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Twitch : N'ont-ils vraiment "rien à foutre de leur vie" ?

“Y a vraiment des gens qui regardent d’autres gens jouer ? Faut vraiment rien avoir à foutre de sa vie”. Pour ces propos tenus dans le Grand Journal de vendredi dernier, et suite à une bronca de la communauté des joueurs sur Twitter, Antoine de Caunes a dû faire en direct son mea culpa, dans une séquence qui a retenu l’attention de notre matinaute. Quel est donc l’intérêt de regarder quelqu’un d’autre jouer ? Nous avons posé la question à ceux qui n’ont rien d’autre à faire de leurs journées.

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*** Incoming message from deep space of X^3 ***
Le speedrun est un sous genre. J'ai du mal à considérer comme revelant de la virtuosité une exploitation d'un titre à base d'astuces publiées à priori. Il est difficile d'apprécier le contenu d'un jeu dans ce genre de retransmissions et c'est une belle négation du travail des devs.
Une expérience du titre est certes nécessaire pour réaliser un speedrun, mais le produit final participe au mouvement général tendant à rendre les licences de plus en plus périssables.
C'est pour moi totalement l'inverse !

Le speedrun, c'est justement un immense hommage aux développeurs. A mon humble avis (ne le prenez pas mal) c'est vraiment mal interpréter le speedrun que d'y voir un massacre du jeu et la mise en avant du côté "vieux" d'un jeu.

Quelques exemples pourquoi le speedrun rend hommage aux développeurs :
> Les speedruners (et a fortiori les tool assisted speedrunners) passent des heures et des heures sur le jeu à trouver des bugs. Ils rentrent même de plus en plus dans le code pour justement trouver des failles. En gros, si on file la métaphore, ils lisent et relisent les livres d'un auteur qu'ils aiment pour y trouver des failles dans l'histoire (certes il y a un côté cruel) et surtout comprendre comment l'auteur a construit son livre pour mieux anticiper le scénario. J'y vois vraiment un travail de passioné. Un auteur qui verrait son oeuvre disséqué à ce point ne peut que se sentir flatté ! Là vous décriez justement cela. C'est comme si tous les sites sur Harry Potter qui (avant la parution du dernier tome) essayaient de trouver la fin rendaient le dernier livre périssable ! Au contraire, ils participaient au partage du livre, à son approfondissement etc... Le speedrun c'est pareil.
> Les développeurs sont parfois eux-mêmes des Tool assisted speedrunners ou aident la communauté en leur expliquant comment ils ont fait le jeu. Cela prouve un peu par la pratique qu'ils sont friands de ces pratiques. Si pour eux c'était dégradant, je ne pense pas qu'ils deviendraient parfois partie prenante.
> Tout joueur, consciemment ou inconsciemment, essaye d'être plus fort que les développeurs/game designers en finissant le jeu. C'est le principe même du jeu vidéo : peux-tu remplir le challenge que je te soumets ? Ici on touche justement au bout du bout : le but est de finir le challenge le mieux possible qui plus est en passant par des voies extrêmement complexes (les manipulations d'un speed runner pour gagner du temps sont vraiment d'une complexité incroyable pour avoir déjà essayé des petits tricks tout bêtes). Cela enrichit l'expérience du jeu : c'est une nouvelle façon d'y jouer, qui demande beaucoup de temps et d'entraînement. J'aimerais faire une oeuvre où des personnes passent ainsi des heures pour chercher, et trouver, une nouvelle façon d'en profiter. Et ensuite de le partage avec d'autres fans de mon oeuvre.

Sur le côté périssable :
> Vous savez que parmi les jeux les plus speedrunés se trouvent les Mario de la Nes (1988) Super Nintendo (1991 je crois) et Mario 64 (1996) ? Autrement dit, trois jeux qui sont techniquement complètement obsolètes ! Ces jeux continuent de vivre aujourd'hui grâce aux speedrunners. beaucoup de "jeunes (comprendre, moins de 20 ans) découvrent ces jeux grâce au speedrun et y jouent ensuite sur émulateur. Ici le speedrun fait un travail de pérennisation des meilleurs jeux dans le temps et participe à ce qu'il devienne un classique.
> Parallèlement, le fait que 20 ans après les records continuent de s'améliorer montrent à quel point les jeux ont une longue vie : qu'il y a toujours quelque chose à découvrir. Mieux, plus le temps passe, plus les joueurs trouvent des choses que les développeurs n'avaient pas prévu ! Le jeu vidéo est le seul media à faire ça. Il fait émerger des choses DANS l'oeuvre qui ne sont pas même imaginés par le créateur. Y'a un côté magique.

