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Quand Fillon rabote en touche

Il y a des mots soufflés – que dis-je – exigés par un père excité qui sans même dire bonjour se jette sur son aînée préférée en hurlant

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Le matraquage au rabot de ces dernier jours fait sourire.

En Anglais un rabot ce dit "plane", Le rabot a pour fonction d'aplanir, mette à plat , au même niveau ...
Anne-Sophiiiiiiie ! Votre chronique élue d'utilité publique !!!!

Vous avez droit à un coloriage (*) de la classe de Maître Juléjim !


(*) je compte sur vous pour nous le présenter dûment colorié le 4 Juillet prochain.
Sacrée Fifi, ces vacances vous ont fait le plus grand bien et à nous aussi mais moi non plus.

Vous n'imaginez pas à quel point vous êtes loin d'imaginer combien les métiers du bois ont une place importante dans ma vie. Tout part d'une erreur de traduction au départ, vous allez voir, c'est dramatique.

En ce jour magnifique d'octobre 1965, alors que dehors il flotte des trombes d'eau qui ruissellent sur tous les matériaux non poreux permettant un ruissellement certifié conforme aux normes en vigueur, ma mère, en son château de la belle au bois ronflant, accouche d'un énième gnome. C'est moi. Surprise, c'est un garçon. Du moins le croit-on, on doute au départ, après douze premières filles il est vrai. Eh ben non, on avait tort de douter, je me suis regardé dans la glace ce matin, j'ai de la moustache et je dis des gros mots sans rougir et je bois de la bière au goulot, je suis bien un garçon. Et j'aime voir des filles à poil sur des calendriers dans des camions, ça c'est le test ultime.

Oui donc, ce jour-là, en présence de tous les notables du canton, ma mère, en compagnie des fées présentes comme dans tous les contes de fées je vous signale, des fées standard donc, elle (ma mère) présente le nouveau-né à l'assistance éberluée qui croit voir, après une tripotée de donzelles, l'arrivée d'un garçon comme l'arrivée du messie. Mais oui. C'est moi. Bon pour l'instant, je suis tout bleu et tout fripé et je fais des cacas qui puent, mais je vous rappelle que tous les messies ont commencé leur carrière tout bleus en faisant des cacas qui puent, ce n'est pas un critère disqualifiant, heureusement. C'est après qu'on voit le caractère divin d'un messie, lorsque celui-ci ne s'essuie pas avec les mains, là on reconnait le vrai messie. Mais oui. C'est comme ça que je me suis aperçu que je n'étais pas un messie, mais bon on discute on discute, et pendant ce temps-là mes collègues travaillent (chut).

Devant cette assemblée émerveillée, ma mère, entourée des fées donc, dit: "Mon fils, tu es mon premier fils, j'en ai chié des brouettées de patates mais tu es là et tu seras beau, mon fils." Mon dieu comme c'est beau. Ah si c'est beau, j'vous jure que vu d'ici c'est vachement beau. C'est bizarre, quand c'est moi qui raconte je trouve ça joli.

Dommage que les fées, qui consignaient les paroles de ma mère dans le registre de consigne des paroles de mère dans des châteaux de belles aux bois qui dormant qui somnolant qui ronflant, étaient passablement bourrées, à l'image de toute l'assistance, ben oui parce qu'au début d'octobre chez moi quand il fait mauvais on aime bien se réchauffer avec du vin chaud, ceci expliquant celà. Les fées notèrent donc séparément dans le registre idoine: " tu seras bot" et "tu se rabot". C'est con une fée quand ça s'y met. c'est couillon avouez-le. Des fées illettrées et alcooliques, bonjour le pédigrée, c'est pas chez Disney qu'on verrait un naufrage pareil.

Toujours est-il que résultat: j'ai appris l'ébénisterie et j'ai une jambe de bois. Mais Louis XV la jambe quand même, on a sa petite fierté. En palissandre des Indes et en bois de rose, putain c'est de la belle jambe de bois ça.

C'est vrai qu'au début je ne voulais pas de ce métier qui me rappelait inconsciemment combien la vie avait été injuste avec moi dès le départ, par la mauvaise grâce de fées au rabais, et au contraire je faisais tout pour rejeter ce funeste héritage. Moi je me sentais artiste et je voulais faire de la télé, du cinéma, des livres, du théâtre, pas tout le même jour déconnez pas non plus merde. Mais tout me ramenait vers le métier du bois, c'était une malédiction.

