvage à chaque symptôme qui permet de faire passer à l'interlocuteur un uniforme dont il n'a que faire".

ya aucune joie sauvage, on est pas maso. Par contre, trouver un ennemi-à-la-porte (si seulement il n'y en avait qu'un), n'est pas trés dur, quand les rubriques de Rafik sont lues par certains (et je n'y inclue absolument pas Djac dont comme je l'ai dis déjà plus haut, je rejoins le point de vue argumenté et qui tient la route); certains dis-je pour chercher la faute explicitement ou dénigrer sans aucune espèce d'argumentation là où Alain encore une fois peut se permettre des approximations et des raccourcies, oublier des points importants de rapprochement symbolique dans sa chronique, tout en enfonçant certaines portes ouvertes symboliques par ailleurs sans déclencher le moindre heurt, ni le moindre haussement de sourcils ou regard réprobateur (cf sa nouvelle chronique).

mon but n'est pas d'opposer Alain et Rafik, mon but est surtout de comprendre pourquoi ces gens-là réagissent ainsi ?
Mais il me semble que les "certains" en question sont très absents de ce forum-ci sur cette chronique-là. Donc, voir importés les réflexes de défense des débats idiots des chroniques précédentes est assez dommage. Surtout si les "certains" en question deviennent (par ricochet et même en leur absence) un blanc-seing pour toutes les affirmations de Rafik Djoumi.

Pour ce qui est du parallèle avec Korkos, j'ai déjà donné mon opinion plus haut : Korkos prend beaucoup moins de risque, en reste à un niveau plus factuel et plus anecdotique, les "pas" de ses réflexions sont plus reserrés et plus visibles, et leurs portées bien moindre. Je ne comprends même très bien pas qu'on puisse comparer les deux registres (même pour les opposer, avec le mythe du "y a plus Korkos parce que Djoumi a pris sa place, celle qu'il occupait").

Là, je parle des critiques potentielles sérieuses. En-dehors de cela, il y a les frondes uniquement basées sur la 'distinction', les étonnants clivages identitaires liés au 'bon goût'. Djoumi polarise bien plus que Korkos, qui a montré patte blanche (en gros, il cite van gogh assez souvent pour gagner le droit de parler pokemon sans être suspecté de vulgarité). Mais là, on parle de la harde des "certains", qui sont une question un peu annexe et assez facilement ignorable.

Cela dit, j'ai visionné récemment la (comme toujours) tout à fait excellente critique de "Star Wars ep.3" par "Harry Plinkett". Un aspect un peu politique qui m'impressionne chez lui, et qui aurait évité bien des soucis inutiles à Djoumi, est sa façon de jongler avec les références. Dans ses analyses assez pointues, il trace des parallèles avec de très bons films populaires, mais aussi avec de très grands classiques unanimement reconnus. Par exemple, pour l'exploitation de l'espace dans les plans de conversation, il démarre sur des exemples assez poussés dans "Citizen Kane", puis il enchaîne avec un "il n'y a d'ailleurs pas à aller si loin pour trouver de bon exemple, regardez cette scène du reboot de Star Trek". Le fait qu'il soit dans un contexte critique (la démolition des nouveaux "Star Wars") certes place une échelle de valeurs, avec un nadir parfaitement anti-exemplaire et rassurant vis-à-vis de son sens critique, mais insister sur des références consensuelles permet d'étalonner cette échelle, de façon à y placer des films commerciaux assez haut sans être suspecté de complaisance ou de myopie nerd. Je pense que si, pour le public d'@si, Djoumi avait commencé par s'établir une "respectabilité" en analysant des séquences de films "respectables", avant d'utiliser cette confiance acquise pour revaloriser aussi des films trop populaires (en faisant des parallèles avec ces films unanimements respectés, serait-ce juste sous l'aspect qui est le sujet du moment), il jouirait du même statut que Korkos. Je pense aussi que s'il piochait des contre-exemples dans des films unanimement décriés, il éviterait certaines de ces critiques gratuites (d'abord certaines choses s'illustrent d'autant mieux par le manque, et ensuite cela effectuerait une utile "mise à terre" de l'échelle de valeurs, qui éviterait de l'imaginer complètement horizontale ou aléatoire). C'est simplement une question d'adaptation au langage d'un certain public, exactement comme des exercices de math portant sur des éléments quotidiens familiers aux écoliers...
"Mais il me semble que les "certains" en question sont très absents de ce forum-ci sur cette chronique-là."

humhum mouais :) 7/02, 20:14, j'en repère une et non des moindres.
Non, ça, ce n'est pas loyal, Mister Gracian. Sans parler du texte. Aussi chaleureux que Nécropolis. Et quand on pense que c'est Djac le méchant...

Sinon, oui, bien sûr, Plinkett est très très bon et très très malin. Mots neutres, journée suisse. La paix des armes.
Par ailleurs, le problème majeur, est que Djac Baweur, lui, semble avoir le background nécessaire. Et ces affirmations lui semblent fausses. Et il étaye.

Vous avez tort : il ne s'agit pas du problème majeur. En tout cas pas comme vous l'entendez.

Les interventions de Djac ont été bien accueillies. Elles ont suffisamment éveillé l'intérêt des lecteurs pour que deux d'entre elles soient votées d'utilité publique.

Sur un forum où interviennent parfois ceux qui se retrouvent souvent désignés comme étant "la secte de Djoumi", les crédules quoi, le premier post de Djac Baweur a été cité et reconnu comme étant une intervention pertinente.

Ce n'est pas le premier post plein d'informations qui a déclenché le shit-storm. Mais plutôt les posts suivants, par exemple la discussion que vous avez eu avec lui, ou l'on vous voit parler de la naïveté de ceux qui apprécient le travail de Rafik, de leur crédulité, et de la faiblesse d'esprit que cela induit forcément de se laisser aller à tomber dans ce genre de "pièges".

Vous tracez une ligne entre "ceux qui ont l'habitude de lire des textes d'un standard plus rigoureux" (ceux qui ne tombent pas dans le panneau donc) et les autres, les crédules, les naïfs. Ce sont vos mots, pas de sur-interprétation ici.

Donc voilà si vous voulez, quand on reconnait bien volontiers la pertinence de l'intervention de Djac, mais qu'on le voit écrire quand même ensuite que les amateurs du travail de Rafik sont d'inexplicables andouilles, tout ça parce qu'ils ne demandent pas, comme lui, son départ d'un site où apparemment il n'a rien à faire, ben on ne comprend pas.
Le problème majeur n'est pas le shitstorm du forum (qui est juste une pantalonnade récurrente), mais le fait qu'il puisse y avoir des erreurs importantes dans une chronique d'@si.

Ce serait d'ailleurs beaucoup moins un problème, à mes yeux, si je considérais simplement que Djoumi n'avait pas sa place sur ce site.
Si vous voulez. Je ne suis pas d'accord mais on s'en fout.

Je tenais juste à préciser que réduire les amateurs de Djoumi, comme l'a fait Djac, à une bande de bornés incapables de remettre en cause leur idole, ou passer de longs posts à faire la part entre les exigeants qui n'aiment pas ces articles et les crédules qui tombent dans le piège, ça faisait peut-être partie des trucs qui pourrissent l'ambiance, surtout quand en l'occurrence les précisions sont bien accueillies.
Il n'y a pas de ces articles, on parle de cet article. Il n'y a pas de les amateurs de Djoumi, on parle des archi-fans qui partent du postulat ce-que-djoumi-dit-est-juste-et-bon et dont toutes les interventions en découlent religieusement. Les réactions ultérieures de Djac portaient non sur l'absence de pétition pour bâillonner Djoumi, mais sur l'insistance de certains à avaliser une chronique en toute conscience de sa fausseté ("pas grave, c'est joli quand même") et à s'insurger de l'idée même d'en pointer des erreurs ("oah l'intello l'autte").

Ces insistances le traumatisent, soit. Elles sont très anecdotiques par rapport à l'assentiment général et aux votes de ses deux posts, c'est exact. Elles ne méritaient pas trop de retartiner là-dessus, sur un mode qui donnait l'impression d'un harcèlement collectif par l'ensemble des abonnés d'@si, et je suis d'accord avec ça (je suis intervenu à la base pour relativiser cette impression qu'il semblait avoir).

On arrive un peu vers la dernière des poupées russes, là, non ?
Les réactions ultérieures de Djac portaient non sur l'absence de pétition pour bâillonner Djoumi, mais sur l'insistance de certains à avaliser une chronique en toute conscience de sa fausseté ("pas grave, c'est joli quand même") et à s'insurger de l'idée même d'en pointer des erreurs ("oah l'intello l'autte").

Vouiii, c'est exactement ça.

(quant au "harcèlement", évidemment que je ne pensais pas à ce forum en particulier - je ne suis pas débile - mais apparemment la susceptibilité des fans de Rafik est à fleur de peau).

