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Commentaires

Un pays respirable, mode d'emploi

Promesse tenue: de même qu'il a réussi la prouesse d'arriver à l'heure à l'Elysée en s'arrêtant aux feux rouges

Derniers commentaires

Elle est assez ahurissante, la réflexion de Barbier reprise dans ce vite dit.
Pour l'éditocrate de l'Express, la politique est un spectacle que Sarkozy assurait avec ses outrances et ses clowneries. Mais avec son successeur "normal", qu'est-ce qu'on va s'emmerder !
"Cinq ans, ça peut être long à tenir", commente Tête d'Ampoule.
Pauvre gland. Si tu pouvais prendre conscience de ce que certains ont enduré de 2007 à 2012, d'une réalité sociale dont tu ignores tout, tu aurais la décence de fermer ta gueule.
Vaste programme... mais ASI est il vraiment en mesure de relever les défaillances d'un système dont il est lui même issu?
Peut-il vraiment sortir du bocal et respirer à l'extérieur de ce milieu politico-médiatique où se croisent tous ses confrères qui d'une élection à l'autre d'un changement de gouvernement à l'autre briguent des places, des rentes, des privilèges...
Bien sûr, il y a l'expérience d'une nouvelle voie en dehors de l'autoroute télévisuelle et des grands quotidiens qui donnent à l'exercice ASI-lien une liberté relative de propos bienvenue et saine mais quel est son avenir?
DS, qui -t-a fait roi? sinon les grands médias...
Et demain, si ASI occupait la place enviable d'un de ces grands faiseurs d'opinion, quelle serait alors sa figure?
Je suis exaspérée de voir et d'entendre les mêmes chroniqueurs, analystes, éditorialistes s'exprimer en toute immodestie et répéter en boucle leurs idées éculées sur les médias classiques, les uns auront les faveurs du prince, les autres attendent, tous se nourrissent aux mêmes ressorts de la vanité.
Bravo à ASI quand il dénonce les techniques de "com", les conformismes et nous fait découvrir des pensées singulières et des existences muettes jusque là, cette démarche est la plus positive, mais peut -il attaquer de front le "milieu" qui fait les médias, se mettre à dos ces rentiers des médias qui s'échangent les émissions tv et les éditoriaux, qui s'expriment à tous propos comme si leur opinion méritait l'audience qui leur est offerte.
Ce n'est pas une relecture critique de Jules Ferry, convier des hommes du passé à notre table ou vouloir les juger à l'aune de notre modernité est toujours un exercice partial, mais une peinture fine de notre société médiatico-politique par des observateurs critiques tels que ceux d'ASI que j'attends. Un ouvrage traitant de les existences de DSK en Sarkozie avec leurs révélations leurs faux-vrais secrets,leursamitiés, leurs clans, leurs défenseurs, leurs admirations leurs détestations donnerait à voir sans aucun doute possible nombre de dysfonctionnements de notre République. Cela n'a pas été fait sur le personnage Mitterand dont les agissements cachés et tus, ont profondément corrompu les institutions démocratiques. Il ya d'urgence le bilan d'un quinquennat à dresser et là il y a "du lourd" , un travail de synthèse à mener. Pour Hollande, on débute, on observe, on analyse le quotidien, c'est le fond de commerce.
Pour moi, le problème vient aussi du côté repli sur le moindre détail, ici, juste au moment où il se passe des choses dans un autre pays où on respire pas très bien. On lit ici et là qu'il y a là-bas un bank-run, ou pas loin. On lit aussi dans la presse anglaise qu'il y a un renversement des équilibres dans les négociations, y compris avec Obama maintenant, en campagne, et j'aimerais bien qu'on m'aide à comprendre si c'est du pipeau ou pas.
BRAVO DANIEL, BIEN PARLE, on est derrière toi!!! Les articles sont toujours plus intéressants les uns que les autres!
je ne me sens pas particulièrement blessé comme beaucoup d'asinautes je pense... j'admets qu'il faut être vigilant et attentif à tous les signes que peut montrer un gouvernement ; bien évidemment il ne faut pas se laisser endormir ! mais je suis surpris de vos remarques qui ne sont pas constructives envers un gouvernement qui n'est pas encore entré en fonction ; il faut juger sur les actes et ce n'est pas ce que nous manquerons de faire (je suis de tendance Mélenchoniste,alors je pense ne pas me faire "avoir" facilement...) et vous aussi j'imagine ! Pour autant, vos premiers commentaires, que je trouve condescendants, voire ironiques (ils ne s'en cachent pas) me laisse rêveur.Que reprochez-vous à une équipe qui essaie de construire un avenir ; qui essaie d'être "normale" et proche des gens ? l'arrivée au pouvoir de l'équipe précédente était tellement outrée que je me sens mieux avec celle-ci. Peut-être préférez-vous le bling bling , les paillettes, le manque de respect dû aux gens "normaux" (du peuple) comme moi ? Si la voiture de Hollande s'arrête aux feux rouges je trouve cela très bien ! c'est un (tout) petit signe mais tellement révélateur d'un changement de mentalité. Les gens de Sarkozy se croyaient tout permis et intouchables même quitte à provoquer un accident (comme celui de Nadine Morano involontaire bien sûr, j'en suis persuadé) et renverser un piéton sur un passage public ; c'est arrivé à Paris et cela démontre ce qui peut se produire lorsque l'on se pense au-dessus des gens et au-dessus des règles. Je préfère et de loin la tonalité de ce gouvernement qui la joue "en retrait" et modeste donc plus proche de moi et plus respectueux de mon humble personne. J'apprécie beaucoup Didier Porte, que je suis allé voir en spectacle et dont j'ai acheté un livre mais je n'ai pas trouvé sa dernière chronique consacré à Thomas Hollande très réussie ; pour faire un parallèle avec ce qui s'était passé avec le fils Sarkozy (bonne chance mon papa) je n'ai vu qu'un fils se réjouir de la réussite de son père ; il s'est investi dans la campagne , c'est normal qu'il soit content... il faut d'ailleurs voir que ce sont les médias qui ont fait pression pour meubler de l'antenne et nous livrer des émotions en direct. Mais il n'était pas le seul et il y avait du monde place de la Bastille. Cela me rappelait le mois de mai 1981. Par ailleurs Thomas Hollande a reconnu lui-même trouver cette séquence un peu ridicule ; donc lucide le gars et il ne la "pète" pas.
Vous êtes libre d'écrire ce que vous voulez cher Daniel mais votre attitude et vos réactions font que je me demande si je vais renouveler mon abonnement ??
cordialement.
L'annonce de la mort de Donna Summer fût l'occasion d'une véritable poilade entre Alexandra Sublet et les membres de son équipe.
Si je comprends bien, les critiques qu'on vous adresse se résument à des geignardises d'hollandomanes, blessés que vous soyez si dur avec leur idole. Et ces critiques n'ont rien à voir avec l'éventuelle médiocrité de votre couverture des "évènements" depuis 15 jours.
Ben non, désolé, je ne suis "mane" ou "lâtre" de personne, je ne suis pas non plus "blessé", et plus fort encore, je ne suis pas pour qu'@si se transforme en service de presse de la Présidence (c'est fou, hein). Je constate juste que l'apport critique d'@si sur cette période de flottement post-élection-du-roi est faible, mécanique, à la hauteur très basse de la riposte UMPienne. On s'en fout que vous disiez du bien ou du mal de x ou y, prenez juste un peu de distance... Car il est évident que de la distance vous en manquez un peu, on le voit aujourd'hui encore, puisque pour montrer que vous n'êtes pas borné, vous choisissez de saluer, avec les réserves de circonstance, la promesse tenue d'un gouvernement paritaire, alors qu'il y avait précisément là matière à s'interroger: une gouvernement strictement paritaire, et pas juste divers, est-il absolument indispensable ? Surtout si c'est pour réserver les "gros" ministères aux quelques hommes qui ont passé le tamis? 34 ministres est-ce bien raisonnable? Inventer des sous-ministères au périmètre mystérieux pour pouvoir caser tout le monde, c'est ça le changement ? Faire cohabiter Hamon et Moscovici, Valls et Langevin, Montebourg et Cahuzac, c'est une noble volonté de rassemblement, une stratégie d'étouffement des larsens idéologiques, ou juste le signe qu'on ne sait pas où l'on va ?

