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Retour sur "la" double page TGV de Libé

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Au gré d'une flânerie dans les méandres du site ( je ne devrais pas dire méandre, le Cap'taine va croire que je pense que c'est mal rangé ) je suis tombé sur cette pépite de Judith.

Je n'avais pas visionné l'émission, je ne suivais pas régulièrement le site non plus ( patapé patapé ), et je n'ai pas le temps de lire les commentaires sur ce forum.

Une chronique lumineuse, ciselée, implacable ! Un très beau travail de décryptage, qui fait honneur à son auteur et au site. Merci !
Révélations : Julien Coupat fait partie du groupuscule "[large]UHT[/large]" : Ultra Hyper Totale Gauche , mouvement à gauche de la gauche de l'extrème gauche

Cf le témoignage trouvée sur le net : http://www.dailymotion.com/video/x7kqw4_n9-ultime-hyper-totale-gauche-la-pa_news
Bonjour,

Je trouve cette démonstration intéressante mais un peu courte.
J'aimerais savoir s'il s'agissait seulement d'un choix éditorial, d'un hasard du aux contraintes de maquettes ou d'une combinaison des deux.
Pour cela, il aurait peut-être fallu étudier sous le même angle, le traitement de la même information à la même date, par d'autres quotidiens.
La double page de Libé était peut-être chèvre-chou, mais celle de Match sur les Tarnaco-terroristes, elle, était absolument chou. Judithons-là nous aussi :-)

MATCH TERRORISE SES LECTEURS !

Pas avec sa couverture sur le Retour de la Vengeance d’Alain Zorro avec fifille, non (ça aurait dû, pourtant).

Mais avec, en plein milieu, un article de quatre pages sur les Tarnaco-terroristes.

Une photo, d’abord. Double page sur l’intérieur de la maison des suspects. Dans la pénombre. Très baba-cool des seventies mais limite austère, même les pauvres de 2008 font mieux. Pas rangé. Par dédain de la chose chez des gens pensant qu’on a mieux à faire que de passer sa vie à briquer et briquer son petit intérieur ? Ou parce que les occupants ont été invités toutes affaires cessantes à goûter au rata réglementaire des geôles de l’Etat policier ?

Légende : « leur QG ». Ah oui, ils nous font la guerre, hein. « Photographié à travers une vitre ». Tiens tiens. Donc vous n’avez pas pu entrer, chers journalistes, ce qui aurait été plus pratique. Donc vous n’aviez pas d’autorisation. Ho, hé, ho, et le respect de la propriété privée ? – Dis donc Coco, on n’était pas dans la villa corse de Christian Jacquouille l’ami de, alors, camembert, hein !*

Plus la qualification du leader-selon-la-police : « un intello bourgeois ». Bel assemblage :

- « Intellectuel » ça aurait fait bien, Glucksmann et tout, alors que « intello » ça fait qui réfléchit trop à ce qu’il devrait pas, hein Mâme Lagarde.

- Et « bourgeois » pour souligner que ce type a trahi son camp, celui de l’ordre injuste (désolé, Mâme Ségo).

Plus le second intertitre en rouge : « Leur révolution, un maximum de dommages ». Tremblez lecteurs terrorisés, les avions tueurs d’Al Quaeda ont trouvé leurs maîtres. Inutile, surtout, de dire que la seule action dont on les soupçonne sans preuve établie est d’avoir posé sur des caténaires des crochets fabriqués de façon à ne faire que rompre le lien caténaire-locomotive. En aucun cas à provoquer de déraillement ou même d’accident à tout ouvrier travaillant sur les voies. Et cela, sur les usagers, pour un résultat pas pire qu’un « incident indépendant de notre volonté » mais provoqué par le sous-entretien d’une société privatisée pour faire péter la thune en en dépensant le moins possible.

Au passage, notons que cet article contient un portfolio Spécial luxe etc. Montres à 11000, non, 10900 euros, coffret à cognac (1700) ou grolles en veau (850). Est-ce pour faire antidote à ces dangereux non-consommateurs ? Car on peut se demander si le principal crime, le pire terrorisme de ces babas pas cool (dixit Match) n’est pas d’avoir quitté les temples urbains de l’hyper-consommation et de militer pour une vie moins obèse et moins destructrice des autres vies. Voyez en dernière page leurs vieilles caravanes, posées sur un champ même pas désherbé au Monsanto !

* Bien entendu, nous recevrons avec joie le démenti de Match, accompagné du nom de la personne qui l’a autorisé à faire son Zola.

http://tinyurl.com/67j7vy
Encore une fois, votre chronique est un régal, merci pour votre rhétorique, votre sens du détail, effectivement vos arguments écrits éclairent parfaitement votre point de vue, face à Joffrin vous avez été mise en difficulté, en tout cas c'est comme çà que je l'ai ressenti, bon faut dire qu'il a du métier qu'il vous coupait la parole régulièrement et qu'en plus me semble t-il, il était arrogant, plein de suffisance, il a cherché à vous déstabiliser et a réussi en quelque sorte, peut-être l'avez vous également mis face à une réalité qu'il ne voulait pas voir qu'il s'est "protégé" comme il a pu.
Bonne continuation et encore merci pour la qualité de vos chroniques et celle de votre intervention dans le cadre des émissions.

Yannick Laumaillé
Chère Judith,
Nous apprécions vos interventions qui permettent de prendre un peu de champ par rapport à l'énoncé. Laurent Joffrin a remarquablement joué la partie (et vous vous êtes retrouvée "mat") car il a opposé à votre -tentative d' - analyse une position de défense bien connue: l'image et le texte ne mentent pas. En effet, il y a des conditionnels et des pré-supposés dans les textes: Libération ne peut donc pas être "attaqué" sur le fond.
Cependant, nous tombons toujours de haut quand un spécialiste de la communication comme un cinéaste ou un Directeur de journal nous disent que tout doit être pris littéralement alors que nous savons nous -pôvres lecteurs et visionneurs- que le contexte et la forme structurent le message.
Quand on consacre une double page à l'interpellation de personnes qui auraient provoqué des pannes, quand on y consacre un édito qui est chargé de conférer du sens - c'est-à-dire montrer "le" sens de la démonstration-, on ne peut revendiquer une absence de démonstration au nom d'une soi-disante objectivité de la presse qui ne ferait que rapporter les faits sous toutes leurs facettes.
La photo et sa taille en sont une démonstration parfaite: si le sujet avait été axé sur les sabotages et leurs conséquences, on aurait vu une photo d'un train. Or, on montre des policiers cagoulés: la référence visuelle aux terrorisme est déjà là et elle va imprégner toute la lecture.
Merci à @si de nous avoir permis de voir votre démonstration: vous n'avez pas convaincu Laurent Joffrin mais vous nous avez instruits.
Une opération récente, largement médiatisée, a permis d’arrêter et d’inculper neuf personnes, en mettant en œuvre la législation antiterroriste. Cette opération a déjà changé de nature : une fois établie l’inconsistance de l’accusation de sabotage des caténaires, l’affaire a pris un tour clairement politique. Pour le procureur de la République, « le but de leur entreprise est bien d’atteindre les institutions de l’État, et de parvenir par la violence – je dis bien par la violence et non pas par la contestation qui est permise – à troubler l’ordre politique, économique et social ».


La cible de cette opération est bien plus large que le groupe des personnes inculpées, contre lesquelles il n’existe aucune preuve matérielle, ni même rien de précis qui puisse leur être reproché. L’inculpation pour « association de malfaiteurs en vue d’une entreprise terroriste » est plus que vague : qu’est-ce au juste qu’une association, et comment faut-il entendre ce « en vue de » sinon comme une criminalisation de l’intention ? Quant au qualificatif de terroriste, la définition en vigueur est si large qu’il peut s’appliquer à pratiquement n’importe quoi – et que posséder tel ou tel texte, aller à telle ou telle manifestation suffit à tomber sous le coup de cette législation d’exception.


