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Ruffin : "Brel a fait de moi un homme de gauche"

L'histoire de cette émission a commencé début mai : François Ruffin poste une vidéo sur Youtube où il parle brièvement de Jacques Brel. Il n'en aura pas fallu plus pour intriguer Daniel Schneidermann : qu'est-ce qu'un responsable politique de gauche comme Ruffin peut avoir en commun avec Brel, chanteur qui n'a jamais éprouvé le besoin de s'engager politiquement ? Pour en discuter, deux invités : François Ruffin, député France Insoumise ; et Bruno Hongre, auteur de L'Univers poétique de Jacques Brel (Ed. L'Harmattan).

Commentaires préférés des abonnés

Avec un tel thème de discussion, on comprend mal que  cette chanson ne fut point évoquée.


Jaurès Jacques Brel


Ils étaient usés à quinze ans
Ils finissaient en débutant
Les douze mois s'appelaient décembre
Quelle vie ont eu nos grands-parents
Entre l'a(...)

La tirade de Jacques Brel sur les femmes qui ne rêvent que de leur oeuf pendant que les mecs rêvent de grands espaces est étonnante. Des femmes qui rêvent de s'envoler, de tout planter là, y compris leur couvée, zètes sûrs que ça existe pas? 


Du (...)

Daniel, bien sûr que si, Brel a chanté à la Fête de l'Humanité dans les années soixante. C'était Suzanne Gabrielo qui présentait les artistes à cette époque. J'avais 14 ans,  j'y étais, au tout premier rang, et c'est un souvenir inoubliable.

(...)

Derniers commentaires

Juste pour dire publiquement : on s'en fout de la chemise. Le ridicule est du côté assemblée et règles. Comme les amendes pour tenue vestimentaire pendant que d'autres dorment ou ne viennent pas. Pitoyable. En fait, passer par au-dessus, remettant sa chemise face à une demande médiocre, c'est noble. Et ce qui ferait gamin, c'est d'entrer en lutte sur ce détail.

J'ai 25 ans et je suis "tombée dans Brel" à cause de ma prof de français de seconde qui nous avait fait travailler sur deux de ses chansons, et effectivement, je n'en sors plus !


Brel est difficile à classer. Ses textes et son comportement vis à vis de l'argent (il le donnait à tout le monde, associations ou amis) me font dire qu'il était de gauche. Mais sa façon de vivre en mettant la liberté au dessus de tout, me fait dire qu'il était individualiste. Donc Brel était un individualiste de gauche...? En tout cas, il a bien soutenu Mendès France en 1967 et a écrit la magnifique chanson Jaurès.


Ensuite, Brel n'a jamais critiqué les bourgeois. Je pense qu'il s'en fichait des classes sociales. Mais il dénonçait l'embourgeoisement, c'est à dire un certain comportement qui mène à l'immobilisme, à l'assagissement, au manque d'ouverture d’esprit, au renfermement sur soi ou dans une communauté. Pour éviter ça, il faut bouger, rester curieux ; il faut "aller voir" comme il disait sans arrêt. Et c'est quelque chose que j'essaye d'appliquer tous les jours grâce à lui et ça me réussi !


Au sujet de la chanson Les Bonbons 67, elle n'est pas réac mais ironique. Si on prend le temps d'écouter les paroles, on constate, dès la 1ère version Les Bonbons, que Brel y fait le portrait d'un perso ridicule, malhonnête, versatile : il n'a ni sentiment amoureux, ni opinion personnel, ni sincérité. Il tente de masquer un manque de personnalité. On remarque aussi qu'il est moqué et rejeté, ce qui l'a peut-être rendu aigris.


Dans la deuxième version, le personnage est encore plus ridicule. Il paraît plus sûr de lui, mais est encore plus faux et cherche à se donner un genre. Il se contente de suivre un mouvement. Est-ce que le fait d'adopter telle mode, telle coupe de cheveux est une preuve d'engagement personnel ? Quand on est sincère dans ces convictions a-t-on besoin de déclarer "Enfin, j'ai mes opinions" de là sorte ? Lorsqu'il crie "Paix au Vietnam ! ", il n'y a aucune sincérité. Ici, Brel fustige les suiveurs sans convictions, les insipides qui font semblant, s’acclimatant aux vagues du moment uniquement pour se forger une image, une personnalité artificielle pour avoir l'air (écouter aussi sa chanson "Les moutons"). Mais l'auteur ne se moque absolument pas du fait d'être contre la guerre du Vietnam. Brel était anticonformiste et anticommunautariste.