Enfin, bref, ne vous drapez pas de votre impartialité souveraine pour désamorcer des critiques justifiées; votre posture actuelle manque d'à-propos aussi bien dans la perception d'un changement possible et souhaitable que dans la détection des points noirs, ridules et excès de sébum.
Bravo pour le titre, bien trouvé et c'est bien ce que je ressens: ouf, on respire!
Un bon coup de balai et de dépoussiérage ça fait un bien...fou.
Bravo aussi pour ne pas avoir hésité à rappeller quelques faits désagréables, pour n'avoir pas joué et ne pas vouloir jouer les chiens de garde.
La Liberté(entre autre) n'est jamais acquise et lorsqu'on se laisse endormir quand on se réveille il n'y en a plus. C'est une conquête de tous les instants.
Pour ma part je ne me laisserai pas endormir par le soulagement de s'être débarrassé de sarko & co et je me réjouis que cela soit aussi votre objectif.
Bien répondu aux blessés.
D 'accord avec vous, chère Béatrice TRIN-BOLDREICH, le discours de Latran était une insulte à notre république laïque, à se demander s'il comprenait ce qu'il lisait ? ... Ce temps là est par chance passé, jamais oublier toutefois.

Quand à notre ami Jules, gardons le, et jetons le contenu nauséabond !
Supposons qu'un ministre (homme) du gouvernement Ayrault ne puisse plus, pour une raison ou une autre (maladie, décès, etc...), exercer son activité.
Il devra être remplacé par un homme si l'on veut respecter la parité, même si la personne qui s'impose aux yeux de tous, y compris ceux du Président de la République et du Premier ministre, est une femme.
On sera contraint de choisir un homme incompétent au lieu d'une femme compétente.
Le choix d'un ministre en fonction de son sexe est une absurdité.
Seules les qualités et la compétence devraient être prises en compte.
Choisir un ministre en fonction de son sexe relève du sexisme.


A présent, Julot, tu mets ton casque lourd, ton gilet pare-balles, et tu ne sors plus de chez toi. Elles vont pas te louper ... ;o)
Tout à fait d'accord avec vous Daniel, mais laisser leur un peu de temps quand même ! ca donne un peu l'impression que, ayant tant critiqué (à juste titre) le précédent président et sa clique, vous avez peur que l'on vous taxe de partialité ! Un peu de patience,vous aurez surement de quoi faire et aurez raison de le faire !! J'en profite pour vous dire en ce qui concerne Jules Ferry, qu'il s'agissait avant tout de rendre hommage à l'Ecole Publique et à ses enseignants en réponse au discours de Latran. Le cher Jules n'était qu'un prétexte !
On peut compter sur vous pour être vigilant, mais pour l'instant laiser nous respirer un peu d'air frais !!!! (et gagner les légilatives !)
Continuez surtout à vous autoriser tout, je ne me suis pas abonné pour autre chose !
Premier gouvernement Hollande : priorités franco-françaises et européennes


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Taubira à la justice : seul et unique coup de tonnerre parmi les nominations.

Elle sera sans aucun doute la Star de ce gouvernement.

Christiane Taubira, la plus brillante des candidat(es) à la présidentielle de 2002 : tête bien faite et bien pleine ! Des convictions qui ne sont pas simplement des humeurs (celles de tout le monde) ou un positionnement carriériste (1).

Fonction aujourd'hui paradoxale : elle sera la ministre de la justice chargée de conduire les juges vers leur indépendance ; un Garde des sceaux dans l’obligation d’ abandonner un nombre non négligeable de ses prérogatives, et ce faisant… une partie de son pouvoir.


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Déception absolue : Fabius, aux affaires étrangères.



Quai d'Orsay entre les mains d'un homme sans idée et sans conviction (il suffit de se reporter à sa carrière politique), premier ministre à 33 ans parce que... dans les bagages de Mitterrand et qu'il commençait à peser un peu trop lourd.

Certes ! Dissident du PS en 2005... une irruption (éruption ?) anti-constitution européenne, très certainement aux fins de sortir de l'oubli...

Depuis, plus rien. Sous doute à cause d'une incapacité à inscrire dans la durée, un engagement quel qu'il soit ; pour cause : manque de conviction, de courage et de sens politique : mauvais stratège et tacticien.

Rien à attendre de ce ministère donc... sinon la complaisance habituelle et des lâchetés sans nombre au nom d'une realpolitik le plus souvent affligeante et détestable (2) !



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Ce premier gouvernement Hollande est bel et bien un gouvernement destiné à affronter les problèmes franco-français et européens.

A tort ou à raison, l'International devra attendre, et d'aucuns iront jusqu'à rajouter : "Et c'est pas plus mal comme ça, étant donné ce que la France a été capable de proposer depuis 10 ans".

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1 - Madame Taubira saura-t-elle néanmoins mettre de l'eau dans son rhum ?

2 - Qu'est-il arrivé à Védrine, membre du PS, sans doute l'Européen le plus brillant à l'International ? Pourquoi a-t-il disparu ? Pourquoi s'est-il retiré de la vie politique française ?
...j'attendais et que j'applaudis!
Il faut avec ce nouveau pouvoir décrypter, analyser et critiquer sans hystérie mais sans naïveté non plus.
Sinon le travail des années passées (sarkoziennes ou chiraquiennes) ne seraient qu'idéologie et non du journalisme.
Attention donc au réflexe très français de l'attendrissement devant le pouvoir. Devant tous les pouvoirs.
Le décryptage est un sport de combat!
Apparemment, lémédias ne semblent pas connaître notre nouvelle ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche...c'est bien dommage !
En effet, Geneviève Fioraso n'est pas inconnue des Grenoblois : c'est Alain Carignon et Steve Jobs réunis !
Sa vision de l'enseignement supérieur et de la recherche, elle la développe avec acharnement depuis 20 ans...nanotechnologies, nucléaire, expériences de collusions entre privé et public : les universitaires et les étudiants ne vont pas être déçus !
Pour que vous puissiez vous aussi faire sa rencontre, je vous propose la lecture d'un charmant journal satirique local, Le Postillon, qui s'est spécialisé (entre autre) dans le culte de "l'élue augmentée" : Geneviève Fioraso™. Voici donc un article paru dans Le Postillon n°14 (février 2012), trois mois avant que Geneviève Fioraso ne soit nommé ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche dans le gouvernement de Jean-Marc Ayrault :

