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Travail des enfants en Bolivie : un cas isolé en Amérique latine

Le travail des enfants est-il une fatalité dans les pays en développement ? La semaine dernière, @si signalait l'adoption par le parlement bolivien d'une loi autorisant les enfants à travailler à partir de 10 ans dans certaines conditions. Cette décision fait de la Bolivie un cas unique en Amérique Latine : des pays voisins ont fait le choix inverse et décidé de lutter contre le travail des enfants.

Derniers commentaires

Je remets ici l’article que j’avais posté dans l’autre forum sur la loi sur le travail des enfants en Bolivie «Morales ne s’oppose pas au travail des enfants» avec cette information :

«Toutefois, selon une étude menée par l’Institut national de statistiques, seuls 2,5 % des enfants qui travaillent le font par nécessité, pour échapper à la pauvreté de leur famille. « Les autres, 97,5 % d’entre eux, travaillent parce que leurs propres parents, la propre famille y trouve son avantage sans se soucier des dommages que cela peut causer », a affirmé Zavaleta, l’un des partisans du nouveau Code du travail pour enfants.»

À méditer.
Sandy, vous avez beaucoup de principes, beaucoup de certitudes et très peu d'informations: oui, les enfants boliviens ont manifesté pour avoir le droit de travailler. Ils ont même été, dans un premier temps, réprimés assez durement pour cela. Leur argumentation (fallacieuse, je ne sais pas) c'et que'ils ont BESOIN de travailler pour vivre (non, ce n'est pas pour le plaisir de rigoler avec leurs petits camarades), et qu'ils préfèrent le faire ouvertement, parce que ça a pour eux deux conséquences notables: ils peuvent le faire au grand jour et non pas pourchassés par la police. Et ils peuvent se défendre contre un patron malhonnête (je veux dire plus malhonnête que la normale) qui "oublie" de les payer.

D'autres pays ont choisi une position plus hypocrite, le travail est interdit... mais parfaitement toléré. C'est votre choix, ma foi, n'en parlons plus!

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Incroyable forum de bienséance....le travail des enfants c'est pas beau!, les mêmes qui en Tunisie ou ailleurs achèteront un bouquet de jasmin à une petite bien mignone....."elle est si mignone et ça aide sa famille"....
Jugement de canapé confortable sur des situations très complexes....On juge les boliviens....ces salauds qui n'ont pas d'écoles,pas d'allocations familiales....Ce salopard de Morales qui en 10 ans (plus ou moins) n'a toujours pas construit une infrastucture sociale digne de ce nom!!!....Quel scandale.....la situation laissée par ses prédécesseurs étaient si reluisante!
Petit exemple historique français.....le "bon" Jules Ferry arrêtait l'école de juin à septembre....pour que les enfants puissent travailler aux champs......Mais c'est vrai en Bolivie, dans les Andes surtout, la mécanisation a fait de tels progrès...chaque paysanne avec son chapeau et son jupon se promène en tracteur de 500 cv.....
Je suis allé dans les Andes et en Bolivie maintes fois,quand on sort de son canapé,il est des lectures différentes du monde.
ps:je suis contre le travail des enfants!

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Même si mes connaissances en espagnol sont approximatives:, voici deux phrases particulièrement intéressantes de l'article de cette sociologue:
Se encuentran en una posición insostenible: están obligados a trabajar para sobrevivir y tienen que hacerlo escapando del control policial, como criminales. "(Les enfants se plaignent) d'une position insoutenable: ils doivent travailler pour survivre et doivent le faire en fuyant la police comme des criminels"

