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Streaming : la nouvelle bataille de la musique

Qui va croquer la pomme en or de l'industrie de la musique en streaming ? C'est l'une des questions à laquelle devra répondre la mission Phéline, du nom de Christian Phéline, magistrat référendaire à la Cour des comptes chargé par Aurélie Filippetti de réfléchir à la question des droits musicaux. Pourquoi cette nouvelle mission quelques mois après les conclusions de Pierre Lescure ? Pourquoi des artistes comme Thom Yorke ont-ils remis en cause les bienfaits de Spotify ? Au final qui gagnera la bataille de la répartition de la valeur dans l'univers de la musique en streaming ?

Derniers commentaires

Pour mesurer l'évolution du paiement des artistes, il faudrait peut-être se demander combien ils gagnaient avant sur la vente d'un cd.
Puis diviser ce montant par un nombre d'écoute moyen (100 pour reprendre la proposition d'un message plus haut?)
Pour comparer avec 1 centime par titre sur Deezer.

Pour I-tunes la comparaison sera plus simple. 4 centime par titre vendu, soit 40 centimes environ pour un album vendu.

Quelqu'un sait-il ce que la vente d'un album physique rapporte à un artiste?
Question naïve: c'est quoi le boulot d'un producteur dans toute cette chaîne?
Le principal inconvénient de la musique numérique, qu'elle soit en MP3 ou en streaming, c'est qu'elle ne s'écoute pas, elle se consomme. Et ce n'est même pas une question de modèle économique...

Pour écouter de la musique, prenez le 33t et écoutez le. Tout change. Ce n'est pas une question de qualité (encore que le streaming, c'est de la qualité de MERDE), mais de rituel d'écoute. Le fait de prendre le temps de choisir le disque, de précautionneusement le mettre sur le lecteur, et de lancer la lecture. Et se plonger dedans. D'être pleinement à l'écoute, tous nos sens concentrés sur la Musique. Et rien d'autre.
Il y a l'industrie musicale, et il y a la musique. La première est en train de crever d'avidité et d'inadaptation, la seconde est éternelle (du moins autant que peut l'être l'humain).

Les gros producteurs et distributeurs et leur marketing de masse sont des choses devenues superflues à l'heure d'internet et de l'immatérialité. Le futur, c'est Soundcloud, Bandcamp (mon favori), Last.fm, le crowdfunding (formidable Amanda Palmer !), l'achat en ligne sur les sites de labels, sur les sites des artistes, et bien sûr dans les concerts
Sujet intéressant.
Il y a un acteur français qui aurait pu vous donner des réponses, peut-être : Qobuz, doté d'une offre assez étonnante.
(je n'ai aucun intérêt chez eux)
>"Ce nouveau mode d’écoute de la musique qui reste encore déficitaire ou à peine à l’équilibre [...], malgré de nombreux adeptes (20 millions d’abonnés dans le monde), ne satisfait réellement, si l’on en croit leurs déclarations, aucune des parties prenantes."

Si, les auditeurs! Je suis sur spotify premium depuis un bout de temps maintenant et c'est un bonheur... Plus a me faire chier avec des bout de plastique (que de tout façons depuis un bout de temps je rippais et ne ressortait plus jamais), ou avec des Go de fichiers a copier a droite a gauche et celui que je veux n'est jamais sur la bonne machine, la possibilité de découvrir des artistes d'un clique etc...

Sinon 0.01 centimes par écoute, pour un album de 10 titres, ca fait 100 écoute de l'album entier pour avoir 10 euro; ça correspond a peut prés a la vie d'un CD beaucoup écouté. En tenant compte du surcoût de la matérialité et du fait que les CD ont toujours été trop chère, je ne trouve pas ça si abusé que ça (si le partage est bien fais évidemment).

Au final est ce que ce n'est pas au major de se réadapter au monde normale après 2 décennies de folie furieuse où ils roulaient sur l'or parce qu'ils entubaient tous le monde? Voir de disparaître sous leur forme actuelle si il se trouve que l'on n'a plus vraiment besoin d'eux...
J'ai vraiment beaucoup de mal -- en prenant du recul -- à comprendre comment il est possible que les musiciens que j'écoute sur spotify soient mal rémunérés alors que j'ai dépensé plus d'argent en 18 mois d'abonnement que ce que j'ai payé pour de la musique tout le reste de ma vie.