"Vous avez certainement déjà entendu parler de « l’homme augmenté ». Ce vieux rêve de la science fiction, des eugénistes et des transhumanistes – augmenter les performances humaines grâce aux progrès technologiques - devient réalité dans les laboratoires du monde entier. Le jour où l’on verra des cyborgs dans la rue se rapproche. En attendant, on peut observer un prototype grenoblois : l’élue augmentée, plus connue sous le nom de « Geneviève Fioraso™ »."
Lire la suite sur Indymédia Grenoble : http://grenoble.indymedia.org/2012-05-16-Genevieve-Fioraso-TM-la-ministre
les médias semblent beaucoup insister sur le fait que seulement 5 ministres ont déjà été ministres. Ce qui est fortement suggéré, me semble-t-il , c'est que ce n'est pas bien.
A les entendre il ne faudrait confier le pouvoir qu'à ceux qui l'ont déjà eu. C'est parfaitement débile comme vision des choses mais surtout totalement incompatible avec l'idée de changement.
Que les fâcheux qui déplorent qu'@SI tape sur la gôche comme sur la droite, se rassurent, ils disposent d'un cataplasme à base de Libé/l'Obs'/Marianne pour panser leurs blessures... Chic du chic c'est gratos et sans ordonnance.
J'en profite pour faire savoir aux camarades qu'ACRIMED lance une collecte de fonds pour renforcer son effectif et que des tarifs très bas sont proposés aux précaires, chômeurs, non indemnisés etc...
@SI et ACRIMED me paraissent complémentaires pour qui est sensible à la critique exigeante des médias.
Vous êtes un média. Il ne suffit pas de dire "nous allons continuer", "nous adorons ça". Il faut aussi vous auto-analyser! Si autant de personnes vous interpelle, ce n'est peut-être pas parce qu'elles se sentent blessées, comme vous dites. En utilisant ce mot vous laisser sous-entendre qu'elles se posent en victimes. Les critiques portent, à les lire, plutôt sur une obstination parfois un peu bêbête à vouloir dénicher la bêbête. Comme les enfants, vous semblez parfois vouloir vous créer des monstres à tout prix.
Il ne s'agit pas d'être ni plus ni moins vigilant mais de rester effectivement critique, y compris sur sa propre critique...
moi ça me va.
Par contre, en regardant de plus près la répartition globale des tâche dans cette belle parité, ha ha !
Je me rends compte que « l’inconditionnalité » dont j’ai fait preuve à l’égard d’@si depuis ses débuts a pris un sérieux coup dans l’aile depuis cette élection et je me range du côté des blessés. C’est la première fois que je ne vais pas toujours au bout des articles et des émissions même si bien entendu je partage votre avis sur ces sinistres chaines d’information en continu, ce règne de l’émotion débile et leurs experts d’arrière-cour (ou plutôt toujours en cour !).
Je n’ai aucun goût pour l’illusion plus ou moins béate mais là franchement il fallait une trêve même courte. Et une toute petite dose de bénéfice du doute.
Comme je ne suis pas adepte du chantage à l’abonnement, je reste fidèle parmi les fidèles mais puisqu’il s’agit de respiration, prenons notre souffle.
"On continuera, parce que cinq ans de sarkozysme nous ont habitués à une totale liberté de parole,"
Ah , il y a eu du bon sous Nicolas SarKosy ?
bien évidemment il ne faut pas reculer devant la critique et forcément le débat parce qu'il y aura forcément des désaccords sur les critiques. Il est même souhaitable d'être plus exigeant avec ceux pour qui nous serions a priori favorables. Il ne faut rien laisser passer
Y'en a un que je vais surveiller de près :
FABIUS, l'ordure, le mamouth n°1.
Rigolo, personne ne parle de cette pourriture...
Sinon, à la justice, ? qu'est ce que cette nana vient faire là.
Elle n'y connait rien. Et Joly re ???
bon, ce dit comme nous conseille certains, calmos...
gamma
Chers copains d'@si, notre Daniel veut seulement défendre nos intérêts.
Chaque fois que l'on vote, c'est gratuit pour les non abonnés, non mais !
Donc Daniel se débrouille pour qu'on ne vote pas; c'est tout et c'est bien astucieux !!!
Allez belle journée de l'Ascension à tous !!!
C'est vrai qu'on est dans un état d'apesanteur, on se réveille, et tout est différent depuis quelques matins.

Il nous faut reprendre nos esprits, les rassembler, mais l'esprit aiguisé que nous ont formé les fantaisies sarkozystes, est encore au taquet.
Il faudrait un peu se relâcher, même si c'est le rôle d'@SI. La Hollandomania inattendue après ce mépris souverain des mêmes médias, ne doit pas nous faire oublier, et au contraire, que lémédias sont une partie du problème.

Et je trouve quand même aussi que la parité, c'est pas mal, mais qu'au moins une ministre importante en plus de Taubira (excellent choix, en voilà de la nana compétente), au moins, ça aurait fait mieux dans le tableau féministe.
Cela permettra aux autres, plus tendres en politique, de faire leurs armes, mais enfin, Guigou, même si elle est psycho-rigide, c'était pas mal à un poste important...

Mille excuses aux blessés. Mais désolé: on continuera.


Fort bien. Et pour ma part je continuerai, même si je me sens un peu esseulé, à dénoncer votre volonté de faire du spectacle à tout prix (comprendre à n'importe quel prix), qui vous fait complices de cette entreprise de dédiabolisation, de normalisation du Front national, un parti toujours porteur d'idées xénophobes insupportables.
"Mais désolé: on continuera."

Encore heureux ! Je soutiens fortement cette stratégie d'@SI, et je dis à tous ceux qui râlent qu'ils sont de bien naïfs citoyens : la République a besoin de rapport de force et de contre-pouvoir, quel que soit le pouvoir. Faut-il que je ressorte mon "François Mitterand", son rainbow warrior ou ses écoutes illégales ?
Et la manipulation médiatique est autant dangereuse que l'on soit partisan de ce pouvoir ou opposant. Car dans tous les cas c'est une injure à notre intelligence de citoyen responsable et une menace contre la possibilité de discerner ce qui se passe réellement au niveau politique et social : cette manipulation soit déforme la réalité soit masque ce qui est important. Et souvent les deux.

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"la sincérité évidente de l'engagement politique d'un Jean-Marc Ayrault, qui transparaissait hier soir chez Pujadas"

Dites, cher Daniel, c'est une plaisanterie, voire une provocation, cette phrase, non ?
Bien, bien, bien tout ça.
Mais je suis abonné à @si pour la critque des médias et pour le coup j'ai l'impression que cet aspect a tendance à se dissiper au profit d'un aspect plus "généraliste"... Ce n'est pas foncièrement désagréable, mais le coeur de cible se perd... Dommage...
Je ne vous ai jamais reproché de faire votre boulot de poil a gratter, je vous reproche de faire des non sujets, un peu comme les "journalistes" classiques (la pluie, la voiture, le costume mouillé etc ...)
Dans ce gouvernement il y autant de raisons de se plaindre que d'être content
Valls arghhh ça promet.
comme dit un ami : Arrets sur images devrait être gratuit et disponible sur toute les télés (quand ils bossent bien)
[quote=Daniel Schneidermann]Tout pouvoir produit des signes (ou de la propagande, comme on voudra), et on continuera de les analyser, en fouillant avec acharnement leur rapport au réel. On continuera, parce qu'on est là pour ça, et qu'on ne peut pas s'en empêcher. On continuera,

Le pouvoir corrompt, et d'abord le jugement. On ne saurait donc vous reprocher de maintenir une vigilance critique à l'égard de celui qui vient de s'installer. Encore faudrait-il toutefois n'en pas demeurer aux signes, dont l'analyse n'est possible qu'en remontant, conformément à ce ce que le préfixe ana- signifie, à ce qui permet de justement les analyser. Or cela n'est pas (encore) le cas, et, même, la "tentation" est grande de se tromper à ce sujet. Vous risquez en effet de dériver vers la facilité de brocarder la "normalité" revendiquée par le nouveau président à partir de l'"idée reçue" à laquelle vous la réduisez. Alors qu'il faudrait au contraire mesurer les actes du président et du gouvernement à l'exigence normative qu'elle signifie. Exigence, non de conformisme mais d'originalité que les circonstances imposent aux personnes en fonction. Au sujet des gouvernants, Alain recommandait de ne surtout pas les aimer, mais de les juger. Ce qu'Orwell a corroboré en ne faisant accorder à Winston Smith, son journaliste "héros", la permission de décéder qu'une fois vérifié qu'"il aimait Big Brother". Aussi bien l'analyse citoyenne, dont celle des médias, relève-t-elle d'une autre dimension que celle du pouvoir. Claude Lefort nous a appris que ce qu' il appelle la démocratie consiste en la non confusion du pouvoir, du savoir et de la Loi, que l'exercice totalitaire du pouvoir s'avère incapable de distinguer au contraire. Il ne faudrait pas que l'exercice citoyen du savoir le prenne pour modèle et, devenu militant, perde le sens de la loi de limitation de sa fonction. Et d'abord celui de l'exigence de celle-ci: donner l'intelligence de la normalité politique et permettre ainsi (de continuer) de librement "respirer".
En ne jugeant le pouvoir qu'à posteriori, vous sous-entendez qu'il est seul capable d'entrevoir la solution?