Mais j'arrive pas à trouver ça totalement anecdotique ; je ne peux pas ne pas le connecter à un sentiment plus général (à l'échelle de la société, hein) de délitement critique, de ce fameux relativisme mou (quand le terme n'est pas utilisé à tort et à travers - tu vois, quoi), d'un sentiment d'un monde post-moderne très orwellien, dans lequel "le mensonge c'est la vérité".
Peut-être est-ce un sentiment exagéré, mais flûte, les indices ne cessent de revenir, encore et encore...
Boaf (en fait je crois que je vais me faire faire un blason avec cette devise). D'abord le mensonge orwellien c'est une vérité unique, ranavouar avec les relativismes (tiens, ranavouar c'est pas mal pour un blason, aussi). Ensuite, là, en une phrase, tu parles de beaucoup de choses à la fois. Pour en prendre une, tu as toujours un savoir rigoureux, et une version bâtardisée populaire, qui se met à jour avec retard : vois un peu l'état de la génétique, ou de l'astrophysique, dans les discours populaires. Ou confronte ce que tu crois savoir du moyen-âge avec le "Medieval Lives" de Terry Jones, hilarante série consacrée à nos fausses conceptions historiques. Ou, plus glaçant, jette un coup d'oeil sur les erreurs qu'on nous enseigne délibérément à l'école, qui dépassent largement ta distinction entre vulgarisation et exposé élémentaire : notre système éducatif est intégralement basé sur l'assimilation de faits et de modèles qui ne sont pas simplement à préciser par la suite, mais parfois à tout simplement désapprendre. Bref, nous nageons dans les croyances scientifiques fausses mais "institutionalisées", délibérément ou non. Sans parler de toutes les catégories mentales fondatrices de notre quotidien et qui, une fois scrutées, se révèlent pures constructions sociales. Il est très délicat de demander à tout intervenant public d'avoir la version scientifique (contemporaine) de tout : elle ne s'invente pas, elle se constitue dans une formation à chaque fois spécifique, et souvent en conflit direct avec nos croyances précédentes. Croyances que, jusque-là, en néophytes, nous n'avons pas vraiment de raison de mettre en doute. Plus encore, lorsqu'en néophytes on fait la démarche de s'informer, on tombe très facilement sur des sources datées, ou des sources grand public elles-mêmes recyclant des modèles datés. Bref, dès que tu sors de ton cercle d'expertise, il faut être indulgent pour les imprécisions et les contre-sens. Tu peux te lancer dans une entreprise de correction, mais tu es obligé de le faire en comprenant qu'amateurisme (et même erreur) n'est pas "débilité". C'est plutôt une sorte de fatalité. En pratique, il faudrait que seuls des experts s'expriment sur chaque thème, ce qui est absurde, ne serait-ce que parce que certains sujets (transdisciplinaires) obligent à s'aventurer en terrain inconnu. En règle générale, je n'attends pas beaucoup des articles très thématiques rédigés par des généralistes (et des extrême-généralistes comme le sont les journalistes). Par exemple, le travail de Justine Brabant sur l'ethnicisme en Afrique avait, par sa qualité et celle de ses sources, dépassé d'assez loin ce que j'aurais pourtant déjà accepté comme "correct pour du journalisme", en particulier pour un "petit article d'@si". Peut-être que j'ai vraiment des attentes très basses, étant moi-même une feignasse de compétition, mais je trouve que l'exercice est toujours difficile, et que l'errance a des excuses. Et des excuses, j'en trouve aussi dans les tentatives de sauver la face après coup : poser publiquement un article truffé de faussetés et écrire "ah oui t'as raison j'ai tout faux" est assez impossible. Il faut, de la part de l'auteur et du correcteur, négocier un rectificatif qui ne soit pas une négation totale et explicite de l'article, sinon ça ne marche tout simplement pas. Marteler sur la réponse de Rafik Djoumi dans le forum en la considérant comme "insuffisante" n'est pas humainement très raisonnable. En revanche, Daniel Schneidermann devrait considérer la publication d'un droit de réponse ("d@ns les forums?"), une synthèse que tu rédigerais sur un ton le plus bienveillant possible.

Parce que derrière ces constats d'imperfection nécessaire dans nos croyances scientifiques, et de l'expression récurrente de ces imperfections (et donc leurs reproductions), il y a bien sûr la question des contextes dans lesquels il faut faire preuve de plus ou moins de tolérance. Les experts d'un domaine ne vont pas pourchasser chaque contre-verité exprimée sur la toile. Il y a effectivement des niveaux de gravités variables, selon le statut d'authorité du texte incriminé (un discours politique où Sarkozy déconne sur le gène du crime, un best-seller où Jared Diamond se donne une image de compétence anthropologique, un article où un journaliste régurgite avec plus ou moins d'urgence ce qu'il a cru comprendre, un commentaire internet où le beauf de Cabu ré-explique le monde), et le rôle plus ou moins central qu'y jouent ces erreurs (parfois trop périphériques au sujet pour valoir la peine de dévier là-dessus). En l'occurence, les disputes de ce forum portent plus sur cette évaluation de la pertinence des corrections par rapport au contexte que par rapport à leur véracité. Il y a un caractère subjectif lié au statut "article de Rafik Djoumi sur @si", et donc aux attentes vis-à-vis du site et du choniqueur (avec des divergences entre les exigences des différents publics, du propriétaire du site, et de l'auteur lui-même). Et il y a aussi débat sur le caractère central de ces erreurs, débat dans lequel, ici, ton point de vue a sans doute plus de poids que le nôtre. Mais il faut comprendre que la localisation sur cette "carte de la pertinence" (à deux coordonnées) ne va pas nécessairement de soi.

En résumé, il faut des attentes réalistes et pertinentes vis-à-vis des fausses informations auxquelles on est soumis. Tu as probablement raison au sujet de cette chronique-là (je pense, pour ma part, que Rafik Djoumi a une approche un peu trop légère du travail attendu, c'est-à-dire qu'il ne fait pas de grande distinction entre "site d'information" et "blog d'opinion/impressions", et sous-estime la responsabilité de ses écrits dans ce cadre-ci - et cela tient peut-être du malentendu). Mais l'articuler à une tendance anti-intellectualiste générale, spécifique à notre époque, est un peu plus délicat. Il y a certes une grande mode wikipédique du "tout le monde est journaliste, donc tout le monde est expert, parce que pourquoi pas moi", mode assez dangereuse sans être purement gratuite ou incompréhensible. Mais il y a, au-delà de ça, un cadre culturel dans lequel il ne faut pas exagérer nos possibilités d'information, sous-estimer leur "coût", ou idéaliser notre accès au savoir. On vit dans une économie des connaissances qui passe nécessairement par des représentations faussées, de gravités et de conséquences variées. On y est condamné, et on en participe soi-même, quel que soit notre niveau d'expertise sur un sujet ou l'autre. On choisit de "savoir faux" (et de propager indirectement ce "savoir faux") plus souvent qu'on ne le pense, et c'est souvent une paresse très rationelle dans une société de spécialistes, où le "savoir vrai" demande un lourd investissement.

Bien sûr, selon ce qu'on fait (ou qu'on espère faire) il vaut peut être mieux en être conscient avant de faire jouer son autorité. Mais ça ne va pas de soi non plus.
Ben le voilà, le discours sur le rapport à la vérité que j'ai eu la flemme d'écrire !

D'accord à peu près sur tout. A part sur un point, l'idée des attentes que l'on peut avoir vis à vis d'@si et des chronique.

J'émettrai ici l'idée de la périphérie des attributions ; si @si, quand le principe est l'analyse des faits de presse et de l'actualité, se doit d'être irréprochable, car il s'agit du coeur de son activité et de sa mission avouée, on peut être moins exigeant quand il s'agit d'une mission périphérique, comme c'est le cas pour l'analyse cinéma ici (d'où la possibilité d'avoir des chroniques plus globales et moins analytiques).
De la même façon, on peut être moins exigeant envers Rafik quand il évoque des points touchant à un domaine d'expertise qui n'est pas le sien (la musique).

A propos de l'article de Justine Brabant sur les visions ethniques de l'Afrique, IT, je suis d'accord concernant sa très grande qualité, mais pas sur le point que cela était inattendu. Pour deux raisons :
- Pour quiconque s'intéresse à l'Afrique, le débat est sous-jacent depuis longtemps ; beaucoup de choses ont été dites dans les deux sens, les universitaires s'intéressent au sujet depuis un moment, il était donc possible de faire une synthèse de grande qualité en regard du matériau disponible.
- Les enjeux énormes de ce débat(ce n'est rien de moins que la représentation de l'Afrique et la position politique à adopter en regard de ce continent qui sont en jeu) ne permettent, pour le coup, pas l'approximation.
Et même dans ce cas, vous l'avez vu, la discussion faisait rage dans les forums...
Nous sommes, c'est une lapalissade, en effet démunis ou presque lorsqu'il s'agit d'apprendre du cuisiné, et même de la pure base de factuel 2+2 font 4 tant l'encyclopédie enfle et déborde. Et même étayé, un argumentaire ayant pour objet un fait noyé dans un océan d'ignorance personnelle, ne sera intégré ou non à nos connaissances qu'avec un consentement basé sur la confiance ou la défiance dans la source, quels que soient les arguments qui basent cette confiance ou cette défiance : historiques, affectifs, socio-imaginaires, pré-conformés à nos attentes, adoubés/scellés,cooptés par la confiance en une autre source, notre résistance ou au contraire notre faveur aux idées nouvelles ou exotiques, notre bonne ou mauvaise foi, la capacité de ce fait de démolir tout ou partie de notre édifice idéologique (retour aux imaginaires sociaux), la liste n'est pas exhaustive. 

Tout de même, la déclaration en public, spontanée, d'une erreur commise par soi, est proportionnellement sans doute plusieurs milliers de fois moins fréquente que celle commise par un autre. C'est une observation assez partagée...

Vous citez Diamond (hou hou). Là, ma confiance dans la source était assez forte. Pas anthropologue mais chercheur en sciences cognitives à l'université de Bristol. d'origine IHPST, Docteur en philosophie (des sciences dans ce cas) théorie de la coopération. Bon, ce n'est pas mon flipper, tilt. 
Mais à suivre les recommandations de la BD que vous citez (que je connaissais, très drôle, oui), domaine d'expertise, il faudrait donc définir des limites plus étroites encore. 

Comme musicien, je n'ai aucune compétence scientifique autre que celle d'un amateur assidu (et encore, la professionnalisation des amateurs depuis les débuts de l'informatique personnelle me sidère, je ne veux pas entrer en compétition avec vous mais Paresse est Mon nom. D'ailleurs, ça se voit mieux chez moi). 