A la fin de la chanson, le personnage est tellement versatile qu'il finit par offrir ses bonbons à un homme, qui plus est, flamingant. Moi qui suis lesbienne, je n'y vois pas là de l'homophobie, mais de la provocation envers une des cibles favorites de Brel, les nationalistes flamands, qui étaient (et sont encore je crois) pour la plupart des catholiques très conservateurs. Brel savait pertinemment que ça déplairait à une partie de la Flandre et ça n'a pas loupé : cette chanson a fait scandale là-bas. Je suis d'accord pour dire que ce n'est pas très intelligent d'avoir utilisé l'homosexualité comme un doigt d'honneur, mais de là à en conclure que c'est un homophobe, non ! D'ailleurs, je vous invite à écouter attentivement les paroles de sa chanson "Les Bergers", et vous rappelle que Brel a dit de Michou, avec qui il était très ami : "Je l'aime beaucoup, parce que c'est un homme, un vrai et que dans la vie, on n'en rencontre pas tellement".


Accuser un chanteur de réac et d'homophobe uniquement en se basant sur une seule chanson me parait trop réducteur. En fouinant sur le net, j'avais trouvé une interview où Brel parlait de mai 68 : il soutenait clairement le mouvements des jeunes et disait avoir été assez fier que ses chansons "Quand on a que l'amour" et "La Colombe" aient été reprises à la fois par des militants contre la guerre d’Algérie et contre la guerre du Vietnam. Hélas je ne retrouve plus cette interview, mais j'ai trouvé l'extrait d'une autre qu'il a donnée en avril 68. Tout comme la philosophie de vie de Brel, on ne peu pas dire que ses propos ici soient ceux d'un réac : https://www.rtl.fr/actu/debats-societe/cinquante-ans-de-mai-68-ce-qui-se-passait-a-l-odeon-ca-ne-me-concernait-pas-pour-hallyday-7793246319


Quant au fait qu'il soit misogyne, il l'était probablement, comme beaucoup d'artistes à son époque. Ma grand-mère m'a dit que les femmes elles-même étaient misogynes en ce temps là. C'était dû à l'éducation. Peut-être que Brel aurait évolué avec la société s'il avait vécu plus longtemps, comme Aznavour qui lui aussi était très misogyne à une période et beaucoup moins, voire plus du tout après. Pour autant, je ne pense pas que Brel était phallocrate : il était capable d'admirer des femmes (Colette, Marie Curie ou même sa propre mère dont-il était très proche, par exemple). Et c'est lui qui a poussé Barbara, dont il était très proche, à écrire elle-même ses propres chansons. Je crois qu'il avais très peur des femmes ; pour lui, elles étaient manipulatrices, calculatrices et intéressées, donc il s'en méfiait. Cela avait-t-il aussi à voir avec ses expériences personnelles ? Chez lui, je trouve que cette misogynie s'apparente à une espèce de rancœur tenace d'ado blessé, presque à un désir de vengeance. En tout cas, quand on écoute les témoignages de femmes qui l'ont côtoyé, elles le décrivent toutes comme un hypersensible et un grand timide. Je pense qu'il y avait des artistes bien pire que lui sur ce sujet, comme Ferre ou Gainsbourg et ses sous-entendus pédophiles dans certains de ses textes.

C'était une bonne idée, Brel et Ruffin pour une fin de saison, mais alors, je n'en peux plus des prises de paroles intempestives de Daniel, qui parle trop, n'écoute pas bien, ne laisse pas le temps aux autres de s'exprimer, sauf cette fois, M. Hongre, qui, lui aussi, a monopolisé la parole.


