Suicide d'un cheminot : France Inter dépublie un billet épinglant la SNCF
"Edouard ou la mort d’un cheminot", c’est le titre d’un billet-hommage que la comédienne et humoriste Audrey Vernon a consacré le 17 mars sur l’antenne de France inter, à Edouard, un cheminot de 42 ans, qui s’est suicidé sur son lieu de travail dans la nuit du 10 au 11 mars en se jetant sous un train, gare Saint Lazare. Seul hic : son billet au ton doux amer qui dénonçait la responsabilité de la SNCF et pointait nommément des supérieurs du cheminot, a été dépublié par la radio publique.
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Derniers commentaires
Dans l'émission du médiateur Laurence Bloch et le service juridique s'expliquent sur le retrait de la chronique de vendredi dernier et la directrice annonce que Vernon a fait une faute et qu'elle l'a aujourd'hui compris.
https://www.franceinter.fr/emissions/le-rendez-vous-du-mediateur/le-rendez-vous-du-mediateur-24-mars-2017
En effet, yavait qu'à biper leur nom. Même si je m'interroge sur le lien entre la responsabilité d'une institution qui pousse ses cadres à devenir maltraitants, et les cadres qui acceptent (ou pas?) de devenir maltraitants. Car il y a toujours la possibilité de "ou pas?", personne ne devrait pouvoir se réfugier derrière une fiction de "simple exécutant".
Mais plus que les noms, c'est la chronique elle même qui fait mal. "Il avait fait une chose très grave, il avait soutenu le regard". Il y a beaucoup derrière cette triste phrase. Il y a des cadres supérieurs dont il ne faut pas "soutenir le regard". Ça me rappelle mon enfance, et qu'on me reprochait de ne pas "baisser les yeux".
Et regarde moi quand je te parle!
Merci à Audrey Vernon d'avoir évoqué ce drame humain, résultant des pratiques de petits chefs à l'acharnement criminel.
Pendant l'occupation, j'espère de ne pas avoir comme voisin un humoriste de France-Inter ( humoriste rebelle, payée par le contribuable, bof ).
J'espère que la chroniqueuse qui a cru pouvoir profiter du pouvoir du direct pour "nuire" à des gens eux-même hautement nuisibles, sera soutenue.
Est-ce qu'enlever la vidéo, justement sans nommer la faute, n'est pas une manière d'éviter d'aggraver son cas?
Il faut suivre l'affaire car la justice peut pardonner beaucoup "sous le coup de l'émotion" les mots dépassent facilement, pas tant notre pensée, mais dépassent le cadre de la loi.
C'est toujours un truc qui m'a intrigué quand je lis les journaux locaux, de voir que parfois, l'on nomme les personnes pour des faits-divers (alcoolémie au volant, violences diverses) et, d'autres fois le plus souvent une initiale et un point. Pourquoi ces différences de traitement?
J'ai écris ça il y a quelques temps sur l'état de délabrement de la SNCF : https://blogs.mediapart.fr/arrad/blog/141216/sncf-analyse-de-la-perte-de-competitivite-du-transport-ferroviaire
Pour ceux que ça intéresserait.
Et je ne m'en remets pas de tous ces gens qui se suicident, qui meurent dans la misère ou encore sur leur lieu de travail. C'est ça la modernité et le progrès ?
Aussi remarquable que le réseau Français des années 1930, avant qu'on fasse le tout bagnole et qu'on passe beaucoup d'énergie à fermer les lignes, faire passer les coûts faramineux des infrastructures routières de manière indolore dans les impôts, subventionner l'industrie pétro-automobile, et arracher les rails des tramway. Et comme les compagnies au Japon sont privées, on ne peut pas trop les accuser de dilapider l'argent public. L'autre chose de remarquable est qu'ils s'excusent quand ils ont plus de 2mn de retard ! Et passent un temps infini à s'excuser quand le train a été stoppé à cause d'un tremblement de terre.
Bref, inutile de dire que les japonais passent en moyenne beaucoup, beaucoup plus de temps dans les trains que dans les bagnoles.
Je ne pense pas que le Japon soit un pays arriéré de 80ans ou je ne sais quoi, la vraie différence est que leur espace public n'est pas consacré à la bagnole : Impossible de stationner sur la voie publique en zone urbaine, ça réduit beaucoup l'intérêt des gros tas de ferrailles quand on ne peut pas les stocker n'importe où n'importe quand.
Bref, le train de qualité plutôt que la bagnole, ce n'est pas un problème de "réalisme économique", ce n'est pas une impossibilité technique : C'est un choix politique et purement un choix politique. Et dans politique j'inclue les utilisateurs et leur comportement individualiste qui sous l'apparence d'un gain à court terme pourrit la vie à long terme.
Plusieurs commentaires facebook parlaient, aujourd'hui, d'un risque de procès à Inter à cause des vrais noms des supérieurs, prononcés à l'antenne (d'ailleurs censurés dans cette vidéo), mais je n'ai pas retrouvé de confirmation. Si c'est le cas, Radio France aurait été plus inspirée d'au moins expliquer la raison du retirage de la vidéo. Tout ça pue gentiment.