A vous entendre, nous sommes au creux d'une sorte de cycle qui voit se former des nouvelles structures, hiérarchies, qui vont éteindre les effets délétères du relativisme. Pourquoi pas. Pour ma part, les forces contradictoires anciennes comme nouvelles à l'oeuvre, leurs dimensions, leur conflagration, la démographie, les révolutions technologiques et scientifiques, sont une danse trop endiablée pour que le prophète en moi ne fasse autre chose que gronder inaudible et contradictoire dans un cul de ma maison. 
Précision sans doute inutile, je disais amateur en sciences, pas en musique.
PS : pour rebondir sur Terry Jones, et en règle générale, sur l'idéologie du debunking, pour parler dans la langue de Terry.

Si corriger des erreurs fréquentes est intéressant, il y a aussi dans le débunking (c'est plus drôle avec un accent) une dimension d'antithèse, une volonté d'aller à l'encontre des idées reçues qui peut pousser à en faire trop dans l'autre sens... En critiquant le discours commun, Terry Jones produit aussi un discours, qui peut, à ce titre, également être critiquable.

Pour rester dans le Moyen-âge, Marc Ferro, en analysant la vision du Moyen-âge au cinéma, faisait remarquer que l'image du "Moyen-âge crado" (ce n'est pas son expression...), venu remplacer celle du Moyen-âge "table-ronde-seigneur-chevalier" avec la volonté d'être plus réaliste, était en fait tout autant une construction de l'esprit, en regard de ce que l'on sait de la période.
En matière d'Histoire et de vérité, la vision est de toute façon toujours conditionnée par l'époque et la personne qui construit le discours.
La représentation du moyen-âge (ou du far west) au cinéma ouvre encore une autre porte : D'un côté nos représentations historiques sont très conditionnées par les récits fictionnels. D'un autre côté, ce souci de réalisme, ou de pseudo-réalisme, est en soi un parti-pris artistique, qui ne se justifie pas automatiquement. L'irréalisme des vieux récits a créé son propre univers mythologique, autonome, distinct des réalités historiques, avec sa propre vie et ses propres fonctions. Le réalisme historique n'a pas forcément lieu d'être dans les récits arthuriens ou homériques qui se sont dès l'origine déroulés dans un passé mythique. Le far-west de westerns en est un autre exemple, plus contemporain. Bon, c'est une parenthèse.

Sur un plan plus directement "réaliste", je ne vois pas les choses en termes de "creux" temporaire dans le cycle (si c'est ce que Chronophagos veut dire), mais effectivement avec un mouvement de balancier cyclique quoique convergeant vers une réalité plus précise. Chaque surcompensation des erreurs précédentes (surcompensations qui ont principalement lieu dans le sens commun que les connaissances scientifiques investissent avec un temps de retard) est un progrès en valeur absolue. La mode même du culturalisme actuel (avec les problèmes que le relativisme soulève) est une prise de conscience des différents référentiels culturels et de la criminellement dangereuse vanité des universalismes de l'époque coloniale. Ce culturalisme populaire appelle lui-même à être critiqué et relativisé (ce qui est le cas en sciences humaines aujourd'hui, où l'individuel fait un retour en force), mais avec ses acquis. Et le "moment culturel" contemporain dans lequel il domine vaut sans doute mieux que le précédent, et moins que le prochain. La notion de "creux" évoque une régression. Je pense plutôt que nous avançons par strates. Et que l'imperfection révélée de chacune n'est pas pour autant une revalorisation de la précédente. Dans ce sens-là, l'extrême-crado des représentations actuelles du moyen-âge n'est pas à renvoyer dos à dos avec l'héroïque propret qui a précédé (outre les considérations sur le mythique). Il constitue un progrès vers le réel, même dans le dépassement de ce réel sur l'autre bord.

De la même façon, les grosses approximations de Lévi-Strauss sont aujourd'hui dépassées sans qu'on n'en revienne pour autant à ce qui les a précédées. Notons aussi que l'approche "grand récit" (avec les approximations qu'elle demande, et à cause d'elles) est en soi démodée aujourd'hui, et constitue une aspect critiqué du travail de Lévi-Strauss. Aujourd'hui, il n'y a plus grand monde pour jouer à ça, malgré l'immense pouvoir de séduction de ces "grands récits" sur les profanes en quête d'explications totalisantes. L'un des derniers exploitants de ce registre-là est justement l'assez peu intègre Jared Diamond, et ses best-sellers plus qu'approximatifs. Je renvoie du coup Chronophagos à l'excellent blog collectif savageminds.org qui a consacré pas mal de billets à ce personnage, et au chapitre 8 du "Eight Eurocentric Historians" de James Blaut s'il le croise en bibliothèque.
Dans l'idée, je serai plutôt d'accord avec votre post...

A part pour ce point, sur lequel un doute cosmique persiste : s'agit-il vraiment d'un progrès ? En effet, considérer que ces revers des conceptions sont un progrès, c'est aussi adhérer à des grands discours, au grand discours progressiste des Lumières ou encore au grand discours de la dialectique de l'Histoire d'Hegel. Il serait aussi parfaitement envisageable que ces représentations ne correspondent pas forcément à un progrès de la connaissance, mais à une mise en adéquation des représentations avec l'idéologie du moment.
J'ai plutôt tendance à penser que l'idéologie du moment s'adapte (peu ou prou) aux progrès de la connaissance, même si nous parlons ici en termes beaucoup trop généraux (progrès général? connaissance en général? il faudrait parler de champs et sous-champs particuliers). Même si les idéologies offrent des perspectives et donc des outils à l'appréhension du réel, cette appréhension (sur le plan scientifique) n'est pas gratuite, et ses évolutions se font en dénonçant le faux : car des énoncés peuvent être faux, des descriptions peuvent être inadéquates, des modèles trop réducteurs peuvent être contredits et enrichis par l'observation. En particulier à une époque très introspective, où les rapports entre politique, idéologie et science sont eux-mêmes intensément étudié, et leur conscience assez aiguë intégrées aux méthodologie de travail (et à leurs critiques).

Lorsque tu écris "Marc Ferro, en analysant la vision du Moyen-âge au cinéma, faisait remarquer que l'image du Moyen-âge crado était en fait tout autant une construction de l'esprit en regard de ce que l'on sait de la période", cette remarque prend un savoir comme référent. La critique même des différents modèles scientifique et de leurs rapports aux idéologies dominantes se fait par rapport à une connaissance croissante en acuïté. Et ironiquement, même la relativisation des modes de pensée sous-tendant la recherche occidentale sont des conséquences de démarches scientifiques occidentales, un peu comme les principes d'incertitude (en physique ou en sciences sociales) découlent de faits vérifiables (mathématiquement ou socialement). Le nihilisme consistant à en déduire l'équivalence absolue des systèmes de croyances s'auto-annule lui-même (puisque cela légitimerait sa propre négation) exactement comme le relativisme absolu en anthropologie annulerait toutes recherches anthropologiques (y compris celles menant aux relativismes) en postulant l'absolue non-traductibilité des cultures.

Cette forme de nihilisme est plus qu'une simple paresse du même ordre que le premier universalisme venu, ou toute autre forme de démission du complexe en faveur d'une théorie simple. Il est, à mon sens, une hypocrisie inconsciente : ses prétendus tenants eux-mêmes n'y souscrivent pas réellement (cela serait une trop grosse contradiction logique). Dans la pratique, il s'agit généralement soit d'un de ces retours de balancier face aux universalismes auquels on adhère à tort jusqu'à un certain moment de sa vie, soit d'une accusation "homme de paille" formée par ceux que la légitime relativisation de leurs propres pseudo-universaux offense. Et, dans les deux cas, une fuite (momentanée) des véritables problèmes, pas nécessairement solubles, que posent la coexistence d'éléments universaux et particuliers, et la coexistence de données observables et de conceptualisations abstraites (attributions de sens), nécessaires mais toujours fragiles. Il me semble que la tendance actuelle est précisément de tâcher de minimiser les risques d'attributions de sens trop osées, en restant très très près du factuel même là où la "mise en sens" nous échappe en tout ou en partie. Ce n'est pas toujours émotionnellement satisfaisant pour tout le monde (en particulier pour le grand public, des humains dont la naturelle soif de sens a souvent horreur du vide et le pardonne peu), mais c'est une prudence qui se révèle assez nécessaire, en particulier au vu des échecs (finalement peu évitables) de nos "grands récits".
Merci IT pour vos références.
Même si Rolleyes motive une réponse à l'instant en addition de tout ce que vous venez de préciser, la place, le confort, mais aussi le temps me manquent.

Aux grands cycles je préfère tout de même en effet l'oignon et la sédimentation. Même si je trouve beaucoup de raisons de ne pas voir de progrès global, si cette association a un sens, ce dont je doute.

Le sujet est tellement central qu'il ressort sans cesse de toutes les taupinières, nous nous retrouverons je l'espère un peu plus loin.
Moi, j'attends juste d'un article d'@si qu'il soit honnête.
Que quand on clique sur un extrait qui est intitulé "y'a du Ligeti et du Xenakis dedans", ben on entende vraiment du Ligeti et du Xenakis dedans.

