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TF1 parle "peut-être un peu trop" de la crise

 

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Je ne suis pas un partisan du « c’est la faute aux médias ». Néanmoins, je souhaiterais souligner un point : crise, du grec krinein, signifie discerner et renvoie au vocabulaire médical, au moment où la maladie est la plus manifeste. C’est donc un moment de visibilité qui doit permettre la médication, un moment de lisibilité, d’intelligence et de réflexivité. Or « la crise » que nous vivons n’est pas clairement visible. Pour preuve, elle échappe à l’intelligence des gens, si bien que nous sommes spectateur de notre incapacité à identifier la remèdiation nécessaire. (débats idéologiques divers et recours au symbolique).

Autre preuve de l’absence de visibilité de cette crise : la contestation ou les difficultés financières des Français, que l’on attribue bien volontiers à la crise, sont bien antérieures à la crise économique. En effet, souvenons-nous que Nicolas Sarkozy a notamment était élu pour restaurer le pouvoir d’achat, que les manifestations relèvent plus d’une crise politique ou sociale que d’une crise économique et que les revendications n’entretiennent quasiment aucun lien avec la crise.

L’intervention des États a eu pour conséquences de masquer la « maladie », d’empêcher ce moment paroxystique de visibilité. D’un point de vue étymologique, nous ne vivons pas une crise (un jeu sur les mots qui ne nous rassure en rien cela dit). De fait, un véritable déficit d’images apparaît (contrairement à 1929 où les files de gens devant la soupe populaire étaient bien réelles et bien visibles). Les médias n’ont pas d’images de cette crise ce qu’avait très bien souligné Alexandre Delaigue à propos des unes de Libération lors de l’émission "Au départ, les banquiers ne réalisaient pas ce qu'ils faisaient" du 17/10/2008.

Citation Daniel Schneidermann : « Mais non, lémédias n'inventent pas la crise qu'ils nous racontent chaque soir et chaque matin »

Peut-être que si justement. La crise n’existe qu’en mots et en chiffres et engendre une quête d’images emblèmes mythiques de cette crise. Ces mythes qui donnent un visage à cette crise sans visibilité sont Bernard Madoff et les grands patrons entre autres.

Mais si la facilité intellectuelle est, bien entendu, de calquer un schéma manichéen fustigeant l’immoralité des capitalistes, il faut être bien naïf pour croire que ce sont les bonus des grands patrons et les escroqueries qui sont la cause de la crise. Ces personnes ne sont que des mythes créés par les médias pour illustrer une crise sans image.

Pour paraphraser les Schadocs qui disaient « s’il n’y a pas de solutions c’est qu’il n’y a pas de problèmes », je dirais s’il n’y a pas de visibilité c’est qu’il n’y a pas de crise.
Deux hypothèses :
Nous sommes sauvés et nous pouvons dormir à poings fermés…
Nous faisons fausse route car sans lisibilité nous ne pouvons identifier le problème, dès lors, comment le résoudre ?…

Je pencherais pour cette dernière hypothèse. D’ailleurs, à l’instar du gouvernement qui nationalise des banques et privatise La Poste, tout le monde navigue à vue…
Patron, mon PDG au regard si doux, donne lui quand même une interview...
Comme d'habitude je vais dire un truc idiot, car l'économie je n'y connais rien, mais il ne faut pas nous balancer sans arrêt des histoires qui nous dépassent, nous trépassent, comme si on devait "comprendre" et juger. C'est pas que la quantité, c'est la qualité aussi quoi.

Bon, venons-en au truc idiot.
Si un PDG n'est pas d'accord avec les actionnaires, ils le virent, c'est le deal. Mais un PDG sur un siège éjectable, ce serait une marionnette des actionnaires, sans pouvoir, donc sans autorité, d'accord? Pour retenir le siège éjectable, quand il accepte de s'y asseoir, le PDG prend la précaution de mettre des gros élastiques qui vont être casse-pied à enlever (les parachutes dorés) pour qu'on sache qui c'est le chef à la fin.

A supposer que les actionnaires veulent virer tout le monde et hop, (des sirènes à dents de requin leur chantent des envoutements pour les attirer dans leurs mondes au delà des frontières) et que le PDG ne veut pas faire cette politique à la vue basse.
Les actionnaires n'en démordent pas, on le vire ce PDG!
Si en plus les actionnaires n'ont même pas à payer les parachutes prévus dans le contrat, merdalor, mon patron, mon héros, sera un peu amer de voir se déclencher le fou rire des actionnaires à cette annonce politico-médiatique...
pour moi, Ferrari sur TF1 (que je ne regarde pas, déontologie personnelle oblige !) c'est surtout un immense gâchis !!
je pense que c'est une excellente journaliste et surtout "intervieweuse" ; elle était faite pour Dimanche + sur canal...
la posture éditoriale qui consiste à brosser dans le sens du poil le groupuscule élyséen ne lui va pas !!
Par contre, c'est marrant mais Nicolas a beau faire pareil et se déplacer dans les usines dans cette France de l'entrepreneuriat , on n'est pas encore certain qu'il ait des jambes : il est TOUJOURS derrière un joli pupitre.
Peut-être ne savez-vous pas Daniel, que le titre de votre chronique du jour vous a été pompé par Direct 8 ce soir, lors d'un vague zapping auquel se livre la chaîne, chez l'inéffable Morandini !
Une bonne nouvelle : Ferrari n’est pas une femme-tronc, c’est heureux pour son amant (depuis que Sarko ne s’y colle plus)

Seulement on s’en fout : les seules Ferrari qui nous font vibrer sont construites à Maranello !