Pour moi le modèle d'abonnement mensuel pour écouter absolument ce qu'on veut sans limite est le seul viable :

Le CD c'est un support encombrant qui devrait être mort depuis 10 ans.

Je n'ai jamais acheté d'album sans l'avoir écouté avant.

Ce genre de modèle m'a permis de découvrir des choses que je n'aurait jamais trouvé autrement.

Comme tout le monde je n'ai jamais eu de budget musique illimité alors je téléchargeais illégalement les albums que je voulais écouter si j'étais à sec (je n'aurais pas dépensé plus de toute manière, mais il y a une injustice entre les musiciens que j'ai payé en achetant leur albums et ceux dont j'ai téléchargé le travail).

Ce modèle permet de déterminer qui écoute quoi et donc en théorie devrait pouvoir reverser les revenus de mon abonnement entre les différents musiciens que j'ai écouté dans le mois.

Les musiciens méconnus peuvent percer par la qualité de leur travail. Ça me semble tellement mieux qu'un système dans lequel de grands groupes "produisent" un travail de sélection ( à notre place et souvent de la merde), et de marketing nous polluant la vie et dont on paye le prix à l'achat, et qui en plus se rémunèrent proportionnellement au succès d'un production dont ils n'ont été que des intervenants techniques.


Au final, quelqu'un peut-il m'expliquer comment il est possible que les musiciens soient sous-payés? Si tous les gens qui écoutent de la musique (ça doit quand même faire beaucoup) dépensaient 5 ou 10 euros par mois pour pouvoir écouter ce qu'ils veulent quand ils veulent, si l'intermédiaire de type spotify se rémunérait assez pour faire un profit normal (sachant que les frais d'une plateforme de musique dématerialisée sont infimes comparés aux sommes en jeu), et que le reste était distribué aux musiciens en fonction des écoutes alors comment pourrait-on avoir des musiciens sous-payés?

Qu'est-ce qui cloche exactement?
D'abord, je rappelle : sur la vente ou l'écoute d'un titre, n'est distribué de l'argent qu'à interprète principal. Les musiciens de complément, accompagnateur, ne sont rémunérés que par la production, au cachet, pour la séance d'enregistrement.
Donc, ce ne sont pas les musiciens qui sont rémunérés via la vente ou l'écoute de titre (CD ou numérique).

Ensuite, il faut voir que le marché de la musique enregistré est encore, en France, partagé en gros en 75% sur le physique (CD), et 25% sur le numérique (aux US c'est environ à 50/50). Et dans la part de marché physique, la plus grosse parties ventes (j'ai plus les chiffres en tête, mais c'est gros) se fait dans la grande distribution (Carrefour, etc), qui ne proposent en rayon pratiquement plus que le top 5.

Vous voyez qu'on est déjà très loin du "Si tous les gens qui écoutent de la musique (ça doit quand même faire beaucoup) dépensaient 5 ou 10 euros par mois pour pouvoir écouter ce qu'ils veulent quand ils veulent".

Par ailleurs, des titres vendus ou écoutables en ligne demandent quand même à être produits, c'est-à-dire qu'on n'échappe pas aux frais de productions (location de studio, cachets des musiciens…), ni aux frais pris par la distribution (il y a de la distribution numérique, ce sont des aggrégateurs, tels que Idol ou Believe, par exemple), et la moindre promo ou marketing engagée par le producteur ou par le distributeur coûte immédiatement très chère.

Et tous ces coûts doivent se répartir sur le prix d'un titre, ou sur les abonnements de streaming, le tout sur un marché resserré. Alors, bien sûr, on assiste à des batailles de chiffonniers dans la filière, chaque acteur de la filière voulant grappiller quelques euros sur le dos des autres, mais globalement ce sont des filières lourdes, qui ont un coût important, le tout sur un marché pas très gros (et il faut bien voir que le marché du disque, globalement, comparé au marché des matières premières ou du pétrole, par exemple, c'est un grain de sable comparé à un océan, il faut bien se rendre compte aussi des ordres de grandeur).