Et pour vous en persuader, je vous conseille vivement l'émission 88 miles à l'heure ou speedgame : émissions de deux passionnés sur le tool assisted speedrun/speedrun. En regardant quelques épisodes vous parviendrez à voir le travail que cela demande, la passion du jeu qu'il faut avoir et cela vous donner même envie de jouer : bref j'espère que cela vous prouvera que le speedrun est positif pour le jeu, pour son histoire et son existence parmi des joueurs qui n'ont pas pu y avoir accès, en raison de leur âge ou de leur moyen.
aussi, le speedrun se fait sur la difficulté la plus importante du jeu. Speedrun un "Dark Soul" n'est pas une mince affaire. Je me souviens aussi de variantes du speedrun, du style: tuer tous les boss du jeu en gardant son personnage au niveau 1.
[quote=JdG]C’est un peu comme si on parlait avec des amis en jouant

Ce passage m'a rappelé un truc ;

Ça fait quand même des années que la télé nous vend le dispositif de la bande de copains en train de s'amuser devant un public hilare*. De Caunes n'est sans doute pas le pire mais Arthur, Ruquier etc..

J'ai un doute horrible... il y a vraiment des gens qui regardent manger Lapix, Cohen et Switek?

* qui ne chatte pas en plus.
Bien avant l'existence de ces chaines, des jeux vidéos comme quake ( FPS ) et starcraft ( jeux de stratégie ) permettaient d'enregistrer les parties et de les revisionner ensuite. Le succès de ces jeux, leur gameplay compétitif et le fait qu'ils étaient particulièrement bien conçus pour que les compétences du joueur soient déterminantes ( le fameux skill ) a fait qu'ils ont permis l'émergence du fameux "pro gaming".
D'abord parce que des sponsors ont vu en les joueurs les plus doués un moyen de se faire de la pub auprès des communautés qui les vénéraient, ensuite parce que cela s'est vite transformé en l'équivalent des compétitions sportives. Moins en France, mais plus dans d'autres pays, comme en Corée, où les "pro gamers" sont quasiment autant adulés que des footballeurs chez nous. Il y a même eu des français qui ont fait carrière là-bas, le premier étant Elky.

Du coup pour toutes ces raisons, il s'est développé des tas de sites distribuant les vidéos des parties des meilleurs joueurs que les autres joueurs pouvaient regarder pour essayer d'y apprendre les stratégies ou d'imiter les mouvements qu'ils pouvaient utiliser et ainsi s'améliorer. Et au delà de ça, c'est devenu comme pour le football un divertissement.

Donc 10 ans plus tard, il n'y a rien d'étonnant à ce que cela se soit démocratisé sur des chaînes dédiées. Par contre on voit bien qu'en France il y a un sérieux dédain vis à vis de ces nouvelles cultures, qui sont considérées au mieux comme de la sous-culture, au pire comme une déviance. Et que c'est clairement un frein à leur développement.
Twitch sert aussi à streamer des contenus assez variés. Par exemple, Usul, déjà invité dans @si, utilise Twitch pour réaliser des podcasts 100% audio.

Dans le même ordre d'idée, la bande de Nesblog a fait un stream très sympathique dans lequel ils jouaient à des jeux vidéos adaptés de films français. On voyait donc le jeu mais l'essentiel était dans tout ce qu'il y avait autour : anecdotes sur le cinéma français par Karim Debbache (Rafik Djoumi est cité à un moment, d'ailleurs) etc...

Et on pourrait en remettre une couche avec les expériences fascinantes et complètement folles réalisées sur Twitch comme Twitch plays pokemon, Fish plays pokemon ou fish plays Street Fighter 2.