Les personnes inculpées n’ont pas été choisies au hasard, mais parce qu’elles mènent une existence politique. Ils et elles ont participé à des manifestations – dernièrement, celle de Vichy, où s’est tenu le peu honorable sommet européen sur l’immigration. Ils réfléchissent, ils lisent des livres, ils vivent ensemble dans un village lointain. On a parlé de clandestinité : ils ont ouvert une épicerie, tout le monde les connaît dans la région, où un comité de soutien s’est organisé dès leur arrestation. Ce qu’ils cherchaient, ce n’est ni l’anonymat, ni le refuge, mais bien le contraire : une autre relation que celle, anonyme, de la métropole. Finalement, l’absence de preuve elle-même devient une preuve : le refus des inculpés de se dénoncer les uns les autres durant la garde à vue est présenté comme un nouvel indice de leur fond terroriste.


En réalité, pour nous tous cette affaire est un test. Jusqu’à quel point allons-nous accepter que l’antiterrorisme permette n’importe quand d’inculper n’importe qui ? Où se situe la limite de la liberté d’expression ? Les lois d’exception adoptées sous prétexte de terrorisme et de sécurité sont elles compatibles à long terme avec la démocratie ? Sommes-nous prêts à voir la police et la justice négocier le virage vers un ordre nouveau ? La réponse à ces questions, c’est à nous de la donner, et d’abord en demandant l’arrêt des poursuites et la libération immédiate de celles et ceux qui ont été inculpés pour l’exemple

signer la pétition
http://www.soutien11novembre.org./index.php?option=com_content&view=article&id=60&Itemid=38
Moi je pense que si Judith n'a pas pu comme elle le désirait exposer son travail, c'est que ses collègues (les 2 D) ne l'ont pas épaulé. Jouer à domicile n'est pas toujours un avantage !!!
je le pense à chaque fois que je lis la chronique de JB, et à chaque fois je le pense sans l'écrire, parce que je pense que ça n'a aucun intérêt, que ça ne va rien apporter...
ms qd je lis ttes ces critiques... je le dis :
si slmt tous les profs de lettres etaient aussi brillants que JB...
si slmt j'avais eu un prof aussi bon qu'elle (bien q, jdis pas, einh, j'en ai eu des vachté bons, des profs de lettres, du collège à la prépa, jdis pas...)
si slmt il y avait + de personnes qui ont cette capacité à "voir" ce que voit JB...
félicitations, continuez votre paranoïa ;-)
[large]Trop tard, j'ai déjà voté ! Mais que Judith est pertinente dans son analyse !
La suite des événements a montré que les médias (y compris Libé) se sont fait enfumés par MAM qui a dit, sciemment, n'importe quoi !
[/large]
Hé bien, Mme JUDITH ! C'est du KORKOS ce décorticage : bien !

Moi, je ne vous ai pas trouvé nulle sur le plateau. J'ai vu en face de vous quelqu'un qui défendait non son point de vue, mais son journal. Regardez bien la vidéo, à un moment sa tête au JOFFRIN devient jeune lycéen pris... puis il ré argumente.

Je vous ai trouvé plutôt jeune (dans tous les sens) que faiblarde ou je ne sais quoi et puis il faut apprendre dans la vie et cela commence par ses erreurs.

Bon, nous au boulot, on l'avait vu ce canard jeté dans les poubelles, ou sur les bureaux : nous n'avons vu que la photo guerrière (comme beaucoup de lecteurs), nous n'avons pas le temps de lire les interlignes... Mais une fois dans le métro, en lisant même vite, c'est vrai que cela dégonflait les titres... sauf que " TROP TARD !", le mal est fait.

Je pense que Libé a sauté trop vite sur l'actualité livrée par le ministre qui aime emprisonner ses journalistes : cela arrive quand on court après le vent en s'imaginant que c'est cela qui amènera des lecteurs et les lecteurs la pub et la pub l'argent et l'argent... !

Vous aussi, vous semblez dire que vous courriez avec le vent mais je vous le dit : il était plus frais, un vrai Mistral, cela m'a réveillé.
Merci, Judith.
Remarquable paranoïa. Je ne vous en admire que plus chère Judith : il n'y a pas de paranoïa sans intelligence; et peut-être, j'en suis de plus en plus convaincu, pas d'intelligence sans paranoïa. Lors de l'émission, ce vieux renard de Joffrin vous a bien mystifié : c'est vous qui aviez raison sur le principe : ce qui compte c'est l'esprit et non la lettre ; ce qui donne le sens c'est le montage et non les éléments pris isolément. Résultat : Joffrin se défendait comme à un procès en citant des éléments isolés de sa double page comme preuve à décharge et vous aviez l'air de faire son procès avec des arguments spécieux du genre "on a l'impression que...". C'était très beau d'ailleurs ce moment de profonde injustice. C'est une loi que l'on peut vérifier dans la vie de tous les jours : si l'on veut expliquer quelque chose d'un peu ambitieux, d'un peu complexe, mieux vaut que ce soit face à quelqu'un de bonne volonté et qu'il n'y ait pas un enjeu un peu important qui fasse écran (égo, image d'un journal..).

Reste que, si vous aviez raison sur le principe, je suis également lecteur de Libération et que le jour où j'ai lu cette double page je n'ai pas eu la même impression. J'ai plutôt mis cette résurgence médiatique de l'ultra gauche en relation avec la récente affaire Rouillan, remis en prison pour délit d'opinion. Je me suis dit, tiens Libé se repasse le film des années Action Directe. Je pense que pour des raisons totalement opposées à celles de MAM, Libé ne verrait pas d'un mauvais oeil la réapparition de l'Ultra Gauche dans le paysage. Lorsque je regarde la photo de la double page, je n'identifie pas les policiers aux forces du bien. Pour les journalistes comme pour les lecteurs de Libé, je ne crois vraiment pas qu'on puisse énoncer Policier = Force du bien. Cette photo n'a rien de rassurant : pour tout lecteur de libé, ces flics sont là pour l'arrêter. On est pas du côté du bon père de famille protégé
Le message d'ensemble du montage pour moi serait plutôt : chouette l'ultra gauche revient, bon c'est pas bien, c'est pas la bonne méthode, mais ce fait d'actualité, cette menace potentiellement terroriste, fait que nous sommes obligés de nous demander qui sont ces gens, ce qu'ils veulent, comment ils en sont venus là, ce qu'il y a de légitime dans leur élan anti-système et comment Libé peut produire, à partir de là, de cette radicalité du sentiment de gauche, propre, efficace. L'ultra gauche pour Libé, c'est l'ami fourvoyé qu'on salue de loin. Parce qu'on sait le comprendre, mais surtout parce que ce salut, ce geste de la main offre une certaine aura à peu de frais.


C'est le geste amical et désolé du bobo qui rentre chez lui cuisiner son panier bio à l'alter-mondialiste embarqué par les flics.

