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Commentaires

Profs en retrait, jour après jour

Matin après matin, le lycée Adolphe Chérioux de Vitry sur Seine revient dans les bulletins des radios.

Derniers commentaires

http://cesprofsquonassassine.blogspot.com/search/label/A%20lire%20-%20Ces%20profs%20qu%27on%20assassine
Philosopher sur le forum c'est une chose, mais concrètement, qu'est-ce que vous attendez du gouvernement concernant le lycée Chérioux, le lycée de Thiais, et les autres établissements de Seine-Saint-Denis?
Parce que des gamins se font agresser (qu'on en parle ou pas) et qu'il faut d'abord régler cela, très vite.
Si même eux n'ont droit à rien, alors plus personne n'aura droit à quoi que ce soit. Et si l'on compte sur l'éducation des jeunes caïds et des malicieux qui aiment rigoler, nos enfants n'ont pas fini de souffrir.
Alors, selon vous, que faire?
http://www.appelpourlecolepublique.fr/
Wow ben ici aussi c'est Rock'N Roll dis-donc !

Avec toutes ces elections periodiques, on a l'impression que le France entiere souffre de PMS de plus en plus longues et de plus en plus douloureuses
Merci à Sleepless, Florent et FredB: je ne garde pas les réfs des trucs que je lis, seulement l'info en tête, donc ce que je dis paraît parachuté, et pourtant...

Et SVP, gens qui avez ou non des enfants en âge d'y aller, battez-vous pour que l'école publique puisse exercer dans de meilleurs conditions, et surtout pour que la préélem (maternelle) subsiste...parce que nous les zinstits de ces niveaux, ne sommes pas du tout, masi alors pas du tout, écout-é-es...les fermetures de classes se font à tour de bras, malgré l'afflux d'élèves,mais vous n'en entendez guère parler...
Erwann est un élève scolarisé en 3ème en 2020. Sa journée pourrait ressembler à ce qui suit.

.. A 7h45, Erwann élève de 3ème, franchit l'entrée du lycée. Les deux retraités et le postier au chômage embauché dans la cadre du PARE ont été recrutés par l'établissement et ont bien du mal à reconnaître tous les élèves : il n'y a plus d'étudiants surveillants, mais des assistants d'éducation recrutés localement.

.. A 8 h, Erwann rejoint ses 35 camarades de classe et découvre son nouveau professeur. " de mathématiques, le troisième de l'année : plus de titulaires remplaçants mais des vacataires payés pour 200 heures, pas d'ancienneté ni de mauvaises habitudes.

.. A 9 h, Erwann rejoint le cours d'anglais de Madame Bondu. Un cours bien calme. Faut dire que cette brave Madame Bondu va sur ses 69 ans, elle arrivera enfin à ses 45 annuités de cotisation l'année prochaine.

.. A 10 h, dans l'escalier Erwann évite les papiers qui jonchent le sol : plus d'agent d'entretien dans la journée, trop cher pour le budget de la région. Les sociétés privées ayant remporté l'appel d'offre assument le minimum pour dégager des bénéfices. les équipes de nettoyage tournent sur différents " sites ", en flux tendu.

.. A 11 h, Erwann rejoint le cours de français de Monsieur Durand. Lui devait partir en retraite avant 65 ans car il avait placé de l'argent, d'abord au CREF, puis dans l'épargne salariale gérée par certains syndicats qui délivraient des " labels éthiques " aux entreprises collectant les sommes. Mais la société a fait faillite avec la crise boursière d'il y a deux ans. Il paraît que les marchés ont toutefois été ainsi assainis. Alors, peut-être demain, le pot d'adieu.

.. Midi, la cantine. Un employé de la Société de Restauration remet à Erwann son plateau-repas sous cellophane, plus de cuisine préparée sur place, mais toutes les normes de traçabilité sont, paraît-il, respectées. Par la fenêtre Erwann observe ses camarades manger un sandwich. Eh oui ! la société privée de restauration doit dégager des bénéfices. Le repas n'est pas donné et il n'y a plus de fonds sociaux. Heureusement, le rétablissement du travail à partir de 14 ans permet à certains de se payer un sandwich en travaillant tous les soirs et le week-end.

.. A 14 h, Erwann se réjouit d'aller manipuler en sciences physiques, hélas comme en SVT, il ne touchera à rien, plus d'agent de laboratoire. et les dédoublements de classe ont été supprimés par manque de moyens financiers. Sans parler de Madame Lavy qui refuse toute manipulation des élèves depuis qu'elle est responsable pénalement de tout accident. La société d'assurance de l'établissement refuse de couvrir les disciplines " à risques " comme la physique ou le sport.

Ainsi se déroule la journée d Erwann, et même s'il souffre de cette situation, pas question de trouver de l'aide auprès de l'infirmière ou de l'assistante sociale : plus de personnel médico-social rattaché à l'établissement depuis la décentralisation, quelques permanences irrégulières toutefois grâce à la ténacité du conseil d'administration marqué par des élus politiques " de gauche ".

Quant à son avenir, Erwann aimerait travailler dans la chaudronnerie comme son grand frère, mais où se renseigner, à qui en parler ? Plus de conseiller d'orientation dans l'établissement. Sans parler que les diplômes des métiers de la métallurgie n'ont plus les honneurs depuis que le patronat a décidé de délocaliser ces activités à l'Est et dans les zones franches, et que la convention nationale de la métallurgie a disparu. Son grand frère espère pourtant un jour décrocher un CDI pour " faire sa vie " et en finir avec " la galère de la précarité ".. Il finance des cours à distance pour obtenir une compétence permettant d'être employable. et y consacre ses soirées et ses week-end.

Si nous laissons faire, ce scénario catastrophe, inspiré des annonces du gouvernement et de la réalité de certains pays où la libéralisation de l'école a eu lieu, peut devenir la règle ici aussi. C'est pour empêcher la casse programmée de l'école, la casse des statuts du salariat obtenus par des dizaines d'années de lutte syndicale que les personnels de l'Education nationale sont en grève à l'appel des organisations syndicales.
Ce mouvement a besoin de votre soutien, il y va du devenir de notre système éducatif, de l'avenir de nos enfants et de l'avenir de tous ! Quelle société voulons-nous ?