La route du pouvoir n'est pas une grande avenue... ne pas envisager, critiquer à priori les éventuelles voies qu'il pourrait prendre est déjà un acte militant...
[quote=gondalah]En ne jugeant le pouvoir qu'à posteriori, vous sous-entendez qu'il est seul capable d'entrevoir la solution?

Pas question de laisser au personnel exerçant le pouvoir le moindre délai pour en juger: il faut le faire dès avant son entrée en fonction, et ne jamais surseoir par la suite: l'anticipation et le sens de l'urgence s'imposent. Cela dit, il s'impose auparavant de ne pas confondre jugement citoyen et engagement partisan. Autrement dit, pour spécifier la délimitation de Lefort, je dirais, quant à moi, qu'il faut distinguer la démocratie, terme mal choisi et qui fut inventé par ses premiers ennemis*, laquelle est à inscrire au registre du pouvoir, de la démologie d'une part, qui, elle, ressortit à l'ordre du savoir et de la démonomie d'autre part, qui spécifie la Loi par laquelle le "peuple", mais je préfèrerais dire la population, doit être régi(e). La vigilance citoyenne s'exerce ainsi normalement à l'endroit du pouvoir dans l'ordre du savoir sous l' égide de la Loi: la majuscule est là pour indiquer qu'il ne s'agit d'aucune des lois empiriques, mais de ce qui seul peut leur conférer la légitimité, soit la norme qui constitue l'essence vraie de la "normalité" revendiquée par la nouvelle Présidence. Faut-il ajouter que cette norme ne saurait être jamais positivement établie ? Elle est la mesure, en effet, à devoir constamment chercher pour se mettre à la hauteur des circonstances, comme de Gaulle appela fort justement l'ordre historiquement mouvant de la réalité qu'il s'agit, toujours mondialement, d'affronter.

* Comme Lefort n'a pas manqué de le signaler, mais "en passant" seulement. Cela mériterait d'être médité, comme Péguy nous y a invité: sans être beaucoup entendu jusqu'ici.
Votre raisonnement présuppose l’existence d'une norme... une norme, oui...mais laquelle?

La votre, celle établie, celle des riches, celle des savants, ou bien celle du plus grand nombre?... et dans ce dernier cas, il convient de savoir à quel moment?
A vous entendre, on croirait que le pouvoir sous le contrôle des citoyens, doit prendre les bonnes décisions, celles qui font avancer l'Homme dans la bonne direction.... comme si une somme d'individu se transformait en un tout cohérent...
Le "partisan" devient alors le mal, celui qui ne défend qu'un intérêt restreint... Bon, j'exagère un peu, mais vous parlez bien de distinguer "jugement citoyen et engagement partisan". Or, il me semble que cela ne pourrait arriver que dans un monde gouverné par la Raison... Pensez vous réellement que l'espèce humaine soit gouvernée par la raison??
pensez vous même qu'elle soit réellement gouvernée?
[quote=gondalah]Pensez vous réellement que l'espèce humaine soit gouvernée par la raison?[quote=gondalah]
C'est ce que Hegel nous a enseigné avec son idée de la ruse de la raison: celle-ci se servant des passions pour se réaliser. Ce qui répond à votre question suivante:
[quote=gondalah]pensez vous même qu'elle soit réellement gouvernée? le plus célèbre énoncé de Hegel est ordinairement cité ainsi en français en effet: "Ce qui est rationnel est réel,
et ce qui est réel est rationnel."*(Principes de la philosophie du droit)
Comme toute grande pensée, celle de Hegel nécessite d'être réinventée par chaque lecteur y découvrant ainsi sa propre compréhension de la norme de liberté à laquelle est ordonnée l'histoire de l'humanité.


*Was vernünftig ist, das ist wirklich,
und was wirklich ist, das ist vernünftig

Wirklich serait plus fidèlement, plus littéralement, rendu par "effectif" en français, mais nous avons l'habitude d'entendre "réel" en ce sens-là. Comme Nietzsche nous l'a appris, le français est une langue toute en finesses faite pour des gens qui n'ont pas besoin qu'on leur explique les choses par le menu.
Il faut me pardonner d'intervenir dans cette conversation sans avoir suivi le début, mais avant de dégaîner les Principes de la philosophie du droit, il faudrait déjà situer un minimum le sens exact de la raison chez Hegel, qui n'est pas le sens positiviste de la raison, qui est souvent le plus répandu.


Sans cette précision, la discussion n'en est plus une, il suffit de s'enfermer dans des corpus.


Il me semble donc opportun de venir clarifier ce point : Hegel va prendre place à la fin d'un grand débat ouvert par Kant, dans les cercles philosophiques allemands. Il s'agit en fait de la dialectique de la raison pure. Kant a distingué deux formes de rationalité distinctes : l'entendement et la raison. L'entendement, pour faire très simple, et donc en étant un peu rapide, est la faculté d'analyse et de distinction. Kant finira par considérer qu'elle est une sorte de rationalité de la finitude, qui a besoin du support de l'intuition sensible pour pouvoir fonctionner et produire de la connaissance. C'est ce sens là de la raison que conserve le positivisme épistémologique.


D'un autre côté, la raison va faire l'objet d'une étude bien plus approfondie par Kant, et va produire bien des difficultés philosophiques. La question que se pose Kant, est la capacité de la raison à produire de la connaissance sans se fonder sur l'expérience, et sans employer ce que Descartes nommait "intuition intellectuelle", c'est-à-dire la réception d'idées réelles sans passer par l'expérience sensible. Kant va interpréter cette tendance comme un retour de l'entendement sur lui-même, travaillant à partir de ses propres concepts purs, concepts inhérents à la rationalité humaine et qui sont les filtres et modes d'organisation intellectuelle de l'expérience sensible.


Pour faire court, Kant va faire valoir que la réflexion de la raison mène à des idées régulatrices, entrant dans une dialectique par le biais d'antinomies indépassables. Kant va considérer que la raison connaît un élan, une tendance fondamentale à s'élancer dans cette dialectique, qui pourtant poserait des problèmes irrésolvables. Globalement, la raison se trouve alors disqualifiée dans la recherche de la connaissance, mais préservée pour des réflexions portant plutôt sur la morale. A ce titre, Kant reste donc un penseur de la finitude humaine, en ce qui concerne la connaissance.


Or, les jeunes philosophes ne seront pas convaincus par cette conclusion kantienne. Fichte en particulier, considèrera que l'élan rationnel vers l'absolu comme tendance du sujet, peut véritablement être résolu, et qu'il serait le fondement véritable de la science qu'il reste encore à chercher. Une série de débats sur les antinomies et sur la dialectique de la raison pure va naître.


La solution hégélienne, à ce titre, aura une grande importance sur la philosophie. Hegel prétend saisir la nature profonde de la raison; et soutient plus encore que cette nature profonde de la raison est en fait identique à la nature de l'être lui-même. Cette nature est dialectique. Hegel comprend la dialectique, à la suite de ce courant, comme une série de difficultés posées par les antinomies de la raison pure. Le caractère contradictoire de la raison, et qui la disqualifie aux yeux de Kant, devrait être surpassée. Ce dépassement proviendrait de la raison elle-même, qui à la différence de l'entendement, peut saisir l'absolu, l'infini. Et l'absolu n'est contradictoire que pour l'entendement puisque l'entendement est rationalité finie, ce qui distingue et définit. Le défini s'oppose à l'infini, il est normal que l'infini lui échappe.


Le mouvement dialectique de la raison et de l'être que va décrire Hegel, serait celui de l'immanence de la contradiction. L'être et la raison se contredisent en eux-mêmes, possèdent une négation immanente. Cette négation serait en fait la caractéristique de l'être de contenir sa propre contradiction, de sorte que par un mouvement immanent, un même concept ou un même être apparaît comme son propre opposé tout en restant lui-même, puisque cet opposé est également en lui-même.