Avec un problème de base, qu'il faut quand même signaler : c'est qu'il n'y a pas grand'monde qui a vraiment envie de payer, ou disons plus précisément qui, sans en avoir forcément envie, reconnaît la légitimité de payer au prix coûtant, pour de la musique. La musique, c'est du loisir, c'est fun, c'est immatériel, c'est fait par des musiciens qui s'éclatent et se font plaisir (donc c'est pas un vrai métier). Culturellement, c'est beaucoup plus difficile à faire admettre que le fait qu'il faille payer sa baguette de pain.
C'est d'autant plus "difficile à admettre" que :
- Personne ne fait du pain gratuitement, alors que des tas de musiciens jouent et composent sans presque rien recevoir en retour (parce qu'il n'en n'ont pas vraiment la prétention). Ce n'est donc effectivement pas un métier comme les autres : c'est un exemple parfait pour distinguer emploi et travail.
- A part Jésus, personne ne sait comment multiplier les pains. Par contre, à peu près tout le monde a le Saint Esprit de la musique sur son ordinateur.
[mal placé]
"A part Jésus, personne ne sait comment multiplier les pains "
Déjà, je ne suis même pas sûr qu'il faisait exprès. Déjà.

Déjà, je ne suis même pas sûr qu'il faisait exprès. Déjà.

Oui, sinon il aurait peut-être multiplié les patisseries, tant qu'à faire. Par contre pour changer la flotte en pinard, est-ce qu'on peut vraiment lui accorder le bénéfice du doute...
Il faut lui pardonner, il ne savait pas ce qu'il faisait.
Ha, moi, je connais un gars qui a acheté une machine à pain, et qui se régale à faire des pains et à en donner à ses copains à la première occasion.
Donc, désolé, mais c'est bien la preuve que faire du pain devrait être une tâche noble, un artisanat d'art, et qu'on ne devrait donc pas avoir à payer à des gens qui ne devrait le faire que pour l'amour de la mie fraîche…

Vous vous situez comme défenseur de la pure Musique éternelle : et d'ailleurs, étrangement, ce faisant vous la sacralisez à la manière des romantiques du XIXe siècle - "art spirituel au-dessus des besoins matériels" donc noble et non monnayable, tandis que le pain c'est matériel, donc ordinaire et monnayable ; or, par ailleurs vous semblez vous moquer du religieux…
Mais moi je crois que c'est tout le contraire. En vrai, vous défendez avant tout égoïstement votre petite consommation perso de musique à votre goût.

Parce que, d'abord, s'il y a des gens qui gratouillent leur guitare à leurs heures perdues et avec des potes le week-end, ils peuvent sans nul doute obtenir des résultats très sympathiques (et j'ai sincèrement le plus grand respect pour les amateurs), mais, par exemple, devenir Pat Metheny, Jan Garbarek, Jack deJohenette, Michael Brecker, Charlie Haden - ou tout musicien de jazz d'un niveau sérieux, alors c'est une discipline à plein temps. Devenir chef d'orchestre, violoniste dans un quatuor ou un orchestre, bassoniste, flûtiste, alors c'est un job à plein temps (et ce sont des spécialisations qui, en terme de temps de formation et de compétence spécialisée, valent largement celle d'ingénieur, voire de médecin).

Alors, bien sûr, si, par exemple, on s'en fout du jazz, ou du classique, on peut balancer tranquillement que "des tas de musiciens jouent et composent sans rien recevoir en retour". Mais, on s'éloigne alors singulièrement de la belle et grande défense de la Musique, art libre et pur… Parce que, si on a un tant soi peu de véritable goût pour l'art musical en général (et pas seulement le style qu'on aime bien), on ne peut pas échapper à vouloir des musiciens suffisamment spécialisés - donc, à plein temps sur leur pratique. Or, ces musiciens, figurez-vous qu'ils mangent, qu'ils boivent, qu'ils ont des loyers à payer, et même il paraît, ces salauds de saltimbanque, qu'ils se reproduisent - et, qui plus est, jusqu'à avènement d'une société merveilleuse, ça ne vous aura pas échappé, tout cela coûte de l'argent, qui ne tombe pas (encore) du ciel.