L'école n'est pas une entreprise ! L'éducation n'est pas une marchandise !
L’école de demain ? Des locaux moins bien entretenus ; des tableaux pas toujours nettoyés ; des prix de repas deux fois plus élevés ; certains élèves qui mangeront chaud dans la salle de restauration tandis que leurs camarades grignoteront un sandwich sur les bancs de la cour de récréation ; des cours de récréation où traîneront des papiers ; l’absence d’activités péri-éducatives pour occuper les moments où les élèves n’auront pas cours ; des remplacements d’enseignants en quantité et en qualité moins bien assurés ; une prise en charge des élèves par la vie scolaire en déliquescence ; une aide au devoir réalisée par des assistants d’éducation qui n’en sauront pas forcément plus que ceux qu’ils aident ; des retraités qui mettront toute leur énergie à calmer les cas difficiles et à maintenir l’ordre dans les couloirs ; des mères de famille qui s’époumoneront pour que les heures d’étude se passent au mieux ; des élèves en situation de détresse qu’aucun système de solidarité ne pourra aider, qu’aucune assistante sociale ne pourra écouter et qu’aucun médecin scolaire ne pourra soigner ou signaler ; des classes surchargées ; comme autant de symboles, des conseillers d’orientation dont la suppression donne un air de « no future » à toute chose…

Cette évocation vous paraît outrée ? Eh bien sachez qu’elle s’est pourtant limitée au secondaire et que rien n’y a encore été dit sur ce qui se passe dans l’enseignement supérieur, lui aussi en branle-bas de combat, dans les lycées professionnels, dans le primaire et dans les maternelles.
Sachez par exemple qu’il serait question de retirer tous les professeurs des maternelles pour les mettre dans le primaire, que l’enseignement public ne se chargera plus des enfants qu’à partir de 6 ans et que les maternelles se borneront à n’être plus que des garderies ou des crèches… pour la plupart payantes bien sûr !

Quant à l’école d’après-demain ? Une école à plusieurs vitesses et des fossés qui se creusent entre les pauvres et les riches, les favorisés et les défavorisés de la culture, les bien nés et les moins bien nés ; une école dont l’Etat ne garantit l’égalité ni des programmes ni des formations ni des diplômes ; une école de l’inégalité instituée en règle.
Inégalité géographique : d’un côté, des régions pauvres aux diplômes dévalués ; de l’autre, des régions riches dont les diplômes feront autorité.
Inégalité sociale au sein des régions : pour les enfants de l’  « élite », quelques établissements privés qui dispenseront un véritable enseignement  et qui leur permettront de rester dans l’  « élite » ; pour les enfants du peuple, un service public au rabais, débarrassé du projet d’instruire et recentré sur ce que l’on appelle publiquement la socialisation ; pour les premiers, des cursus diplômants qui leur permettront de se caser et se recaser plus facilement ; pour les autres, des orientations soumises aux réalités socio-économiques du terrain et au souci de pourvoir au plus vite ( c’est-à-dire de la manière la moins diplômante) les entreprises locales en main d’œuvre, au risque de freiner la mobilité et de nuire aux possibilités de reconversion professionnelle en cas de licenciement.
Impossible ?
Voir ci dessus comment fonctionnent les écoles maternelle et primaire en Allemagne, qu’on nous présente en modèle :
Enseignante à la Réunion d'origine écossaise je souhaiterais m'adresser aux parents et rendre compte de l'état de l'enseignement en grande Bretagne, modèle que le gouvernement français semble vouloir adopter.

Dans mon pays l'éducation dépend des régions et dans nos établissements il n'y a pas d'assistantes sociales, d'infirmières, de conseillers d'orientation , de surveillants, de CPE, d'intendants.
Tout le travail de ce personnel essentiel et donc qualifié est donc effectué par les professeurs (qui ont beaucoup plus d'heures de cours) et par les chefs d'établissements - des personnels qui n'ont pas la formation pour accomplir ce travail.

Qu'est ce que cela veut dire concrètement pour les élèves et les parents ?
La qualité de l'enseignement est nettement inférieure parce qu'on ne peut pas exercer plusieurs métiers en même temps et qu'il est alors difficile de consacrer suffisamment de temps à nos élèves, à la préparation des cours et aux corrections. Résultat : le travail est superficiel et les devoirs simplifiés sont souvent corrigés en classe par le voisin.

Des enseignants surmenés quittent la profession et il y a des problèmes de recrutement. Dans certaines régions on bouche les trous en primaire avec des étudiants d'autres pays européens. Dans le secondaire les enseignants remplacent leurs collègues malades : un professeur de maths peut remplacer un collègue en allemand par exemple ! Résultat : aucune garantie de qualité.

Un taux d'absentéisme alarmant chez nos élèves, faute d'un encadrement efficace ( pas de surveillant, ni de CPE) Résultat : davantage de délinquance.

Depuis 10 ans énormément d'écoles en Angleterre ont décidé de quitter le public pour devenir « Independent Schools » et sont ainsi devenues payantes. Résultat : des écoles de qualité pour ceux qui en ont les moyens et l'école publique démunie pour les autres.

Personnellement je ne mettrais pas mes enfants dans une école publique chez moi et je n'arrive pas à croire que les Français vont accepter qu'on leur impose un tel modèle.
L'éducation de nos enfants n'a pas de prix. En reléguant progressivement le système éducatif aux régions, celles qui sont les plus démunies n'auront d'autre choix que de se tourner vers le privé , amenant un modèle d'école à deux vitesses. Dans mon pays nous n'avions pas compris les dangers et nous en payons maintenant lourdement les conséquences. Je souhaite de tout mon coeur, pour nos enfants, que les Français vont réagir.
Il faut protéger l'égalité des chances pour chaque enfant.

En France le système d 'éducation est d'une très haute qualité.
Si vous ne me croyez pas allez voir comment cela se passe ailleurs.
Cette mobilisation concerne tous les Français, de toutes les régions, dans le public et dans le privé.
Le personnel de l'éducation nationale est dans la rue aujourd'hui avant tout pour protéger l'avenir de vos enfants, de nos enfants.
Venez nous parler, venez demander des explications.
Vous comprendrez alors que nos inquiétudes sont aussi les vôtres.
L'école allemande : un exemple à ne pas suivre