Ainsi donc, la raison saisit l'absolu de l'être, en fonctionnant comme l'être, et donc comme absolu, par opposition constante à soi-même, mais à l'intérieur de soi-même. Cette pensée étrange qui soutient que la raison s'exprime en son contraire, comme par exemple les passions, et qui s'associe au réel par un mouvement contradictoire analogue, est le sous-entendu profonde qui fonde les Principes de la philosophie du droit. Cela demande d'admettre un certain nombre de présupposés philosophiques qui ne sont pas nécessairement avérés, qui méritent d'être débattus. La difficulté ici, dans la discussion à laquelle je réagis, c'est d'établir un dialogue qui emploie de telles armes philosophiques sans discuter de l'épaisseur qui la fait vivre.


Je m'en tiendrai là, parce que je dois partir. j'espère que cette intervention permettra cependant de remettre en selle cette discussion, dans un cadre peut-être plus clair, et plus propice à la compréhension mutuelle.
Vraiment dommage que Hegel, Kant, Descartes n'aient pas eu connaissances des dernières recherches sur le fonctionnement du cerveau..
Ce petit "digest" de Damien (dit le Farfadet) qui à mes yeux "dé-résume" bien la pensée des philosophes, me permet de comprendre comment et pourquoi l'éducation nationale se fourvoie en gommant les savoirs au profit des compétences (à l'école primaire). C'est comme un vieux débat qui serait clos, il ne faut pas apprendre bêtement des savoirs, reposons-nous sur la raison. Kant n'a pas eu gain de cause épicétou. Désolée, pour mettre tout ça à ma portée je suis obligée d'en faire de la bouillie réduite.

Alors qu'on sait maintenant un peu mieux nommer tout ça et qu'on voit le cerveau en coloriage, neurone par neurone, que la mémoire permanente et la mémoire de travail, ça fait deux mais que l'une sans l'autre c'est comme du suc digestif sans nourriture. Agir sur la mémoire sémantique (savoir) va favoriser de meilleures performances de la mémoire de travail. La mémoire de travail, transitoire, car ses capacités sont limitées et donc filtrées en permanence, contient un mélange (informations destinées à être rapidement oubliées, le début de la phrase que vous lisez, informations rappelées de la mémoire permanente, Damien en a plein la tête, et informations actuelles qui vont être stockées ou non, qu'est-ce qu'elle raconte cette poisson?). Sans compter que la mémoire de travail est affectée par tout un tas de facteurs dont l'état affectif... Et sachant que l'espèce humaine a la particularité d'individualiser la mémoire permanente, si on veut continuer à partager quelque chose entre humains, c'est bien des savoirs..
Est-ce que vraiment ces histoires d'entendement, de raison, de passion, ne sont pas déjà une "imagerie" du fonctionnement de notre cerveau? Sans vouloir faire scientiste contre philosophe parce que ce sont des mots dont le sens m'échappe, je me demande si il ne faut pas faire un re-lecture des concepts inventés par les philosophes au lieu de considérer leurs concepts comme des connaissances définitives sur lesquelles on est tenu d'échafauder. Mais bon j'ai une mauvaise vision scolaire et très limitée de la philosophie.
Il ne faut pas se méprendre sur mes intentions, dans mon message précédent. J'ai tenu à rappeler certains éléments (à vrai dire très parcellaires) de la tradition philosophique, relativement à ce que j'ai interprété (peut-être à tort) comme une sorte de profession de foi hégélienne qui me met personnellement mal à l'aise - comme à peu près toute profession de foi philosophique.


Proposer une alternative du style : soit tout prendre d'un philosophe et/ou de la philosophie, soit ne rien prendre du tout, me semble être très délicat et une assez mauvaise idée. Bien entendu, je ne signifie pas ici que c'est ce que propose Poisson. C'est une remarque en préambule, que j'aimerais augmenter d'un exemple concret.


Lorsqu'on s'adresse à un physicien, par exemple, on ne lui demande pas d'admettre la physique aristotélicienne, ni le réductionnisme mécaniste cartésien, bien que cela fasse partie de l'histoire de la physique. On ne lui demande pas de choisir entre les positions d'Einstein ou de Bohr concernant la physique quantique. On part implicitement du principe que ce sont les questions actuelles de la physique qui sont importantes, et du passé nous ne retenons que les connaissances qui semblent encore valables aujourd'hui. Aussi, il semble curieux que le moyen même de juger la philosophie, c'est de brandir les connaissances du passé qui ne sont plus admises aujourd'hui, plutôt que de se pencher sur les connaissances philosophiques qui ont encore une valeur. Encore une fois, j'entends bien que ce n'est pas la démarche de Poisson. Mais c'est un rappel qui me semble important, puisque j'entends souvent des discours sur la philosophie qui procèdent de la sorte, et qui sont donc à côté de la plaque (mais je soupçonne que la plupart du temps ça ne procède que d'une rancoeur vindicative à l'égard du souvenir des cours de lycée).


Sur la question de la raison, il est important de se mettre d'accord sur un certain nombre de points. D'abord, la prétention des philosophes, à l'époque, n'est pas psychologique - au sens actuel du terme - même si on parlait à l'époque de "psychologie rationnelle". La psychologie n'étant jamais qu'un discours organisé sur l'âme, la psychologie rationnelle devait être ce qu'on nommerait aujourd'hui l'épistémologie. Les philosophes ne discutent pas de comment fonctionne l'esprit humain, même si le problème de la conscience commence à se poser doucement et implicitement. L'enjeu, en parlant de la raison, n'est pas non plus de promouvoir un modèle d'enseignement ni d'apprentissage.


Pour bien comprendre d'où l'on parle, il faut d'abord saisir la tradition aristotélicienne, au fondement de la scolastique. Les grecs parlaient du "noùs", qu'on traduit souvent par intellect, et qui deviendra par la suite la raison. Le noùs se trouve être la faculté intellective, celle qui permet d'élaborer des connaissances comme les mathématiques et l'astronomie. Il est important de retenir déjà que cette réflexion sur le noùs porte bien sur la manière d'élaborer des connaissances qui n'existent pas encore, et non sur la manière d'apprendre (pour ça, les sophistes avaient déjà inventé tout un tas de mnémotechniques très performantes). Or, Platon et Aristote ont tous les deux été traversés d'un doute concernant la connaissance : faut-il la concevoir comme individuelle ou comme universelle? L'individualité mènerait, en sa forme extrême, au relativisme de Protagoras : finalement tout se tient, puisque tout est relatif à l'homme. Donc peu importe le vrai et le faux, puisque le vrai et le faux change en fonction des opinions. Cette solution est jugée insatisfaisante parce qu'il est bien question de saisir un monde, une réalité. On ne peut pas se contenter de s'enfermer dans un subjectivisme forcené. Mais d'une autre manière, l'universalité de la connaissance pose, outre le problème de la pluralité des opinions, le problème de l'accession individuelle à cette connaissance : l'ignorance de l'enfant qui doit faire place à l'instruction de l'adulte.


Pour répondre à cette double exigence, Platon et Aristote auront chacun leur modèle. Chez Platon, on va distinguer le monde des idées - qui est le monde substanciel par essence, le monde de l'unité et l'immédiateté de la connaissance - de l'âme intellective actuellement dans un corps. Le passage de l'ignorance à la connaissance est envisagé comme une réminiscence : l'âme se souvient soudain d'une idée contemplée dans le monde des idées d'où elle provient, et qu'elle aurait oublié en tombant dans un corps. Ce qu'essaie d'exprimer Platon ici, ce n'est pas tant une immortalité de l'âme qui préfigurerait une certaine tradition chrétienne, c'est surtout le caractère analytique des connaissances mathématiques, et avec elle la sensation, une fois qu'on parvient à la connaissance, qu'au fond ça crevait les yeux depuis le début.