Quand au lien avec quelque chose de plus général, tu ne me convaincs pas complètement. Il y a quelque chose du journalisme, de l'éducation, etc. qui me semble d'époque - mais là j'ai la flemme de rentrer dans le débat, d'autant qu'il y a plus de place.
Mais je pense à l'enseignement de l'ignorance, de Michéa, ou à Christopher Lash.
Dommage, d'ailleurs, parce qu'on entrait dans le coeur du sujet. Michéa, oui, Yannick Rolandeau également, auteur de "La Mise en Scène au Cinéma", essai fracassant qui va dans ce sens. Pas cool, pour le coup.
Je précise que je parlais des premiers Diamond, pas de "l'effondrement", "de l'inégalité Parmi les sociétés qui me paraissait, en vertu d'un petit paquet de thèses que j'avais lues en ethnologie par l'adoubement très ancien d'un ami cher aujourd'hui disparu ethnologue non de blog mais d'université, le fruit d'un travail sérieux.

Mais...
Deux de ses messages sont dans les commentaires d'intérêt public! Le reste prend une bonne partie du forum!

Et sinon, il y aurait eu quoi ? Si je n'étais pas intervenu ?
Probablement rien.
Peut-être un peu Nonosse, musicien professionnel lui aussi, mais bien moins patient que moi j'ai l'impression, pour consacrer du temps au forum.

Alors, il y aurait eu la chronique de Rafik sans rien d'autre pour montrer tous les points foireux.
Et tous les admirateurs de s'ennammourer : "ouah, trop pertinent".

Et, surtout, surtout, tous ceux à qui je pense réellement, c'est tous ceux qui n'y connaissent simplement rien, et qui aimeraient simplement apprendre, et qui aurait gobé le truc, tel quel, parce que, quand même, c'est une chronique avec le label "@si" dessus.

Déjà sleepless, professionnel du son à l'image, est parti d'@si ; LPR, professionnel important de l'image également, prend ses distances ; moi, je vais pas tarder à laisser tomber aussi.
Il va rester qui, ici, pour tenter de contre-balancer les à-peu près de Rafik ?

À moins d'espérer que d'autres véritables spécialistes des questions abordées et qui ne soient pas fan de Rafik et qui ait le temps et l'envie de se consacrer au forum, ne débarquent par magie (c'est toujours possible et à espérer, mais enfin c'est quand même dommage d'en être là, il suffirait plus simplement que la chronique soit véritablement rigoureuse...), alors il ne restera que le club de ceux qui trouvent que faux, ou pas faux, peu importe, ça se vaut, c'est juste une question d'approche - contre les snobs qui trouvent que "parler d'Hollywood, peuh !" en se bouchant le nez.

Ça, pour moi, constitue le véritable n'importe quoi.
Poum poum poum.

Je vous propose une interprétation, pas loin de celle d'ElZecchio, mais peut-être ma formulation vous conviendra mieux ?

J'ai également le sentiment que Rafik et vous avez, sur le sujet, une approche qui est en fait assez complémentaire pour les néophytes que nous sommes.
Rafik, dans sa chronique, nous a fait du Michelet : un grand poème épique sur la musique de film, avec tout un tas de noms, un sens, de grands mouvements, et des approximations...
J'ai lu la chronique avec attention et intérêt (j'y connais pas grand chose, même si le sujet m'intéresse), et un détail, malgré mes méconnaissances, m'a cependant fait tiquer, concernant les remarques sur la musique russe et les réflexions un peu floues sur le réalisme socialiste.
Ensuite, j'ai lu vos posts avec attention, en me disant "ah ha, il y avait d'autres approximations". Cela me conduit-il à rejeter avec force la chronique de Rafik ? Non, pas vraiment. Il y a des noms que je ne connaissais pas, des liens faits entre des éléments que je ne pensais pas connectés, et quelques sources à explorer pour aller plus loin. Ma conclusion : Rafik n'est pas expert en musique, n'a pas suivi de cours de musicologie, il s'est documenté, sérieusement sans doute, pour sa chronique, mais le fait que ce ne soit pas véritablement son domaine de compétence se voit... Est-ce si grave ? Pas forcément, ça m'a intéressée, et je suis suffisamment intelligente pour savoir qu'une chronique ne peut donner qu'un aperçu très fragmentaire du sujet traité et pour ne pas prétendre avoir une réelle connaissance du sujet après avoir lu une simple chronique. J'ai, grâce à la chronique de Rafik, plein de nouvelles pistes à creuser (vos posts en faisant partie)
Votre post est plus précis, mais je ne dirais, pourtant, pas qu'il s'agit forcément de la vérité vraie et unique contre la fausseté de Rafik, sans reprendre pour autant l'accusation de cuistrerie qui vous a été portée (je suis d'accord avec Chronophagos sur ce sujet). Pourquoi ? Eh bien parce que par exemple, les citations que vous donnez contre les remarques de Rafik, provenant de l'Histoire de la Musique de Marie-Claire Beltrando-Patier, me paraissent aussi porter les caractéristiques du Michelet : définition des figures historiques par origine et caractère, appréciations sur les musiques évoquées... Non pour critiquer cette histoire sûrement documentée et estimable, mais voilà. Alors j'en déduis les choses suivantes : Marie-Claire Beltrando-Patier à l'air de porter aux nues Wagner, ce qui lui fait peut-être (il faudrait que j'ai lu tout le bouquin, il faudrait que je m'y connaisse mieux par ailleurs) surestimer son influence par ailleurs indéniable sur ceux qui suivent. De votre côté, ayant peut-être comme première référence ce grand récit-là, vous seriez donc tenté de reprocher exagérément à Rafik son désintérêt pour Wagner (les autres personnes ayant l'air de s'y connaître en musique, qui vous disent "euh, oui, mais il y a aussi telle, telle et telle autre influence", comme fer, m'inclinent à penser ça). Peut-être que je me trompe. Peut-être pas. Là n'est pas entièrement le sujet : on sait qu'en histoire, il n'y a pas de vérité absolue, il n'y a que des thèses soutenues par des arguments plus ou moins fondés et plus ou moins réfutées. Quand on touche à des sujets aussi volatils que les jeux d'influence, il est difficile d'ériger quelque chose en vérité absolue... Ce qui ne veut pas dire que vos remarques n'étaient pas pertinentes et que tous les discours se valent, bien sûr.

Mon idée, là-dessus, est la suivante : certes, Michelet, et Rafik, et d'autres, font de grands récits avec des approximations... Mais peut-être avons-nous besoin, dans un premier temps, de grand récits vivants, avant d'aborder l'analyse plus fine post-moderne. Arrêt sur images, en fait, se construit comme analyse et déconstruction des grands récits dominants des médias, mais ne pourrait peut-être pas exister sans ces grands récits, car ce que nous recherchons d'abord est du sens global donné à quelque chose, avant de pouvoir nous préoccuper de la véracité des détails. Les exégèses sur les écoutes téléphoniques faites ou pas faites, les influences plus austro-hongroises ou germaniques, etc., ne prennent de l'importance qu'après avoir été placées dans une recherche de sens global.

Nous sommes en fait là dans le coeur du projet Rafikien de réhabilitation des grands récits !

Je pense que ce qui génère les réserves, dans ce forum, est que Rafik est un peu en décalage, peut-être, avec arrêt sur images dans la mesure où ses chroniques sont autant production d'un discours qu'analyse d'un discours. Cela dit, on peut en dire autant des chroniques de Judith Bernard.

PS : certains pourraient très bien me reprocher ma définition de "faire du Michelet" en me disant que j'ai une vision simpliste du grand homme... C'est possible ! J'accepte la critique ! Je le convoque plus pour illustration que par connaissance intime ou pour faire son procès.
Première précision : l'Histoire de la Musique Larousse, c'est un travail collectif, sous la direction de Marie-Claire Beltrando-Patier (prof de musicologie à Paris-IV), et ils sont 14 en tout, chacun spécialisé dans leur domaine (opéra romantique, mélodie française, ars nova, etc.). Ils sont trois je crois à recouper cette période autour de Wagner.

Deuxième précision : prenez n'importe quelle histoire de la musique, vous aurez les mêmes remarques sur Wagner. Wagner à la fin du XIX, c'est une idole. Il suffit de lire les écrits des compositeurs, par exemple, ou les textes de critiques - ou seulement d'analyser les partitions. C'est Wagner qui ébranle le système tonal, qui modifie totalement la rhétorique musicale, etc. Ses admirateurs étaient aussi transis que ses détracteurs ne le supportaient pas (avec des relents de nationalisme à ces époques-là, comme chez Debussy par exemple).

Enfin, je ne comprends pas cette légitimation de l'approximation : au nom de quel principe, au nom de quelle obligation, un "grand récit" se devrait de contenir forcément des approximations, je vois pas. Lisez The Rest is Noise d'Alex Ross, vous aurez l'exemple d'un grand récit, formidablement prenant et évocateur, et à la fois parfaitement précis et exact.

nous recherchons d'abord est du sens global donné à quelque chose, avant de pouvoir nous préoccuper de la véracité des détails

Je répète, pour la vingtième fois, que le sens global est ici lui-même inexact...
Djac, je partage assez, voire totalement les propos de Rolleyes, même si je commence à comprendre (au bout de 20 fois ;-) ) votre position.
Les querelles qui se déroulent ici dans le forum, vous l'avez dit vous-même je crois, sont complètement inaudibles à des gens qui comme moi sont des incultes notoires dans le domaine traité ici.
Quand je lis une chronique de Rafik, je ne viens pas prendre un cours. Je découvre, et comme Rolleyes, si je veux creuser je creuse, et vos remarques sont un complément. Comprenez qu'un bleu comme moi n'a aucun moyen de savoir, ou mesurer la pertinence de ce que vous dites (car au final on n'a pas tous envie forcément de creuser pour voir, à chacun ses centres d'intérêts). Mais bon, moi je vous "connais" depuis longtemps, j'apprécie vos posts, et donc je suis attentive à ce que vous dites.
Après il y a les querelles - fatigantes - qu'apparemment on ne sait éviter ici. Quel besoin de répondre en long en large et en travers à des gens qui n'entendent rien, qui bouclent et vous conduisent vous aussi, en leur répondant à boucler, camper sur vos positions.
De l'extérieur, du non spécialiste, ben ça vous met au même niveau que vos contradicteurs. Ça ne fait pas avancer le schmilblick et ça donne à ce forum une allure de champs de bataile pénible. A tel point que pour ne pas se retrouver ni dans un camps ni dans l'autre, ben moi j'ai fini par fermer ma gueule. Sauf là, pas taper ;-)
Ce forum me fait toujours l'effet d'un espace confisqué aux @sinautes par une bande de spécialistes qui se battent comme des chiffoniers. Et l'andouille comme moi qui n'y connait pas grand chose se demande même si elle est autorisée à dire que ben oui, cette chronique là, j'ai vraiment apprécié. Parce que pour moi ça s'arrête là. Pas d'analyse pertinente, pas de critique constructive; Je suis dans le j'aime / j'aime pas. J'ai cliqué sur toutes les vidéos grâce à ma nouvelle connexion 2Mo - un bonheur.
Alors oui, la précision ne nuit pas. Mais, en l'état de choses, le voyage dans la chronique de Rafik, reste sympa. Et je m'arrêterai là.
Je pense que le problème de Djac est important : il ne s'agit pas de "précisions complémentaires" que de dire "sauf qu'en fait non pas du tout au contraire". Et la véracité devrait compter plus que le plaisir.