Los niños trabajadores tienen derecho a un debate más profundo sobre su problema y a respuestas con políticas responsables y efectivas.
La conclusion de "Les enfants travailleurs ont droit à un débat approfondi sur leur problème et à une (réponse? prise en compte?) avec des politiques responsables et efficaces.
[quote=Faab]Je trouve étrange cette autonomie à leur âge,
Même si ça a été brocardé, il se trouve qu'effectivement le fait de devoir gagner son propre pain, voire celui de sa famille donne aux enfants une maturité plus précoce, une "conscience sociale". L'article que vous donnez en lien ne semble pas douter du fait que ces enfants et adolescents sont autonomes dans leurs revendications. Ceux que j'ai entendus argumenter étaient très convaincants. Et effectivement assez matures. J'ai eu l'occasion de rencontrer des enfants que la vie avait malmenés. Pas des "travailleurs" puisque chez nous il n'y en a pas (quoique...) mais des enfants ayant dû assumer des parents malades, dépressifs, drogués, prendre soin de leurs frères et soeurs, etc... je vous assure qu'eux aussi ont une maturité et une sagesse "étrange" pour leur âge. Peut être devrions-nous revoir notre conception de l'enfance. Car des enfants ayant eu une vie d'enfant "normal" peuvent aussi nous étonner par leur clairvoyance.

Je voulais dire aussi que si travailler empêche effectivement d'aller à l'école, on apprend en travaillant beaucoup de choses... qu'on n'apprend pas à l'école. Mais la manière dont le débat s'est engagé dans ce forum (c'est dégueulasse de faire travailler les enfants, point-barre, et ceux qui n'adhèrent pas à ça sont des salopards) ne permet guère ce genre de "fantaisie".
J'ai fait une petite recherche sur l'Unatsbo, le syndicat de gamins, et dans la vidéo de cet article de 2012, on parle déjà d'un abaissement de l'âge légal demandé par le syndicat.
Je trouve étrange cette autonomie à leur âge, leur page Facebook a un petit côté "syndicats lycéens en grève" et spontanément, je verrais bien une organisation de gauche derrière eux, mais ce n'est pas si évident.
Dans cet article assez complet, on parle d'une fondation sous les hospices d'ONG internationales (sans préciser lesquelles) mais on voit bien que si à l'international tout le monde tombe sur Morales, à gauche comme à droite, l'Unatsbo soutient sa loi.

Au passage, un extrait (traduction perso à partir d'un traducteur automatique...) de l'article d'une sociologue bolivienne mentionné dans la page ci-dessus :

"Si nous écoutons attentivement et sérieusement les travailleurs enfants, nous comprenons que cette demande exprime deux plaintes sérieuses adressées à l'État, aux citoyens et la communauté internationale.
La première est que les problèmes sociaux tels que le travail des enfants ne sont pas résolus par la signature de conventions internationales et l'adoption de réglementations nationales. Vérité qui n'est pas évidente pour beaucoup.
La seconde, encore plus grave, est que la simple interdiction du travail des enfants, sans une politique sociale cohérente permettant la scolarisation sans avoir à gagner son pain quotidien, a pour résultat d'accentuer leur exclusion sociale et la violation de leurs droits humains et citoyens élémentaires.
Cette réalité, que seuls les enfants travailleurs expérimentent, ne peut pas être négligée ou minimisée par la société civile, le gouvernement et la communauté internationale. Le travail des garçons et des filles mérite un débat en profondeur sur le problème et les réponses politiques responsable et efficace.
"
Bonne idée, ce suivi... si c'était vraiment un suivi.

Car on a juste l'impression qu'il s'agit de prouver que la Bolivie a fait un mauvais choix. On ne sait toujours rien de la situation de la Bolivie, et de ce qui a poussé son gouvernement à choisir de légaliser les travail des enfants plutôt que de lutter contre. Puisque justement les pays voisins ont fait un autre choix. On ne sait rien du mouvement revendicatif d'enfants qui a pesé dans ce sens. On ne sait pas si ce mouvement est un faux nez de l'industrie, ou s'il y a réellement une revendication portée par un nombre important ou seulement par une minorité. Il semble que la proportion d'enfants travaillant dans les familles soit plus importante en Bolivie (peu avancé industriellement) que, par exemple, au Brésil. Et je lis juste au dessus (merci Romano C.) que le PIB par habitant est 6 ou 7 fois moins élevé que celui du Venezuela, 5 fois plus bas que celui du Brésil, 2 fois que celui de l'Équateur, ce qui n'est pas obligatoirement une preuve de pauvreté, mais signe à coup sûr une économie rurale et très familiale: comparaison n'est pas raison, hein?