Ensuite, vous oubliez évidemment qu'enregistrer un titre, non seulement nécessite les compétences requises dont on vient de parler (oui, la musique a beau être un art pur, ça descend pas du ciel, ça demande un gros apprentissage si on veut dépasser un certain niveau d'exécution), mais en plus nécessite un temps non négligeable de conception (et c'est pas tout le temps rigolo, bé non), de répétition (et c'est pas tout le temps rigolo, bé non), mais aussi nécessite d'employer des ingénieurs du son, des techniciens. Et puis quand on est en studio, il faut bien manger, voire se loger si le studio n'est pas juste à côté de chez vous. Et puis, pour distribuer votre musique et la faire connaître, ça ne se fait pas non plus par magie, ça demande là encore du boulot - d'autres types de boulot, eux aussi spécialisés…

Mais, bien sûr, il faudrait que tout ces gens se démènent gratis, juste pour votre plaisir - consommateur narcissique par excellence, mais se cachant opportunément derrière la défense de la "musique éternelle".
Ou alors, que ces artistes se démerdent et prennent des petits boulots pour joindre les deux bouts, par exemple - bonjour l'émancipation... (j'avais participé à un album de chanson - la chanteuse, pour pouvoir gagner sa vie tout en ayant suffisamment de temps à consacrer à la musique, avait un mi-temps dans un standard téléphonique. C'est sûr qu'on est dans la défense des artistes et l'émancipation du peuple, là…).


Alors, que des Johnny Hallyday et consort ressemblent plus à des multinationales qu'à de véritables artistes, c'est une chose ; qu'on voudrait voir, effectivement, ceux dont les dents rayent le parquet laisser la place aux autres, c'est légitime.
Par ailleurs, qu'on souhaite une société idéale où tout le monde aurait le temps de faire ce qu'il a envie de faire sans avoir de problème de rémunération, c'est encore autre chose.

Mais, en attendant la possibilité d'une telle société, on vit ici et maintenant.
Et à côté de Hallyday, de Justin Bieber ou de David Guetta, il y a des milliers de musiciens de haut niveau, qui aiment profondément la musique mais qui ont aussi besoin de pouvoir en vivre dignement.
Par conséquent, décréter que "la musique c'est trop génial que ça devienne gratuit comme ça j'en ai plein sur mon ordi et c'est pas grave parce que les musiciens c'est des purs esprits", c'est vraiment pas un service à lui rendre, à la musique.
La question est plus large.

Est-il plus important que les gens aient universellement accés a la culture, ou qu'il y ait une culture plus grande, mais réservée a une élite ?
(normalement, quiconque a grandis sous la devise de la république française devrait avoir la réponse.)

On rappelera que la notion de copyright est un abandons d'un droit naturel du public (partager, dérivé etc.) afin de favorisé la production. Et qu'il a longtemps existé des artistes qui vivait de leur art, bien avant que cette notion n'existe.

Est-ce toujours le bon choix dans une économie de l'abodance au coeur d'une civilisation construite sur des réseau d'échange d'information ?
D'abord, il ne faut pas tout confondre : copyright, droit d'auteur et pour ce qui nous intéresse ici (les interprètes), droits voisins, ne sont pas les même choses.

Ensuite, en France, le prix des concerts de musique classique sont très majoritairement parfaitement raisonnables (inférieurs au prix d'un billet de match de football). Chaque ville est dotée de médiathèques qui détiennent des fonds souvent conséquents. Les collections de CD classiques à moindre prix sont riches et variées. Youtube est rempli de vidéos d'orchestres, de quatuors, de tout ce que vous voulez.
Par conséquent, faut arrêter de nous rebattre les oreilles avec les gens qui auraient pas accès universellement à la culture, parce qu'au moins en musique, c'est parfaitement faux : c'est tout à fait à disposition, là, juste sous votre nez si vous vous en donnez la peine, et pas pour des fortunes.

Par conséquent, militez pour que les salaires en général soient plus élevés, que l'éducation à l'école soit meilleure avec plus de profs, ou autre chose, mais ne venez pas tenter de justifier par "l'accès à la culture" que le travail des musiciens (compositeurs ou interprètes) devraient être gratos.
Je fait les deux, et vous éludée les problématiques que je soulèves.

Mais si le copyright n'est pas la même chose que les droits d'auteurs, les motivations sont les mêmes.

Aller dire a un étudiant qui vis d'un bourse de 400€ qu'une place de concert a 40€ c'est trés raisonnable est un mensonge.

Je n'ais pas dit que les musiciens devrais travailler gratuitement, mais que si c'etait le prix a payer pour que l'acces a la culture soit universel, je le payerais avec joie (ceci est valable pour la totalité des formes artistiques).