Si je vous développe une série bien évolutionniste, ou bien "anthropologie marxiste", où je vous compare plein de sociétés avec plein d'exemples, et l'idée que les "sauvages" contemporains représentent nos ancètres du néolithique, que les religions évoluent "naturellement" vers le monithéisme après des stades primitifs "fétichistes", "animistes" ou autres, que ce sont des sociétés simples qui se complexifient, au fur et à mesure que leur "mentalité primitive" sortira du prélogique, je vous assure que je peux tourner ça en un texte très joli, fascinant par les illustrations (outils "simples" versus outils "compliqués"), épatant par le voyage qu'il fait effectuer au lecteur, impressionnant par la multitude des exemples mis à contribution et des sources biographiques. Ce sera plaisant. En plein dans le "j'aime" du "j'aime j'aime pas". Et ce sera complètement FAUX. Et ce sera MAL.

Est-ce que vous comprenez ce qui fait tiquer Djac, dans le principe de l'excuse par le "j'ai bien aimé lire, si ça m'intéresse j'irai voir ailleurs ce qu'il y a de faux" ?
Oui, je pense avoir compris. Mais comprenez aussi, que ce que j'avance n'est pas une excuse - et puis quoi encore, c'est un fait. J'ai bien aimé lire.
Parce qu'au moment où je lis, je suis avec moi-même et ma connaissance ras des paquerettes du schmilblick. C'est comme ça.
Je suis démunie devant vos querelles. Vous savez où est le vrai. Moi pas. Je veux bien croire Djac, mais je déteste le ton et les combats de coq de ce forum.
Quelqu'un a dit par ailleurs que ça ressemblait un peu aux querelles entre tenant du paranormal et de la zététique. Pour avoir aussi navigué dans ces milieux il y a fort longtemps, je sais combien il est pénible de voir les faits distordus pour les faire rentrer dans des présupposés. Je ne savais pas à l'époque, qu'un jour sur un autre forum dans un autre domaine, je me retrouverai du coté des "croyants". J'ai défendu moi aussi ardemment une certaine vérité et pas toujours avec une grande délicatesse. Il m'est assez désagréable aujourd'hui de me retrouver dans l'autre camps, parce que je ne souhaite pas vraiment creuser la question. Je suis d'accord de dire que c'est tant pis pour moi, mais je me demande, si un jour, il arrivera que le forum d'une chronique de Rafik ressemble à autre chose qu'un champs de bataille ...
Quelqu'un a dit par ailleurs que ça ressemblait un peu aux querelles entre tenant du paranormal et de la zététique.

C'était en l'occurence moi, donnant cet exemple en illustration d'une description que faisait Chronophagos (le rapport amour-haine d'un groupe vis-à-vis des valeurs et méthodes de l'autre, avec simultanément le rejet et la réappropriation de leurs outils de légitimation).

J'ai cru, moi aussi, à une chronique sans polémique. Le sujet s'y prétait : il laissait assez peu de place aux conflits de goûts qui pourrissent les autres forums. Hélas hélas, Baweur est arrivé, fâché que c'est tout faux, et quelques fans ont réagi comme des aiguilles de méduse, et Baweur a commencé à jouer avec eux au whack-a-mole, et voilivoilà. Mais je ne suis pas certain qu'on puisse tuer le messager ici. Je suis sans doute aussi démuni que vous, mais c'est ce qui rend l'intervention (et l'assurance professionelle) de Baweur précieuse. J'ai sans doute pris autant de plaisir que vous à la chronique, et c'est ce qui rend d'autant plus important sa correction, ou la signalisation de ses erreurs et facilités. J'en ai tout autant marre que vous des pugilats post-djoumiques, et je suis tout autant effondré d'en voir un nouveau, mais ça ne devrait pas compter du tout dans cette nouvelle problématique. Ni mon inquiétude que Djoumi se décourage, ni ma colère qu'il se mette dans ces situations (partiellement) évitables.

Et je trouve dommage que, grosso modo, cette discussion-là soit ramenée aux idioties des antidjoumiques traditionnels, ou que celles-ci soient instrumentalisées pour faire de Rafik Djoumi une victime même dans les cas où il ne l'est pas. Je suis moi-même sujet au réflexe "trop d'idiots lui tombent dessus par bêtise, on ne va pas en rajouter une couche sur ce point-là même si celui-là est valide", et cela est un peu malsain.

Pire encore, je vais commencer à glisser vers le constat bawérique que les gens sont vraiment prêts à écarter des positions pointues servies sur un plateau en faveur de positions grossières qui font joli. Et cela m'inquiète à plusieurs titres. J'essaye de me raccrocher au rôle psychologique que joue l'affirmation forte de ladite position pointue ("je suis la vérité univoque") par rapport à l'affirmation faible de la position grossière ("je suis alors une interprétation"), rôle dont la prise en compte permet peut-être d'expliquer et relativiser cette tendance...
Je suis bien d'accord avec vous qu'ici tout est biaisé par le comportement excessif de deux clans. Je comprends votre crainte de voir le pointu balayé par réaction, d'autant plus que c'est un peu ce qui arrive.
Je ne sais pas si vous étiez là du temps d'arrêt sur images sur France 5 et de l'émission sur "le débat immobile", qui montrait combien ceux qui batissaient du "sympa" étaient plus écoutés que certains scientifiques accrochés à leurs connaissances. Comment le savoir pouvait être tourné en dérision par des affirmations "convaincues", et combien la parole scientifique avait du mal à passer. Moins sexy que tout le reste ?
Je pense que vous avez eu raison de faire un parallèle entre les deux phénomènes.
Le savoir n'est pas forcément audible, par le seul fait d'être énoncé, surtout par un public majoritairement non spécialiste.
Mais en fait, on en est passé par là (j'en ai vu des beaux exemples dans une bibliothèque de musée de préhistoire où il y avait un certain nombre d'ouvrages du XIXè). Je suis d'accord pour dire que c'est faux, par contre, le jugement de valeur, de dire que c'est mal, c'est essentiellement par rapport au sujet, qui induit alors au racisme (et à la volonté de tromper, mais elle peut aussi ne pas être présente).

Je ferai remarquer que quand Claude Lévi-Strauss a écrit Race et Histoire, mandaté par l'ONU, pour combattre ce genre de préjugés, il a utilisé une forme assez semblable : généralisation du rapport au outils, des découvertes de l'humanité, etc. Il s'agissait, en fait, de remplacer le grand discours alors présent, qui induisait à la pensée raciste, par un discours porteur du respect des différentes cultures, mais, du point de vue du néophyte, relevant tout également de l'ordre de la croyance.
La différence était, j'imagine, plutôt une différence de méthode : au lieu de rêvasser et de prendre ses désirs pour des réalités, Lévi-Strauss s'est appuyé sur son expérience propre d'anthropologue, ce qui nourrit la légitimité de son discours. ok.

J'en aurais plus à dire sur le rapport à la vérité qui sous-tend mes opinions, mais cela pourrait facilement être mal interprété et j'ai vraiment la flemme d'écrire un discours assez long pour éviter cela. Disons que je ne crois pas à la vérité unique, mais je n'en suis pas non plus à dire que tous les discours se valent. Je dirais que le plus important est l'honnêteté intellectuelle du producteur de discours et de son lecteur, et sa volonté de prendre également en compte les données qui ne vont pas forcément dans le sens qui lui plaît.
Ni Rafik, ni Djac ne sont à placer d'un côté ou de l'autre de cette équation, et je suis d'accord que reprocher des inexactitudes ou des erreurs dans une chronique n'est pas la même chose que d'en faire un procès d'intention à cause de son sujet.

Voilà, c'est tout.
[quote=Djac]Première précision : l'Histoire de la Musique Larousse, c'est un travail collectif, sous la direction de Marie-Claire Beltrando-Patier (prof de musicologie à Paris-IV), et ils sont 14 en tout, chacun spécialisé dans leur domaine (opéra romantique, mélodie française, ars nova, etc.). Ils sont trois je crois à recouper cette période autour de Wagner.

D'accord, objection bien reçue.

[quote=Djac]Enfin, je ne comprends pas cette légitimation de l'approximation : au nom de quel principe, au nom de quelle obligation, un "grand récit" se devrait de contenir forcément des approximations, je vois pas. Lisez The Rest is Noise d'Alex Ross, vous aurez l'exemple d'un grand récit, formidablement prenant et évocateur, et à la fois parfaitement précis et exact.