J'écrivas mon premier livre: Les contes du Rat botté. Un flop de librairie. Quand je dis un flop, c'est une expression, ça ne fait pas vraiment "flop", on n'entend rien en fait, sinon lorsqu'on entre dans une librairie, ce serait un concert de "flop" à chaque rayon, je ne vous dis pas l'ambiance. Non je ne vous dis pas, n'insistez pas, vous êtes pénibles.

J'ai voulu lancer un magazine et une émission: Salut les copeaux. Un flop en kiosque et à l'antenne (Pareil pour "flop", voir les explications détaillées au-dessus pour plus d'explications pédagogiques détaillées).

J'ai écrit des chansons pour des jeunes premiers, "Mon bot sapin" pour Jacques du Tronc ou robert Char le Bois, mais ils n'ont jamais percé, c'était une erreur. Ou un flop si vous préférez, non je vous force pas, c'est vous qui voyez.

J'ai tourné un film avec Chêne Connerie et Bernard Mélèze, pareil, rien ne me souriait, à part ma secrétaire qui était moche. Quand on n'a pas de pot, on n'a pas de pot.

C'est ainsi que résigné, la tête basse, des larmes plein les yeux avec un taux de salinité plus élevé que la moyenne dû à mon pépé qui était saunier à Guérande sûrement, c'est ainsi que sur fond de soleil couchant, sur grand écran et en Technicolor (toujours mon côté audiovisuel), je partus à cheval vers ma destinée, qui serait faite de bois, d'outils, de coupures des doigts et des échardes plein aussi, putain ça fait mal les échardes, la vie est injuste. Snif.



2phémerides, le seul blog gravé à la main dans du bois véritable
[quote=Anne-Sophie]Rabot est en effet un dérivé de rabotte issu du moyen néerlandais robbe, signifiant lapin.

Ce n'est pas l'étymologie que donne le Littré qui dit
de "re-bouter dérivé en rabouter" que peuvent comprendre ceux qui ont eu à assembler des planches.

Horreur, il cite aussi Boileau!
Bravo pour l'article.
Surtout je viens de découvrir la raion cachée de mon goût pour les chroniques d'Anne-Sophie : nous partageons le même diminutif; et je vous assure que personne ne s'avise de ricaner.
Indispensable chronique, merfi fifi ! ;-)

Rapport au « wabbit » :

- sa première apparition : http://www.dailymotion.com/video/x4053d_merrie-melodies-a-wild-hare-1940_shortfilms
- un descendant, dégénéré : http://www.youtube.com/watch?v=mtI4MKwWu2Q
Merci pour cette explication limpide.

Je pourrai me glorifier maintenant avec le rapprochement rabot/rabbit.

Le rabot était aussi l'emblème des duc de Bourgogne, comme quoi la récupération politique n'est pas neuve.
[quote=Anne-Sophie]mise à part, en littérature, le sens de supprimer ce qui, dans le style, est inégal ou rude

"l'autre en vain se lassant à polir une rime
et reprenant vingt fois le rabot et la lime"
Boileau
à qui l'on attribue aussi
"polissez le sans cesse et le repolissez"
qu'il faudrait rendre à Hortefeux
"policez les sans cesse et les repolicez" quand il "rabote " les sans papiers"
Le rabot,c'est déjà quelque chose. La varlope eût été plus efficace en s'attaquant aux GROSSES niches,celles auxquelles on ne touchera pas afin de ne pas fâcher les amis!
Comme dirait feu mon grand-père: vite une varlope, que j' te dégauchisse cette chronique !

Merci Anne-Sophie ;-)
Le rabot a peut-être été sélectionné par les services de communication non pas pour son allusion à un bricolage de surface, mais plutôt à un travail de fond? Notre lapin a de la famille à l'étranger: l'Allemand "Arbeit", mais surtout les Russes "????????" (/rabotat'/, "travailler"), "???" (/rap/, "esclave")... Ca promet! :-)
Un autre histoire circule pour l'apparition du mot rabot, dans la bouche de fifi (le faux). Un rapport avec un certain nabot pasbo, mais très cabot. Ca me reste sur le geabot c'te histoire.
En lisant l'intro, j'ai cru un instant que la photo dessous, c'était celle du papa... -_-

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