Dans ce cas, fallait faire un duo Schneidermann-Hongre. Pourquoi inviter Ruffin dont l'émotion était palpable dans son regard si triste, là. Vous m'avez gâché l'émission. Daniel, un peu de retenu, vous n'êtes pas l"invité du plateau !!! pffff

Bonjour,
S'agissant de la différence entre misogyne et phallocrate, Bruno Hongre m'a fait douté quelques instants sur le sens de qu'est une personne misogyne, suggérant que cette dernière n'avait pas de mépris pour les femmes, mais simplement peur de celles-ci. C'est un peu exagéré si l'on se réfère aux définitions que fournissent le Larousse et le CNRTL:
http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/misogyne/51773?q=misogyne#51646
http://www.cnrtl.fr/definition/misogyne
J'ai par ailleurs apprécié l'émission qui m'a fait découvrir un peu plus Brel, mais ai trouvé dommage que cette imprécision ne soit pas corrigée.
Cordialement,
Baptiste

Un homme de gauche bien macho comme l'était Brel .. la honte pour la gauche y'a pas plus macho que ce type, les femmes ne sont que des objets amour physique, surement pas des être humains. J'aurais préféré Ferrat , ma môme , c'est autre chose , pas une starlette .. donc qq , pas comme Brel. Vous faites peur les bobos d'être aussi convenus , aussi machiste. a lire MLF psychanalyse et politique (ce que dis depuis 10 ans y est ...et moi sans bac, sans groupe, juste en vivant les yeux ouvert, sans me cacher la duplicité du système ).

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Je trouve en plus très rafraichissantes les interrogations de Ruffin : comment faire collectif avec des êtres tous émancipés. ?

Comment le "je" peut-il devenir un "nous" ?

Je pense aussi que c'est la grande interrogation de demain, et ça devrait être celle d'aujourd'hui.

Nous sommes sans doute dans une phase où politiquement, le monde se referme sur nous et va nous engloutir. C'est très probable, parce que justement, nous ne posons pas les bonnes questions... Après l'émancipation individuelle et des minorités, il faut bien se rassembler et parler collectivement. Parce que nous sommes des animaux sociaux, et avons besoin de "polis" dans le sens grec, de nous rassembler, de débattre... Et parce que nous devons savoir où nous voulons aller, sans que personne ne soit laissé sur le bas-côté. Y compris ceux qui ont peur de s'émanciper. Trop difficile, trop risqué, pas envie, trop à perdre.

Même si le questionnement ne vient pas cette fois au jour (quoi ? Mais l'individu est libre par essence, nous n'avons besoin de rien, et surtout pas des autres, qui veulent limiter notre liberté de faire n'importe quoi...), il est primordial, et il faudra en tenir compte pour demain.

L'avenir n'est écrit nulle part, et tout peut changer d'une année sur l'autre,

Point n'est besoin d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer, disait Guillaume 1er d'Orange-Nassau.


Même si le cycle historique ne nous est pas favorable, et qu'il prélude sans doute, effectivement, à un effondrement général, il repartira d'ici quelques décennies, et alors, il faudra que les outils rhétoriques soient prêts et en état de fonctionnement. Or Ruffin tâtonne et exprime réellement cette interrogation qui devrait être celle de la gaucne en général.

Les temps sont obscurs, mais foisonnants...


Une bonne idée d'inviter Ruffin, surtout sur un sujet aussi glissant et intéressant.

Franchement, le côté un peu naïf qui ressort habituellement de François Ruffin est battu en brèche par cette émission.

Il n'est pas candide et désarmé, il tente seulement de résoudre des problèmes politiques à travers sa sincérité , son alacrité et sa détermination.

Il n'a pas d'utopie et ne rêve pas d'une humanité différente, simplement d'un monde différent, plus égalitaire et plus heureux.

Belle personne.

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 "Les bombons  bis" :  ' Schneidermann insupportable qui coupe la parole à ses invités (voir l'attitude fermée Ruffin pendant toute cette séquence, son regard désolé à  50'43") et qui explique que lui seul a bien compris.

Ruffin lui cloue le bec (clot la séquence) avec Olympia 64 (j'y étais).  Bravo! Amsterdam ce soir là !!!!

Ruffin: "Je ne suis pas que de gauche"

et  en même temps, Daniel non plus n'est pas que de gauche.

D'accord avec Cultive ton Jardin, quand j'entends le passage d'interview sur l’œuf et le gars qui veut aller de l'autre côté de la colline, je me dis, "m'enfin, mais je rentre pas dans tes cases, Jacques ! Je suis une fille et je veux aller voir de l'autre côté de la colline ! T'en fais quoi, de nous ?"