Disons que pour moi, un grand récit comporte forcément, de par sa forme, des approximations ou éléments discutables, car il effectue des rapprochements, des liens de cause à effet, qu'il ne peut remettre trop en cause (de par sa forme, pour ne pas briser l'élément récit, justement) mais qu'une analyse plus fine rend forcément discutables (ne serait-ce que parce qu'il y a toujours de divergences entre experts sur certains points, même si le récit n'est pas le lieu de s'y plonger).
Ce qui ne veut pas dire qu'on peut y dire des contre-vérités impunément ! Effectivement, il y a une nécessité de rigueur dans ce qui est vérifiable et maîtrisable dans les données expliquées.

Voilà, c'est juste la nuance que je voulais apporter.
Ce qui ne veut pas dire qu'on peut y dire des contre-vérités impunément ! Il y a une nécessité de rigueur dans ce qui est vérifiable et maîtrisable dans les données expliquées.

Pas mieux.

En matière de musique, par exemple; il existe les leçons de musique de JF Zygel (maintenant en DVD).
Quand on est "spécialiste" (encore que Zygel est un million de fois meilleur spécialiste que moi), on peut trouver dommage que telle leçon passe sous silence tel aspect de tel compositeur, ou bien que c'est dommage qu'il généralise trop vite telle notion, etc.

Oui, mais jamais, à aucun moment, ce que dit Zygel ne peut être pris en défaut musicologiquement parlant - alors même qu'il cherche à être ludique plutôt que lourdement sentencieux. Certes, il élague parce que le format l'impose et qu'il faut être accessible, mais rien de ce qu'il raconte n'est à jeter, et rien de ce qu'il omet ne viendrait disqualifier ses dires.
Bref, on pourrait faire autrement que Zygel, privilégier tel aspect plutôt que tel autre - cela n'enlève rien de la véracité du propos.

Ce n'est simplement pas le cas ici.
Vous avez la même approche que yannickG.

Vous nous expliquez que les articles de Rafik, c'est comme les paquets de clopes, c'est trop dangereux pour circuler sans un énorme avertissement collé dessus pour rappeler que c'est du poison pour l'esprit.

Je trouve que c'est un peu prendre les gens pour des gols incapables de penser par eux-mêmes (vous me direz, ces cons-là refusent de se ranger derrière votre opinion, c'est bien la preuve qu'ils sont cons) mais on s'en fout.

On s'en fout parce que finalement vous faites tout ça dans un seul but : obtenir que votre "parole" soit diffusée à la même échelle que celle de Rafik, parce que sinon c'est [s]pas juste[/s] dangereux.

Tant que vous n'aurez pas obtenu cela, je crains que l'on entende parler de nouveau de cette fameuse inaudibilité fantasmée.

Je sais pas, ouvrez un blog. Ah c'est déjà fait. Ben j'en sais rien moi.

Bon je finis en quotant deux trois trucs pour la fine bouche.


Et, surtout, surtout, tous ceux à qui je pense réellement, c'est tous ceux qui n'y connaissent simplement rien, et qui aimeraient simplement apprendre, et qui aurait gobé le truc, tel quel, parce que, quand même, c'est une chronique avec le label "@si" dessus.


Z'ont pas l'air très malins les lecteurs d'@si quand on vous écoute.

Déjà sleepless, professionnel du son à l'image, est parti d'@si ; LPR, professionnel important de l'image également, prend ses distances ; moi, je vais pas tarder à laisser tomber aussi.

Je comprends pas. Il suffit que Rafik se mette à écrire des articles pour @si pour que vous décidiez de partir? Genre, partir partir, désabonnement et tout? Waow! Mais pourquoi vous étiez venu alors à la base? Pour être le trio d'experts en audiovisuel du forum? Donc du coup, comme Rafik lui il a une chronique et que c'est pas juste alors on se casse?

Ah mais non, suis-je bête. Tout ça c'est pour la défense de la Vérité, celle qui est contenue dans les livres que Djac il a sur son étagère.
Vous avez la même approche que yannickG.

Faites-moi rire... :oD
(s'il lit ça il va s'étrangler)

vous me direz, ces cons-là refusent de se ranger derrière votre opinion, c'est bien la preuve qu'ils sont cons)

Vous voici avec la même défense que les producteurs des pires émissions de télé : "ha, mais en disant que nos émissions sont bêtes, vous insultez les gens".

Ben non.
En l'occurrence c'est l'émetteur qui est à blâmer.

Les gens, ils regardent ce qui est mis à disposition.
Ce qui est mis ici à leur disposition, c'est une chronique fausse. Sur un sujet sur lequel peu ont de connaissances, voire pas du tout - ce qui n'a rien à voir avec être con (et figurez-vous que j'ai suffisamment de considération pour les gens pour aimer faire de la pédagogie sur des choses complexes en n'y mettant que des choses exactes).

Une chronique sur la mise en scène de théâtre, moi j'y connais rien - j'aimerais assez, si un jour ça arrive sur @si, pouvoir avoir confiance sur ce qui y serait dit. Pour ma part, quand je vois comment Rafik a abordé cette chronique-ci, j'ai du mal à avoir la moindre confiance sur ce qui s'est dit et se dira sur toutes les autres - y compris et surtout sur des sujets que je ne connais pas...

À ce moment-là, le problème n'est pas du tout ma petite personne, comme vous voulez absolument nous le faire avaler (de l'art de l'enfumage et de déporter les problème ad hominem).
Mais la véracité de ce qui est exposé sur @si.

Il suffit que Rafik se mette à écrire des articles pour @si pour que vous décidiez de partir?

De l'art d'inventer tout seul ce qu'on a envie de croire, décidément, c'est patent chez vous.
Je dis simplement qu'ils ne sont plus là pour commenter, or leurs avis sont précieux.
Les raisons de leur départ sont multiples, bien au-delà de Rafik lui-même - quoique l'apparition sur @si de chroniques qui se permettent approximations et inexactitudes fassent sans doute partie du lot.
Ce qui est mis ici à leur disposition, c'est une chronique fausse.

Y a pas mal de gens qui ne considèrent pas que cette chronique est fausse. Et ils aimeraient pouvoir le faire sans que soit remis en cause leurs capacités intellectuelles.

C'est tout ce qu'on demandait à la base. On était plutôt content de votre intervention sinon.
Le "pas mal de gens" (i.e. elZecchio) devrait quand même se demander comment apprécier mes interventions qui démontrent que la chronique est fausse et trouver que la chronique n'est pas fausse dans le même temps.
Tout simplement en envisageant les choses de manière différente que celle estampillée "Djac Baweur".

Je sais : c'est fou.
Oui, c'est fou de penser que l'exactitude de faits puisse être considéré comme "manière d'envisager".
Possible.

Je n'ai ni le temps ni les capacités pour vous montrer pourquoi je pense que votre approche est exagérément rigide et castratrice.

Un jour peut-être...
Haaa, oui, bien sûr.
Demander à une chronique publique d'@si de faire état et de s'appuyez sur des faits précis et étayés, c'est castrateur.

Hééééé ben. On en est là.

Rigueur intellectuelle=castration.
Je me demande ce que DS pourrait en penser...

Je propose que pour sa prochaine émission sur le système économique, ou sur les mouvements de révolte dans le monde arabe, il invite un peintre, un artisan-joailler et Mimi Mathy. Ou Alain Delon, un chauffeur de taxi et un expert des eaux-et-forêts, c'est comme il veut.
Ce sera créatif, libre et non castrateur, avec des manières d'envisager les choses intéressantes et des approches différentes plein d'idées nouvelles, hors des clous de la pensée officielle (rigide et castratrice).

Youpi.
Tenez, j'étais en train de faire un édit, je le vous mets là.

Sinon :

mes interventions qui démontrent que la chronique est fausse

C'est là-dessus qu'on est pas d'accord. Vos précisions sont intéressantes, mais elle ne démontrent EN AUCUNE MANIERE que ce que Rafik met en lumière dans son article est faux.

Excusez-moi, mais vous voulez vraiment remettre en cause le fait qu'un certain type de musique classique européenne est aujourd'hui prédominant dans le cinéma d'Hollywood? Je sais pas, c'est intéressant et plutôt vérifiable quand même, et quand on voit que ce cinéma-là est souvent accusé d'impérialisme, je trouve ça pas mal de s'interroger sur les raisons qui font que cet impérialisme cinématographique ne s'accompagne pas d'un impérialisme musical. Pourquoi ces bon dieu de propagandistes yankees n'essayent-ils pas de nous vendre leur musique à eux dans le même mouvement?

Mais à ça, vous allez répondre qu'on s'en fout, en fait c'est simple "les mecs c'étaient des européens donc ils utilisent de la zique européenne c'est pas compliqué!"

De fait, vous balayez d'un revers un bon pacson de trucs abordés dans l'article, comme par exemple que la prédominance de cette musique-là s'explique surtout par sa souplesse d'utilisation qui permet de manipuler les émotions du spectateur.

Mais non. Quand Rafik il dit ça il dit du faux, c'est du pas-vrai!

Super.

Donc oui en effet, vous considérez que l'exercice intellectuel, c'est comme les maths : une approximation et faut tout jeter.

Et donc quand je comparais votre point de vue à celui du mathématicien, j'étais bon. Pour vous, une approximation dans un discours, C'EST COMME UNE VIRGULE MAL PLACÉE, ÇA VEUT DIRE QU'IL FAUT TOUT JETER.

Rigide et castrateur donc.


edit :

Je propose que pour sa prochaine émission sur le système économique, ou sur les mouvements de révolte dans le monde arabe, il invite un peintre, un artisan-joailler et Mimi Mathy.