Cette double-page est très cohérente avec le titre : L'ultra gauche déraille, c'est à dire se fourvoie, dérape. Il n'y pas condamnation sur le fond, mais sur la stratégie adoptée (celle de l'action directe contre un bien matériel) et sur une dérive potentielle des mouvements alter. Mon sentiment c'est que Libé a tout intérêt à ce que cette dérive existe en tant que réservoir d'actualités permettant de remagnétiser la politique. Ouf ! Les extrêmes existent toujours, on va pouvoir continuer à ressasser l'éternelle histoire. Remagnétiser, mais sans cautionner.
En définitive, je pense que 2 motivations se mêlent dans cette utilisation de gauche de l'ultra gauche :
1. Retrouver une certaine fraîcheur à gauche
2. Prendre un peu de cette aura subversive après laquelle court toujours un peu Libération

Bref, le film que nous a vendu Libé ce jour là est presque aussi éloigné des faits que TF1 et son épicerie tapie dans l'ombre, mais ce n'est pas le même film.
Petit message du soir, pour vous informer de la publication aujourd'hui dans Libaration d'un dossier de 5 pages sur l'affaire qui nous préoccupe ici. Le titre en une est : Interview exclusive "Nous ne sommes pas des terroristes. Il s'agit de l'interview de Benjamin Rosoux, épicier à Tarnac, interpellé le 11 novembre et abonné à Libération. L'interview, qui fait froid dans le dos, est à écouter sur le site Internet de Libération à l'adresse suivante : http://www.liberation.fr/politiques/0601439-anarcho-autonome-une-invention-de-magistrat
Le moins que l'on puisse penser est que Benjamin Rosoux n'a l'air d'avoir pas la même appréciation du Libération daté du 12 novembre que Judith Bernard. Dans le journal, on peut lire entre autre, page 3, un article de Gaël Cogné, titré Une enquête hésitante, qui revient sur tous les doutes qui planent sur le dossier.
Ouai bof c'est toujours aussi tiré par les cheveux !
Si c'était des attentats de jeunes d'extrême droite, Judith n'aurait sans doute pas eu cette "illumination"...
Lire la chronique que Judtih avait à peine eu le temps d'esquisser dans l'émission est un plaisir.

Mais pour moi, je ne vous trouve pas vraiment convaincante, même si je ne disconviens pas qu'il y a une part de vérité, et que cette analyse reste pertinente et somme toute assez bien vue.
Mais ça ne résoud pas le problème de déceler si c'est un problème d'incompétence ou d'idéologie, ce qui pour moi reste le plus important. Parce que l'importance dans cette page des informations venant du Ministère de l'Intérieur est prépondérante, avec toute leur dimension de communication, donc de propagande. Et que le besoin de se désolidariser d'une action violente, qui est une problèmatique de la gauche en général par rapport à une extrême-gauche (appelons un chat un chat) fantasmée depuis les années 70, l'époque d'Action Directe, est très banal dans une France sarkozyste où la caricature et la communication tiennent bien souvent lieu de politique.

Mais sur le fond, cette histoire aura permis de glaner incidemment quelques informations utiles, et de se poser quelques questions :
Cette dimension du bien et du mal est à rapprocher du fait que ces "suspects", la seule chose qu'on puisse leur reprocher réellement, ou au moins avoir des motifs de les questionner, c'est d'avoir côtoyé des personnes susceptibles d'avoir commis un attentat aux USA deux mois après leur passage dans ce pays.

- Cela permet donc d'apprendre qu'en dépit de cette gigantesque "guerre contre le terrorisme" , qui coûte aux Américains des milliards de dollars et le recul de leurs libertés publiques, il continue à y avoir des attentats aux Etats-Unis, sur leur territoire même, ce qui est une information vraiment intéressante.

- Et d'autre part, de mesurer le degré d'inféodation de notre pays aux USA.

- Et aussi de constater à quel point ce pays s'uniformise, comme le nôtre d'ailleurs. Tout comportement hors norme devient une provocation.

- Les membres du Ministère de l'intérieur font tellement confiance à leurs services de renseignements qu'ils ont réussi à se persuader qu'un groupuscule serait parvenu à organiser des attentats aussi élaborés que ceux que la SNCF dénonce, alors même qu'ils étaient surveillés par leurs services.
Heureusement qu'ils les ont fusionnés........ Mais l'incompétence, réelle ou supposée, plus de l'incompétence, réelle ou supposée, fait-elle de la compétence ? Vaste sujet.

- C'est la première fois depuis des années que le mouvement anarchiste, totalement invisible, remonte à la surface. Existe-t-il réellement ? Dans les squatts urbains ou dans les "épiceries tapies dans l'ombre", et dans les impasses du Paris populaire, est-il apparu spontanément à la face du monde ? Depuis quand a-t-il des leaders ? Pourrait-il réellement être dangereux ?
Nous n'en saurons rien. Il est clair qu'il est si éclaté de toutes façons qu'il est difficile de le savoir.

- Il n'y a pas que les preneurs d'otages colombiens qui sont susceptibles de circuler dans notre pays impunément, les gens soupçonnés de terrorisme et contre lesquels, visiblement, il y a suffisamment de preuves pour qu'on les inculpe, sont autorisés à continuer leurs activités quotidienne alors même que, surveillés, ils ont déjà pu commettre des forfaits.

- Il vaut mieux être terroriste ou pseudo-terroriste pourvu qu'on ait des papiers français, qu'un enfant de sans-papier, du point de vue du respect de ses droits, mais ça, ça fait un certain temps qu'on l'a compris

- Et le last but not the least, dès le lendemain du déclenchement de cette affaire, notre vaillant DS s'est exprimé chez les Matinautes en flairant le coup fourré. Comme quoi il était possible de le deviner......même en n'étant pas d'extrême-gauche.
Chère Judith,

Votre mésaventure est très intéressante, car exemplaire.

Exemplaire de ce qui peut arriver lorsque certaines manières d'utiliser le discours se confrontent à la communication télévisuelle (et aussi à tout débat où la bienveillance, la bonne foi et le respect ne sont pas souhaitables, en tant que marques de faiblesse).

Si cela est arrivé dans votre émission, supposée différente (et elle l'est par bien des façons), je pense que cela à avoir avec le statut et le savoir-faire de votre invité. Et j'ai ma petite idée que, même si vous aviez pu finir votre chronique, il aurait trouvé encore moyen de vous faire passer, aux yeux de certains, pour ce que vous n'êtes pas et votre chronique pour un gribouillage impressionniste: un gentil effort mais "pas sérieux".

Aux yeux de la majorité de nos concitoyens, lettres = rêverie et analyse de texte (ou d'image) = essai, donc subjectif. De même, l'utilisation d'un certain vocabulaire peut décrédibiliser un propos: si on utilise les termes appropriés (et donc scientifiques), cela n'est plus accessible à la majorité; si vous remplacez ces termes par des métaphores, alors-là il faut bien les chercher, sinon on retourne à la case départ: l'accusation condescendante d'impressionnisme tombe.

Exemplaire aussi de ce qui arrive à des personnes porteuses d'idées différentes du discours idéologique dominant (il faut nuancer pour votre cas, mais c'est le mécanisme de la communication qui m'intéresse). Il y a déjà un handicap de fait, mais il s'accentue dans ce genre de circonstances. La personne qui soutient les idées majoritaires peut s'appuyer sur un immense non dit présent dans l'esprit des "juges". Ce n'est pas le cas pour le minoritaire qui, pour se faire bien comprendre, a besoin d'avancer tout un discours pour pouvoir ensuite préciser sa pensée sur un sujet donné. Or cela est pratiquement impossible dans le débat télévisé, du fait du principe de l'égalité du temps de parole, qui avantage nettement celui qui y vient défendre le point de vue dominant.

Exemplaire, enfin, d'un face-à-face où à un honnête débat d'idées, rigoureux, argumenté et raisonné, se substitue un débat de pure rhétorique et d'écrasement (je pense à certains aspects déjà notés par d'autres asinautes, notamment le fait que votre personne ait pu faire l'objet d'un dialogue sur le plateau: ne pas se laisser impressionner, vous êtes prof...) . Cela vous a fait admettre que vous aviez été faible. Vous auriez certainement pu faire mieux pour la forme, lorsque cela dépendait de vous, afin de mieux servir le fond. C'est possible chez asi, mais reste, hélas, très difficile dans un cadre télévisuel traditionnel, de sorte que beaucoup de gens craignent d'y mettre les pieds, tellement il y a des chances qu'ils en ressortent complètement ridiculisés, eux et leur cause. Plus malicieusement encore, le refus de débattre, lui-même, peut être avancé comme faiblesse idéologique par ceux qui, eux, ne se gênent pas d'y aller sans crainte de mésaventure.