Cependant, ce n'est pas le soucis, je vous invite a lire les articles de richard Stallman sur la licence globale, et voir quelles methodes permettent une répartition plus juste qu'actuellement entre les artistes, et vous verrer que ça n'est pas l'alternative qui se présente a nous (on pourrais aussi yeuté du coté du crowfunding, même si c'est moins vertueux)

je conclurais par le fait que, pour la Musique, le fais qu'un musicien doivent se vendre pour vivre, nuis intrinsèquement a la liberté de création, puisque l'art n'est plus pour lui une fin en soit (et que ça devrait l'etre).

Edit: j'ajouterais que réduire la musique a ces formes savantes quand on parle de culture, est une forme de snobisme.
Pour les étudiants, il y a des tarifs étudiants (Salle Pleyel, vous pouvez avoir des places à 10€ pour écouter l'orchestre de Paris).
Ensuite, on ne va pas fonder le statut des musiciens et toute la problématique de la filière juste à cause du seul statut étudiant.
Enfin, encore une fois (et là c'est vous qui ne relevez pas le problème de fond), militez donc pour que les étudiants puissent vivre plus décemment, plutôt que demander à ce que ce soit les musiciens qui en paient le prix !

Après, si vous venez juste ici pour dire qu'il y aurait des systèmes meilleurs à appliquer sur Internet pour rémunérer les artistes, je serai d'accord avec vous sans problème : il me semble évident qu'Internet demande encore d'inventer de nouveaux systèmes adaptés à de nouveaux usages (et la SPEDIDAM, par exemple, qui gère les droits voisins des artistes-inteprètes de complément, a toujours milité pour la licence globale).

Je réagis juste ici à l'idée exprimée plus haut qu'on aurait pas envie de payer pour de la musique parce qu'au fond, être musicien ne serait pas un vrai travail.
Cette idée est adossée à une vision de la musique que vous exprimez aussi finalement, une vision de l'art tout à fait religieuse et romantique du XIXe : l'art est but spirituel supérieur qui concerne l'âme, le musicien trouvant l'inspiration de quelque part là-haut, et qu'il ne faut surtout pas faire "redescendre" vers les choses vulgaires et matérielles de ce monde. Bon, ben désolé, un musicien il vit ici et maintenant, il ne vit pas d'amour et d'eau fraîche, ce n'est pas un pur esprit, et même si vous composez le truc le pus génial qui existe, vous serez fatalement devant la contrainte que si personne est au courant, ben votre œuvre géniale moisira au grenier - et Internet ici ne change pas la donne, tellement le web est large et foisonnant, s'y rendre visible c'est aussi du boulot.


(Sinon, quand on me parle "culture pour l'élite", j'ai tendance à avoir l'impression qu'on évoque le classique plutôt que Justin Bieber ou David Guetta - mais ce que je dis plus haut vaut exactement pour le jazz, les musiques du monde, etc. )

(édit : et il y a une différence philosophique de fond entre copyright et droit d'auteur…)
Sinon, quand on me parle "culture pour l'élite", j'ai tendance à avoir l'impression qu'on évoque le classique plutôt que Justin Bieber ou David Guetta
c'est pas joli ça.
Pour le copyright, tout à fait d'accord, ça n'a rien à voir avec le droit d'auteur, le copyright n'est qu'une question de pognon.
Ben est-ce que tu rencontres souvent des gens qui, quand ils te disent "culture pour l'élite", pensaient en fait à Justin Bieber ?
"Culture pour l'élite", c'est le cliché number one attaché au classique.
Oui ok, là je suis d'acc, j'avais mal interprété ta phrase.
Je pense que ce n'est pas, à proprement parler, un cliché.
En marge d'amateurs de tous horizons, appréciant réellement la musique classique, il existe une "élite", issue de la grande bourgeoisie, dont certains membres n'on aucun goût pour la musique quelle qu'elle soit, n'ont aucune oreille, mais se rendent aux concerts dans le seul but de s'y afficher en compagnie de personnes de leur rang social. J'en connais.
Ha oui, eux existent, en effet.
Ainsi que certains cénacles goûtant certes, cette fois, la musique, mais très fermés, très parisianistes, infiniment prout-prout, Eve Ruggieri-style.

Mais justement, ces gens-là font du mal au classique. Il ne faut surtout pas les laisser s'en emparer !

(C'est une des raisons pour lesquelles, par exemple, je suis bien content que la Philharmonie de Paris s'installe dans le 19e à Paris, à la Villette, vers l'est pauvre, à distance des beaux quartiers).
Évidement, écouté du «classique» demande une réel formation de l'oreille, a fortiori actuellement ou les accords magique nous formate.