Ecole maternelle :  Elle n'existe pas !
 Il existe des Kindergarten (système de garderie) ouverts de 8h00 à 12h00.
 Elles sont subventionnées par la ville et l'Église (catholique ou protestante).Elles sont payantes.
 Le personnel a un diplôme d'éducateur de jeunes enfants préparé en deux ans au niveau Brevet des collèges. (pas de pédagogie, pas de psychologie de la petite enfance, un niveau de culture générale faible pour les personnels municipaux).
 Les listes d'attentes sont surchargées et il est vivement conseillé de présenter un certificat de baptême pour pouvoir y accéder ! On vous le demande très clairement lorsque vous téléphonez pour inscrire votre petit.
 Il n'y a pas de sections et on n'y offre aucune espèce de forme d'apprentissage (heureusement puisque tous les enfants ne peuvent y avoir accès…)
 En moyenne, les enfants débutent à l'âge de 4 ans. Les mères ayant une activité professionnelle ne peuvent avoir recours à aucune autre forme de garderie subventionnée (à moins d'être un « cas social », c'est-à-dire être seule à élever son (ses) enfant(s).
Ecole primaire
 Les enfants y sont admis s'ils ont 6 ans avant le 30 juin. S'ils sont nés en juillet ou après, ils entreront en primaire à presque 7 ans.
 Les écoles sont subventionnées en partie par l'Église (les cours de religion y sont obligatoires)
 Les enseignants sont embauchés après une candidature et un entretien auprès du directeur. Ils doivent être cautionnés par le diocèse. On a vu des cas de licenciement pour divorce et vie maritale avec un partenaire divorcé dans des villages de Bavière réputés pour leur application stricte des préceptes de l'Église catholique.
 Le même enseignant suit sa classe pendant 4 ans (6 dans les Länder de Berlin et Brandenbourg). Durant ses études, il a choisi deux spécialités, il n'est pas polyvalent. Il se débrouille avec les autres matières, mais ce n'est pas grave : il n'y a pas de programme national ! ! !
 Les enseignants ne passent pas de concours mais un diplôme pédagogique. Ils ne sont pas automatiquement fonctionnaires.
 Dans les années 80/90 nombre d'entre eux étaient au chômage et les étudiants se sont désintéressés de cette voie professionnelle. Maintenant, le manque d'enseignant oblige les Länder à recruter du personnel non qualifié, sans formation pédagogique et beaucoup de matières ne sont pas pourvues.
 Selon les moyens financiers du Land, l'élève bénéficie de 18 à 24 heures d'enseignement hebdomadaires.
 L'enseignement a lieu le matin. Les élèves terminent leur journée scolaire en milieu de journée. Il n'y a pas de cantine. Ils rentrent chez eux pour manger et si leur mère travaille, sont livrés à la rue ou à la TV. L'après-midi, les activités artistiques, sportives ou autres sont payantes. Il n'existe pas de transport organisé pour les y conduire…
 Une mère de famille désireuse de ne pas abandonner sa profession doit pouvoir assurer les frais de garde de ses enfants à domicile.
 En Allemagne, les femme choisissent entre une vie professionnelle ou une vie de famille. La natalité est en baisse . Les femmes abandonnant leur activité professionnelle pour élever leurs enfant (contraintes ou non) ne sont pas comptabilisées dans les chiffres du chômage…
 Après les années de primaire (l'enfant a 10 ans), l'orientation a lieu. Elle est définitive !
Le Rapport du Conseil d’Etat du 20 mars 2003.

Ce rapport intitulé « Perspectives pour la fonction publique » a pour objet la réforme de l’Etat. Or, son contenu contredit radicalement les affirmations du ministre quant à la garantie d’un recrutement national des enseignants et la garantie de programmes et de diplômes nationaux.
Le Royaume-Uni et l’Allemagne y sont présentés comme des modèles à suivre. Et dans le but de permettre la libre circulation des travailleurs -et donc des professeurs- au sein de l’Union Européenne, il y est préconisé un alignement du système de leur recrutement sur celui de pays voisins. Concrètement, il y est stipulé que les enseignants ne seraient plus recrutés sur concours national, mais à partir du diplôme de Licence européenne (+ 3 après le secondaire), et que ce recrutement ne s’effectuerait plus sur la base du statut de la fonction publique du 19 octobre 1946, mais suivant les principes du privé : principaux et proviseurs recruteraient à partir d’un « document contractuel tenant compte d’un échange de vues préalables et prenant acte d’engagements réciproques », étant entendu que « les caractéristiques de l’emploi n’ont pas nécessairement à être identiques dans toutes les régions ou dans tous les établissements d’une même région. »
Et à la page 344 du rapport, on peut lire : « Ainsi pour prendre un exemple concret, le contrat d’affectation sur emploi ne devrait pas stipuler que l’emploi en question est celui d’un professeur dans l’un des collèges de la région d’Ile de France, mais celui de professeur dans tel collège, tant il est évident que les caractéristiques de l’emploi, les objectifs concrets que l’on peut assigner à son titulaire, et les appuis, notamment en termes de formation, que l’on peut lui consentir pour atteindre ces objectifs, n’ont pas nécessairement à être identiques pour tous les collèges de cette région. ».. On ne saurait mieux dire : plus de contenus d’enseignement et donc de diplômes nationaux ; selon la citation, il n’y aurait même aucune garantie de contenus et de diplômes régionaux ; chaque établissement pourra définir ses programmes et ses critères de recrutement ! (aller voir les conséquences néfaste de ce principe sur le modèle allemand dans le I)10)
Nature des emplois, contenus des enseignements et valeurs des diplômes étant soumises aux réalités socio-économiques locales et à la manière dont les entreprises y investiront de l’argent et s’y investiront afin de pouvoir se pourvoir directement en main d’œuvre, on voit bien les conséquences que cela aura en matière d’inégalité. La qualité de l’enseignement et des contenus, mais aussi la valeur des diplômes variera d’une région à une autre et d’un établissement à un autre en fonction des choix politiques et des réalités socio-économiques locaux. Pour intégrer telle école, telle université ou aborder telle formation, il vaudra mieux avoir fait ses études dans un établissement de quartier huppé ou dans une région riche que dans un établissement de banlieue ou dans une région pauvre. L’inégalité des chances face à l’éducation et à la professionnalisation sera radicalisée. On aboutira à une situation similaire à celle qu’on observe déjà en Espagne ou en Allemagne, où il n’existe pas d’examens nationaux, où l’admission dans telle ou telle université se fait sur concours ou dossier et où un élève sortant du secondaire en Andalousie, région la plus pauvre d’Espagne, aurait aussi peu de chance d’intégrer une université de Catalogne, région la plus riche, qu’un élève sortant du secondaire dans le Brandebourg en aurait d’intégrer une université de Bavière.
Mais nul n’est besoin de faire de telles spéculations pour mesurer les dangers de la décentralisation telle qu’elle est mise en œuvre. Le constat de ses premières répercussions parle de soi-même.
Non car dans les pays ou le système privé est surdéveloppé et le public réduit à peau de chagrin, les profs sont beaucoup mieux payés. Défendre l'école publique c'est être certain de conserver nos salaires de misère. Les profs qui luttent pour 'école publique défendent donc l'intérêt collectif, le contraire du corporatisme.
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« Les Etats-Unis devront renouveler les deux tiers du corps enseignant d’ici dix ans. Si les médias accordent une large place aux questions de discipline ou de rythme scolaire, ils négligent l’essentiel, affirme Paulo Santiago, de l’OCDE: la qualité de l’enseignement baisse. Toutes les recherches montrent, souligne-t-il, que les enseignants ont une influence primordiale dans la réussite scolaire. Voilà qui augure mal de l’avenir de beaucoup d’enfants, en particulier des plus défavorisés. Aux Etats-Unis, 60% des enseignants en poste dans les quartiers pauvres n’ont aucun diplôme pédagogique. Plus de la moitié des professeurs de physique et 33% des professeurs de maths n’ont pas même de diplôme universitaire dans la matière qu’ils enseignent. »Cynthia Guttman, journaliste au Courrier de l’UNESCO
Chicago: Dans les quartiers les plus pauvres, la pénurie d’enseignants est forte. Dans les écoles publiques de Chicago, la quasi-totalité des élèves vit dans la pauvreté. Pour parer à la désaffection des enseignants, le système offre des avantages conséquents.    «Recrutez tant que vous voudrez, offrez aux enseignants des avantages mirifiques… Si les conditions de travail sont insupportables, ils s’en iront».... Le budget est donc passé de 500 000 dollars à 2,1 millions de dollars en trois ans, et les «recruteurs» de 2 à 12. ...A long terme, qu’en restera-t-il? De plus, les «chasseurs de tête» offrent des avantages intéressants. Titulaires d’une licence (bachelor’s degree), les enseignants débutants peuvent gagner de 35 521 à 39 365 dollars la première année et de 37 981 à 41 825 dollars s’ils possèdent une maîtrise (master’s degree)Julie Blair, journaliste à Education Week (États-Unis).
d'après un enseignant français aux USA:
Le salaire de base d’un enseignant US débutant (et non diplômé) s’établit à environ 40 000 $ /an (280 000F soit environ 25 000 F par mois. Avec toutes couvertures sociales.
Ce salaire peut aller jusqu’a 55-60 000 $ /an en fin de carrière, suivant les counties (près de 40 000Fpar mois). 
Les enseignants US sont considérés comme très mal rémunérés et personne dans le paysage social ne songe a nier leur travail difficile.
Le projet est donc de faire passer le salaire de début à 48 000$ avec des incitations à la stabilité (une moitié des enseignants quittent le métier au bout de 5 ans pour des pratiques mieux rémunérées), des emprunts donc gratuits ( 20 000$= 140 000F) pour acheter un logement, cet emprunt est “oublié” au bout de 5 ans de profession, des primes au financement des études universitaires des enfants ( 20 000$), des primes de difficulté selon les lieux (10 000$), etc.
Un professeur d’université qui fait 15 heures d’enseignement par semaine se voit offert une année sabbatique obligatoire et payée intégralement tous les 7 ans, pour faire des recherches, écrire un livre, se ressourcer. Nombre de ces enseignants ont d’ailleurs d’autres activités professionnelles parallèles.  Rappelons aussi que le salaire est indexé sur le coût de la vie dans le lieu considéré. En France, qu’on enseigne à Paris au bout de 20 ans avec 10 000 balles par mois ou à la campagne on a le même salaire.
un texte de 2001