Lol. C'est vrai que la méthode de Rafik, c'est complètement de parler d'un sujet en évoquant des trucs qui n'ont mais alors rien à voir. Son truc à Rafik, c'est d'inviter son boulanger pour parler musique.

Ah on me dit qu'en fait non.
certain type de musique classique européenne est aujourd'hui prédominant dans le cinéma d'Hollywood?

Cette chronique-ci parle d'aujourd'hui ?
Non.
Voyez, vous commencez déjà à inventer, ça part mal.

Pourquoi ces bon dieu de propagandistes yankees n'essayent-ils pas de nous vendre leur musique à eux dans le même mouvement?

Aux époques dont parle la chronique, il n'y a pas encore de "musique à eux". "Eux" étant très difficile à définir d'ailleurs - et si on parle de la classe économique dominante à cette époque, donc celle d'Hollywood, elle est encore de culture totalement européenne.

La prédominance de cette musique-là s'explique surtout par sa souplesse d'utilisation qui permet de manipuler les émotions du spectateur.

Ben non, pas surtout, au vu de ce que je dis très simplement au-dessus. Souplesse d'utilisation sûrement, raison principale d'une dominance, non.
Ce surtout, c'est une construction à laquelle vous voulez croire.
Et on est loin d'une petite approximation de détail, d'une virgule mal placée.

D'autre part, quand bien même cette thèse serait vraie et intéressante, CELA NE JUSTIFIE PAS POUR AUTANT (moi aussi je peux mettre en majuscule) d'aligner des phrases inexactes (sur John Barry, sur Mendhelsson, sur Newman et la place des américains, sur le style "austro-hongrois", etc, etc). C

Vous seriez pas Rafik sous pseudo, par hasard ?


EDIt : faut assumer, hein. Si on se dit que la rigueur intellectuelle c'est castrateur et que c'est pas bien, faut aller jusqu'au bout du truc.
Vous continuez à confondre exactitude des faits et manière de penser.
C'est terrifiant, à ce niveau-là.


Oui.
Curieux que ceci se produise aussi sur un sujet a priori neutre et où çà me semble pourtant simple à comprendre.
(Sleepless, miss you ! :-) )
Cette chronique-ci parle d'aujourd'hui ?
Non.
Voyez, vous commencez déjà à inventer, ça part mal.


Attends mais je suis trop fort, je viens d'inventer le fait que le présent et le passé sont intimement liés!

Blague à part, quand on sait que la deuxième partie du papier va s'attacher à parler de compositeurs récents, et de comment les compositeurs du vieil Hollywood se retrouve dans leurs travaux, ben je sais pas, j'ai pas besoin d'inventer des masses pour y voir une manière plutôt documentée de comprendre pourquoi la musique de film contemporaine a cette gueule-là plutôt qu'une autre.

Mais vous savez mon imagination est débordante certes, mais c'est rien par rapport à la votre :

Vous seriez pas Rafik sous pseudo, par hasard ?

Oh putain, trop fort!

Encore plus fort que votre hypothèse sur mes sérieux traumatismes scolaires.

Well done Sherlock!


edit :

Si on se dit que la rigueur intellectuelle c'est castrateur et que c'est pas bien, faut aller jusqu'au bout du truc.

Ah mais c'est pas la rigueur intellectuelle que j'accuse, moi je l'aime bien c'est mon amie.

C'est bien marqué dans mes messages : c'est VOTRE approche de l'exercice intellectuel qui est castratrice.

Parce qu'il y a beau y avoir un paquet de trucs qui restent pertinents et discutables (dans le sens où c'est intéressant d'en discuter), vous exigez qu'on jette tout à la baille, sous prétexte d'une approximation, comme s'il s'agissait d'une équation qui ne peut survivre avec une virgule mal placée.

On a pas le droit de faire nous-mêmes le tri entre ce qui nous convient ou pas, ce qui nous convainc ou pas dans ces chroniques. On ne peut pas, parce que la seule attitude saine apparemment, c'est de déceler des approximations, d'évacuer TOUT LE RESTE, et donc de décréter que ces chroniques ne sont pas des objets intellectuels dignes d'être lus, ou alors avec un avertissement made in Baweur sur la couverture qui dit que c'est nocif à tout héritier des Lumières digne de ce nom.

Désolé de trouver la démarche légèrement castratrice.
je viens d'inventer le fait que le présent et le passé sont intimement liés!

Sauf que ré-inventer le passé pour expliquer le présent est très problématique. Inventer des raisons de l'absence d'une "musique à eux" rend toute conclusion à partir de ça douteuse, voire fausse.
(d'autant que n'importe quel musicien suffisamment bon peut faire de n'importe quel style quelque chose de suffisamment souple - la souplesse n'est donc pas un critère premier)

Well done Sherlock!

Vous avez sans doute remarqué que je me posais une question, et que je n'affirmais pas. Voyez, c'est comme ça qu'on fait quand on est pas sûr de quelque chose.
Vous avez sans doute remarqué que je me posais une question, et que je n'affirmais pas. Voyez, c'est comme ça qu'on fait quand on est pas sûr de quelque chose.

Ah mais complètement, vous n'êtes pas assez stupide pour venir affirmer ça de but en blanc, mais bien assez pour envisager que ça soit éventuellement possible.
Voiiilà.
On me traite directement de "bien assez stupide", après en avoir fait des tonnes sur le scandale que c'est de prendre les gens pour des idiots.
Ah ben ça, chacun son truc, il faut choisir.

Soit on suggère l'air de ne pas y toucher que les capacités intellectuelles de ceux qui apprécient le taf de Rafik sont un peu limite pour un site comme @si, tout en se terrant derrière un "nan-nan-nan, j'ai pas dit [s]jacques-a-dit[/s] crétin, alors tu peux rien me dire."

Soit on se dit qu'après tout ça il est inutile de prendre des gants avec le type décrit au-dessus, et que bon, le traiter de crétin ça a au moins le mérite de ne pas avancer masqué et de ne pas généraliser sur le cas des autres.
"on suggère l'air de ne pas y toucher que les capacités intellectuelles de ceux qui apprécient le taf de Rafik sont un peu limite pour un site comme @si"

Alors, en effet, quand je vous vois tout comprendre de travers de cette manière, et vous agripper jusqu'à l'absurde sur ce que vous aimez vous faire croire, je vais finir par vous traiter directement de crétin.
Ben ça changera pas tellement de vos autres messages, mais là au moins ça prendra moins de place.
En l'occurrence, ça vous sera surtout réservé à vous tout seul...
"Il n'y a donc pas lieu de mépriser ce qui pourrait donc être jugé de, on va dire, moins recherché. D'abord parce qu'on peut passer à côté de véritables pépites, ensuite parce que si vous voulez convaincre des gens de s'intéresser à du plus recherché, ce n'est pas en les prenant pour des non-comprenants incapables de s'"élever" que vous allez y arriver ; et, de toute façon, au fond, une œuvre si mineure soit-elle n'a pas plus de potentiel de nuisance que de n'être pas terrible - il n'y a pas mort d'homme. "
Je maintiens ce propos qui est de moi d'autant plus facilement que ça n'a rien à voir avec le problème dont on parle ici.
Et toc !!!!!!!!!!!!!!
--- error ---
Remarquable article où l'érudition le dispute à la pédagogie, et où l'humour discret nappe délicieusement la profondeur du sujet. Et puis, comme toujours, la modestie de l'auteur lui épargne la cuistrerie. Ce qui n'est pas le cas de certain commentateur bien lourd (et long).
Comme souvent, ces chroniques permettent de redécouvrir des films sous un nouvel angle. Grand amateur de musiques de films, je n'avais pourtant pas du tout été attentif à cet aspect-là dans "King Kong" et les "Frankenstein" de James Whale. Il va y avoir re-visionnages.

Sans vouloir trop commenter sur ce qui n'est qu'un chapitre de chronique, j'aimerais juste placer 3-4 trucs :

1) J'ignorais cette expression de "mickeymousing", pour une approche musicale (certes un peu désuette) dont je suis pourtant assez fan. On peut déjà mentionner que c'est resté très présent jusqu'à récemment (on le retrouve encore souvent chez l'indémodable John Williams), et que le très très cruellement regretté John Barry jouait volontiers de ces effets. Une façon de lui rendre hommage en illustrant cela serait de mettre en ligne la scène exemplaire de l'araignée dans "Doctor No", où un James Bond crispé reste immobile dans son lit en attendant qu'une mygale finisse de se promener sur lui, avant bondir et de l'aplatir avec une chaussure : la musique de suspense se termine alors avec des ploum ploum parfaitement sychrones avec les coups de chaussure, ce qui me faire rire à chaque fois.

2) Deux exemples modernes -mais très différents- de la fusion entre musique et effets sonores me sont venus à l'esprit en regardant cet extrait de "Captain Blood". D'un côté les génériques de Morricone intégrant des coups de feu dans "Le Bon la Brute et le Truand" ou des sabots et des feulements de pumas dans "Sierra Torride", effets sonores absents des bandes originales publiées sur disques. D'un autre côté l'étrange musique métallique de Maurice Jarre qui, dans "Mad Max 3", se situe entre l'accompagnement musical destiné au spectateur et l'environnement sonore urbain et technologique des habitants de Bartertown (en particulier 1:20 à 3:20 - dans l'idéal il faudrait pouvoir voir le panoramique qui révèle en simultané cette cité industrielle de bric et de broc).

3) Une autre référence pour les bandes originales sur internet : j'utilise beaucoup Soundtrack Collector de mon côté.