Donc oui, c'est une culture «élitiste».

Mais ça n’était pas ce que je voulait dire, j'entendais une élite plus large: ceux qui ont des revenus suffisant pour acheté la culture légalement, et cela met M. Bieber dans le même panier que l'orchestre philharmonique de paris*.


*: a noté que la «grande musique» est financièrement souvent plus accessible que la musique contemporaine, mais comme la «grande musique» n'est pas la Musique et que la culture née de la diversité, ça n'est pas suffisant.
Donc oui, c'est une culture «élitiste».


Ben non. Ça n'est élitiste que par représentation sociale. Pas le temps de développer, mais il n'y a pas besoin de formations de l'oreille, de connaissance particulière - juste un esprit ouvert, et (et c'est ça le plus difficile) débarrassé de ces représentation sociales. Les gamins de 5-6 ans le savent bien : passez-leur du Brahms, du Bartok, ou du Beethoven, ils adoreront sans distinction.

Ensuite, c'est le même problème abordé récemment sur ce site par Anne-Sophie Jacques : acheter français serait trop cher. Et si c'était pas plutôt les salaires qui sont trop bas ?
Je trouve Nietzsche plus rigoureux quand il prône un " sérieux dressage artistique" dans sa cinquième conférence " sur l'avenir de nos établissements d'enseignement", Gallimard p.132.
Ha mais c'est pas incompatible : changer les représentations sociales peut demander un sérieux dressage artistique !
Vous n’êtes pas assez précis pour me reprendre:

les droits d'auteurs ont deux composantes:
- les droits moraux (qui s'attellent notamment a protégé la paternité d'une œuvre
- les droits patrimoniaux (exclusivité, restrictions des travaux dérivée etc.) qui sont philosophiquement identique au copyright.

Si les premiers sont important (et positifs), les seconds une nuisance a la création libre (et a l'universalité de la culture).

Donc l'un intégrant l'autre, dire «ça n'a rien a voir» est un peu gros.

Refuser une marchandisation de la culture ça n'a rien a voir avec une vision religieuse de l'art. C'est par exemple considéré que la paye d'un professeur n'est pas légitime parce qu'il a de la connaissance, mais parce qu'il passe du temps a la transmettre (d’ailleurs, il est payer a l'heure, pas au chapitre). C'est considéré que les brevets sur les concepts plutôt que les applications sont une nuisance (parce que la connaissance ne s'enchaine pas).

Par extension, un musicien doit être payer pour le temps qu'il passe a faire de la musique (par exemple en concert, mais on peut étendre cela aux répétitions, temps de composition etc.) .

Une musique est une culture au même sens qu'une équation, qu'un programme informatique ou qu'une recette de cuisine. Ni plus, ni moins.
j'aurais dû dire « c'est très différent », pardon ;)
pour le reste, désolé, je n'ai pas suivi tous les échanges, pas trop le temps.
Le copyright étant attaché à l'objet, le droit d'auteur à l'auteur, c'est radicalement différent. Le premier transforme une œuvre en "objet" marchand, le second exprime au contraire le fait qu'une œuvre en est une, rattachée à son auteur.

Vous ne voyez la chose que du point de vue "ouiin, faut que je paie". Ça fait beaucoup de choses identiques au copyright, à ce compte-là.

Une œuvre est le fruit du travail d'un auteur. S'il le désire, il peut tout à fait faire le choix de laisser son œuvre à disposition gratuitement, et de la diffuser ainsi.

Mais il n y'a aucune raison de forcer tout le monde à faire ainsi : dès lors qu'on valide qu'une œuvre est rattachée à son auteur en tant que son travail, on ne peut pas l'obliger à ne pas en disposer à sa guise, et par exemple, d'en exiger une rémunération via le droit d'auteur ) - surtout, si, par exemple, son activité de création lui prend un temps énorme pendant lequel il n'est pas rémunéré directement.

Sachez qu'un programme informatique est tout à fait défendu par le droit d'auteur, et que pour les recettes de cuisine, beaucoup voudraient qu'elles bénéficient aussi du statut "d'œuvres de l'esprit" (elles sont pour l'instant considérées comme un savoir-faire).
« Une œuvre est le fruit du travail d'un auteur. S'il le désire, il peut tout à fait faire le choix de laisser son œuvre à disposition gratuitement, et de la diffuser ainsi. »

Vous partez du principe que, passé la première diffusion, c'est un droit légitime de l'auteur que de contrôler ce qu'on en fait, dérive.