Ce qui serait intéressant c’est de savoir comment l’Élysée est parvenu à bricoler (une fois de plus) les statistiques du chômage : ils tremblaient de le voir passer la barre de 100.000 chômeurs de plus en février (source : Canard enchaîné), devant la catastrophe ils ont encore bricolé – hier – les catégories comptabilisées, trop fastoche !

Puisque nous sommes dans les coopératives, puis-je vous avouer que lorsque Rivièra (bac à plantes) coulé par les escroqueries de la comptable, accessoirement maîtresse du boss, est passé en coopérative je me suis tiré en courant : ils ont stagné quelques années et ont disparu…

Corps et biens : les mandataires sociaux disparaissent dans le triangle des Bermudes, personne n’en entend plus jamais parler…

Les centaines de milliers de malheureux qui tentent aujourd’hui (comme hier) de créer leur boîte pour échapper au chômage devraient le savoir :

Étape 1 : licencié après 20 ans de bons et loyaux service tandis que le patron se vote quelques millions d’indemnités

Étape 2 : créateur d’entreprise, un truc modeste, copieux emprunt à la banque, garanti par une hypothèque sur la maison qu’on a pas fini de payer…

Étape 3 : travailleur bénévole pendant quelques mois ou années (70 heures par semaine)

Étape 4 : poursuivi par l’URSSAF pour non-paiement des cotisations

Étape 5 : dépôt de bilan (à la demande de l’URSSAF, toujours charitable)

Étape 6 : disparition des écrans radar des statistiques du chômage…

Étape 7 : mort de faim car pas un centime d’aide ou d’indemnité (pas de chance, les patrons qui se plantent c’est bien fait pour eux, enfin les petits, les gros partent avec la caisse, eux !) pendant ce temps les gueuletons tri-quotidiens se poursuivent à l’Élysée, dans tous les ministères, les Conseils Généraux, les Préfectures, les Grandes Mairies, Bruxelles, Strasbourg, etc.

Étape 8 : où l’on constate que tout le monde ne peut pas bouffer : il n’y a pas assez de fric ! L’excès de homard thermidor dans les palais de la République interdit la consommation de pâtes Barilla à l’eau (et sans beurre aux manants…) “Pourquoi certains n'auraient pas tout ? Il y en a qui n'ont rien. Ca fait l'équilibre.” Michel Audiard

Étape 7 : où l’on se demande si d’aventure les millions pillés par des incapables qui méritent davantage des coups de pieds au cul (voire des années de prison), et les gaspillages insensés d’un État qui a perdu la tête (4.500 fans déplacés à Saint Quentin pour la claque d’un discours aussi creux qu’insignifiant, 1.000 policiers pour sécuriser l’opération, est-ce acceptable ?)…

… Ne sont pas à l’origine de la misère de la population !

***
Je suis bien d'accord : il faut po-si-ti-ver. Et se préparer.
Je conseille à tout le monde de lire ARGENTINE REBELLE, qui raconte comment, en 2001 en Argentine, après la ruine totale du pays (provoquée en grande partie par le FMI de Monsieur CAMDESSUS*), certains Argentins ont réinventé le Marché, les services publics, l'Entreprise.
Cà pourrait servir bientôt...

(*) Monsieur CAMDESSUS préside la nouvelle société de refinancement des activités des établissements de crédit (SRAEC) voulue par Notre Saigneur.
je dois être parano mais je me demande plutôt s'ils n'en font pas assez au contraire!
le truc, "c'est la faute de la crise", c'est bien pratique pour ne pas se poser de questions sur la politique éco du gouvernement (à la Pernaut, la crise est pire en Espagne avec un gouvernement socialiste)...

vous avez le mail de la journaliste des inrocks que je lui offre l'article?? :-)
Laurence Ferrari en Mme la Marquise !! Encore, bravo ! Magnifique !
Ils osent nous refaire un remake de "vive la crise" 25 ans après...
Quand le thème des patrons salauds sera usé jusqu'à la corde, quand la majorité des télespectateurs de TF1 auront compris que ce n'est pas en forçant quelques goinfres à renoncer à quelques millions, que l'on sauvera l'économie mondiale, il sera peut-être temps de passer à autre chose.

Vous dédouanez un peu trop facilement les "patrons salauds" comme vous dîtes, ce n'est pas pour sauver l'économie mondiale (si jamais ceci était un but louable en soit) que ces quelques goinfres (parallèle des plus justes puisque l'on peut considérer leur appétit pour l'argent comme maladif/ boulimique) devraient renoncer à leurs millions mais tout simplement et tout 'utopiquement' pour un monde plus équitable, mais ça c'est moins vendeur c'est sûr, et surtout trop gauchiste pour TF1.
Ici au Royaume-Uni lesmedias ont ete - comme souvent- pris a partie dans la crise en la personne de Robert Peston, Business Editor de la BBC. C'est lui qui a annonce en novembre 2007 (si ma memoire est bonne) la demande de credit d'urgence au gouvernement par la banque Northern Rock. La chute des actions de cette banque, finalement nationalisee (apres moult discussions - ce fut la premiere) fut le premier signe de la crise en Grande Bretagne.
Robert Peston donc a ete prie de temoigner en commission parlementaire sur son scoop et a aussi participe a une serie de rencontres avec d'anciens employes et utilisateurs de Northern Rock a Newcastle (berceau historique de cette banque).

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