L'autocritique de l'Allemagne, nulle en lecture et en maths
Berlin de notre correspondante
Une débâcle», «une misère», «une catastrophe»... Plusieurs semaines encore après la publication du Pisa (Programme international pour le suivi des acquis), enquête comparative de l'OCDE sur le niveau scolaire des élèves de 15 ans, l'Allemagne ne se remet pas de s'être soudain découverte aussi cancre. Sur 32 pays examinés, elle s'est classée 27e en lecture, seuls les élèves de Lettonie, du Luxembourg, du Mexique et du Brésil s'avérant encore plus mauvais que les petits Allemands. En maths et sciences naturelles, l'Allemagne est arrivée 20e, loin derrière la France (10e en maths, 12e en sciences naturelles). Dans ce pays qui s'imaginait volontiers encore «patrie des poètes et des penseurs», un quart des jeunes ne comprennent rien, ou pas grand-chose, lorsqu'on leur présente un texte à lire, a révélé l'enquête.
«Nous ne pourrions pas donner un livre entier à lire à nos classes», confirme Uwe Duske, directeur de la Hauptschule de Berlin-Lichterfelde, quartier plutôt bourgeois de l'ouest de la capitale. «Pour beaucoup trop d'élèves, la lecture est devenue une culture étrangère. Et l'on ne peut pas dire que ce soit la faute aux élèves étrangers, puisque 82 % de nos élèves sont d'origine allemande.» Sous le choc du Pisa, tous les principes qui ont fait la particularité et la fierté de l'enseignement allemand sont soudain remis en question: le fédéralisme, qui délègue aux 16 Länder (Etats régionaux) toutes compétences ou presque en matière d'enseignement, la pédagogie antiautoritaire développée depuis 1968, la demi-journée qui concentre les cours de 8 à 13 heures, et surtout le tri précoce, à 10 ans, entre les meilleurs élèves, envoyés vers les Gymnasium (les lycées, menant aux études universitaires), les élèves moyens, expédiés vers les Realschulen (débouchant sur les écoles professionnelles), et les plus mauvais, casés dans les Hauptschulen (écoles principales).
Contingent. Car les travaux de l'OCDE ont montré que le système scolaire allemand est encore plus ségrégationniste que l'américain ou le britannique: de tous les pays testés, l'Allemagne est celui où l'origine sociale des élèves détermine le plus sûrement leur parcours scolaire. «Le système est simple, enrage un ancien élève orienté à l'âge de 10 ans vers une Hauptschule. Dans leurs classes, les profs ont besoin d'un contingent de bons pour le lycée, de moyens pour la Realschule et de nuls pour la Hauptschule. Ils n'ont pas besoin de se soucier de rattraper un élève qui décroche.»
L'Allemagne a un grave problème d'enseignants, reconnaît Rainer Lehmann, professeur de pédagogie à l'université Humboldt de Berlin. «A l'université, les étudiants qui s'orientent vers le métier d'enseignant sont plutôt ceux qui ont des résultats moyens.» La règle impose en outre aux professeurs de lycée d'étudier puis d'enseigner deux matières, souvent totalement différentes. «Cette combinaison entre une compétence souvent réduite et la destruction du principe d'autorité depuis 68 peut être désastreuse», observe Rainer Lehmann. Car l'école «ludique», développée en réaction à l'autoritarisme nazi, livre des élèves qui n'ont pas «appris à apprendre» et «ont de plus en plus de mal à se concentrer sur un travail», déplore le président de la Fédération des enseignants allemands, Josef Kraus. «Les examens, jusqu'au bac inclus, ne sont pas centralisés: chaque établissement choisit ses sujets d'examen, en fonction de ce qu'il a enseigné ou pas, dénonce-t-il. Tout cela conduit à un nivellement vers le bas car, même dans les Länder les plus exigeants, comme la Bavière, les parents protestent qu'en Rhénanie-Westphalie leurs enfants auraient le bac sans difficulté.»
Sélection précoce. De ce constat général de crise, les responsables politiques tirent des leçons contradictoires. Les Länder conservateurs (Bavière, Bade-Wurtemberg...), adeptes de la sélection précoce et d'un enseignement plus strict, soulignent que leurs méthodes leur assurent des résultats bien meilleurs. Les Länder à dominante social-démocrate (Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Berlin...), qui ont tenté depuis les années 70 de retarder la sélection et de prendre en charge les enfants toute la journée, soulignent que les pays les mieux classés par le Pisa ont généralement des systèmes de ce type. La conférence des ministres de l'Education des 16 Länd3er, réunie en urgence pour réagir au Pisa, n'a pu s'entendre que pour prôner «des réponses complexes et différenciées», un effort accru d'apprentissage de l'allemand pour les enfants d'immigrés ou une meilleure évaluation des écoles. Les responsables politiques attendent en fait les résultats détaillés, région par région, qui ne seront pas publiés avant l'été. A défaut de remèdes, la prochaine bataille de l'enseignement est déjà programmée.