Aristote, pour sa part, aura une solution assez étrange, et qui aura une notoriété particulièrement importante pour la postérité. Aristote va définir l'intellect de deux manières différentes. On se sait pas véritablement s'il considérait qu'il existait deux intellects, ou s'il envisageait un seul et même intellect selon des facettes différentes. Les seuls textes dont on dispose sont des notes de cours, au style parfois télégraphique, sans explication approfondie. Les commentateurs qui vont se succéder, à Athène, à Rome, puis en Afrique du Nord, et enfin en Europe, vont proposer des interprétations diverses de ces textes. Un idée qui va, cependant, persister longtemps, c'est celle de l'intellect agent. Au fond, il y aurait deux types d'intellect : un intellect patient, qui se contente de recevoir des formes, de laisser des formes s'imprimer en lui. Cet intellect est patient parce qu'il ne peut que pâtir, il est fondamentalement passif, pure réceptivité. Cet intellect serait également personnel, individuel. A l'inverse, il existerait un intellect agent, qui lui parviendrait à produire des formes. Cet intellect est donc moteur pour connaître, il produit de la connaissance. Cependant, cet intellect ne serait pas individuel, il serait le divin lui-même, et commun à tous les hommes. Cette interprétation sera particulièrement présente chez les commentateurs musulmans : Al Farabi, Averroes... Et elle sera violemment attaquée par Thomas d'Aquin.


Quand Descartes revient au modèle de l'intuition intellectuelle, qui est prodiguée par un Dieu infini, on se situe dans le prolongement de ces débats. en quelque sorte, Descartes s'efforce d'élaborer un modèle beaucoup plus dynamique, qui garantisse à la fois l'individualité créative de la connaissance (défendue par Thomas d'Aquin), et une sorte de communauté intellectuelle et spirituelle propre à l'humanité entière. L'idée par exemple de la raison équitablement partagée en tous les hommes est soutenue philosophiquement par le Dieu créateur : réminiscence de l'intellect agent. La question de la raison dans toute la philosophie allemande s'est d'ailleurs établie en dialogue à la fois avec Descartes et avec Platon et Aristote.


Bon, tout ça, c'est pour situer. Maintenant, s'il s'agit de réfléchir à la connaissance du point de vue génétique, à la fois en réfléchissant à l'apprentissage et à l'invention, on peut lire Gilbert SImondon, qui pour le coup propose des solutions tout à fait intéressantes et actuelles.


@ Poisson : J'aimerais bien que tu reviennes plus en détail sur ces questions de mémoire de travail, mémoire semantique, et mémoire permanente. C'est une question intéressante, et j'avoue que mes connaissances en termes de neurologie sont actuellement mince (je ne désespère pas d'y remédier un jour).
Sachant que je n'ai aucune rigueur, que règne l'a-peu-près dans la mienne de mémoire, t'es sûr Damien?
Car toute mémoire biologique possède 3 propriétés: une trace biologique, le rappel et l'oubli. Et si j'ai lu un livre (le cerveau intime, Jeannerod), j'ai beaucoup oublié.
Mais j'ai un petit tableau pense-bête dans mes tiroirs, eh, eh!

- Chez l'homme, la mémoire d'espèce semble moins primordiale que chez l'araignée (qui nait en sachant tout faire, c'est injuste, tisser sa toile, manger son époux, pas nous). Chez l'Homme, c'est l'expérience acquise qui compte et elle n'est pas qu'un conditionnement (contrairement à la limace de mer, un peu basse du front) dû à des procédures répétitives.

- Dans la mémoire il y a la mémoire permanente et la mémoire à court terme (dite de travail).

- Dans la mémoire permanente il y a la mémoire déclarative (elle peut être racontée par le langage, mais fixée sous forme d'images mentales, pas que verbales, ça se complique! ) et la mémoire procédurale (inconsciente, automatique: faire du vélo, jouer de la guitare, enfin le côté purement technique de la chose).

- Dans la mémoire déclarative il y a la mémoire sémantique (savoirs/compliqué) et la mémoire épisodique (souvenirs/idiot).

- Le fait que le contenu d'une mémoire procédurale ne peut être rappelé d'une façon déclarative rend impossible la transmission de savoirs techniques d'un individu à l'autre par la voie du langage. Cette transmission ne peut être assuré que par l'observation et l'imitation (ou par une pratique qui fait reprendre tout le chemin depuis le début de l'humanité, hum ça c'est selon moi).

- La mémoire n'est pas seulement un stock, elle est le mécanisme qui le gère. La mémoire ne fait pas seulement référence au passé, mais permet de gérer le présent et de structurer le futur. Pour cela il existe une mémoire transitoire (trace biologique éphémère) qui contient un mélange d'informations: celles inutiles qu'on va oublier vite (le début de la phrase qu'on est en train de lire), celles rappelées de la mémoire permanentes (au moment où tu me lis tu es en train de le confronter à ce que tu savais déjà ou pire, tu corriges mes faute d'orthographes) et d'informations nouvelles qui seront peut-être stockées, ou pas. Le tri est permanent car il n'y a pas beaucoup de place dans cette mémoire. Et elle est sensible à plein de chose (état affectif par exemple, beurk la poisse).

- Il y a une mémoire dites "photographique" mais elle est tellement courte que c'est pitié... 1/4 de seconde. Elle sert quand on regarde dans le rétroviseur avant de déboiter, ou quand on lit (saccade oculaire, je vois, j'oublie, sinon on ne différencierait pas bien les mots pour dérouler la lecture, sauf si c'est le rouleau de Kérouac).
La plupart du temps on n'y coupe pas à la reconstruction d'une "image mentale". Dessinez voir un peu la joconde de mémoire (l'image que vous avez eu le plus l'occasion de voir) et vous verrez que c'est pas photographié en vous mais reconstitué (n'importe comment d'ailleurs, j'vous f'rais r'marquer).

- Toutes les mémoires sensorielles existent et sont de courtes durée. À court terme on est tous des auditifs. Si le temps de présentation est court (3 secondes) les mots présentés auditivement sont + rappelés que visuellement. À partir de 10 secondes, c'est équivalent, visuel et auditif. La supériorité de l'image, c'est le double codage, verbal et visuel. Mais il faut de la durée de présentation. La télévision, malgré l'image et le son, est une machine à oublier comparée à l'écrit, sauf grosse émotion, car les zones sont voisines et l'émotion interfère en amplifiant la mémoire (souvenirs idiots surtout). Car les images télé sont fugaces et ne peuvent être revisionnées à volonté. Mais grâce au net, ce n'est plus vrai.

Merci de m'avoir fait ressasser tout ça, mais à chaque fois même conclusion, pour bien mémoriser il faut être persuadé de l'utilité pour le futur de ce qu'on garde en mémoire. Une fois que "avoir une bonne note" est grillé définitivement comme utilité, et sachant que si on fait un sondage page d'accueil de yahou "l'école est-elle utile?", ou "la connaissance est-elle utile?", on risque un 75% de "non"...
Merci Poisson pour ce point sur la mémoire.


Certaines notions m'étaient familières, comme mémoire à court terme et mémoire à long terme, ou mémoire déclarative et mémoire procédurale.


Quant à la question de l'intérêt pour que la mémoire fonctionne, cela pose à mes yeux une autre question : j'aurais tendance à poser qu'au-delà de la question de l'utilité, c'est surtout le problème du sens qui se pose. Il faut qui'un souvenir fasse sens pour soi-même, pour qu'il s'intègre profondément dans la structure de la mémoire. A tel point que si l'école semble à tel point inutile, c'est très probablement parce que les élèves n'en saisissent pas le sens. Et là, c'est contre des générations entières qu'il faut aller. Je connais des parents qui encouragent presque leurs enfants à ne rien foutre à l'école, tant ils sont eux-mêmes convaincus que l'école est inutile. La seule discipline qu'ils ont tendance à reconnaître, ce sont les mathématiques. C'est toute une société qui a perdu le sens de ses traditions (et je ne suis pas en train de dire que ces traditions sont indépassables ; je dis seulement qu'on comprend de moins en moins les quelques vestiges qui demeurent d'une société qui mettait un point d'honneur à l'instruction, et pas seulement à l'employabilité. Simplement le comprendre rendrait l'évolution de la société plus intelligente et probablement moins violente).