Malgré tout, on n'arrive pas à trop lui en vouloir. Parce que c'est Brel, donc que même quand c'est un peu énorme, c'est dit avec sensibilité et humour, et puis, parce qu'on sent bien qu'il construit là lui-même les conditions de son propre malheur amoureux. Si tu penses que toutes les femmes veulent juste un oeuf, tu ne trouveras pas celles qui seraient bien allées faire pilote avec toi.


Sinon, la bande de potes, dans les Bourgeois, c'est celle de Brel : Jojo, c'est son grand ami, cf la chanson du même nom (Pierre, c'est le prénom de son frère mais je ne suis pas assez versée en Brelologie pour savoir s'ils traînaient ensemble). Signe de plus qu'il n'est pas en train de regarder l'embourgeoisement du voisin, mais de rigoler de son potentiel (et terrible) futur de notable.


Un bisou pour Ruffin, sinon.

émissions sur l'effonfrement .....décadence (M.Onfray)?

Une émission très intéressante . Il est plus facile à Daniel de parler de Brel que de Claude Lanzmann ( voilà , c'est dit) . Je crois que M. Hongre ( j'ignorais que c'est lui François Brune dont j 'appréciais  l'humour décalé ,marqué par l understatement , de ses chroniques) a raison . L'oeuvre d'un artiste ne s'explique pas par sa biographie ,mais plutôt par la tradition littéraire .M Hongre a eu raison de souligner que Brel était l'héritier de Baudelaire ou de Rimbaud . Je vous ai trouvé sévère avec Brel acteur . Je trouve que vous sous estimez la dimension belge de l'oeuvre de Brel , la société belge de l'enfance de Brel était très marquée par le catholicisme ,le conformisme bourgeois ,mais aussi par le carnaval  ( cf les tableaux  de Breughel) . Je crois que l'on trouve ces dimensions chez Brel , révolte , sympathie pour la culture populaire belge

(Vers  28 ‘)

François Ruffin, à propos de l’extrait de l’interview  possiblement misogyne et/ou  phallocrate :

On entend les rêves muets.

Ou alors 

On entend les rêves muer. 


Magnifique ^^

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Cadeau pour cadeau Rufin a du boulot sur la planche) :

« Pour étouffer par avance toute révolte, il ne faut pas s’y prendre de manière violente. Les méthodes du genre de celles d’Hitler sont dépassées. Il suffit de créer un conditionnement collectif si puissant que l’idée même de révolte ne viendra même plus à l’esprit des hommes.

L’idéal serait de formater les individus dès la naissance en limitant leurs aptitudes biologiques innées. Ensuite, on poursuivrait le conditionnement en réduisant de manière drastique l’éducation, pour la ramener à une forme d’insertion professionnelle. Un individu inculte n’a qu’un horizon de pensée limité et plus sa pensée est bornée à des préoccupations médiocres, moins il peut se révolter. Il faut faire en sorte que l’accès au savoir devienne de plus en plus difficile et élitiste. Que le fossé se creuse entre le peuple et la science, que l’information destinée au grand public soit anesthésiée de tout contenu à caractère subversif.

Surtout pas de philosophie. Là encore, il faut user de persuasion et non de violence directe : on diffusera massivement, via la télévision, des divertissements flattant toujours l’émotionnel ou l’instinctif. On occupera les esprits avec ce qui est futile et ludique. Il est bon, dans un bavardage et une musique incessante, d’empêcher l’esprit de penser. On mettra la sexualité au premier rang des intérêts humains. Comme tranquillisant social, il n’y a rien de mieux.

En général, on fera en sorte de bannir le sérieux de l’existence, de tourner en dérision tout ce qui a une valeur élevée, d’entretenir une constante apologie de la légèreté ; de sorte que l’euphorie de la publicité devienne le standard du bonheur humain et le modèle de la liberté. Le conditionnement produira ainsi de lui-même une telle intégration, que la seule peur – qu’il faudra entretenir – sera celle d’être exclus du système et donc de ne plus pouvoir accéder aux conditions nécessaires au bonheur.