LE MONDE | 04.12.01 | 12h11
Je conseille la lecture du rapport 2009 de l'ocde "Regards sur l'éducation 2009" disponible ici. Pour se faire une idée précise de la situation, au delà du baratin que l'on peut parfois lire ici "on sait bien que", "ma soeur qui travaille dans l'EN m'a dit que", "il est évident que", "en Allemagne blablabla".

[quote=Résumé du rapport]À l’exception de l’Allemagne, des États-Unis, du Japon, du Mexique, de la Pologne et de la Turquie, le nombre d’actifs qui n’ont pas fini leurs études secondaires a diminué entre 1998 et 2006

A la lecture de ce rapport, et mis en perspective par la situation démographique particulière de la France, il apparaitra clairement au lecteur que la politique actuelle en matière d'éducation est purement idéologique et contre-productive. Moins d'enseignants, moins bien formés, alors que les établissements scolaires connaitront à l'avenir un taux de remplissage similaire par le jeu mécanique de la fécondité est suicidaire sur le plan économique.
D’après plusieurs rapports de divers organismes, la consommation de drogues est de plus en plus répandue en Europe, notamment en Allemagne. Selon un sondage datant de mai 2006, 3,4 millions d’allemands de moins de 40 ans déclarent avoir consommé du cannabis au moins une fois au cours des 12 mois passés. Ce chiffre a augmenté de 1 million en 10 ans. Concernant la cocaïne et l’héroïne, 400 000 personnes en auraient consommé à la même période.
http://www.connexion-francaise.com/articles/la-legislation-des-drogues-en-allemagne

Les États-Unis sont le premier pays producteur de bière suivis par l'Allemagne et la Chine. Dans l'Union Européenne, les Allemands en sont les plus gros consommateurs. La consommation française diminue légèrement depuis 15 ans: par habitant et par an en 1996.
http://www.alcoolassistance.net/1-132-L-alcool-qu-est-ce-que-c-est-.php
(commentaire c'est bizarre quand même cette corrélation entre production et consommation vraiment on pouvait pas s'y attendre c'est surprenant)

Alcool: ivresse chez les moins de 13 ans déjà
En Suisse, quelque 75 % des jeunes de 15 ans interrogés ont consommé de l'alcool durant le mois précédant l'enquête, et cela malgré l'interdiction de vendre de l'alcool aux moins de 16 ans. Vu le nombre d'adolescents ayant bu de l'alcool au moins dix fois durant cette même période, la Suisse se trouve dans le premier tiers du classement international quant à la fréquence de consommation, et précède ainsi des pays comme la France, le Portugal, l'Italie, la Grèce et Chypre, auxquels on attribue à tort une réputation de gros buveurs.
Par rapport à l'ivresse, les adolescents de 15 ans vivant en Suisse se situent dans la moyenne européenne : 15 % des jeunes de cet âge ont admis avoir bu jusqu'à l'ivresse au moins trois fois dans les 30 jours précédents. Il est inquiétant de constater qu'à l'âge de 13 ans déjà, un adolescent sur cinq consomme au moins cinq boissons alcoolisées une fois par mois. Cette proportion passe à 45 % chez les jeunes de 16 ans. En comparaison internationale, les pays anglophones ainsi que les « pays à bière », à savoir l'Allemagne, le Danemark, la Belgique et les Pays-Bas, sont en tête de classement.
http://www.bag.admin.ch/dokumentation/medieninformationen/01217/index.html?lang=fr&msg-id=3777

Je ne plaisante pas, "la bière, c'est le problème des allemands" et ce n'est pas moi qui le dit mais Monsieur Berthold Koletzko, spécialiste des questions d'alimentation à l'Université de Munich.
Une étude, publiée fin avril par l'Iaso (International Association for the Study of Obesity) a alerté l'opinion publique allemande. Selon cette étude, deux tiers des allemands (75,4 %) et la moitié des allemandes (58,9 %) souffrent d'un excès de poids et 22,5 % des hommes et 23,3 % des femmes sont même tout simplement obèses.
Les français, eux, sont à l'autre extrémité de l'échelle puisque "seuls" 47,5 % des Français et 36,3 % des Françaises devraient surveiller leur ligne.
http://desperate-hausfrau.blogspot.com/2007/05/gros-problme-en-allemagne.html

conclusion: les allemands devraient réfléchir à l'éducation de leurs enfants, ils devraient peut-être parler avec leurs bras comme les gens du sud de la france, ils perdraient du poids, et puis ils devraient aussi de mettre en colère des fois ça brule beaucoup de calories, ils devraient chahutter en classe, et pusi un peu moins se laisser aller et se prendre en main, ça montre qu'ils sont immatures incapables de se prendre en main. Le fait d'être dans un système totalement angoissant sans aucun sentiment de solidarité nationale et avec des difficultés pour se reproduire fait qu'ils sont obligés de boire de la bière pour trouver du réconfort ou pour oublier, alors que si ils pouvaient crier leur rage et leur angoisse un bon coup ça leur ferait du bien. Il faudrait qu'ils libèrent vraiment la parole. Mais au lieu de ça ils préfèrent se voiler la face sur la réalité. Mais il ne faut surtout pas oublier qu'ils sont les premiers exportateurs de biens de consommation et que donc forcément ils boivent plus de bière que les autres.
en tout cas si les moins de 13 ans boivent autant de bière c'est parce qu'il n'y a pas assez de crèches.

