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Sidi Bouzid et Nantes

Que faut-il, pour faire une révolution ?

Derniers commentaires

Très belle chronique, très bien écrite.
"Ils sont grands parce que nous sommes à genoux", vous devriez inviter Étienne de la Boétie ! ;-))
très drôle et pas drôle du tout en même temps...
L'IPEMED est dirigé par Jean-Louis Guigou (le mari d'Elisabeth)... On n'en sort pas !
A Sidi Bouzid, l’humiliation (qui a servi en effet de détonateur) a symbolisé une réalité faite d’injustices bien au-delà de la population des vendeurs de fruits.

Sans rien enlever à votre comparaison, il y a dans le cas de la France deux différences qui me paraissent devoir être soulignées :
- En France l’humiliation vient d’un choix politique et non d’une bavure dans un rouage de l’administration. Choix réitéré puisque ce n’est pas la première fois que Nicolas Sarkozy lance se message subliminal : moi je suis du côté de l’ordre et des victimes ; la gauche et les juges sont du côté des délinquants ;
- S’il y a bien détonation parmi les juges et que leur indignation est très probablement comprise par d’autres (profs qui voient les classes gonfler en effectif ; @sinautes …), il n’est pas certain que le pari de Nicolas Sarkozy soit perdant. Si une grande majorité de Français serait (je pense) d’accord pour dire qu’il n’aurait pas dû attaquer les juges avec ces mots là, à ce moment là …. , je crains que les Français soient très nombreux à retenir de l’évènement d’ici quelques jours : les juges Français sont laxistes (ce qui est faux) ; Nicolas Sarkozy se bat sincèrement pour notre sécurité. Le Juge n’a peut-être pas la proximité avec « les vrais gens » qui pourrait permettre à la détonation de dépasser les murs des tribunaux.

Mais si je me trompe et que la détonation a un réel effet, y compris chez certains téléspectateur des JT de TF1, là Nicolas Sarkozy va devoir revoir sa méthode pour 2012.

J’ajouterais bien entendu une 3ème différence qui est que – aussi éloigné que Nicolas Sarkozy soit d’un idéal Républicain (liberté, égalité, fraternité ; séparation des pouvoirs …) – la comparaison Tunisie / France mérite toujours d’être relativisée. Du moins tant que Daniel ne dort pas à la Santé pour subversion. Ce qui pourrait pour le coup servir de détonateur, surtout le jour où Judith, lui rendant visite, aurait décidé que le suicide par immolation de Daniel serait le sacrifice nécessaire à la cause.

Mais Daniel me souffle que l’immolation de Judith - prof et femme - serait un détonateur plus efficace que celle d’un journaliste.
Et à votre avis, qu'est-ce qui fait que le mouvement des juges ne va probablement pas déboucher sur une révolution alors qu'en 1789, les avocats et les juges des parlements de province et de Paris avaient impulsé la Révolution, et qu'est-ce qui fait que le suicide de Sidi Bouzid débouche sur une révolution alors que les précédents n'ont débouché sur rien ?
2011 "année utile" pour Sarko...
Alors fais lepour nous... dégage.

SEMIR
"Mais là, quelque chose ne passe plus. Il faut croire qu'il y a, dans l'ADN des juges, un je-ne-sais-quoi qui les rend particulièrement sensibles à l'injustice, ce qui ne serait pas étonnant."

Bon, en même temps, l'application en France des peines planchers ne semble pas/plus trop déranger cette corporation...
On peut passer, oublier même, beaucoup de choses. L'humiliation, jamais.

Et le retour de bâton est toujours terrible.

C'est LE mode de fonctionnement de Sarkozy. C'est le mode de fonctionnement des petits lorsqu'ils ont un brin de pouvoir.

Pour s'en convaincre définitivement, il suffit de lire la deuxième page du Canard. La soumission des humiliés y est ahurissante.

Mais ce sont des courtisans au cuir tanné dont c'est également le mode de fonctionnement, qui en redemandent, qui s'en arrangent et qui s'en servent comme base de négociations.

Cette humiliation ne compte pas.

Par contre, celle de la Justice, des producteurs de lait, des enseignants, des salariés, des chômeurs, de la Police, des locataires, des habitants de la Dordogne, de vous, de moi, celle-là compte. Plus que tout.

Cette humiliation est subie parfois dans les pires conditions et le retour de bâton des insoumis est à la mesure ce ce qui a été subi.

Avec d'autant plus de violence que l'attente a été longue pour laver cette humiliation.