Tout ça, c'est pour vous dire qu'information il y a eu dans cette émission, seulement il ne s'agit pas de l'information à laquelle on s'attendait. Cette information qui en est ressortie a pu être identifiée et analysée sur les forums par les asinautes et vous-même. Car ce qu'il faut comprendre c'est que, dans un média comme asi, l'information, celle qui fait véritablement la différence, est, à la fois, le produit de votre travail de journalistes et celui des contributions des asinautes, à condition que les derniers ne soient pas snobés par les premiers. A cet égard, votre sollicitude est rassurante.
Un petit message de S. Fontenelle :)
La démonstration s'effectuer de droite à gauche... Ca ne vous rappelle rien?
Je suis toujours fasciné par les commentaires de textes.

N’interroge-t-on pas toujours un texte avec une question préalable destinée à y trouver ce qu'on veut ? En donnant dès le départ son impression de lecture, Judith Bernard peut laisser penser que sa démonstration n’est là que pour confirmer cette impression.

La question préalable est : L'assemblage de ces articles, irréprochables pris séparément, concourre-t-il à insinuer qu’il y a un bien et un mal d’une part et que la bande de Tarnac est du côté du mal d’autre part ?

La démonstration est ensuite un peu tirée par les cheveux et je ne prendrai qu’un exemple : le titre du papier principal : « Raid à grande vitesse contre les pirates du rail ».

Déduire de ce titre comme le fait Judith Bernard que « les forces du bien ont vaincu le mal », c’est une opinion, pas un fait. De mon côté, j’y vois plusieurs jeux de mots qui ne présagent en rien d’une volonté obscure mais plutôt d’une gourmandise journalistique :

« Raid », a un double sens puisque c’est un acronyme et un nom commun.
« A grande vitesse », n’est peut-être là que pour rappeler que le train aussi est à grande vitesse
« Contre les pirates », pirate est un mot à la mode, avec les fameuses attaques de pirates au large de la Somalie.
« du Rail », complément du nom pirates est aussi le dernier mot de la phrase qui, compte tenu de sa sonorité, rappelle le premier : Raid.

Ajoutez à cela une allitération en R du plus bel effet, surtout si l’on roule les R, et vous obtenez un titre accrocheur qui n’est pas dénué d’humour. Ce ne serait par la première fois qu’un secrétaire de rédaction se fait plaisir avec un titre.

Maintenant, peut-on imaginer le PDG du journal, Laurent Joffrin, qui dirait à ses journaliste d’écrire leurs papiers sans laisser paraître d’insinuation, pour ensuite demander au maquettiste et au secrétaire de rédaction de créer cette insinuation par l’assemblage des textes et la titraille ? J’en doute, mais c’est une opinion personnelle que je livre à la critique.
Il me semble que L. Joffrin s'est coincé dans une posture de refus à 3 niveaux :

1- rejet de la thèse de "l'effet réseau sémantique" induit par le montage de la double page. Il plonge dans le détail de chaque article quand le sens se trouve dans la relation d'un texte à l'autre.

2- refus d'entendre l'approche "impressionniste" qui permet à Judith de parler "comme une lectrice lambda" (ce qu'elle n'est évidemment pas, sinon quid de la chronique)

3- refus de se prendre un cours de sémiologie (à son âge ce ne serait pas convenable !)


De plus, je me demande si David Abiker n'a pas adopté cette attitude mi-chèvre, mi-chou pour tempérer l'effet "tribunal des flagrants délires", aux yeux de Joffrin ?

Rien dans tout cela pour aider Judith à aller au bout de sa démonstration. Cela dit, tout le monde a compris qu'elle suggérait clairement que Libé, comme les autres médias, avait cafouillé (déraillé ?) sur cette affaire de terrorisme ultra-gauche.
Je note qu' une fois encore le format d'émission avec un invité unique produit certes un débat contradictoire intéressant mais pénalise le chroniqueur qui a bossé plusieurs heures sur un contenu et une argumentation, quasiment balayés d'un revers d'argument d'autorité par l'invité, en quelques minutes. (cf Emmanuel Todd)

Heureusement, il y a l'écrit. Et là, rien ni personne ne peut empêcher la chroniqueuse de croquer qui bon lui semble ! Non mais !

Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur

joffrin a démontré qu´il est plus politicien que journaliste et qu´il a l ´habitude de naviguer dans les paniers de crabes. Et c´est pour ça qu´il a tout fait pour empêcher de se développer une démonstration qui risquait de le mettre en difficulté.
Ce n´est pas à son honneur.
bonjour judith
j'adore vos analyses en général, et celle-ci en particulier, pour la prise de recul qu'elles nous offrent...
puis-je cependant me permettre une critique sur la forme qui vous tient tant à coeur ?
votre démonstration -très juste - ne peut être développer, au vu de sa longeur et son aspect "en épisode à repondissement", que dans le cadre d'un cours magistral, et très difficilement dans celui d'un débat ouvert. Il me semble.
dommage pour l'émission et tant mieux pour vos lecteurs et les ASInautes. Déformation professionnelle ?
stéphen
défendez-vous Judith, Joffrin est un vieux briscard qui connaît les ficelles et qui vous a fait vous empêtrer.
Ceci dit, 1 remarque pour votre moulin. La page titre de Libé, en associant sur 5 lignes ces 4 mots hautement symboliques, parce que chargés d'Histoire, que sont "sabotages" du "réseau" TGV, "ultra-gauche", "déraille", induit en soi l'idée d'un terrorisme rouge faisant dérailler des trains et provoquant de nombreuses victimes. Et c'est Abiker lui-même qui se fait piéger, parlant en toute fin d'émission de savoir s'il s'agit ou non de terroristes faisant "dérailler" des trains. Ce à quoi Schneidermann répond d'ailleurs en précisant qu'il n'y aurait eu tout au plus que des pannes de train. Quel dommage de ne pas l'avoir relevé à ce moment là !
Libé est sans doute clair dans cette histoire mais a malgré tout participé, par souci "traditionnel" du jeu de mot, à l'émoi général.
- 22 occurrences du terme "impression" dans ce fil, presque toutes utilisées pour décrire le travail de Judith Bernard ;
- 21 du terme "analyse", mais quelques unes sont liées à d'autres thèmes qu'à la chronique de Judith Bernard ("ASI analyse...", "psychanalyse", etc.).

Alors que dans son texte, Judith n'emploie qu'une fois le terme d'impression : en introduction, avant de se livrer à l'analyse permettant d'objectiver, de comprendre cette impression. Je crois qu'il y a contre-sens, ici et dans l'émission, sur la notion d'impression qu'a utilisée Judith Bernard : il me semble qu'elle ne l'emploie pas pour réduire son propos à un descriptif d'une impression, ou pour signifier qu'elle "procède par impression", mais comme simple point d'entrée, comme accroche : comme justificateur de l'analyse qui suit. Pourquoi mener cette analyse de cette double-page ? pour comprendre pourquoi celle-ci laisse à la première lecture une drôle d'impression... Dès lors, ce qui suit n'est plus le simple déroulé d'une impression, c'est tout autre chose : c'est un raisonnement.

Alors stop aux complaisances dans "l'impressionnisme" de Judith Bernard... Peut-être est-ce flatteur, peut-être est-ce péjoratif, je n'en sais rien, je ne cherche même pas à savoir si Judith Bernard se satisfait ou non de cette fréquence du substantif "impression" pour qualifier son travail, peu importe : ce travail n'est pas un déroulé d'impression, c'est, qu'on soit d'accord avec ou non, un commentaire raisonné (littéraire, iconographique ou plutôt "mise-en-pagique", il doit y avoir un terme pour ça, etc.)