L’homme de masse, ainsi produit, doit être traité comme ce qu’il est : un veau, et il doit être surveillé comme doit l’être un troupeau. Tout ce qui permet d’endormir sa lucidité est bon socialement, ce qui menacerait de l’éveiller doit être ridiculisé, étouffé, combattu. Toute doctrine mettant en cause le système doit d’abord être désignée comme subversive et terroriste et ceux qui la soutiennent devront ensuite être traités comme tels. »

Günther Anders, "L’Obsolescence de l’homme", 1956

Cher Daniel, un artiste ne se préoccupe pas forcément de savoir si ses paroles sont de droite ou de gauche. Il essaie de parler aux coeurs des gens, de les toucher d'une façon qui dépasse le monde des concepts. La tronche dépitée de Ruffin quand vous essayez de caser Brel dans ces cases en dit long. 

Bâtir toute une émission sur une référence un peu obscure de M. Ruffin à Brel... Ça me semblais léger à la lecture de l'intro. 

Après avoir regardé l'émission c’était effectivement bien léger. Une émission d'avant départ en vacance quoi.... 


A venir une serie sur l'éffondrement ? @si fait du decryptage des media non ? Comment donc allez vous faire pour decrypter un thème qui n'est absolument pas traité dans les médias ? Sur toutes une série d'émission ?



mon brel à moi c'est l'homme de toutes les tragédies. Brel est un pessimiste heureux qui recharge ses batteries à chaque fois que les souffrances universelles qui le traversent inondent son récit . il est connecté à une mére dépressive  qui le dévore de l'intérieur et il s'est battu en vain et à été avalé  par la figure mortifére de sa mére qui avait perdu des jumeaux et qui ne s'en était jamais remise .Il puise dans la figure de sa dernière compagne la vie qu'il recherche car au fond brel est mort depuis longtemps et les fortes émotions qu'ils  convoquent dans ses chanson sont toujours une tentative de se réanimer d'attester de sa présence au monde fort ébranlée par le regard absent de sa mère dans son plus jeune âge .Les cancers sont souvent le symptôme de cette désespérance à être en vie coûte que coûte . Il a donc échoué à s'émanciper d'elle et la mort est sa seule libération .

Le sujet me semble un retour en arrière, un retour aux années 70 quand être de gauche avait un sens sociétal. Je me rappel ado regardant la couleur politique de là où nous allions en vacances. Je me rappel une tante nous demandant si nous étions de gauche, ma sœur et moi.  Mais chez moi on n'écoutait pas Brel.  J'ai donc écouté du Brel, après l'émission, et la question de son appartenance politique ne se pose pas, pas plus que celle de Piaf.  Et si la question ne se pose pas c'est qu'ils sont de droite : l'individualisme est une idéologie de droite et les anars de droite ne sont , si on pense à Céline, pas fréquentable.

merci pour cette belle émission avec des invités magnifiques de naturel préalable nécessaire à toute 'humanité 

Ravi que la saison finisse sur une note joyeuse ruffinesque et surtout sur une série sur l'effondrement !
Merci, @si !

Brel est a la chanson ce que Cousteau est a l’écologie... des  references a l’époque surement mais les temps ont bien heureusement évolué. Les textes restent mémorables mais a ce compte je préfére encore la légèreté de Brassens (quitte a être sexiste, pour la mysoginie c'est moins sur). Et du haut de ma trentaine et de ma culture musicale limitée je leur prefere a tous 2 Marie Paule-Belle, encore plus hardie dans ses textes, las elle ne semble pas avoir d'admirateur chez les politiques que DS suit pour en faire une emission.

Spéciale dédicace a mes parents en passant pour avoir un discotheque fournie sans laquelle je serais passe a cote de tous ces classiques. 



Il m'est souvent plaisant d'écouter François Ruffin, ça a été le cas cette fois-ci, malgré une émission déséquilibrée et un animateur qui tente constamment de la légitimer. On sent que ce qui intéressait DS, c'était François Ruffin, et seulement lui ; ça en était parfois gênant pour l'autre invité. Alors si DS souhaite élargir ses thèmes de façon plus élégante, faire des pas de côtés sur des sujets plus élevés, plus intimes, relevant de la conviction et de l'identité, pourquoi pas un nouveau format ?


Ruffin, c'est l'intellectuel artiste, Mélenchon, l'intellectuel politique. Ils sont complémentaires et je suis contents qu'ils se soient trouvés. Cependant, je crains que leur association ne soit contre-productive sur le long terme.  J'espère que l'artiste restera en capacité de conserver sa loyauté au politique.