C'est la seule chose qui me fasse tenir debout : l'espoir que l'insoumission vaincra et que cela ne prendra pas des dizaines d'années.
Des mots mis sur l'écoeurement que provoque en nous,jour après jour,le récit d'évènements insupportables...A moins de couper toute source d'information pour se mettre à écouter Mozart Bartoli ou d'autres enchanteurs,on est plongé dans le drame,parfois l'horreur,souvent l'incompréhension.Alors le "qu'ils dégagent" nous submerge.
Que les mensonges,les injustices,les extravagants pouvoirs de nuire des puissants,quels qu'ils soient ,soient éradiqués une fois pour toutes...
Remarquable 9:15 dont l'inspiration mérite explicitation. Elle fait apparaître la nature du conflit opposant structurellement: non, à proprement parler, gouvernants et gouvernés — mais dominants et dominés. En dérive la différence de choix et de sens politiques entre les deux "partis". Pour les dominants, il s'agit de la politique de puissance déterminée, devant toute manifestation de résistance, à exercer son "pouvoir" comme Orwell l'a symboliquement figuré : une botte écrasant le visage de l'opposant. Du côté adverse, significativement figuré, lui, par par un visage écrasé, il s'agit d'une politique de la dignité sur l'"efficacité" de laquelle Orwell n'entretient guère d'illusion. Mais il s'agit en l'occurrence d'opposer à l'"efficacité" de la Realpolitik, une tout autre efficience: laquelle constitue le sens de cette "décence ordinaire" qu'Orwell nous invite à apercevoir dans la conduite populaire. Quoi que puissent faire les dominants, ils ne sauraient jamais arriver, même en leurs fantasmes, à effectivement l'écraser. D'où la subséquente possibilité de ce qu'on appelle "révolution" dont la double condition est aussi connue que l'effectuation à devoir constamment renouveler.
Le crachat, c'est la goutte d'eau.....
"Il faut croire qu'il y a, dans l'ADN des juges, un je-ne-sais-quoi qui les rend particulièrement sensibles à l'injustice"

C'est une mutation génétique toute récente, alors.

Je suppose qu'il n'y aura pas, cette année, de commémoration officielle du soixante-dixième anniversaire de la prestation de serment de fidélité au Maréchal*. Dommage, cela nous aurait permis de nous souvenir que tous les magistrats, à l'exception d'un seul, s'étaient soumis.

L'ADN et la tradition, c'est plutôt la magistrature couchée. Pour l'insoumission, j'attends de voir.



* Ça vaut un point Godwin ?
Ça va péter dans l'éducation nationale... Pareil : de moins en moins d'effectifs, de moyens, des humiliations et des crimes, oui, des crimes contre l'éducation : mutilation des CAPES et suppression de l'agrégation de lettres, et bientôt des autres... Déjà, à l'université Lyon 2, on se prépare... Pour l'instant, les gens n'en reviennent pas, ils sont sonnés... Mais après... après... ils vont se réveiller !
l'humiliation est un ressort terriblement efficace. Comme peut l'être aussi la honte qui s'abat sur des citoyens accablés par tant de vilénie.
Hier soir, ce "pauv' poulet" d'Apatie n'avait plus le cœur d'amuser la galerie avec les déboires de mam face à la laitière désarmante; le juge Alphen, pourtant peu sympathique, avait toute la nôtre, pour supporter d'être à côté de cet imbécile d'Estrosi répétant les insupportables "éléments de langages" du "drame Laetita". Et l'écœurement monte, nous gagne. Les magistrats sont en grève, ils manifesteront jeudi. Soyons tous à leur côté, leur humiliation est la nôtre.
Effectivement, vous avez raison, il y a comme un lien entre ce qui s'est passé en Tunisie et ce que nous commençons à voir en France...
C'est ce que je ressens... je sais aussi qu'il faut toute proportion gardée mais le lien est là...
Le mépris y est pour quelque chose c'est vrai mais aussi le fait pour le peuple d'être acculé...

La solution ?
Pour moi c'est l'opinion publique.
Oui, ce que la Tunisie nous a montré puis ensuite l'Egypte c'est la force de l'opinion publique pacifique.

Un Président qui essaie de tout contrôler... point commun avec Ben Ali
Un Président qui serre la bribe au peuple mais qui pour ce qui le concerne est un "grand jouisseur"... point commun avec Ben Ali encore etc...

Hortefeux s'en était pris à la justice aussi au mépris de la séparation des pouvoirs alors que des policiers avec quasiment trafiqués des preuves pour condamner un innocent !!! (sic sic et resic)
Hortefeux, ce même personnage, qui affirmait à "l'Arabe auvergnat" (je sais plus comment il s'appelle) :"quand il y a justice, il y a danger".
Alors, pourquoi Sarko dirait différemment de son ami ?

Vive les Juges, Avocats, Greffiers, Secrétaires, Policiers aussi qui défendent encore la dignité de leurs institutions !!
A quand des journalistes qui enfin remonteront leurs froques au lieu de le baisser devant le petit Président ?
:-))))))


SEMIR
Pourquoi les journalistent utilisent toujours "immoler" pour décrire quelqu'un qui se met le feu ? Immoler veut dire "offrir en sacrifice" (normalement à une divinité). Il n'y a pas de notion de feu dedans. Ce n'est pas parce que certaines personnes s'étaient immolées par le feu que se mettre le feu est s'immoler... qui n'est d'ailleurs jamais employé dans d'autres contextes dans la presse (par exemple ceux qui se font exploser).

Cela ferait peut être un petit sujet pour Anne-Sophie.
Combien d'humiliations, d'injustices, de "conflits d'intérêts" faudra-t-il pour qu'on se décide enfin à déboulonner le tyranneau saur ?
Excellente chronique Monsieur Matinaute... Ce à quoi, en vieux con, j'ajoute kekan le Parlement se révolte on ne donne pas cher de la tête du monarque, fût-il bling bling en personne... C'est une leçon de l'Histoire que le dénommé Chatel ignore car trop inculte. Son maître n'en a même jamais entendu parler... d'où la gaffe.
Bien inspiré, bien écrit. On n'ose rien dire après ça.
Si ce n'est : "Bravo !"
Papy Stéphane ajouterait :"Indignez-vous!"

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