Voilà, il faudrait compléter, mais ce n'est pas capital non plus. Juste que ça m'énerve de réduire le travail scientifique (oui, l'analyse littéraire, etc., est un travail scientifique) à une touche impressionniste, aussi poétique et sentant bon les fleurs et les rêveurs le terme soit-il.
Si vous tenez à avoir absolument raison, ne jugez pas au résultat.

Quant à moi, il me semble que la page de Libération est ambiguë mais pas équivoque. Aussi son interprétation en un sens négatif est-elle peu courtoise -- euphémisme --. En trente secondes, Judith Bernard aurait pu démonter le flou des articles sans déclencher la machine de guerre de Joffrin, légitime, au reste, de son point de vue. Je suis sûr que celui-ci aurait d'ailleurs volontiers concédé le manque de clarté de son journal parce qu'il ne se serait pas senti acculé. Et nous n'aurions pas perdu autant de temps avec ces aigres arguties byzantines. Bonne nuit.
Ce qui est ambigu n'est pas pour autant équivoque. L'analyse de Judith Bernard me paraît donc assez périlleuse car sa critique porte sur une intention de signifier non formulée. Je préfère, pour ma part, ses questions ravageuses.
Les mains de tout ce joli monde sont fascinantes et en disent beaucoup. Les mains de Judith décrivant l'espace de la double-page, délimitant l'espace de réflexion, afin de poser les choses à plat, après avoir tout soulevé et bousculé ; les mains de Joffrin, l'une tournant l'anneau de l'autre à plusieurs reprises, comme pour faire surgir un djinn qui viendrait le tirer de là ; les mains de Dan virevoltantes, aériennes, rafraîchissant l'air alentour ; les mains croisées d'Alain (?) repose-tête, base solide à sa réflexion (il ne s'agit plus de s'envoler !) et les mains de Daniel souvent agrippées (à la table) pour retenir et recentrer le débat. Intéressant, on a envie d'intervenir pour dire peut-être juste une chose : même si la presse est "muselée", il reste le langage des signes !! Dommage aussi pour le consensus final.
L'analyse que nous livre JB est, comme souvent, très pertinente.
Mais elle necessite plusieurs étapes pour prendre forme, ce qui passe parfaitement dans un article, mais se revelle perilleux à l'oral.

L'erreur de JB a peut-être été de ne pas avoir changé de mode de discours et d'avoir voulu continuer à exposer une démonstration taillée pour l'écrit
au lieu formuler des "attaques" plus ciblées sur les grandes abérrations de cette double page (la juxtaposition des incidents de la SNCF en particulier) quand Joffrin est passé en mode contradictoire.

Quoi qu'il en soit L Joffrin s'en sort assez mal.
J'ai appliqué la suggestion de DS et j'ai lu le post-scriptum de Judith AVANT de regarder l'émission.

Personnellement, je ne suis pas davantage convaincu.
Judith a une impression de lecture de la double page de Libé, dont elle veut tirer une grille de lecture exemplaire.
Mais voici que Joffrin, ce malotrus, résiste et refuse de valider les prémisses. Du coup, la démonstration tourne court. Est-ce défintif ?
Mais non. Malchanceuse au grattage, Judith a une seconde chance au tirage, grace à son statut de chroniqueuse.

( Voilà une formule qui réjouirait les élèves ou les étudiants mal notés pour leur dissert. Il leur suffirait de revenir en deuxième semaine avec le corrigé)

Sur le plan de l'honnêteté intellectuelle, ce n'est pas mal non plus. Puisque la discussion contradictoire ne tourne pas à mon avantage, je vais poursuivre, mais sans contradicteur.

Quel dommage d'en arriver à cette réaction de dépit. Il n'ya pas de honte à ne pas être convaincante.
Mais pourquoi transformer la faiblesse de sa dialectique en déroute de LA dialectique ?
j'avoue que moi aussi ça me paraissait clair - et ce qui me navrait (enfin un peu) c'est l'incompréhension de Jauffrin en face si on lui faisait le crédit de le penser de mauvaise foi. Il est vrai qu'il venait en se sentant d'avance agressé (la documentation, la plainte répétée : "c'est à nous qu'on en fait le reproche" - et devant ma machine stupidement je lui répondais oui parce que vous prétendez être un journal pas forcément dans la ligne, et qu'avec le Monde vous continuez à vous présenter comme un contre pouvoir. Que d'ailleurs j'avoue qu'il m'arrive encore de vous acheter de temps à autre.
Démonstration imparable.
Merci Judith... deux remarques toutefois
Primo, peut-on en déduire que ceci ait été fait (con)sciemmment???
Deuxio, pour votre dernière partie (en violet sur la double page) soit le titre et et l'image sont concernés (et il faut alors que les deux parties soient en violet, soit seul le tire est concerné et alors la partie violette ne doit pas empiéter sur l'image...

Bonne continuation
Davy Borde

PS: si la "gauche" barbichue vous a déstabilisée à l'oral, vous l'avez rasée à l'écrit! Bravo
Je n'ai pas lu tous les messages, désolée.
Mais je ne suis pas tout à fait convaincue par votre démonstration, brillante, comme toujours. (et je viens de regarder l'émission, j'avais à peu près compris ça, vous avez donc été plutôt claire).
Quand on lit, ou quand on a lu cette double-page, on a tous déjà nos idées sur le sujet ; personnellement, j'y ai vu de l'acharnement médiatique, et un emballement à s'attaquer à des "ultras de gauche". Perso, je ne passe pas ma vie à défendre la veuve et l'orphelin, mais les voir se faire attaquer ainsi me les rendait sympathique, ces "ultra".
Alors quand je lis "raid sur les pirates du rail", j'y v ois d'abord un beau jeu d'écho (raid/rail), et puis je pense tout de suite que c'est le raid qui va être attaqué, pas le les pirates du rail.

Et même si l'éditorialiste précise qu'un attentat, c'est mal (car désolée, c'est bien un attentat, là-dessus, je suis d'accord avec Laurent Joffrin ; mais de toutes façons, il va bien falloir qu'on entre en résistance un jour...), cela ne signifie pas qu'il assimile forcément cet attentat à un attentat terroriste.

Bon, je suis forcément beaucoup moins claire que vous, mais je ne crois pas qu'ils sont piégés, ces "pirates".
Ou plutôt, je pense que vous avez peut-être raison, mais que ma subjectivité, et celle des autres lecteurs, joue beaucoup plus dans l'interprétatoin qu'on va faire du texte et du montage de textes que l'on lit que le montage lui-même.
Nous sommes prévenus: les actes politiques "à la limite" ne peuvent etre désormais penser que comme des forces du mal , meme par des journalistes de gauches!. Une perte de la nuance qui gagne chaque jour du terrain Une huile versée sur le feu qui prépare la justification massive des pompiers.
Cette France en noir et blanc qui se dessine est celle ou les corps intermediaires affaiblis sont marginalisés par le pouvoir actuel .Ou l'individu est traité n'ont plus comme un humain mais comme un élément de droit ou de non droit..
Fabriquant ou tentant de fabriquer chaque jour de nouveaux exclus , nous sommes les témoins d'une production industrielle de boucs emissaires qui s'efforcent de calmer tant bien que mal une opinion publique d'autant plus tyrannique que la souffrance augmente. Une machine infernale est en marche .Elle s'appuie sur des fonctionnaires au mieux dociles ou pire zélés. Dans ce contexte prévoyons que les actions citoyennes "border in line" vont se multiplier avec une condamnation sans appel de la majorite de l'opinion qui applaudira à deux mains le déploiement d'un appareil repressif de plus en plus efficace.
Judith, vous avez la faiblesse (noblesse pour les fidèles) de ne pas employer les mêmes armes que vos adversaires. Un bon gros titre racoleur qui écrase tout. Votre propos dans l'émission était un peu confus, rendu douteux par l'intervention de la force magnétique et la suspicion que tout cela n'était q'une vague impression personnelle.