Enfin, dernier exemple intéressant : Games Done Quick. Deux fois par an, ce groupe fait venir des joueurs d'un peu partout pour qu'ils enchaînent des performances sérieuses ou non, en direct. Le tout dure deux semaines non-stop. Pour chaque session de jeu, des objectifs de dons sont fixés. Par exemple, si on donne 2500$, le joueur jouera un personnage du nom que l'on a choisi etc...
L'ensemble des sommes récoltées (plus d'un million de dollars en janvier) a été reversé à des œuvres de charité. 700000 pour cet été, car l'événement était moins suivi (vacances oblige).
Et le plus fou, là-dedans, c'est que des équipes de différents pays se sont relayées sur les deux semaines pour commenter les différentes performances en direct. On a pu donc voir ces streams avec des commentaires français, sans soucis, à part lors d'une coupure du serveur français qui a été résolue par l'hébergement de ce restream par l'équipe allemande.
Et ça, évidemment, LGJ ne risque pas d'en parler.
S'il n'y avait que les gamers qui faisaient des choses bizarres ! Pfft, en regarder d'autres jouer...

Vous savez, je connais des gens, et un bon nombre, c'est incroyable, il leur arrive d'aller s'asseoir sur des fauteuils alignés par dizaines. Ils ne se connaissent pas, ne se parlent pas, ils s'assoient, les gens qui sont venus ensemble parlent entre eux
Puis soudain la lumière s'éteint.
Et un grand écran s'allume, et ils regardent des gens qui s'agitent, se parlent, mais en fait, ce n'est pas la réalité...
Ces gens sont payés - grassement- pour simuler des émotions, des discours, des gestes....

Ah ah ah - La loose. Et des millions de personnes le font... Vont au cinéma. Ils prétendent même que c'est un art.
N'importe quoi...
On se demande pourquoi ces gens apprécient des choses pareilles......
Quels C.ns !!!
Quand j'y pense, ça me fait rigoler....
Des gens qui n'ont rien à foutre de leur vie...
Voilà tout est dit ! Regarder d'autres gens jouer n'a rien de bizarre, hallucinant ou ésotérique. Hormis pour une proportion minime de personne chez qui cela pourra effectivement être pathologique, triste ou solitaire, l'immense majorité des "spectateurs" vont y trouver ce qu'il cherche c'est à dire :

- Voir un joueur doué réaliser des "exploits" sur un jeu qu'on a pu soi même expérimenter de la même manière qu'on peut apprécier de voir jouer un Federer au tennis ou un Annand aux echecs.

- Trouver des informations sur un jeu qu'on envisage d'acheter, un peu comme un test en temps réel.

- Apprécier tel ou tel joueur qui saura avec humour nous distraire par ses remarques, réactions, commentaires etc.

- Regarder une "compétition" et le supens qui va avec. Qui va gagner, avec quelle stratégie, trembler pour son joueur préféré etc.

Bref, ce n'est rien de plus qu'une possibilité, parmi d'autres, de divertissement. Bien sûr qu'il y a certainement plus intelligent à faire mais peu importe, la vie c'est aussi parfois, prendre le temps de faire des trucs pas si essentiels. Et ce qu'il y avait de navrant dans l'extrait du Grand Journal, en plus de la "dinderie" (néologisme que j'assume) et de la méconnaissance de la chroniqueuse, c'était cette façon de ne voir que par le tout petit bout de la lorgnette et de jeter le discrédit sur un ensemble de gens tout simplement ""normaux"". Des gens qui peuvent dans leur vie quotidienne trouver du plaisir dans la pratique d'un sport, la lecture d'écrivains russes du XIXème siècle ou le visionnage de jeux vidéo.
Que la télévision vieillissante et aveugle, nous laisse être des personnes complexes et non stéréotypées ! Ah mais je suis bête, comment pourrait-on demander ça à des animateurs et des chroniqueurs tv travaillant pour un média simpliste et caricatural depuis si longtemps. :)

Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur

Excellente la vidéo de DayZ
Pour ceux qui ont appréciés, il-y-a aussi cette autre rencontre avec l'un de ces "crazy ones"
https://www.youtube.com/watch?v=PLveMFmNTmw

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