Brel, depuis les Marquises, branché à une radio lors des législatives de 1977 espérant la victoire de la gauche en France,  en fait, quoiqu'on en pense un homme de gauche mais refusant tout embrigadement, tout fil à la patte. La liberté d'abord ...

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La tirade de Jacques Brel sur les femmes qui ne rêvent que de leur oeuf pendant que les mecs rêvent de grands espaces est étonnante. Des femmes qui rêvent de s'envoler, de tout planter là, y compris leur couvée, zètes sûrs que ça existe pas? 


Du coup, j'ai réfléchi: Brel en effet est capable d'empathie profonde et extrême avec n'importe qui... pourvu que ce soit un homme. Je connais, j'aime tout son répertoire, depuis que j'ai 13 ans (chez les bonnes soeurs, quand il était encore "l'abbé Brel") j'ai tout suivi et ne l'ai jamais quitté. Mais là, je suis en train de me demander, de l'empathie pour une femme, vous connaissez une chanson où il manifeste de l'empathie pour une femme? 


Bizarrement, c'est Anne Sylvestre qui m'est revenue en mémoire. Après tout, l'empathie universelle est rare, et ce qu'on chercherait en vain chez Brel, on le trouve à coup sûr chez Anne Sylvestre. 


Et j'ai bien aimé de Ruffin "Je suis de gauche, mais je ne suis pas que de gauche". Moi, je suis féministe, mais je ne suis pas que féministe. 


Pour le reste de l'émission... elle m'a un peu ennuyée: je préfère entendre chanter Brel qu'entendre parler de lui. Pendant longtemps, je ne l'ai que entendu. Et c'était déjà très puissant. Et même chantées par d'autres, voire par moi, ses chansons, elles restent puissantes.

Le sexisme, la misogynie, c’était une autre époque, qu’il dit, Daniel.


Une époque où les femmes ne participaient pas aux débats dans les émissions, par exemple.
Fort heureusement, cette époque est révolue.


Euh… ah… non…

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Avec un tel thème de discussion, on comprend mal que  cette chanson ne fut point évoquée.


Jaurès Jacques Brel


Ils étaient usés à quinze ans
Ils finissaient en débutant
Les douze mois s'appelaient décembre
Quelle vie ont eu nos grands-parents
Entre l'absinthe et les grand-messes
Ils étaient vieux avant que d'être
Quinze heures par jour le corps en laisse
Laissent au visage un teint de cendres
Oui notre Monsieur, oui notre bon Maître

Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?
Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?

On ne peut pas dire qu'ils furent esclaves
De là à dire qu'ils ont vécu
Lorsque l'on part aussi vaincu
C'est dur de sortir de l'enclave
Et pourtant l'espoir fleurissait
Dans les rêves qui montaient aux cieux
Des quelques ceux qui refusaient
De ramper jusqu'à la vieillesse
Oui notre bon Maître, oui notre Monsieur

Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?
Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?

Si par malheur ils survivaient
C'était pour partir à la guerre
C'était pour finir à la guerre
Aux ordres de quelque sabreur
Qui exigeait du bout des lèvres
Qu'ils aillent ouvrir au champ d'horreur
Leurs vingt ans qui n'avaient pu naître
Et ils mouraient à pleine peur
Tout miséreux oui notre bon Maître
Couverts de prèles oui notre Monsieur
Demandez-vous belle jeunesse
Le temps de l'ombre d'un souvenir
Le temps de souffle d'un soupir

Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?
Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?

MERCI pour cette merveilleuse émition ;)

J'ai bien aimé. Brel c'est avant tout un poète et un interprète. Intemporel.

Sur Brel pour tous les commentaires +/- pertinents vous avez oubliez mais comment cela est il possible cette omission de parler d'un vrai contestataire dans l'art comme dans la poésie , Léo Ferré ou il a touts chanter ... ??? 

 Merci pour cette autre saison et pour cette finale merci et merci 

 Montréal,Québec  

 PS. Brel est mort relativement jeune comparé à Brassens ou Léo Ferré que j'ai eu le privilège de voir à Montréal en 1989 à la place des Arts il était vieux mais cette mélancolie et cette poésie qui la toujours habiter moi je l'ai ressentie et en garde encore souvenirs de ses chants ...  Bon sa vie privé ont peut en discuté mais comme interprète de textes longs et intelligents il en demeurera pour des siècles un vrai !    