Par contre, je suis étonnée d'apprendre (avec un peu de retard) que le Venezuela était finalement assez efficace dans la protection de l'enfance et dans la scolarisation:
"Autre exemple : le Venezuela. Héritier du chavisme, ce pays compte 7% d'actifs parmi les enfants. Ce faible chiffre s'explique grâce aux missions mises en place pour éradiquer l'analphabétisme, universaliser l'éducation (le taux de scolarisation dans l'enseignement primaire est désormais de 93%), et garantir un système de santé pour tous. Sur le site Agoravox.fr, Salim Lamrani, spécialiste de l'Amérique Latine, explique que "l’universalisation de l’accès à l’éducation élaborée depuis 1998 a eu des résultats exceptionnels. Près de 1,5 millions de Vénézueliens ont appris à lire grâce à la campagne d’alphabétisation, nommée Mission Robinson I. En décembre 2005, l’UNESCO a décrété que l’illettrisme avait été éradiqué au Venezuela."

Ah bon? Ils étaient où, les journalistes, quand Chavez mettait tout ça en place, et que l'UNESCO en prenait note?
[quote=Garance Bousquin]Alors que ses voisins entrevoient une sortie de la dépendance de leur économie au travail des enfants, et envisagent à plus ou moins long terme une éradication complète du phénomène grâce à des politiques de scolarisation et d'accès à la protection sociale pour les plus vulnérables, la Bolivie choisit une solution d'urgence à court terme, celle de l'octroi de plus de droits plutôt que celle de l'éradication, empêchant son économie de sortir de sa dépendance au travail des enfants.

La Bolivie ne joue pas avec les mêmes cartes que l'Équateur ou que le Brésil. Son PIB par habitant est le plus faible de l'Amérique du Sud après celui de la Guyana : 1 656 $ pour la Bolivie, 3 928 $ pour l'Équateur, 8 295 $ pour le Brésil et 11 388 $ pour le Venezuela.
Alors que ses voisins entrevoient une sortie de la dépendance de leur économie au travail des enfants, et envisagent à plus ou moins long terme une éradication complète du phénomène grâce à des politiques de scolarisation et d'accès à la protection sociale pour les plus vulnérables, la Bolivie choisit une solution d'urgence à court terme, celle de l'octroi de plus de droits plutôt que celle de l'éradication, empêchant son économie de sortir de sa dépendance au travail des enfants.

Ce qui aurait ete bien si on essaye de faire des comparaisons, c'est de donner des elements de contextualisation un minimum, tout les pays ne se ressemblent pas meme chez les pays en voie de developpement, leur geographie, le niveau de corruption/l'etat de l'appareil etatique, leurs structures economiques, comment se repartissait/repartit la main d'oeuvre globalement et plus specifiquement celle infantile, richesse par habitant, inegalité etc...
ou un truc basique qu'est ce que le travail des enfants ? ca concerne quoi ?
travail domestique, familliale ou non, et le reste comme pour les adultes, mais le plus souvent cité manufacture, agricole, miniere, secteur informel, prostitution.

Il me semble que les 3/4 du travail est un travail intra-familiale, donc sans salaire, le plus souvent de type domestique, agricole, mais globalement toute activité familiale "independante" peut amener la participation de l'enfant a l'activité.

Le travail domestique recouvre pas mal de realités qui va de l'esclavage comme domestique, en passant par une participation tolerable, a l'oppression de genre, on sait que dans beaucoup de cas ce sont les filles qu'on "sacrifie" pour qu'elle fasse les taches domestiques menage lessive, cuisine pour le reste de la famille, s'occupe des plus petits, tandis que les parents sont au boulot.

Ca peut permettre de comprendre, entre autres, pourquoi c'est plus facile d'eradiquer certains types de travail, par rapport a d'autres.

C'est plus facile de fermer une usine, punir un employeur que de "fermer" un foyer familiale ou punir des parents qui galerent....