Je pense néammoins que vous aviez tout à fait raison de voir dans l'organisation d'une page et son titre au moins autant de sens que dans le contenu des articles. Ce n'est pas le contenu des articles qui nourrit la pensée dominante (peu de gens les lisent tous) mais plutôt les titres, les images auquels nous sommes beaucoup plus vulnérables (nous les voyons sans les regarder). Il importait donc peu que les articles respectent la déontologie journalistique et la présomption d'innocence. Le titre et les photos nous avaient déja convaincus du contraire.

Si vous pouviez nous repasser le montage de l'arrestation "du commando tapis dans l'ombre" dans quelques mois, je crois qu'il nous apparaitrait encore plus drôle.
La plupart des reproches que vous faites sont très justes, Judith, mais je ne vois pas l'utilité de les embrouiller dans une théorie absconse. A quoi bon chercher un dénominateur commun à vos arguments, si c'est pour arriver à quelque chose d'excessivement abstrait, en l'occurrence une lecture manichéenne ? Les choses à reprocher sont dans les articles, pas dans un supposé magnétisme subliminal du bien et du mal et elles portent sur des points différents, voilà tout.

1. Le gros titre laisse de côté la présomption d'innocence (ils auraient pu dire les "présumés pirates du rail"), même si les articles sont plus réservés ; Joffrin en convient d'ailleurs finalement. 2. Ensuite Libé pose la culpabilité vraisemblable de l'ultra-gauche, dans une sorte de remake de "si ce n'est toi, c'est donc ton frère" : l'édito se veut prudent : "si cette nébuleuse est bien derrière les sabotages des TGV comme le dit le gouvernement", mais c'est la seule hypothèse qu'ils envisagent ; pour ajouter des notions de mise en page, on finit la lecture en bas à droite par trois encadrés qui, comme vous l'avez très bien indiqué, suggèrent qu'il faut considérer les attentats de l'ultra-gauche comme probables. 3. On peut aussi leur reprocher d'exagérer la menace : le terme attentat, comme vous le relevez, est excessif. Plus grave, l'édito affirme sans aucun argument concret : "L’idée que ces attentats si bien ciblés ne mettraient pas en danger la vie des passagers ou des conducteurs de train est tout aussi discutable". Mais pour ce qui concerne les "trois mois d'incidents", il n'est pas possible d'y lire que "le mal est partout, le mal est puissant" : la liste des incidents en question est clairement sans gravité. Au pire, ça peut prêter à confusion pour le lecteur pressé qui ne lirait que le titre.
La différence entre les deux argumentations est 1+1=2 pour Mr Joffrin (chaque article pris séparément est peu contestable donc l'ensemble ne l'est pas non plus) et 1+1=3 pour Mme Bernard (chaque article est peu contestable mais mis ensemble cela crée une impression de condamnation a-priori ). J'ai ma préférence pour la deuxième même s'il parait moins logique.
Je ne comprends pas tous ces élans affectifs envers Judith pour la soutenir, alors qu'elle reconnait elle même qu'elle n'est pas contente de sa prestation (ceux qui postent pour l'enfoncer, je ne comprends pas trop itou). Personnellement toujours, je ne vois pas ce qui ne va pas, aurait-on voulu qu'elle arrive à convaincre Laurent Joffrin (Rolland pour les intimes)?
Quand un lecteur comme moi, au hasard, achète la presse écrite (ce qui m'arrive de plus en plus rarement), c'est pour prendre le temps de lire attentivement, pour récolter des précisions dont j'espère l'exactitude, parce que quand c'est imprimé, noir sur blanc, on peut avoir à répondre de la vérité de ce qu'on raconte.
Je n'ai pas acheté libé le jour de la double page, mais je crois que si je l'avais lu, je n'aurai pas fait glisser mon regard en diagonale pour ne récolter qu'une impression générale sur ces deux pages. Malgré les défauts pointés par Judith Bernard, je pense que les lire, ces deux pages, m'aurait quand même mieux informée que les infos de la télé. Par exemple ma vague idée que "eh ça en fait plein des histoires de trains en retard ou immobilisés", qui pouvait confusément me les faire associer tous à des actes de sabotage, est rectifiée grâce aux infos précises sur les causes des incidents techniques de la sncf qui ont précédé et auxquels je ne m'étais intéressée que de loin.

La une de libé...Racoleuse peut-être, mais je ne comprends pas qu'on puisse prétendre qu'elle fasse augmenter les ventes. Elle est unilatérale dans tous les sens du terme. Elle me donne l'impression (comme Judith Bernard, je fonctionne à l'impression parfois) que l'intérieur ne va rien contenir. Elle fait que je n'achète pas ou que si j'achète, je suis étonnée de trouver un super long article sur un truc super intéressant, que rien ne laissait présager. On peut surement m'objecter que ci que ça qu'il y a des trucs autres sur la une, je ne les vois pas, l'image+gros titre+jeu de mot occulte tout. C'est pour mieux cacher les fulgurences de Laurent Joffrin et les écrits de Daniel Schneidermann, mon enfant, derrière ces flaques d'encre qui emballent le papier journal, comme le papier journal emballe les poireaux sur le marché.

C'était notre interlude "je ne comprends pas" (envoyez vos réponses). Et après quelques méchancetés en passant :

Je pense que la question centrale n'est pas le discours des journalistes qui nous grignoterait notre libre-arbitre. À chaque reportages ou articles sur le net à propos de Filippis, je me suis posé la question des convocations, je me disais c'est normal, la question n'est pas là et donc le journaliste a raison de ne pas s'expliquer, mais quand même il nous manque un élément pour juger ou au moins pour casser l'argument que va nous servir la justice. Au fond ça me manipule un peu en me laissant dans l'ignorance d'un point, mais c'est habile car cela laisse centré le problème sur les comportements de la police et de la juge, disproportionnés dans tous les cas. Pour dire que la cuisine journalistique on s'adapte, on la triture. On garde l'esprit critique en lisant (même le canard).
La question centrale est la matière d'oeuvre du journaliste. Elle est rétrécie, étriquée, cette matière première. Elle provient des fournisseurs officiels, ou semi-officiels, il y a peu de concurrence, un marché centralisé, un côté voyage organisé et surtout "en groupe" des suivis journalistiques des événements divers, de la spécialisation à outrance, des kits proposés par des attachés [s]commerciaux[/s] de presse... Les fouineurs casse-pieds existent encore : ils ne cassent les pieds qu'à des badauds pour des micro-trottoirs palpitants.
Comme les grands restaurateurs, les journalistes qui ont leurs petits "fournisseurs du terroir" qu'ils dénichent eux-mêmes, nous cuisinent de meilleurs articles ou reportages!
Votre analyse, Judith, me semble tellement pertinente.
J'avais également ressenti cette double page, comme cela.

Néanmoins, il faut reconnaître qu'elle nécessitait des préalables, un développement et aussi une visualisation graphique de la double page,
ce qui la rendait assez peu efficace, "télévisuellement" parlant. (Ben, oui, @si, c'est de nouveau de la télé)

Télévisuelle, Judith, vous l'êtes pourtant.
Si cultivée, si belle. Si sexy même.
On ne demande qu'à vous "entendre".