bien sur ce message n'a absolument rien à voir avec étoile filante.
Je ne lis plus les comms d'Etoile sauf en diagonale pointilliste, comme certains autres postants, mais là:
"même les enfants sont placés sous neuroleptiques"
Rhahaha, mais hého, faudrait arrêter avec les généralités...il eut été plus juste de dire:
" CERTAINS enfants sont placés sous neuroleptiques"' et clairement PAS la majorité des enfants pour lesquels on diagnostique une *réelle* TDAH - d'ailleurs le mouvement général est de NE PAS donner de médoc, on n'est pas aux US où la ritaline a fait des ravages- si on peut faire autrement, notamment si la famille est assez aidée et prête à gérer le souci.
Quand aux zinstits (oui sous payés certes) des enfants hyperactifs ou simplement avec de pbmes comportementaux qui y ressemblent, nous les accueillons en classe tels qu'ils sont, et sans avoir de poids sur le suivi médical de l'enfant, qu'il y ait ou non des PAI PPS PPRE ou pas, parce que c'est pas son rôle, et parce que l'école publique accueille tout le monde c'est son devoir...et même son honneur dans certains cas (comme d'autres collègues, j'en ai eu des 'cas', pfiou.. et c'est pas fini)

Bon, je sens que la star va sauter sur mon comm pour le démonter, histoire de s'amuser (rien d'autre à faire que balancer ici du progermanisme primaire à tous crins? chaipa, une balade?un thé?un bouquin?une thérapie?), donc je me sauve....

Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur

bernard Thibaut invité au congrès de la FSU (première fédération syndicale enseignante)
http://www.youtube.com/watch?v=FV57F291JoQ&feature=related

2 passages marquants: le premier c'est le commentaire d'un des membres du congrès qui crie "lequel"
le deuxième c'est la banderolle sur continental au moment où elle s'affiche sur le grand écran derrière bernard thibaut qui parle, un militant lève le bras avec une feuille de papier pour cacher la banderolle.


il y a aussi ce film: http://www.youtube.com/watch?v=6nKUUFXOWbg


le point commun de ces 2 films? l'image des syndicats enseignants entretenue par les médias et les politiques est totalement érronée , de même que l'image de la CGT, il faut aller dans un congrès pour s'en rendre compte.
Tant que je suis inspirée, et parce que je n'ai pas eu l'envie de le faire hier, marre d'être agressée, je vais rajouter qqchose sur la préélem.
Qq'un a, dans ce fil de discussion, parlé de l'histoire de l'école française.
Il est intéressant de se pencher sur celle de la préélem couplée avec celle des femmes et de leur statut.
La préélem a des journées trop longues, et pas assez de personnel humain (ben oui, une atsem et une instit pour 28 au minimum, c'est pas énorme ...), et des locaux parfois pas top, ni le matos fabuleux que les reportages danas de jolies écoles montrent à l'envi.
De toute façon si on demandait leur avis aux zinstits, cad les gens du terrain, sur les rythmes scolaires, dont vacances, et sur l'architecture et les dotations aux écoles, ça se saurait.
Et dans cette structure qui nous est donnée, dans ce contenant, on aménage au mieux le contenu comme je l'ai elliptiquement dit plus haut.

Mais justement c'est de la structure dont je souhaite dire un mot:
on sait que la France manque de lieux d'accueil pour la petite enfance, que ça ne s'arrange pas, et que cependant la natalité est forte,
et la préélem à 3 ans (voire 2 dans certains cas)permet à bien des femmes de ne pas avoir à choisir entre exercer un métier et s'occuper de ses enfants (quoiqu'on pourrait gloser longtemps - moi la première- sur le temps de travail domestique des femmes etc. Je vous renvoie à l'observatoire des inégalités pour cela).
Alors qu'il me semble bien que chez nos cousins germains, le concept de mère corbeau (Rabenmutter) est prégnant, bien plus qu'en France, malgré le backlash assez sévère de ces dernières années où l'injonction faite aux femmes à 'se réaliser' dans leur 'plus beau rôle' (à savoir maman, et de préférence parfaite -je lolle, je peux vous dire) est prôné à tour de clavier par les mags fems et pseudo psy.
Dans l'histoire germaine, "l'élevage" des enfants par un organisme d'état relève d'une référence à l'époque nazie, -cf les 3K-, d'où peut-être une réticence à cet égard?

De fait, comparer la préélem française à celle d'un autre pays, et réciproquement, ne devrait pouvoir se faire que 'toutes choses égales par ailleurs', cad en regardant d'abord le contexte social (et les relations f/h, et adultes/enfants) dans laquelle elle prend place.
... parce que ça le vaut bien, ou qu'il vaut mieux rire que pleurer.
Chez Jac
Les fonctionnaires veulent plus de fonctionnaires... Ce n'est pas une information !

C'est un drame !

Et en plus des flics (car un surveillant c'est bien un flic)

Le tout en surfant sur la vague de l'insécurité et en flattant la frilosité tremblotante de la ménagère de moins de 50 ans (de plus aussi, d'ailleurs)

Pour ceux qui voudraient et auraient le courage de mesurer l'ampleur de la catastrophe engendrée par l'inconscience et la flemme des fonctionnaires ainsi que par l'incompétence, le laxisme et le clientélisme des politiques couards et prompts à plier devant la moindre grève...

C'EST PAR ICI

Au prix où nous le payons ce passionnant document, il serait dommage de le laisser dormir dans un tiroir sans lui accorder un oeil, n'est-il pas ?

Allez ! Bonne grève à tous !

Ici Saïgon, le JT quotidien, les photos et les vidéos

***
Hors de tous les problèmes de l'éducation nationale et dont il est difficile de discuter parce qu'une telle discussion n'aura pas de fin.

Je connais des tas d'écoles où tout se passe très bien. Je ne vais pas y revenir. Et la remarque de Fred B est très pertinente. J'ai souvenance que dans les années 70, dans mon collège catho breton de petite ville catho bretonne, les "grands" de 3ème avaient tapé sur un prof particulièrement pénible. Et une amie me racontait récemment que lorsqu'elle était jeune, dans les années 60, il se produisait souvent des bagarres au couteau dans les cinémas d'Alésia dans le 14ème arrondissement de Paris.