Par exemple je me souviens d'exemples au Perou ou/et bolivie, le retrait de firmes minieres internationales qui avaient fini par plutot respecter les normes en vigueur concernant les enfants, a provoquer l'augmentation du travail des enfants dans les mines, parce que ces exploitations sont devenus familiales.



J'ai bien compris qu'on est qu'un suppot de satan quand on essaye de rappeler quelques elements de realité, mais ces questions sont complexes et je trouve quand meme etrange de tirer les conclusions que vous tirez dans l'article a partir d'une comparaison aussi "succinte", on dirait du jt de tf1 ou fr2, 2 ou 3 pourcentages pour faire comme si on avait etayé la conclusion correctement.
Quand on voit qu'en France, on veut apprendre le "langage informatique" dès le primaire, n'est-ce pas de la maltraitance caractérisée ? Surtout quand on sait que le langage informatique n'existe pas contrairement à ce qu'affirment les titres des grand journaux! En effet, ils existe des dizaines des langages informatiques voire des centaines aux noms plus évocateurs les uns que les autres, mais cela a échappé à nos copié/colleurs de journalistes. Une liste ici incomplète, il manque les plus récents.
J'étais content de voir approfondi le sujet du travail des enfants en Bolivie. J'allais lire...

Et poc : première phrase j'ai raccroché.

" Le travail des enfants est-il une fatalité dans les pays en développement ? " Je n'ai pas envie d'en lire plus. En une phrase, l'ensemble de l'article, voire du site d'@si oriente le lecteur vers une pensée qui sépare le monde en deux : d'un côte les " développés ", qui ouvrent le chemin, l'unique, et représentent ce vers quoi les seconds, les " en cours de développement ", doivent tendre.

En une phrase on classe le monde : ceux qui sont devant et ceux qui sont derrière. Cette phrase écrase d'un mépris insupportable les citoyens d'autres pays.

C'est quoi le développement ? Quels en sont les critères ? Depuis quand existent ces critères ? Qui les a fixé ?

Prenons l'exemple de l'Equateur et regardons comment il gère le problème de sa dette, comment il résiste à l'implantation d'une base militaire US sur son territoire, comment ils luttent pour respecter les droits de toutes les communautés qui composent les pays, comment il accueille Julian Assange, comment il préserve son environnement, etc.

Tout ça quand la France empêche Evo Morales de survoler son espace aérien prétextant que Edward Snowden pourrait être à bord, quand la France a anéanti ses cultures régionales à coup d'unité républicaine, quand la France s'enfonce dans l'austérité, quand la France réforme l'agriculture pour faire du lait un sous-produit de la bouse, laquelle permet de produire de l'électricité.

Je sais, à mon tour je m'enferme dans le schéma manichéen inverse et j'ai tort, il y a des nuances. Mais en voie de développement de quoi au juste ? De son économie ? Et le Bhoutan, il est en voie de développement aussi avec son BNB ? De quoi parle-t-on ? Cette phrase introductive est méprisante.

JE RECLAME UNE EMISSION SUR LE TRAITEMENT PAR LES MEDIAS DE CETTE BIPOLARITE, ENTRE PAYS DITS DEVELOPPES ET PAYS "EN VOIE DE DEVELOPPEMENT"

Je vous remercie.

Simon

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Typiquement le genre d'article à valeur ajoutée qu'on doit voir sur @si :-)
Précisément : alors que les autres pays d'Amérique du Sud (on aurait pu aussi citer le Honduras et le Mexique) cherchent à éliminer le problème, comment se fait-il que la Bolivie n'imite pas ses voisins ? Est-ce que c'est quand même prévu ?
Cette unicité dans le continent me semble vraiment étrange.
C'est juste d'immondes pourris et puis c'est tout, où il y a des particularités boliviennes (politiques, structurelles, culturelles) ?

Ha mais c'est vrai, faut pas se poser de question.
chut
Bon ben maintenant qu'on sait un peu mieux comment ça se passe autour, on a le droit de dire qu'on trouve ça dégueulasse, ou bien alors c'est encore plus compliqué?
Ah ! Bonne initiative, ce suivi !

Merci Garance.

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