4) Pour les plus anglophones. Sur son remarquable blog, Djak Notre Bon Djak nous avait renvoyés à un spectacle pédagogique de Bill Bailey dans lequel le géantissime comique musical britannique décrypte l'effet d'évocation de certains instruments symphoniques et de certaines formules, à grand renforts d'exemples dans la musique classique et dans la musique de film, et de va-et-viens entre les deux. Il a été ôté de youtube pour des raisons de copyright, mais on le trouve encore ici (pour nous autres qui ne sommes pas près de le voir arriver en DVD). Sans vouloir trop anticiper sur les années 70, son sketch sur les musiques à la Schifrin (en particulier la série Starsky & Hutch) est aussi visible ici.

Me réjouis de lire les chapitres suivants.
J'ai du mal à comprendre pourquoi tant insister sur le terme "austro-hongrois", alors que le style dont parle l'article est puisé en partie chez Brahms et Strauss que vous citez, certes, (mais qui sont allemands !!), mais aussi et surtout chez celui qui a fasciné et centralisé toutes les attentions au XIXe chez tous les compositeurs (que ce soit par amour ou par rejet), j'ai nommé Wagner, qui est, lui aussi, allemand !
L'influence majeure vient de là, tant du point de vue dramatique (les leitmotives - c'est lui ! - et leur développement, ou la mélodie continue), que de l'orchestration (les nappes de cordes, les cuivres, les plans sonores) et de l'harmonie tonale triturée et étirée par les notes étrangères des voix intérieures (voir le fameux accord de Tristan, emblématique des ambiguités tonales provoquées par ce style d'écriture).
Qui plus est, ce style ne doit rien à quoi que ce soit de véritablement hongrois (même si politiquement on a eu droit à l'Empire Austro-hongrois, ça n'en fonde pas un style musical pour autant).


Il faudra m'expliquer "au symbolisme approuvé par la cause révolutionnaire (souvent par le jeu du contrepoint musical)", parce que, dans le genre, la musique d'Alexandre Nievsky par exemple ne se fait pas d'abord remarquer pour son contrepoint (c'est le moins qu'on puisse dire), encore moins pour son abstraction intellectuelle...
Attention, car "Il est hors de question, pour ces compositeurs, de céder à un quelconque sentimentalisme qui leur vaudrait l’accusation de "formalisme bourgeois"" concernant Prokoviev est une autre déformation, car Prokoviev avait un style et un penchant naturellement porté vers un modernisme solide et rythmique, et une volonté de clarté pour une musique qui parle au "peuple", si bien qu'il n'a jamais eu à se forcer à écrire de la musique qui plaisait au régime (d'autant que "sentimentalisme" est un terme assez flou, or Prokoviev usa aussi d'un lyrisme assez sensuel sans que cela n'ai déplut au régime ; de plus, le régime, c'était Staline qui faisait évidemment la pluie et le beau temps, or si celui-ci aimait beaucoup en écouter, il était nul en musique. Non seulement, outre les disposition perverses de Staline à distiller la terreur, les interdits en musique étaient donc du à des problèmes de politiques internes n'ayant rien à voir avec le style musical à proprement parler, mais en plus les jugements émis sur telle ou telle musique pouvaient être parfaitement fantaisistes, au gré des caprices du dictateur.
Attention donc à ne pas caricaturer trop vite en "sentimentalisme interdit par les révolutionnaires...")


Ensuite : "C’est donc un son purement gershwinesque"
Sauf que Gershwin est issu d'un melting-pot à forte tendance Europe de l'est et yiddish, et a appris notamment avec un émigré hongrois (Edward Kileny) qui connaissait très bien Schoenberg (autrichien) et fondait vraisemblablement son enseignement sur le traité d'harmonie de ce dernier...
Gershwin n'a eu de cesse d'être complexé sur sa technique musicale, et a toujours pris des cours et des conseils : entre autres chez Berg (autrichien), ou chez Schillinger (russe), leur influences respectives étant très importantes.

Quant à Copland, il a exactement le même genre de background de départ : juif et russe d'origine, même professeur ; de passage au Conservatoire américain de Fontaineblau en plein Paris des années folles, assistant aux premières parisiennes des Noces de Stravinsky, ou du Pierrot Lunaire de Schoenberg, par exemple. C'est par le biais de cette vie parisienne, notamment influencé par Stravinsky (qui est resté très longtemps à Paris, avant d'émigrer aux États-Unis), qu'il va rejeter la grandiloquence germanique, et préférer la clarté du style français (comme Debussy et Ravel) et la mise en valeur des style baroques et classiques. Ainsi, pour faire vite, le style "americana" de Copland est très directement inspiré de Stravinsky, quelques accents jazzy en plus, - Stravinsky qu'il est donc plutôt étrange (pour ne pas dire plus) de ne pas voir figurer dans cet article (Elmer Bernstein s'inspirant par exemple directement de la symphonie en trois mouvements de celui-ci...).

La dette à Rachmaninov (autre russe) est assez grande également (à noter par exemple le motif principal de Citizen Kane, issu de l'Ile des Morts de Rachmaninov, musique de... Bernard Hermann).

Pour comprendre bien plus précisément et plus finement les avatars d'une musique "savante" proprement américaine (parce qu'ici, c'est quand même taillé à la serpe), et des rapports entre celle-ci et Hollywood (les producteurs n'ont rien à voir avec la constitution complexe d'une musique proprement américaine), une seule adresse : The Rest is Noise, d'Alex Ross.

On peut aussi noter que les studios et producteurs n'étaient à l'origine pas aussi "bouchés" que pourrait le laisser entendre l'article, et que la phrase "le manque de prestige lié au cinéma tient encore à distance les compositeurs les plus acclamés" est fausse : par exemple, le directeur musical de la Paramount, Boris Morros, s'était donné pour mission de recruter des grands compositeurs (Schoenberg,Stravinsky, Copland, Weill et même Chostakovitch qu'il a essayé de se faire "prêter" par l'URSS).
"les gens de cinéma avaient au moins une qualité : ils étaient fous de musique", note Alex Ross - il faut voir, par exemple, le nombre de biopics dans les années 40 sur la vie de grands compositeurs.

Irving Thalberg, directeur de production de la MGM, après avoir entendu la Nuit transfigurée de Schoenberg, voulu le rencontrer, et ça tombait bien puisque Schoenberg était féru de cinéma et désireux d'écrire de la musique pour le cinéma ; celui-ci annonça alors qu'il ne s'engageait que si on lui donnait carte blanche pour toute la bande-son du film, y compris les dialogues.
"- Qu'entendez-vous par carte blanche ? demanda Thalberg incrédule.
- Je veux dire que je travaillerai avec les acteurs, répondit le compositeur. Il faudrait qu'ils parlent sur certaines hauteurs de notes correspondant à la tonalité de la musique, un peu comme dans Pierrot Lunaire, mais en moins difficile, bien sûr." (in. The Rest is Noise)
Suite à quoi Schoenberg demanda un cachet hallucinant de 50000 dollars de l'époque - et la MGM laissa tomber, la Paramount ensuite aussi...

Pour Stravinsky, les producteurs étaient conscients que d'avoir son nom au générique suffirait à en garantir le succès ; Louis B.Mayer, un des patrons de la MGM, est allé jusqu'à lui offrir 100000 dollars de l'époque (1,5 millions d'euros !!!) - mais apparemment Stravinsky, bien qu'enthousiaste lui aussi à écrire pour le cinéma, demandait des délais infiniment trop longs, et un droit de regard sur le produit fini trop exorbitant, les studios ont fini là encore par laisser tomber.


Enfin, une précision sur Mendelssohn : Korngold ne lui a pas juste piqué "des" thèmes, il a fait un arrangement d'une œuvre entière de Mendelssohn : la musique de scène du Songe d'une nuit d'été (Ein Sommernachtstraum op 61) pour chœur et orchestre (et donc en particulier ceci).
Bonjour,

Excellent article !

Je me permets, si vous voulez en savoir plus sur la Musique de film, de vous conseiller la consultation de Cinezik.fr, référence dans le domaine depuis 5 ans (cela permettant de rectifier une omission, puisque l'article l'oublie dans sa webographie).
Le lecture de ce site peut anticiper les prochains numéros de l'article de Rafik, notamment sur le dernier épisode que j'imagine au sujet des compositeurs d'aujourd'hui (en lisant dans le site les interviews de Patrick Doyle, Hans Zimmer, Klaus Badelt, Cliff Martinez, Marvin Hamlisch, John Ottman, Michael Giacchino, Christopher Young...).

Concernant la discussion au sujet du Leitmotiv, je signalerais l'un de mes compositeurs préférés : Bernard Herrmann, qui excellait dans l'exercice d'associer une phrase musicale à un élément du récit (personnage, objet ou situation...). L'hommage de la Cinémathèque à Hitchcock permet de revenir sur ce maître de la musique de film.
Excellent article !
Grand amateur de musique post-romantique à la Mahler, je sais désormais pourquoi j'apprécie aussi les grands classiques d'Hollywood.
Bluffé je suis.
Avec impatience, le décryptage de la Marche Impériale zt de l'Hymne Rebel, j'attend.
J'ai des questions sur certains termes:
Est-ce que motif et leitmotiv veulent dire la même chose?
Quand vous parlez de structure harmonique intègre, est-ce un terme musical, ou bien le sens habituel, par opposition à corrompu? Parce que comme il est ailleurs question du style bourgeois comme "raison d'être de la culture viennoise" (un sacré raccourci!), on a l'impression d'une opposition entre pur et impur.
Ecoutant beaucoup de musiques de films en ce moment, je me disais qu'une émission ou un papier de Rafik là dessus serait intéressant. C'est chose faite (et en plus ya plusieurs volumes !)
"Un voyage dans les musiques de films
I) Grandeur et décadence de l'empire austro-hongrois"


I) comme I) II) III)... ?

Je m'en vais prestement lire (et écouter !) ça !

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