" en chantant du Brel a Capella.  "

C'est où Capella ? Parce que ,d'après Laurent Gerra, Jonnny y a aussi chanté.

En  contrepoint  des "bourgeois" :   "les coeurs purs" de Caussimon .


En contrepoint à l'effondrement annoncé, le jour viendra du même Caussimon .

Bruno Hongre a tout compris à la grande tendresse de Brel pour les "flamands" en général.


Son interprétation de ce sujet, en particulier, a déclenché un fou rire familial (mon fils, abo @SI, aussitôt joint  par GSM)

Monsieur Hongre, votre Ed. ce n'est pas L'Harme-à-l'oeil  plutôt ?


Il suffit de se souvenir des manifestations de haine et autres déclarations délirantes lorsqu'une station du métro de Bruxelles fut nommée Brel !


Brel, les flamands oui ; mais les flamingants : un amour réciproque !!!

"Les flamingants" J.Brel

Messieurs les Flamingants j’ai deux mots à vous rire

Il y a trop longtemps que vous me faites frire

A vous souffler dans le cul pour devenir autobus

Vous voilà acrobates mais vraiment rien de plus

Nazis durant les guerres et catholiques entre elles

Vous oscillez sans cesse du fusil au missel

Vos regards sont lointains votre humour est exsangue

Bien qu’il y ait des rues à Gand qui pissent dans les deux langues

Tu vois quand je pense à vous j’aime que rien ne se perde

Messieurs les Flamingants je vous emmerde

*

Vous salissez la Flandre mais la Flandre vous juge

Voyez la mer du Nord elle s’est enfuie de Bruges

Cessez de me gonfler mes vieilles roubignoles

Avec votre art flamand italo-espagnol

Vous êtes tellement tellement beaucoup trop lourd

Que quand les soirs d’orages des Chinois cultivés

Me demandent d’où je suis je réponds fatigué

Et les larmes aux dents "Ik ben van Luxembourg"

Et si aux jeunes femmes on ose un chant flamand

Elles s’envolent en rêvant aux oiseaux rose et blanc

*

Et je vous interdis d’espérer que jamais

A Londres sous la pluie on puisse vous croire anglais

Et je vous interdis à New York ou Milan

D’éructer mes seigneurs autrement qu’en flamand

Vous n’aurez pas l’air con vraiment pas con du tout

Et moi je m’interdis de dire que je m’en fous

Et je vous interdis d’obliger nos enfants

Qui ne vous ont rien fait à aboyer flamand

Et si mes frères se taisent et bien tant pis pour elles

Je chante persiste et signe je m’appelle Jacques Brel.



L'Askoy  de Jacques Brel 



Le Snark de Jack London 



Le Saint-Michel II  puis le Saint-Michel III  de Jules Vernes



Avant l'effondrement annoncé pour l'été, un petit stage d'Optimist  ?

Bon ben Brel, oui on aime tous et pour cause. mais finir la saison, ainsi, non ! tant d'autres sujets brûlants, intéressants, tant de choses à dire, et Brel. !!!! Peut-on garder le cap ? C la première fois que je m'exprime et pourtant je suis depuis ses débuts @si (sur télé, etc.) mais là je suis un peu catastrophée de ce ras les paquerettes et sans grand intérêt ! bel été

Daniel, bien sûr que si, Brel a chanté à la Fête de l'Humanité dans les années soixante. C'était Suzanne Gabrielo qui présentait les artistes à cette époque. J'avais 14 ans,  j'y étais, au tout premier rang, et c'est un souvenir inoubliable.

Ruffin ? Encore ?  


Et sur quel sujet ?


Ah.


Bon.


Dieu merci, mon abonnement se termine bientôt.

J'étais adolescent et je n'écoutais pratiquement qu'un seul chanteur en boucle : Jacques Brel. Ses textes me touchaient, bien que l'écriture de certains d'entre eux ne me paraissait pas toujours aboutie. Mais c'est surtout la puissance de son interprétation qui me séduisait.

Aujourd'hui, bizarrement, je n'éprouve plus ce plaisir d'écoute. Son emphase, la faiblesse des accompagnements musicaux, m'ont lassé.

