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Télétravail et productivité : le grand n'importe quoi des médias

En 2020, le télétravail a permis d'augmenter de 22 % la productivité des salariés, expliquent les médias en citant le rapport d'un think tank. Sauf que ce pourcentage remonte... à 2012, et ne correspond pas à la réalité actuelle. Autopsie d'une erreur générale.

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Mon boulot fait que je suis attentivement, en direct, et via les publications sur le sujet, ce qui a trait au télétravail. Et on constate souvent une confusion entre "productivité" et "production" : quand bien même ce chiffre de 22% serait représenta(...)

"22% des informations provenant de think tank sont vérifiées, 0% quand ils sont de droite.

Mais de cette statistique inattaquable car non sourcée et au doigt mouillé, on pourrait presque demander s'il n'y aurait pas que 22% des journalistes qui vérifi(...)

Pas la peine de se prendre trop la tête, les chiffres "produits" (en réalité, glanés ça et là) par les Instituts Machin ou Bidule servent juste à faire briller le cuivre des trompettes de l'ultralibéralisme.


Si la productivité est une notion simple à (...)

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La productivité du travail est sa valeur ajoutée divisée par son coût.


Le télétravail concerne un travail intellectuel, sa valeur ajoutée est donc proportionnelle au temps de travail (je fais l'hypothèse ici que les conditions de travail entre télétravail et travail sur site jouent à la marge). Le gain de productivité en télétravail se fait donc par la réduction du coût du travail  et/ou par l'augmentation du temps de travail. 


Dans ma boîte, le coût du travail peut être réduit de 10% par le télétravail en conditions de "flex office" (si l'entreprise ne paye pas mon bureau quand il est inoccupé). Par ailleurs, si je convertis mes 2h de transport en 50% temps de travail et 50% temps personnel (sachant que dans mon milieu, la conversion est plutôt 100% au bénéfice de l'employeur), la productivité gagne 1h/8h = 12,5%. 


Au total, j'arrive à 22,5% par jour télétravaillé en considérant la situation réelle (pas de flex office / salariés privilégiant l'entreprise en transformant son temps de transport en télétravail ou une situation 'gagnant-gagnant' d'un cabinet de conseil (temps de transport partagé et flex office).


Bref, je pense que ce n'est pas loin de la vérité pour une certaine catégorie de salariés (ingénieurs en IdF). Pour le reste c'est du vent, mais ça sert à vendre aux patrons (de vieille génération) que payer un salarié en télétravail, c'est bien. Parce que la plupart des grands patrons (de vieille génération, j'insiste) reste convaincu que le télétravail, c'est un salaire pour regarder la télé, sans le travail.


Greenworking fournissant du conseil (et 'e-learning') en "nouveau management", télétravail et flex-office, ce n'est pas étonnant qu'ils appuient le trait. Extrait de leur site:


Télétravail & Homeshoring

UNE PRATIQUE GAGNANT – GAGNANT

Face aux mutations socio-économiques actuelles, le télétravail est une facilité organisationnelle qui permet d’améliorer la qualité de vie des salariés et d’accroître la performance individuelle. Sa mise en place engage tous les acteurs de l’entreprise (gouvernance, partenaires sociaux, DRH, DSI, manageurs, collaborateurs, médecine du travail, etc.) et implique de nombreuses transformations culturelles. Pour faire du télétravail une réussite, Greenworking vous accompagne dans tous les aspects de sa mise en place : juridique, technique, social, organisationnel et humain. Nos formations au télétravail ont notamment accompagné avec succès plus de 20 000 télétravailleurs et managers de télétravailleurs.


PS: j'ai pu apprécier certains aspects du télétravail en période COVID, mais le flex-office me fous les jetons.

Pas la peine de se prendre trop la tête, les chiffres "produits" (en réalité, glanés ça et là) par les Instituts Machin ou Bidule servent juste à faire briller le cuivre des trompettes de l'ultralibéralisme.


Si la productivité est une notion simple à comprendre, en revanche, son calcul est une mission impossible dès qu'on s'éloigne de cas très simple (si j’épluche un kg de pommes en une demi-heure avec un couteau et en 15 minutes avec un économiseur, ce dernier me permet de multiplier ma productivité par 2). 


Même ce cas très simple repose sur une hypothèse implicite fort éloignée de la réalité : j'ai supposé que les deux lots étaient composés exactement des même pommes.


Les calculs les plus sérieux (qui ne sont pas dénués d'utilité) simplifient pareillement le réel à l'extrême, notamment par un tour de passe-passe méthodologique : pour additionner la productivité d'un journaliste et celle d'un comptable (soit des carottes avec des navets) ils remplacent des activités incommensurables par leur prétendu équivalent monétaire.


Tous les indicateurs économiques (production, investissement, consommation...) souffrent du même défaut de conception, mais chut !



En tout cas, en dehors de toute considération de productivité, le télétravail est très plébiscité par les salariés. Perso j'en suis emballé et idem pour les collègues.

Mon boulot fait que je suis attentivement, en direct, et via les publications sur le sujet, ce qui a trait au télétravail. Et on constate souvent une confusion entre "productivité" et "production" : quand bien même ce chiffre de 22% serait représentatif d'une réalité répandue, ce qui n'est pas le cas, mesurer un surcroît éventuel de production ne dit rien du temps vraiment passé. Or les télétravailleurs ont tendance à ne pas bien décompter leur temps, et à passer plus de temps à travailler que ce qu'ils feraient s'ils étaient au bureau. En tous cas, au début, avant que l'isolement, le ras-le-bol des écrans, etc. ne viennent les user.
Par ailleurs, les entreprises ne sont pas obligées de défrayer leurs salariés sur les surcoûts engendrés : chauffage en journée, électricité, voire matériel adapté, et ceux d'entre nous qui sont à 10 ou 20 euros près par mois, commencent à déchanter.

"22% des informations provenant de think tank sont vérifiées, 0% quand ils sont de droite.

Mais de cette statistique inattaquable car non sourcée et au doigt mouillé, on pourrait presque demander s'il n'y aurait pas que 22% des journalistes qui vérifient leurs sources."

Jean-Michel Opinion

22, v'la l'télétravail !

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