Pour ma part, j'aimerais bien travailler sur les conséquences philosophiques de l'activité mémorielle, celle qui "gère le stock", comme tu dis. Tu parlais de la rationalité, il me semble que précisément l'épistémologie a souvent manqué la question de la mémoire de ce point de vue. On pourrait sans doute trouver une parenté profonde entre raison et mémoire de ce point de vue, en particulier au travers du phénomène de la sérendipité. Evidemment, les neurologues feront toujours valoir la distinction entre la zone cognitive du cerveau, et celle du calcul et de la logique. Cela dit, rien n'indique que la raison ait jamais été limitée par les philosophes au simple calcul. Par ailleurs, la question de la parole est d'autant plus intéressante dans ce rapport entre cognition et calcul.


Merci bien, en tout cas.
Si je regarde la formation d'un système solaire, j'assiste à tout sauf à du rationnel... tout y est erratique et hasardeux. L'arrivée de l'homme n'en est pas moins surprenante. Sur le temps universel, l'homme est un épiphénomène, qui si l'on se place du point de vue d'une planète, pourrait s'apparenter à un virus. Ce ne sont pas là les propos d'un écolo, mais le constat profondément athéiste de ce qui est évident : la vie n'a pas de sens. Dans ces circonstances, tout ce qui est, tout ce qui semble logique ne peut se revendiquer de la raison.
A vous entendre, on croirais presque que la Vème république est l'aboutissement direct du big-bang, ou peut être seulement une étape savamment orchestrée par on ne sait quelle force... les passions? quand j'assiste à une présidentielle, une partie de moi joue le jeu, et une autre se demande comment l'homme qui doit être le plus populaire, le plus charismatique, avec la meilleure communication, tenant le discours le plus lisible d'une situation qui de toute façon n'est compréhensible par personne ou presque... comment toutes les qualités requises pour une élection peuvent aboutir à l'homme idéal pour gouverner, si tant est qu'il faille un homme pour gouverner.
Ce qui est réel est peut être logique, mais c'est tout sauf rationnel. l’humanité n'a rien de rationnelle, ni ne tend vers la rationalité. il est logique que l'homme le plus fort s'impose sur l'autre, il est logique qu'il use de son avantage pour obtenir une meilleure vie que les autres... mais ce n'est pas rationnel, car son système est voué à l'échec. Sa force ne lui garantie que le pouvoir, pas la survie, pas la sécurité; et je ne parle pas là de lutte des classes, mais l'homme fort n'est pas forcément le plus a même de prendre les bonnes décisions, non seulement pour lui mais aussi pour le groupe.
L’humanité n'est pas gouvernée, en tout cas pas dans l'équilibre. comment croire, à une sorte de ghost plan qui nous conduirait tranquilement au jardin d'éden?
Nous avons en définitive à chaque instant la certitude que nous méritons. Le monde, dans sa réalité, est l'expression exacte de notre propre réalité. Pour celui à qui le monde apparaît comme n'ayant aucun sens, il n'a en effet aucun sens; pour celui qui lui-même n'a aucune valeur, il n'a aucune valeur. Le sens des choses nous apparaît plus nettement à mesure que nous augmentons notre propre valeur.
...
La certitude est une région profonde où la pensée ne se maintient que par l'action. Mais quelle action? Il n'y en a qu'une, celle qui combat la nature et la crée ainsi, qui pétrit le moi en le froissant. Le mal c'est l'égoïsme qui est au fond lâcheté. La lâcheté, elle, a deux faces, recherche du plaisir et fuite de l'effort. Agir c'est la combattre. Toute autre action est illusoire et se détruit. Serions-nous seuls au monde, n'aurions-nous plus personne ni rien à quoi nous donner que la loi resterait la même, et que vivre réellement serait toujours prendre la peine de vivre.
Mais faut-il la prendre et faire la vie au lieu de la subir? Encore une fois ce n'est pas de l'intelligence que la question relève: nous sommes libres, et, en ce sens, le scepticisme est le vrai. Mais répondre non, c'est faire inintelligibles le monde et soi, c'est décréter le chaos et l'établir en soi d'abord. Or le chaos n'est rien. Être ou ne pas être, soi et toutes choses, il faut choisir.

Jules Lagneau, Cours sur Dieu* in Célèbres leçons et fragments, P.U.F., 1964, page 353 et 358.

* Cf. page 353, cette très étonnante "pierre d'attente" pour une reprise de la question "au-delà" même de Hegel: Autrement dit, nous ne pouvons concevoir Dieu que comme une pensée antérieure à la pensée même. Mais cette pensée, dont le caractère essentiel est l'unité, il semble que nous n'en ayons l'idée que par l'amour.

Ceci sera mon dernier commentaire sur ce forum.
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Dommage, cette conversation s'orientait vers un développement vraiment intéressant.
La vie n'a pas le sens qu'on lui donne, la vie à son sens qui lui est propre, et l'homme n'a d'autre marge de manœuvre que de l'accepter ou non... je ne suis pas d'accords avec le mot "lâcheté", qui sous-entend que celui qui agit est "grand", "courageux"... encore une nouvelle façon de diviser.
Bon en même temps si vous ne répondez plus.....
Vous dormez ! C'est à vous, là!
Hraaaaaaaaaaaaarrrrrrrrrrrrrrrrrrrrgggggggggggg...............
Non, Dani, laisse moi, va, continue a te battre pour la liberté. C'etait mon destin de commentatrice ingrate, de toute facon...
Grahhhh.... Et dit bien a Maya et Judith que je les aimai ...arg.... toutes deux.... grrr.... beaucoup !

Aller, sans rire, c'est pas gentil de nous faire passer pour des affreux stupides qui n'aime pas la critique, parce qu'on en a un peu marre de vos chroniques qui ne savent pas faire autre chose qu'osculter les micro brins d'herbes dans l'oeil de hollande. Vous devriez garder votre energie pour les futurs pailles, puis poutres, puis tronc de boabab que ce voisin va surement avoir dans ses pupilles durant son quiquénat.
Restez et restons vigilants ! Surtout lorsqu'on détaille un peu le choix des ministres, Touraine, Moscovici, Sapin et quelques autres à des postes stratégiques, représentants d'une gauche très compatible avec le capitalisme financier destructeur et il a choisi un écrivain membre du "Siècle". On est loin du Front de gauche.
Il est vrai, qu'à vous lire ces derniers temps, je me demandais ce que vous auriez écrit si Sarkozy l'avait emporté... Soyez critique, certes, c'est pour cela qu'on s'abonne à @si, mais ne soyez pas systématiquement négatif.
"Un pays respirable" dites-vous ? Permettez-nous aussi de respirer en lisant @si...
Je suis un des blessés mentionnés dans le papier.

L'esprit critique est salutaire, et jamais, même si JLM était au pouvoir, je ne demanderais ni n'attenderais qu'il soit éteint.
Pour moi, un type comme Ayrault, parce qu'il a été condamné en justice, ne devrait plus faire de la politique, comme tous les autres dans son cas, peu importe le motif de la condamnation. C'est mon coté robespierriste.

Sur Ferry, je pense réellement que votre critique du choix de Ferry était anachronique et surinterprétatif. Surinterprétatif car Ferry a été choisi comme symbole de l'école républicaine. On est d'accord ou pas (perso, je trouve ça gnan-gnan, comme tous les symboles politiques), mais c'est le sens de ce choix. Le symbole n'est ambigu que pour ceux qui connaissent le colonialisme patenté de Ferry ; il est ambigu surtout pour ceux qui condamnent cedit colonialisme sans avoir fait un effort de contextualisation du personnage. Ferry n'est ni coupable ni innocent. Il est homme de son temps, et il fut colonialiste, comme d'ailleurs à peu près toute la gauche de l'époque. Je ne l'excuse pas, je mets en contexte. Votre anachronisme consiste donc à faire de Ferry aux colonies la face cachée d'un politique, donc à faire de la mémoire bien polémique, alors que l'historien ne juge pas, il constate.