De plus, "vieille lectrice de libé", votre coeur serait donc à gauche.
Vous êtes un rêve, Judith !
Merci d'avoir pris le temps de représenter cette démonstration avec les images, ça a du demander pas mal de travail, et permet de juger de sa pertinence dans le détail. Cependant cet approfondissement ne modifie pas fondamentalement la manière dont elle a été reçue à l'oral, et le sentiment qui en est resté sur sa solidité.
Sur la forme supposée accusatoire du montage : peut-on vraiment être manipulé par ces choix formels face au contenu supposé équilibré des articles ? L'hypothèse qui semble se dégager de l'ensemble de votre propos c'est que libé a tord de formuler un jugement moral sur ce type d'action et qu'il le fait de manière sournoise en manipulant son lectorat par sa mise en page. Il semble quand même clair à la fois à l'examen des éléments et de l'intervention de Joffrin que la position éditoriale de s'opposer à cette forme d'action est clair et assumé, et qui plus est justifiée, comme vous l'avez relevé.
D'un autre côté votre position personnelle sur les actes de sabotage ne semble pas énoncée avec la même clarté ; il y a des éléments suggérés sur le fait que la position de libé ne vous plaît pas et sur les références historiques au mouvement ouvrier, donc de quoi vous retourner l'accusation que vous avez envoyé à la tête de Joffrin : l'endroit où vous voulez nous emmener sur ces histoires de sabotage n'est pas introduit de manière très franche. Au final les sabotages des caténaires : moyen de revendication légitime ? pour ou contre ?
Petite remarque subsidiaire "un crime contre la machine" : la promotion de la machine en personnage, et d'une manière générale de l'intermédiaire technique en sujet est lui même tendancieux ; sortir l'appareil de sa neutralité d'objet, c'est une manière de masquer l'intention et le choix de l'humain (le vrai sujet), de pas interroger ses choix et de nier qu'il est visé par une violence puisqu'elle est dirigée sur du matériel plutôt que sa personne physique.
Je trouve l'explication convaincante. Mais je ne crois pas que ce soit un montage délibéré pour manipuler je crois plutôt que le montage de cette double page reflète simplement la pensée de ceux qui l'ont produite.
D'ailleurs Joffrin l'a confirmé: le sabotage c'est mal.
de plus les adversaires les plus obstinés de l'extrême gauche (oops faut dire l'ultra gauche maintenant) ont toujours été à gauche plus qu'à droite.
La gauche modérée tient la gauche radicale en horreur et réciproquement.
et l'extrême gauche n'apprécie pas en général les anrchistes etc etc.
d'ailleurs où sont les voix du PCF en france? elles se sont reportées sur besancennot en grande partie. Non vraiment la gauche de la gauche c'est mal surtout pour la gauche....
Très intéressant ! Ceci dit, si plusieurs journalistes se partagent une même page, celui qui profère des anathèmes va marque davantage l'attention que celui qui reste prudent et factuel. Il n'y a pas forcément de conspiration mais - peut-être - un effet de domination, comme trop de poivre dans un plat. Après, on peut se demander ce que fait le directeur de la publication qui - lui - voit passer le plat complet.

Au final, d'accord avec le fait que cette page conforte la propagande sécuritaire et la psychose terroriste ... alors que les terroristes sont au gouvernement et dans les conseils d'administrations.

Bravo Judith !
Eh bien, je trouve cet article complémentaire plutôt bien fait, clair et pédagogique. Beaucoup plus convainquant en tout cas que Joffrin, qui a bien fait sentir à Schneidermann qui est le patron. Mais bon, on connaît les habitudes de DS : ne jamais contrarier les puissants (Messier) et à l'occasion, taper sur les autres (Bourdieu).

Tenez-bon, Judith !
Pour ceux qui ne connaissent pas, une chansonnette inspirée de cette "sombre" histoire : http://www.dailymotion.com/video/k73DtP85pON2RWRoqw
C'est là qu'on voit qu'il est dur d'être profond dans un débat oral et retransmis, même sans durée fixe et sans montage.

L'avantage de l'écrit sur ces questions là, c'est qu'il laisse le temps de réfléchir, de structurer ce qu'on veut dire. Les cerveaux lents (mais intelligents), les gens sans trop de répartie ne sont pas pénalisés, les sophistes ont plus de difficultés et la vérité a plus de chances d'apparaître.

C'est ce qu'il y a de très bien avec votre site Internet, vous avez la possibilité de changer grâce aux compléments écrits beaucoup de ces choses que Bourdieu et ses disciples détestaient chez vous. Pourquoi ne pas carrément laisser aux invités une tribune post-émission pour éclaircir les points qu'ils ont développé de façon trop obscure ? Un forum réservé en quelque sorte, une page de débats écrits où les invités, s'ils le souhaitent, pourraient parler véritablement sans contrainte.

Car si là, c'est Judith qui veut apporter des précisions, que se passe-t-il si un des invités n'est pas satisfait de sa prestation ?
Moi aussi , à l'écoute de l'emission j'ai
bien compris (et même approuvé) la démonstration de Judith Bernard.
Je me pose une question.
Cette mise en page résulte-t-elle d'une volonté délibérée des responsables de la mise en page
ou de l'inconscient collectif d'un journal?
N'étant pas lecteur habituel de Libération je ne me prononcerai
pas.
Laurent Joffrin semblait découvrir que l'accusation faisait sens et ne trouver qu'une phrase (justement!!!) pour s'en défendre.
Où l'on ne peut qu'applaudir cette nouvelle forme d'@si : les chroniques qui s'enrichissent de l'émission et vice-versa. Merci.
Je crois que Judith, à force de se prendre le chou, finit par s'emmêler les pinceaux... D'où l'attitude amusée de Joffrin qui l'a tranquillement laissée se "crasher", se contentant de la renvoyer de temps à autre à la réalité du texte publié dans Libé... Je pense à la phrase de Céline dans Le Voyage: "Lui, Princhard, je je ne le revis jamais. Il avait le vice des intellectuels, il était futile. Il savait trop de choses ce garçon-là et ces choses l'embrouillaient."
que j'approuve votre lecture Judith.

Et encore plus devant votre nouvelle présentation, limpide.
Comme je le disais hier en commentaire :

"Mais ce que je vois derrière ce sentiment de lecture, dont Judith a très bien à un moment donné le raisonnement né de sa spirale de lecture,

ce sont les effets de la mise en page, on fait dans le varié, des encadrés partout, un édito ambivalent entre attentat et est-ce du terrorisme ? et le résultat des encadrés contredit le titre de la page ou du dossier et le positionnement prudent des deux papiers principaux.

Je pense que c'est la mise en page qui pose question : on devrait mieux choisir les mises en perspectives, faire l'historique des accidents SNCF, ce n'est pas la même chose, que faire l'historique des erreurs judiciaires sur pseudo-terroristes, ou faire l'historique des mouvances d'extrême-gauche.

Le problème est aussi la question de l'objectif d'un dossier : mettre en doute la thèse officielle ? Ou éclairer les différentes positions sur le sujet ? Dans ce cas, on ne choisit pas ce titre de Une, on ne fait pas un édito confus, puisque l'édito devrait donner la tonalité générale, on sépare les faits certifiés, on fait une colonne + et une colonne -, bref c'est toute la logique de fabrication des pages qui est en jeu ici.

Mais pour finir, j'aime que Joffrin soit venu, j'aime qu'il accepte le débat, merci, c'est donnner une vraie leçon de professionalisme, qui se soumet au feu des questions. Et je ne pense pas voir de longtemps un patron du Figaro dans le même exercice. "

[anthropia.blogg.org]
Bonjour,

J'ai une question pour vous Judith: Avez vous une opinion sur la part intentionnelle ou inconsciente de cette mise en page ? entre les contraintes techinques, les contraintes de place, les respects de chartes et l'entrainement des réflexes quotidiens quelle est la part volontaire de mettre en place cette scénarisation ? avez vous une idée ? ou bien votre analyse est simplement sur le résulat que vous pouvez observer, quelque soient les causes qui l'ont produit ?

merci

ST
Brilliant.