Donc toute cette violence n'est pas nouvelle. Elle prend des proportions énormes dans les endroits abandonnés par la collectivité, dans des banlieues telles que Vitry sur Seine où le lien social s'est défait tout autour...

Mais par rapport au fait que ce qu'on appelle le sarkozysme recule et de façon définitive.

Le sarkozysme est une pathologie tout-à-fait nouvelle dans le sens où un certain nombre de personnes, la majorité de ceux qui ont voté aux présidentielles de 2007 ont jugé qu'ils croyaient à l'homme providentiel, une sorte de super héros que leur présentaient les médias, et qui serait capable de les sortir autoritairement de leurs problèmes. La nature exacte de ces problèmes est d'ailleurs demeuré un mystère pour moi.
Et ce désir de choisir une personne à poigne qui leur imposerait un changement salutaire était à mon sens un symptôme d'un refus d'assumer son propre combat. Autrement dit, si vous voulez que le monde change et s'améliore, il faut y mettre du vôtre.... Chacun doit y mettre du sien. Agir et parler, et surtout ne pas se voiler la face. Ce n'est pas la peine d'attendre quelqu'un qui résoudra les problèmes, une sorte de papa super star qui s'occupera de tout. La personne qui viendra a de fortes chances de prendre le pouvoir et de s'en servir pour son profit personnel uniquement, à la rigueur aussi ceux de ses copains....
Et il me semble que le fait que les profs ont décidé de prendre les choses en main et de se mettre non en grève (ce qui n'est pas la première fois pour un collège sinistré par la violence) mais de faire jouer leur droit de retrait, c'est-à-dire de dire à la face du monde : moi, prof, je prends la responsabilité individuelle et collective de déclarer qu'enseigner dans ces conditions n'est pas possible. Et par là je demande à l'institution, la hiérarchie, au monde politique et à la collectivité nationale de prendre aussi ses responsabilités. Et moi en tant que prof, à l'instant T, j'estime que les besoins de cet établissement sont de n surveillants.
Et cette attitude est typiquement antisarkozyste, se prendre en main et décider que la collectivité, c'est nous.
C'est cela la vraie rupture.
un article fort intéressant: La violence, à l'intérieur ou à l'extérieur des institutions scolaires, est une donnée permanente de l'histoire de la jeunesse à travers les âges.
http://www.scienceshumaines.com/la-violence-scolaire_fr_14590.html
Sarkozy se fout des profs comme de ses premières chaussettes. Son surprenant ministre ,ancien DRH chez l'Oréal, prend les écoles pour des entreprises. Ils n'ont que faire de l'enseignement,des élèves et de leurs parents.Ils s'attaquent aux fonctionnaires .Ce terme générique est bien pratique puisque derrière lui,sont rassemblés,les profs,les infirmières,les policiers,autant de métiers différents où on travaille beaucoup pour de maigres salaires.L'éducation nationale devait assurer l'égalité des futurs citoyens. L'hôpital devait soigner pauvres et riches.Le sarkozisme détruit l'essence même de la cohésion nationale,lentement construite.Ces profs qui résistent courageusement à la grande démolition sont dignes et méritent notre admiration.
Je pense que les profs pourraient faire un effort face au gouvernement; Demandez des postes à 39h, avec heures supp, me semble le bon pas à réaliser. On connait l'aversion gouvernementale pour les 35H, qu'ils soient conciliants et demandent 39h avec heurs supp. La politique des petits pas...
Ce qui me fait peur , c'est que devant un tel abus une telle outrance du sarkozysme inepte , les grèves , les mouvements sociaux soient si ponctuels et comme apeurés.
"Qu'elle réussisse, que le rectorat accorde les postes demandés, et demain peut-être, ce sont dix, cent lycées Adolphe Chérioux, qui demanderont eux aussi des créations (ou des non suppressions) de postes. "

c'est pour ça qu'elle ne réussira pas, ça marche dans l'autre sens. Si le mouvement s'élargit elle peut réussir.


"Sans le savoir, chacun devine de quelle lassitude, de quelle exaspération, est née leur détermination d'aujourd'hui. On pressent qu'ils ne plieront pas. On sait que les étincelles proviennent souvent où on ne les attend pas."

je dis qu'ils plieront et pour une raison simple, le portefeuille! j'ai déjà fait plusieurs semaines de grève reconductible. Il faut être prêt à bouffer des patates et se priver de vacances, et déjà au bout de 2 ou 3 jours de paye perdus t'en vois qui viennent te voir pour te dire qu'ils peuvent pas continuer parce que ils ont fait faire la piscine l'été dernier alors ils ont des frais.... ce n'est pas la première fois qu'un bahut se lance seul dans une bataille de ce type, ils ont toujours plié sauf quand la mobilisation s'est élargie à au moins un département (exemple de la seine saint Denis et du Gard). Il ne s'agit pas d'une étincelle, ce n'est que le nième soubressaut d'une bête qui agonise. La question est donc, allons nous suivre le scénario de 2000 avec une première focalisation médiatique sur le collège des aiguerelles , une éxécution en règle et en direct des grévistes qui plient, et quelques semaines après un mouvement d'ampleur incroyable qui permet d'obtenir un plan pluriannuel pour l'académie de montpellier.
Alors eux que vont-ils gagner? d'abord 1 ou 2 surveillants, puis certains reprendront le travail, encore 1 surveillant de plus et tout el monde retournera bosser, quelques temps après peut-être des caméras de vidéosurveillance et un portique de sécurité. Et puis un autre gosse se fera poignarder ailleurs.
encore une fois la mobilisation se cristallise autour de la demande de moyens, le problème de la violence et de l'insécurité se trouve pourtant ailleurs, et le problème de l'école ne se limite pas à celui des moyens. Un flic derrière chaque citoyen, un surveillant derrière chaque élève, qui peut penser que la solution se trouve là ?
M.Schneidermann, je ne savais pas que votre fan-club était à ce point lié à l'Education nationale !
Tous ces commentaires sont du pain béni pour les conseillers en communication de l'Elysée.
Heureusement, il y en quelques uns parmi vous qui s'inspirent du "faire pensant" de C. Castoriadis :
http://cas.inrp.fr/CAS/publications/xyzep/les-dossiers-d-xyzep/publications/xyzep/les-dossiers-d-xyzep/archives-1/2007-2008/dossier-31-pro.pdf
Il ne faut pas oublier non plus qu'à la base il y a un fait divers sordide, d'où peut-être l'intérêt accru de nos chers médias, qui n'oublient pas non plus l'obsession de nos chers gouvernants pour l'insécurité…
Etrange, la vision que le pays a de ses enfants qu'il faut S U R V E I L L E R !!!