C'est très discutable, et c'est, de plus, une construction moderne (et qui n'a rien de «naturelle», au contraire).

Le fait qu'un auteurs puisse cédé ces droits patrimoniaux a un tiers (un éditeur, a tout hasard) transforme son œuvre en objet marchand, ne vous en déplaise.
Non, en effet, ce n'est pas naturel, comme tous les droits. Les droits de l'Homme aussi, sont des constructions modernes - et alors ? Les droits sont théoriquement faits pour défendre les parties faibles contre les parties fortes. Un auteur est une partie faible face aux éditeurs et industries culturelles.

Un auteur peut choisir de céder ses droit patrimoniaux : c'est un choix, et non pas le fait que l'œuvre devienne objet marchand (ce que fait automatiquement le copyright). De fait, vouloir retirer ce choix à un auteur, c'est effacer ses droits moraux - et laisser les industries culturelles faire du business sans qu'il y puisse quoi que ce soit.
Je ne reproche pas la construction de droit, mais la présentation de celui-ci comme une évidence, alors qu'il est très discutable.
(ce que j'ai dit, précédemment)
Diane Tell qui est peut-être encore abonnée à @si (bien qu'elle ne se soit plus connectée depuis juin^^).
Sinon sur le fond du sujet que dire, toujours une histoire de gros sous, et toujours les mêmes qui sont lésés, les artistes sans notoriété.
Moi j'ai encore laissé passer la date d'échéance de mon contrat SACEM, suis reparti pour 10 ans d'obligation de déclarer la moindre œuvre que je compose (et n'ai pas le droit de diffuser mes chansons comme je l'entends). Ça tombe bien, je compose plus.
Première chose à se rappeler : l'Adami concerne les musiciens-interprètes principaux (c'est-à-dire la vedette du disque, celle qui a son nom sur la pochette et fait la promo) : ceux-là ont des avances sur recette et des parts d'intéressement sur le nombre de vente de disque, en plus des cachets perçus à l'enregistrement. On ne parle donc pas ici de n'importe quels musiciens !

Les autres musiciens (batteurs, guitaristes, orchestre...) sont appelés musiciens-interprètes de complément (sic), et leurs droits sont cette fois gérés par la Spedidam : eux ne sont payés qu'au cachet, et leurs droits voisins ne concernent que d'éventuelles rediffusion en radio, télé, etc.

Ensuite, je ne vais pas vous infliger le calcul en détail ici, mais il se trouve qu'effectivement, si un site de vente en ligne ou de streaming veut être rentable, c'est très difficile, malgré l'impression de facilité de production que laisse le numérique.
Il est par exemple question qu'Orange ne renouvelle pas son partenariat avec Deezer - et dans ce cas, Deezer va avoir beaucoup de mal à tout simplement survivre sans la manne d'Orange derrière. Toutes les plateformes de vente ou de streaming en France on beaucoup de mal, et beaucoup ont déjà fermé. Une des raisons, c'est la distorsion de concurrence avec Itunes ou Amazon, qui sont d'une part adossés à des ventes de matériel massives, vendent sur un marché mondial (des pertes ici sont rattrapées par des gains là), et bénéficient en Europe de taux de TVA record parce que basés à Bruxelles par exemple.

De leurs côtés, les producteurs classiques restent frileux et ne voient encore le numérique que comme un complément qui vient compenser les pertes du CD. Et surtout, chacun reste dans son coin, il n'y a aucune fédération, ce qui rend tout le monde extrêmement fragile. Un bon moyen de sortir de cette situation serait pourtant, peut-être, de fédérer les forces des différents producteurs pour monter une production en ligne en commun, ou d'avoir une société de gestion spécifique (comme la Sacem, Spedidam, etc.) - mais les logiques commerciales de chacun sont bien trop ancrés et en concurrence pour que cela voit le jour à court terme.
yop
c plutôt interessant sauf que je ne suis pas d'accord avec la conclusion.
La théorie de la longue traine n'est pas vérifié et l'effet de concentration sur plusieurs artistes se vérifie toujours, on peut par exemple le contaster avec les youtubers. Ce sera pareil avec le streaming.
On parle vraiment de musique, là ? inutile, je suis déjà sorti

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