Je dois avouer que l'introduction de la démonstration au cours de l'emission m'a fait immédiatement penser a la Gestald theorie en psychologie qui assume que le tout n'est pas (que) la somme des parties, mais la référence au montage cinématographique aurait été effectivement tres pertinente.

Une question cependant. La logique interne de votre démonstration semble suivre un cheminement de lecteur particulier qui implique de démarrer la lecture par la droite. Est-ce que la logique interne est aussi évidente si l'enchainement de la lecture est différente? Est-ce votre cheminement de lectrice ou est-ce un cheminement de lecteur lambda? Et par conséquent, quid de l'impresison d'ensemble, du tout, s'il on commence la lecture par la gauche? Peut-on obtenir une impression d'ensemble différente?
Merci Judith.

Une analyse parfaitement maitrisé de la double page et un vrai décryptage. Le montage accessible sur l'article est parfait et montre l'essentiel, dommage de ne pas l'avoir réalisé pour l'émission et passé en vidéo avant le débat cela aurait éclairé tout le monde.

Comme je l'ai indiqué dans le forum de l'émission Michel Onfray avait exprimé son point de vue sur cette une de Libé le 19 Novembre dans Siné Hebdo. dommage qu'il n'ait pas été invité à l'émission.
Oups, cela se passe ici maintenant... :D

Sorry, mon grison n'arrêtait pas de brouter dans le pâturage d'à côté.

;) yG
Je trouve l'analyse de cette double page par Judith Bernard très compliquée. Je suis peut-être trop terre-à-terre comme garçon.
En revanche je suis d'accord sur le principe que cette double page "Evénement" du journal Libération offre un amalgame pervers entre incidents, sabotages, déraillements.

Mettre une photo qui fait la moitié de la page de personnes cagoulées et traiter en partie d'événements purement technique (panne involontaire), et de déraillements volontaires (actes rarissimes). Le but est clairement d'amplifier l'ampleur de l'événement (un sabotage de caténaire).
merci, bonne continuation J.Bernard
C'est facile 1 mois après de décortiquer une page, de mettre seulement, en lumière les éléments de sa thèse, d'en oublier d'autres,...
je pense que cette dame n'a jamais travailler dans un journal...
Sur ce genre d'évènement, un quotidien est obligé de travailler dans l'urgence.
Pourquoi ne pas avoir analyser la couverture totale de Libération durant plusieurs jours? Pourquoi n'analyser que Libération? Parlez des autres quotidiens...
Et puis franchement, je pense pas que le traitement de Libé, mérite qu'on s'y arrête autant. Il y a eu dans le passé des dérapages qui sont passés sous silence.
Devant tant de mauvaise fois, et de délire psyco-dramatiques, j'ai eu envie d'éteindre la vidéo, et de lui dire de se taire...

Sinon moi je confirme, que je trouve cette Judith inintéressante.
On a le droit de donner son avis non dans un forum? :-p

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J'avais lu le forum avant de voir l'émission et donc constaté les propos de certains sur cet "incident".
Comme beaucoup dans ce nouveau forum, en regardant ensuite l'émission, j'ai bien compris la démonstration bien qu'"avortée" de Judith.
C'est bien le rôle d'@si de décortiquer les codes et les non-dits des médias. Il est vrai qu'on a plus l'habitude de voir décortiquer la fabrication du média TV que du média presse.
Mais l'un et l'autre résultent d'un "montage" qui peut modifier le sens des informations brutes qu'il utilise.
Et Judith s'y est collée.
Merci.

D'ailleurs, L. Joffrin se prend les pieds dans le tapis lorsqu'il extrait "à bout de bras" de l'édito le passage invoquant les doutes sur la justesse de l'opération… un passage de 4 cm2 sur une double page d'environ 3750 cm2.
Superbe démonstration Judith.
Que celui qui n'a pas vu les personnes arrêtées comme des terroristes à la lecture des quotidiens lève le doigt.
Libé a suivi le vent comme tous les autres.
Pareil qu'Ernest, je suis content d'avoir eu le compte rendu détaillé de la double-page, mais sur le principe, tout avait déjà été dit dans l'émission, et je trouvais déjà cela très pertinent.
Je crois que l'on ne peut reprocher à Judith qu'un peu de prétention, pour avoir cru qu'elle tiendrait les trois fauves tranquilles pendant son décryptage ^^ Joffrin a quand même fait preuve d'une patience (relative) et d'une certaine écoute, j'espère que ça l'inspirera pour la suite...

Ah, et Judith, je ne sais trop pourquoi, mais j'adooooore votre conclusion !
"Voilà, c'était ça, en gros, que je voulais dire."
Le contraste avec la complexité du fond et de la forme de votre article est tout simplement saisissant. "c'était ça que je voulais dire", on dirait une parole d'enfant, c'est frais et limpide...
Rassurez-vous m'dame Judith malgré tout sur le plateau, votre intention était comprise, votre démonstration reçue quand même.

Ce qui me fait bondir, comme vous, je pense, c'est l'équation, non démontrée, que sabotage = mal, car j'entends aussi derrière grève = mal ( la preuve tous ces " pris en otages par la sncf " que croisent Pernault), manifester = mal ( trouble de l'ordre public ), ce manichéisme à l'oeuvre (que vous avez refusé dans l'émission), sur le mode : si t'es pas avec moi, t'es contre moi. Encore la vision dualiste et binaire, satisfaisante pour l'esprit de Bush mais par pour vous, pas pour tous heureusement.

Comme dans l'emission, ou l'on cherche à peser ce qui est le plus grave : la fouille d'une gamine de 14 ans, celle d'un sans papier ou celle d'un journaliste .Palmares de bavures !
Il nous faut mesurer, peser, pour hierachiser, sérier, ... ordonner !

Ordonner, donc mettre de l'ordre, de la sécurité, de la cohérence même, et c'est là où l'on relit la chronique de Sébastien Bolher sur l'invention de cohérence en situtation de perte de contrôle.
Alors, oui, vous avez raison, à la lecture d'un article qui bouscule notre équilibre ( sympathie gaucho ), on bouche les trous avec vigueur et ce que Libé fournit comme pièce c'est pas joli, joli.
En tout cas elle est à l'ouest cette Judith. Ses propos n'ont aucun intérêt.
En regardant le débat avec Joffrin, je n'avais qu'une envie, lui dire "tait toi!!" pour pas dire autre chose.
Autant les autres intervenants sont intéressant autant elle, je peux pas.
Mouais : j'avais compris le propos de Judith moi. Suffisait de l'écouter.
KOULECHOV

L'incidence du montage a été démontrée, quasi scientifiquement, par Koulechov.
Voila plusieurs années, j'avais demandé à ASI de diffuser les images de l'effet Koulechov. Sans succès.

Mais, on vit une époque formidable. Grace aux sites de partage on peut, désormais, y accéder, sans passer par la Cinémathèque
http://fr.youtube.com/watch?v=EmNzE_J-rpY
Effectivement, les choses sont un peu plus claires ainsi. J'avoue qu'en regardant l'émission, j'avais trouvé Judith peu convaincante et Laurent Joffrin plutôt dans son bon droit en défendant les articles incriminés. Je crois cependant qu'il y a dans cette affaire un énorme malentendu. Il me semble (et Judith Bernard pourra sans doute me détromper si ce n'est pas le cas) que l'objet de cette chronique était davantage de rendre compte d'une impression de lecture somme toute assez subjective, que d'incriminer la rédaction de Libération en leur prêtant telle ou telle intention.

La démonstration de Judith est convaincante, cela dit je trouve tout aussi convaincantes les citations faites par Laurent Joffrin des articles en question. La question serait de savoir si l'impression subjective de Judith Bernard à la lecture de cette double page peut être partagée ou si elle n'appartient qu'à elle. J'avoue demeurer perplexe à cet égard n'ayant pas lu la double page en question et n'ayant pour trancher que ce qu'en disent les uns et les autres.

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