Il n'y a pas de SURVEILLANTS en Allemagne ou en Irlande.

Les enfants n'y sont pas infantilisés, mais responsabilisés dès la maternelle et s'autogèrent sans aucun problème. On ne leur parle pas comme à des immatures ou débiles qu'il faudrait "surveiller" pour ne pas qu'ils fassent de "bêtises".

Les écoles - dès la maternelle - sont des lieux de vie agréables avec jardin que les enfants cultivent, une plate-bande par classe par exemple, pas de "salle de permanence" où on parque des petits délinquants en puissance devant lesquels il faut mettre un adulte.

Mon fils a été dispensé des cours de français pendant sa scolarité à Hambourg, il n'était obligé que de participer aux dst puisqu'il était francophone. Pendant ses heures libres, il allait à la bibliothèque de l'école, ouverte, il y était seul et pouvait lire ou rêver, allongé sur une table.

Arrivé en Ile-de-France en 1ère S, il a demandé a être dispensé des cours d'allemand puisqu'il avait fait toute sa scolarité en allemand et que les cours consistaient à ânonner un allemand plein de fautes, à remplir des textes à trous, etc... La prof d'allemand a refusé de le dispenser de cours, elle ne voulait pas prendre la responsabilité et lui a dit d'aller voir le directeur, qui lui non plus n'a pas voulu prendre de responsabilité, il aurait fallu s'adresser au rectorat, etc etc...

Il y avait des grilles devant le lycée, des surveillants qui surveillaient l'entrée. Il se sentait en prison, habitué qu'il était à être traité en être responsable de ses actes.

Totale INFANTILISATION des enfants et des jeunes pendant toute la scolarité, ce qui produit des adultes-moutons, habitués à se soumettre à un Etat-super-papa, à la tête duquel ils "élisent" celui que les médias souhaitent pour que les "élites" puissent continuer à diriger le pays au mépris de tout respect du citoyen de base...

Quand on voit ce que les Français acceptent comme monarque depuis des décennies - il n'y a eu aucune différence entre la gauche et la droite - et ce qu'ils acceptent de la part d'administrations qui les traitent comme on traite des "sujets" dans une république bananière, on a peur pour ce pays et son avenir.

On est loin, très, très, très loin de tout ce qui se vit dans tout le Nord de l'Europe, en particulier en Scandinavie, en Allemagne et aux USA...

Pauvre pays, le problème vient du SYSTEME de l'EDUCATION NATIONALE. Je ne parle pas de l'enseignant en particulier - toute ma famille en fait partie depuis l'enseignant en passant par le proviseur et l'inspecteur d'académie - mais du SYSTEME que s'est donné le pays, un système qui donne des appréciations en école primaire concernant le "RESPECT DE L'AUTORITE".

Incroyable, on cultive des citoyens soumis à l'autorité, de futurs moutons, râleurs, certes, mais qui ont appris à se soumettre depuis la plus petite enfance, ou justement à se rebeller contre... Rien entre les deux.

Et après on s'étonne.
J'insiste sur le fait que ces enseignants exercent leur droit de retrait, et ne sont pas en grève : la nuance est capitale. Et de lire DS qui confond ces deux éléments m'énerve et m'attriste en même temps.

Je pense pour ma part que la médiatisation de cette grève sert aussi à montrer aux sarkozystes que le gouvernement tient ferme face aux ennemis grévistes de toujours ; on trouve un adversaire à diaboliser, ça fait passer le temps...

Les profs ont bon dos... Personne ne s'interroge sur la réalité du métier ; les enseignants sont les seuls intellectuels (bac + 3, +5 ou parfois +8) à être autant déconsidérés, et à être confrontés à une réalité tant éloignée de leur formation et attentes. Ceux qui restent, c'est véritablement par vocation. Ce décalage est soigneusement ignoré, le courage d'assumer qu'il implique également.

De hussards noirs de la République, nous sommes devenus bêtes noires de la société...
"Gloire à Bling Bling , Gloire à Bling Bling !!!"
Mais de quoi vous vous plaignez ??? Bling Bling comprend
bien les profs et il fait tout pour qu'ils et elles s'épanouissent
dans leur travail au milieu des enfants gentils et bien élevés !!
(C'est la version Bisounours , je taquine , je taquine !!)
On est tellement des nanti-e-s, que ces mêmes braves gens qui envient 'nos' ouacances (qui sont d'abord celles de leurs enfants.. c'est sans doute ça aussi qui les gêne?) ne voudraient pour rien au monde exercer le métier qui les conditionnent.. faudrait savoir, hein ...

"On devine de quelle lassitude..." dit DS... c'est même plus que cela.
Sans compter que justement ce dénigrement permanent du corps social (et media.. et politique...) à l'égard du monde enseignant ajoute des banderilles à notre ras-le-bol.
La scape goat se rebiffe...? (comme le cave, tiens... ha lala).

L'école est à la fois un reflet et un fondement de la société, et qui subit des double binds en permanence, normal que les humains qui en sont les porteu-r-se-s n'en puissent plus.. mais n'aient guère non plus les moyens de le faire savoir: elles et ils se font taper sur les doigts (passer du statut d'exercice du droit de retrait- fruit d'une réflexion logique et responsable- à celui de gréviste -évidemment irresponsable et emmerdeur-) , comme des cancres d'autrefois qui, en plus d'être en difficulté, sont puni-e-s de l'être.
Youpi.

(je suis énervée, donc je schématise, me tombez pas dessus, en tant qu'enseignante j'ai déjà ma dose, merci).
[quote=Les profs réclament onze vrais postes de surveillants, stables et motivés. Et ils ajoutent, ces nantis-provocateurs-non-mais-vous-avez-vu-vos-vacances-qu'est-ce-que-vous-voulez-de-plus ?]

Toujours la même rengaine : les profs toujours en vacances, qu'est-ce qu'ils veulent de plus, ils ne foutent rien, etc..
chantons tous en chœur !
L'épreuve de force se double d'un différend légal symbolique: pour le ministère c'est une grève, donc des journées non-rémunérées; pour les profs un exercice de droit de retrait ( = la sécurité des conditions d'exercice du métier n'étant pas assurée par l'employeur, qui doit donc payer quand-même). Je m'étonne que cette chronique opère le glissement, sans le pointer, d'un paragraphe à l'aute.

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