Et lorsque je lis ici ses clichés sur la place de l'homme et de la femme, sur leurs destinées respectives, l'expression de sa misogynie dont je me foutais ou dont je n'avais pas connaissance à l'époque, je me dis que ces stupidités ne sont pas si éloignées de celles que proférait tout récemment son compatriote Jean-Claude Vandamme.


J'étais adolescent et je n'écoutais pratiquement qu'un seul chanteur[...]


Aujourd'hui, bizarrement, je n'éprouve plus ce plaisir d'écoute[...]


Quelle belle illustatration de ceci !


Moi, bourgeois ? Si vous saviez...

J'ignore ce que vous étiez plus jeune, et je préfère ne pas le savoir, mais l'image que vous donnez ici aujourd'hui est affligeante.

Celle d'un vieux con aigri, fat, méprisant, raisonneur, donneur de leçons (j'ai beaucoup apprécié celle que vous avez récemment dispensé à l'un de vos interlocuteurs, à l'aide de cette phrase magnifique : Modulo les fautes d'orthographe dont je vous faigrâce...

Et ne venez surtout pas avancer l'excuse du gâtisme. Lorsqu'on n'est plus en capacité d'écrire sur un forum, on s'abstient de le faire.


Voté !

J'ai bien ri, merci.

"et  s'il n'y a pas d'hiver ce n'est pas l'été ...aux Marquises." 

Votre tentative d'habillage a posteriori tombe à plat.

Quel "habillage" ? Vous pourriez préciser ?

"le voila habiillé  pourl'hiver" est une expression qui s'applique bien à votre commentaire sur Brel. Là-bas il est à l'abri.

Vous auriez préféré un éloge sans nuance ? Désolé.

J'ai assez admiré Brel, pendant tellement d'années, sans que cela ne m'empêche d'écrire que je n'éprouve plus le même engouement pour le personnage et ses chansons. Quant à sa misogynie, elle me parait difficile à éluder.

Pas complètement faux mais un peu dur tout de même! En sélectionnant on peut prendre encore beaucoup de plaisir.

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"la faiblesse des  accompagnements musicaux"

Vous avez raison, c'est extravagant d'oser parler, à propos de Brel, de "la faiblesse des  accompagnements musicaux", alors que c'est justement leur qualité qui fait la force et l'originalité de son oeuvre. Et sa cohérence. Car, comme vous le dites, on ne coupe pas une oeuvre d'art en tranches.

Brel pour moi athée, dieu de la chanson. Interprétè inégalé. Et il y a surement un peu de Brel dans ceux qui l'apprécient.

Quelle idée de parler musique sur le site d’ASI ? :)


Je trouve que Brel composait vraiment bien.

C’est un des rares «auteurs à texte» que j’arrive à apprécier et dont les textes me touchent car sa musique et son chant (et sa diction, comme dit Bruno Hongre) expriment bien le sens de ses textes.


Ensuite, sur le côté misogyne, j’ai du mal.

Mais j’arrive malgré tout à l’écouter. (Chose que je ne fais plus pour James Brown, par exemple, après avoir lu les horreurs décrites par une de ses filles.)

Comme je l'ai écrit précédemment, je ne m'étais pas trop arrêté à la misogynie de Brel, à l'époque où il était ma quasi unique référence musicale, où ma passion pour ce chanteur confinait à l'idolâtrie.

Je n'émettais, c'est évident, aucune critique négative sur son œuvre, tant l'ensemble de celle-ci, textes, musique, arrangements, interprétation... me subjuguait. Je ne reviendrai pas sur ce qui, aujourd'hui ne correspond plus exactement à ma sensibilité, n'ayant pas l'intention d'entretenir une vaine polémique avec celles et ceux pour qui il ne faut surtout pas déboulonner la statue.

Et puis tu as raison, parler musique sur un site dont le responsable a viré le seul chroniqueur qui l'abordait avec compétence et talent, quelle drôle idée !



Un truc, malgré tout, qui même à l'époque de ma totale adhésion à Brel, me hérissait : son utilisation des terrifiantes ondes Martenot.

                                            

vous êtes trop sévère

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Ruffin est un bon produit .... ça permet du buzz . Le meilleur buzz pourtant d'@SI c'est dans l'émission sur le genre,  le gars qui dit ne pas en être un gars (meme barbu)  , ni d'être blanc, ça a fait un ravage de vanne pour celles/ceux qui ont entre 15 et 35 ans ...

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