Là où il y aurait à dire sur le symbole (donc sur le choix fait par Hollande, et non sur Ferry lui-même puisque ce n'est donc pas le fond du problème), c'est sur la portée limitée des réformes de 1882 ; concrètement, les enfants de paysans n'y vont pas automatiquement, ils restent souvent aux champs ; socialement, passés 13 ans, c'en est fini de l'éducation car les niveaux supérieurs sont réservés aux riches ; pédagogiquement, car l'école a été non pas un outil d'émancipation de l'individu (ce qu'elle n'est toujours pas, sauf exceptions) mais un outil de républicanisation des esprits, donc de propagande.

Eduquer les masses paysannes pour les rallier à la République reste dans la même veine que civiliser les sauvages aux colonies, dans un projet à la fois méprisant et paternaliste à l'égard des "petits" (sociaux et raciaux) : c'est le "fardeau de l'homme blanc" (Kipling), c'est le devoir des élites, perçus alors sincèrement comme étant leur mission pour moderniser les sociétés et les "éclairer" vers la "modernité".

Si le pouvoir produit des signes, c'est l'usage qui est en cause, autant sinon plus que le signe lui-même, qui n'acquiert de valeur que par son instrumentalisation. Penser que Ferry n'est pas un symbole "acceptable", c'est déjà juger le passé au lieu de le comprendre dans sa réalité, et c'est croire qu'il existe des symboles plus acceptables que d'autres. Le propre de la symbolisation, c'est d'exploiter partiellement d'un élément, de simplifier pour mettre en évidence. C'est une forme de caricature.

Pas besoin donc de se sentir réprimandé, persécuté et de faire croire que l'exigence de rigueur historique et intellectuelle soit un appel à sombrer dans l'hollandolâtrie.
Est-ce que ce sera toujours aussi respirable quand on se sera bien fait enfumer ?
Et même s'il le voulait, Hollande pourrait-il empêcher le suicide économique d'une Europe moribonde ?
Quand la tempête s'abattra sur notre cher hexagone (et à mon avis elle ne devrait pas tarder), notre capitaine montrera-t-il la voie, ou essayera-t-il juste d'éviter que le bateau coule ?
Un point sur lequel il faut avoir l'oeil ouvert, c'est le fait que d'anciens ministres vont vite revenir sur le devant de la scène, grimés pour qu'on ne les reconnaisse pas. Un exemple : Sarkozy fait mine de prendre l'avion pour quitter la France, mais il est déjà redevenu ministre de l'intérieur, là c'est sûr.
Puisque certains font part de leur désaccord face à votre position critique, je tiens à vous remercier de continuer ce travail essentiel.
Merci!
Ce "pays respirable" dont nous avons tant rêvé depuis 5 ans est là...Comme une sorte de pansement sur nos blessures de pauvres républicains trahis. Que Vincent Peillon chasse le DRH Chatel ,un baume supplémentaire pour tous ceux qui placent l'éducation au début de tout...La parité respectée,un pas de plus vers la modernité.Pas d'équivalent aux Morano,Lefebvre Estrosi,Hortefeux...Dignité retrouvée.
Oui au sens critique quand ils auront commencé à oeuvrer. Non à l'hostilité sans raisons.J'ai fait partie des "blessés" ça va déjà mieux!
Parmi les éléments "polémiques" que vous avez rappelés, il y a cette cette déclaration de François Hollande sur le conflit qu'il faudrait ouvrir avec la Chine. @SI a été le premier à faire état de cette étonnante déclaration, relatée par Éric Dupin dans son livre "La victoire empoisonnée".

A part Marianne, Rue89 et Atlantico, ça n'a semblé intéresser personne. Les feux rouges et les coups de foudre sont autrement passionnants. Pourtant, que voilà une question passionnante à poser au nouveau ministre des Affaires étrangères !
C'est exactement pour cela qu'on continuera à s'abonner à @si. En Hollandie, le couteau critique doit devenir d'autant plus acéré qu'il devra bien trancher les évidences ancrées. En comparaison Sarkozy était un objet de critique facile... du moins entre nous ici.
Garder l’esprit critique et rester critique, oui.

Mais passage critique car gratter les épiphénomènes alors que les enjeux sont si importants, le devenir incertain et pas encore écrit et que tout se joue sur le fil du rasoir…cela peut agacer et même inquiéter.

Et ce gouvernement n’est pas encore majoritaire. On verra cela en juin.

On va vite revenir au concret et aux difficultés…et critiquer alors pertinemment.
Paritaire?
Oui...rions z'un peu:
la parité femme-homme est toujours la même: les femmes sont à la maison (logement, territoire), à l'éduc et sa réussite (les z'enfants, elles savent si elles savent pas c'est de leur faute) à la santé, au sport, aux handicapés et malades (le care, on vous dit), à leurs droits et ceux des autres (ben oui que les minorités se regroupent tiens), aux arts d'agrément (comme on disait autrefois, la culture quoi, et le papotage, la comm), la propreté (bon ok c'est écolo), aux petites entreprises et artisanats, (parce que les grosses, c'est sérieux) une femme alibi (porte parole) qui porte belle... bon ok je râle, mais pour la justice: GG ! Pour le moment...
La 'réussite scolaire' va falloir qu'on m'explique aussi. Un genre de fusible sans doute.
Y'a aussi la nommée à la 'famille' et l'autre au ménage, pardon à la réforme de l'état, lol, vraiment.
Mais, vous bilez pas, tout ça va changer après les législatives, y compris Taubira qui représente le combo 'minorité' (sexe et appartenance culturelle/territoriale) à un ministère régalien.
Je vous rassure, je ne me sens pas particulièrement "blessé", mais chercher à tout prix la petite bête, dès le départ, pour rester dans le timing, ça fait un peu drogué en manque.
Le problème c'est juste qu'on n'est pas encore tout à fait de l'autre côté: il y a encore une petite élection le mois prochain. Attention au sabotage quand-même.
Si jusqu'à l'annonce du gouvernement, j'étais plus soulagé du départ de Sarko que vraiment enthousiaste à l'arrivée de Hollande. Depuis cette annonce, le curseur s'est bien déplacé. Je trouve que toutes ces têtes nouvelles, dont beaucoup sont jeunes et dynamiques, avec la diversité largement représentée, c'est assez rafraichissant et me donne plus d'espoir en leur réussite. Même s'il conviendra toujours, comme vous le dîtes, de rester vigilant.
Oui, j'ai recommencé à voter pour le train de 9.15... Si je comprends parfaitement que le regard critique allumé par @SI n'a pas lieu de s'éteindre... il me semble que le moment où notre pays est devenu "respirable" ne méritait pas les coups de torchons et de serpillières que, durant dix jours, vous nous avez infligés. Je dubitais très sérieusement sur notre avenir commun. Il me semble, et je suis prudent, que vous manifestiez un très sérieux manque de "sens de l'histoire" comme on disait jadis... juste un peu de lyrisme ironique aurait été à la hauteur de l'événement et des orages désirés chassant les ménades umpistes. J'aurais aimé que tel un journal allemand (repris par le Monde) vous eussiez parlé de la "colère de Zeus" frappant l'intrus gravissant l'Olympe à bord d'un Falcon (ce qui n'est pas une allusion au "faucon de Meaux" dont vous paraissiez soudain devenu un écho). Allez, ça va toujours mieux en disant ce qu'on a sur la patate. Longue vie à notre cher @SI et à nos "camarades" asinautes.
Surtout restez vous même c'est d'ailleurs pour cela que je suis abonnée pour votre sens critique et cette distance que vous nous faites partager avec le pouvoir et les images.C'est peut être le prix de notre liberté c'est à dire le refus de toute aliénation !!!
Continuez à critiquer et à tout questionner, car en fin de compte, ce sera un exercice bien plus difficile après le départ de Sarkozy.
Amitiés
DM

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